Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Discussion démarrée par: Terra Hero Team le mercredi 19 mars 2014, 01:43:02

Titre: Ain't That A Kick In The Head ? [Sarah Walker]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 19 mars 2014, 01:43:02
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La « Nouvelle Gorgone » était un rade d’Anchorage, l’une des plus grandes villes de cette zone de non-droit qu’on appelait familièrement les Badlands. Il s’agissait d’une importante zone désertique correspondant approximativement à la frontière naturelle entre Tekhos et Ashnard. On y trouvait, outre quelques bases militaires de second plan et des centres de recherches également condamnés à se recycler les projets militaires tertiaires, des bunkers abandonnés et autres bases désaffectées, stations militaires datant de l’époque où, craignant une invasion de l’Empire, les Tekhanes avaient lourdement durci cette frontière. Anchorage, qui n’était alors qu’une petite ville, avait connu une forte recrudescence de mineurs et d’ouvriers envoyés depuis les ghettos des grandes métropoles tekhanes pour construire toutes ces casernes et ces bases, sans parler des nombreuses militaires qui avaient choisi de s’installer dans la ville, participant ainsi à son expansion économique. Avec l’arrivée des Formiens, les Badlands avaient sombré dans une sorte de vaste système anarchiste qui, sur Terre, n’aurait pas été sans évoquer le Far West. L’armée avait rapatrié l’essentiel de ses troupes le long de la Fourmilière, et peinait à repeupler les anciennes casernes, ce qui avait laissé le champ libre à quantité de criminels et de forbans. On dénombrait ainsi de vastes bandes de raiders, des humains décérébrés, qui étaient des individus tellement défoncés aux narcotiques qu’ils en avaient perdu tout sang moral, devenant ainsi des pilleurs, des violeurs, des meurtriers, des esclavagistes... Bref, des salopards de la pire espèce. Cependant, outre les raiders, il fallait aussi compter avec les gros trafiquants internationaux, qui utilisaient les Badlands pour rejoindre Tekhos depuis Ashnard, et vice-versa : immigrés masculins fuyant Tekhos en se faisant exploiter par des passeurs, ou, inversement, immigrées ashnardiennes fuyant un Empire répressif pour profiter des joies de la technologie tekhane. Parallèlement, les Badlands étaient parcourus par un intense trafic de drogue, sans parler des esclaves, dont les Ashnardiens étaient toujours friands, ou, mieux encore, des armes tekhanes, que les Ashnardiens, dans leurs forts et camps de l’autre côté de la frontière, achetaient à prix d’or. En somme, les Badlands étaient un endroit de tous les dangers, où la loi se résumait à quelques bastions et à des shérifs qui, quand ils n’étaient pas abattus pour tenter vainement de faire respecter la loi, ne faisaient rien, ou se laissaient grassement corrompre. Les véritables maîtres des Badlands, c’était les barons du crime, les maîtres des cartels, ceux qui finançaient les raiders en les armant, et s’en servaient pour opprimer la population, généralement celle des adversaires. Des gens sans foi ni loi, qui auraient fait passer les cruels seigneurs ashnardiens pour des enfants de chœur. Ils vivaient dans des palaces hyper-sécurisés, et disposaient d’une véritable armée, qu’ils envoyaient capturer des femmes pour les violer.

Parmi tous ces fils de putes, il y en avait un qui s’était récemment illustré en massacrant toute une famille : Slashaan. Un baron du crime influent, qui tirait sa fortune de tous les trafics dans lesquels il était englué jusqu’au cou : drogues, armes, prostitution, esclavage... Il contrôlait une bonne partie des gangs de rues d’Anchorage, et, récemment, il avait envoyé l’un de ses lieutenants, avec une équipe, dans une ferme reculée. Slashaan utilisait les cultures des fermiers et leurs granges pour sa production de drogue, et un fermier avait voulu se rebeller. Slashaan avait eu vent d’un mouvement de révolte et de contestation paysanne. Visiblement, les pécores n’étaient pas satisfaits de sa protection, et ces bons princes estimaient qu’ils payaient trop chers leur protection. Slashaan avait envoyé son homme chez ce fermier. Il n’avait aucune preuve que l’homme était bien lié à ce mouvement, et il avait pris le premier nom sur sa liste. L’homme était un Tekhan qui avait quitté la métropole avec sa femme, afin d’espérer bénéficier d’une vie un peu plus souple, loin du sexisme tekhan ambiant. Il avait eu trois enfants avec sa femme : l’aînée, qui avait 17 ans, une jolie blonde avec des tâches de rousseur, un cadet de 12 ans, et le benjamin, qui avait 4 ans. Son affaire marchait bien, et il avait invité son frère, un rude gaillard, à cesser de travailler dans les usines, pour le rejoindre à la ferme. Ensemble, ils vendaient des fruits aux marchés, ainsi qu’à des exportateurs, qui les vendaient dans les supermarchés tekhans. Leur affaire fonctionnait plutôt bien, et, conformément aux accords avec Slashaan, l’homme avait consacré une partie non négligeable de ses cultures à la production de drogue pour le baron local, et s’acquittaient honorablement de la taxe. Mais Slashaan avait indiqué qu’il était un renégat, et, quand Slashaan disait quelque chose, il ne revenait pas sur sa parole. Ils étaient donc venus avec leurs chevaux, avec une mission simple : faire un exemple. Ils étaient venus au petit matin, et sans intention de négocier. L’oncle avait été le premier à mourir, et sans doute le plus chanceux. Il s’était levé tôt le matin, afin d’aller chercher de l’eau, et irriguer les plantations. Ils les avaient vus venir, et avait à peine eu le temps de lever la main pour se protéger des reflets du soleil, et discerner les cavaliers, que la moitié de sa tête avait été arrachée du reste de son corps. Une puissante balle perforante lâchée depuis un pistolet énorme lui avait fait sauter la cervelle, les morceaux venant maculer le mur.

Ils avaient défoncé la porte d’entrée, et avaient réuni toute la famille dans la cour. Quand le père avait tenté de s’expliquer, il s’était reçu un coup de pied. Comme leur plus petit enfant n’arrêtait pas de pleurer, le lieutenant, un homme redoutable du nom de Jim O’Leary, l’avait rapidement abattu. La mère avait poussé des hurlements hystériques, et il l’avait assommé. O’Leary savait qu’il devait faire un exemple, et il avait fait un exemple. La maison toute entière avait été brûlée, ainsi que les cultures, et il avait crucifié tous les membres de la famille, tout en faisant un bûcher autour des croix. Toute la famille, ou presque... Car il avait pris la fille, la blonde avec des tâches de rousseur. Elle lui plaisait. Il l’avait violé sous les yeux de son père, et s’était ensuite assuré qu’elle regarde ce dernier mourir, avant de l’assommer pour le compte, et de l’amener dans le manoir de Slashaan. L’un de ces tarés avait filmé toute la scène, et avait eu la bonne idée de la diffuser. Un bon vieux snuff movie à l’ancienne.

Le gouvernement avait vu rouge, et avait décrété une guerre sans merci. D’autres autres avaient cependant vu l’image, et avaient décidé d’agir.

C’est ainsi que deux femmes se tenaient dans la « Nouvelle Gorgone ». Elles savaient que ce bar sinistre appartenait à Slashaan, et qu’il se servait des caves pour abriter ses cargaisons de drogue. Nika (http://img75.xooimage.com/files/9/3/f/shadowrun-2f2217c.jpg) et Angel (http://img98.xooimage.com/files/2/4/0/cow-girl-3f22f3c.jpg) avaient reçu pour ordre, de la part d’Overlord, de supprimer Slashaan. Ce qu’elles ignoraient, c’est qu’elles n’étaient pas les seules sur le coup.

Car, au-delà des fermiers récalcitrants, il y avait une femme que Slashaan n’appréciait pas. Le cheveu sur la soupe. Une salope qui avait déjà réussi, toute seule, à détruire plusieurs de ces convois de drogues, ainsi qu’à libérer des esclaves, les refourguant à la Congrégation, une bande de putes en latex déguisées en nonnes. Il ignorait tout de cette femme, si ce n’est qu’elle était bonne, à tel point qu’il préférait l’avoir vivante, afin de pouvoir la baiser jusqu’à vider toutes ses couilles en elle, et en faire un sac à foutre, et qu’elle avait des tatouages bleus sur le corps, des espèces d’implants assez bizarres. Il avait chargé Jim O’Leary de la trouver, et O’Leary avait une piste.

Cette piste expliqua sa présence à la « Nouvelle Gorgone », en compagnie de six à sept hommes de mains. Ils ressemblaient tous à des espèces de cow boys : de longs chapeaux, une longue cape, portant ostensiblement leurs armes. Certains avaient des Colt, et d’autres des fusils à pompes. D’après ce que savait O’Leary, la femme serait là, dans le bar. Ce dernier s’étalait sur deux étages, et était plutôt populaire à Anchorage, mais eux n’hésiteraient pas à faire sauter le caisson de tout ce qui remue pour la trouver.

« Trouvez cette pute, et butez-là. »

O’Leary avait des raisons personnelles de s’investir. En voyant son visage, on pouvait voir qu’il portait un œil cybernétique. Il y a quelques semaines, il avait eu en charge la protection d’un convoi de drogue, et ce convoi avait justement été attaqué par cette femme. Il avait failli à sa responsabilité. Furieux, son chef lui avait crevé un œil en lui balançant son cigare, et l’avait prévenu que ce serait la dernière erreur qu’il accepterait de lui. Il avait bien retenu la leçon. O’Leary avait fait courir le bruit que des clandestins allaient être dans les souterrains de la « Nouvelle Gorgone », car il savait que ça attirerait cette traînée.

Parmi les clients du bar, il y avait aussi une bonne partie de truands et de salopards, des gens qui n’hésiteraient pas à soutenir O’Leary. Nika et Angel, quant à elles, restaient accoudées au comptoir. Dans le juke-box du bar, une musique défilait à travers tout l’établissement : Heartache By The Numbers (https://www.youtube.com/watch?v=fmRjgWW8yn0).