Thomas Strossähn, l’esclavagiste, crut à une mauvaise blague quand il se réveilla. Il avait mal à la tête, et crut donc avoir rêvé, et souffrir de la gueule de bois, mais il sentit rapidement la corde autour de son cou, ainsi que le froid ambiant, la pelouse, le bruissement des feuilles... Et comprit qu’il ne rêvait pas. Il était toujours à poil, et tout lui revint en tête : l’étranger, l’alcool... Il lui avait proposé une fille pour engager la conversation, et le gars l’avait assommé, avant de l’attacher dans une espèce de cave.
*Foutu taré...*
Le gars ressemblait à une nana, c’était pour ça que Strossähn lui avait proposé une fille...Un genre de blague qu’un homme bourré faisait à un autre pour remettre en cause sa virilité. Et voilà qu’il se retrouvait à l’entrée de cette putain de forêt, avec un cinglé qui avait menacé de la tuer. Quelle vie de merde ! L’homme était dans son dos, et visiblement impatient. Strossähn se releva lentement, titubant à moitié, encore un peu sonné.
« Laisse-moi le temps de me repérer, okay ? Je sais même pas où on est, bordel ! »
Le type était impatient, et ce n’est pas comme si Strossähn avait le choix. Impossible de s’évader. Il était à poil, désarmé, avec une corde autour du cou. Il posa nonchalamment, presque par réflexe, une main pour cacher son sexe, et s’avança lentement, le long du sentier, sentant les graviers s’enfoncer dans ses pieds. La nuit, tout était différent, et il ne reconnaissait rien, avançant à l’aveuglette, en sentant son geôlier s’impatienter. Strossähn tremblait sur place. Le pauvre était totalement perdu. Il recherchait la clairière où lui et ses anciens coéquipiers avaient bâti leur campement, mais, tout ce à quoi il pensait, c’est qu’il avait froid aux couilles, et qu’il avait envie de pisser contre un arbre. Thomas était encore un peu trop éméché pour vraiment être en train de réaliser que sa vie était en jeu, soit à cause du taré qui l’avait pris en otage, soit, tout simplement, à cause de la dryade. Il était dans une merde noire, mais il avait une envie de plus en plus forte de pisser.
« Je crois que c’est par là... »
Il n’en avait pas la moindre foutue idée, mais il entendait du bruit. Comme une chute d’eau. Sûrement un lac... Dans sa mémoire embrumée par l’alcool et par l’envie d’urine, Strossähn pensait se rappeler d’une histoire concernant un lac. C’est ainsi que le duo arriva effectivement près d’un lac.
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Cette putain de forêt semblait désespérément vide, mais Strossähn ne s’y trompait pas.
« Elle est dans le coin, ta chérie. Va crever si tu veux, mais laisse-moi au moins pisser un coup. J’en peux plus, mec, sérieux... Et, dans le fond, j’crois qu’on est partis du mauvais pied, toi et moi. J’avais pas vraiment l’intention de t’vendre une fille, t’sais... J’en ai même pas, des nanas, rien d’autre que mes deux boules crasseuses et rouillées par le pilotage manuel. Et me voilà,à poil, en train de pisser contre un arbre. Haaa, chienne de vie ! Une vraie putain de salope, ouais ! »
Et il se laissa aller contre l’arbre, y vidant sa vessie en soupirant.