« Ruines d’une maison abandonnée à la périphérie de Seikusu – 06 : 00 PM »
Vêtu d’un légging taille haute en cuir de haute qualité noir, d’un gilet sans manche Jaguar et d’une belle paire de botte sans talon blanc, je rentre chez moi tranquillement après ce long moment de détente dans la première boite de nuit Japonnaise que j’ai choisie au pif. Fallait bien commencer par quelque chose pour passer de bons moments à Seikusu ! Mais faut croire que le seul et unique night-club qui me plait se trouve en pleine périphérie de la ville et sachant que je ne peux prendre un bus et encore de moto pour me ramener chez moi, je suis obligé de me taper tout le trajet du retour à pied. Y a pas à dire, c’est vraiment pénible à la fin…. Il m’arrive de temps en temps de raccourcir le délai par un bond sprint hypersonique pour limiter le chemin du retour de quelques secondes, mais il est encore trop tôt pour le faire, bien qu’il fasse déjà nuit. Je préfère effectuer cette manœuvre qu’à partir de minuit généralement. En attendant, je sors mon cellulaire de ma poche et tapoter le numéro de téléphone aux membres de ma famille nombreuse composant le vaste clan familial auquel j’appartiens. Ce n’est pas la distance qui va mettre à terme à nos relations familiales plus solides que le béton armée !
Mais alors que le claquement de mes bottes résonne dans ce quartier en apparence tranquille que je traverse comme raccourcie afin d’arriver plus rapidement dans mon loft situer à l’étage d’au-dessus de mon restaurant, un son étrange détourne mon regard du chemin pour se coller sur ma gauche, devant cette maison japonaise moderne aux murs décrépie et qui semble être à vendre au vue de la pancarte accrocher tout près de l’entrée du portail. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais cela ne ressemble pas à des ultrasons ou infrasons que j’ai l’habitude d’entendre d’un appareil électronique, pourtant je sais de quoi je parle. Non, on dirait plutôt un mélange bizarre et un poil foireux entre le vrombissement et le grésillement qui n’est pas très agréable à entendre. Sauf qu’apparemment le passant derrière moi, un homme d’affaire empoignant une malette de bureau dans son poing droit, ne semble pas prêter attention au bruit.
- Monsieur ?
- Euh…. oui mademoiselle ?
- Vous n’entendez pas comme un son désagréable venir de cette maison ?
- Non, pas vraiment, vous avez du confondre avec autre chose peut être…..
- Mouais…. Vous avez raison…..
Je mime de ne plus prêter attention à l’endroit et de reprendre route jusqu’à ce que l’individu prend la rue au fond à droite. A ce moment-là, je rebrousse chemin et me dirige devant l’entrée de l’habitat pour y plaquer mon oreille contre. Il n’y a personne, aucun bruit de respiration, mais l’étrange son lui s’y trouve toujours. Mais il y a autre chose….. sniff sniff…… je renifle une forte odeur qui me perturbe : celle du sang.
Je tourne la poignée de la porte qui n’est pas verrouillée, faisant fasse à un intérieur plongé dans le noir absolue. Je glisse une main sur les murs pour repérer un bouton permettant d’allumer la lumière. Je finis par vite en trouver une sur le côté. Les lampes s’allument faiblement et ce que je découvre sous mes yeux me fait plaquer une main choquée contre ma bouche, les yeux écarquillée d’effroi.
Du sang….. une épaisse trainée de sang carmin souille le couloir d’entrée de la maison !
Je pénètre quand même la maison tout en fermant la porte derrière moi. L’odeur sanguine n’est que plus imprégnant. Je m’accroupie devant la flaque pour y poser un doigt et palper la texture. Le sang est encore frais, cela ne fait donc pas longtemps que la ou les victimes ont été massacrées, plus précisément dans les deux heures et demie pour être exacte. Mais le plus intrigant dans cette scène ce sont ces traces de griffures et de pattes d’animal imprimées sur les murs comme le sol de la maison, en plus du plafond. En m’enfonçant plus loin je découvre des pièces saccagées, des meubles renversés, des ustensiles trainant par ci par là ainsi que traces d’affrontements féroces.
- * Bon sang, qu’est-ce qui a bien put se passer……*
C’est sorti toute seule en Portugais. Ce n’est pas possible !! Comment les voisins d’en face et d’a côtés n’ont pas appelé les flics pour qu’ils inspectent les lieux et placent des banderoles de polices à l’entrée !? Sont tous sourds dans ce quartier ou ils s’été pas la quand c’est arrivé !? Marchant à pas de loup et ne montrant aucun signe de respiration, je me déplace vers la trainée de sang sur la grosse flaque conduisant vers ce qui semble être la cave de la maison. Puis déballant les marches unes par unes, le son dérangeant n’est pas seulement plus fort : la cave est éclairée par la lumière émise par…… et bien…. Une sorte de portail ovale au fond de la pièce. Pour le coup je suis sur le cul, mais littéralement ! C’est la première fois que je vois un tel phénomène. Mille questions se posent dans mon esprit perturbé par cette anomalie. Chose sûr, la trainée s’arrête devant le portail, cela veut donc dire que la « chose » qui a embarquer le corps de ses victimes se trouve de l’autre côté. J’ignore ce qu’il y a là-bas et m’intrigue au plus haut point. Vais-je me retrouver dans l’espace ? Dans la quatrième dimension ? Je sais que je ne crains rien de par ma nature particulière….. N’empêche que dans ce cas de figure ici présent je commence à ressentir un doute. Toutefois je ne peux résister à la tentation de découvrir ce qui se trouve de l’autre côté. Tout d’abord, je plonge une main au travers de la faille dimensionnelle pour voir si je risque pas de perdre un membre, ou que celui-ci se fasse congeler ou carboniser par une énergie quelconque ou autre chose de louche.
Rien. A part une chaleur agréable, rien de dangereux. Bien, dans ce cas j’y entre ! Je passe donc au travers de la faille, me retrouvant brusquement et à ma grande surprise en plein milieu d’une lande déserte, aride, frapper de plein fouet par un soleil orangée aux contraste rouge. Ou comment passé de la nuit au jour. Je balaye les environs autour de moi, baladant mes yeux analysant les vastes pics rocheux, collines et montagnes secs. Je ne m’attendais à tout…. sauf ça. Suis-je dans une dimension parallèle ? Dans une autre planète ? Je l’ignore, mais je compte bien le découvrir. En commenaçant d’abord par explorer cette ré…….
Viiuoum !!
Merde, le portail !!! Il….. Il s’est refermée !
- FAIT CHIER !!!
C’est l’cas de l’dire ! Me voilà prisonnière a toute jamais dans ce monde dont je ne connais ni d’Adam ni d’Eve ! Je crache un juron bien gras avant de grommeler toute seule, me grattant le dessus du crane tout hésitant entre rester ici en espérant que le portail se rouvre une nouvelle fois, ou bien explorer ce monde inconnue où il est probable de je ne puisse plus jamais revoir la terre……
Un nouveau bruit me sort de ma torpeur. Au nord-Est de ma position, à environ cent mètres de distance. Est-ce la bête immonde ? Difficile de le savoir.
Shad ne semble pas apprécier la réaction de son semblable en émettant un grognement bestial avant de le rembarrer comme quoi elle n’avait aucun point en commum avec ces chasseurs d’esclaves qui, peu à peu, risque de vite devenir mes pires ennemies dans cette outremonde. On est au limite de la confrontation, mais heureusement que le chef tribal se montre sage en ordonnant à ses hommes de baisser leurs armes, ainsi que la sienne. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on est toujours les bienvenues chez eux. Pour preuve, il veut que nous quittions sa tribu dans moins de deux heures. Quel générosité.......
Alors que les guerriers du chef ainsi que les habitants regagnent leurs occupations initiales, le commentaire négatif de Shad sur les tribus de ces terres m’oblige à me tourner vers elle.
- Peut-être que cette tribu a dû vivre des antécédents désastreux avec des voyageurs perdues qui ont rendu les gens de cette tribus plus méfiantes. Je suppose que cela à commencer par la mort de l’enfant du chef. C’est triste, mais au fond il n’a pas tort. Le contraire m’aurait même étonné, après je n’y connais rien dans les mœurs de leurs peuples.
Et pour répondre à ta dernière question, Shad : Oui, ce n’est pas la première fois que je viens dans ce monde, mais bien la deuxième fois. La première, c’est par une Magicienne qui, après une apparition soudaine dans mon appartement sur terre et un échange de mots, m’a téléporté chez elle auprès de créatures dont je n’aurais jamais cru si je ne les avais pas vus de mes propres yeux. Puis d’une ville appeler Nexus. Malgré tout, je ne connais que très peu de chose sur ce monde et encore moins de la ville où je suis allé. Il y a encore trop de nouveauté chez moi.
Voilà de belles informations que je lui jette en pâtures, mais c’est bien parce que je lui fais confiance et que j’ai plus que besoin de me faire des alliés dans ce monde qui me réserve certainement pleins d’autres surprises.
Et pas des moindres.......
Au même moment, la femme aux oreilles de louves s’approche de moi et me tendre une bourse en tissu brodée contenant une poignée de pièces d’or par pur générosité pour que je puisse m’acheter quelque chose au marché local du village. C’est très sympa de sa part, sauf qu’au moment de la remercier en toute politesse pour son acte de charité je suis interrompue par le crie paniqué d’un natif local revenant au village comme s’il avait la mort au trousse. Courant pour sa vie, la tête figée dans une expression d’effroi total. Des sceaux d’eau et autres objets sont lâchés subitement par quelques personnes, avant qu’une vague de panique retentisse et que tout le monde cours dans tous les sens autour de nous. Les femmes, les enfants et les vieillards partent se réfugier dans leurs habitations tandis que les guerriers se regroupent au côté d’un chef tribal confus qui interrompt la course de l’alerteur pour lui soutirer des informations vers où il va arriver.
Qui est le dévoreur, dit-elle ? Je m’pose la même question. Mais la réponse à notre question ne tarde pas à arriver dans nos oreilles sous la forme d’un rugissement tonitruant venant du ciel, semblable à celui du T-rex de jurassik park. Regardant d’abord la tête de Shad vers le ciel, j’oriente ma tête dans la même direction qu’elle pour apercevoir une immense ombre ailé masqué partiellement le coucher du soleil et se rapprochant à grande vitesse. Non je ne rêve pas, c’est bien un Dragon qui fonce sur nous ! Une authentique créature mythologique grande comme un Antonov-225, surchargé d’écailles plaquées lisse, munis d’ailes impressionnantes et pourvue d’une gueule et d’un regard reptilien des plus dissuasifs (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=839900tlchargement1.jpg) D’ici je peux entendre le battement sans problèmes le rythme cardiaque des guerriers s’accélérer à mort. Des mots comme « Quoi, déjà !? » ou encore « Je ne comprends pas ! Le Devoreur est censé être endormie pour encore un siècle ! » Fusent dans l’air. Le chef retrousse ses lèvres et révélant ses crocs serrés à fond, au même titre que la poigne de ses mains sur la garde de son arme. Malgré son air courageux, il n’est pas sûr d’en ressortir vivant de l’affrontement. Pendant ce temps-là, le dragon plonge en diagonale, droit sur le hammeau.
Je le vois faire volteface vers ses hommes pour leurs ordonner d’emmener leurs familles loin d’ici pendant qu’il fait diversion, seul. Quelques braves voix s’oppose à cela, insistantes à vouloir mourir auprès de leurs chef, l’épée à la main. Mais ce même chef redouble de force dans sa voix en leur ordonnant de faire ce qu’il demande. En leurs questionnant sur l’utilité de leurs sacrifices s’il ne restait plus personne dans leurs tribu pour conter leurs exploits.
BROUUUUUMM !!!!!
Ça c’est moi qui, après s’être accroupie pour donner de l’élan à mon impulsion de mes pieds pour sol, fuse dans les airs. Soulevant une bourrasque d’air aux alentours qui fait souffler les tenues des guerriers, tout en formant un cratère peu profond. La distance qui me sépare du Dragon se raccourcie de manière exponentielle. Et l’impact de mon direct du droit contre sa cage thoracique lui fait creuser un trou béant qui fait les trois quarts de son torse, faisant gicler des morceaux d’écailles, mais aussi de chairs, d’organes et de sang. Un râle puissant mais court à retentit, avant que la carcasse draconienne s’écrasement lourdement au sol et fasse quelques tonneaux mémorables. Soulevant un panache de poussière occultant la vue de tout le monde.
Quand « l’écran de poussière » s’est dissipé, c’est avec des yeux chouettales que le chef et ses guerriers contemplent la carcasse de ce qui fut le Devoreur. Le chef n’en revient toujours pas de ce qu’ils ont vu à l’instant. Au même moment, ils me voient contourner sur le côté le corps inerte de la bête, époussetant ces traces d’hémoglobines et d’organes qui entaches mon T-shirt noir et mon mini short en jean que constitue ma tenue. Et c’est sans gêne que je retourne auprès de Shad pour récupérer la bourse qu’elle me tendait, sans oublier de lâcher un « merci » courtois à la fille aux cheveux bleus.
A cette instant, le chef se fraie un chemin parmi ses cinquante guerriers en les écartant manuellement pour ensuite s’approcher de nous deux. Puis soudainement il pose un genou au sol et baisse la tête. Ses guerriers l’imite.
- Je.... Je n’sais comment vous remerciez de nous avoir sauvés, moi et ma tribu. Cela fait de nombreuses générations que ce monstre tourmente mon peuple. Depuis trop longtemps......
Veillez me pardonnez pour ce que j’ai dit tout à l’heure ! Vous pouvez rester parmi nous aussi longtemps que vous voulez. Je vous autorise même à prendre ce que nous avons au marché gratuitement. Je sais que c’est peu.... mais c’est le mieux que je puisse vous offrir.
Je m’accroupie pour me mettre à son niveau, puis je pose une main amicale sur son menton pour lui demander de se relever.
- Allons, c’est rien. Relever vous, je ne suis pas une reine ! Et puis ça va, je vous pardonne. Je vous remercie également pour votre offre, mais rassurez-vous je ne suis pas exigeante. Tout ce que je veux c’est juste une carte géographique qui puisse m’aider à me situer dans ce monde.
- j’ai bien peur de ne pas avoir ce dont vous aviez besoin.... Nous n’avons pas l’habitude d’avoir ce genre de chose sur nous.....
- Okay.... alors on se contentera juste de passer la nuit parmi vous. Quand pense tu, Shad ?