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(http://nsa38.casimages.com/img/2016/06/25/mini_160625034946998546.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/c/a/3/tlou---intro--4fc0c70.jpg)
En 1992, le politologue Francis Fukuyama publia un essai, dont le titre devint mondialement connu, cité à maintes et maintes reprises par de multiples politiciens : «
The End Of History and the Last Man », qu’on pourrait traduire par : «
La Fin de l’Histoire et le Dernier Homme ». Fukuyama y soutenait que, après la chute du communisme, le monde allait connaître une ère de prospérité idéologique, et que le libéralisme, la démocratie, se répandraient dans le monde. Une vision idéaliste... Mais la fin de l’Histoire, la vraie, survint en réalité vingt ans plus tard, lors de l’automne 2013.
C’est à cette période que les infections commencèrent. Beaucoup accusèrent, à l’origine, une expérience militaire ayant mal tourné, mais, peu à peu, alors que les villes sombraient dans le chaos, que les États se désagrégeaient, et que le phénomène se répandait dans tout le continent, puis dans le monde entier, les raisons du malheur disparurent, au profit de la simple survie. Quand tout ça arriva,
Maria (http://img03.deviantart.net/278c/i/2016/116/2/9/pharah_doodle_by_monorirogue-da0ah2k.jpg) était une jeune fille vivant à Albuquerque, dans le sud des États-Unis. L’infection émana d’un champignon, le
Cordyceps, un champignon qui, normalement, ne s’en prend qu’aux insectes et aux araignées. Ce champignon s’en prit alors aux humains, et l’infection se répandit. Les hôpitaux se remplirent, et les villes sombrèrent dans le chaos le plus complet.
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Rien ne put stopper les infections, et, peu à peu, la civilisation moderne s’effondra, ne laissant plus que des villes en ruines où la végétation se mit à pousser. Maria perdit son frère et sa mère, et survécut avec son père jusqu’à rejoindre une zone de quarantaine, bien loin d’Albuquerque, à Seattle, dans l'État de Washington. C’est ici que Maria grandit, auprès de thérapeutes et de psychologues qui tentaient d’aider les réfugiés à oublier leurs traumatismes.
(http://nsa38.casimages.com/img/2016/06/25/mini_160625040420883853.jpg) (http://nsa38.casimages.com/img/2016/06/25/160625040420883853.jpg)
Avec le temps, la section militaire surveillant Seattle cessa de recevoir des ordres de l’état-major, et, depuis des années, la zone de quarantaine de Seattle est devenue une zone autonome, coupée du monde, accueillant très peu de visiteurs. Les tentatives d’instaurer un régime démocratique, néanmoins, échouèrent, car, légalement, Seattle était encore régie par l’état d’urgence, et par les ultimes mesures prises par le gouvernement américain, qui confiaient aux autorités militaires l’intégralité des pouvoirs, de telle sorte qu’ils disposaient d’un pouvoir absolu jusqu’à la fin de la crise. Ce faisant, la zone de quarantaine ne perdit jamais sa présence militaire accrue (http://img110.xooimage.com/files/7/2/6/tlou---surveillance-4fc0cf8.jpg), une surveillance omniprésente, sous la surveillance du
Gouverneur White (http://orig13.deviantart.net/0078/f/2016/076/8/c/white_by_guweiz-d9vff7s.jpg), une femme au cœur de glace.
Plusieurs révoltes secouèrent la zone de quarantaine, donnant lieu à de multiples exécutions sommaires.
Depuis ce jour maudit où Maria avait été tirée de son sommeil par son père, à Albuquerque, plus de vingt ans s’étaient écoulés, et, aujourd’hui, elle avançait dans les rues de la zone, le long du marché (http://img110.xooimage.com/files/7/0/9/tlou---march--4fc0d18.jpg), en compagnie de sa fille,
Wheat (http://img14.deviantart.net/4f69/i/2016/007/4/e/wheat_by_guweiz-d9n2m8a.jpg). Une adolescente que Maria avait adopté, en un autre temps.
«
L’essentiel, Wheat, c’est de ne pas faire de vagues. -
Mais je n’aime pas ça, ‘Man. Les ressources s’amenuisent, et les soldats sont de plus en plus intolérants et violents. »
Maria soupira lentement en fermant les yeux.
«
Je sais, ma petite... Je sais. »
Les exactions étaient nombreuses, mais Maria savait que, aussi difficile que soit la vie ici, ce n’était rien par rapport à ce qu’il y avait dehors.
Rien.
Et c’était sur cette idée que les deux femmes retournaient dans leur maison.
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Au sein de la maison, il y avait Mike qui les attendait. L'homme de 30 ans au regard azur était arrivé au sein de la zone de quarantaine il y a de cela presque dix ans déjà. A l'époque il était venu seul apres avoir vu tous ceux qui comptaient autour de lui anéantis. Pas par ce maudit champignon qui avait fait de ce monde l'enfer qu'il était. Non par les humains eux memes qui devant la misère et la fatalité, s'étaient révélés sous leur pire jour. Lui qui vivait avec sa fiancée, les parents de celle-ci et la petite soeur avaient assisté impuissant au viol et au meutre des deux femmes. Un groupe , une milice, était venu les voir dans ce qui leur servait d'abri. Mike n'avait rien pu faire et avait assisté au drame. Son beau père, anéanti, s'était suicidé peu de temps apres. Pourquoi Mike ne l'avait pas fait ? A vrai dire par lacheté. Plusieurs fois il y avait songé mais il avait toujours reculé le moment. Même si la vie était merdique et dure, c'était la vie. Et puis mike au fond de lui avait toujours gardé l'impression qu'il devait survivre pour ceux qui n'avaient pas eu cette chance. Plusieurs fois, il avait frolé la mort de pères depuis toutes ces années, et cela n'avait rendu la vie que plus précieuse finalement.
Au sein de cette zone autour de Detroit, Mike avait en plus trouvé une nouvelle raison de vivre. Elle s'appelait Maria. Il était tombé amoureux d'elle au fil du temps. Les deux avaient perdu pas mal d'être chers et dans cette ambiance constante de guerre et de drame, cet amour leur offrait une bouffée d'air frais. Depuis maintenant 7ans, ils étaient l'un pour l'autre ce qu'ils devaient être : un soutien, un reconfort, une force. Tant bien que mal, le couple tentait de s'en sortir. Dans la zone, les soldats avaient tous les droits ou presque. Malgré plusieurs révoltes, l'ordre en place n'avait jamais pu être contesté d e manière durable. Le poids des armes étaient trop forts.
Alors il fallait s'en accomoder et tenter de s'en sortir.Pour Mike le plus dur c'était l'impression de ne pas avoir les cartes en main pour etre son propre chef. C'était cette maudite White qui donnait le tempo. Le rationnement, les règles à suivre ou à ne pas suivre, il était hors de question de vouloir s'y opposer. Le prix à payer était trop fort. Malgré tout, Mike avait trouvé un moyen de s'en sortir et d'améliorer son quotidien et celui de sa famille. Vu que le marché noir était inévitable, c'est via ce dernier qu'il trouvait son bonheur. En échange de diverses choses (nourriture, argent, matériel divers), Mike fournissait des médicaments. Se livrant à un trafic qui aurait pu le conduire au peloton d'éxécution, il avait commencé cela il y a bientot deux ans.Comment avait il trouvé cela ? Mike ne l'avait jamais dit à sa compagne ni à ses enfants. Ils ne lui avaient rien demandé non plus comme s'ils craignaient la reponse en quelque sorte. Quoiqu'il en soit, cela leur permettait de pouvoir s'en sortir mieux que d'autres mais moins bien que certains. Et toujours avec le sentiment que tout pouvait s'arreter d'un instant à l'autre
« Ha vous voila »
Venant embrasser tendrement celle qu'il aimait puis enlaçant sa fille adoptive, on sentait le soulagement de Mike qui bien entendu apprehendait toujours de les savoir seules dehors. Certes, maria n'était pas un oiseau pour le chat, mais c'était dans sa nature de se faire du soucis. Quant à Wheat, Mike l'aimait comme un père aimait un enfant. Maria et lui l'avait adopté, en même temps que son frère Bryan. Les deux étaient arrivés dans la zone apeurés, meurtri par la perte de leurs parents. Au début, il avait voulu les aider mais tres vite, des liens forts étaient apparus. La suite logique de cela était finalement qu'aujourd'hui, à 4 ils formaient une rvaie famille ce qui leur donnait une force plus grande pour survivre
« Bryan n'est toujours pas rentré et le couvre feu tombe bientot. Je n'aime pas cela »
certes Bryan était un jeune homme de 16 ans debrouillard. Mais Mike savait aussi qu'il pouvait parfois se montrer impulsif et irréfléchi. C'était son plus grand defaut
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Les gardes étaient aussi intolérants que brutaux, et il circulait quantité de rumeurs sur eux. Ils avaient tout simplement tout pouvoir, et en profitaient volontiers, car personne ne pouvait leur reprocher quoi que ce soit. L’habeas corpus avait été suspendu il y a vingt ans, et, en conséquence, les policiers, devenus de vrais miliciens, pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Les arrestations arbitraires, les tortures, le racket, et même le viol, étaient fréquents. Chaque fois que Maria était seule en les voyant, elle se dépêchait de fuir, de rejoindre de la population. Les flics pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient, mais, en pratique, s’ils en faisaient trop, la colonie risquait de nouvelles émeutes, et White n’y tenait pas. L’Administratrice savait très bien que, si les émeutes se multipliaient, la Zone de Seattle disparaîtrait, comme tant d’autres zones de sécurité avaient disparu. Alors, il fallait juste espérer ne pas faire partie des éléments sacrifiables, et, pour ça, Maria avait multiplié les rencontres et les contacts. Outre son mari et leurs enfants, qu’elle inscrivait à l’école publique, elle aidait toujours lors des marchés à préparer la nourriture.
La nourriture, justement, était un gros problème, comme l’eau. Pour l’eau, les habitants utilisaient essentiellement des collecteurs d’eau afin de recycler l’eau de pluie, utilisant ensuite une usine de traitement des eaux située dans le port pour avoir de l’eau potable. Il y en avait peu, et l’eau était donc rationnée, comme la nourriture. Sur ce point, la police exerçait un fort contrôle, justement pour éviter que les civils ne mangent de la nourriture avariée, ou contaminée par le cordyceps. La nourriture venait donc d’entrepôts solidement tenus par les gardes, où il y avait des cochons, des porcs, une culture sous serre avec des potagers, mais, concrètement, on mangeait surtout en contrebande des rats, ou des insectes... Ce qui, au demeurant, était particulièrement dangereux, car les insectes étaient susceptibles de transmettre le cordyceps. Maria, elle, travaillait dans les fermes, à récurer la merde des cochons. Et elle se débrouillait pour connaître plein de gens, de telle sorte que, en l’agressant, son attaque paraisse illégitime aux yeux de la communauté, la seule chose susceptible de paniquer un tant soit peu l’Administratrice étant la menace d’une émeute.
Maria et Wheat rentrèrent donc dans leur appartement, face à Mike. Son mari. Les mariages existaient toujours à Seattle, et la Zone de Quarantaine disposait même d’une église, qui servait d’outil propagandiste à White. L’église avait été fermée pendant un temps après qu’un pasteur l’ait utilisé pour tenter de critiquer le régime en place. Il avait ensuite été tué, et l’Administratrice avait fermé l’église, ne la rouvrant que plusieurs années après, l’église prodiguant désormais une version très spéciale du catholicisme, une « religion civile » qui n’avait plus rien à voir avec la Bible.
Quel avenir est-ce que Maria offrait à Wheat et à Bryan, ses enfants ? Elle n’en savait rien, et cette question, outre le simple fait de survivre, la tracassait... Mais, à bien y réfléchir, les deux étaient liés. Que faisait-elle d’autre depuis des années, à part survivre ? Comment vivre, quand votre seule préoccupation était de survivre ? Impossible d’envisager un projet, impossible de rêver. La mort était une fatalité inéluctable, et, tout ce que les humains faisaient, c’était de se cramponner aux derniers substrats d’existence, comme des charognards qui s’attaqueraient à une carcasse pourrie en quête d’ultimes monceaux de viande pour pouvoir s’en sustenter.
« Oui, on a fait aussi vite que possible... » glissa Maria à l’attention de Mike.
Elle nota très rapidement l’absence de Bryan, ce que son mari vint confirmer, en expliquant qu’il n’était toujours pas rentré. Maria s’en mordilla les lèvres, et regarda par la fenêtre. Le soleil commençait doucement à se coucher, et le couvre-feu était strict.
« Ce sale gosse ! À coup sûr, il veut encore voir ce qui se passe dehors ! »
Bryan avait toujours été très aventureux, et Maria se retourna vers sa fille, qui, comme à son habitude, fit l’innocente.
« Où est-il allé, Wheat ?
- Mais j’en sais rien ! »
Réponse trop précipitée, trop aigue. Qui mieux qu’une mère pour connaître sa fille ?
« Wheat, merde ! Je sais que Bryan veut rejoindre les expéditions de Wannaker, mais... C’est dangereux ! Je ne veux pas le gronder, juste le protéger... »
Wannaker faisait partie des plus anciens de la communauté, et était connu, parmi les civils, pour détester White. C’était bien simple, Wannaker envisageait de faire un putsch, en affirmant que beaucoup de soldats voulaient, eux aussi, d’une situation meilleure, mais se taisaient devant une minorité composée de brutes et de sauvages. Et, pour ça, Wannaker organisait régulièrement des sorties pour récupérer, dans la ville de Seattle, du matériel, des munitions, mais surtout des armes. Pour ça, il envoyait des groupes près des anciens camps militaires, recherchant de quoi mener son putsch.
Maria connaissait le plan de Wannaker, mais, de son point de vue, l’homme n’avait eu aucune chance. Bryan avait néanmoins un avis bien différent sur cette question... Et, tout ce qu’il restait à faire, maintenant, c’était d’amener Wheat à dire par où il était parti... Et le récupérer avant qu’il ne quitte la Zone.
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Mike avait compris aussi que sa fille ne disait pas tout. Tout comme sa femme, il la suspectait de vouloir cacher des choses mais il savait aussi que la brusquer pouvait être à double tranchant. De plus il avait avec Wheat un lien de priximité affective plus prononcé. Il était proche d'elle et tous les deux s'entendaient bien. Oh, il aimait son fils Bryan, mais comme souvent, le caractère des gens expliquait certaines affinités ou pas. Et en l'occurence, avec sa fille, cela collait plus facilement. Bryan était un être torturé, qui en voulait à la terre entière. Il parlait sans cesse de vengeance, de changement, de justice. Il s'était laissé bourré le crane par ce maudit Wannaker. Mike ne l'aimait pas. Il jugeait qu'il se servait de la détresse des gens pour servir ses propres intérets. C'était bien beau de dire qu'il fallait du chagnement et prendre les armes. Mais cela ne se ferait pas sans larmes ni sang. Et puis à qui cela profiterait ? A lui bien sûr. Son aura n'en serait que renforcée et il se reclamerait chef du nouvel ordre. C'était courud 'avance et le scénario cousu de fil blanc. Or Mike n'en voulait pas. Certes White et sa clique n'étaient pas des enfant de choeur, mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait se jeter dans les bras du premier venu. Et puis, Mike ne sentait pas cet homme. Il était toujours là entrain de dire aux autres qu'il fallait se salir les mains, mais lui n'était que rarement dans ceux qui le faisaient. C'était confortable comme position et cela ne faisait pas augmenter le respect qu'il pouvait avoir pour lui . Brefn tout cela pour dire qu'il fallait agir et vite.
« Ecoute Wheat c'est sérieux. Je sais que tu ne veux pas balancer ton frère mais tu sais tout aussi bien que ce Wannaker se sert de sa main d 'oeuvre pour faire le sale boulot. Il envoie des gens qui croient en lui au casse pipe. Alors s'il te plait ma chérie, dis nous ce que tu sais »
Il avait pris sa fille par les épaules et la regardant comme un père protecteur et aimant. Il n'était pas agressif mais le ton était ferme et assuré. Il n'était pas pour rire ou plaisanter, l'heure était grave.
« Je ne sais pas papa, je te jure il m'a pas dit exactement où il allait, je sais juste qu'il a parlé d'un coup incroyable dont il était fier de faire partie »
Wheat semblait apeurée mais aussi assez sincère. Mike le constata tout comme il remarqua qu'elle gardait une forme de réserve. Comme si elle aurait encore pu ajouter quelque chose
« C'est bien ma chérie, mais tu es sure qu'il n'a pas parlé d'un lieu ? Je t'en prie c'est une question de vie ou de mort. »
le terme était bien choisi. Dans un monde où la moindre erreur pouvait se pâyer cach et où votre voisin pouvait vous tuer pour sa propre survie, mieux valait éviter ce genre de mission suicide.
« Quand les 3 autres sont venus le chercher ils ont parlé d'un hangar pres de la zone portuaire qui stockerait certaines choses. Je n'ai pas tout entendu clairement. Et puis je ne voulais pas me faire voir et j'écoutais par la fenetre. »
Bon Mike n'en saurait pas plus. Venant reconforter sa fille dans ses bras, il l'embrassa sur le front et se retourna vers sa femme
« Bon sang. Le port et ses alentours sont livrés à divers gangs ou factions se reclamant toutes d'une légitimité quelconque. Même les soldats ne s'y aventurent qu'en nombre et en force. C'est un peu une zone de non droit et puis la zone est immense. Cela va pas etre coton de le retrouver. S'ils ont comme projet de piller un hangar qui est rempli, je doute qu'on les laisse faire. Et puis certains ont certainement deja du y passer avant »
En clair il fallait se bouger et vite. Sa femme de toute façon le savait aussi. Se dirigeant vers l'étage il revint rapidement avec un fusil à pompe et un autre plus petit fusil qu'il tendit à sa femme. Il glissa aussi un couteau dans une couture de sa botte et se retourna vers sa filel
« Surtout tu ne bouges pas d'ici c'est clair ? »
Puis se retournant vers Maria il lui lança
« On va aller jusque là et essayer de les intercepter avant. Si c'est pas le cas on devra se séparer vu l'etendue de la zone. Tel que je connais bryan il a voulu impressionner son monde »
Mike n'avait pas envie de prendre les choses à la légère. L'heure était grave. Il fallait agir et vite.
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C’était aussi de leur faute, un peu. La jeune génération ne savait pas ce qui se passait dehors, et, ici, elle restait frustrée par cette tyrannie, par ce système totalitaire qui pesait lourdement sur les civils, par cette injustice croissante et continuelle. Bryan et Wheat n’avaient jamais vraiment connu le monde extérieur, l’anarchie mortelle qui y régnait. Très souvent, Bryan se laissait bercer d’illusions, en écoutant les vieux lui parler du temps ancien, de cette époque où on pouvait se déplacer n’importe où, et où le gouvernement nous protégeait. Ces mots, il les tenait surtout de Wannaker. L’homme affirmait être un ancien Marine, et détenait, chez lui, plusieurs ouvrages interdits par White, comme la Constitution, la Bible, ou des romans très anciens. Mark Twain, notamment… Des romans et des histoires vantant ce vieux système obsolète, la démocratie. Bryan était un garçon rempli d’idéaux, qui croyait à toutes ces rumeurs disant qu’il existait des zones sûres, affirmant que, au Sud, l’armée reprenait le pouvoir. On affirmait quantité de choses pour se redonner espoir… Que, quand tout avait dégénéré, le gouvernement et l’état-major avaient fui, soit au Canada, soit en Amérique du Sud, soit en Europe. On disait qu’une immense armée viendrait pour libérer les États-Unis, et qu’elle émanerait d’Europe. Après tout, le Vieux Continent devait bien ça aux Américains, pour les avoir libéré des nazis. Néanmoins, plus les mois passaient, et plus rien ne se passait.
La doctrine de Wannaker reposait sur le fait que la censure de White empêchait de percevoir les appels, car les libérateurs devaient forcément émettre un signal radio, que la femme dissimulait. Officiellement, le Gouverneur disposait d’une tour radio, et jurait l’utiliser pour essayer de percevoir des ondes radio. Mais Wannaker supposait que, au contraire, cette tour faisait office de brouilleur, et ne répandait que la radio locale, une propagande de White affirmant qu’il n’y avait plus rien dehors, et que, à chaque fois que des patrouilles militaires sortaient, elles n’y rencontraient que la mort, la désolation, et le chaos.
Wannaker soutenait que, même s’il n’y avait rien dehors, lui pourrait changer les choses. Lors de ces réunions interdites, faites dans les sections limitrophes de la Zone, il indiquait vouloir réinstaurer la Constitution, et créer un Conseil municipal, qui serait élu par le peuple de la Zone, afin de la diriger. De beaux idéaux… Mais Maria était sans doute un peu trop cynique. Pour elle, Wannaker tenait plus de l’ancien politique vexé d’avoir été écarté du pouvoir que de l’ancien Marine. Il savait parler aux foules, et entretenait des liens étroits avec certaines bandes qui faisaient de la contrebande entre la Zone et l’extérieur, la contrebande en question consistant à récupérer des objets de l’extérieur.
Si Wheat réussit à tenir face à sa mère, Mike la fit craquer, et elle expliqua donc que Bryan s’était, justement, rendu aux docks, afin d’attaquer un hangar.
« Merde… »
Mike et elle réagirent vite. Connaissant Wannaker, il s’agissait sûrement d’un entrepôt appartenant à White. Son mari indiqua qu’il fallait y aller, et Maria hocha la tête.
« Oui, acquiesça-t-elle, il faut empêcher Bryan de faire cette connerie. »
Une connerie, il n’y avait que comme ça qu’on pouvait l’appeler. Maria ordonna à sa fille de rester dans l’appartement, et verrouilla la porte derrière elle. Dans la rue, des soldats, comme à leur habitude, patrouillaient autour d’une Jeep blindée équipée de projecteurs. Le duo fila donc par l’arrière, rejoignant une ruelle remplie de détritus et de poubelles, et s’avancèrent vers un grillage partiellement sectionné, les amenant sur une rue déserte… Pour le moment.
Sans attendre leur reste, ils coupèrent la rue, filant vers une autre ruelle, et s’avancèrent tout aussi rapidement, le long d’immeubles silencieux et vétustes, aux peintures écaillées, et dont beaucoup de portes étaient scellées.
« Ce foutu Wannaker… J’aurais dû faire plus attention, je suis sûre qu’il prévoit de mener une expédition à l’extérieur, et que Bryan veut en faire partie. »
Maria et lui s’étaient déjà disputés, quand Bryan affirmait que le monde extérieur n’était peut-être pas aussi dangereux que ça, que les infectés devaient maintenant tous être morts de faim, et que tout ça n’était qu’une propagande de White. Mais Maria, elle, savait… Elle savait que, quoi qu’on dise de la Zone, rien n’était pire que ce qu’il y avait dehors.
Rien.
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« Inutile de t'accabler Maria. On sait tous qui est le vrai coupable. L'important est de le retrouver sain et sauf »
Il n'avait pas envie de voir sa femme se faire du mal. L'important etait ailleurs. Comme dit, il fallait agir et vite. Leur fils courait un grand danger. Bryan avait beau savoir se defendre ; il était trop léger pour se frotter a ce genre de gibier. Il était jeune, fougeux, idealiste. Ces facteurs pouvaient le tuer dans pareil contexte. Dans la zone controlée, la vie n'était pas simple mais il y avait un semblant d'ordre malgré tout. Mais en dehors de celle-ci c'était l'anarchie. Le port et ses environs etait une zone de non droit. Tout le monde le savait. Connaissant son fils, il avait voulu aller la bas pour rouler des mécaniques, montrer qu'il en avait comme on disait. C'était une pure folie et il allait bien lui faire comprendre quand il le retrouverait. Mais en attendant, il fallait aller le rechercher.
Avançant calmement, il fallait se faufiler à travers les ruelles. Ce n'était pas évident. Les patrouilles étaient nombreuses et se faire voir était exclu. Il était inutile de preciser pourquoi. Des lors, là ou temps normal le trajet aurait pris 30 minutes à bonne allure, il fallait en compter le double voir le triple. La moindre erreur pouvait se payer cash. Heureusement Bryan et Maria avaient une certaine expérience en la matière. Ils avaient appris à contourner les règles et à agir en ninja. Les grillages se succédaient, les ruelles aussi, et au fil du temps, il y avait de moins en moins de soldats. En cas d'échec, il savait ce qu'il adviendrait d'eux deux : au mieux la prison, au pire la mort pour lui. Quant à Maria suivant le degré de corruption des soldats, cela pouvait aller de la simple arrestation au viol ou au chantage. Cette pensée lui filait la nausée et il la chassa de sa tête
« Plus on approche du port moins il y a de patrouilles »
Il avait murmuré cela à sa femme dans un moment de brève pause. Il savait tres bien pourquoi. La zone portuaire appartenait à des gangs. Il y en avait pour tous les gouts mais il savait aussi une chose : ils n'étaient pas mieux que les soldats. La plupart etaient des ados ou des jeunes adultes que l'épidémie avaient livré à eux mêmes ; d'autres étaient des voyous, des criminels qui profitaient de l'aubaine pour s'enrichir et semer la terreur. Le tableau n'était pas rejouissant mais ce n'était que le reflet de l'époque actuelle.
Sur le qui vive, Bryan avait son arme attachée en bandouillère et faisait sauter les grillages avec son couteau. Le fait qu'il n'ait pas reflechi avant de se jeter dans la gueule du loup montrait à quel point il aimait son fils. Il aurait d'ailleurs agi de la même manière pour sa fille. C'était instinctif et jamais oh grand jamais il n'aurait pu faire autre chose. Et quand apres une bonne heure, la zone porturaire était enfin à portée de main, il se retourna vers sa femme et prit un air assez grave et sérieux.
« Une fois la dedans on nagera dans l'inconnu et dans un autre monde pire que celui qu'on connait deja. Si jamais on devait tous les deux ......enfin notre fille serait seule. Alors je te demande s'il ne serait pas plus sage que tu rentres aupres d'elle. Je t'aime Maria tout comme j'aime nos enfants. C'est pourquoi je veux que quelqu'un soit là pour elle. Et qui mieux que toi pour le faire ? »
Venant embrasser sa femme, il la connaissait assez que pour savoir qu'elle ne l'écouterait sans doute pas. Mais il avait besoin de faire cela. Ne serait ce que par c'était son devoir de se comporter ainsi. Il voulait lui offrir une porte de sortie.
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Il ne fallait pas se leurrer ; les « gangs » n’étaient rien de plus que des hommes travaillant pour White. Ils étaient progressivement apparus comme un moyen de se fournir en contrebande, mais tout, dans la Zone, relevait de l’autorité de White. Elle contrôlait tout, et les gangs n’existaient que pour permettre à White de contrôler le marché noir. Beaucoup l’avaient compris, mais, à l’époque, les gens pensaient que les gangs étaient vraiment un signe de rébellion, une manière de lutter contre l’influence de White. Grâce à ce subterfuge, elle avait pu tuer dans l’œuf une révolte qui couvait, et, depuis lors, les gangs contrôlaient le secteur portuaire. Si White le voulait, elle aurait pu tous les faire tomber, car ses troupes conservaient le contrôle de l’armurerie, et du stock de munitions.
Le duo approcha d’une grille qui faisait le tour du port. On voyait quelques lumières, celles des grues industrielles, et une odeur de poisson pourri qui remontait. Les stocks de poissons constituaient l’une des principales sources de nourriture, mais, pour avoir des poissons, il fallait s’éloigner à la mer, et, pour ça, remonter le long de tout un réseau d’îles pour rejoindre le détroit Juan de Fuca, et, de là, filer jusqu’à l’Océan Pacifique Nord. Parfois, on trouvait des poissons dans le détroit, mais ce n’était pas fréquent. Et, dans tout ça, le principal problème, c’était de trouver de l’essence pour remplir les cales des bateaux. Et, là aussi, White avait la mainmise sur les quais. Le poisson était une valeur importante ici, et, si White avait réussi à contrôler toute la Zone depuis toutes ces années, c’était bien parce qu’elle arrivait à fournir de l’eau et de la nourriture. Même si tout ça faisait l’objet d’un rationnement, les anciens, comme Maria et Mike, savaient que c’était largement préférable à errer dehors, et à prendre le risque de manger de la chair de contaminés par faim. Pour autant, White disposait aussi de groupes de chasseurs qui se rendaient dans les zones sauvages alentour, notamment l’Olympic National Park, ou encore le Mont Rainier National Park, afin d’y trouver du gibier.
Face à la grille, Mike lui indiqua qu’il était temps pour elle, soit de le suivre, soit de retourner veiller vers Wheat.
« Et te laisser tout seul retrouver Bryan ? Ne te fous pas de moi, Mike, je suis pas d’humeur. »
Elle oscillait entre la peur que Bryan soit en fâcheuse posture, et l’envie de lui foutre la correction de sa vie. Voilà bien le problème de cette nouvelle génération, éprise de liberté et d’idéaux, éprise des valeurs des anciens temps, de ce monde où le concept de « survie » était très relatif, et, en tout cas, n’avait nullement vocation à s’appliquer avec autant d’intensité qu’en ce moment. Bryan et sa passion pour les livres, son goût de l’aventure, Bryan qui ne voyait pas l’intérêt de vivre juste pour survivre, et croyait fermement à toutes ces rumeurs sur les nouvelles colonies américaines, quelque part sur la Côte Est.
Maria avança la première. Ils n’avaient qu’un seul pistolet, et elle laissait Mike, meilleur tireur qu’elle, le garder. Chaque balle comptait ici. Si une patrouille les surprenait avec une arme à feu, ils auraient le droit de les abattre. Pour White, le Deuxième Amendement de la Constitution n’avait pas plus grande valeur que le Premier, l’état d’urgence absolue permettant volontiers à White d’oublier ce document. De toute manière, la Constitution des États-Unis pouvait-elle encore s’appliquer ? Pour ça, il aurait fallu considérer que le pays existait toujours.
La jeune femme s’avança donc, s’approchant d’un entrepôt, et longea ce dernier, filant par la gauche, pour voir une grande cour avec plusieurs containers et quelques bites d’amarrage. Aucun garde, aucun signe d’agitation.
« Putain... Bryan, où est-ce que tu te caches ? » soupira-t-elle à voix basse.
Pour partir par le port, on disait qu’il existait un tunnel menant aux égouts, permettant de sortir. Mais Maria, en réalité, n’en savait pas vraiment plus. Avançant lentement, elle entendit soudain des bruits de pas, et se dissimula derrière un container. Trois hommes passèrent. Eux aussi n’avaient pas d’armes à feu, mais l’un portait une batte de base-ball, l’autre un cric, et le dernier un marteau. Ils fumaient tranquillement, devant la rive.
« 'Y fait un froid de chien, putain...
- Quelle idée d’avoir renforcé la garde...
- Les soldats craignent une attaque de Wannaker...
- Des conneries, j’te dis ! Ce vieux fou a plus rien, et il ne représente plus rien.
- N’empêche qu’on dit qu’il négocie avec les Lucioles... J’aime pas ça. »
Les Lucioles ? Diable, il ne manquait plus que ça ! Ces foutus terroristes étaient connus dans la Zone, et toute tentative de collusion avec eux était susceptible de mort immédiate. Dans sa soif de pouvoir, Wannaker aurait-il été jusqu’à pactiser avec eux ? Qui sait... Ce vieux briscard était capable de tout, et, en attendant, les trois hommes s’éloignèrent.
« On doit retrouver Bryan, et vite... »
Maria avait un très mauvais pressentiment.
C’est probablement à ça qu’on reconnaît une mère de famille.
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Maria avait voulu rester ? C'était logique. Il lui avait demandé de partir car il estimait que c'était son devoir. Mais au fond de lui, il n'avait jamais espéré qu'elle le fasse. Leur destin était lié, une fois de plus. Pour le meilleur comme pour le pire. Au fond, etre deux n'était pas un luxe dans cette mission à la limite du suicide.
Une fois dans l'enceinte du port, Mike essaya de se rappeller ce qu'il savait. Dans sa hâte il n'avait pas pris de carte du port. C'était une erreur qu'il n'aurait pas commis en temps normal. Mais voilà quand votre fils était en danger, on pouvait se montrer impétueux et commetre des erreurs. Il le savait. C'est pour cela qu'il devait s'efforcer de garder la tête froide. Rassembant ses idées, il imaginait mal l'escouade dans laquelle se trouvait son fils partir dans la zone nord est du port. C'était la partie la plus dangereuse, car un gang « les sons of devils » la gérait. Ils controlaient l'accès aux quais et faisaient régner la loi et l'ordre à leur façon sur cette partie. Si on avait de l'argent ou des armes en suffissance, il y avait moyen de traiter avec eux. Dasn le acs contraire mieux valait les éviter. Tout le monde savait cela y compris Wannaker. Il avait ses défauts mais il était malin . Si vraiment il y avait eu un hanger avec des armes ou des provisions dans ce coin, c'était peine perdue. Non, il fallait chercher ailleurs.
Remarquant la presence de potentiels ennemis, il se dissimula à la suite de sa femme. En cas de besoin il était pret à agir mais mieux valait eviter d'ameuter inutilement les autres. Ils n'étaient que deux et avec peu de munitions. C'était vraiment conseillé de se la jouer discretement. Se portant à la hauteur de sa femme, il lui fit signe de rester calme et attendit que la troupe s'éloigne. Une fois cela fait, il reprit la marche en pole position, pour aller se glisser un peu plus loin,d ans la pénombre entre deux containers. L'endroit était parfait pour faire le point. D'autant que si les mecs disaient vraii, c'était le signe que Wannaker etait le sale type qu'il pensait
« Ecoute Maria je pense pas que le fameux hangar se trouve dans toute cette zone-ci. C'est trop bien gardé et sous controle. Wannaker le sait tres bien. Bryan n'est pas stupide, je lui ai souvent expliqué comment cela se passer ici. Il veut faire ses preuves mais il n'aurait jamais accepté de se jeter dans la gueule du loup.Du moins pas comme cela.Il n'y a d'ailleurs qu'une zone de ce port qui est vraiment hors de controle d'une faction organisée et puissante. Et elle se trouve à l'ouest. »
Contrairement à sa femme, il ne pensait pas que les gangs etaient des entités liés au bon vouloir de la gourverneur.Sans doute que cette dernière y avait trouvé un moyen d'affirmer son message d'odre et d'autorité mais si aujourd'hui la chose était encore comme cela, c'est parce qu'elle savait tres bien qu'elle n'avait pas les moyens de mener une réelle attaque pour reprendre toute la zone. Elle concentrait ses forces sur la zone principale où la contestation etait de plus en plus forte.Mais soit ceci n'était pas le lieu pour en débattre
« A mon humble avis c'est du coté de l'ancien quartier residentiel et des baraquements qu'il faut aller. Cette partie de l'espace portuaire offre un accès sur toute une partie de hangar et de containers qui se trouvent à l'extremité ouest du port. C'est la seule façon d'y accéder de manière détournée en évitant les divers checks point de la zone. En passant par les jardins des maisons et en devalant la petite coline on peut facilement parvenir à cet emplacement. Je ne vois que là ou il pourrait y avoir quelque chose qui soit encore là et digne d'intéret pour Wannaker et ses troupes.Plusieurs rumeurs disent qu'il y aurait encore la bas des déchets nucléaires stockés et que c'est pour cela que personne ne s'y aventurerait.Le fait qu'on ait pas encore entendu de coups de feu ou qu'il n'y a pas de mise en alerte visible est d 'ailleurs bon signe dans l'optique de le retrouver. »
l'explication pouvait se tenir. Mais cela voulait dire qu'il fallait quelque peu s'éloigner de nouveau pour se diriger vers les maisons les plus proches. Il fallait faire une forme de grosse boucle mais c'était la seule façon d'y parvenir. S'éloignant donc pour le moment du coeur du port et ses alentours, ils marchèrent un moment en prenant toujours soin d'éviter d'attirer l'attention. Mais plus ils allaient vers les maisons, moins il y avait de risques. Cette zone etait à l'abandon, et on pouvait encore voir devant les maisons, des voitures. Oh sans aucun doute, il ya vait eu du vol et des pillages. Mais c'était une zone fantome qui devrait leur permettre d'atteindre l'ouest du port de manière plus facile.
Se déplacant toujours de manière prudente, ils passaient de maison en maison par l'arrière.le but était d'atteindre le bout de l'avenue pour ensuite dévaler la petite colline et rejoindre la cible. Est-ce que des gens vivaient ici ? Sans doute. D'apres ce qu'il savait, il y aurait eu dans les environs un groupe se faisant appeller « les enfants de la liberté ». la plupart etaient des orphelins qui s'étaient retrouvés ici suite à divers drames et qui ne voulaient pas vivre dans l'ordre imposé de White. D'une certaine façon c'était un peu ce qu'auraient pu devenir leurs enfants sans eux. Mais etaient -ils réellement dangereux et menaçants ? Mike ne le pensait pas. C'était surtout des enfants, des ados, des jeunes adultes désoeuvrés qui essayaient ensemble de s'en sortir. Ils avaient été chassés des alentours du port car trop peu armés et menacants justement. La plupart d'ailleurs avaient fini par rejoindre les rangs de Wannaker ou revenir simplement dans la zone. Divers témoignage existaient. Ce que confirmait les premières minutes ici : tout semblait calme et même vide.
« Tu as entendu ? »
Mike avait fait signe à sa femme de stopper. Dans le silence mortel de cette douce nuit, il avait entendu de manière tres distincte des pleurs . Et pas n'importe lesquels : ceux d'un bébé. Levant un peu plus la tête, il venait d'une fenetre située à l'étage de la maison voisine. Qu'est ce que cela voulait dire. Certes, ils étaient là dans un but precis, mais pouvait on faire comme si de rien était sans même s'assurer que tout allait bien ? Ils étaient des êtres humains bordel de merde. Cherchant l'approbation dans le regard de Maria, il enjamba la petite cloture et prit le chemin de l'escalier menant vers l'intérieur de la fameuse maison. Il fallait s'assurer que ce bébé n'était pas seul ici ou il finirait bouffer par des chiens errants et affamés dans le meilleur des cas.
-
Maria connaissait la version de Mike sur les gangs. Elle reposait sur l’idée que White n’avait plus assez d’hommes pour contrôler toute la Zone. En effet, la Zone de Seattle était très grande, l’une des plus grandes que le FEDRA avait fait quand la situation avait commencé à dégénérer, il y a de cela une vingtaine d’années. La taille de cette Zone s’expliquait par le fait que Seattle était l’une des plus grandes villes de la région, et avait dû recueillir les réfugiés venant des proches villes. De plus, au vu de sa position, elle avait été l’une des mieux organisées avant que l’épidémie ne se répande. Toujours est-il que, selon Mike et d’autres, White avait de moins en moins d’hommes, soit parce qu’ils partaient, soit parce qu’ils se faisaient tuer. Maria, elle, était un peu plus cynique, et pensait que les gangs avaient conçu une alliance avec White pour gérer différentes parties du territoire, en échange de rations et d’approvisionnements.
Toujours est-il que ça ne lui disait pas où était leur fils... Wannaker et ses hommes allaient forcément faire quelque chose ce soir, et Maria soupçonnait une intervention extérieure. Les Lucioles ? On disait qu’ils faisaient d’excellents trafiquants d’armes, en encourageant les habitants des Zones à se révolter contre un ordre militaire devenu despotique. Maria, elle, avait juste envie de revoir son fils, et accepta de suivre l’idée de Mike, qui était que Wannaker allait frapper une autre zone, moins importante.
«
Hum... Faisons ça, je pense savoir ce que Wannaker veut faire... »
Maria n’avait pas besoin d’amener sa carte pour visualiser Seattle. Le duo s’éloigna donc du port pour filer vers le sud, pour rejoindre le quartier de
White Center, juché sur une colline. Il se situait en hauteur de la ville, et, quand on connaissait Seattle, on savait que la ville était comme découpée en deux par l’eau. Et, en face de Seattle, il y avait
Vashon Island au sud, et
Bainbridge Island au nord, face au port. Or, il existait jadis d’anciennes lignes de ferry permettant de rejoindre ces îles... Et l’un des anciens embarcadères se trouvait, justement, au sud de
White Center.
Le duo dut cependant faire un long détour, car il fallait passer à nouveau par le centre-ville, qui était sous la domination des forces de White. Au bout de plusieurs heures, le duo rejoignit donc les hauteurs de Seattle, arrivant à
West Seattle, au nord de
White Center. Une série de petites maisons pavillonnaires abandonnées, barricadées, pillées, vidées de tout leur contenu. Un endroit où peu de gens traînaient, avec, encore, ici et là, des barricades sur les rues. Les véhicules blindés de White passaient par là, car ce quartier se trouvait au sud d’une enclave située dans Seattle,
Harbor Island, un ancien quartier industriel, qui abritait maintenant les forces de la milice de White.
Si Mike n’avait pas sa carte, Maria, elle, avait toujours, dans la poche arrière de son jean, un carnet de notes, comprenant un plan très sommaire de la ville, en présentant les zones d’influence :
(http://img110.xooimage.com/files/a/5/1/seattle-last-of-us-4ff2ed7.jpg)
Ils arrivèrent ainsi à
Delridge, un quartier résidentiel qui était réservé à la fortune des locaux, avec un grand club de golf, et, surtout, les bureaux de
West Seattle Corporate Center, une agence qui, jadis, louait des bureaux pour de multiples sociétés. Tout était à l’abandon, maintenant, mais, alors que le duo avançait dans ces rues silencieuses, et que Maria commençait à craindre d’arriver trop tard, ils entendirent du bruit émanant d’une maison. Enfin, Mike entendit des pleurs. Maria dut froncer les sourcils pour tenter de percevoir les sons, et tourna la tête vers une ancienne maison avec une porte clôturée, et perçut également, en hauteur, des cris.
«
Mike, non... ! » siffla-t-elle.
Trop tard, son mari était déjà parti, la faisant soupirer. Même si l’endroit était abandonné, les soldats de White patrouillaient régulièrement, à bord de véhicules, ou plus souvent pieds nus, et tiraient à vue. On craignait toujours que des infectés ne passent par la mer, même si c’était peu probable, vu qu’ils ne savaient pas nager... Mais on n’était jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, comme Mike le faisait en ce moment. Partant devant, il était filé par la porte arrière, dans le jardin, et Maria se précipita à sa suite, rentrant par l’arrière.
Elle entendit des bruits de marches, et, à l’étage, Mike ouvrit la porte où le bébé était censé se trouver... Sur un tapis, au centre, il y avait un tas de chiffons, et un petit bras qui en dépassait.
«
Mike !! »
Dès que l’homme s’approcha du bras, un bruit se fit entendre dans son dos... Puis une batte de base-ball heurta la tête de Mike, le renversant sur le sol, pendant que Maria, au rez-de-chaussée, se fit attaquer par un homme jaillissant de la cuisine.
«
Haha, putain, j’y crois pas ! On en a chopé deux, Steve !! -
Hmmrrpfff... Lâche-moi, connard... !! »
Plaquée contre le mur, Maria parvint à repousser l’homme en lui fichant son coude dans le ventre, mais eut à peine le temps de se retourner que l’homme, nettement plus corpulent qu’elle, lui mit une gifle phénoménale, qui l’envoya s’écraser sur le sol. Mike, de son côté, vit son agresseur s’emparer rapidement de son pistolet.
«
Un flingue, ils ont un flingue, merde !! »
Tandis que Mike gisait au sol, peut-être parviendrait-il à voir que ce qu’il avait pris pour des pleurs n’était rien d’autre qu’un magnétophone posé sur une simple poupée.
«
Merde, j’arrive pas à croire que ce vieux tour ait marché ! Haha, merde ! »
Blessée, Maria sentit l’homme la tirer par les cheveux, et la força à grimper les marches, pour la balancer près de son mari. Soupirant lentement, Maria balança la première chose qui lui vint à l’esprit :
«
Écoutez, on bosse pour Wannaker, et... -
Ta gueule ! »
Un coup de pied frappa Maria en plein visage, la faisant hurler de douleur. Ces types n’étaient pas des tendres, et sûrement pas de la bande de Wannaker. Le pire sur qui on pouvait tomber... Des rôdeurs. Mais comment avaient-ils fait pour venir ici ?
-
Mike avait été une fois de plus irreflechi. Il n'avait pas eu le temps de realiser que le coup était venu le cueillir. Certes, il avait entendu sa femme crier apres lui mais c'était trop tard. Le coup était venu le toucher au crane et il n'avait rien su faire. Sa vue s'était brouillé avant qu'il ne puisse tomber lourdement sur le sol. Sa dernière pensée fut de se dire qu'il s'était fait avoir comme un gamin. Lui qui ne cessait de répéter à ses enfants que la prudence était le maitre mot avait echoué comme un bleu. Sans doute au pire des moments. Ses derniers mots avant de sombrer dans l'inconscience furent pour sa femme
« Désolé »
Oui il pouvait l'être . Il venait de compliquer un peu plus la situation.Alors que par terre le sang maculait le sol
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Les deux hommes etaient des rodeurs effectivement. Des gens qui n'appartenaient pas à un groupe ou une communauté. Ils étaient amis par la force des choses. A la base ils ne se connaissaient pas vraiment. Ils s'étaient rencontrés par le plus grand hasard en chassant le même rat. Depuis ils faisaient route commune. Dire qu'ils s'appreciaent etait un mensonge. Mais etre deux permettait au moins de ne pas sombrer dans la folie et d'avoir un peu plus de poids dans le monde de la survie. Steve etait sans doute celui qui était le plus dominant. Il avait perdu femme et enfants et à partir de là sa vie avait basculé. Il était rempli de haine. Contre qui , contre quoi ? Peu importe finalement. Tout ce qu'il savait c'est que tout ceci n'était pas juste. A partir de là il avait cherché un moyen de se sentir mieux dans sa peau.
Pour lui cela voulait dire vivre seul, un peu en marge et en faisant ce qu'il faut pour survivre. Steve avait deja volé, tué, frappé. Il avait basculé dans un monde de violence qui n'était que le reflet du monde actuel. Au fil du temps, il était parvenu à developper quelques astuces pour maintenir la tete hors de l'eau. De temps en temps un compagnon de route l'accompagner suivant les opportunités mais généralement, il préférait etre seul. L'homme de 42 ans estimait que c'était mieux ainsi.A quoi bon s'attacher dans c e monde de fou ? Mais depuis il y avait eu Zack
Ce dernier était arrivé dans la vie de Steve un peu par hasard. Plus jeune que lui, il avait 22 ans et était un peu comme le fils qu'il avait perdu. Zack s'était fait jeté du groupe dans lequel il trainait. Trop fragile, trop frele pour s'imposer dans un gang. Il avait beau joué les durs cela ne s'improvisait pas. Alors tant que son grand frère avait pu le protéger il était resté avec eux. Mais une guerre de gang plus tard, on lui avait gentiment fait comprendre qu'il valait mieux qu'il parte.
Bien entendu steve n'était pas le compagnon idéal.mais il savait qu'il pouvait compter sur lui. Les deux ne se parlaient pas vraiment, mais d'une certaine façon, Zack savait qu'il pouvait compter sur lui et que l'inverse marchait aussi. Et pusi en sa presence, il avait appris la meilleure façon de survivre. Zack commençait à devenir assez bon dans cet art et il avait eu l'occasion de le demontrer plus d'une fois .
Ce soir, ils avaient décidé de venir faire un tour dans la zone pour voir s'il y avait quelque chose d'intéressant. Parfois, des gens s'y installaient de manière provisoire et pouvaient representer des cibles assez faciles. Et puis dans toutes ses maisons, on pouvait qui sait encore trouver des medicaments, des outils, des munitions ou des provisions. Seulement en arrivant, ils avaient crosié la route de 7 personnes. Pas assez nombreux, ils avaient du les laiser partir mais Steve avait proposé de tendre un piège. Apres tout s'il y avait du passage dans la zone, peut être que cela pouvait attirer des proies plus facile . De toute façon cela ne coutait pas grand chose et les premières maisons visitées n'avaient rien donné. Et finalement , sans trop y croire, leur méthode avait rapporté quelque chose d'intéressant
« Le mec a rien vu de mon coup de batte. C'était trop facile »
Zack frimait alors que Steve etait revenue avec une jolie proie. Alors que le jeune homme la braquait avec son arme, c'est le plus agé qui entamait les débats
« Vous foutez quoi vous deux ici ? Vous faites partie du groupe qu'on a vu passer ici tout à l'heure ? »
Sans le savoir il venait de donner des infos utiles à la mère de famille. Accroupis devant elle, mais à distance respectable, il la pointait avec sa batte.
-
C’était un coup vieux comme le monde. Quand ce dernier, justement, s’était écroulé, beaucoup de gens avaient, naïvement, cru qu’il y aurait des élans de solidarité, des communautés pacifiques fondées sur l’entraide. Il y avait bien eu, cependant, dans les premiers mois, des communautés de ce genre, des réfugiés qui refusaient de vivre dans l’État militaire instauré par les dernières forces du gouvernement, et qui avaient fondé des communautés hippies dans les Rocheuses. Maria en avait entendu parler, et avait déjà eu l’occasion de s’y rendre, pour constater que ces communautés n’avaient pas tenu. La peur, la paranoïa, la faim, ou les infectés... Les raisons étaient multiples. C’était terrible à dire, très cynique, mais les communautés les plus durables étaient celles qui, comme la Zone de White, étaient fondées sur la terreur et sur la force. Toutes les autres étaient, soit devenues tellement extrémistes qu’elles s’étaient effondrées, soit avaient progressivement fondé dans la folie. Dans ce monde, il n’y avait pas de place pour les imbéciles, et pour croire qu’un individu vous demandant de l’aide n’était pas en train de vous tendre un piège. Entendre un bébé pleurer dans une maison abandonnée... Sérieusement ? Quelle mère, après plus de vingt ans de survie dans le monde, laisserait son bébé pleurer dans une zone dangereuse ? Plus que la vision, le bruit attirait les infectés, c’était la base. Maria ne pouvait que se sermonner d’avoir été si négligente.
Toutefois, tout en émergeant, elle se demandait vraiment comment ces deux types avaient fait pour venir jusqu’ici. La Zone était verrouillée, et il n’y avait qu’une ouverture, par la mer, que White surveillait à l’aide de projecteurs. Car ces deux individus ne faisaient clairement pas partie des habitants de la Zone. Le plus âgé des deux calma le jeune, qui s’enthousiasmait de son coup de batte. C’était un homme ridé, qui avait repoussé le type quand il avait frappé Maria au visage. Il était visiblement moins nerveux, mais aussi visiblement très adroit du pistolet. Pour autant, il confia l’arme au plus jeune, et se chargea de l’interrogatoire.
Il leur parla d’un « groupe », ce qui, malgré l’urgence de la situation, alerta Maria, qui se redressa lentement, venant s’adosser contre le mur. Sa lèvre inférieure saignait un peu, et elle consentit à leur répondre :
« Je vous l’ai dit... On bosse pour Wannaker.
- ’Jamais entendu parler de ce mec.
- Il prévoit de mener une révolte dans la Zone... »
L’information amena un sourire légèrement amusé sur les lèvres de l’homme.
« Une révolte, hey ? Ma foi... »
Tournant brièvement la tête, Maria vit un grand sac à dos, comprenant une lampe frontale accrochée dessus, ainsi qu’un pied-de-biche légèrement ensanglanté.
« Comment vous avez fait pour... ?
- Hey ! Tu fermes ta gueule, c’est nous qui posons les questions ici !
- Calme-toi, Zach, inutile de s’enflammer.»
L’homme glissa sa main dans la poche arrière de son jean, et en sortit une cigarette, puis l’alluma avec un briquet.
« Vous savez combien ces saloperies sont rares, de nos jours ? demanda-t-il en souriant. On en trouve plus dans les grandes villes, l’armée en a réquisitionné la plupart... Une bonne vieille Camel. J’adorais en prendre une, à l’époque, avec une bonne vieille blonde. Hum... Ça me rappelle le bon vieux temps. Foutue madeleine de Proust... »
Maria ne s’était pas attendue à ce qu’un rôdeur soit suffisamment cultivé pour connaître l’histoire de la madeleine, objet permettant à Proust, en la mangeant, de se rappeler, par les sensations de la madeleine, celles qu’il avait approuvé en étant plus jeune, et, ainsi, d’accéder à une partie de ses souvenirs.
« Bon, alors... Vous me dites que vous bossez pour ce Wannaker et sa petite troupe, mais... Ben, d’une part, je dois vous avouer que j’en ai un peu rien à foutre, de la révolution de ce mec, et, d’autre part, vu qu’il y a, au bas mot, une heure d’écart entre vous et ce groupe, je dirais que, soit vous êtes les pires éclaireurs du monde, soit vous êtes pas avec ces mecs, mais plutôt en train de les traquer...
- On devrait les buter, Steve, j’ai pas confiance...
- Calme ta joie, fiston, ils feront rien, y seront sages. T’as leur flingue, ils savent qu’il est chargé.
- Vous avez sûrement entendu les patrouilles, non ? »
La question amena Steve à soupirer légèrement. Comme il ne disait rien, comprenant visiblement où Maria voulait en venir, cette dernière précisa :
« Tout me porte à croire que vous êtes des étrangers ayant trouvé un moyen de s’infiltrer dans la Zone pour y voler ce que vous pouvez voler, avant de repartir par où vous êtes venus... J’ai entendu parler d’une entrée secrète par les égouts, alors je suppose que c’est par là que vous venez. Et vous avez sûrement dû noter qu’il y avait beaucoup de patrouilles dans le coin. Les miliciens savent que les clandestins et les fuyards se réfugient ainsi, et quadrillent donc régulièrement le secteur. Et notre arme n’a pas de silencieux, alors, si vous nous abattez, vous aurez toute une armée aux fesses, qui vous tueront à vue. »
Vu la mine silencieuse et sombre de Steve, on pouvait en déduire que cette hypothèse lui avait déjà traversé l’esprit.
« Écoutez, on va jouer franc jeu... Wannaker a embarqué notre fils dans son histoire de révolte, et... Tout ce qu’on veut, c’est le récupérer. Vous, ce que vous faites ici, j’en ai rien à foutre.
- Et donc ?
- Vos options sont plutôt limitées. Vous pouvez nous tuer à l’arme blanche, et sans aucun doute me violer aussi, mais je me débattrais, je hurlerais, ça prendra du temps... Et tout me porte à croire que vous envisagez de partir rapidement. »
Zach restait silencieux, se fiant à Steve, qui finit par sourire, et jeta sa cigarette sur le sol, avant de l’écraser du talon.
« Eh bien, ma petite, le moins qu’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas froid aux yeux, ça ouais... Mais vous avez raison. Néanmoins... Hum... Vous m’en voyez navré, mais ça fait plusieurs semaines que Zach et moi, on rôde par ici, et je peux pas laisser deux témoins gênants derrière moi... Ce serait risqué, je suis sûr que vous comprenez. »
Il attrapa son pied-de-biche.
« Alors, ouais, vous avez raison pour le coup de feu, mais, honnêtement, je crois que... »
C’est à cet instant que le deus ex machina se produisit.
Une explosion retentit dehors, ainsi que des coups de feu, amenant Zach à tourner la tête. Ce fut amplement suffisant pour que Maria bondisse en avant, ceinturant l’homme à hauteur du bassin, le renversant sur le sol.
« Ah ! Salope ! »
Steve cligna des yeux, surpris, Maria le laissant à Mike...
-
Mike avait eu à peine le temps de revenir dans le monde des vivants. La tete lourde comme jamais, il avait pris la conversation en cours sans rien dire. Il ne s'était pas vraiment redressé ou donner des signes extérieurs de reveil. Pour etre franc, il se disait qu'il pouvait peut être profiter de l'occasion pour tenter de recupérer le coup. Il avait merdé c'est vrai, mais rien n'était joué. Il ne s'en faisait pas pour sa femme. Elle savait comment gagner du temps et sauver le coup. D'ailleurs elle avait déjà commencé. Mike était content de voir qu'elle était toujours cette valeur sure sur laquelle compter. Il pouvait compter sur elle en permanence et elle le démontrait encore. Bon nombre de femmes auraient pu paniquer mais pas elle.
Recupérant peu à peu ses esprits, mike attendait le bon moment. Il aurait aimé pouvoir signaler à sa femme qu'il était prêt à bondir mais c'était impossible. Il fallait donc miser sur un coup de chance. Ou une opportunité. Maria allait tenter quelque chose, c'était certain. Elle n'allait pas se laisser faire comme cela sans rien tenter. Il la connaissait assez pour cela. Seulement, ne sachant ni ou ni quand, il fallait etre attentif. Tout en veillant à se montrer le plus discret possible et en feignant toujours d'être dans les vappes.
Il avait au moins eu le temps de cerner un des deux agresseurs. Le mec avait l'air assez cultivé et calme. Il devait avoir de la bouteille et l'habitude de ce genre de situation. L'autre avait l'air plus nerveux. Sans doute offrait il plus de lattitudes pour bondir et se sortir de là. Maria avait du le remarquer aussi.
C'est alors que le coup de chance espéré se produisit. Une explosion, assez importante. Etait-ce lié à son fils. Mike n'avait pas le temps de penser à cela. Prenant son courage a deux mains, il se redressa et bondit sur le dénommé Steve, qui comme il l'avait supposé était assez massif. Légèrement titubant encore, il avait le tournis mais arriva quand même grace à l'effet de surprise à faire balancer son vis à vis vers l'arrière. Non sans mal car lui même se sentit partir , emporté par son élan et encore sous le coup du traumatisme cranien.
« Cours Maria, cours »
Il avait hurlé à sa femme comme un possédé, alors que cette dernière avait maille à partir avec le plus jeune des deux. Elle semblait avoir le dessus pour l'instant mais l'autre avait 22 ans et était en pleine force de l'age. La surprise passé il semblait pret à se relancer sur elle alors que Maria voulait bondir sur le pistolet.
« laisse la »
Il s'était redressé comme un seul homme pour venir balancer un coup de pied au nommé Zack. Seulement Steve , reactif aussi, lui avait saisi la cheville droite et l'avait désequilibré. Tombant de nouveau sur le sol il eut le temps dans sa chute de se saisir de l'arme et de se retourner aussitot pour tirer vers son agresseur.
*Pan *
Le coup était parti tout de suite de manière automatique. La balle était venue se loger dans la tete de Steve, qui de son coté avait eu le temps de saisir son arme manuel aussi. Mike l'avait vu s'effondrer sur le sol.
Derrière lui il ne savait pas ce qu'il se passait. Le temps était comme figé. Sa femme allait elle s'en sortir avec Zack. Pour le moment il ne pensait plus à cela. Il venait de tuer un homme. Sans lui laisser aucune chance. Oh, ce n'était pas le premier, mais cette fois, s'il en était arrivé là c'était sa faute. Il avait été imprudent, il avait mis sa femme en danger et venait de tuer un type qui sans doute à la base n'était pas un vilain bougre. Valait il mieux que ceux qu'il blamait ? Pas vraiment. Accablé par ce qu'il venait de faire et encore affaibli par le coup reçu, Mike eut la vision de nouveau trouble et vit du sang lui coulait à nouveau devant les yeux.
-
Zach la repoussa contre le fond de l’ancienne chambre, et elle heurta ce qui restait d’un lit, à savoir le cadre en bois, avec les lattes, et ce dernier se brisa sous son poids. L’homme se rua ensuite vers elle, visiblement guère soucieux de respecter les anciennes règles de galanterie et de courtoisie. Maria, quant à elle, sentit l’une des mains de l’homme se saisir de sa gorge, et le frappa au visage avec son poing serré, le faisant reculer dans un grognement. Zach, surpris, tomba sur le sol, et Maria récupéra une latte de bois, et, tandis que Zach se relevait, du sang filant de l’une de ses narines, l’arme improvisée se brisa sur sa nuque, l’envoyant se coucher sur le sol.
« Aaagh... Bordel, sale pute... »
Maria soupira, et Zach attrapa alors l’une de ses jambes, et la renversa à son tour, dans un hurlement. La jeune femme s’écrasa sur le sol, tout en entendant, au loin, de multiples coups de feu. Zach, en grognant, se redressa à nouveau, et la poussa, la couchant sur le dos. Il se mit alors à califourchon sur elle, cherchant encore à l’égorger, mais approcha, ce faisant sa main de son visage... Main dans laquelle elle se mit à mordre, le faisant hurler de douleur. Il la gifla avec son autre main, mais, déstabilisé, fut repoussé par Maria, qui se releva à nouveau.
Ce fut à ce moment que Mike fit feu sur Steve, explosant sa tête, dont la cervelle vint décorer le mur.
« Steve ! Putain, enfoiré, tu... »
Maria profita de cette diversion inattendue pour courir vers l’homme, et envoya son pied se loger violemment dans son ventre, lui coupant la respiration. Elle envoya ensuite son pied du bas vers le haut, et le frappa en pleine tête, l’envoyant s’étaler sur le sol.
« Putain... Foutus salopards ! »
La femme était en sueur, mais elle n’avait guère le temps de savourer sa victoire, et s’approcha de la fenêtre de la chambre. Elle l’ouvrit, et vit un chapelet de fumée s’élever de l’eau. Maria se pinça nerveusement les lèvres, puis tourna la tête vers Mike.
« Il faut aller voir ce qui se passe, vite ! »
La femme descendit rapidement les marches, et sortit de la maison, puis courut le long des rues, un affreux pressentiment étreignant son cœur. Elle eut finalement la confirmation en s’approchant d’une sorte de petite zone d’observation, avec des bancs, d’où elle avait une vue dégagée sur la région. Elle put ainsi voir l’île sauvage de Blake Island State Park, les ruines de Southworth au sud, et, entre les deux, près de la côte de Seattle, un ferry en feu.
Maria n’eut pas besoin de davantage de temps pour comprendre. Depuis Southworth, quelqu’un (les Lucioles, probablement) avait remis en marche le vieux ferry, afin de faire venir une cargaison pour Wannaker. Cependant, les militaires s’étaient interposés, et la bataille faisait rage le long de la côte. Au sud de Seattle, il y avait une minuscule bande de sable et de cailloux entre la mer et les jardins des résidences pavillonnaires (http://img110.xooimage.com/files/2/b/8/seattle_beach-4ff84c5.jpg), et c’était ici que la bataille faisait rage, les véhicules des miliciens filant le long de la route, canardant les maisons, les explosant à l’aide d’un mortier qui, à en voir les traînées de fumée, se trouvait sur les collines de West Seattle, soit au nord de leur position.
« Merde, merde, Bryan ! »
Paniquée, Maria se retourna vers Mike.
« Il faut y aller, vite ! »
-
Mike comptait y aller oui. Et ce même s'il avait besoin de se poser un peu et de récuperer. Hélas ce n'était pas possible. L'urgence de la situation sautait aux yeux.Rassemblant ses idées, il se redressa et revient à lui. L'avantage c'est que l'adrenaline lui avait permis de se secouer bien plus vite qu'il ne le pensait. Certes, les maux de tete restaient, mais ce serait pour plus tard. Ramassant son pistoler, il s 'assura d'abord que sa femme allait bien
« maria ca va ? »
Visiblement oui. Pas le temps pour discuter ou s'excuser pour son erreur. Ce serait pour plus tard s'il en avait l'occasion. Comprenant que l'heure était grave, il reprit sa marche en avant en hatant le pas. Il n'était pas rassuré mais ne voulait pas le montrer. Que se passerait il une fois sur place ? Ils avaient peu de chance de faire le poids et au milieu de cette guérilla urbaine, comment sortir Bryan ? Sur le fond, c'était une mission suicide mais comment etre raisonnable quand on a un fils sur le champs de bataille ? C'était impossible de rester les bras croisés.
Tout en se rendant sur place, il essayait de balayer les solutions possibles. Leur meilelure chance était finalement que la milice et les autres s'entretuent. Un camps devrait battre en retraite et ce serait plus simple alors pour tenter d'extraire Bryan. Il ne voyait pas mieux dans l'immédiat. Ce qui le désolait bien sur mais en même temps ce n'était pas sa faute.
« Tu vois ce qu'on peut faire hormis attendre que cela se calme »
Planqué derrière une facade de batiment, il avait psoé cette question à sa femme pour savoir si elle avait mieux que lui à proposer. L'affrontement était violent et bien entendu, il voyait des corps sur le sol , notamment des miliciens mais pas seulement. Des gens étaient retranchés dans les maisons , sans doute Bryan et sa bande. Certaines demeures étaient en feu, a cause du mortier. Plus grave, la presence des lucioles compliquaient encore plus la chose.Ces gens ne valaient guère mieux que la milice pour lui et surtout, c'était ce qu'on pouvait nommer comme des terroristes
« On aura bien du mal à s'approcher Maria. Ca canarde à tout va et même si on voulait se glisser dans les maisons cela nous exposerait. De plus rien ne nous dit que le groupe de bryan nous accueillera à bras ouverts. »
Se sentant pris dans un cercle vicieux, il essayait de rassembler ses idées. Il n'y avait rien de pire que se sentir impuissant. Or c'était le cas en ce moment. Il essayait de sonder sa femme. Maria avait plus de cran que lui mais etait-ce raisonnable de foncer dans le tas ?
« On fait quoi maria ? »
Il ne voulait pas prendre de décision seul. C'était trop lourd de consequences. Nerveux, il hésitait sur la marche à suivre. Comptant le nombre de balles qu'il lui restait, il devait en plus les économiser au maximum. Des renforts de la milice arrivaient encore par la route. L'avantage du nombre etait dans leur camps. Du matériel aussi. Mike priait pour que son fils ait le courage de battre en retraite.
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Elle se pinça nerveusement les lèvres. La nuit était en train de se terminer, et les miliciens étaient visiblement informés du petit trafic de Wannaker, et bien décidés à y mettre un terme. La situation devenait très complexe, infiniment plus qu’avec ces deux rôdeurs qu’ils avaient affronté dans la maison. Cependant, Maria avait déjà oublié Zach et Steve, et ne pensait, en ce moment, qu’à son fils. Bryan, coincé au milieu d’échauffourées, sous le tir de mortiers et de miliciens qui ne feraient aucun prisonnier. Y aller était suicidaire, mais est-ce qu’une mère pouvait rester là, sur le quai, à attendre que son fils meure ?
« On ne peut pas juste rester là les bras croisés, Mike ! »
Maria réfléchissait rapidement, regardant à droite et à gauche, et son regard se porta vers une lande verdâtre sur la gauche. Elle eut alors l’illumination.
« Par là ! Le Lincoln Park ! Les hommes de Wannaker vont sûrement chercher à s’y réfugier ! »
C’était le plus grand parc du coin, composé de multiples arbres, de quelques sentiers, et d’anciennes pelouses. Un endroit très touristique, jadis, et Maria se mit à courir rapidement, en entendant encore des explosions. Après plus de vingt ans, il était surprenant de voir que le régime disposait encore d’autant de munitions. En réalité, le régime s’était approvisionné auprès des réserves d’armes de McChord Air Force Base, une base militaire qui était au sud de Seattle, et qui avait été totalement dépouillée par les miliciens il y a des années, tous les stocks de munitions étant principalement détenus dans leur arsenal.
Maria dévalait une rue, atteignant un croisement, et des phares jaillirent soudain sur la droite, ainsi que le bruit redoutable d’un moteur.
« Oh. Putain. De. Merde. »
Un VBCI (http://img110.xooimage.com/files/c/4/3/vcbi-openphotonet_pict6027-4ffb01a.jpg) de couleur noire avançait le long de la rue, et Maria, sentant son sang ne faire qu’un tour, courut à toute allure, non pas le long de la rue, mais vers la plus proche clôture. Elle l’enjamba rapidement, roula sur le une allée menant à un garage, et la mitrailleuse lourde se mit alors à faire feu, comme si la foudre venait de s’abattre, défonçant la clôture.
« COURS ! COURS !! »
Est-ce qu’elle disait ça pour Mike, ou pour elle-même ? Un peu des deux, en réalité. Elle longea le garage, tandis que les balles rugissaient. Il n’y avait même pas un coup de semonce, ou un avertissement. Les balles, énormes, défoncèrent le garage, et des morceaux de bois tombèrent sur la tête et les épaules de Maria, qui se retrouva rapidement dans le jardin, voyant un toboggan poussiéreux et une balançoire.
La mitrailleuse du VBCI lança alors des sortes d’explosifs, qui défoncèrent la façade de la maison, provoquant d’impressionnantes déflagrations. Wheat avait clairement mis le paquet, et Maria fila à travers un petit portail menant à une allée piétonne au milieu du pâté de maisons. Elle glissa sur place, entendant des bruits de pas rapides, comme si des soldats se trouvaient tout autour d’elle.
Trop tard pour reculer, maintenant, il fallait rejoindre de toute urgence le Lincoln Park.
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Mike avait suivi sa femme . Faire le contraire aurait été impensable. Pour autant, il était certain qu'il allait droit dans le mur. Il aurait aimé pouvoir proposer une alternative mais il n'en avait pas en stock. Il fallait sauver Bryan et par conséquent, prendre des risques. Mais là c'était carrement jouer à la roulette russe.
Entendant des explosions autour de lui, les balles siffler, l'ambiance était digne des films de guerre. Essayant malgré tout de ne pas se faire chopper, il avait un peu perdu la trace de Maria. Elle était devant lui mais distante de quelques centaines de mètre. Elle fonçait comme une furie sans vraiment se soucier de ce qu'il se passait autour. C'est comme si elle était protégé par un espèce de bouclier invicible. La regarder offrait un drole de spectacle.Il ne savait pas dire pourquoi mais il trouvait cela beau.
Néanmoins, une explosion, proche de lui, le tira de ses pensées. Reprenant sa course, il voyait Maria s'éloigner de plus en plus ; il ne savait pas dire si c'était lié au contre coup du choc sur la tete mais il avait la sensation d'avoir du coton dans les jambes. Surtout, il avait de nouveau la vue trouble ce qui était là sans aucun doute la conséquence de l'agression subie. Bon sang, c'était pas le bon moment pour défaillir
Et ce qui devait arriver arriva. Voulant reprendre le retard qu'il avait sur elle, il se montra imprudent et ne respecta pas la première regle en la matière : ne jamais s'exposer. Parcourant la, distance entre deux murs de couverture, un obus explosa pres de lui. Quand il le vit c'était trop tard. Soufflé, il fut envoyé quelques mètres plus loin . Il n'avait pas été touché de manière directe mais avait plutot subi le souffle de l'explosion. Du coup s'il n'était pas blessé gravement, il avait de quoi être inconscient et en était quitte pour quelques brulures sur le corps et quelques plaies provoquées par des éclats divers. Et surtout, il était désormais inerte allongé sur le sol
Avant de sombrer totalement dans l'inconscience, il ne put s'empecher de se remémorer un souvenir datant d'il y a 3 ans ? C'était thanksgiving et toute la famille avait passé une soirée superbe. Ils n'avaient pas forcement grand chose mais c'était la première fois depuis longtemps qu'ils avaient presque pu oublier la situation actuelle. Pour la première fois, Mike s'était mis a penser à autre chose que la guerre.Surtout, il avait une lueur d'espoir. Evidemment, cela n'avait pas duré, la faute à la dure realité. Mais au moins, il avait pu entrevoir l'espoir dans les yeux de ses enfants. Quitte à mourir ou à voir sa vie se terminer ici, il préférait garder cette image là.
Sombrant peu à peu dans l'inconscience de manière définitive, il ignorait désormais la suite des événements. Maria allait devoir faire sans lui. Il espérait qu'elle puisse y parvenir. La seule chance de Mike, dans son malheur, c'est qu'au moins il avait été projeté derrière une habitation et qu'il n'était pas exposé. Avec un peu de chance, personne ne le verrait.Mais c'était de toute façon loin d'être la priorité du moment
-
Dans l’effusion d’explosions et de coups de feu, Maria prit vaguement conscience qu’elle avait perdu Mike, mais il était, hélas, trop tard pour faire marche arrière. Elle courait rapidement, et enjamba une clôture, fit une roulade sur une rue, puis courut à nouveau, la traversant, en entendant le moteur vrombissant du VBCI. Elle eut tout juste le temps de bondir de l’autre côté de la rue, et s’abrita derrière la clôture, tandis que le véhicule blindé s’arrêtait au carrefour, pivotant à droite et à gauche.
*
Merde, merde, Mike, ne me fais pas le coup de crever ! Attends que je retrouve Bryan, et je reviendrais t’engueuler chez nous... Toi et lui, putain !*
Elle avait l’impression que son cœur allait exploser, tandis que des miliciens s’approchaient. Elle se retint même de respirer, voyant, à travers des ouvertures le long de la clôture, leurs bottes. C’était bien eux, les miliciens étant aisément reconnaissables à leurs uniformes (http://img110.xooimage.com/files/0/b/a/soldiers-4fff12e.jpg), et à leurs puissants fusils d’assaut. C’était la section militaire de la milice, car la section civile avait des armes non-létales. Les miliciens avaient de puissants fusils d’assauts dotés de lance-grenades. Des armes terriblement efficaces, qui servaient avant tout contre les Autres... Les
infectés. Mais ils étaient aussi tout autant efficaces contre de simples humains.
Les soldats se déplaçaient lentement, utilisant les faisceaux de leurs lampe-torches, et, cette fois, comme tant d’autres fois, Maria bénit le Ciel, si tant est qu’il y avait, là-haut, quelqu’un pour l’écouter, que les miliciens n’aient plus de chiens. Jadis, les chiens avaient équipé toutes les zones militaires, car leurs aboiements permettaient de repérer les infectés. Cependant, avec les multiples vagues de famines, et le fait que, petit à petit, les infectés étaient de moins en moins nombreux à traîner près des Zones, les chiens avaient trouvé d’autres fonctions.
«
Elle est sûrement morte... -
Raison de plus pour retrouver son cadavre. Il faut la brûler, je ne tiens pas à ce qu’elle se réanime. »
Une théorie très en vogue, qui avait plus la forme d’une superstition qu’autre chose, était de voir les infectés comme des zombies. Suivant cette théorie, l’infection avait commencé quand le
cordyceps s’était répandu sur des morts, et avait réveillé ces derniers. C’était, bien sûr, une théorie totalement extravagante, car le cordyceps était un parasite qui infectait les organismes vivants, mais les militaires préféraient incinérer les corps, par précaution. Maria se pinça donc les lèvres, et tenta alors de s’extirper prudemment de là.
Elle se trouvait à
South-West Othello Street, une petite rue étroite, avec quelque scarcasses de voitures, et fila par l’arrière, s’aventurant dans l’allée d’un garage pour aller derrière une maison faisant l’angle entre
SW Othello Street et
Vashton Pl SW, une rue encore plus petite, dans le prolongement du VBCI, et qui menait à
Solstice Park, une sorte de petite butte d’herbe à proximité de
Lincoln Park.
Contournant la maison, Maria arriva ainsi du côté de
Vashton Pl SW, et attendit que le VBCI s’écarte pour remonter la rue. Elle avait mal à un genou, et s’inquiétait désormais, non seulement pour Bryan, mais aussi pour son mari. Mike, néanmoins, était quelqu’un qui en avait vu d’autres, et elle ne s’en faisait pas spécialement pour lui. Des coups de feu l’arrachèrent alors à ses pensées, émanant du côté du parc, et elle reprit l’allure.
Au sommet de
Vashton, la rue décrivait un lacet, continuant ensuite sur
Fontanelle Street, ou filant par un sentier qui serpentait dans
Solstice Park. Maria, époussetant de la main la sueur qui commençait à couler sur son front, décida de filer par le parc, composé de hautes herbes sauvages, pour se rapprocher du parc.
*
Tiens bon, Bryan, j’arrive...*
Le petit sentier sur
Solstice Park menait à d’anciens courts de tennis qui étaient vides, mais, entre les courts et le parc, il y avait encore une rue,
Faunteroy Way, et le VBCI était en train de s’y rapprocher, descendant depuis
Othello Street pour remonter l’avenue.
*
Merde !*
Des lumières et des coups de feu continuaient à venir de l’intérieur du parc. Maria hésita un peu. Elle avait longé les courts de tennis, et voyait les projecteurs des renforts de White se rapprocher. Finalement, après quelques hésitations, elle traversa la rue, courant à toute allure, et son corps se retrouva happé dans les faisceaux des projecteurs du camion blindé.
Elle bondit alors dans les bois, entre les arbres, tandis que les balles la poursuivaient...
...Et que l’étau, lentement, se resserrait.
(http://img110.xooimage.com/files/2/6/3/schema-4fff162.png)
-
Mike avait émergé lentement mais surement. Impossible de savoir combien de temps il avait été insconscient. Assez que pour perdre la trace de Maria mais pas assez que pour etre éloigné des débats. Le temps de retrouver un semblant de conscience et il entendit de nouveau les coups de fusil et les explosions. Selon toute vraisemblance, il en avait été quitte pour une forte commotion qui l'avait éloigné des débats pendant quelques minutes. Ayant la sensation qu'un camion lui était passé dessus, il cracha un peu de sang et avait de nouveau la vue trouble.Entre le coup de batte sur la tete et cette explosion, il avait pas mal morflé. D'ailleurs, il se mit à vomir de manière assez rapide et comprit que c'était la confirmation d'une forte commotion. Mais il n'y avait pas que cela non plus. Il avait differents brulures et erraflures sur tout le corps. Notamment au niveau du visage dont le coté droit était bien tuméfié ainsi qu'au niveau de la jambe gauche qui saignait toujours.
Arrachant un bout de vetement, il fit un espece de bandage au niveau de sa jambe pour stopper le saignement. Quant au reste, dans l'immédiat il n'allait pas s'y arretait. C'était douloureux, mais pensait à son fils et sa femme suffissaient a lui rendre du courage. De toute façon c'était un dur au mal qui avait appris à se faire mal
« Bryan, Maria »
Serrant les poings, il reprit sa course en avant vers le parc mais pour tres peu de temps. Il y avait aux alentours une forte mobilisation de troupes et c'était impossible de s'y approcher. A couvert, il ne voyait aucune solution de s'en approcher. Néanmoins, il avait pu en profiter pour récupérer deux grenades et un fusil d'assault sur un cadavre de la milice.Ce qui allait lui servir assurement.
Prenant le temps de reflechir, il entendit et surtout avait vu quelques soldats se dirigeaient vers la foret.Ils étaient sur un véhicule et il semblait suivre quelque chose. D'ailleurs il avait entendu des cris
« Putain tu l'as vu ? Je te dis qu'elle va vers la foret »
Pas la peine de se demander de qui on parlait. C'était Maria. Il en était certain. Du coup, retrouvant toutes ses forces, du moins au niveau mental, il se lança à la suite du véhicule Le VBCI lui tournant le dos, il s'approcha autant que possible et balança une grenade sous les roues. Et pour etre certain de faire des dégats la seconde suivit de pres, de manière que quand cela explosa, les hommes dans et autour du blindé furent à la fois surpris et balayés par l'explosion.
Profitant alors du chaos, il s'engoufra sur les traces de Maria. Il fallait la retrouver. Il y avait Bryan, mais pour le moment il ne pouvait rien faire alors que pour sa femme, c'était different. Courant de plus belle, il perdit l'équilibre une première fois suite à sa vue qui se troublait. Se relevant, il avait en plus une douleur vivace sur son coté droit , sans doute une cote cassée ou un hematome qui venait de se former et qu'il n'avait pas directement senti sur le coup. Enfin la plaie de sa jambe s'était rouverte. Malgré tout, animé par l'espoir de revoir celle qu'il aimait, il s'accrochait. Entendant de nouveau les balles sifflaient derrière lui, il se doutait que les miliciens allaient se lancer à ses trousses vu l'explosion. Mais cela offrirait un peu de répit à bryan. A bout de forces, il finit par se réfugier derrière un petit buisson au bout d'un sentier qui partait sur la gauche.Il ne pouvait pas aller plus loin.
-
Filant à travers les bois, Maria entendait l’Enfer se déployer à ses trousses. L’explosion des pneus du VBCI lui fut indifférente, et elle filait rapidement à travers les bois, ne pensant, pour le coup, même plus à retrouver son fils, simplement à fuir aux miliciens. Les branches lui fouettaient le visage, et, tandis qu’elle tournait régulièrement la tête, sa jambe finit par heurter une racine sur le sol. Poussant un hurlement de surprise, elle dégringola une petite butte, filant le long des feuilles, pour atterrir sur un sentier, près d’un ancien banc.
*Merde, ‘fais chier !*
S’aidant du banc, la jeune femme se releva, pestant silencieusement. Continuant sur sa lancée, la jeune femme continua sur sa descente, s’avérant néanmoins plus prudente, et rejoignit ainsi, plus en bas, un second sentier, voyant la mer, et le reflet de la lune sur l’eau, à travers les arbres. Elle resta néanmoins prudente, se dissimulant rapidement derrière un arbre, car des miliciens remontaient le long de la plage, les faisceaux de leurs lampe-torches tournoyant autour d’elle.
*Merde, merde, merde !*
Essayant de se faire la plus petite possible, elle ferma les yeux. Quelles étaient ses chances de retrouver Mike dans un tel cirque ? Et les hommes de Wannaker ? Les miliciens partirent rapidement, se dirigeant vers des coups de feu, qui survenaient plus au sud. Se redressant à nouveau, Maria entreprit de rebrousser chemin, grimpant un petit escalier en bois, essayant d’aller à contresens des miliciens, pour trouver un meilleur angle d’approche. L’élément important, c’était de remarquer qu’elle avait réussi à semer ses ennemis. Le point problématique, c’est qu’elle ignorait où trouver les autres. Elle ne se faisait aucune illusion sur le fait que Mike devait être là, quelque part. Mais Bryan ? Elle se refusait à envisager le pire. Son fils avait probablement filé. C’était une tête brûlée, mais il n’était pas idiot au point de se battre contre les miliciens.
Il ne restait plus qu’à le retrouver... Ainsi que Mike. Dans un parc immense, plongé en pleine nuit.
*Une gageure, quoi !*
Elle s’avançait lentement, essayant de laisser ses yeux s’habituer à l’obscurité environnante. Entendant encore des bruits de pas, Maria s’empressa de se dissimuler derrière une souche d’arbre.
« Ils sont dispersés dans le parc !
- Nos patrouilles font le tour pour cerner les environs. Ces enfoirés ont fait sauter l’un de nos véhicules, mais on les aura.
- On se réunit au Colman Pool. »
Le Colman Pool... Une piscine municipale située en pointe du Lincoln Park. Il devait y avoir des années, maintenant, qu’il n’y avait plus d’eau. La piscine servait parfois, jadis, de compétition nautique, mais toute l’eau avait été drainée. C’était néanmoins un lieu central pour se regrouper. Le plus probable était que Wannaker et les siens allaient continuer à partir vers le sud, probablement vers Cove Park, afin de rejoindre White Center. Il y avait une zone beaucoup trop grande à couvrir pour les miliciens, car, au sud de Lincoln Park, il y avait de multiples habitations qui menaient à une zone d’embarcadère du ferry.
*Avec des bouches d’égout le long de la côte... C’est sûrement leur point de repli, mais les profondeurs de la ville sont dangereux. White ne les a pas scellés autant que possible pour rien.*
Impossible de retrouver Mike dans cette épaisseur. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, d’autant plus qu’elle fuyait toutes les sources lumineuses. Bryan était sûrement en train de fuir. Avec amusement, Maria était en train de se dire que, à ce rythme-là, c’était finalement lui qui les attendrait bien tranquillement chez eux.
*Ça, ce serait un comble !*
Pour l’heure, elle devait se reposer sur le fait que Mike était suffisamment grand pour s’en sortir tout seul, et pour continuer le plan initial, en espérant qu’il ait la même idée : retrouver leur fils.
-
Mike de son coté reprenait un peu de force. Il avait de nouveau vomi et sentait toujours son crane lui faire horriblement mal. Tentant de refaire un nouveau pansement à sa jambe, il constata aussi qu'il avait un énorme bleu sur son coté droit. Il avait connu des jours meilleurs. Toujours tapis dans l'ombre, il voyait peu à peu les lumières s'éloignaient tout comme le sifflement des balles. Il allait avoir un peu de répit. Il n'allait pas cracher dessus
Se redressant, il se doutait que les troupes allaient chercher à se rassembler pour mieux cerner la situation. Le parc devait être verrouillé et selon toute logique Bryan et ses acolytes étaient en fuite. Il gardait donc l'espoir de le retrouver mais peut être plus ce soir. De plus en plus, il se disait que son salut passait avant tout par lui même. Il n'avait pas peur car son fils était debrouillard. Ce qui l'inquiétait plus c'était le fait qu'il puisse se laisser emporter par les autres. Il n'était pas toujours prudent et reflechi comme le prouvait ce qui venait de se passer ce soir
la priorité c'était retrouver sa femme. Mais comment ? Hors de question d e foncer tete baissée ou d'attirer l'attention. Dans la pénombre, la moindre lumière se voyait. Commençant à marcher, il avançait lentement, d'autant plus que son état physique n'était pas brillant. Il souffrait et il n'était sans doute pas des plus utiles. Heureusement il avait son fusil d 'assault. Il ne se rendrait pas sans combattre si necessaire
Le plus simple pour lui était de remonter par ou il était venu. Logiquement la milice avait déployé le gros de ses troupes vers le centre des débats. Et effectivement apres une longue marche par rapport à la distance, il revint à son point de départ constatant qu'il avait un assez bon sens de l'orientation. Néanmoins, il dut se mettre a couvert car pres de l'entrée visée, il y avait deux hommes qui semblaient fixés à attendre quelque chose. Sans doute bloquaient ils cette entrée de manière intentionnelle pour filtrer les allées et venues. C'était à prévoir
Planqué derrière un arbre, il prit le temps de reflechir à ce qu'il devait faire. Visiblement, il n'y avait pas d'autres hommes à proximité. Autrement dit, il pourrait eventuellement les abattre avant que d'autres ne rappliquent. Seulement etait-ce a faire ? Il fallait prendre le temps de tout penser et ne pas faire n'importe quoi.
Mais d'un autre coté, il n'avait pas vraiment le choix. Il ne pouvait pas rester ici piégé comme un rat. Prenant donc son courage a deux mains, il tabla sur l'effet de surprise. Apres tout, il avait une arme et ils ne devaient pas s'attendre a voir un type les attaquer seul. Comptant jusque 10 dans sa tete il sortit alors à découvert, fit 5 pas puis alluma. Il avait beau avoir une certaine expérience, il n'était pas sur de lui. Pour autant, il reussit assez bien son coup puique les deux miliciens furent fauchés avant même de comprendre ce qu'il se passait.Avançant rapidement, il constata que les deux étaient bien morts. Ramassant quelques grenades et munitions, il ne s'attarda pas en chemin et semblait reprendre le chemin inverse avant malgré tout de se dire qu'il ne pouvait pas faire cela. Voila donc pourquoi il decida conttre toute logique de prendre le chemin pris par le gros des troupes. L'amour paternel était plus fort que la raison.Moment choisi pour qu'une balle vienne le frapper en plein dans la jambe droite. Tombant sur le sol, Mike essaya de se redresser mais c'était impossible. Quelqu'un l'avait eu mais qui? Serrant son arme, il était pret à faire feu mais vers qui?
-
Perdue dans la forêt, Maria avait du mal à se repérer. En vivant dans un monde post-apocalyptique, la jeune femme avait appris à se repérer en utilisant la méthode des ancêtres, comme fixer le ciel à la recherche des étoiles. Avec la chute des usines, et des lumières, les étoiles étaient désormais visibles dans les villes. Pour trouver la direction vers le nord, il fallait trouver Polaris, qui était à l’extrémité de sept étoiles formant, dans le ciel, comme une sorte de petite casserole. Néanmoins, à cause des arbres, Maria ne voyait pas grand-chose, et avait donc décidé de remonter, en se rappelant que Lincoln Park avait, le long de la rue, plusieurs pelouses, d’où elle pourrait voir le ciel. Elle s’avançait donc, plus prudente qu’avant, afin de ne pas tomber. Les miliciens qu’elle avait espéré suivre l’avaient rapidement semé, et, de toute manière, se rendre vers Colman Pool n’était sans doute pas prudent, vu que c’était au cœur des positions ennemies.
Sans le savoir, sa position la rapprochait de Mike. Troublée, la jeune femme ne savait plus trop quoi faire, quand elle entendit une rafale, à proximité, et des hurlements. Elle se dépêcha alors, et entendit un autre coup de feu, à quelques mètres d’elle, derrière des arbres qui la surplombaient. Elle se rapprocha, et sentit son cœur manquer un battement en voyant...
*Mike !*
Comme elle s’y attendait, son mari était là, et avait réussi à récupérer un fusil d’assaut, abattant deux miliciens, mais un autre lui avait tiré dessus dans son dos, et se rapprochait lentement. Maria pouvait voir sa lampe-torche osciller, et chercha rapidement un projectile sur le sol, jusqu’à sentir, entre ses doigts, un gros caillou. Le milicien s’approcha alors, éclairant les jambes de Mike avec sa lampe-torche, et s’apprêta à appuyer sur la gâchette... Quand Maria bondit sur lui, et envoya son caillou heurter la tête du milicien. Son cas que le sauva d’un traumatisme crânien, et, surpris, l’homme réussit à repousser Maria, l’étalant sur le sol, et pointa son pistolet sur elle. Vive, elle leva son pied, et frappa la main gantée du tueur, le déstabilisant. Son tir se perdit entre les feuilles, et Maria roula sur place, récupéra un bout de bois, puis se releva, et frappa l’ennemi à la tête, brisant sa visière, le faisant reculer.
La jeune femme s’élança alors vers son pistolet, et réussit à attraper le canon, mais la main de l’homme se crispa à son arme, et son autre main fusa vers Maria, ses doigts se serrant en un poing qui la frappa au visage. Le coup la repoussa, du sang fusant de son nez, qui lui donnait l’impression d’être en ébullition. Fort heureusement, elle avait réussi à lui faire lâcher son pistolet. Cependant, l’individu avait sorti sa matraque, et s’élança vers elle, la levant bien haut. Maria bondit sur le côté, évitant l’impact, et réussit à ramasser le pistolet, bondissant sur le sol. Elle pivota sur place, et fit feu en levant la main, tirant au jugé. Trois, quatre coups de feu. Les balles rugirent sur le torse du milicien, et une balle l’atteignit au menton, le faisant exploser.
Dans un soupir, l’homme s’effondra sur le sol, et Maria soupira lentement, en sueur. Se redressant, elle se rapprocha ensuite de Mike.
« Mike ! Merde, tu vas bien ?! »
Question stupide, mais c’était la seule chose qu’elle puisse sortir, compte tenu des circonstances.
-
Mike avait bien entendu essayé de s'enfuir et de riposter. Mais la balle dans la jambe etait le coup de trop pour lui. Cette fois, il était bien dans le dur. Regardant avec effroi le sang coulait de sa jambe, il avait aussi entendu le bruit des bottes. Tournant le visage il avait vu le milicien s'approchait avec l'intention de l'achever. Il n'avait pas envie de l'implorer ou de lui demander de l'épargner. C'était peine perdue et puis il avait sa fierté. Le temps avait semblé s'arreter pendant que son bourreau approchait. Bien entendu, il pensait à sa femme, ses enfants. Il s'était prepraé à mourir depuis longtemps vu le contexte mais peut être pas ce soir. D'un autre coté, mourir pour son enfant, n'était-ce pas la plus belle des morts ?
C'est alors que l'improbable s e produisit. Maria était sortie de nulle part. La voyant se débattre avec le milicien, il avait reussi à saisir son arme. Mais comment viser le militaire sans prendre le risque de toucher Maria. Et puis, sa vue et ses sens de façon generale étaient affectés par la perte du sang et les multiples blessures. Il ne pouvait pas tirer et espérer ne pas blesser celle qu'il aimait. Renonçant à cette idée, il se redressa , du moins essaya. Mais là aussi, il tomba sur le sol, incapable de s'appuyer sur ses deux jambes meurtris.
Impuissant, il attendait donc le verdict de l'affrontement. Là aussi cela lui parut long au niveau temps. Redoutant à chaque instant de voir Maria y rester, le combat fut indécis et sembla basculer un moment ou l'autre dans le bon comme dans le mauvais sens. Mais heureusement, à la fin,ce fut la gentille qui remporta la mise. Maria au prix d'un tir en pleine tête avait permis à Mike de prolonger pour l'instant sa vie.
« Maria tu es folle tu n'aurais jamais du venir me chercher. «
Il avait embrassé femme sur les lèvres malgré tout. Il était heureux de la voir, il n'y avait pas de doutes la dessus. Dans cette soirée d'enfer, il y avait une chose de certaine : elle était la personne la plus importante de sa vie.
« Bryan tu l'as vu ? »
Visiblement pas vu le regard de Maria. Se servant de sa femme pour se redresser, il était clair pour lui qu'il ne fallait pas rester. La milice rodait toujours et les differents coups de fusil allaient allerter d'autres gars. Seulement vu son état il allait plus etre un poids qu'une aide pour Maria. Ce qu'il ne voulait pas. Du coup, il dit la seule chose qui lui semblait logique à dire dans pareilles circonstances
« laisse moi, et enfuis toi. Je vais te ralentir et on risque de se faire attrapper par les autres. On va attirer du monde avec les coups de fusils. Maria ecoute moi et pars. De toute façon c'est fini pour Bryan, on le retrouvera pas. Mourir a deux ici ne servira à rien. Pense à notre fille »
Il en voulait pas jouer au héros mais agissait en tant que bon père de famille. C'était ce que son coeur lui disait de faire. C'était la dernière chose qu'il pouvait en ce moment pour les aider. Car pour le reste, c'était désormais un fardeau. Maria devait le savoir aussi si elle agissait la situation froidement.
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La balle n’avait pas fait qu’effleurer la jambe de Mike, elle s’était nichée en elle. Il fallait l’extraire rapidement, et Maria réfléchissait très rapidement, pesant le pour et le contre. L’abandonner ici était totalement exclu, car la balle ne partirait pas toute seule. Il fallait intervenir rapidement, et, fort heureusement, il y avait des cadavres de miliciens, avec des kits de premiers secours. Mike proposa donc à Maria de partir, d’oublier toute cette histoire, et elle grommela rapidement.
« Ne dis pas n’importe quoi ! On est partis chercher Bryan ensemble, et on le ramènera ensemble ! »
Faire marche arrière était, par ailleurs, encore plus dangereux que de partir vers le sud, car la majorité des miliciens se trouvaient maintenant dans la zone où le duo était passé. Il était donc exclu de rebrousser chemin. Fort heureusement pour eux, Maria avait des notions de soin. Vivre vingt ans dans un monde post-apocalyptique ne pouvait s’envisager si, à un moment ou à un autre, on n’apprenait pas à se soigner, ou à soigner les autres. Elle invita donc Mika à s’asseoir contre un arbre, et fouilla dans les uniformes des miliciens, trouvant rapidement ce qu’elle cherchait. Agissant rapidement, elle essayait de ne pas perdre trop de temps, consciente qu’elle devait agir vite, afin de le soigner, mais aussi pour fuir avant que d’autres miliciens n’approchent.
Rapide et nerveuse, elle ne soufflait mot, pour que les choses aillent plus vite, et retourna donc vers lui. Elle lui donna un bout de bois, s’en servant comme d’un mors, et une lampe-torche.
« Éclaire ta plaie, il faut te retirer la balle. »
La lumière fila, et Maria soupira lentement. La balle n’était pas trop profonde, fort heureusement, et elle commença par injecter une seringue dans sa cheville, abritant un anesthésiant efficace. Ceci fait, elle s’empressa ensuite de s’approcher de la plaie, à l’aide d’instruments chirurgicaux destinés à extraire la balle. Elle sentit le corps de l’homme se tortiller. Même avec l’anesthésiant, la douleur devait être forte, et la seringue avait surtout pour but d’immobiliser la jambe, pour faciliter l’extraction.
Au bout de plusieurs minutes, elle réussit à retirer la balle, et, devant le sang qui filait, se dépêcha de mettre un bandage autour de sa plaie.
« C’est pas terrible, mais ça devrait tenir... » finit par estimer Maria.
Elle soupira lentement, s’époussetant le front.
« J’aimerais bien faire un petit tour en tête-à-tête dans le parc en romantique, mais... Le temps presse. »
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Mike n'était pas un douillet. Il avait appris à mordre sur sa chique et à faire face à la douleur.Mais là, c'était un peu trop pour lui. Il n'avait rien laissé transparaitre mais on avait pu le sentir se raidir et serrer les dents. Heureusement, maria avait trouvé un kit de soins et lui avait donné un mors pour tenir le choc. Il aurait préféré du whisky mais dans l'immédiat, il s 'en contentera.
Sa femme ayant entrepris de soigner sa blessure, il n'avait pas besoin de la remercier de vive voix. Son regard exprimait de la gratitude et du soulagement. Au fond, devoir affronter toute cette chose avec elle lui rendait la situation moins pénible. Il était usé, fatigué, blessé mais ils étaient tous les deux ensemble. Ce qui en soi pouvait donner le surplus de force nécessaire pour affronter les tracas en travers de la route. Et surtout, elle avait le don de le remobiliser et de lui rappeller pourquoi ils étaient là : pour leur fils.
Seulement concrètement que comptait elle faire ? Mike ne voyait pas dans l'immédiat une réelle chance d'agir de manière efficace. Tous étaient contre eux. Ce n'était pas du defaitisme mais un constat. Ils etaient inferieurs en nombres, armes, equipements. Et puis ils ne savaient meme pas ou était exactement Bryan. Est-ce que cela était raisonnable de continuer dans ce contexte la ? Lui ne le pensait pas. Et il voulait que sa femme le comprenne
« Tu veux continuer, je peux le comprendre mais concretement on fait quoi ? Tu sais comme moi qu'on est pas assez équipé et qu'on se fera tuer. Et dis toi que si bryan est toujours en vie, il doit se terrer quelque part en attendant que l'orage passe. On aurait un bol immense de le retrouver. Et dans quelles conditions ? »
Ce qu'il voulait c'était qu'elle se rende compte que partir en mission suicide comme leur fils n'allait pas les aider. Et que chez eux, il y avait une fille qui avait aussi besoin d'eux. De plus, elle avait l'air d'avoir evité de répondre à son souhait de la voir continuer sans lui. Elle avait repondu que c'était obligatoire de rester ensemble pour accomplir leur besogne commune. Mais c'était plus un souhait qu'une realité. Car dans son état a quoi allait il servir ? Ok elle l'avait soigné mais cela ne suffissait pas encore que pour le rendre utile et efficace. Et puis que pouvaient ils encore faire de plus sans se mettre en danger ?
« SI tu veux continuer à chercher Bryan vas y mais pour moi cela s'arrete la. Je ne suis plus en état et on a fait ce qu'on pouvait . Tout ce qu'on peut faire maintenant c'est prier pour qu'il ait pu s'abriter ou revenir à la raison à temps. Mais je ne peux pas te laisser aller dans la gueule du loup sans rien dire ou faire.Tu sais comme moi qu'hormis du malheur on ne recoiltera plus rien. Pense à notre fille. On ne lui rendra pas service si en plus d'un frere, elle perdait ses parents. »
Ce qu'il voulait qu'elle comprenne, c'est que meme si leur désir d'aider leur fils etait loubale, i fallait rester coherent. Dans l'état actuel des choses c'était pas possible. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant.
« Je vais essayer de rentrer chez nous, je suis complètement cassé et a bout de forces. »
Même si Maria pensait le contraire, la milice entière n'allait pas accourir ici en délaissant le reste des positions et en les exposant. Ceux qui étaient ici le resteraient oui, mais sans doute concentré sur les fuyards.
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« Je n’abandonnerai pas Bryan. »
Pour elle, la question ne se posait même pas. Entendre Mike dire qu’il fallait tirer une croix sur leur fils avec un tel dédain lui donnait envie de l’étriper sur place, mais elle n’abandonnerait pas aussi facilement.
« Wannaker et ses hommes se dirigent vers Cove Park, et le ferry de Fauntleroy. Il y a une voie d’accès aux égouts sous le pont, c’est un moyen parfait pour retourner dans la ville en contournant les miliciens. Si tu veux remonter par le nord, fais-toi plaisir, Mike, la zone doit maintenant grouiller de miliciens. Moi, je vais chercher mon fils. Je n’ai pas été jusqu’ici pour abandonner maintenant. »
Elle le planta alors là. Certes, il avait reçu une balle, et il était sonné, mais la blessure n’était que superficielle. Ils avaient vécu pire en vingt ans d’existence dans cette nouvelle Terre. Et Maria n’avait pas envie d’entendre Mike lui balancer toute une litanie d’arguments pour la convaincre de rebrousser chemin. Les miliciens étaient partout, mais, pour l’heure, ils concentraient leurs efforts sur Lincolnk Park et les alentours. Remonter vers le nord, c’était revenir vers Harbor Island, là où ils avaient leur quartier général, et où des renforts devaient sûrement venir. White mettrait tout en œuvre pour pouvoir coincer Wannaker, et Maria savait que les égouts étaient un bon moyen de les contourner. C’est comme ça que la contrebande fonctionnait entre la Zone et l’extérieur, mais il y avait d’autres menaces dans les égouts. C’était pour ça que les miliciens en condamnaient toutes les issues depuis la Zone, mais il existait des entrées clandestines, dans des caves, notamment.
Ignorant si Mike comptait la suivre ou non, Maria, elle, s’élança donc vers le sud. Elle avait cette fois un pistolet, récupéré sur l’un des miliciens, ainsi qu’un couteau de combat, mais, et surtout, une boussole, lui permettant de se diriger sans problème vers le sud. Ses pas la rapprochèrent ainsi de Colman Pool, où elle entendit des miliciens, tout en voyant des faisceaux de lampes briller dans la forêt. Se mordillant les lèvres, elle avança prudemment, évitant de se faire repérer.
Le long de Colman Pool, longeant la mère, il y avait une promenade, où les miliciens devaient remonter, eux aussi, vers Cove Park. Jouant la carte de la discrétion, Maria longea ainsi les patrouilles.
« Ils se terrent dans les bois. Ils peuvent pas nous échapper.
- Wannaker a envoyé quasiment tous ses hommes, c’en est fini de lui. »
Maria ferma les yeux, rassurée Dissimulée derrière une souche d’arbre, elle laissa les miliciens avancer. Les hommes de Wannaker avaient dû se répartir en deux groupes : ceux restés dans le parc, pensant se cacher en attendant que la situation se calme, comme Mike, et ceux qui, assurément comme Bryan, avaient choisi de filer vers le sud. Continuant à descendre, Maria finit ainsi par attendre la lisière du parc, où les arbres s’estompaient, pour laisser apparaître un parking. Il y avait encore un pâté de maisons derrière le parking, puis le terminal de Fauntleroy pour le ferry.
Prudemment, la jeune femme s’abrita derrière une voiture, attendant que la patrouille de miliciens ne s’écarte, avançant lentement, précautionneusement. Le moindre faux pas lui serait fatal, car, même avec son arme à feu, elle savait qu’elle ne ferait pas long feu contre les hommes de White.
La prudence était donc de mise.
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Dans un premier temps il n'avait pas suivi sa femme. Il lui avait meme glissé un tres injuste
« Non tu préfèrers abandonner ta fille »
c'était injuste mais il fallait y voir une forme de frustration et d'impuissance.Depuis le debut de cette soirée, il avait l'impression de ne servir à rien. Au contraire, cela ne faisait que s'empirer à tous les niveaux. Pour lui comme pour sa femme, l'heure était aux tentatives vaines et aux contrecoups divers. Alors, oui, il osait dire les choses et parler de rebrousser chemin. Car il y avait quelqu'un qui les attendait à la maison. Il ne fallait pas l'oublier. Oui il fallait aider et secourrir Bryan, mais pas à n'importe quel prix. Et cela visiblement Maria l'avait oublié
Néanmoins quel homme pouvait abandonner sa femme ? Certainement pas lui. Voilà pourquoi, apres quelques hésitations, il avait décidé de la rejoindre malgré tout. Toout simplement parce qu'il n'avait pas pu faire autrement. Il 'n en avait pas envie, ne partageait pas sa vision ; mais il le faisait par obligation. Parce que c'était sa femme et lui son mari. La rejoignant donc derrière sa cachette, il ne se priva pas d e lui dire ce qu'il avait sur le coeur
« T'es complètement taréee Maria. Mais si je te laisse y aller seule, me le pardonnerai pas »
C'était la première fois depuis un moment qu'il n'avait pas caché son désaccord avec elle. Mike n'était aps du genre à crier pour rien ou à ne pas soutenir sa femme. Mais là c'était le cas. Pour la simple et bonne raison qu'il continuait d'affirmer de manière nette dans son esprit qu'elle les conduisait droit dans le mur. Mais puisqu'ils étaient ensemble pour le meilleur comme pour le pire, il était là. Mais pas sans une certaine amertume
« Alors tu m'as toujours pas repondu tu comptes faire quoi ? Et puis on fait quoi si bryan veut pas nous suivre ? Tu y as pensé?Il ne sera pas seul, sera armé et peut être sous influence avec la milice aux trousses. C'est pas comme si t'étais à la maison et qu'il rentrait trop tard »
Mike voulait et espérait toujours que Maria puisse se rendre compte a quel point tout ceci était dingue. Mais il savait que sans doute c'était un voeu pieu.Alors, en attendant, il la soutenait physiquement. Il était pret à faire feu. Même si encore une fois, il ne se voyait aucune chance.
Essayant de rassembler ses forces, il n'était pas beau à voir et avait diverses plaies. Inutile de preciser encore une fois tout cela. Mais le simple fait de le voir ici comme cela était déjà une victoire et une preuve qu'il n'était pas un lâche. Mais finalement tout ceci n'allait pas l'aider de manière concrète en cas de besoin.
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« Je t’ai déjà dit mon plan, tu n’avais qu’à écouter, au lieu de raconter n’importe quelle débilité te passant à l’esprit. »
C’était une chance que Maria soit aussi méticuleuse. Depuis qu’elle était arrivée à la Zone, elle avait longuement étudié la formation de la Zone, et Seattle, par le biais de cartes figurant à l’impressionnante Central Library (http://www.sorst.de/uploads/pics/news_seattle_600-2px.jpg) de Seattle, bâtiment dont l’architecture unique le rendait aisément reconnaissable. De plus, elle entendait et écoutait les rumeurs et les ragots, et savait très bien que les égouts étaient, en ce moment, le seul moyen sûr de rejoindre le centre-ville. La milice explorait tous les quartiers sud. Le plan de Maria était donc de rejoindre Cove Park, et de rejoindre les égouts par là. La tâche était assez aisée, en réalité, car il y avait un ancien chantier ici, qui avait commencé à l’été 2012, pour remettre à niveau la station d’épuration d’eau de Barton Street. Les travaux n’avaient jamais pu se terminer, mais avaient permis d’ouvrir une voie d’égout sous la station de ferry.
Tout ce qu’il fallait, maintenant, c’était rejoindre les égouts. Pour le reste, Maria ne s’en faisait guère. S’ils retrouvaient Bryan, il les suivrait. Allait-il vraiment repousser ses parents ? Maria le connaissait. Bryan était une tête brûlée, aisément influençable, rêvant de grands idéaux, mais il n’était pas un fanatique.
« Wannaker ne dirige pas une secte, juste des individus qui veulent renverser White. Ce sont tout au plus des crypto-communistes façonnés dans nos conditions de vie. Bryan nous suivra. Je suis sûre qu’il doit être terrorisé en ce moment. »
Raison de plus pour le retrouver. Le duo s’aventurait désormais dans les limites australes de la Zone. On pouvait apercevoir les confins de la Zone, avec une épaisse muraille érigée de tours qui se dressaient, le mur filant du nord de Salmon Creek Ravine Park à Rainier Beach. Maria s’aventurait ainsi dans les maisons situés sous Lincoln Park, filant entre les deux. Juste au sud de Cove Park, il y avait une station électrique pour véhicules, que les miliciens défendaient farouchement en temps normal. Maria, tout en se rapprochant, put ainsi voir qu’un VBCI se rapprochait.
« On se grouille ! »
Enjambant une clôture d’une propriété, elle arriva dans un jardin hier, et enjamba ensuite un arbuste, rejoignant ainsi la plage, longeant le petit chantier, pour filer rapidement sous le pont. La chance fut de leur côté, car, lorsqu’ils rejoignirent le pont, en se cachant dessous, le projecteur du VBCI s’alluma, éclairant la plage. Ne faisant plus aucun bruit, Maria avisa rapidement, contre le mur, une bouche d’égout. On avait arraché la grille rouillée à l’aide de pied-de-biche, et elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine.
*Ils sont passés par là !*
Elle se dépêcha de grimper, tandis que les miliciens envahissaient la petite bande de plage, jonchée de débris et de bouts de bois, pour filer dans l’égout.
« Bryan n’est plus très loin, allons-y ! »
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Mike suivait et écoutait sa femme. Outre le fait que son corps avait deja bien souffert, il restait persuadé qu'elle faisait preuve de trop de confiance. Bryan avait été assez manipulé pour accepter de jouer avec sa vie et courir au suicide. Rien ne disait qu'il était dans son état normal. De plus, Wannaker n'était pas vraiment un mec bien. Il ne dirigeait pas de secte ? Cela restait à prouver. Il avait bourré le crane de jeunes gens qui etaient naifs et en rage contre la société. Il n'était pas permis de trouver cela normal et bien. Bref, si bryan allait peut etre les suivre, rien ne disait que ses « amis » allaient l'y autorise. Mais inutile d'expliquer tout cela à maria, c'était peine perdue. Mike l'avait suivi car il estimait que c'était sa place. Mais s'ils avaient la chance de revenir entier de cet enfer, il allait lui dire le fond de sa pensée. Aussi bien a sa femme qu'à son fils. La situation était assez dangereuse en temps normal, inutile de rajouter ce genre de risques
« Allons y alors »
Une fois dans l'égout il faisait sombre et cela puait. Au sol il sentait qu'il marchait dans de l'eau, enfin il l'espérait, et heureusement, sur l'arme piquée au milicien, il y avait une lampe. Celle ci lui permettant de balayer ce qu'il y avait devant lui, il ouvrit la route, avança prudemment et lentement. De toute façon il n'aurait pas pu courir. Il souffrait toujours de sa cote et de sa jambe. D'ailleurs sans l'adrenaline, il ne serait pas en mesure de se mouvoir. Maria avait peut être tendance à oublier qu'il avait deja pas mal payé de sa personne
« La route se coupe en deux. Prends à gauche je vais à droite »
Il n'avait rien dit de + à sa femme . Refroidi par la façon qu'elle avait de le faire passer pour un lâche ; enfin c'est un peu le ressenti qu'il avait, il préférait se concentrer sur Bryan. Il fallait le retrouver apres tout ce qu'il avait deja fait pour lui. Avancant lentement il faisait de plus en plus sombre et au dessus de lui il entendait des bruits de mouvement. Il se mettait à penser que si la milice avait dans l'idée d'entrer dans les égouts ils étaient faits comme des rats. Mais bon maria avait l'air sur de son coup, donc mieux valait se convaincre qu'elle avait raison. S'arretant , il lui semblait avoir vu une ombre passer devant lui, du moins à proximité. Elle semblait prendre la fuite, ce qui laissait penser que cela ne devait pas etre un danger.
« Bryan ? C'est moi ton père »
Parlant assez fort que pour etre entendu, il savait que cela pouvait l'exposer un peu plus mais il n'avait pas le choix. Se concentrant un peu plus, essayant d'éclairer au mieux possible avec la lampe au dessus du fusil le chemin devant lui, il vit une nouvelle fois l'ombre s 'éloigner de lui. Il y avait bien quelqu'un. Hatant le pas, il essaya de courir mais c'était plus trottiner. Arrivant face à un mur, et donc un cul de sac, il se demanda comment c'était possible.
*Ou est il passé ? *
Sentant quelque chose derrière lui, il tira mais c'était trop tard. L'ombre s'était déplacé trop vite et avait eu le temps de lui décocher un coup dans le foie qui le fit tomber à genoux sur le sol, le souffle coupé. Levant la tete vers l'ombre,il essaya de la distinguer mais n'y arriva pas. Sa vue se brouillait de nouveau et une nouvelle fois il vomit. Il était à la merci de cet inconnu.
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Avait-elle été injuste envers Mike ? Plus tard, cette question reviendrait sans doute lui traverser l’esprit, et elle se dirait alors qu’elle n’avait rien à se reprocher. En réalité, elle se dirait surtout qu’elle n’avait tout simplement pas compris son mari. Quand les deux étaient partis, ils savaient les risques encourus. Enfin, Maria le savait, elle. Elle savait qu’ils risquaient de tomber sur les miliciens, et qu’il y aurait du grabuge. La Zone avait beau être pacifiée, elle était une cocotte-minute prête à exploser. Passer par les égouts permettait d’éviter les combats, mais, avec toute cette agitation, Maria avait peur de tomber sur d’autres problèmes... Les créatures qu’elle ne voulait justement pas voir, mais qui, d’après ce que tout le monde disait, errait dans les égouts. Elle avançait donc, jusqu’à atteindre un embranchement, où Mike proposa de se séparer.
Pour elle, c’était une mauvaise idée, mais elle comprit rapidement que Mike ne changerait pas d’avis là-dessus. Elle se contenta donc rapidement d’acquiescer en hochant la tête.
« D’accord. Ils ne doivent pas être loin, sois prudent. »
Elle remonta la galerie, jusqu’à voir un éboulement devant elle, et partit sur la droite, ouvrant la porte d’une salle de maintenance, où elle put voir quelques couvertures sales et abandonnées sur le sol. Une odeur particulièrement rance ne tarda pas alors à l’agresser, et elle ouvrit une porte au fond, s’aventurant dans un couloir étroit, pour débarquer dans une autre pièce avec plusieurs cadavres.
*Charmant... Mais ce ne sont pas les miens, l’état de décomposition des corps est trop avancé.*
Maria continua à s’avancer, prudente, évitant d’appeler Bryan. Non seulement il ne répondrait pas, mais elle risquait aussi d’attirer d’autres personnes. Les miliciens se risqueraient-ils à rentrer dans les égouts ? Les connaissant, ils iraient plutôt boucher l’entrée, en laissant les fugitifs se débrouiller avec les monstres qui vivaient là-dedans. Sur les cadavres de la pièce, elle avait pu récupérer une barre en fer, et avançait en crispant ses doigts dessus. Cet outil était souvent bien plus efficace qu’une arme à feu, a fortiori contre les infectés.
Elle ouvrit une porte située au fond de cette pièce, pour rejoindre un grand couloir, et vit un éboulis le long de ce dernier, qui donnait directement sur une station de métro. Maria passa à travers, et grimaça en voyant, sur un mur, une décoration très reconnaissable (http://img110.xooimage.com/files/4/a/4/tlou-502f9a8.jpg) : un signe d’infection.
*Et merde...*
Elle s’avança le long du quai de la station, et vit plusieurs cadavres, avec des traces très récentes. Du sang frais coulait de leurs plaies, et ils avaient visiblement été éviscérés. Un était couché sur le dos, son ventre ouvert, laissant sortir ses intestins, tandis qu’un autre avait rampé sur le dos, formant une longue traînée de sang. Maria entreprit de la suivre, avançant lentement, tout en entendant des bruits de mastication. Son cœur se mit à bondir nerveusement dans sa poitrine, tandis qu’elle se rapprocha de l’origine de la traînée... Et vit un corps massif penché sur un cadavre, se nourrissant en plantant ses dents aiguisés dans sa chair.
*Merde !!*
Pour autant, Maria sentit un brin de réconfort la traverser en constatant que ce corps n’était pas celui de Bryan... Et, au même moment, un coup de feu retentit au loin, ce qui amena le monstre à se redresser, grognant en tournant la tête, des filaments de sang s’écoulant de ses lèvres, tandis qu’il aperçut le corps de Maria.
*Merde, merde !!*
La créature volumineuse se redressa lentement, et Maria fit un pas en arrière, en voyant qu’il s’agissait clairement d’un infecté (http://img110.xooimage.com/files/3/d/c/the-art-of-the-la...f-us-128-502f953.jpg). D’une laideur particulièrement repoussante, le monstre bossu se rapprocha lentement d’elle.
« Il fallait bien que je retombe sur des saloperies comme vous, hein ? ‘Fais chier... »
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Bryan etait étonné de ne pas avoir recu le coup de grace. Relevant la tête, il voyait la personne face à lui hésitait un peu. Comme si d'un coup, elle n'était plus certaine de son geste ou de ce qu'elle devait faire.D'ailleurs, bryan avait percu quelques mots
« Merde c'est pas un gars de la milice, qu'est ce qu'on fait »
Le type semblait parler a quelqu'un pres de lui. Bryan qui lentement retrouvé de nouveau un peu d'ordre dans ses idées, remarqua deux ombres derrière son agresseur. Sa vue était encore brouillée et il faisait noir mais l'une des voix lui semblait familière. Lers trois mecs faisaient une sorte de conciliabule a distance et alors qu'il essayait de rassemblait ses idées, le doute n'était plus permis
« Putain bryan c'est toi ? «
Oui c'était lui. D'ailleurs, aussitot dit cela, il vit quelqu'un se jeter sur lui comme s'il venait de voir un fantome. Et des qu'il eut un contact physique avec lui, il leva ses doutes
« Oui c'est toi, c'est bien toi. On est venu avec ta mère et ..... »
pas le temps d'en dire plus. Vaincu une fois de + par son corps et le stress, il pouvait cette fois se laisser aller pour de bon . Il avait retrouvé son fils, le plus important était fait. Il espérait maintenant que Maria puisse l'aider à le faire revenir à la maison
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Bryan n'en revenait pas. C'était bien son père. Il était venu jusqu'ici pour le retrouver. Et avec sa mère en plus. Il n'y croyait pas. Il trouvait ce geste complètement dingue mais aussi admirable. Quels parents pouvaient prendre autant de risques ?
« papa, papa, reveille toi »
Dans cette soirée cauchemardesque, enfin il y avait une once d'espoir. L'expédition avait tourné court pour lui et sa bande. La milice les avait complètement anéanti et ils n'étaient plus que 3 à s'être refugié dans les egouts. Et encore Bryan n'était pas accompagné par ceux dont il était le plus proche. Mais dans cette galère, il fallait pouvoir s'accomoder des circonstances
« Putain Johnny t'allais buter mon père. Enfoiré va »
« Qu'est ce que j'en savais putain. Il est taré ton père de venir ici »
« Il a parlé de ma mère il faut la retrouver »
Prenant l'arme de son père, il etait parti par le chemin opposé à sa recherche. Il avait laissé Mike avec les deux autres. Sans vraiment leur demander ce qu'ils en pensaient d'ailleurs. Cette fois c'était à lui de secourir ses parents. Retrouvant courage et vigueur, il se disait que peut être cette soirée cauchemardesque allait trouver une issue inespérée. Et rien que cela ne pouvait que l'encourager à se donner à fond
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Au-delà des miliciens, des problèmes liés à un monde s’étant effondré (problème d’alimentation, principalement), il y avait, surtout, la question des Autres… Les infectés. Et le monstre se trouvait là, devant elle. Or, si Maria savait bien quelque chose, c’est que ces abominations ne débarquaient jamais seuls. Lui tirer dessus présentait donc le risque d’attirer les autres monstres, car les infectés se repéraient essentiellement au bruit. Ce dernier se tenait devant elle, et, au vu de sa laideur, semblait avoir bien entamé sa transformation. Plus un infecté vieillissait, et plus l’infection se répandait, lui faisant atteindre d’autres stades d’évolution, dont un où il devenait un « Claqueur », en raison de ses dents qui claquaient, et ne se repéraient désormais plus qu’au son.
Maria se recula donc prudemment, tandis que l’infecté, avec un œil unique, s’approchait lentement. Elle regarda autour d’elle, et vit un tuyau dévissé le long d’un pilier, et s’empressa de l’attraper. L’infecté se déplaça alors plus rapidement, et le tuyau rouillé le frappa alors en plein visage, le faisant reculer, du sang s’échappant de sa joue. Il grogna alors, et s’approcha d’elle. Elle leva alors le tuyau vers le haut, et l’abattit furieusement, le fracassant sur son crâne, le faisant chanceler. Il tituba, mettant un genou à terre, et le tuyau le frappa encore, à hauteur du menton.
« Haaa… Putain de saloperie ! »
Elle alla à nouveau l’attaquer avec le tuyau, mais le monstre, se montrant plus résistant que prévu, bondit en avant, et le chargea d’un coup d’épaule, l’atteignant au ventre, la renversant, en lui faisant lâcher son tuyau. Maria heurta le sol, roula sur ce dernier, et entendit le monstre grogner en se rapprochant. De la main, elle chercha son pistolet, quand plusieurs détonations retentirent, et frappèrent la tête du monstre, l’explosant sur place. Son œil unique vola en éclats, et le monstre hurla avant de s’écrouler.
Surprise, Maria se retourna immédiatement, et aperçut la présence de…
« Bryan ?!
- ’Man ! »
Maria se redressa soudain, et le prit dans ses bras.
« Oh, mon chéri, tu es là !
- Mais… Qu’est-ce que vous faites là, toi et ‘Pa ?
- Mike est avec toi ?
- Ouais, mais… Il est sonné. Vous auriez jamais dû venir ici.
- Tu n’aurais jamais dû suivre Wannaker, c’était dangereux ! Est-ce que tu réalises combien je me suis inquiétée, Bryan ? »
Son fils baissa les yeux, ne sachant pas quoi dire.
« Je… Je pensais vraiment pas que les choses dégénéraient à ce point. Quelqu’un a prévenu les miliciens, c’est obligé. On… On devait recevoir de ‘aide des Lucioles pour renverser White, mais… Wannaker nous a dit de partir par les égouts.
- Oh, Bryan…
- C’est le moment, ‘Man ! La révolution ! Comme les Pères Fondateurs !
- Mais qu’est-ce que tu racontes ?
- Mais de la Nouvelle-Amérique ! On va renverser White, comme les Pères Fondateurs l’ont fait jadis avec les Anglais. »
Maria soupira. Bryan, cet éternel idéaliste… Il croyait vraiment à ce qu’il disait, et ses amis aussi.
« Peu importe, on parlera de ça plus tard, il faut retourner au cœur de la Zone. S’il y a un infecté ici, il y en a sûrement d’autres, j’ai vu des spores… L’endroit n’est pas sûr.
- Wannaker a une carte des égouts, ‘Man, il nous l’a donné. Grâce à ça, on va pouvoir éviter les spores, et retourner au centre de la Zone. »
Il se retourna alors, afin de retourner vers la cache de son père…
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Mike de son coté était toujours dans les vappes. C'était pas surprenant. Il avait été loin dans ce qu'il pouvait endurer. Et puis désormais, il avait retrouvé son fils, il pouvait lacher l'affaire. Par contre, ce qui était clair, c'est que les deux autres n'en menaient pas large. Laissés seul, ils semblaient se poser pas mal de questions.
« Putain Tom, on va faire quoi mainenant ? C'est mort, faut qu'on trouve un moyen de se barrer et rentrer
« je sais Alex. En plus Bryan va nous foutre ses parents dans les bras. Déja que le père est dans un sale état. A tous les coups ils ont du foutre le bordel et doit y avoir encore plus de miliciens.On avait pas besoin de cela. Et rentrer voir Wannaker les mains vides on peut oublier. Je sais pas ce qu'il s'est passé mais cela a tourné au carnage. Et cela a giclé de partout »
Tom semblait nerveux et inquiet. Il n'avait pas envie de crever là, maintenant, comme cela. Or c'est ce qui lui pendait au nez s'il ne faisait rien. Tentant de reflechir du mieux possible, il n'avait pas une grande marge de manoeuvre
« De toute façon on va avoir besoin de Bryan et de sa mère. Elle doit être armée et en plus elle est arrivée à nous retrouver. C'est qu'elle est plutot douée
« Elle est surtout méga bonne »
Alex avait laché cela sans reflechir. C'était spontané comme il pouvait l'être du haut de ses 16 ans. Tom qui en avait 19 le regarda avec un certain mépris, mais ne semblait pas end ésaccord ou vexé. Simplement cette remarque l'interloqua
« C'est le cas ? Je l'ai jamais vu mais cela peut plaider en sa faveur . »
Assez trouble sur ce qu'il avait en tête , Tom avait surtout l'air de réfléchir à quelque chose de precis. Il n'était pas stupide bien au contraire. Et c'était justement pour cela qu'il essayait de tirer profit de toute cette merde. Restait à savoir comment.
Cherchant sur le corps de mike, il trouva un couteau. Le reste suivra plus tard. Voyant Bryan revenir avec sa mère, il confirma le côté plaisant de celle-ci.
« Donne moi ton arme Bryan. Je vais vous couvrir pendant que toi et Alex vous le portez. Il faut qu'on sorte d'ici »
Souriant, avenant, il se tourna vers la mère de son partenaire, se voulant rassurant et amical
« On est dans la même galère. Ouvrait la route, je la ferme. On a plus de chances de réussir ensemble. Avec la carte qu'on a on peut encore espérer s'en sortir »
Il continuait de sourire de façon franche.Il voulait montrer qu'elle pouvait avoir confiance et que surtout lui était sur la même galère qu'elle. Ce qui n'était pas faux
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Maria suivit Bryan jusqu’à un petit refuge dans les égouts. Ils arrivèrent ainsi dans un ancien local technique où Bryan s’était réfugié avec ses deux amis. Elle reconnut Alex, un jeune adolescent qu’elle avait déjà vu dans la Zone, mais l’autre, en revanche, ne lui disait rien. Elle savait que Bryan traînait avec Alex, mais était quand même surprise de le voir ici, ce qui signifiait qu’il faisait aussi partie des hommes de Wannaker.
*Évidemment, il recrute parmi les plus jeunes, ceux qui ont passé quasiment toute leur vie au sein de la Zone, et sont des idéalistes à l’esprit rempli de rêves et de croyances...*
Soit des cibles facilement manipulables. Elle se rapprocha rapidement de Mike, et constata que son mari était toujours en vie, juste... Sonné. Ce qui pouvait se comprendre. Ils avaient dévalé dans toute la Zone pour arriver jusqu’ici, après tout. Tandis que Tom, le plus vieux du trio, organisait le groupe, Maria leur fit rapidement une précision utile :
« Il y a pire à craindre que les miliciens... Les infectés rôdent dans les égouts.
- C’est vrai, j’en ai tué un, acquiesça Bryan.
- Woow... Bravo, mec ! »
Maria soupira, et secoua la tête.
« Soyez prudents ! Ces monstres sont encore plus à craindre que les miliciens ! Les soldats de White ne vont pas nous traquer, ils vont laisser les infectés nous attaquer.
- On sait de quoi ces saloperies sont capables, c’est pour ça qu’on a des armes. »
La jeune femme s’avoua vaincue. Inutile d’insister davantage, elle avait affaire à de jeunes adolescents excités par l’adrénaline, par l’action. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était fuir de là, retourner au cœur de la Zone, et oublier toute cette histoire. Les prochains jours allaient sûrement être tendus, car White ne laisserait pas passer impunément une telle soirée, mais Maria avait bon espoir de réussir à s’en sortir sans trop de problèmes. La priorité, pour l’heure, était de sortir de ce guêpier.
Elle laissa donc Bryan et Alex soulever Mike, et resta derrière, conservant son arme. Tom allait mener la marche, en s’aidant de la carte de Wannaker.
« On devait passer par là pour amener les armes... Y a un second groupe qui nous attend au sein de la Zone.
- Chouette ! » lança Maria, de manière sarcastique.
En attendant, elle les suivait, espérant ne pas tomber sur les monstres trop rapidement...
-
Tom devait ouvrir la marche. Il aurait préféré l'inverse mais il ne voulait pas paraitre trop insistant. Il aurait sans doute semblé un peu trop suspect vis a vis de Maria. Et puis le plus important était quand même de se sortir de ce mauvais pas pour le moment. Tom n'avait pas envie de finir dévoré par les infectés
« Concentre toi Alex. Elle a raison, faut faire gaffe aux infectés. Meme chose pou toi Bryan »
Il avait une autorité naturelle. Heureusement la carte lui avait permis de réduire les risques encourus.Certes, on pouvait entendre le bruit parfois lointain, parfois proche des claqueurs , rodeurs ou autres coureurs. Mais globalement, les choses se passaient bien. Enfin dans cette soirée pourrie par excellence.
Il n'y a qu'à un carrefour qu'il avait marqué une pause. Un doute entre les trois options s'offrant à lui. Il avait demandé l'avis de Maria ce qui lui avait permis de lui témoigner une forme de respect et d'attention. Proche d'elle, il avait eu l'occasion de mieux l'observer encore. C'est vrai elle était pas mal. Du haut de ses 19 ans, Tom avait les hormones en ébullition. Dans la zone, les femmes avaient tendance à ne pas etre une priorité. Et celles qui étaient restées désirables et admirables étaient souvent prises. Tom avait eu quelques histoire avec des gamines ou des filles de son âge mais rien de bien marquant. Du coup oui , maria avec son physique et son coté guerrière avait quelque chose qui pouvait le stimuler
« Merci du coup de main »
Tom etait toujours assez respectueux vis a vis d'elle. C'était volontaire. Il gardait toujours à l'esprit qu'il devait éviter de faire des vagues. Il devait eviter de créer des soucis supplémentaires. Concentré donc sur le fait de continuer la route dans le bon sens, Tom marqua une pause alors qu'ils étaient tous dans un énième couloir sombre des égouts
« J'ai un drole de pressentiment »
Il régnait un drôle de silence dans ce couloir, ce n'était pas neuf mais celui-ci avait quelque chose d'angoissant et d'inquiétant. Un peu comme avant une grosse tempête. Hésitant Tom, se retournant vers les autres, commencant à les entendre. Ils étaient face à eux, désormais audibles. Il y avait des infectés, et comme souvent ces derniers temps, ils avaient tendance à etre de plus en plus discret. C'était une évolution constatée qui n'allait pas dans le bon sens. Pointant la lumière de son fusil, il avait senti Maria etre au taquet elle aussi. Quand les deux apparurent enfin dans leur champs de vision, ce fut des rafales qui les accueillirent.
(http://img4.hostingpics.net/pics/971282cosplaythelastofus1.jpg) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=971282cosplaythelastofus1.jpg)
Pas le temps pour les infectés de comprendre grande chose mais nulle doute que d'autres allaient débarquer
« Il faut qu'on bouge et vite »
Regardant sur la carte il y avait un abri souterrain renseigné non loin. Ce genre d'abri etait frequent sous les egouts. Ils avaient été amménagé par la resistance pour avoir un leu de repli. Les egouts étaient un lieu obligé pour la contrebande qui grouillait d'infectés. Ces zones d'abris offraient un vrai bol d'oxygène.Et d'apres la carte y en avait justement un pas loin
« Il y a un abri non loin. On peut l'atteindre et s'y refugier le temps que cela se calme »
Il attendait l'avis des autres. Enfin surtout celui de Maria.
-
« On se replie ! » confirma Maria.
Les infectés allaient affluer en masse, et, visiblement, il n’y avait pas que de simples zombies, mais aussi, et c’était encore plus problématique, des claqueurs. Ces créatures affreuses étaient aisément reconnaissables au son torturé qu’ils faisaient (https://www.youtube.com/watch?v=jzDMlxV7Y9k), mélange de claquements de dents et de grognements soupirants. Le cordyceps avait évolué sur eux, leur obstruant la vue et l’odorat, mais développant leur ouïe et leur dentition. Face à eux, il ne servait à rien de se cacher, il fallait marcher très lentement, et faire le moins de bruits possibles, car, dès que les claqueurs vous entendaient, ils se ruaient sur vous, et, quand un claqueur vous attrapait, il n’y avait quasiment rien à faire, tant il attaquait vite. Ses dents épaisses et profondes se plantaient dans la chair, et, le temps de le déloger, la malheureuse personne était déjà morte.
Maria et Tom venaient d’en abattre deux, et les coups de feu résonnèrent visiblement dans tous les égouts, Maria ayant l’impression qu’on les entendrait jusqu’à des kilomètres à la ronde. Cependant, fuir rapidement était difficile, vu que Mike était toujours sonné, et Maria resta donc à l’arrière. Il fallait traverser un long couloir pour rejoindre l’abri, mais les infectés hurlaient rageusement. De plus, il y avait, à droite et à gauche de ce vaste couloir, des ouvertures et des mezzanines, par lesquels des zombies débarquèrent rapidement. Maria fit feu, avec une précision redoutable, acquise à force d’avoir passé des années à vivre dans ce monde dévasté. Son premier tir explosa la moitié du crâne d’un infecté, et un autre, juste à côté, s’avança vers Bryan rapidement, avant de se faire abattre par Tom.
Dans le dos du groupe, d’autres monstres se rapprochaient, et Maria les canarda avec son fusil d’assaut. Ils tombèrent en hurlant de douleur, avant de ramper en se relevant, furieux.
« Vite ! Grouillez-vous !!
- PUTAIN DE MERDE !! »
Des claqueurs arrivèrent également, un peu plus grands que les autres, et Maria continua à tirer, avant de sentir le percuteur de l’arme frapper dans le vide. Clic. Clic.
*’Fais chier !*
Elle jeta son arme, et récupéra son pistolet, en faisant feu, atteignant un autre monstre. Le groupe s’approchait ainsi de la porte blindée, et Tom tendit à Maria son fusil, pendant qu’il se rapprochait de cette dernière, tournant le levier au centre pour pouvoir la déverrouiller. Bryan et Alex entreprirent alors de l’aider, abattant les infectés, jusqu’à ce que la porte s’ouvre enfin.
« Vite, vite ! »
Maria attrapa à son tour Mike, et fila à l’intérieur. Elle se redressa ensuite, et appuya sur la lourde porte, la fermant avec Tom, et resta collée contre elle, rejointe par son fils et par Alex, pendant que Tom entreprenait de la verrouiller, et qu’on entendait, derrière, des chocs sourds et violents, les monstres cherchant à rentrer.
« Bon... Je crois qu’on est à l’abri, ici...
- C’était dément... Merde, j’ai eu la peur de ma vie ! »
Un léger sourire éclaira les lèvres de Maria, qui se retourna vers Alex.
« C’est... C’est parfaitement normal, rassure-toi. »
Le pire était qu’ils continuaient encore à taper sur la porte, provoquant des claquements métalliques stridents. Difficile de se reposer, dans ces conditions... Mais, au moins, Maria pouvait confirmer que la porte était solide.
-
Une fois dans l'abri Tom s'isola un peu pour souffler. Il n'était pas encore remis de ses émotions. Il ne le montrait pas mais il avait vraiment cru y passer. Il sentait encore son coeur battre tres fort ainsi que ses jambes. Il avait agi à l'instinct, avec adrenaline. Mais maintenant qu'il avait le temps d'un peu se poser, il devait bien admettre qu'il se rendait compte que la fin n'était pas passé par loin. C'était la première qu'il etait confronté de si près aux dangers de ce monde. Il aimait fanfaronner mais là, il n'en avait meme pas envie. On le sentait vraiment sous le choc et acculé.
« Putain de merde »
Il avait déposé son arme sur le sol, pres de la porte et se tenait les genoux, a bout de souffle. On entendait encore les autres s'excitaient sur la lourde porte. Heureusement, elle semblait tenir. Néanmoins, il restait attentif, conscient que rien ne garantissait que cela puisse durer. Mais au bout d'un moment, il parvint à se convaincre que le danger était éloigner pour l'instant
« C'était quoi cela »
Il faisait désormais les cent pas. Il était clair pour lui qu'il ne comptait pas retourner la dedans. Certainement pas dans ses conditions. Il voyait Alex et bryan avec une tête tout aussi sinistre et d'une façon, cela le soulageait de se dire qu'il n'était pas le seul à être retourné.Seul maria finalement avait l'air intacte et même à la limite assez indifferente à tout ce qui venait de se passer
« Hors de question que je replonge la dedans »
Parlant à voix haute, il voulait que tout le monde l'entende. Il regardait Alex, cherchant son soutien et essayant de l'intimider. Mais ce dernier bien que choqué semblait malgré tout un peu plus téméraire
« Pourtant on peut pas rester coincé ici. On va attendre un peu mais faudra bouger »
« Et tu vas les buter comment gros malin ? »
Tom regardait maintenant Bryan. Ce dernier était cocupé à essayer de réveiller son père mais cela semblait peu efficace. Il n'allait pas lui demandait son avis, de toute façon c'était un lâche. Se tournant vers Maria, il la regarda
« Vous pensez quoi ? Ils vont nous attendre c'est certain. Et on a quasi plus d'armes et de munitions. »
Sur ce point il avait raison. Lui ne se voyait pas sortir dans ces conditions. Pas sans renfort ou d'autres munitions et armes.
-
Pour eux, c’était un sacré choc, et Maria pouvait les comprendre. Pendant des années, elle avait cauchemardé sur sa première rencontre avec les infectés. Elle les avait rencontrés à Albuquerque, au milieu du chaos et de la folie, sortant précipitamment de la chambre de son appartement, avec ses parents et son grand-frère qui se pressaient à toute allure. Elle avait cru, au début, que c’était le 14 Juillet, le jour de l’indépendance, tant il y avait du monde dehors... Avant de réaliser que c’était tout, sauf la fête. Son premier infecté, elle l’avait vu de très près, quand ils étaient montés dans la voiture, et que le fou avait tapé furieusement contre sa vitre. Elle avait hurlé, hurlé comme elle n’avait jamais hurlé auparavant, même quand son frère lui faisait des farces en se déguisant en épouvantail le soir d’Halloween.
C’était la première fois que les enfants de la Survie voyaient la véritable raison de l’extinction, et, tandis qu’ils parlaient entre eux, elle, elle inspectait l’abri. Il n’y avait aucune porte de sortie, mais elle savait que ces abris disposaient toujours d’une sortie, afin de ne pas être des prisons. Quand on finit par lui demander son avis, elle ne répondit pas, car elle venait de trouver ce qu’elle cherchait : une plaque posée contre le mur, et qu’elle écarta, révélant l’accès à un conduit d’aération, avec une grille qui avait été reposée, et qui se fermait depuis l’abri.
« J’en dis que nous allons partir par là... Mais il faut veiller sur Mike, et je ne sais pas ce qui nous attend de l’autre côté. Alors, le mieux, ça me semble que je parte en éclaireuse avec Tom. Et, quand Mike sera rétabli, Bryan et Alex, vous partirez avec lui. Mike est aussi bon que moi, c’est un vétéran. Vous avez toujours grandi dans la Zone, mais pas moi. »
Elle soupira alors, en croisant le regard de Bryan.
« Tu comprends, Bryan ? C’est de... De ces choses... Que j’ai toujours voulu vous protéger. Tu imagines comment c’est, maintenant, de vivre en-dehors de la Zone ? Je sais que ce qu’on a n’est pas l’idéal, mais... Je pense honnêtement que c’est préférable de vivre hors des murs, en compagnie de ces monstres. »
L’heure n’était toutefois pas pour un sermon, et elle se pinça donc les lèvres, avant de se retourner vers Tom.
« Il faudra être prudent... On fait juste un peu d’exploration jusqu’à trouver un moyen de s’éloigner de cette zone, puis on retournera vous chercher. »
Maria fit alors un sourire destiné à son fils.
« Ne t’inquiète pas, il en faut plus pour abattre ta mère. »
-
Se retrouver seul avec Maria ? Tom n'y voyait pas de soucis bien au contraire. Le jeune homme de 19 ans se sentait attire par la mère de famille. Outre son physique, il appreciait son attitude et la force qu'elle degageait. C'était une guerrière dans tous les sens du terme. Elle n'était pas comme les filles ou femmes qu'il avait pu frequenter. C'était vraiment une toute autre personne et il &prouvait des pulsions sévères vis à vis d'elle.
« Pas de soucis je vous suis alors. Vous avez prouvé que vous étiez digne de confiance et plus que compétente »
Il le pensait sincèrement. Elle l'avait impressionné fortement de par son attitude. Tom était le genre de personne qui respectait la force et le prestige. Et à sa manière Maria avait avait en quelque sorte marqué les esprits
Bryan de son côté n'était pas rassuré de voir sa mère partir mais il lui faisait confiance. Il savait qu'elle était forte et puis c'est vrai, il fallait rester avec son père. Il était inquiet et il se sentait aussi un peu coupable. Apres tout c'est lui qui avait amené ses parents dans cette galère. Il s'en rendait compte
« je suis désolé maman. Je sais que c'est ma faute tout cela. Je pensais etre capable de gérer cela mais me suis trompé. Je me rendais pas compte de ce que tout ceci impliquait. Maintenant je le sais. Mais je vais veiller à ce que tout se passe bien ici en espérant que cela aille pour vous. Je te fais confiance et Tom sait aussi se debrouiller.Mais faites gaffe »
Bryan etait l'espace d'un moment redevenu un petit garçon fragile et vulnérable. Il avait voulu jouer dans la cour des grands mais venait de se rendre compte qu'il était encore léger et que surtout il avait sous estimé tout simplement les dangers de ce monde
Quant à Alex, il devait bien se rendre compte lui aussi que tout ceci dépassait sa pensée. Il avait clairement imaginé une autre soirée mais ce qui primait dans l'absolu c'était pouvoir s'en sortir. Rester ici etait donc quelque chose qui ne lui déplaisait pas. Il se sentait en securité et avait surtout compris qu'il n'avait pas les armes pour rivaliser dehors avec ce genre de monstres
Bref, la situation arrangeait tout le monde et c'est assez logiquement que sans plus aucun doute, Tom s'engouffra à la suite de Maria.Toujours inquiet, il se sentait malgré tout en confiance. Ayant repris ses armes, a savoir son fusil , son petit pistolet et son couteau, il savait qu'il allait devoir se montrer econome avec les balles.mais cela de toute façon c'était logiquement
Au bout d'un moment dans le conduit d'aeration, le duo arriva en surface, en sortie d'une bouche d'égout qui donnait vue sur une espèce de ruelle sombre et qui était visiblement dépourvue de la moindre animation. Tom restait méfiant mais sortir des egouts ne lui déplaisait pas
« Nous revoilà en surface »
Il regardait Maria. Il la sentait concentrée, déterminée, à l'affut de la moindre chose. Tom hésita à lui demander quelque chose mais se ravisa. A vrai dire la regarder en silence n'était pas pour lui déplaire.
-
Le béguin de Tom pour Maria, s’il se justifiait sans doute, n’était néanmoins guère partagé. Entre Bryan, Wheat, et Mike, le cœur de Maria était déjà bien rempli, et elle n’avait guère envie de tout foutre en l’air à cause d’une stupide relation adultérine. Pouvoir avoir une famille dans la Zone, alors que le monde n’était plus qu’un immense champ de ruines infesté de monstres, était un exploit suffisamment précieux pour le chérir à tout prix, et pour refuser de le voir partir à cause d’erreurs bêtes. Il était ainsi permis de se demander si Maria, vraiment, était amoureuse de Mike, ou si elle n’était pas avec lui pour avoir un proche, quelqu’un qui la comprenait et qui la connaissait. Dans un autre monde, un monde idyllique, celui des anciens temps, le couple aurait sûrement divorcé depuis longtemps, mais, dans ce mode-ci, cette question n’avait même jamais traversé l’esprit de Maria. Mike et elle s’étaient parfois disputés, mais se réconciliaient toujours en sachant très bien qu’ils n’avaient aucune autre alternative. Pendant des années, ils avaient vécu en-dehors de la Zone, voyageant de groupe en groupe. Les parents de Maria étaient morts quelques années après l’émergence du virus, alors qu’ils étaient dans un groupe au Nebraska, isolé de tout.
Lors des premières années, les survivants avaient massivement quitté les grandes villes pour s’installer dans des fermes et des villages isolés. Dans le Nebraska, l’État le plus au centre du pays, constitué de champs de blé et de tracteurs s’élevant à perte de vue, ils avaient rejoint une ferme militarisée, conçue pour se défendre. Maria y avait vécu plusieurs mois, perfectionnant son éducation dans cette communauté repliée sur elle-même, et généreuse, comprenant des professeurs d’école. Elle n’avait néanmoins pas duré, car les monstres avaient fini par attaquer. Les parents de Maria avaient été tués, et elle était partie avec son grand-frère. Maria n’avait rencontré Mike que quelques années plus tard, et, depuis lors, ils vivaient ensemble. Ensemble, ils étaient davantage des survivants que des amants. Leur amour avait éclaté entre eux, aussi vivace qu’une flamme, mais également aussi fugace, et, s’il s’était apaisé, elle ne le haïssait pas.
*C’est juste qu’il me tape parfois sur les nerfs...*
Le duo sortit de la canalisation, pour rejoindre un vestiaire. Maria s’avança la première, et ils arrivèrent dans un couloir partiellement inondé, qui menait à une grande salle, également inondée. L’eau arrivait à hauteur des mollets, et la jeune femme soupira lentement, avant de marcher prudemment. Au bout de cette grande pièce, un autre couloir de maintenance conduisait à une échelle, et elle la grimpa, atterrissant dans un entrepôt, voyant, par plusieurs fenêtres crasseuses, les premiers rayons de l’aube.
Maria se retourna vers Tom, et lui sourit alors, un sourire ravissant, de ces sourires dont elle avait le secret. Dehors ! Enfin !
« Oui, on peut enfin respirer... »
Avant de redescendre dans les égouts, elle s’avança. L’entrepôt était vide, mais elle voyait des chaînes au plafond, des armoires dans les coins, des bacs, et une partie donnant accès à la mer, et comprit alors où ils se trouvaient.
« On est le long de la rivière Duwamish. »
Autrement dit, ils avaient traversé toute la Zone d’ouest en est, mais étaient toujours au sud du centre-ville, dans une ancienne zone industrielle qui se situait dans la zone nord du quartier South Park. La zone industrielle s’étalait de part et d’autre de la rivière, et, en suivant cette dernière, ils retourneraient au centre-ville. Autrement dit, Maria allait pouvoir revoir Wheat !
« Bon, Mike doit sûrement s’être réveillé, maintenant... Je vais aller les chercher, reste ici. Les miliciens sont plus à l’ouest, et les infectés ne peuvent pas grimper aux échelles, mais... On ne sait jamais, alors, sois prudent, okay ? »
Maria descendit donc de nouveau l’échelle, et s’aventura dans le couloir, retournant dans la grande zone inondée... Pour entendre des grognements, et des coups sourds tapés contre une porte dans un coin, verrouillée par une lourde chaîne rouillée.
*Merde, les infectés ! Ça aurait été trop simple...*
Ces teigneux étaient encore surexcités, et Maria se dépêcha, rejoignant l’autre bout de la pièce, tandis que la porte s’ouvrait furieusement, dans un grand claquement, libérant une dizaine de claqueurs, qui se mirent à se déplacer, leurs claquements dentaires poursuivant Maria pendant qu’elle rejoignait l’abri.
« Bryan ? Mike ? Alex ? On a trouvé une sortie ! »
Il allait cependant falloir redoubler de vigilance, car les claqueurs, s’ils pouvaient être évités, étaient néanmoins particulièrement dangereux.
-
Tom ne se faisait guère d'illusions. Pour être franc, il savait que maria n'en avait rien à foutre de lui. Il avait sa fierté mais aussi son coté realiste. C'est pour cela qu'il était resté assez sobre sur la façon de se conduire. Il n'avait pas envie de faire le lourd ou de se faire recadrer de suite. Et puis, la priorité était la survie. Toujours refroidi parce qu'il avait vu il y a peu, il ne voulait plus qu'une chose : rentrer chez lui ou tout au moins ce qui lui servait de chez lui
« Ok, soyez prudente aussi Maria »
Il lui sourit. A quoi bon se faire du mal et tenter de se persuader d'une histoire possible entre eux. Tom préférait se concentrer sur le simple fait d'assurer ses arrières. S'asseyant contre un mur de beton, il etait fatigué, surtout mentalement. Il avait l'impression que cette nuit durait depuis des jours. Lentement il plissa les yeux et sentit peu à peu une sensation de bien être l'envahir.
Dans l'abri, les choses étaient à la fois calme et tendue. Calme, parce que les deux acolytes et Mike pouvaient gouter au calme, mais tendu parce que avec les clappeurs et autres monstres de ce genre à proximité, on était jamais rassuré.
« Putain bryan tu pensais qu'un truc pareil existait ? »
Alex n'en revenait toujours pas. Le jeune homme restait marqué tout comme son vis a vis. Ce dernier était penché vers son père et lui soutenait la tete pour tenter de lui apporter un peu plus de confort.Toujours tracassé, il s'en voulait énormement
« Non mais on aurait du se méfier. On a voulu croire que des gens comme mes parents exagéraient.Mais ce n'était pas le cas. Regarde ou tout ceci nous a mené »
Bryan était visiblement amer et tres marqué. C'était logique et on ne pouvait pas lui en vouloir de raisonner de la sorte. Il avait mis ses parents en danger et plus que cela, lui même aavait en quelque sorte perdu une parte de ses idéaux. Avec le recul, on l'avait envoyé dans un traquenard et il se demandait comment Wannaker avait pu leur faire cela
« Maudis sois tu Wannaker. C'est ta faute »
serrant les poing, il vit alors son père revenir à lui. Lentement mais surement, il ouvrait les yeux et semblait enfin capable de reprendre ses esprits
« Papa tu vas bien ? »
Mike de son côté essayait de rassembler les idées une fois de plus. La tête lourde, il avait l'impression que le tram lui était passé sur tout le corps. Au même Maria était de retour. Avec une bonne nouvelle visiblement.
« Maman il vient de se réveiller »
-
Allaient-ils enfin se sortir de ce cauchemar ? Maria commençait en tout cas à reprendre espoir en apprenant que Mike s’était enfin remis de ses émotions, et était sur pied. Un sourire ravi éclaira ses lèvres, tandis qu’elle sortait du conduit d’aération. Hagard, Mike regardait autour de lui, son esprit essayant de rassembler les informations.
« Ton fils est un costaud, Mike. Lui et son ami t’ont soulevé et traîné jusqu’ici ! »
Elle lui sourit, soulagée de voir que tous les membres masculins de sa famille étaient indemnes. Elle reprit son souffle, en voyant Alex regarder le conduit, avant de demander, d’une voix hésitante, comme s’il avait peur de la réponse :
« Euh… Où est Tom ? »
Maria lui sourit rapidement.
« Je l’ai laissé en-haut. La sortie est proche, il y a une échelle qui mène à un entrepôt, de l’autre côté de la Zone. Les miliciens ne sont pas là, et, comme l’aube commence à se lever, on pourra retourner au centre en évitant le couvre-feu. »
Le visage d’Alex sembla s’illuminer devant cette bonne nouvelle, qui signifiait la fin de ce calvaire. Maria reprit ensuite le cours de ses explications à son mari.
« Malheureusement, les égouts sont infestés de monstres. On a pu se réfugier dans cet abri, mais des claqueurs ont contourné. Ils sont entre nous et la sortie, dans une zone inondée…
- Putain, c’est un cauchemar !
- Calme-toi ! Les claqueurs ne sont pas si dangereux que ça. Ils ne se repèrent qu’au son. Moi et Mike, on a appris à les éviter. Tout ce qu’il faut faire, c’est marcher très lentement. De plus, le bruit de l’eau couvrira nos pas, et, si jamais ils commencent à nous entendre, il suffit de lancer une brique dans la direction opposée, et ils s’y rendront en masse. »
Malgré de telles explications, Alex ne semblait guère être davantage rassuré.
« Et… Et si on attendait ici, hein ? Le temps que ces monstres se tirent ? »
Maria sourit lentement, en secouant la tête. Ces jeunes ne savaient vraiment rien sur ces monstres, et pour cause. Comme certains n’en avaient jamais vu dans la Zone, beaucoup disaient qu’ils étaient un instrument de propagande, qu’ils avaient certes jadis existé, mais qu’ils étaient maintenant forcément morts de faim, ou éradiqués dans la plupart des zones. Beaucoup de gens étaient comme Saint-Thomas, ne croyant que ce qu’ils voyaient, et remettant en doute la parole de leurs parents sur l’existence des monstres. Pour Alex, ça avait été un sacré choc psychologique.
La jeune femme lui répondit donc à nouveau :
« Ces monstres ne connaissent pas le concept de faim comme on l’entend, Alex. Ils peuvent rester là pendant des jours sans bouger, à tel point qu’on les croira morts. Et, plus ils restent, plus ils contaminent l’environnement ambiant, surtout l’eau. On prend le risque de voir des champignons toxiques pousser, car, vu leur nombre, ils sont nombreux, et là depuis longtemps. Et puis, il n’y a que des claqueurs, mais, si on tombe aussi sur des infectés plus normaux, eux nous repéreront… Et il n’y a aucune autre sortie. »
Alex soupira lentement, en constatant que chacun de ces arguments ne faisait mouche.
Maria sourit alors à son fils, et posa une main sur son épaule.
« Ne t’en fais pas, Bryan, ton père et moi, on a déjà traversé des zones entières remplies de ces saloperies… Comme cette fois dans le centre commercial abandonné à Salt Lake City, tu t’en souviens, Mike ? »
-
« Tu parles d'un souvenir »
Mike gardait en mémoire un moment pénible de sa vie.Il avait vraiment failli mourir ce jour la. Il souriait mais c'était forcé et surtout, il savait tres bien qu'il n'en avait pas mené large. Son salut était passé par un peu de reussite et le fait que Maria était plus calme que lui. Aujourd'hui, il pouvait voir cela comme une forme de souvenir d'ancien combattant mais malgré tout il gardait une certaine frustration de ce moment. Quand on voyait la mort en face, on en gardait un souvenir plus que mitigé
« Néanmoins Tu as raison. Si on agit bien , on peut rentrer sans trop de casse »
Mike en avait assez pour cette nuit. Il etait epuisé à tous les niveaux et n'avait qu'une envie : rentrer chez lui. Il n'était pas homme à s e plaindre mais pour le coup, c'était plus que cher payé. Il lui fallait un peu de repos et de calme
« Il est temps d'aller retrouver ta soeur Bryan »
Sauf que Bryan avait beau avoir confiance en son père ou en sa mère, il restait nettement sur la réserve. Toujours sous le choc, il ne pouvait pas s'empecher de se sentir responsable de tout ceci. Personne ne lui avait dit que c'était le cas mais ce n'était pas nécessaire. Il le pensait d'office. Et il n'y avait rien de pire que la culpabilité comme sentiment
« J'espère qu'on pourra tous rentrer sans mal. Je suis désolé de vous avoir mené la bas »
Alex lui avait écouté Maria. Elle avait raison,ses arguments avaient du sens mais malgré tout, il restait inquiet. Rien que d'imaginer passer a coté de ces monstres lui faisait peur. Impressionné, il ne voyait pas de raison de changer d'avis même si maria avait le bon sens pour elle. La seule chose pour laquelle il pouvait céder, c'était son besoin de survie
« Je vous suivrai mais j'avoue ne pas être convaincu par tout cela. Je sais que vous avez plus l'habitude que moi mais j'ai peur. Et j'ai beau me dire que je passe pour un lache une part de moi me dis que c'est une reaction normale »
Loin de tout cela Tom profiait d'une certaine quiétude. Toujours adossé au mur, il etait mi conscient mi endormi. Une erreur car il aurait pu, il aurait du même se rendre compte que derrière lui il y avait des ombres. Seulement comment blamer ce jeune homme qui lui aussi avait eu son lot d'émotions pour la nuit. Au nombre de 3, les ombres s'approchaient de lui et semblaient pretes à fondre sur lui. Mais dans quelles intentions ?
-
« C’est tout à fait normal d’avoir peur, Alex... Mais tu ne dois pas laisser ta peur te guider, et s’imposer sur toi. Néanmoins, sache que tu peux rester ici si tu veux. Il est possible que les infectés se retirent. Moi, je préfère ne prendre aucun risque. »
Alex hésitait, ce qui se voyait dans son regard. Les suivre ? Risquer de tomber à nouveau sur ces monstres ? L’adolescent n’aurait jamais pu s’attendre à une telle rencontre, à affronter de tels êtres. Ils étaient réellement cauchemardesques, et Maria n’avait pas le temps pour un cours de psychologie. Wannaker paierait pour ce qu’il avait fait, pour ce cynisme consistant à envoyer des adolescents au casse-pipes à sa place. Mais, pour l’heure, la priorité était de sortir d’ici. C’était ce que Maria comptait faire, et elle partit donc la première, suivie de Bryan, puis de Mike. Alex n’hésita pas beaucoup avant de les rejoindre, et le quatuor s’aventura de l’autre côté, s’approchant rapidement de la zone inondée.
Maria posa alors un doigt sur ses lèvres, leur intimant le silence, et s’avança alors lentement. L’eau arrivait à hauteur des genoux. Elle n’était pas profonde, mais la zone était relativement sombre. Maria s’avançait donc, en entendant rapidement le bruit régulier et strident des claqueurs. Ils étaient là, tournoyant lentement autour d’eux, silhouettes sombres et dangereuses.
*J’ai l’impression qu’ils sont encore plus nombreux que tout à l’heure...*
Nerveuse (mais qui ne le serait pas ?), Maria avait l’impression que son cœur tambourinait dans sa poitrine, tant et si bien qu’il luis emblait impossible que les claqueurs ne l’entendent pas. Ces derniers tournaient la tête, furetant lentement, Maria les discernant de plus en plus facilement, ses yeux s’habituant à l’obscurité. Elle put ainsi les voir, créatures monstrueuses. Difficile de se dire que, jadis, ces monstres avaient été des êtres humains, comme Maria. Elle déglutit lentement en en voyant un se rapprocher, raccourcissant les mètres qui les séparaient.
Sa tête était tournée vers elle, et, s’il avait des yeux, il aurait été impossible que le claqueur ne la voit pas. Au lieu de ça, la bête frottait ses dents entre elles, tournant légèrement sa figure, de droite à gauche, claquant encore.
« Putain... Putain... »
Alex claquait aussi des dents, peinant à se calmer, tandis que les claqueurs marchaient encore, semblant se rapprocher. Certains avaient des espèces de spasmes nerveux, des contractions musculaires qui les amenaient à brusquement se retourner. Maria reprit à nouveau sa marche, plus prudemment, attentive à chaque bruit que ces créatures feraient. Cependant, les soupirs d’Alex amenèrent un claqueur à se rapprocher vers lui, ayant perçu les ondes sonores.
*Merde... !*
De plus en plus nerveux, Alex respirait profondément, sifflant sur place, et les monstres se rapprochaient. Puis ce qui devait arriver arriva... Alex sortit son arme, la pointant vers le monstre.
« PUTAIN, T’APPROCHES PAS, SALOPERIE !! »
Et plusieurs détonations jaillirent, rugissant comme des coups de foudre dans la pièce.
-
Mike n'avait pas laché Alex des yeux. Si Bryan semblait plus calme et serein, son ami était lui bien trop nerveux. Une part de lui aurait d'ailleurs voulu qu'il reste en retrait.Bon d 'accord, moralement et humainement, il était impensable de demander à un jeune de rester dans ce trou à rats. Mais Mike savait que le comportement d'alex allait tot ou tard les exposer à des soucis.
Et de fait ce fut le cas. Pourtant c'était au moment où le père de famille commençait à se dire que tout se passerait bien. Hélas, Alex avait fini par craquer et avait sorti son flingue pour ouvrir le feu. Ce qui revenait à mettre une cible sur eux tous.
« Courez »
Mike avait hurlé et avait saisi Bryan par le bras. Maria avait emboité le pas. Il fallait prendre la fuite, ils n'avaient pas les moyens de lutter. Assez rapidement, Alex se fit déborder par le claqueurs qui avaient foncé sur lui. Mike comprit que c'était inutile de vouloir le sauver. C'était fini pour lui
« Ne te retourne pas Bryan, c'est trop tard pour lui »
Il avait resserré l'étreinte sur le bras de son fils.Alex allait mourir mais ce n'était pas sa faute. Et puis, il voulait sauver sa famille. Mike était désolé pour ce jeune que Wannaker avait poussé à agir de la sorte, mais le temps n'était pas au sentimentalisme. L'heure était trop grave. Et quand au bout de quelques minutes, Mike jugea qu'ils étaient hors de danger, il s'arreta
« Tu l'as laissé mourir papa »
Bryan le poussait, ivre de colère et de chagrin. Il le comprenait et ne lui en voulait pas. Il le laissa s'exciter pendant quelques instants, puis , quand il vit qu'il commençait à sangloter plus qu'à crier, il le prit dans ses bras
« Nous n'avions pas le choix Bryan. Entre toi, ta mère et lui, le choix était fait. Je n'avais rien contre lui mais il fallait agir »
Il regardait Maria, cherchant son approbation. Il n'avait pas envie d'endosser le costume du mauvais mais le ferait si c'était nécessaire.la suite de la remontée fut assez calme, chacun etant encore sous le choc. Plus que jamais, il fallait que tout ceci s'arrete avant que cela ne soit définitivement trop tard. Il y avait eu assez de dégats
«Nous touchons au but »
Mike regardait sa femme et son fils. Tout ceci pouvait connaitre une fin heureuse.C'était presque inespéré. Mais il savait aussi que cela laisserait des traces. Maudit Wannaker. Montant à l'échelle en premier lieu, il relacha un peu l'attention convaincu que le plus dur était passé. A peine dans l'entrepot, qu'un coup violent, un de plus sur la tete, vint le cueillir tandis que Bryan et Maria furent menacés par deux armes bien réelles. Quand ils sortirent des égouts, ils purent voir Mike allongeait le sol et occupé à être ficelée alors que tom baignait dans une mare de sang..........
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Le claqueur se reçut plusieurs balles, et sa tête partit en arrière, rapidement suivie par le reste de son corps. Un très beau tir, qui avait presque tué l’infecté sur le coup, mais, immédiatement, les autres réagirent. Maria fut aussi rapide que Mike, et hurla à Alex de se manier... Mais elle savait qu’il était déjà trop tard. Hébété, le jeune homme ne réalisait pas vraiment ce qui était arrivé, et eut à peine le temps de tourner la tête vers Maria qu’un claquer lui sauta dessus. La jeune femme détourna la tête. Elle savait que Bryan et Alex étaient plutôt proches, formant de très bons amis, mais, quand un claqueur vous attrapait, il n’y avait tout simplement plus rien à faire, sauf à intervenir très rapidement avec une arme contondante, ou avec une arme à feu, en visant au bon endroit. L’absence de vision des claqueurs était largement compensée par leur fureur et leur hargne au combat.
Maria courut rapidement, s’extirpant de l’eau, et courut rapidement dans le couloir. Les claqueurs n’allaient pas les lâcher si facilement, et elle se retourna rapidement, pivotant sur place, et pointa son arme derrière elle, près de Mike et de Bryan, qui la suivaient. Là, la femme se mit à tirer, et plusieurs coups de feu atteignirent les monstres les pistant, en renversant un. Elle en blessa un autre à l’épaule, mais sans que ce tir ne semble particulièrement l’handicaper, la créature continuant à avancer en hurlant rageusement.
*Et merde...*
Maria courut à nouveau, suivant son mari. Ils filèrent sur la droite, dépassant une solide porte coupe-feu, et Maria, une fois derrière, entreprit de la refermer, avec l’aide de Mike. Las, comme dans un sinistre film d’horreur, l’un des monstres s’interposa, glissant sa main dans l’embrasure de la porte, et griffa l’air de ses doigts, atteignant l’épaule de Maria.
« Haa... !! »
Elle se recula précipitamment, et sortit à nouveau son arme, puis fit feu sur le monstre, l’atteignant à hauteur de la bouche, explosant une partie de son visage. La créature s’écroula sur le sol, et Mike put ainsi refermer la porte. Elle ne tiendrait pas longtemps, mais ce serait suffisant pour leur permettre de monter à la surface. Maria inspecta rapidement sa blessure, pour constater, à son grand soulagement, qu’elle n’était que superficielle.
Bryan éclata alors, reprochant à Mike d’avoir abandonné Alex, et Maria intervint à son tour :
« Il était trop tard, Bryan... On ne pouvait tout simplement plus rien faire pour lui. Quand un claqueur vous attrape, on n’a que quelques secondes pour réagir. Je suis désolée, mon chéri... »
Bryan serra nerveusement les poings, pinçant ses lèvres, n’arrivant plus à parler, et détourna la tête, retenant difficilement ses larmes.
« Okay, foutons le camp d’ici... »
Maria hocha la tête, et le trio rejoignit l’échelle permettant de sortir. Mike grimpa le premier, suivi par Bryan et par Maria. Tom devait sûrement être mort d’inquiétude en ce moment... Et, alors que Mike s’avançait dans l’entrepôt, il se reçut un violent coup sur la tête, tandis que, dans le dos de Maria et de Bryan, deux hommes les visèrent avec des armes.
« Holà ! ‘Bougez plus ! »
Sursautant sur place, Maria comprit rapidement qu’ils étaient faits, en voyant des hommes portant des tenues en cuir, des vêtements rapiécés, et arborant des tatouages sur le corps. Un gang... Comme ils étaient loin du coeur de la Zone, et de la sphère d’influence des miliciens, c’était logique. Maria se pinça également les lèvres en voyant le cadavre de Tom.
« Voilà ce qui arrive quand on joue aux héros... Allez, ma chérie, dépose tes bijoux !
- Tom... Bande d’enfoirés !
- Ta gueule, merdeux ! »
Le ton était incisif, dur, et tranchant.
*De Charybde en Scylla... Les galères continuent.*
-
Pendant que le pauvre Mike était ficelé comme un saucisson tout en étant dans les vappes, Un des hommes braquait son arme sur mère et fils. Il avait le regard fixé sur eux et le bras tendu vers eux avec une certaine fermeté. On pouvait le sentir sûr de lui et pret à tirer. Ce n'était pas un amateur ou un novice. Il dégageait quelque chose d'effrayant. D'ailleurs c'était aussi le cas du mec entrain d 'attacher Mike ou de celui qui avait parlé à Maria.Et pour cause puisque effectivement ils faisaient partie d'un gang. Il portait le nom des « sons of devils » ce qui était à la fois risible et peu original. Le gang d'ailleurs se résumait à eux trois et dans leurs plus belles années n'avait jamais connu plus que 25 membres. Entre temps, des rivalités avec d'autres gangs et des contacts avec la milice avait fini par diminuer les effectifs. Tant et si bien qu'ils n'étaient plus que 3 et que cela frisait le ridicule.
Néanmoins, les trois en questions étaient des etres aguerris et familiers de la violence. Désormais plus souvent traqués qu'autre chose, ils avaient appris à s'en sortir et à serrer les dents pour maintenir le cap. En sursis perpetuel depuis que leurs deux autres gangs rivaux les savaient presque détruits, plus personne ou presque ne les prenait au sérieux. Mais de quoi de pire qu'un animal blessé ? Les trois revaient toujours de vengeance et de retour en grace. Et surtout continuait de voler , menacer, tuer, agresser.Avec moins d'aisance et de fastes mais l'ivresse restait la même. Le jeune tom n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il s'était passé. Assoupi, il avait vu les 3 se jeter sur lui et le maitriser plus vite qu'il n'avait fallu le dire. Le pauvre avait eu beau supplier, il avait été battu , torturé meme avant de voir son crane fracassé. La mare de sang autour de sa dépouille montrait la violence des sévices. Surtout, il avait dit toute une série de choses intéressantes avant de mourir croyant que cela aurait pu le sauver. En quelques phrases, il avait fait la genèse de cette nuit sans fin. Sans se douter qu'il avait livré le trio familial en pature aux lions
« Alors je suppose que le type par terre c'est le gentil papa et que face à moi j'ai la maman sexy et le fils imrpudent qui voulait jouer au grand. »
sarcastique, il n'avait pas oublié l'insulte balancé par Bryan. S'approchant de lui et le fixant avec dédain, il lui décocha une gifle du revers de sa main, qui avec l'alliance portée au doigt, lui arracha du sang de sa lèvre supérieure. Puis s'abaissant pour ramasser les armes d'une Maria le fusillant des yeux, il donna ce qui restait d'équipement à l'un des deux sous fifres et reposa son regard sur le duo familial
« Ton fils devrait apprendre à se taire.Surtout quand on est menacé par 3 types armés. Son ami avait au moins le mérite de savoir ou était sa place. C'est peut être lui qu'on aurait du garder »
L'un des deux compères placés dans le dos du duo ricana mais s'arreta quand il sentit le meneur de la troupe le fixait. Ce dernier était assez grand, massif même . Il devait faire 1m90 pour plus ou moins le meme poids. Le crane rasé, il devait avoir dans la quarantaine et avait le visage marqué. Portant un tatouage sur l'épaule droite et un autre sur tout le bras gauche, il portait un espèce de singlet kaki sans manches avec par dessus une veste egalement bariolée. Mal rasé, il avait en bas un treillis militaire et des bottes noires. Sans doute une tenue raflée dans un ex dépot de la milice. Les deux autres portaient aussi ce genre de tenues mais avait le visage plus juvénile et moins marqué. Surtout un d'ailleurs.
« Quoiqu'il soit vous voila bien mal embarqué. Vous êtes dans notre zone et vous n'avez ni demandé l'autorisation ni payé de droit de passage. Ce qui en soi est passible de mort »
Pourquoi le cacher il se plaisait à se la jouer seigneur de guerre. Cela faisait trop longtemps qu'il avait du se cacher et faire profil bas.
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Un autre gang, assurément... C’était l’hypothèse la plus crédible, et la seule qui tienne. Les gangs de Seattle se trouvaient au nord, mais aussi au sud, côté sud-est, là où Maria, Mike et Bryan se trouvaient. Il était fascinant de voir comment Seattle, l’une des villes les plus sûres des États-Unis avant l’Apocalypse, avait fini par se dégrader, et par devenir la ville sinistre qu’elle était actuellement. Pour autant, même aujourd’hui, Maria poursuivit sa réflexion en se disant que la ville restait toujours relativement sûre. Seattle était située à l’extrême nord de la Côte Ouest des États-Unis, et il n’y avait pas grand-chose aux alentours. Essentiellement de vastes forêts et des montagnes, ce qui faisait que l’infection avait mis plus de temps à se propager, permettant aux militaires qui se trouvaient à proximité de la ville de tout préparer. Initialement, les gangs n’existaient pas, et étaient venus avec les afflux massifs de réfugiés venant du reste de la Côte Ouest, quand il était clairement apparu que les grandes villes de la Californie n’étaient plus sûres. Et, entre la Californie et Seattle, il y avait un vaste désert végétal constitué de villes secondaires ou de bleds paumés.
Maria ignorait qui était ce gang, mais ils n’avaient pas l’air de plaisanter. Quand l’un d’eux frappa Bryan, elle poussa un cri, mais se ravisa bien vite, en serrant les poings. Maria savait de quoi les hommes armés étaient capables, et, comme toujours, elle sentit qu’il allait encore falloir user sa verve pour pouvoir s’en sortir... Même si, pour l’heure, les mots ne l’avaient pas trop aidé. Bryan était blessé, mais la blessure restait superficielle, pendant que le type sur qui ils étaient tombés semblaient exulter de jouer au petit chef.
*Ce n’est sûrement pas lui le chef de ce gang...*
Encore une fois, Maria réalisa que ça allait être à elle de jouer, et elle se mit donc à parler :
« Écoutez, on comptait pas venir ici, initialement. On a dû traverser les égouts, et... Tout ça est un malentendu, mais on a de l’argent chez nous, et...
- Et quoi ? le coupa l’homme, visiblement agressif, avec les pupilles légèrement dilatées, ce que Maria sembla noter en ce moment. Tu nous prends pour des putains de banquiers qui faisons crédit ?
- Vous pouvez prendre nos armes ! Ce sont les armes des miliciens, elles ont des munitions, et ne sont pas rouillées. Ça vaut largement le droit de passer, non ? »
L’homme se tut pendant quelques secondes. Vu la rapidité et la sauvagerie avec laquelle ils avaient tué Tom, Maria n’avait toujours pas compris pourquoi ils ne les avaient pas tués. Enfin... Elle comprenait qu’ils puissent la garder pour la violer, mais... Bryan et Mike ? Maria réfléchissait donc, comprenant qu’il y avait nécessairement quelque chose qui les tracassait. Et, s’ils avaient tué Tom, c’était parce qu’il leur était inutile.
*Réfléchis... Et, au pire, bluffe !*
Maria ne voyait qu’une seule chose capable d’inquiéter les gangs, et enchaîna rapidement, pendant que le type en face cherchait un nouveau moyen de faire pression :
« Les miliciens comptent attaquer les gangs pour reprendre le contrôle sur la Zone. »
La phrase, totalement issue de son imagination (mais qui était aussi ce qu’elle pensait) ne manqua pas de réagir, et tous les regards se tournèrent vers elle.
« Qu’est-ce que t’en sais, salope ?!
- On... On les a entendues. Vous avez dû entendre le bruit à l’ouest, non ? Près de Lincoln Park ? C’était eux... Ils ont des mortiers, des véhicules lourds... J’ai surpris leur stratégie. »
Il n’y eut aucune réponse, puis le « chef » s’énerva, en s’approchant d’elle, pointant son arme sur son visage :
« Tu mens, sale pute, on a un accord avec White !
- Ne me fais pas rire ! Tout ce que White veut, c’est vous supprimer, et, crois-moi, elle en a largement les moyens. Ces hommes s’entraînent d’arrache-pied à Harbor Island, et ils ont de l’équipement lourd là-dedans. Tu sais qu’il y avait une base militaire avant, non ? Où tu crois que tout le stock militaire est parti quand l’infection a commencé ? Ils ont tout stocké chez eux, et ils vont s’en servir sur vous. »
Cette fois, elle avait fait mouche, car elle vit clairement la détermination du sous-fifre vaciller dans ses yeux.
« Putain, putain, putain... Okay, okay... On les emmène voir Théo ! »
Théo devait être le véritable chef du gang. Un seau d’eau glacé fut balancé sur la tête de Mike pour le réveiller, et le trio suivit ensuite les hommes armés à travers les rues désertiques de l’ancien quartier industriel de Seattle. Leur marche les conduisit vers le centre PACO (http://img110.xooimage.com/files/4/a/c/paco-supplies-5099137.png), qui avait jadis servi pour acheter du matériel en tout genre, et qui était maintenant le quartier général d’un gang qui accordait visiblement un respect très faible pour la vie humaine.
Maria avait de plus en plus envie de retourner chez elle...
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Le trio avait été asez facile à convaincre. Sans doute parce que finalement ils n'étaient pas si dangereux que cela. Se faire manipuler de la sorte par une femme n'était pas glorieux mais ne parlait on pas d'un trio reduit au role de spectateur dans tout le bordel ambiant?Ils n'avaient pas l'envergure qu'ils pensaient et Maria l'avait sans doute compris. Mieux valait filer le dossier à Théo.
Ce dernier était en quelque sorte le parrain des gangs. Celui qui veillait à ce que tout le monde ait sa part du gateau et puisse avoir ses activités. Il fallait en quelque sorte un juge et c'est ce qu'il était. Dans sa base operationnelle, gardée comme il se devait, il rendait une justice bien a lui. Mieux valait d'une certaine façon ne pas avoir recours à lui car il avait la réputation de trancher dans le vif. Et ce n'était pas qu'une image
« Vous ne savez pas à quoi vous allez vous frotter »
le meneur des trois voulait faire comprendre à maria qu'avoir jouer à la plus fine avec lui n'était sans doute pas une victoire. Au final, elle allait devoir affronter et negocier avec un homme capable de mettre au pas tous les nuisibles de ce monde. Cela situait le personnage et placait sa carte de visite. Ouvrant la marche avec elle, il avait laissé Bryan porter son père alors que les deux autres fermaient la marche. Le centre Paco en vue, on avait pu se rendre compte que c'était une vraie forteresse.Il y avait des hommes armés partout et on pouvait se dire que meme la milice aurait du mal à intervenir dans ce lieu
« Mon role s'arrete ici »
brièvement il alla parler aux deux gardes à l'entree puis repartit avec ses hommes. Pathétique plus qu'autre chose, il savait que de toute façon rester ici aurait pu le mettre en danger plus qu'autre chose. Il n'était qu'un petit sous fifre membre d'un gang qui n'existait quasi plus. Cela n'était absolument pas credible pour lui. Et encore moins pour un homme comme Theo
La famille fut donc à partir de ce moment escortée par l'homme auquel avait parlé le chef de gang. Il n'avait rien dit , s'étant contenté de marcher devant lui. Lo'ccasion pour Maria de mieux apercevoir les forces en presence
« Je n'aime pas cela «
Bryan avait dit cela tout bas, lui qui suivait sa mère d'un peu plus loin. Pour lui aussi tout ceci prenait une drole de tournure. Plus que jamais il craignait que la matinée ne soit comme la nuit qui venait de se terminer. Il était épuisé nerveusement et physiquement.
Une fois arrivé dans ce qui avait du être une zone de stockage, le fameux Theo les attendait. Le temps pour le garde de presenter la situation et voilà qu'il était désormais au courant de la raison de la presence de la petite famille. Ce qui lui fit dire
« Voila le genre d'infos qui méritent mon attention. Alors jusqu'à quel point sont elles vraies ? »
Autour de lui il y avait 4 hommes tous en armes.
-
Maria ne savait pas grand-chose des gangs, surtout au sud de la Zone, mais, vu tous les hommes armés ici, elle commençait à se dire qu’il était sacrément influent. Des barbelés entouraient les entrepôts, et il y avait plusieurs dizaines d’hommes et de femmes armés, les entrepôts comprenant de multiples caisses et cartons. Elle ne savait pas qui était ce Théo, mais elle se demandait si cet endroit n’était pas l’un des centres de ravitaillement pour fournir tout le marché noir de la Zone. Si tel était le cas, et si White voulait effectivement assurer son emprise sur la ville, alors cet endroit était bien le meilleur pour commencer. Maria était nerveuse, et regardait régulièrement Bryan, tout en remontant le chemin. Ils arrivèrent finalement dans l’un des entrepôts, où quatre hommes armés les entouraient, ainsi que d’autres sur une mezzanine en hauteur.
Un homme était là, au crâne dégarni, et portant un long manteau en fourrure.
*Théo, je suppose...*
L’homme avait visiblement entendu parler de la femme, et entra d’emblée dans le vif du sujet, faisant ainsi comprendre à Maria qu’il n’était pas là pour les badinages. Tout ce que Maria voulait, c’était se sortir de ce guêpier, retourner chez elle, et oublier cette histoire. Elle dévisagea donc silencieusement Théo, qui essayait de rester calme. Néanmoins, Maria n’é&tait pas dupe. On ne les aurait pas emmenés, eux, de parfaits inconnus, devant le chef, s’il n’était pas inquiet par une attaque prochaine des commandos de White.
Maria déglutit donc. Bryan avait peur, et son mari était encore un peu sonné. La jeune femme, restant silencieuse pendant quelques secondes, finit finalement par lui répondre :
« Au point où je les ai entendues. Malheureusement, comme j’étais poursuivie par toute une armée, et que je devais retrouver mon fils, je n’ai pas eu l’occasion de prendre des notes ou des photos. »
Théo choisit de rester silencieux à son tour, comme s’il soupesait les informations de la femme.
« Votre fils, hum ? Il a rejoint les forces de Wannaker, je suppose... Oui, ils ont tenté de faire venir une importante cargaison d’armes cette nuit, sans passer par moi. C’est moi qui ai fourni à White les éléments lui ayant permis de tendre cette embuscade. Alors, vous comprenez, j’ai un peu du mal à croire qu’elle chercherait à m’entuber, après m’avoir promis qu’elle ne toucherait pas à mon territoire, vu que je lui ai permis de court-circuiter la petite révolution stupide de Wannaker...
- Justement, ça coule de source. Elle se débarrasse de Wannaker et d’un rival potentiel dans la même journée. White est la survivance de ce qu’on appelait jadis le pouvoir étatique. Et le pouvoir étatique ne veut pas de rivaux ou de concurrents potentiels. Vous êtes un rival à ses yeux, et, maintenant que ses troupes ont été déployées, je suis sûre que vous êtes la prochaine cible.
- Ou alors, vous racontez n’importe quoi juste pour que je vous laisse partir, vous et votre famille d’imbéciles. »
Maria n’ajouta rien de plus, ayant conscience qu’en dire trop deviendrait suspect. L’homme réfléchissait. Il tenait la vie de la femme et de sa famille entre ses mains. La jeune femme regarda à nouveau Bryan, brièvement, et soupira silencieusement.
« Écoutez, je veux juste rentrer chez moi. Mon fils a compris la leçon, on n’a aucune envie de revenir ici.
- Je ne vais pas vous tuer, finit-il par décider. Voyez-vous, je suis sûr que Bryan des informations intéressantes à fournir à White sur Wannaker, et sur ses complices. Je ne crois pas à vos histoires, mais je sais que White me voit comme un élément nuisible. Alors, si je lui apporte l’un des types qui bossent pour Wannaker, soit il dira ce qu’il sait, soit il servira d’exemple. Dans tous les cas, je suis gagnant. Foutez-les moi en cellule, on vous en sortira quand les hommes de White seront là ! »
-
Bryan avait laissé sa mère parler. Elle était plus douée que lui pour cela et surtout, lui même se sentait impressionné. Il avait peur, il ne cherchait pas à le cacher ou à le nier.Il avait la sensation que tout pouvait lui exploser au visage à tout moment. Il n'etait plus maitre de rien et il n'avait cesse de regretter son comportement. Il avait mis tous ses proches dans les soucis. Son père , qu'il soutenait toujours, etait marqué physiquement , il avait perdu un ami et voilà que sa mère se retrouvait en première ligne.
D'ailleurs la conversation prenait une tournure dramatique pour eux. Le fameux Théo n'était ni influencable ni du genre à se laisser impressionner. Il avait balayé les arguments de sa mère et venait de donner l'ordre de les jeter en prison
« Attendez c'est vrai j'ai des infos sur Wannaker »
Bryan avait pris son courage à deux mains pour intervenir.Il ne voulait pas encore une fois se retrouver à la merci d'un quelconque homme avec du pouvoir. Il avait vu sa mère se retourner vers lui, surprise et inquiete.Mais il voulait le faire, soutenant meme le regard de son hote du moment.
« Mais je veux que vous promettiez qu'on ressortira indemne de tout cela »
L'effet obtenu n'était pas celui recherché. De grands eclats de rire resonnèrent dans la piece, et bryan en tarda pas à comprendre qu'ils lui étaient destinés. On ne le prenait pas au sérieux, pire, on le tournait en derision
« Voyez vous cela, le gamin veut discuter et marchander avec moi. Elle est bien bonne celle la. Allez emmenez le clown et sa mère en cellule. Chacun dans une cellule de manière isolée, y compris le père. Mieux vaut etre prudent »
le chef avait parlé, tout le monde avait obéi. Théo n'avait pas besoin de crier pour se faire respecter. Il avait cette prestance naturelle de l'homme de pouvoir. On disait beaucoup de choses, pas mal de rumeurs circulaient. Il en jouait et ne cherchait pas à les démentir. Cela contribuait au personnage qu'il s'était faconné. Moins on savait de choses sur une personne, plus on l'imaginait dangereuses. C'est ce qu'il cherchait
Désormais chacun dans une cellule, Maria, Bryan et Mike avaient le luxe de se demander ce qu'on allait encore leur reserver. Si Mike etait toujours dans les vappes , Bryan lui ruminait seul et commençait à perdre espoir et foi. D'ailleurs, il s'était mis à prier comme pour confirmer l'impression que tout était fini pour lui et sa famille.
Quant à maria elle, bien sur, elle cherchait une issue possible. Elle avait portesté tout le long du chemin menant à la cellule. Elle avait meme essayé de se debattre.En pure perte. Enfermée dans sa cellule, elle se rendait compte que cette fois c'était tendu à plus d'un titre. Alors que devant la porte de sa cellule, un garde etait là en cas d'urgence.
-
Quand Bryan avoua avoir des informations sur Wannaker, Maria ne put que fermer les yeux,e n retenant un juron. C’était précisément ce qu’il ne fallait pas dire ! Théo était maintenant sûr de pouvoir amener ces trois-là devant White. Maria se sentit se décomposer sur place. Si proche de la victoire, si proche de pouvoir enfin retourner chez elle, voilà qu’elle était, non seulement de nouveau capturée, mais allait très probablement se faire tuer ensuite. Maria se retrouva donc jetée dans une pièce étroite, probablement un ancien débarras, et menottée. Elle pestait sur place, avant de s’adosser contre le mur, commençant à sentir le désespoir l’envahir doucement. Avait-elle maintenant une chance de survie ? Elle en doutait, le plus sincèrement du monde.
*J’ai eu de la chance jusqu’à présent, mais, à moins d’un miracle...*
Des bruits de pas se firent alors entendre. Bryan, Mike et Maria avaient été enfermés dans un couloir, avec plusieurs portes, et elle entendait des voix fortes qui se rapprochaient, ainsi que le son de bottes militaires claquant sur le sol. Les miliciens... Ils étaient arrivés. Il devait très certainement s’agir de ceux que Maria avait affronté tantôt, au Lincoln Park. Ils n’avaient pas dû retourner à la base, traquant visiblement les derniers hommes de Wannaker. Maria sentait son sang tourner en elle, jusqu’à ce que la porte s’ouvre.
La jeune femme n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Les miliciens ne prendraient aucun risque, et on braqua vers elle un pistolet à impulsion électrique. L’arme, avec des bords jaunes, se pointa vers elle, puis diffusa une onde de choc sur sa poitrine, qui se répandit à travers tous ses muscles, la faisant se tortiller sur place, avant de sentir un voile noir recouvrir ses yeux, et de s’effondrer dans l’inconscience...
...
« Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, je vous jure ? Tout ça à cause de ce salopard de Wannaker...
- Wannaker n’est plus rien, sa dernière tentative a échoué lamentablement. La Zone est de nouveau sûre.
- Elle ne sera jamais sûre tant que Wannaker, et tous ces gangs, seront là ! Je veux sa tête sur un plateau, Commandant, et, tout ce que vous m’apportez, c’est cette famille débile ?!
- Le gamin a fait partie des hommes de Wannaker. Il est le seul survivant que nous ayons récupéré, notre seule piste... »
Maria déglutissait. On lui avait posé une épaisse cagoule noire sur la tête, et elle était assise sur le sol, ses poignets reliés par des cordes. Et elle reconnaissait ses voix.
*White...*
Le Gouverneur de la Zone était là, ses talons claquant sur le sol, tandis qu’elle s’adressait au commandant militaire de la Zone, qui s’appelait Eisenhower (ce qui n’était sûrement pas son vrai nom). Eisenhower arborait, sur le visage, une cicatrice sur sa droite, remontant de sa joue à son front. Elle entendit alors des bruits dans son dos, et une main retira sa cagoule, ainsi que celles des autres personnes ici.
Il y avait Mike, Bryan, et...
« Wheat ?! »
Un coup de crosse l’atteignit en pleine tête, et elle poussa un grognement de douleur, se pliant sur le devant.
« Tu parleras quand on t’y autorisera, s’agaça White. Nous avons réuni toute la petite famille, rien que pour toi, Bryan... Alors, tu vas me dire immédiatement où se cache Wannaker. Sinon, tu apprendras que mon extrême générosité envers des charognards comme vous peut avoir des limites. »
Au moins, ils n’étaient plus dans les quartiers périphériques de la Zone. Ils étaient même au cœur de cette dernière, dans le quartier général de White.
Le Space Needle.
-
Les choses etaient donc encore plus graves qu'on aurait pu le penser. Désormais c'est toute la famille qui etait reunie pour la plus grande colère de mike. Le père de famille, qui avait fini par émerger, n'avait pas tout compris mais ce qu'il voyait etait assez éloquent. Ils étaient ici, chez White, à sa merci. Cherchant des reponses dans les yeux de ses proches, il n'y trouva qu'une forme de resignation et de colère sourde. Il essayait de rassembler les morceaux dans sa tete toujours si douloureuse. Il s'en voulait, car il se disait que s'il avait pu rester conscient, le pire aurait sans doute été évité. Du moins c'est ce qu'il disait et il voulait se persuader de cela. Il avait failli au pire des moments
« Bordel de merde, qu'est ce qu'il s'est passé ici »
Il parlait pour lui même plus que pour l'assitance. Il avait capté le regard de Maria, qui semblait pour la première fois prete à vaciller. Et lorsqu'elle avait tenté de reagir, elle s'était fait molester, ce qui fit rager et bondir mijke
« laissez là bande d'enfoirés »
Lui aussi ramassa un coup, un de plus, et il comprit qu'il n'avait plus le controle des opérations. Ravalant sa colère, il jeta un regard vers sa fille comme pour lui dire qu'il était désolé
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Wheat était apeurée. La jeune fille se doutait que quelque chose n'allait pas. La nuit s'était deroulée sans meme revoir ses parents ou son frère. Inquiète, elle avait cependant gardé espoir. Mais quand tot au matin, elle avait vu la milice enfoncer la porte et l'embarquer , elle avait compris. Sa seule satisfaction avait été de voir finalement les êtres qu'elle aimait etre toujours là. Vivants, presents, en relative bonne santé. C'était réconfortant de se dire que même si cela devait se terminer ici, ils étaient tous ensemble au moins. Elle préférait cette issue a se retrouver encore une fois seule.
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Bryan avait le sort de sa famille entre ses mains. Prenant son courage a deux mains, il leva la tête et fixait la gouverneur. Il voulait lui montrer qu'il n'avait pas peur d'elle. Mais assez vite, il detourna aussi les yeux apres avoir vu les coups atteindre ses parents. Courageux mais pas téméraire, il prit le temps de reflechir mais c'était pour la forme. Il n'avait guère le choix des armes, et meme s'il ne faisait pas confiance à White, il devait tenter le coup
« Je peux vous mener au camps de Wannaker. »
Il avait dit cela d'une voix a peine audible, tete basse. Il vendait les idéaux auxquels il avait cru. Et qui avait mené sa famille dans la merde. Cruelle leçon pour un jeune homme sans doute trop naif.
« Mais il faut d'abord nous libérer »
Voila donc les termes de negociation ; mais la question qui se posait c'était surtout le fait de savoir s'il avait les moyens d'imposer cela ?
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Bryan commença à vouloir négocier. La partie était compromise, et Maria commençait vraiment à sentir le désespoir l’envahir. Le Space Needle était une structure au cœur de Seattle, entourée par un petit parc, et comprenant notamment, à côté, une sorte d’ancestrale musée, reconvertie en bâtiment militaire, le Chihuly Garden and Glass. Depuis l’avènement de la Zone, un mur entourait le parc, avec des miradors, et de multiples gardes. C’était une zone lourdement fortifiée, et, quand Bryan fit sa proposition, White éclata de rire. Un rire sec, froid, et dur.
« Tu es quelqu’un d’audacieux, toi… Bryan, c’est ça ? J’aime ça… Mais crois-tu vraiment être en état de négocier ? »
Elle secoua la tête, et se déplaça un peu. Le quatuor était agenouillé devant un petit escalier qui menait sur une partie surélevée, face à une baie vitrée permettant de voir toute la Zone. La redoutable femme blanche se saisit d’un pistolet situé sur sa table, et se retourna vers eux. Lentement, elle pointa l’arme sur chacune des quatre personnes, un léger sourire sur les lèvres… Et fit feu. Wheat poussa un hurlement de douleur quand la balle frôla son visage.
« Ne va pas te faire d’illusions, Bryan, je suis une tireuse d’élite… Et, ici, j’ai trois cibles potentielles pour que tu me dises tout ce que tu sais… »
Maria se pinça les lèvres, et releva la tête, fronçant les sourcils.
« Ne touche pas à ma fille, salope, ou je… »
La balle fusa, et Maria sentit quelque chose la transpercer. Il y eut des hurlements de rage, tandis que du sang s’écoulait de sa poitrine. Le tir avait transpercé la femme à droite, loin de son cœur, mais elle tomba sur le sol, en gémissant profondément.
« Maman !! »
White tira en l’air, comme pour leur intimer le silence, puis s’avança rapidement, et pointa son flingue sur la tête de Wheat.
« Maintenant, Bryan, tu vas me dire tout ce que tu sais, ou tu vas vite devenir orphelin ! »
Maria avait terriblement mal, se mordillant les lèvres, avec le sentiment que tout était fini… Quand une explosion retentit, provoquant une vibration dans la zone.
« Que… ?! »
Plusieurs des hommes de White se rapprochèrent de la baie vitrée, et froncèrent les sourcils en voyant qu’une portion de mur avait explosé, et que des détonations retentissaient autour de la caserne.
« Une insurrection, Gouverneur !
- Quoi ?! »
Dans le jardin, des homes se rapprochaient rapidement de l’entrée du Space Needle, et tirèrent avec des carabines et des fusils sur les miliciens autour, ces derniers venant répliquer. D’autres miliciens se rapprochèrent rapidement de la plateforme d’observation entourant le Space Needle, et où des tireurs d’élite se tenaient là, faisant feu sur les rebelles.
« C’est sûrement un coup de Wannaker ! Ce foutu chien ! »
L’espoir semblait renaître, mais Maria, elle, était blessée, et son sang commençait à se vider sur le sol, tandis que les miliciens, eux, se montraient de moins en moins prudents, plus nerveux par ce qui se passait dehors, que par la surveillance d’une famille apeurée et catastrophée…
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Les choses prenaient encore une nouvelle tournure inquiétante. Cette fois c'était meme plus que flippant puisque Maria avait pris une balle. A vrai dire, personne n'avait pensé que cela puisse se passer ainsi. Bryan avait cru bon de vouloir négocier mais encore une fois, il s 'était planté. Sauf que cette fois, c'était sa mère qui avait pris cher. Et pour la première fois il se rendait compte que ses actes avaient de lourdes conséquences physiques et concretes
« Maman »
Son cri etait aussi celui de sa soeur et de son père. D'ailleurs Mike avait retrouvé une certaine vigueur. Plein de rage, il était pret à bondir, peu importe les conséquences, quand un nouvel imprevu corsa la situation. Cette fois visiblement, c'était à leur avantage.Suivant les échos des choses se passaient et des milices prenaient d'assault le lieu. La roue tournait enfin ? Mike voulait le croire.
N'étant plus la priorité des soldats, il décida de jouer sa chance. Poussé par l'instinct de survie et l'envie de protéger sa famille, son esprit se mit à fonctionner comme jamais. Sans vraiment y penser, l'image de sa femme entrain d e se vider de son sang bien imprimé, il bondit sur un des gardes alors que dans la pièce, a vrai dire, plus personne ne se souciait d'eux. Un chaos regnait et meme un soupçon de panique.Tabassant sans jamais vraiment reflechir l'homme sous lui, il avait pris son fusil et avait ouvert le feu sur un autre qui venait vers lui. Tout se passait vite, un peu trop car meme Mike avait bien du mal à reflechir. Il agissait comem un robot, ne prenant plus la peine de peser le pour ou le contre. Seul la vue de sa femme mourante primait
« Allez tous vous faire foutre »
Plus vraiment humain, poussé par la rage, il se retourna vers ses enfants entre deux rafales et alors qu'un bref repit s'offrait à lui. Il savait qu'il ne pouvait pas sortir d'ici et il ne le voulait pas . Sa femme était mourante, il l'avait compris et il allait rester avec elle, pour le meilleure comme pour le pire. Mais ses enfants avaient encore une chance .
Dans la pièce, quelques soldats allaient revenir, on les entendait au loin, attirés par les coups de feu. Mike avait reussi à se diriger vers sa femme et il lui tenait la main silencieux,la fixant dans les yeux.Tous les deux savaient ce qui allait se passer. Pendant un moment le temps se figea et mike dit à voix haute
« Partez les enfants. »
Il ne s'était pas retourné vers eux, avait jeté une arme ramassée vers son fils et avait parlé d'une voix autoritaire. Son choix était fait, il resterait ici avec Maria. Bien entendu, la fin était connu, mais désormais sa seule priorité était d'offrir du repit à ses enfants et leur servir de bouclier.
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Ses enfants se précipitèrent vers elle. Maria saignait, et tenait sa plaie, et grogna, tout en entendant des coups de feu. Mike avait agi, avec cette rapidité et cette efficacité qu’elle avait déjà vu chez lui. Il abattit plusieurs soldats, contraignant White, surprise, à se replier, tandis que d’autres soldats se rapprochaient. Le Space Needle était un ancien restaurant à plusieurs étages, et ils étaient à l’étage supérieur. Maria se releva rapidement à l’aide de Mike, et se tourna vers ses enfants, qui étaient terrorisés. Néanmoins, une froide résolution pouvait se lire dans les yeux de Bryan.
« Je veux me battre !
- Il n’en est pas question ! Trouvez un endroit où vous cacher !
- Mais...
- VITE ! »
Bryan se tut, et Wheat, plus intelligente, l’attrapa par l’épaule, comme pour lui faire signe de la suivre. Les deux partirent donc, dévalant un escalier menant à la partie inférieure, qui avait jadis abrité des magasins, et offrait donc quelques cachettes. Maria soupira alors, et fixa son mari.
« La balle n’a atteint aucun nerf, elle est ressortie de l’autre côté... »
Le temps que les autres gardes arrivent, elle s’approcha d’un cadavre, et sortit une seringue hypodermique, la plantant près de sa blessure, afin de l’aider à se soigner, puis se fit rapidement un bandage. Elle attrapa ensuite un pistolet, et, au même moment, une porte s’ouvrit face à elle, livrant passage à deux tueurs. Mike fit feu en même temps qu’elle, chacun en abattant un.
« White est partie par là ! »
Elle courait le long de l’ancien Skyline Restaurant, et Maria et Mike coururent à ses traces. Hélas, plusieurs soldats les accueillirent, tirant avec des fusils d’assaut, explosant des fenêtres. Maria bondit sur le sol, et tira à travers une délicate paroi en bois, qui servait autrefois de paroi séparatrice entre les rangées de table. Les détonations rugirent dans l’espace clos, et une explosion retentit soudain, faisant trembler toute la structure.
*Ça a l’air de bastonner violemment en bas... Dépêchons-nous...*
Maria se redressa, et continua à tirer, atteignant un milicien à la jambe, qui fut ensuite achevé d’un tir particulièrement précis par Mike. D’autres balles la poursuivirent, et elle courut le long d’une palissade, fuyant un milicien armé d’une armure solide, et d’une mitrailleuse lourde. Les balles la poursuivaient avec l’intensité d’éclairs surpuissants, explosant tout le décor autour d’elle, et elle s’abrita dans un renfoncement, au bout du chemin.
Les derniers gardes se pressaient près de l’escalier menant à la baie d’observation (https://www.spaceneedle.com/home//img/obs-deck1.jpg), où White s’était réfugiée avec ses derniers hommes. Maria, depuis sa planque précaire, tirait régulièrement, comme pour soutenir son mari, afin d’abattre les derniers soldats de White.
*Cette fois, tu n’en réchapperas pas, salope !* fulminait mentalement Maria.
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Les choses allaient encore une fois dans tous les sens. Commençons par mike. Revigoré, il etait de nouveau en mode rambo. Il fallait le voir avec son arme entrain d'arroser tout ce qui bougeait. Il n'était pas là pour rire et il avait envoyé un message aux gens autour de lui. Il jouait sa vie et celles de ses enfants. Ni plus ni moins.
Proche de White, cette dernière avait pris la fuite et quelques gardes faisaient barrages. Ils bloquaient l'acces à l'escalier et Mike devait trouver un moyen de les faire dégager.
Il avait vu que sa femme, qui de nouveau semblait etre au top de sa forme, s'était mise à couvert et semblait elle aussi chercher une solution. Il fallait s'abriter des balles et le moindre espace de tir offert pouvait les conduire à la mort.
Heureusement, Mike avait appris à se saisir de la moindre chance qui s'offrait à lui. En l'occurence, au détour de sa folle course, il avait eu le loisir de se mettre à couvert non loin d'un corps de milicien. Toujours équipé comme jamais, il avait ramassé deux grenades. Le but était clair les balancer au pied de la cage d'escalier et voir ce que cela allait donner. Cherchant sa femme des yeux, il voulait lui faire comprendre de rester à couvert. Il n'était pas certain que c'était ce qu'il fallait faire, car tout pouvait s'effondrer et rendre White hors d'atteinte, mais d'un autre coté , c'était attendre et prendre le risque qu'on puisse de nouveau les prendre à revers. Et puis l'important était ailleurs : les enfants etaient hors d'atteinte
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Les deux ados de leur coté avançaient moins vite et plus prudemment. Bryan semblait toujours accusé le coup des derniers evenements et voulait etre avec ses parents. Mais sa soeur, plus mature, lui avait encore une fois redit l'essentiel .
« Rester avec eux les aurait gêné. Tu le sais comme moi »
Elle n'avait pas ce besoin si masculin de vouloir prouver des choses.Plus sage, plus adulte, elle regardait plutot à comment sortir de ce lieu. Car c'était cela qui primait et il fallait justifier le sacrifice de ses parents. Oh, elle savait qu'ils étaient forts et courageux, mais elle savait aussi que c'était plus que dangereux pour eux. Et qu'elle devait penser au pire sans pour autant s'y ranger
« Je connais les gens en bas »
Bryan avait parlé et retrouvé une certaine confiance. Par une fenetre, il avait aperçu quelques hommes de Wannaker mais aussi d'autres personnes. Il ne savait pas qui c'était mais l'important était d'avoir des gens qu'il connaissait face à lui. Leur porte de sortie semblait toute trouvée
« Suis moi »
bryan de nouveau prenai les commandes, avec toujours ce meme empressement. Erreur qui pourrait être fatale, car a quelques mètres de là, un milicien, de par sa lunette de tir, tenait en joue le jeune homme et n'attendait plus qu'une chose : tirer.
"bryan attends je "
Furent les derniers mots de Wheat
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« WHEAT !! »
La balle atteignit l’omoplate droite de sa sœur, qui s’effondra sur le sol. Le milicien ne sourit même pas, car il pointa immédiatement son arme vers Bryan, visant sa tête. Son doigt se posa sur la gâchette... Quand le plafond se mit à trembler. Déstabilisé, l’homme tira, mais la balle loupa Bryan de plusieurs mètres, qui s’élança vers le milicien en hurlant, et le ceintura à hauteur du ventre, le renversant. Bryan se mit à califourchon sur lui, leva ses deux poings, et les abattit comme une masse sur son crâne. L’ennemi soupira, et porta la main à sa ceinture, tâtonnant pour chercher son couteau de combat.
Finalement, dans un geste réflexe, le milicien repoussa avec son autre main Bryan, l’étalant sur le sol, puis sortit, avec son autre main, son couteau, et se rua vers Bryan, cherchant à le planter. Fort heureusement, le jeune homme roula sur le côté, évitant l’arme, et se redressa, puis envoya son pied se loger dans l’épaule du milicien. L’homme émit un grognement étouffé, et en lâcha son couteau, que Bryan s’empressa de récupérer.
Sonné, mais toujours actif, le milicien tenta alors de sortir son arme de poing, mais, alors qu’il venait de la sortir, et la pointait vers Bryan, ce dernier lui balança le couteau. Le projectile mortel fendilla l’air, et transperça le masque du soldat ennemi, se plantant dans son œil gauche. Du sang ne tarda pas à couler autour de la plaie, et, dans un gémissement rauque, l’adversaire s’effondra mollement sur le sol.
« Wheat... »
Bryan se précipita vers elle. La balle avait atteint l’omoplate droite, et la jeune femme ne bougeait plus, inerte. Bryan lui fit du bouche-à-bouche, déglutissant sur place, retenant ses larmes. Ses parents lui avaient appris à faire les gestes de premier secours, et il opta pour des massages cardiaques.
« Allez, allez, putain, réveille-toi, merde... ! »
Ses mains s’appliquèrent à remuer nerveusement sur sa poitrine, puis, dans un sursaut de lucidité, il se précipita vers le cadavre du milicien, et trouva sa propre trousse de premiers soins. Rapidement, Bryan récupéra la seringue hypodermique de ce dernier, et la planta dans le cou de la femme. Bryan l’attrapa ensuite, puis s’avança vers la sortie.
« Tiens bon, Wheat, je te laisserais pas tomber... »
L’explosion qui avait permis à Bryan de triompher de son ennemi fut provoqué par Mike. Une violente déflagration qui tua les gardes de White, faisant trembler les murs. Plusieurs vitres explosèrent, et un courant d’air froid se répandit dans la pièce. Belle construction, structure iconique de Seattle, le Space Needle n’était pas une forteresse invincible, et, avec les combats qui résonnaient en bas, Maria n’avait plus qu’à espérer que la tour ne s’effondre pas sur place. En tout cas, elle s’avança au milieu de la fumée, des jets d’eau anti-incendie fusant du plafond, ainsi qu’une épaisse fumée.
White rejoignit deux escaliers diamétralement opposés, menant à la baie d’observation, et fit signe à Mike de prendre celui opposé au sien, et le laissa agir le premier, puisqu’il n’était pas blessé. Elle-même grimpa l’escalier, et une grimace la saisit à un moment. Certes, la balle l’avait frôlé, mais ça douillait quand même.
*Pense à Bryan, pense à Wheat, tu peux pas te débiner maintenant...*
White n’avait plus personne, si ce n’est quelques hommes sur la baie, qui leur tirèrent dessus. Mike intervint le premier, et Maria profita de l’effet de surprise pour les attaquer dans le dos, abattant un milicien d’une balle dans la nuque. Un autre se retourna vers elle, et elle s’abrita rapidement derrière un renfoncement.
« TUEZ-LES !! » hurla White.
Cette dernière avait un pistolet dans une main, et un petit boîtier dans l’autre.
L’étau se resserrait autour d’elle...
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Wheat etait encore en vie pour l'instant. Elle avait besoin de soins mais elle ne se plaignait pas. Cela aurait pu être pire. Elle était bien placée pour savoir que la vie pouvait s'arreter rapidement à tout moment. Surtout quand comme elle venait de le faire, on se mettait en conditions d'y rester. Heureusement pour elle, elle avait la chance de pouvoir compter sur son frère. Agissant avec une certaine maitrise, il avait eu les bons reflexes et les bons gestes. Elle était revenue à elle, avec evidemment une douleur bien présente mais avec la ferme intention de s'accrocher à la vie
« Bordel cela fait mal »
mais le fait de pouvoir le dire valait tout le reste. D'ailleurs, alors que son frère la soutenait, elle ne pouvait s'empêcher de sourire, heureuse d'être toujours envie.
Bryan lui de son coté avait tué son premier homme. Il n'avait pas vraiment l'occasion de s'en ressentir , trop occupé à sauver sa soeur. Il était poussé par ce qui devait être l'instinct fraternel. Il se comportait en tout cas comme quelqu'un de responsable et d'aguerri.Ce qui en soi était déjà une tres bonne nouvelle pour lui. Car cela voulait dire que les enseignements de cette nuit lui était deja profitable. Et qu'il commençait à agir comme il le fallait dans ce monde si cruel. Pour eux , le bout du tunnel était proche
"tiens bon soeurette on y est presque"
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Non loin mais finalement assez distant dans les actes, le duo parental jouait son va tout. Mike avait vu son plan reussir et White n'était plus tres loin . Elle allait enfin payer le prix de ses actes. Le père de famille était plus avide que jamais de l'atteindre et de la tuer. Pur tout ce qu'elle representait et parce que cela serait synonyme d'espoir pour lui . La chance de voir le pire etre remplacé par le mieux.
Efficace et galvanisé, il avait au bout d'un peu de patience et avec l'aide de sa femme, reussit à faire tomber les derniers hommes de White. Cette dernière était acculée alors que les deux compères fonçaient vers elle. Elle était dissimulée derrière un petit muret mais bien vite, elle allait manquer de munitions. Jetant son flingue de rage, Mike constata que c'était fini et s'avança vers elle
« C'est terminé White. Vous avez perdu la partie. Votre tyrannie prend fin »
Il la menaçait. Il pouvait la tuer mais la voulait vivant de preference. Pour qu'elle puissse être jugée , condamnée, qu'elle doive rendre des comtpes. Pourtant, elle continuait de sourire et Mike n'avait pas tout de suite vu le boitier qu'elle tenait. Et quand il le vit, c'était trop tard
« Non pauvre folle »
Une explosion énorme retentit alors. Et désintégra une grosse partie du batiment. Visiblement des charges avaient été placées dans les sous sol
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Toute la structure vibra sur ses fondations, et, le long de la tour, d’épaisses fissures se formèrent, tandis que Maria s’effondra sur le sol, surprise, tout comme Mike, par l’explosion souterraine. White, déstabilisée, mais s’attendant au choc, se rétablit la première, et sortit un second pistolet situé derrière sa ceinture.
« J’ai protégé ce refuge depuis des années, vous pensez pouvoir me le voler si facilement ? »
Le Space Needle tenait toujours debout, mais Maria pouvait sentir ce dernier être sur le point de s’écrouler. En contrebas, d’autres explosions retentirent, et, maintenant qu’elle était au sommet, Maria pouvait voir que, ici et là, des volutes de fumée filaient depuis différents quartiers. La révolte avait eu l’occasion de se propager cette nuit, et touchait maintenant toute la Zone. Le règne de White était terminé, mais, visiblement, la femme avait prévu une assurance.
*Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire exploser ?*
Curieusement, Maria se doutait presque de la réponse. White pointait sur eux son arme, souriant légèrement, quand le sol trembla à nouveau. Maria voyait en effet de profondes lézardes se former sous ses mains, et tout un morceau de la baie d’observation s’effondra, emmenant White dans un hurlement de surprise. La jeune femme se replia prudemment en arrière, filant vers le restaurant en compagnie de Mike.
« Vite, il faut partir ! »
Le Space Needle disposait d’escaliers, et ce fut par là que le duo se rendit, pendant que toute la structure continuait à trembler. Maria n’avait pas vu Wheat et Bryan en chemin, et ne pouvait guère qu’espérer qu’ils aillent bien. Les deux se pressaient, manquant parfois dégringoler des marches, pendant que l’épaisse structure semblait gémir sur place. Elle vacillait progressivement, et le duo réussit à sortir... Au moment où le sommet de la tour s’écroulait, l’immense boule défonçant les fondation sen glissant sur le côté.
Maria était alors devant la sortie, et bondit en avant, avant que le Space Needle ne s’effondre sur le sol, défonçant ce dernier, et pulvérisant le parc.
...
Tout autour, c’était le chaos. Les miliciens hurlaient, affrontant les rebelles, mais, rapidement, le cadeau empoisonné de White arriva, s’abattant sur les survivants avec la force du Jugement Dernier.
Quand Maria se redressa, s’extirpant des décombres, elle grimpa le long d’un trou. Le Space Needle s’était écrasé sur le Chihuly Garden And Glass, et les explosions de White, en fragilisant le sol, avaient provoqué l’effondrement de ce dernier. Les oreilles de Maria sifflaient, émettant un bourdonnement, tandis qu’elle réussissait à s’extirper progressivement des décombres. Elle rampa sur le sol, évitant des poutrelles métalliques, apercevant, ici et là, des cadavres.
Maria avait visiblement dormi toute la journée, car le soleil commençait à coucher, et, en s’extirpant des ruines, elle vit les rues, jonchées de cadavres, et déglutit en voyant des traînées sanglantes, et des corps déchiquetés. Les miliciens et les rebelles s’étaient entretués avant que des bêtes sauvages ne les attaquent. Maria s’approcha d’un corps. Les intestins pendouillaient le long de ce dernier, s’étalant sur plusieurs mètres. Elle pensa fugacement aux bombes de White, aux monstres situés dans les égouts, et comprit que White s’était sacrifiée.
La jeune femme attrapa un pistolet, et regarda autour d’elle.
*Mike, Bryan, Wheat...*
Où qu’ils soient, elle les retrouverait, quitte à affronter une armée de monstres. Elle les entendait se rapprocher, attaquant les survivants, les éviscérant, grouillant et courant autour d’eux, en ne laissant que des morts dans leur sillon. Mais elle les retrouverait.
Elle s’en fit la promesse.
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fin du one shot :)