Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Les terres sauvages => Discussion démarrée par: Shad Hoshisora le samedi 21 décembre 2013, 20:03:15

Titre: Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise] (Terminé]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 21 décembre 2013, 20:03:15
L’Okami était de retour sur les routes désertiques des Contrées Sauvages. Ou du moins, elle était sur le chemin sensé la guider jusqu’à la ville capitale du Nexus.  Et dire qu’au commencement, elle était juste partie, prendre l’air un peu en dehors de la ville et de péripéties en péripéties, elle s’était éloignée de la ville pour s’engouffrer plus loin dans ces terres arides. Mais maintenant, elle comptait bien rentrer et c’était d’un pas  rapide et décidé qu’elle parcourait les nombreux kilomètres la séparant de la Forêt des Loups à la capitale.

La forêt des Loups…ce lieu avait été une bénédiction pour la Terranide, car dans ce bois, elle avait pu se soigner, se reposer et retrouver ses forces. Par ailleurs, elle avait fait une nouvelle rencontre, une chimère du nom de Linda, réticente au début à la laisser pénétrer dans son territoire, cette dernière avait fini par aider l’Okami après qu’elle eut fait ses preuves.  Par la suite, une amitié s’était formée entre les  deux femmes  et la lycane aurait pu choisir de rester au sein de la Forêt des Loups, cet endroit présentait bon nombre d’avantages, surtout celui d’être situé en pleins milieu d’une zone aride, donc par conclusion, très difficile à atteindre.

La louve avait reçu la proposition d’y rester, mais elle avait décliné l’offre. Il y’a encore quelques mois, sans doute l’aurait-elle accepté mais actuellement, elle n’aspirait qu’à une chose rentrer. Lors de son dernier achat, elle avait pu discuter avec l’homme ou plutôt le démon qui deviendrait son maître et avait promis à cet être démoniaque qu’elle ne fuirait pas et la louve tenait ses promesses. En tant que Terranide qui avait des instincts lupin, Shad pouvait se montrer également très loyale, d’où la raison pour laquelle elle tentait de rentrer, alors que tout autre Terranide en aurait profité pour s’enfuir, loin de leurs chaînes.

Un bruit, des hennissements, des paroles dites à voix haute. La jeune Okami se figea un instant, tendant l’oreille, portant instinctivement sa main à sa ceinture, ses doigts contre la garde d’une de ses gardes. Prudemment, elle s’avança, faisant le maximum pour ne pas faire le moindre bruit, ses pas effleurant le sol  comme si elle serait en train de chasser sous sa forme animale.  Bien vite, elle accéda à un point d’observation et manqua de lâcher un cri de stupeur, car la vue qui lui était offerte, lui glaçait le sang.

Une horde de chasseurs d’esclaves, tous armés jusqu’aux dents, discutaient entre eux, frappaient des Terranides fraîchement capturés  voir les violer pour la plupart. A peine ces êtres étaient-ils mis au fer que leur éducation pour devenir de simple jouet sexuelle débutait.  La prise sur sa dague se fit légèrement plus forte, une prise de frustration. Ce campement était en plein sur le chemin qui était censé l’emmener à la ville.

La lycane jugea rapidement la situation. Se jeter  en pleins dans la bataille ? Très peu pour elle. Il ne s’agissait pas cette fois que de trois hommes comme Aelfric mais de plusieurs douzaines. Oh bien sûr, elle savait se battre et pourrait se défendre, mais elle n’allait tout de même pas se jeter dans la gueule du loup. De plus, elle était persuadé que si elle clamait qu’elle tentait de rentrer chez son « maître » à Nexus, on ne la croirait pas. Pas folle non plus. Il ne lui restait plus qu’à faire un détour, pour éviter ce contingent.

« Hey regardez là-haut ! «  Clama une voix rauque, un index pointé vers la jeune lycane.

Enfin cela était la forme, dans le fond, tout ne se passa pas correctement.  Shad avait été repéré et bien vite, elle put voir que les chasseurs se mettaient en branle, montant sur leurs étalons et juments, fouets, filets et tout autre instrument de capture en main.  La charge avait été lancée et la prédatrice devenait en cet instant une proie. Reculant rapidement, faisant deux trois-pas en arrière, la lupine se mis à courir, lançant des regards par-dessus son épaule. Les clameurs, les cris des chasseurs arrivaient parfaitement à ses oreilles. Bon sang, elle aurait dû partir quand il en était encore temps.

Cependant, elle devait remercier une chose. Certes, elle était au plus bas de l’échelle sociale de par sa race, mais cette même race lui offrait bon nombre d’aptitudes supérieurs aux humaines. Si ces derniers ne seraient pas en train de chevaucher, elle les aurait déjà semés.  Une louve ça court vite, alors imaginer une femme mi humaine-mi louve.  Les muscles de ses jambes travaillaient à tout rompre, elle pouvait les sentir se chauffer, se tirer, se détendre à chaque enjambée qu’elle effectuait et son cœur, son cœur battait la chamade, expulsant dans ses muscles l’oxygène dont ils avaient besoin pour ne pas faillir.

Mais, les chevaux s’approchaient encore et toujours dangereusement. L’un d’eux arriva à la hauteur de la jeune femme  qui s’élança en avant, comme si elle plongeait vers le sol. Mais à la place que ce fut un corps qui tombait vers le sol rocailleux et sableux, ce fut quatre puissantes pattes qui y trouvèrent appuie. Ne laissant pas le temps à ses poursuivants de réagir, la bête donna un coup de croc rapide dans la patte avant gauche d’un des canassons, faisant hennir et chuter ce dernier avec son cavalier.

Sous cette forme, la vitesse de course de la louve était accrue, ses muscles roulant son pleage, elle décampait à toute vitesse, creusant l’écart entre ses poursuivants et elle-même. Au loin, sa vision lui offrit la vue d’une forêt, une bénédiction en ce moment, car elle ne serait plus à découvert. Accélérant sa course, elle se dirigea vers cette dernière, ne tenant pas compte en premier lieu de l’aspect étrange qu’elle abordait.

Elle continua à courir, un petit moment avant de se figer, en pleins milieu du sentier, haletante, reprenant son souffle, ses sens aux aguets. Mais une chose la perturba. Elle n’entendait plus les clameurs de la poursuite, ainsi ils avaient abandonnés ? Etrange…Reprenant un aspect plus humanoïde, l’Okami posa sa main sur un tronc d’un des arbres afin de reprendre encore son souffle.

« Yerk ! »

Sa main fut lentement posée, mais rapidement retirée. De la soie gluante recouvrait l’écorce de l’arbre, la louve agita vivement la main afin de se libérer de ses fils. Un frisson lui parcourait l’échine, tandis qu’elle se mit à regarder autour d’elle. Qu’importe où son regard se posait, elle pouvait voir des toiles d’araignées. Levant sa tête, elle put aussi voir la nappe de soie qui pendait au-dessus d’elle. Un deuxième frisson  la frit frissonner.

« Des bêbêtes…de vilaines bêbêtes…je n’aime pas les araignées… »

Mais elle devait avancer, faire marche arrière reviendrait à dire bonjour à ses anciens poursuivants. Prenant son courage à deux mains, elle se mit à avancer dans le sentier,  l’échine légèrement courbée comme si elle  tentait d’éviter tout contact avec l’une des toiles présentes. Oui,  l’Okami avait peur des araignées, tout le monde a bien une peur non ?

Trop occupée à regarder autours afin de ne pas rentrer malencontreusement dans une des toiles, la louve ne vit pas la légère dénivelée à quelques pas devant elle. Une petite pente soudaine qui surprit la Terranide. Une petite pente qui une fois que son pied s’était posée à son bord, fit basculer la louve en arrière et la fit glisser inlassablement vers  un endroit en contre bas…ou plutôt une toile.  L’Okami se retrouva prisonnière de ce piège de soie, dans une posture qui l’empêchait de s’en défaire, voir même qui la « ligotait » encore plus à force qu’elle tentait de s’en sortir.

Bien vite, la louve fut obligée de s’arrêter, regardant comme elle pouvait autours d’elle, craignant surtout de voir une grosse araignée débarquer. Après tout, au vue de la taille de cette nappe de soie, cela ne pouvait être l’œuvre d’une araignée d’une taille commune, petite et inoffensive. Et, en pensant à cela, sa peur reprit le dessus, une peur qui la fit trembler, faisant ainsi vibrer la toile où elle se trouvait actuellement prisonnière. Elle n’allait quand même pas finir liquéfiée et dévorée par une araignée, si ?
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 22 décembre 2013, 02:39:39
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Brahmin

Brahmin était réputé pour bien des choses, et sûrement pas pour sa gentillesse. Sa naissance faisait l’objet de multiples légendes variables, ayant toutes pour point commun de considérer qu’aucune n’avait été tendre.  Humain ou démoniaque, on disait qu’il était né sur un champ de bataille, baignant dans le sang de sa mère, ou que ses parents l’avaient abandonné, ou battu. Brahmin n’était nullement son vrai nom, mais celui qu’il avait pris, ou qu’on lui avait donné, et qu’il avait fini par adopter. C’était un individu particulièrement cruel, renfermé, isolé. Il ne s’ouvrait guère, même avec ses compagnons, ou avec les femmes qui avaient la chance de partager sa couche. Il fut jadis un guerrier redoutable, participant aux pogroms, un mercenaire n’ayant jamais rejoint une quelconque armée. La légende affirmait qu’il avait tué une Amazone, et que l’une de ses épées appartenait d’ailleurs à l’une de ses rudes guerrières. Que la légende soit vraie ou non, ceux qui s’étaient amusés à la contester devant Brahmin n’étaient plus là pour développer leurs points de vues.

Notre homme était donc le chef d’une bande de mercenaires, dont la mission était de récupérer des esclaves s’étant échappés d’un enclos, à quelques lieues d’ici. Des Terranides sauvages qui, d’après ce que les hommes de Brahmin savaient, pour en avoir torturé (et violé) plusieurs, cherchaient à se rendre vers une sorte de forêt obscure, où les esclavagistes n’osaient pas les poursuivre : la « Forêt des Toiles ». Brahmin s’était renseigné auprès des autorités locales, et le bailli en personne lui avait formellement interdit de s’en approcher, parlant de « créatures abominables » sommeillant à l’intérieur. Les esclaves pensaient y voir une sorte de Terre Promise, mais ceux qui rentraient à l’intérieur n’en ressortaient plus.

« Comment donc une rumeur sur un endroit peut-elle naître, si nul ne sort de cet endroit ? » avait relevé, sarcastique,  Romuald ‘‘Dents-de-Pie’’, le second de Brahmin.

Néanmoins, Brahmin ne tenait pas à se fâcher avec les pouvoirs publics. L’État payait bien, et les seigneurs locaux avaient toujours besoin d’experts comme lui et sa troupe lorsque les guerres privées éclataient. Magiciens, elfes renégats, Drow, guerriers, Barbares... La troupe de Brahmin était une bande hétéroclite et bien entraînée, uniquement motivée par l’or, la promesse de quelques bières, de femmes chaudes désireuses d’ouvrir leurs cuisses à de vrais hommes, et, surtout, la perspective de faire couler le sang, et de violer des nobles en assiégeant les villages des ennemis. Des gens qui ne croyaient en rien, à part la double loi du sang et de l’or.

Ils avaient capturé la plupart des esclaves en fuite, quand l’un des hommes de Romuald en avait repéré une autre, une espèce de créature qui se mit à se carapater à toute allure. Romuald avait éperonné Sang-Noir, un vigoureux cheval, un redoutable pur sang qui était un destrier de guerre. Ils auraient pu tuer la Terranide avec leurs flèches, mais ils auraient eu moins d’argent. Tout en se rapprochant de la créature, Romuald, qui avait l’impression d’être dans la peau d’un seigneur partant vigoureusement à la chasse, avait sorti une petite fiole abritant un puissant somnifère, afin de la lancer sur la femme. Sang-Noir s’ébrouait rapidement, fonçant à vive allure, et, alors que Romuald allait lancer la fiole, la créature avait mordu, assez violemment, dans la cheville de Sang-Noir. Perturbé, le cheval s’était cambré, avant de s’écrouler sur le sol, renversant Romuald.

« Tuez-là, bordel ! Tuez cette salope ! »

Les flèches avaient jailli, mais les hommes de Romuald étaient bien trop éloignés pour l’atteindre, et, impuissants, ils avaient vu cette dernière s’enfoncer dans la Forêt des Toiles. Se relevant misérablement, Romuald avait épongé son front, en serrant le poing.

« La morsure est profonde, chef... »

Romuald serra le poing. Sang-Noir était l’un des chevaux préférés de Brahmin.

Il ne risquait sans doute pas d’apprécier qu’il ne soit blessé. Il regarda cette énigmatique forêt.

Monstre ou pas monstre, cette petite pute allait payer.



L’agitation qui régnait à l’extérieur se traduisait, depuis plusieurs jours, par la venue de Terranides effrayées dans la forêt d’une femme qui, pour qu’on daigne la trouver moins effrayante que les individus vivant hors de la forêt, devaient vraiment être au bout du rouleau. Élise avait été un peu surprise, surtout quand elles venaient demander asile. La Reine de la Forêt n’aimait guère que le monde extérieur se mêle à ses affaires, mais pouvait-elle refuser le droit d’asile à des réfugiées ? Ces jeunes femmes avaient vécu des choses insoutenables, particulièrement cruels, et Élise ne se sentait pas en droit de les repousser. Elle les acceptait donc joyeusement.

En ce jour, Élise se reposait silencieusement, méditant, lorsque ses toiles vibrèrent. Il fallait voir la Forêt des Toiles comme ce qu’elle était : une immense toile d’araignée, à hauteur de toute la forêt, dont les toiles étaient toutes reliées entre elles, constituant un impénétrable réseau. S’infiltrer dans la Toile sans se faire repérer relevait de l’impossible, car le simple fait de heurter plusieurs toiles provoquait une vibration qui remontait jusqu’au nid, et, donc, jusqu’à la Reine. Elle avait des yeux et des oreilles partout, et perçut donc une nouvelle présence.

Naturellement, ce ne fut pas Élise qui rejoignit la jeune Terranide la première. Elle était tombée dans un petit piège dressé à l’extérieur de la forêt, des pièges dans lesquels tous les Terranides étaient tombés. Il était possible de les éviter, en étant très attentif, mais, en courant à brides abattues, ou en manquant de vigilance, on finissait naturellement par trébucher. Et, une fois qu’on était englué dans une toile, en sortir était très difficile. Les toiles pouvaient être particulièrement collantes. Ce fut la tisseuse de la toile qui se rapprocha la première, une énorme araignée, dont les huit pattes faisaient trembler le sol, en se rapprochant lentement, d’un pas lourd, qui se répercutait. Des cliquètements de mandibules, alors que d’autres araignées, plus petites, jaillissaient des profondeurs du trou au-dessus duquel était suspendu la jeune étrangère. Le piège était particulièrement insidieux, car, si la personne piégée arrivait à se libérer, elle tomberait dans un enfer d’araignées.

L’énorme araignée posa ses pattes sur le rebord de la toile, dans le dos de la Terranide, et s’approcha lentement, ses multiples yeux roues fixés sur l’étrangère. Toutes les araignées étaient création de la Reine, et étaient soumises à sa volonté... Autant que, en réalité, des Formiens pouvaient l’être à leur Annexien. L’araignée attendait, sagement.

« Tiens, tiens... Qu’avons-nous là ? »

La voix semblait émaner des hauteurs, depuis les arbres, et, peu à peu, dans l’obscurité, les rayons de soleil éclairèrent une silhouette féminine, qui se laissa tomber de sa branche. Elle atterrit pile au-dessus de la Terranide, plantant son regard dans le sien, des yeux rouges qui semblaient alors brûler de malice, alors que sa main, surmontée de griffes rouges, légèrement froide, et recouverte de chitine, se posa sur le cou de la femme, le pressant lentement.

« Ta vie ne tient désormais plus qu’à un fil, jeune femme. Décline ton identité, et ce que tu fais ici, si tu ne veux pas que je t’offre à mes bébés. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 22 décembre 2013, 15:50:28
(http://img11.hostingpics.net/thumbs/mini_691502blackknightbyeronzki999d2zwd6k.jpg) (http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=691502blackknightbyeronzki999d2zwd6k.jpg)
Richter.


Ce chevalier noir était l’un des plus fins tacticiens du groupe de Brahim. Sous les ordres directs de ce dernier, il pouvait se vanter d’être au même niveau que Romuald. De tout le groupe de mercenaires, ils étaient les seuls à former une équipe, un trio sanglant.  La capacité d’analyse de Richter et ses aptitudes au combat faisait de lui un adversaire redoutable. Tentez de vous retranchez dans un lieu isolé et il trouvera la faille pour vous y débusquez. Pour lui, rien ne pouvait ne pas être atteint, chaque endroit avait ses fissures où s’infiltrait, il suffisait juste de chercher.

Lorsque le petit groupe mené par Romuald partit bride abattu à la poursuite d’une fuyarde, lui, n’avait pas boguer. La raison ? Il ne voyait pas pourquoi il allait se déplacer pour un misérable insecte telel que la Terranide et d’un air consciencieux, il reposa son regard sur une carte détaillée de la région. Cette carte n’était plus vierge depuis un moment et de nombreuses indications y étaient marquées,  notamment des plans d’embuscades, la signalisation de villages de Terranides dont le lieu avait été vendu pour quelques pièces d’or.

Et Richter, réfléchissait quant au prochain lieu où ils pourraient frapper, son idée il la proposerait à Brahim et le chef n’aurait qu’à trancher.  Le meilleur des plans selon lui était de frapper les villages de sortes à ne pas éveiller les soupçons de ceux avoisinant. Telle une plaie qui frappe chaque soir une nouvelle cible. Cependant, un fait perturba sa concentration, Romuald et les quelques cavaliers revinrent, bredouille de leur chasse. Mais là n’était pas le plus gros de souci, non, l’étalon de ce dernier avait été blessé et Richter connaissait le goût de la vengeance de son frère d’arme.

Sans un mot, il enroula la carte et la remis dans une de ses besaces, s’approchant d’un pas calme vers le bras droit de Brahim. Chacun de ses mouvements étaient soulignés par un petit bruit de métal, un claquement symbolique d’une armure, le chevalier noir s’arrêta face à Romuald et comme s’il regardait vers l’horizon, déclara d’une voix forte, profonde, qui ne trahissait aucune émotion :

« Cette créature s’est enfuie dans la Forêt des Toiles ?  D’après les autochtones, nul ne ressort de cette forêt mais si le contraire se produit… nous pouvons l’accueillir..à bras ouvert »

Un sourire de malice naquit sur le visage de Richter, un sourire qui semblait se lier aux envies de vengeance de Romuald. Nul ne se jouait d’eux. Quiconque tentait une action désespérée à leurs égards se voyait connaître mille souffrance set le tacticien pouvait s’avérer très patient pour déloger une victime. La forêt des Toiles ne restait qu’à ses yeux une forêt,  un simple entrelacement d’arbres et de fougères, mais cette légende l’obligeait cependant à la prudence. Le chevalier noir devrait encore étudier toutes les informations qu’ils possédaient avant de s’en approcher.

……..

La louve pestait intérieurement. Pourquoi diable n’avait-elle pas regardé où elle mettait les pieds ? Ce n’était pas si compliqué pourtant ! Bon, sans doute était-ce lié à sa peur des araignées et donc qu’une de ces bêtes arrivent subitement par le haut et que donc, par ce fait, la Terranide était plus occupée à regarder autour d’elle, dont au-dessus d’elle que devant ses pieds ?

Quand, elle avait entamé sa chute, un juron lui avait échappé, une insulte qui résonna dans une partie de la forêt des araignées, si quelqu’un l’avait entendu, d’un côté, elle s’en foutait,  ce mot lui était sorti spontanément, sans qu’elle puisse le retenir et maintenant, elle était engluée dans une sorte de toile géante.

Tel une  drosophile prise dans un piège de soie, la louve avait en premier lieu tenté de s’en défaire, usant de sa force, tirant pour essayer de se décoller, mais chacun de ses tentatives s’était soldé par un échec et pire que tout,  ses liens de soie s’étaient resserrés sur elle.  La Terranide  ne pouvait rien faire d’autre que de rester stoïque et attendre,  immobile dans la mesure du possible car son corps entier était parcouru de tremblement.

L’une de ses craintes prenait naissance en cet instant. La créatrice de la toile faisait son apparition. Bien évidemment,  l’Okami ne pouvait la voir en entier, mais la vue de ses yeux énormes yeux noirs ne reflétant aucune émotion et de ses chélicères porteuses de deux énormes crochets, deux armes redoutables qui devaient sans doute posséder un puissant venin. A cette vue infâme pour la Terranide, elle détourna le regard, tentant de regarder à un autre endroit, ses yeux se posèrent donc naturellement en contre-bas.

Mauvaise idée. Très mauvaise même. Derrière la louve se trouvait une araignée de taille assez  conséquentes et sous elle une multitude d’araignées plus petite. Pour une personne qui en avait la phobie, elle avait l’impression de vivre en pleins cauchemars, regrettant presque d’avoir  pris la fuite. Soudain, un bruit venant de la cime attira son attention, relevant son regard, pensant voir arrivée une deuxième araignée, la surprise put se lire sur le visage de la lycane.

En réalité, elle ne s’attendait pas à voir une femme à l’aspect arachnéenne, son regard se porta automatiquement dans celui rougeoyant de la maîtresse des lieux et quand cette dernière apposa ses mains glaciales contre son visage, un frisson lui parcouru. La sensation d’être touchée par des mains froides raviva d’ignobles souvenirs chez la Terranide. Mais ses souvenirs semblaient faire basse figure en cet instant, face à sa peur, une peur qui la faisait trembler même quand le danger  d’être étranglée sur place était imminent.

Déglutissant, la louve tenta de fuir du regard  cette femme araignée, mais qu’importe où ses yeux se posaient, tout ce qu’elle pouvait voir, n’était que toile ou tisseuse. Si elle aurait pu, elle aurait crié et se serait enfuit en courant, mais là, elle ne pouvait pas, emprisonnée telle qu’elle était. Vision d’horreur.  Elle reporta cependant son regard vers la femme et parvint à articuler avec une certaine difficulté son prénom.

« Sh…Shad… »

La peur l’empêchait de dire plus, mais elle lança un regard par-dessus son épaule, semblant désigner l’entrée de la forêt à quelques centaines de mètres plus loin, espérant qu’Elise comprenne qu’elle s’était aventurée en ses terres par mégarde.  La louve aurait pu se baffer si elle le pouvait, elle qui avait connu tant d’horreur et de supplice était tétanisée face à ces araignées et  elle ne parvenait même plus à répondre à une simple question.

Son regard se fit implorant, l’angoisse pouvait facilement s’y lire. L’okami tenta d’oublier toutes les tisseurs autours d’elle, ne se focalisant que sur la maîtresse des lieux, à vrai dire, elle s’attendait à une fin rapide vu qu’elle n’avait su répondre à la requête de cette dernière.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mardi 24 décembre 2013, 02:30:19
L’arachnophobie était une phobie bien curieuse. Élise le savait très bien, car, avant de devenir ce qu’elle était, soit à l’époque où elle était une simple humaine, elle ressentait cette même peur pour les araignées. Des créatures dotées de huit pattes, qui provoquaient en elle d’inexplicables sensations : le souffle qui s’emballe, la respiration qui se précipite, le corps qui se fige, sans aucune explication cohérente... Ses parents avaient eu beau lui assurer, à l’époque, qu’une araignée était inoffensive, et qu’elle présentait l’avantage de chasser les mouches, Élise avait toujours eu du mal à les apprécier. Il avait fallu qu’elle soit sauvagement violée par le seigneur local, et laissée pour morte dans cette forêt, pour qu’elle finisse par devenir, elle-même, une araignée. Même aujourd’hui, Élise ne s’expliquait pas trop ce qui lui était arrivée, comment elle s’était transformée ainsi, et elle ne se posait plus vraiment la question. Que ce soit un cadeau divin, ou une mutation inexplicable, elle en avait pleinement tiré les conséquences... Comme on pouvait le voir. Son arachnophobie s’était muée en une passion profonde pour ces petites bêtes à pattes, qui s’avéraient être effectivement très pratiques.

C’était parce qu’elle était arachnophobe, jadis, qu’Élise livrait à chaque étranger son petit numéro, consistant à les placer dans une situation délicate, et à les surprendre, en collant son visage contre le sien. La Reine des Araignées avait bien le droit de se faire plaisir, après tout. C’était une forme d’humour, pour elle, mais aussi une manière de s’assurer qu’elle mériterait le respect dû à sa personne. Or, la peur était un très bon moyen d’imposer le respect des autres.

Cette peur, elle la lisait dans les yeux de cette belle petite Terranide. Coincée contre la toile, elle n’avait aucun moyen de s’en sortir que de bénéficier de l’assistance d’Élise. Quand bien même trancherait-elle les liens la retenant à l’aide d’une dague, qu’elle tomberait dans le trou. Ce ne serait pas forcément mieux, même si elle n’en mourrait pas. Élise n’était pas encore paranoïaque au point de tuer les invités venant dans sa forêt. Elle préférait discuter un peu, auparavant. La Terranide était terrorisée, mais elle finit néanmoins par articuler quelques sons. Ses yeux essayaient de fixer une sorte de point de repère qui ne l’effraierait pas, avant de revenir sur ceux, rouges et sournois, d’Élise. Dans l’obscurité, la belle Reine des Araignées avait de quoi effrayer les gens.

« Sh…Shad… » réussit-elle, faiblement, à articuler.

Élise fronça légèrement les sourcils. Shad ? C’était un nom simple, rapide à prononcer, dans un soupir, qui semblait tout à fait coller à une esclave en fuite. Cependant, Élise ne voyait pas son collier. Peut-être avait-elle des marques sous ses vêtements ? Ses yeux essayaient de deviner l’entrée de la forêt, et Élise savait très bien ce qui s’y trouvait : les bandits. Les tueurs. Les violeurs. Elle se redressa un peu, et fixa l’entrée de la forêt. Les araignées se mirent alors à frémir, à vibrer, ressentant la rage intense d’Élise pour les gens se trouvant dehors. Ils étaient comme lui, comme cet individu qui l’avait intimement violée, déchirée, brisée, et laissée pour morte. Élise serra les poings, espérant qu’ils commettraient l’erreur de pénétrer dans sa forêt. Au lieu de ça, les mercenaires restaient dehors, prudents, vigilants.

*Venez, lâches. Venez, pleutres, couards, je vous réserve un accueil digne de ce nom...*

La Reine vit les cavaliers s’écarter prudemment, comme s’ils avaient perçu ses pensées. Ils rôdaient de temps en temps, laissant des sentinelles, faisant des tours de garde, probablement pour récupérer les esclaves en fuite. Leur chef avait du leur interdire de pénétrer ici, mais il y avait fort à parier que, sur le long terme, ils se décideraient malgré tout à entrer, si le nombre d’esclaves en fuite continuait ainsi à monter.

Élise reporta son attention sur la jeune Shad, et se rapprocha d’elle. Elle était toujours prisonnière, toujours indécise, et Élise se dressa devant elle, estimant alors que c’était à son tour de se présenter :

« Je m’appelle Élise, jeune et petite Shad.  Je suis la Maîtresse de la Forêt, Reine des Araignées. Ici, tu es chez moi. Rien de ce qui se passe chez moi ne m’est étranger. Et je sais ce que tu viens faire ici. »

Élise marqua une courte pause, le temps de rassembler ses idées, puis elle reprit :

« Tu les fuis. Eux. Les violeurs, lâcha-t-elle, avec tout le mépris possible dans cette phrase. Ici, ils ne te pourchasseront pas. Ils sont lâches, ils n’oseront pas entrer, car ils savent le sort que je leur réserve. Aussi, après en avoir réfléchi, je décide de t’autoriser à rester dans ma forêt. »

La main d’Élise se tendit, et attrapa Shad, à hauteur de la poitrine, agrippant des plis de son vêtement. Elle tira, et, comme par enchantement, l’effet adhésif de la toile retenant Shad disparut, soulevant cette dernière, qui se retrouva ainsi sur ses deux jambes, près d’Élise.

« Mes araignées ne te feront pas de mal, Shad. Elles sont les gardiennes de cette forêt, elles sont là pour nous protéger. Elles sont mangeuses d’hommes, mais uniquement de ceux que je leur indique. D’elles, tu n’as rien à craindre. Cette forêt est un asile, un refuge. »

Elle s’écarta un peu de la femme, afin de la laisser respirer.

« Mais tu es libre de repartir, si tu le souhaites. D’ici peu, ces hommes vont s’écarter, mais ils patrouillent autour de ma forêt, sinistres vermines rôdeuses. Quel est donc ton choix ? »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 24 décembre 2013, 16:00:41
La louve avait réussi, elle avait réussi à souffler son prénom bien que difficilement, sa respiration étant toujours saccadée par cette implacable peur qu’était l’arachnophobie, une peut qui la tenaillait en cet instant des plus délicats. Cependant, elle put noter que la maitresse de la forêt semblait porter son regard vers la direction qu’elle avait-elle-même désignée auparavant, sans doute était-elle au courant pour la horde de chasseur d’esclave ?

Cette forêt semblait couper du monde, livrée à elle-même, l’Okami se demanda un instant si cette femme  savait tous ce qui se tramait dehors. Sa première pensée et réponse fut positive, bien sûr qu’elle devait le savoir, nul ne pouvait nier les fait qui se passait en dehors, même ceux qui habitaient un vaste domaine reculé. Un long silence s’était suivi quand l’une des entrées de la forêt était observée, ou du moins sa direction, un silence pensant, presque de mort.

La lycane  ressenti les quelques frémissements des araignées avoisinantes, mais c’était surtout la plus grande, la tisseuse de son piège qui capta toute son attention. L’arachnéenne claquait ses chélicères claquant soudainement entre elle, une petite goutte de venin apparaissant, comme si la créature était prête à combattre pour la femme se tenant debout face à la Terranide, comme si les araignées partageait ses émotions.

Finalement, elle se présenta, et la louve ne pipa mot, tentant de bien comprendre les informations qu’on lui fournissait. Une Reine des Araignées…décidemment Terra était vraiment pleine de surprise. Mais Shad comprenait mieux maintenant cet étrange lien qui semblait lier les araignées à cette étrange femme, elle était leur mère, leur reine. Certes, ces bêtes ne vivent que pour la plupart en solitaire mais ensembles, formant une colonie elles étaient bien effrayantes.

La présentation fut suivit par le motif de l’apparition de la Terranide au sein de la Forêt des Toiles, Elise avait vu juste, quoi que cela n’aurait pas été difficile à trouver. En guise de réponse, la louve hocha la tête d’un signe affirmatif, du moins, autant qu’elle le pouvait, les fils de soie la retenant toujours, entraves collantes et gluantes, rets desquelles elle fit libérer, d’une facilité déconcertante.

Une fois debout, la louve resta légèrement courbée sur elle-même, ses yeux se posant sur chacune des araignées. Certes on lui disait de ne pas avoir peur, mais cela était bien plus facile qu’à faire. Finalement, elle parvint à prendre une inspiration, se calmant assez pour pouvoir parler, portant son attention sur Elise plutôt que sur ses sujets.

« Je..te remercie et oui tu as raison…Je me suis engouffrée dans ta  forêt pour les fuir »

Une autre petite inspiration et elle osa jeter un coup d’œil vers l’araignée derrière elle avant de revenir à son état initial, à savoir, regarder la reine des Araignées.  Doucement, elle se mis à tendre l’oreille, cherchant à écouter des bruits alentours, des sons extérieurs à la forêt, aussi calmement qu’elle le pouvait, la louve articula :

« Ils vont tenter de rentrer cependant n’est-ce pas ? Et si je sors maintenant, ces enfoirés vont me cueillir… »

Son affirmation était signe de réponse envers Elise, par sa phrase, elle lui indiquait qu’elle devait rester, qu’elle ne pouvait actuellement partir, faute de se retrouver gentiment accueillie par une horde de brute espèce.  Doucement, son regard se posa sur le dos de sa paume droite, mais elle ne fit pas apparaitre la marque, une simple invocation et révocation rapide et tout serait finie, mais elle ne voulait pas jouer la facilité, l’Okami savait au fond d’elle qu’elle rentrerait.

« Cette forêt est un asile ? Il y’en a…d’autres ici ?  Je veux dire, d’autres en fuite ? »

Pourtant elle ne voyait personne, ou ni même une quelconque trace de présence, juste celle des araignées. Il était fort difficile de penser que des Terranides ou mêmes d’autres espèces humanoïde pouvait se trouver en ce lieu effrayant encore aux yeux de la louve.

[un peu nul sorry D :
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mercredi 25 décembre 2013, 17:28:19
Il faudrait plus qu’un petit discours pour consoler Shad de sa vision de terreur. Dans l’imagerie populaire, l’araignée était créature de mauvaise augure, et les araignées géantes étaient des créatures chasseuses d’hommes, qui faisaient des humaines leur festin, et mettaient en pièces les aventuriers osant entrer dans leur domaine. La pauvre Terranide était en train de trembler comme une feuille, ce qui, en un certain sens, était touchant. Élise était loin d’être aussi insensible et cruelle qu’on aimait à le prétendre. C’était juste qu’elle ne le montrait pas. Les seules fois où elle avait laissé parler ses sentiments avaient fini par la conduire dans les profondeurs de cette forêt, où elle avait été longuement violée et torturée, avant d’être lassée pour morte. Les araignées étaient peut-être effrayantes, mais, face à la cruauté dont les hommes étaient capables, elles n’étaient que des brindilles. La Reine sortit de ses réflexions quand la petite Terranide, qui restait près d’elle, vint lui poser une question :

« Cette forêt est un asile ? Il y’en a…d’autres ici ?  Je veux dire, d’autres en fuite ? »

Élise la regarda, et répondit assez rapidement, n’ayant rien à cacher :

« Bien sûr. »

Comment pouvait-elle l’ignorer ? Si elle venait du convoi, alors elle avait bien du remarquer qu’il y avait d’autres Terranides. La seule explication logique était qu’elle n’en faisait pas partie. Dès lors, la Reine sentit sa suspicion revenir : qu’est-ce qu’une Terranide pouvait bien faire, seule, près de la Forêt des Toiles ? Difficile de croire qu’elle était sauvage, car Shad était habillée, et éduquée. Était-elle une Terranide libre, ou une esclave ? Élise pensait même à une espionne, mais ce serait idiot. Si c’était le cas, elle n’aurait pas essayé d’éveiller sa méfiance.

« Je vais te les montrer, suis-moi. »

Élise allait y réfléchir plus attentivement, découvrir quelles étaient les affaires de cette Terranide dans cette région. La Reine s’avançait à travers les arbres, attendant que Shad la suive. Elle ne pensait pas que la Terranide s’éloignerait de plus de cinq mètres de la Reine. Tous ceux et toutes celles qu’elle avait récupéré avaient souvent eu tendance à se frotter littéralement contre elle, tant l’idée de rester seul dans cette forêt les terrorisait.

« Il y a eu une tempête il y a quelques jours, expliqua-t-elle. À proximité de la Forêt, à quelques lieus d’ici, il y a une ferme... Une ferme assez particulière, car les ouvriers sont des esclaves, et la ferme cultive aussi les esclaves. La tempête a fait rage, et a déchiré les enclos, et brisé les glyphes magiques. Les esclaves se sont enfuis, et les fermiers ont fait appel à des mercenaires pour les récupérer. Plusieurs esclaves ont été récupérés, mais d’autres se sont échappés. Figure-toi que les esclaves voient ma forêt comme un havre de paix, un asile. »

Ce pouvait paraître assez ironique. Jusqu’à quel point pouvait-on être assez désespérés pour se réfugier dans une forêt sinistre, remplie de toiles d’araignées ? Élise continuait à marcher, et, plus elle marchait, et plus la luminosité décroissait. Les araignées grouillaient autour des deux femmes, et les toiles devenaient si épaisses qu’elles en formaient comme de longs couloirs de toiles. À travers les toiles, on pouvait apercevoir l’ombre d’araignées plus ou moins grosses. Élise se rappelait encore cette Terranide qui avait failli la bousculer en voyant ça. Une neko qui avait fini dans ses bras, grelottante, craignant qu’on ne veuille la manger.

La Reine continuait à s’avancer, tout en poursuivant son récit.

« Ces terres sont administrées par un château-fort, qui est assez éloigné d’ici. Et, comme tu le sais peut-être, ou pas, ma forêt jouxte un village, où mes loyaux sujets bénéficient de ma générosité et de ma protection. Les collecteurs d’impôts ne viennent plus par là, et ce village n’apparaît plus sur aucune carte. Il comprend beaucoup de maisons en ruines et abandonnées. Bien des gens sont partis. Seuls ceux me préférant à ces violeurs et à ces hypocrites sont restés, jurant de me servir, en échange de ma protection, et de ma bénédiction. »

Si Shad était observatrice, elle aurait pu relever que l’appellation de « violeurs » était curieuse. Shad n’avait en effet invoqué aucun viol, et ce mot semblait sortir de nulle part. Il ne pouvait donc faire référence qu’à la propre situation d’Élise. La forêt était toujours aussi sombre et silencieuse. Élise continuait à marcher, puis se rapprocha d’une curieuse toile d’araignée, qui se mit alors à remuer.

« Apparences et faux-semblants, voici la force de l’araignée. Face à une menace qui lui est supérieure, l’araignée se cache. Repérée, elle ne bouge plus, semblant pendre au bout de sa toile, comme si elle était morte. Un faux-semblant. Elle ne frappe que quand elle y est forcée. Je ne peux pas dissimuler ma forêt, et ceux qui la voient la croient mortes. Ceux qui s’y aventurent la croient dangereuses, et rebroussent rapidement chemin. Et ceux qui restent peuvent constater que tout n’est qu’une question d’apparences, et que les toiles constituent le rempart le plus efficace. »

Au fur et à mesure qu’elle parlait, les toiles se déliaient, et on pouvait entendre des rires et des gloussements. Les toiles s’écartèrent alors, à gauche comme à droite, révélant une partie de la forêt qui était luxuriante, et éclairée, sans présence d’aucune toile d’araignée. Il y avait un petit lac devant elles, et plusieurs Terranides y barbotaient joyeusement, jouant entre eux. Tous étaient nus, et trempaient dans l’eau, au milieu de fleurs énormes qui, loin du contact des hommes, pouvaient s’épanouir sereinement.

« Voici mon sanctuaire, Shad. Une terre d’asile pour ceux qui viennent chercher refuge chez moi. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 25 décembre 2013, 22:34:13
Cette forêt était étrange, singulière aux yeux de la Terranide, pour elle il ne s’agissait que d’un vaste réseau de toile, une tanière de soie regroupant bon nombres d’araignées, un cauchemar à ses yeux et sans doute pour  plusieurs personnes également. Et comme on pouvait s’en doutait, sans doute aurait –elle préférée ne pas y mettre les pieds si elle avait eu vent de la véritable nature des occupants. Mais le fait qu’Elise parte d’Asile avait plus qu’éveillé la curiosité de la louve qui ne put s’empêchait de se demander comment des êtres pouvaient choisir ce lieu comme terre de refuge.

« Je vais te les montrer, suis-moi. »

Avait-elle vraiment le choix ? Son regard se porta un instant autour d’elle et un énième frisson la fit frémir légèrement. Hochant la tête d’un simple mouvement affirmatif, elle se mit à marcher auprès de la reine des araignées. En repensant à ce titre, la louve sembla quelque peu rassurée, pourquoi ? Et bien, si cette Elise contrôlait réellement les araignées, alors en restant à ses côtés, elle n’avait rien à craindre, et surtout pas de se retrouver inutilement collée à une deuxième toile, l’aspect adhésif de ces dernières ne semblaient avoir aucun effet sur la Reine.

Et en parlant de cette dernière, l’Okami restait à ses côtés,  ne s’en éloignant que très peu, observant les alentours avec une certaine crainte tout en écoutant les explications d’Elise.  Ainsi les esclaves qu’elle avait vu provenait d’une de ces fameuses fermes à esclave ? Cela expliquait bien des choses, notamment du fait que ces derniers ne se rebellaient pas contre leurs geôliers et  bourreaux, préférant subir  ceux que ces derniers leurs imposaient.  La louve se remémora le contingent qu’elle avait aperçu quelques temps plus tôt et ne put s’empêcher de penser qu’il ne pouvait s’agir que d’une part de ces fameuses fermes.

« Une ferme à esclave en gros…les enfants qui y naissent ne connaissent que la servitude, donc aucun risque de rébellion… »

L’okami serra légèrement son poing, se griffant légèrement la peau de sa paume, se blessant légèrement, une petite blessure superficielle,  rien qui ne valait la peine de s’alarmer. En réalité, Shad avait déjà ouïe de ces fameuses fermes mais n’en ayant jamais vu, elle s’était  mise à croire à force qu’il  ne s’agissait que d’une légende urbaine, qu’un serpent de mer, un ragot. Hors, il semblerait que cela était réel.

Et si tel lieu existait, certains esclaves s’y trouvant devaient aspirer à une autre vie, à se trouver un refuge et quoi de mieux qu’un lieu qui effrayait la plupart des êtres vivants ? La louve posa un instant son regard sur une toile épaisse et fit un bond en arrière, queue tendue, poils hérissés, la raison ? Oh, juste une grosse araignée rien de plus.  La louve jura un instant avant de se remettre à la hauteur d’Elise, écoutant attentivement son récit.

Finalement, leur marche  pris fin devant une toile, une toile qui semblait faire office de porte, de rempart. Le regard de la Terranide se porta un instant vers la cime des arbres, tentant de voir si elle pouvait y voir filtrer quelques rayons de soleil, mais seule l’obscurité semblait maîtresse en ces lieux. Un léger bruit lui fit reporter son attention sur la toile qui semblait…vibrer et bouger. Et comme si cette dernière n’aurait été qu’un vulgaire rideau gardant une porte, la toile se retira tout comme certaines de ses semblables semblants ouvrir la voie.

« Qu..Quoi ? »

La louve n’en croyait pas ses oreilles, de la vie, des rires heureux semblaient provenir de plus loin en avant, à la fin de ce chemin de toile et sa curiosité n’en était que plus acérée, ainsi donc Elise disait vrai ? Mais elle s’imaginait mal batifolait et rire gaiement dans des toiles d’araignées.  Enfin, elle arriva en compagnie de la Reine dans un lieu ne ressemblant  en rien  au reste de la forêt, une tache verte dans cet océan noir.

La nouvelle venue sur les lieux, observa ce dernier, un havre de paix tout comme l’avait  énoncé Elise. Pensive, la louve se mis toutefois à réfléchir, repensant à ce que lui avait dit la reine sur le trajet, portant toujours son regard sur les personnes présentes et également sur la faune de ce sanctuaire.

« Ils étaient au courant ? Ils savaient qu’un tel lieu existait ici ? Et puis….-Elle marqua un arrêt, cherchant ses mots, ne voulant pas froisser la reine arachnéenne – c’est moi ou tu as eu des soucis avec les hommes ? Plusieurs fois tu as fait mention de …violeurs alors que je n’ai rien  dit sur cela »

L’Okami espérait ne pas subir le courroux de la Reine en posant cette question, mais elle n’avait pu s’empêcher de noter qu’elle avait utilisé ce mot plusieurs fois et indirectement, la lupine avait pensé que cela n’était pas anodin, qu’il y’avait une raison là-dessous. Cependant, elle rabaissa ses oreilles, déglutissant légèrement.

« Hmm désolé si je …t’ai froissé…je ne veux pas réveillée de mauvais souvenir »

Mais ses excuses servaient-elles maintenant ? Sans doute pas, la question avait été posée, donc, il serait très fortement impossible de l’éluder à présent.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le vendredi 27 décembre 2013, 01:19:53
La surprise de Shad était compréhensible. Était-il de supposer qu’un tel lieu puisse exister dans cette forêt, quand on voyait son apparence extérieure ? Elle avait tout de ce lieu de cauchemar, ces lieux qui hantaient l’inconscient collectif des sociétés, qui revenaient vous voir dans les plus profonds de vos cauchemars : une forêt remplie de toiles d’araignées, et de créatures à huit pattes. La forêt avait une apparence sinistre et peu reluisante, semblant malade, voire même mourante. Au fur et à mesure que les hardis osaient s’aventurer, cette impression se renforçait. Élise, toutefois, pensait que, pire encore que la vision de la forêt en elle-même, la peur venait surtout de ce qu’on ne voyait pas... À savoir les cliquètements et les déplacements sourds et lourds des araignées, qui donnaient l’impression d’être totalement encerclé, sans toutefois pouvoir les apercevoir, dans l’obscurité ambiante. La première force d’Élise reposait sur cette peur, car la peur des étrangers conduisait, soit à l’inertie totale, soit à la précipitation, et accroissait sensiblement le risque de finir piégé. Et, une fois tombé dans la toile d’araignée, il n’y avait aucun autre moyen d’en sortir que de bénéficier de l’aide de la Reine, comme Shad auparavant. Dès lors, supposer qu’il puisse exister une partie de la forêt qui soit vierge relevait de la légende.

Par conséquent, Élise comprenait tout à fait la surprise de Shad. La Reine s’avança un peu. Il y avait une petite vingtaine de Terranides, ce qui était relativement peu. La ferme dont les Terranides s’étaient échappés en regroupaient des centaines, dans des conditions de vie effroyables. Parqués dans des enclos, traités comme des animaux, les Terranides perdaient toute fierté et toute dignité, rêvant de pouvoir s’évader. Comment avaient-ils bien pu entendre parler de la Forêt des Toiles ? Élise supposait que les rumeurs avaient du naître entre les esclavagistes et leurs contractants. Ils avaient du parler d’une forêt où il ne fallait plus passer, et, partant de là, les Terranides avaient du en déduire qu’il s’agissait d’un havre de paix. Cependant, ils étaient encore tous marqués, psychologiquement, ce qui se remarquait par la servilité extrême dont ils faisaient preuve à l’égard d’Élise. La Reine n’allait pas toutefois s’en plaindre : elle était la Reine, après tout.

Shad lui posa alors plusieurs questions, dont une qui hérissa ses huit pattes. Élise montra son dos à Shad, tournant légèrement la tête vers elle, tout en serrant lentement ses poings, sentant une vague de haine s’emparer d’elle, une bouffée de rage ivre, comme à chaque fois qu’elle repensait précisément à cette nuit. Shad dut probablement réaliser qu’elle s’aventurait sur un terrain dangereux, car ses oreilles s’abaissèrent, et elle présenta piteusement ses excuses :

« Hmm désolée si je …t’ai froissé…je ne veux pas réveiller de mauvais souvenirs. »

Élise se retourna lentement, et desserra les bras, puis se rapprocha. Silencieusement, sa main se releva, et alla caresser l’une des joues de Shad, glissant sur sa peau.

« Tu as le droit de poser des questions, répondit Élise, tout comme j’ai le droit de ne pas y répondre. Néanmoins, ajouta-t-elle, pour satisfaire ta curiosité, je vais te répondre. »

Ses doigts se retirèrent de la tête de Shad, et la Reine entreprit donc, après avoir ménagé une petite pause, de lui répondre :

« Les Terranides ignoraient l’existence de cette partie de la forêt... En réalité, je pense que ces pauvres ne savaient pas grand-chose sur ma forêt, juste que les esclavagistes n’oseraient pas les y poursuivre. Je crois que tout leur aurait été préférable que les enclos où ils étaient parqués. »

Élise s’avança un peu. Plusieurs Terranides trempaient dans une sorte de bassin entouré de fleurs, de lucioles, et se jetaient de l’eau à la figure. Leur présence faisait fuir les quelques biches qui vivaient dans cette partie de la forêt, et qui étaient indispensables pour permettre à Élise de manger. Elle n’allait tout de même pas manger ses propres araignées, elle n’était pas cannibale.

« Pour le reste... Disons que certains hommes m’ont beaucoup fait souffrir. Dans un sens, je devrais leur en être reconnaissante, car c’est de leur cruauté que je suis née... Mais certaines choses sont difficiles à ignorer. Ne crois pas que je hais les hommes, je hais juste le monde extérieur, son fonctionnement. Je hais la possibilité que des cinglés et des monstres peuvent être ailleurs que dans des prisons. »

La Reine secoua la tête, et passa une main sur son front, avant de lentement soupirer.

« Je te conterais l’histoire plus en détail plus tard, si elle t’intéresse. »

Élise reporta ensuite son attention sur le bassin. Elle entendit alors des bruits de pas, et vit, sur sa droite, une neko qui se rapprochait.

« Vous nous apportez une nouvelle fugitive, Maîtresse-Reine ? »

La neko qui venait de poser cette question s’appelait Linda (http://img98.xooimage.com/files/0/0/1/linda-42ef225.jpg), et était, comme les autres, issue de la ferme esclavagiste. Qu’elle appelle Élise ‘‘Maîtresse’’ était un truchement de langue inévitable chez des Terranides à qui on inculquait depuis leur plus tendre enfance les valeurs sournoises de l’esclavage.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le vendredi 27 décembre 2013, 18:24:25
Il était parfois préférable de réfléchir avant de poser des questions, mais cette fois, la louve n’avait pas pensé à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de questionner la reine arachnéenne quant au fait qu’elle mentionnait plusieurs fois le terme violeur dans ces paroles. Et bien évidemment, cela avait éveillée la curiosité de la Terranide qui n’avait pu s’empêcher de demander de plus amples explications à Elise. Bien entendu, elle remarque de suite la gêne que cela avait produit et s’était immédiatement excusée, mieux valait ne pas attirer le courroux de la maîtresse des lieux.

A vrai dire, l’Okami  s’était attendu à recevoir une belle claque en voyant la main d’Elise de levait face à elle et par réflexe se crispa légèrement pour mieux encaisser le coup, mais l’impact violent ne vient pas,  au contraire, ce fut une caresse qu’elle put sentir sur sa joue. La lycane observa incrédule l’araignée, ayant l’impression que cette douceur n’était là que pour dissimuler une certaine rage.

Ainsi, elle eut sa réponse quant à la connaissance de la forêt par les Terranides présents et une part de celle que pouvait avoir Elise envers les hommes.  Face à ses révélations, la louve abaissa légèrement la tête, serrant les poings, oh elle pouvait facilement deviner ce que la reine des araignées avait vécu, ce qu’elle avait pu endurer et par ce fait, comprendre la haine que son cœur abritait envers certains hommes.

« Je comprends ce que tu veux dire…Mais Terra n’est pas un monde rose vierge de tout danger au contraire…- elle marqua un arrêt, relevant son visage, regardant Elise – Quant à ton histoire, libre à toi de me la compter ou non… »

La louve ne voulait rien imposer, à vrai dire, elle en avait déjà entendu assez pour savoir en partie qu’Elise n’avait pas eu une vie facile et qu’elle avait sans doute dû être maltraitée, torturée et violée jusqu’à ce qu’elle ne soit plus que l’ombre d’elle-même. A cette idée, elle en eut un léger frisson, à vrai dire, la louve avait presque connu pareil châtiment, mais son attention fut portée vers la neko qui s’approcha et se mis à questionner Elise quant à la provenance de l’hybride.

« Je préfère le terme d’égarée à la place de fugitive » mentionna simplement la louve, regardant la femme chatte.

Le contraste entre les deux terranides était quelques peu frappant. L’une était habillée, tutoyer sans gêne et semblait ne pas avoir été élevée dans des fermes à esclaves au vue de son comportement tandis que l’autre n’abhorrait qu’une simple tenue d’Eve, user du vouvoiement et surtout de la marque de respect » maîtresse ». Deux mondes différent semblait silencieusement se faire face.

Mais l’attention de l’Okami fut portée par d’autres bruits de pas, une autre Terranide, une kitsune s’avança à son tour, détaillant la louve comme si elle l’inspectait, ne cachant pas sa méfiance envers cette dernière, bien qu’elle semble être recueillie également par Elise et les Terranides présents savaient que si leur reine ne tuait pas un étranger, ce dernier devait être accepté au sein du groupe. Néanmoins, une question fila, ou plutôt plusieurs questions.

« De quelle ferme viens-tu ? Pourquoi le mot « égarée » tu es comme nous !  Et comment ça se fait que tu sois…habillée es-tu ? »

La louve soupira de lassitude, allait-elle encore avoir une leçon sur le fait qu’elle avait  préférée donner sa servitude au lieu de rester libre.  D’un pas lent, elle s’approcha de la renarde qui l’avait interrogée, s’arrêtant juste en face d’elle.

« Pour te répondre, je ne viens d’aucune ferme, je ne suis pas une fuyarde comme vous et oui, je me suis bien égarée en venant ici, du moins forcée par la horde de chasseurs d’esclaves et quant à mes habits…disons que je n’aime pas être nue, est-ce donc un crime ? »

L’Okami avait caché le  fait qu’elle était une esclave et une esclave qui avait accepté sa condition, ce n’était pas la peine d’effrayer ses compères ici présents. Son regard azuré se tourna par après vers Elise, semblant dire «  Mais si tu as des questions, j’y répondrais, en privé ».  En réalité, la louve pouvait facilement deviner la vie qu’avait eu les Terranides ici présents et parler de son choix de vie devant eux ne lui semblait pas la meilleur des idées loin de là.

….

Richter réfléchissait, sortant ses cartes, analysant la situation, prenant par de tous les rapports qu’on pouvait lui apportait. La forêt semblait impénétrable, du  moins, on pouvait y pénétrer aisément et nul n’en sortait vivant. Dans ce cas, il lui fallait trouver une nouvelle approche. A la base, l’idée était d’attendre que les fuyards sortent et qu’ils soient remis en cage, mais plus le temps passait, plus cette idée ne semblait pas porter  ses fruits.

« Ils ont dû trouver une cachette où se terrer comme des rats… »Maugréa le tacticien avant de déporter son regard de la carte vers l’horizon pensif.

Sa main gantée frôla son menton recouvert lui aussi du métal de son casque, créant un léger bruit métallique lors de son léger frottement. Richter était pensif  et aucun élément extérieur ne pouvait troubler ses pensées.  Un fin sourire narquois fini par naître sur son visage dissimulé, et d’un geste vif,  le chevalier noir attrapa l’un de ses poignards et y planta la lame dans sa carte, pile au milieu de là où il avait marqué l’emplacement et les contours de la forêt des toiles.

« Je trouverais un moyen, quitte à remuer ciel et terre !  Ciel… »

Le regard  de Richter se leva, observant un instant le ciel. Voilà la solution, voilà comment ils devaient pénétrer dans cette forêt, par la voie des airs. Le tacticien maudit le fait qu’ils n’avaient pas pris de chevaucher de dragons avec eux et se dirigea vers le bras droit, celui dont sa fière monture avait été précédemment blessée lors d’une course poursuite.

« Si on ne peut attraper ces bêtes en passant par la terre, utilisions la voie des aires pour les débusquer, combien de temps pour appeler les chevaucheurs de dragons ? »

Bien qu’il puisse émettre des idées, des plans, ces derniers ne pouvaient être qu’approuvait par le commandant en personne, à savoir Brahim mais avant de passer par cet être, il devait d’abord passer par son second.  Richter fulminait intérieurement sans le montrer, sans ces deux –là, il aurait déjà donné l’ordre de quérir l’aide des dragons et de leur cavalier, surtout qu’il fallait au moins compter deux jours pour les voir arriver si l’idée était prise en compte. Nonchalamment son regard se porta vers le lointain, vers la forêt des toiles. Cela ne serait peut-être plus qu’une question de temps.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le samedi 28 décembre 2013, 03:09:07
L’arrivée de Shad ne resta pas discrète très longtemps, et elle attira rapidement l’attention des autres Terranides. Leur nudité avait des raisons très pragmatiques. Elles avaient quitté la ferme en haillons, dans des uniformes de bagnards, de prisonnières. Le simple fait de les porter leur rappelait leur ancienne existence, et elles avaient décidé de se réfugier ici, dans un sanctuaire, un endroit où elles seraient à l’abri. Elles refusaient de porter leurs anciens uniformes, que la Reine avait brûlé. Dès lors, qu’une Terranide arrive avec des vêtements, voilà qui les surprenait. La Reine s’écarta un peu, laissant une kitsune se rapprocher. Elle était plus méfiante que Linda, et trouvait suspect de voir une Terranide avec des vêtements. Les deux Terranides reniflaient Shad, ce qui, en soi, n’était pas surprenant. L’odorat des félins était extrêmement développée. Tandis que les femmes parlaient, Élise se rapprocha d’un des arbres bordant le sanctuaire, et tendit sa main. Une araignée se rapprocha, et glissa sur son doigt, remuant lentement, se posant dans la paume de sa Reine.

« Pour te répondre, je ne viens d’aucune ferme, je ne suis pas une fuyarde comme vous et oui, je me suis bien égarée en venant ici, du moins forcée par la horde de chasseurs d’esclaves et quant à mes habits…disons que je n’aime pas être nue, est-ce donc un crime ? »

La kitsune fronça lentement les sourcils devant les explications de la femme. Une autre différence entre les deux femmes était que la kitsune se déplaçait à quatre pattes... Comme Linda, en fait. Elles avaient grandi en devant marcher à quatre pattes, et, pour elles, les Terranides marchant sur leurs pattes arrières étaient un peu des espèces de traîtres, de collaborateurs. La kitsune se rapprocha encore un peu de Shad, toujours aussi suspicieuse.

« Non..., répondit-elle finalement, avant de s’asseoir sur les fesses, posant ses pattes avant sur le sol. Je te trouve juste très malchanceuse... »

Élise se rapprocha alors, laissant l’araignée remuer le long de son bras, pour se poser dans le creux de son cou, et filer entre ses seins. Elle était relativement petite, et continua à se promener. Pour l’heure, aucune des Terranides n’avait eu le courage de se baigner dans le bassin des araignées, préférant cette eau sale et crasseuse. La Reine s’approcha lentement, et, avant que quiconque ne puisse parler, elle s’exprima, aventurant sa main sur la tête de Linda, caressant tendrement ses cheveux.

« Allons-allons, Mesdames, est-ce là un accueil raisonnable ? Dois-je vous rappeler que c’est moi qui me charge de votre protection ? Pensez-vous vraiment donc que j’aurais laissé entrer cette jeune femme si elle n’était pas fiable, si elle constituait la moindre menace envers ma forêt ? »

Le ton d’Élise, qui était à la fois doux et autoritaire, amena la kitsune à baisser la tête.

« Pardon, Maîtresse... »

Élise retira sa main des cheveux de Linda, et se pencha vers la kitsune, s’abaissant près d’elle, et tendit ses mains sur ses joues, les caressent lentement.

« Je comprends ta peur... Mais nul ne peut plus t’atteindre, ici. »

La Reine se releva lentement. Dans le dos de Shad, les toiles d’araignées s’étaient refermées, continuant à rendre ce lieu inviolable. Linda se rapprocha de Shad, en essayant de se jucher sur ses pattes arrières. La kitsune s’écarta lentement, retournant dans l’eau, tout en jetant quelques regards méfiants envers Shad.

Accessoirement, bien qu’il y ait essentiellement des femmes, on pouvait également discerner quelques Terranides mâles, généralement assez imberbes.

« Désolée..., lâcha Linda. Sancha a beaucoup souffert dans la ferme d’où nous venons... Vraiment beaucoup... »

Linda secoua la tête, et sourit alors à Shad, un sourire innocent et ravi.

« En tout cas, je suis ravie d’avoir une nouvelle tête parmi nous ! J’espère que tu aimes la viande, car il y a pas mal de biches dans la forêt... »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 28 décembre 2013, 16:06:58
Encore une fois, la louve récoltait des regards méfiants à son égard, certes, elle n’avait pas dit qu’elle était esclave actuellement et cela pouvait paraître fortement improbable quant à la liberté dont elle semblait jouir, pourtant, le seul fait qu’elle se comportait différemment que les Terranides présents leurs mettaient la puce à l’oreille. 

La louve ne fit aucun geste quand les deux femmes prêts d’elles se mirent à la renifler, après tout, même si ce comportement était purement animal, elle l’utilisait également, quoi que, de manière légèrement plus discrète.  Puis, elle pencha légèrement sa tête sur le côté, comme l’aurait fait un canidé intrigué tout en observant  la Terranide qui la traitait de malchanceuse. Un sourire compatissant et rassurant vient orner son visage, tandis que la louve observait cette dernière.

« Je ne suis pas malchanceuse, ni malheureuse »

Et elle disait la vérité. Sans doute les Terranides présentes auraient-elles remarquées que l’Okami ne montrait aucun signe de peur, de désir de rester en ces lieux ou d’une complète soumission.  Shad espérait simplement qu’on ne la reprenne pas pour une espionne, une esclave dressée à amadouer les siens pour mieux les livrer à son maître. La dernière fois qu’elle avait eu ce cas, la lupine avait eu un certains mal à montrer pattes blanche à son interlocuteur, l’Okami mâle avait été des plus méfiants.

Puis la Reine refit son apparition,  le regard de la louve détecta sans souci l’araignée qui filait sur le corps d’Elise et la lycane ne put réprimer un léger frémissement, se demandant encore, comment Elise ne pouvait avoir peur de ces bêtes, quitte à les laisser courir à même sur sa peau. Enfin, elle connaissait la réponse, cette femme se faisait appeler la Reine des Araignées, rien que ce titre était déjà une indication, on ne pouvait être souveraine de quelque chose dont on avait peur.

Elise se mis donc à parler à se protéger et la louve ne put que la remercier d’un franc hochement de tête, par son intervention, elle avait mis un terme à  un échange vocal vindicatif qui commençait à se former.  Shad suivit du regard la renarde qui retournait au bassin non sans remarquer le regard méfiant que cette dernière lui lançait, un soupir s’échappa d’entre ses lèvres. Décidemment…Elle allait être rôdée à force avec cela.

« Attends… »

L’ordre avait été dit à l’attention de Linda. L’Okami avait perçu que cette dernière tentait de se mettre sur ses pattes arrière, fait qu’elle n’avait pas l’habitude d’accomplir.  Shad la  saisit donc par le bras, avant de faire passer ce dernier autour de son épaule, lui servant de support. SI cette Neko cherchait à apprendre à marcher comme des bipèdes, elle l’aiderait, elle la soutiendrait.

« Pas la peine de t’excuser, je commence à avoir l’habitude ….-Le regard se posa par la suite sur les différentes biches qui broutaient l’herbe ici et là dans ce havre de paix avant de reporter son attention sur Linda – Je suis une louve, bien sûr que j’apprécie la viande mais…. »

L’Okami porta son attention dans son dos, voyant juste les toiles qui finissaient de se refermer, la louve avait l’amère impression d’être en cage et espérait se fourvoyer. Pourtant, elle porta  son regard sur Elise, finissant la phrase qu’elle avait laissé en suspens.

« Mais j’imagine que c’est toi qui chasse avec tes sujets n’est-ce pas ? »

En réalité, l’hyrbide imaginait très mal les Terranides issues de cette ferme  chassaient. Car s’ils savaient le faire, nul doute qu’ils auraient ne put également se défendre contre leurs anciens maîtres et être plus indépendants.  Il était donc naturelle pour elle de penser que c’était Elise et ses araignées qui faisaient toute la besogne, après tout, au vue de la taille de certaine toile,  la louve devinait que certaines biches devaient finir empêtrée dans l’une d’elle, étrangement, c’était la première idée qui lui venait à l’esprit.

Le regard de la louve se porta cependant sur  l’un des cervidés et sa langue vint lécher doucement sa lèvre supérieure comme si elle pouvait déjà sentir la viande fondre sous cette dernière. Parler de chasse et de viande avait éveillé sa faim. De plus, elle avait pris ce sujet pour éluder celui de sa présence en ces lieux. A vrai dire, Shad ne comptait pas restait ici mais ne préférait pas le dévoiler à Linda, elle en parlerait à la Reine en aparté, jugeant cela préférable.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 29 décembre 2013, 03:04:52
BRAHMIN

« Excuses acceptées, Romuald. »

Brahmin portait son regard vers ses autres lieutenants, qui ne soufflèrent mot, tandis que son immense bête déchiquetait la chair de Romuald ‘‘Dents-de-Pie’’, appliquant le sort réservé aux faibles et aux lâches. Le regard de Brahmin glissa ensuite vers ses lieutenants, et il désigna Richter.

« Richter prendra sa place. »

L’immonde wyvern de Brahmin dévorait le corps de Romuald. On avait commencé par lui sceller la bouche avec du fer rouge, et on pouvait donc l’entendre gémir, alors que la bête déchiquetait ses membres, les arrachant joyeusement. Elle le maintenait en vie, car le sang était plus juteux ainsi. Les wyverns n’étaient pas, en soi, des créatures cruelles, mais celle de Brahmin était à la hauteur de la méchanceté de son maître. Brahmin était un être cruel. Il s’avança vers ses hommes. Richter venait de lui exposer son plan : appeler les chevaucheurs de dragons pour incendier la forêt. Brahmin savait que le seigneur local avait déconseillé d’attaquer la Forêt des Toiles, mais trop de Terranides s’enfuyaient ici. De plus, les agents de Brahmin, qui exploraient les auberges et les affiches publiques, avaient entendu parler de primes concernant la Forêt des Toiles. Certains avaient entendu parler de cette Élise, et la voulaient. Visiblement, une femme arachnéenne capable de produire des araignées semblait intéresser des gens particulièrement riches. Cependant, encore fallait-il la trouver.

Brahmin se rapprocha de ses lieutenants. Il était immense, mesurant plus de deux mètres. Une carte de la région était dressée sur la table.

« Les chevaucheurs de dragons mettront du temps à venir, un temps que nous ne pouvons pas nous accorder aussi facilement. »

La lourde main de Brahmin se posa sur la carte, tandis que, dans son dos, son wyvern s’attaquait au cadavre de l’homme, sa langue et ses crocs filant vers ses parties génitales. Brahmin ne le regardait même pas.

« On dit qu’il y a une route, ici... Une vieille route abandonnée... Malam l’a vu en poursuivant une furry. »

Le supérieur de Malam hocha lentement la tête. Le groupe se tenait dans le camp de Brahmin, situé à proximité du château-fort de la région. Il y avait quantité d’enclos où les hommes de Brahmin, sans ménagement, ramenaient les Terranides en fuite. On les voyait, nus, le corps en sang, le dos zébré des coups de fouet qu’ils avaient reçu, gémissant, plantant leurs griffes dans le sol, hurlant à la mort, priant pour qu’on les libère, avant d’être balancés dans des enclos. Les enclos étaient de vulgaires cages sombres, et ceux qui résistaient trop se faisaient battre au sol par de redoutables fouets et autres armes mortelles, qui lacéraient leur peau, marquaient leur dos. De cela, Brahmin n’avait cure.

Attrapant une plume, il traça une croix à l’emplacement de la route, et remonta le sentier le long de la carte, jusqu’à un point qu’il encercla.

« Dans la mesure du possible, j’aimerais éviter de recourir aux dragons, ils sont onéreux. Richter, vous accompagnerez Malam. Les autochtones parlent d’un village à l’orée de cette forêt. Rendez-vous y, et trouvez des informations sur cette forêt. Ramenez-moi cette foutue Terranide... Ma wyvern se fera une joie de lui apprendre qu’on ne blesse pas mes chevaux impunément. »

Et, comme pour justifier ce propos, au même moment, ladite wyvern arracha un morceau de peau, dans un claquement sonore particulièrement repoussant.



ÉLISE

« Mais j’imagine que c’est toi qui chasse avec tes sujets n’est-ce pas ? »

La question de Shad amena Élise à hocher la tête. Les Terranides pouvaient être de très bons chasseurs, en effet, mais ce n’était pas le cas de ceux-là, qui étaient des esclaves. Ils ne savaient pas chasser, et feraient à vrai dire de biens piètres chasseurs. La Reine des Araignées hocha donc la tête.

« Avec certains de mes sujets, oui... Mais je suis une femme autonome, Shad, une Reine doit savoir chasser elle-même... Et je pense qu’il est temps que j’aille chasser quelques proies, il semblerait que certaines de mes hôtes aient faim. »

La mort faisait partie du cycle naturel de la vie, après tout. Il n’y avait pas à s’en formaliser, ni à s’en offusquer. Élise s’avança un peu, de sa démarche élégante. Le sanctuaire de la forêt ne se résumait pas qu’à un bassin, il s’étalait en réalité sur une bonne superficie de cette dernière. Élise se retourna alors vers Shad. Elle avait senti la faim de cette dernière, très perceptible.

« Aurais-tu envie de me voir chasser ? Bien que tu aies l’air appétissante, je promets de ne pas te faire le moindre mal... Et puis, tu pourras me chevaucher, comme ça. »

Une phrase bien énigmatique. Élise s’avança un peu, ses pattes d’araignées remuant dans son dos, et s’écarta du bassin. Elle marcha à travers plusieurs arbres, se rapprochant d’une prairie. Plusieurs cervidés appétissants s’écartèrent rapidement, en faisant des petits bonds précipités. Élise continua à s’avancer, et ferma les yeux, puis se concentra silencieusement. Fermant les yeux, la Reine écarta les bras, et se concentra alors. Peu à peu, son corps se transforma. Ses bras et ses pattes s’allongèrent démesurément, jusqu’à ce que toutes heurtent le sol, et ses jambes se figèrent entre elles, avant de grossir et de pousser. Au bout de quelques minutes, la belle Élise se transforma en une araignée massive, adoptant ainsi sa forme arachnéenne (http://nsa34.casimages.com/img/2013/07/21/130721035028730180.jpg). Elle se retourna lentement, ses yeux roses fixant Shad, puis se déplaça, cherchant les proies à dévorer.

La Reine avança rapidement, se souciant peu d’être discrète. L’un des cervidés chercha à fuir, une belle biche qu’Élise prit en chasse rapidement. Elle se déplaçait vite, filant entre les arbres, et traquait la biche, l’attirant dans un endroit bien précis. Terrorisée la bête continuait à galoper, et, depuis la prairie, on pouvait entendre les bruits sourds de la Reine des Araignées, alors qu’elle pourchassait sa proie. La biche heurta alors une toile d’araignée invisible, et s’empêtra. Elle tomba sur le sol, roulant par terre, et n’eut pas le temps de réagir qu’Élise était déjà sur elle. Son dard jaillit, et frappa la biche dans le flanc. Cette dernière écarquilla brièvement les yeux, tandis qu’un poison mortel se répandit. Le poison disparaîtrait vite, mais tuerait la biche. Ce serait indolore.

Élise resta ensuite au-dessus de la biche, et l’enveloppa dans un cocon de toile, avant de reprendre forme humaine, et de revenir, d’un pas lent et calme, vers la prairie. Derrière elle, elle traînait la biche.

« Voici votre repas. »

Les Terranides se chargeraient de le faire cuir, et se dirigeaient déjà vers le cocon pour en extraire la biche, et commencer à la dépecer. Élise retourna vers Shad, et lui posa, sans détour, une question :

« Pourquoi as-tu peur des araignées ? » demanda-t-elle donc.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 29 décembre 2013, 14:50:05
La faim  de la Terranide n’était pas passé inaperçu aux yeux de la Reine des Araignées, par ailleurs sa question concernant la chasse lui avait également mis la puce à l’oreille. Bon, il fallait avouer qu’un gargouillement n’était jamais réellement discret et l’appétit de la louve était éveillé par toutes ces proies potentielles  A vrai dire, l’Okami avait pensé dans un premier temps à partir directement en chasse mais la simple pensée de se retrouver coller à une des nombreuses toiles avait calmé ses ardeurs

La louve était curieuse face à la déclaration d’Elise, certes Shad aurait pensé qu’elle utiliserait des araignées pour chasser et non qu’elle faisait cette activité par elle-même. Ainsi sa curiosité était éveillée, l’hybride voulait voir, voulait admirer la Reine arachnéenne en chasse. Mais elle ne put réprimer un léger frisson quand elle la désigna comme une proie potentielle. S’arrêtant de la suivre pendant qu’elle marchait, la louve se mis à se demander si elle ne plaisanter pas avant de tiquer sur un mot.

« Chevaucher ? »

Son questionnement ne fit pas long feu.  L’Okami put assister à la transformation d’Elise sous ses yeux, une transformation effrayante au regard de  Shad.  Elle qui craignait les araignées, voici que leur Reine prenait leur apparence et pas une petite non plus !  Cependant, elle  ne put cacher sa surprise, et une certaine forme d’admiration. Certes, la louve n’aimait pas les araignées mais l’apparence d’Elise semblait…différentes, moins poilues, moins grossière, plus stylisées aux yeux de la Terranides, sauf que cela restait une araignée.

« Je préfère rester au sol… »

Pas besoin d’être un savant pour savoir que Shad refusait de monter sur le dos de l’énorme Reine. Peut-être un autre jour mais là, elle n’y arriverait simplement pas.  La louve se mis donc à suivre l’imposante bête avant de s’arrêter quand cette dernière partie plus profondément avec sa proie au sein de la forêt des Toiles. Il n’était pas nécessaire qu’elle retombe à nouveau dans un des nombreux pièges de soie.

La louve resta donc à l’orée de la clairière, tendant l’oreille pour entendre les bruits de pas rapide d’Elise poursuivant la pauvre biche. A vrai dire, l’Okami ne pouvait pas voir la chasse de ses yeux, mais pouvait facilement deviner à quoi elle ressemblait en usant de ces autres sens. La louve eut une petite pensée pour la biche, ici, elle n’avait aucune chance, mais ainsi aller la vie.

Elise revint rapidement, la biche dans un cocon de soie, sans doute morte et de suite, les autres Terranides commencèrent à s’en occuper ne semblant pas dégoutée à toucher les fils épais de soie gluantes qui recouvraient le cervidé.  La louve observa un bref instant les Terranides s’affairant en le faire cuire avant de souffler.

« Redoutable…Je n’aimerais pas être à sa place »

L’Okami ne mentait pas, rien qu’à la simple pensée d’avoir été à la place de la biche ne lui arracha un frisson le long de l’échine. Se faire poursuivre par une araignée en pleins milieux d’une forêt garnie de toiles, voilà un cauchemar pour un arachnophobe. Et cette peur n’était pas passée inaperçue aux yeux d’Elise.  La louve se mis à réfléchir rapidement, cherchant comment formuler son explication, en réalité, elle n’avait jamais réellement réfléchis quant à la nature de sa peur des araignées.

« Je dirais…A cause de leur aspect ? Du fait qu’une morsure puisse nous tuer ? Et que certaines mordent sans raison ? »

Comme disait l’adage, on avait peur que de ce qu’on ne connait pas et la louve ne connaissait que très peu les araignées. De plus, les légendes urbaines, les récits de tout temps qu’elle avait pu entendre donnaient à cette bête une mauvaise réputation dans l’esprit commun.  L’apparence de l’araignée  n’aidait également pas  à garnir sa réputation.  Huit longues pattes, deux crochets porteurs de poisons et ces yeux…ces yeux qui pouvaient être ridiculement petits ou à la fois gros et qui vous fixaient sans ciller. Non aux yeux de la Terranide, l’araignée avait tout qu’on la laisse en paix, qu’on la délaisse.

« A vrai dire…Je crois que je ne connais pas réellement les raisons…. »

Une réponse bateau en sorte, mais la louve ne mentait pas. Les deux femmes furent cependant interrompues quand l’une des Terranides  s’approcha, tendant un morceau de viande pour Elise et Shad. L’Okami prit le sien et remercia l’Inu  attendant qu’Elise prenne une première bouchée avant de mordre à pleine dent, se régalant et reprenant des forces à l’aide de ce repas. Mais, la tension pouvait se lire sur ses mimiques animales. Sa queue fouettait l’air par à coup, comme si sa propriétaire craignait qu’Elise ne rentre plus en détail sur le sujet de ses petites protégées.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le lundi 30 décembre 2013, 03:04:35
« A vrai dire…Je crois que je ne connais pas réellement les raisons… »

Élise ne pouvait pas prétendre être surprise. L’arachnophobie, comme toute phobie, n’avait aucune réelle raison. Shad avait au moins le mérite de l’avouer. La Reine des Araignées comprenait sans doute mieux ça que ce que Shad pensait. Elle n’eut toutefois pas l’occasion d’approfondir sur la question, car une Terranide leur apporta à manger. La Reine sourit. Ces petites cuisinaient vite. Refuser aurait été impoli, et Élise attrapa le morceau de viande, et croqua dedans. Les Terranides se régalaient entre elles, dévorant le cadavre. La Reine, de son côté, pouvait sentir la nervosité dans les yeux de Shad. La Terranide semblait redouter que cette conversation se poursuive.

Pourtant, c’était là bel et bien l’intention de la Reine.

« Avant d’être ce que je suis, j’étais une humaine, Shad. Et, tout comme toi, les araignées m’effrayaient. Il n’y avait aucune raison logique à ça, et, bien que mon cas ne soit pas isolé, pour beaucoup d’autres humains, les araignées étaient perçues comme des êtres bénéfiques, des gardiennes qui protégeaient leurs maisons des nuisibles et des insectes volants. »

Tout en conservant, Élise avait recommencé à marcher, et une araignée venait, comme par magie, de surgir, glissant entre ses doigts. Elle tissa un bout de toile sur le doigt d’Élise, et s’y suspendit, tissant sa toile, avant de devenir une espèce de yo-yo, remuant de droite à gauche et de haut en bas, sous l’impulsion du doigt de la Reine. Élise était en train de jouer, tout simplement. Elle reprit ensuite ses explications :

« Des gens m’ont violé, Shad. Ils s’y sont mis à plusieurs sur moi, ils m’ont traîné dans cette forêt, et, non contents de me violer, ils m’ont battu... À mort. Je ne devais pas survivre, car ils étaient menés, vois-tu, par le seigneur de cette région. Celui-là même qui a permis la création de fermes esclavagistes dans son domaine. Cet être ne supportait pas que je puisse ne pas l’aimer. Ce n’est rien de plus qu’une histoire d’amour, un conte pour enfants qui finit mal. Ils m’ont brisé, battu, et laissé pour morte. Je serais morte si une petite araignée ne m’avait pas, par un quelconque procédé que je ne comprends pas encore, épargné. »

Elle regarda ensuite Shad, et laissa l’araignée remonter sur sa paume.

« Alors, peut-on toujours avoir peur de celles qui nous sauvent, Shad ? Une araignée ne mord jamais sans raisons. Et, crois-moi, si toi, tu as peur d’elle, alors, toi, tu les terrorises. »

Élise laissa l’araignée remonter le long de son bras, filant rapidement. La Reine observa encore un peu Shad, et croisa les bras, juste sous ses seins, les mettant un peu plus en valeur, avant de poursuivre :

« Si je te disais que tu avais une araignée pile dans ton dos, Shad ? demanda-t-elle alors subitement. En as-tu seulement déjà tenu une dans la paume de ta main, hum ? »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 30 décembre 2013, 21:17:51
Un bon morceau de viande, il n’y a que ça de vrai, encore plus quand cette dernière était parfaitement cuite à point, avec une bonne sauce. A cette pensée, la louve ne put s’empêcher de passer rapidement sa langue sur ses lèvres tandis qu’elle engloutissait un morceau de la dite viande, repensant au repas que le chef cuisiner leur confectionner dans l’immense demeure démoniaque. Ha ça pour sûr, c’était différent d’un gibier cuit seulement au feu sans aromates.

Pourtant, ce repas avait quand même un léger goût amer, non pas  à cause de la viande, mais par la faute du sujet qui venait d’être lancée. La peur des araignées dont était sujet la louve. Cette dernière avait espéré que l’arrivée du dîner mette un terme à la conversation, bien évidemment, l’espérance fut de très courte durée.  Avalant difficilement son dernier morceau de viande, elle laissa Elise reprendre  la parole.

L’Okami avait été curieuse quant au fait que la Reine mentionnait de nombreuses fois le mot «  violeur » et en avait demandé une explication et elle devait avouer qu’à l’instant, elle était servie. Quand Elise mentionna le fait qu’elle était humaine auparavant, la lycane ne put s’empêcher d’hausser un sourcil de surprise, laissant son regard se porter sur la Reine arachnéenne, l’observant. Une humaine…A bien y réfléchir, oui, elle faisait fort penser à une humaine, les pattes dans le dos en plus ainsi que la chitine qui recouvrait certaine partie de son corps.

« Mais alors co… »

Comment ? Voilà le mot qu’elle voulait dire mais n’eut le temps de prononcer, la Reine lui racontant son histoire. Une simple histoire d’amour qui avait mal tourné et dont le prétendant avait très mal tourné. Par réflexe la Louve émit un grognement sourd tout en serrant les poings, semblant partager en cet instant la haine que pouvait éprouver Elise envers cet individu et ne se gêna pas pour  marmonner, la voix emplit d’une certaine haine à l’égard de ce parfait inconnu, de ce seigneur violeur.

« J’espère que tu t’es vengée depuis le temps, ce chien ne mériterais même pas de vivre… »

Son regard se posa par la suite sur l’araignée qu’Elise utilisé tel un jouet, la faisant balancer dans tous les sens et l’Okami eut un léger mouvement de recul, préférant ne pas rentrer en contact avec la petite arachnéenne.  Ce mouvement avait sans doute été perçu par la Reine car une remarque jaillis, une remarque faisant référence à la peur mutuelle des deux espèces l’une envers l’autre. A ces mots, Shad lança un rapide regard vers les contours de l’havre de paix, en direction des toiles invincibles qu’elle ne pouvait voir en cet instant, mais qu’elle devinait, tout autours, protégeant cette clairière et ses habitants.

« Ce n’est pas…l’impression que j’ai ici en tout cas…J’ai plus l’impression d’être une proie épiée par des milliers d’yeux. »

La louve se figea par la suite, n’en croyant pas un instant ses oreilles. Elise venait-elle de lui dire qu’une araignée était  collée à son dos ?  Dans le doute,   Shad tenta un regard en arrière  par-dessus son épaule, mais ne parvint pas  à voir quoi que ce soit. Et il était hors de question d’utiliser sa main, même si Elise lui proposait indirectement le contraire. Elle ne pouvait simplement pas le faire.

Alors dans ce cas, comment vérifier si une araignée était bien présente ? En usant de sa queue pardi !  La Terranide bougea doucement son appendice caudal de sorte à le frôler contre son dos, sentant effectivement une masse sur ce dernier, retirant directement sa queue sous un coup de panique.  Mais l’araignée dans son dos ne fut pas du même avis, et grimpa sur l’extrémité blanche, se laissant pendre un instant, retenue par un fil de soie, puis de remonter rapidement. Filant le long de l’appendice jusqu’au bas du dos, se dirigeant par la suite vers l’avant,  courant le long du ventre jusqu’à s’arrêter dans le canal séparant les deux seins de la louve, l’araignée semblant fixée de ses yeux noires cette dernière, tapotant son corps de ses pédipalpes,  son abdomen velu se soulevant de temps à autre frotté par ses pattes antérieurs.

« Hem… »

Le corps de l’Okami se remis à trembler légèrement,  son regard étant  d’instinct porté vers les crochets vénéneux  de l’araignée et même si Elise semblait dire que cette dernière ne mordait pas sans raison, cette pensée ne pouvait facilement être chassée de l’esprit de la Terranide. Oh pour peu, elle aurait donné un coup à l’intruse, la faisant chuter mais parvenait cependant à se retenir, du moins pour l’instant.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 02 janvier 2014, 01:50:06
« Ce n’est pas… l’impression que j’ai ici en tout cas… J’ai plus l’impression d’être une proie épiée par des milliers d’yeux. »

Pour le coup, Élise ne pouvait pas prétendre le contraire. Les individus qui pénétraient dans la Forêt des Toiles étaient constamment espionnés, surveillés, et leur vie, pour le coup, ne tenait en effet qu’à un fil... Un étroit fil maintenu par la Reine des lieux, femme autoritaire, cruelle envers ses ennemis, mais généreuse envers ceux et celles qui la respectaient pour ce qu’elle était : une femme monstrueuse, mais une femme avant tout. Élise n’était point cruelle gratuitement. Elle n’eut pas, sur le coup, l’occasion de lui parler plus longuement de William Hamleigh. Au lieu de ça, elle esquissa un sourire en voyant Shad se roidir sur place, la Terranide ayant utilisé sa queue pour s’assurer que la Reine des Araignées ne lui mentait pas.

Le premier pouvoir d’une araignée, ce n’était pas ses multiples pattes, son dard, ses toiles, ou ses mandibules. C’était sa furtivité, sa capacité à apparaître comme inexistante, et à ne pas se faire remarquer. Elles étaient présentes partout, invisibles, silencieuses, et, si Élise l’avait voulu, cette forêt n’aurait nullement été différente de n’importe quelle autre forêt. Elle avait tout simplement voulu afficher la couleur, et, paradoxalement, c’était au milieu de cette forêt arachnéenne, où le danger était omniprésent, que les intrus ne voyaient pas les véritables menaces, et tombaient dans les véritables pièges. Shad n’avait rien remarqué, et, maintenant qu’elle savait qu’une araignée était sur elle, un réflexe psychologique allait faire que cette présence allait la démanger.

Joueuse, l’araignée grimpa sur sa queue touffue, filant rapidement pour atteindre l’estomac de la Terranide, et remonter, jusqu’à se glisser entre ses seins, avant de s’immobiliser, petite masse noire aux multiples pattes. La terreur de Shad était aisément perceptible, son esprit placé face à une peur illogique, une phobie. Shad ne comprenait pas ce qui lui arrivait, et elle raisonnait donc de manière tout à fait logique. Face à une peur incompréhensible, la peur qu’elle ressentait s’accentuait, se renforçait, car elle ne la comprenait pas. Elle n’arrivait pas clairement à comprendre ce qui l’inquiétait dans cette vision, et une sorte de cercle vicieux s’accentuait.

« Je sens ta peur, Shad... Je sens tes muscles qui se raidissent. Toute ma vie, j’ai craint que le dard d’une araignée ne me tue, me réfugiant derrière les chevaliers, les hommes de valeurs, les épées, les armures, et les boucliers. Ce sont les épées qui m’ont tué, et le dard qui m’a sauvé. La vie est parfois cruellement ironique. »

Élise rapprocha lentement sa main de la poitrine de Shad, et le bout de l’un de ses doigts caressa l’abdomen de l’araignée. Ses pattes se détendirent légèrement, et elle glissa de sa tête à son dard. Elle sentit la naissance d’un fil, d’une toile.

« L’araignée est une gardienne, répéta Élise. Tu n’es pas leur proie, tu es une femme qu’elles défendront sans relâche. Cette araignée est grimpée sur ton dos pendant que tu m’observais me transformer en araignée. Si elle avait voulu te tuer, elle l’aurait fait depuis longtemps. »

L’araignée s’immobilisa encore un peu, et se déplaça, revenant sur les doigts d’Élise, remontant le long du bras de la Reine. Elle alla se glisser sur son épaule, fila sur sa nuque, et tournoya le long de cette dernière. La Reine, dans un léger sourire amusé, s’écarta alors, et se mit à marcher.

« J’ai été vendue par mon mari... Vendue comme esclave. J’ai cru que je l’aimais, mais... Il m’a vendu du rêve. Un homme qui n’était fait que de mots, mais sans encre à l’intérieur... Me vendre comme esclave à mon seigneur n’avait été que l’acheminement de ce lent poison qu’il a distillé en moi. J’ai été humiliée, brisée, traînée dans la forêt... La haine du seigneur a déferlé sur moi, sur mon corps, sur mon âme... Pourtant, ce n’est pas le pire qu’il a pu me faire. »

Le ton de la Reine s’assombrit légèrement, alors qu’elle fermait les yeux, sentant quelque chose la brûler dans son cœur, une démangeaison désagréable. Ses poings se serrèrent, alors que sa tristesse se muait en une sorte de rage, alors qu’elle repensait à lui. Au seul homme qu’elle ait jamais vraiment aimé... Anatole. Mais, quand elle avait réalisé qu’elle l’aimait, il était alors trop tard. Bien trop tard pour faire machine arrière. Anatole était mort par sa faute, mort quand les troupes de Hamleigh avaient ravagé Pordruix, tuant la plupart des habitants.

« C’est une histoire dont on fait les contes, Shad... Mais un conte de fée ne se termine pas toujours très bien. J’aimais un homme qui n’était pas mon mari, et, pour cet amour interdit, j’ai été vendue comme esclave, et l’homme que j’aimais a été tué. Mon défunt mari est resté lâche jusqu’à la fin de son existence. Il s’est égorgé. Mais celui qui m’a fait ça, celui qui m’a tué, et qui a tué mon Anatole, celui-là respire toujours... Lui, Shad, lui, c’est le véritable monstre. Un être fait entièrement de haine. De lui, plus que tout, tu devrais avoir peur. Tu veux savoir pourquoi cette kitsune a peur de toi, pourquoi elle a peur des autres, et pourquoi la simple idée de quitter cette forêt la terrorise au plus haut point ? »

Élise se retourna vers Shad, la regardant dans les yeux, et poursuivit, sans vraiment attendre sa réponse :

« Son maître-dresseur l’a offert à cet homme, pour une seule nuit. Une seule nuit.. »

Elle observa ensuite la kitsune, qui continuait à manger du cadavre de la biche.

« Suite à cette nuit, elle ne pourra plus jamais enfanter. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 02 janvier 2014, 21:32:55
La peur, ce sentiment qu’on ne serait expliqué, ces tremblements qu’on ne peut retenir, ce cœur dont le battement s’accélèrent subitement, ces muscles tendues  prêt à exploser, prêt à permettre au corps de courir, de faire un sprint digne des plus grands coureur de 100 m …Oui la peur était vraiment une sensation étrange et pourtant essentielle. C’était la peur qui permettait de rester en vie, de savoir quand un danger nous guette, de pouvoir réagir rapidement. Sauf quand cette peur vous paralysait, vous clouant sur place.

Et cette peur n’était pas passée inaperçue aux yeux d’Elise. La louve fixait l’araignée  au creux de ses seins, n’osant pas faire le moindre mouvement, n’osant même pas la chasser du revers de la main.  L’Okami put ouïr que la Reine se rapprochait, mais n’osait lever les yeux pour le vérifier, ces derniers restant focalisé sur la bête noire à huit pattes. La voix d’Elise lui parvient, et si elle aurait pu,  Shad aurait rétorqué, en lui disant que si elle ne voyait pas qu’elle avait peur,  sans doute aurait-il  mieux fallut qu’elle  regarde mieux, car oui, sa peur était palpable et ses quelques mots arrachèrent surtout un petit sourire en coin à la Louve.

« Épée ou crochets…Les deux sont tout autant dangereux… »

Bien sûr, peut être qu’une araignée avait sauvé Elise, mais cela restait relativement très rare. L’habitude était qu’on faisait tout pour éviter ces bêtes rapides, insaisissables, discrète et pour la plupart meurtrière. La furtivité des araignées n’était plus à remettre en cause, sinon, Shad aurait dû sentir ces huit pattes qui parcouraient son dos, elle aurait dû sentir le danger qui planait sur elle, tell une épée de Damoclès, pouvant frapper à tout moment. Oui, comme Elise semblait si bien le dire, l’araignée aurait pu la tuer à tout moment, hors elle ne l’avait pas fait.

« Tu le savais n’est-ce pas ? Tu le savais qu’elle était dans mon dos depuis le début ? »

Un soupir de soulagement fut lâché tandis que l’araignée quittait le corps de la Terranide pour se rentre sur celui de la Reine. Certes, ces bêtes étaient les gardiennes de la forêt, mais Shad ne se voyait pas encore prête à faire mumuse avec elle tout comme semblait le faire si facilement la reine arachnéenne.  Puis, voyant cette dernière s’écarter et se mettre en marche, la lupine se mis à la suivre, entendant le début d’un long récit.

Une histoire dont personne n’aimerait être le héros, un conte se terminant mal. La louve devait bien avouer, qu’elle n’aurait pas aimé être à la place d’Elise et par preuve de respect, ne lui coupait aucunement la  parole, la laissant revenir sur des faits du passé. Mais des faits qui rongeaient la Reine, qui faisait naître en elle une haine que Shad pouvait ressentir. En cet instant, elle n’aurait pas aimé être ce seigneur, au risque de se voir affliger le courroux d’Elise.

« Les hommes semblent être tous les mêmes à notre égard qu’on soit humaine ou Terranide ou…autres à ce qu’on dirait. Que tu hais ce seigneur au point de vouloir sa mort, je te comprends, j’ai moi-même des envies de vengeances sur des êtres rencontrés par le passé…Mais la vengeance est un plat qui se mange froid non ? Et je pense qu’un jour, il terminera dans ta toile… Mais je te remercie pour ton conseil, après tout, je n’ai pas trop envie d’aller  faire un tour au sein de son domaine, surtout après ce que tu m’as raconté…»

Son regard se tourna par la suite vers la Terranide renarde tandis qu’au même instant ses oreilles se rabaissaient. Voilà donc la raison de son comportement ? Cela était logique, rationnel. La louve s’était arrêtée de marcher un instant, observant le coin d’eau où jouaient quelques Terranides avant de reprendre sa marche, au côté d’Elise.

« Je comprends mieux maintenant…Mais qu’elle se rassure, je ne compte pas lui causer du tort…Mais je n’aimerais pas aussi qu’elle me juge sur mon choix de vie…Ni toi d’ailleurs.. »

……………..

Richter avancé avec deux de ses hommes ainsi qu’avec Malam, après tout, il s’agissait de ce soldat qui avait vu ce fameux village, aux yeux du tacticien, il était donc l’homme le plus à mène de les guider. Ainsi, n’étant que quatre, le groupe n’attirait que très peu les regards. Par ailleurs, les soldats ainsi que Richter lui-même avait jeté un sort d’illusion sur leurs armures et armes, les faisant passer pour de simples habits commun de la région, rien qui pourrait alarmer en somme.

Le petit groupe pénétra le village des Toiles, une once de surprise passa dans les yeux de Richter mais cette dernière ne fut point visible sur son visage impassible, dénudé de toute émotion. Certes, la vue de ces maisons entourées de toiles d’araignées pouvaient en rebuter plus d’un, mais pas Richter, pour lui, cela n’avait rien d’alarmant, rien qui leur obliger à faire demi-tour

« Si ces putes pensent que des toiles vont nous arrêtez… » Marmonna-t-il pour lui-même avant de désigner une bâtisse semblant faire lieu d’échoppe et de dire cette fois à haute-voix «  Allons-nous rafraîchir là-bas les gars ! »

Par ces mots, il voulait bien entendre sous-entendre de récolter diverses informations et quoi de mieux qu’une taverne pour avoir droit au ragot de tout genre ? Le groupe pénétra dans la dite auberge et commanda de l’alcool, s’assoyant à une table. Mieux valait ne pas poser directement les questions, attendre, ou les poser indirectement, chose que Richter fit, tout en regardant Malam.

« Bon sang, t’as vu toutes ces toiles ? T’as une idée de quoi ça vient toi ? »

Accent régional poussé de rigueur. Mieux ne valait pas éveiller les soupçons avec un accent étranger à la région, cette dernière particulièrement. La chope de bière servit, le chevalier noir en but de grandes gorgées, qu’il aurait pu recracher au visage de la serveuse si ce n’était pas une mission d’infiltration. Infecte. Ce mot  pendait aux lèvres du tacticien, désirant de sortir mais pourtant, il se retenait. Après tout, rien ne l’empêcherait de faire une descendre plus tard dans ce village et lui faire payer à cette pute.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le samedi 04 janvier 2014, 01:41:41
ÉLISE

« Je comprends mieux maintenant… Mais qu’elle se rassure, je ne compte pas lui causer du tort…Mais je n’aimerais pas aussi qu’elle me juge sur mon choix de vie… Ni toi d’ailleurs.. »

Cette remarque amena Élise à tourner sa tête vers la Terranide. Son « choix de vie » ? Cette remarque, candide et pleine d’innocence, amena sur les belles lèvres de la Reine un sourire légèrement ironique.    Le fait qu’elle pense ce qu’elle disait ne fait que rendre cette jeune Terranide encore plus naïve. Tout en marchant encore un peu, Élise s’arrêta près d’un rocher. Croisant les bras, elle regarda Shad de biais, et lui répondit alors :

« Ton choix de vie ? Être une esclave ? »

La question n’appelait pas vraiment à une réponse. Elle était de l’ordre de la rhétorique. La Reine reprit en effet assez rapidement, comme pour éluder cette conversation, en donnant son point de vue :

« Si tu as choisi d’être une esclave, alors c’est que tu n’en es pas une. »

Après tout, la caractéristique première de l’esclave était un asservissement qui n’était pas volontaire. On ne choisissait pas de devenir un esclave. Si Shad avait accepté d’être sous la domination de quelqu’un, c’était son droit, mais ça n’en faisait pas une esclave, soit une créature qui était prête à subir tout. Si tel était le cas, elle n’aurait pas fui devant les chasseurs d’esclaves pour prendre refuge dans sa forêt.

Ceci étant dit, Shad faisait bien de n’en parler qu’à Élise. La Reine des Araignées savait faire preuve de discrétion sur les secrets qu’on lui communiquait. Les autres Terranides verraient en elle une espèce de collabo’, si elle se mettait à vanter les mérites de l’esclavage. Toute la colère des Terranides, mêlée à leur terreur à l’idée d’être récupérée, risquait fort de dégénérer en un lynchage collectif, une chose à laquelle Élise préférait éviter. C’est ce qui l’amena donc à s’adresser à Shad, pour éclaircir son avis :

« Et, si j’étais toi, j’éviterais de le dire aux autres. »

Les autres avaient désossé la biche. Certains s’étaient roulés en boule dans l’herbe pour dormir, d’autres retournaient grassement s’étaler dans l’eau, avant d’aller également se coucher. À force de les accueillir, la Reine des Araignées avait compris une chose simple : les Terranides avaient besoin de dormir beaucoup.



MÉDONÉE

(http://img97.xooimage.com/files/a/f/8/head-4315eaa.jpg) (http://nsa34.casimages.com/img/2014/01/03/14010311220797648.jpg)

Médonée était connue au Village des Toiles, anciennement dénommé Pordruix, pour être l’une des Dames de la Reine. Ayant offert sa virginité à la Reine des Araignées il y a maintenant plusieurs années, Médonée était connue pour n’avoir jamais eu peur, de toute sa vie, des araignées. Petite, elle en élevait même plusieurs dans sa chambre, les araignées chassant les mouches et les autres nuisibles qui venaient l’embêter pendant qu’elle dormait. La famille de Médonée avait émigré à Pordruix il y a des années, et Médonée conservait ce teint de peau propre à sa civilisation natale. La transformation de Pordruix en Village des Toiles, après le pogrom mené par les pillards de William Hamleigh, n’avait pas amené Médonée à changer de profession. Elle était serveuse avant, et elle était restée serveuse à l’auberge. Pour autant, malgré ce statut, les habitants savaient que Médonée était une femme d’importance.

Sa vie avait justement changé durant cette mise à sac. La jeune vierge avait manqué être violée par des bandits, avant qu’Élise ne la sauve, ses pattes d’araignée transperçant les bandits qui l’avaient acculé dans l’auberge en feu. Avec l’aide d’Élise, les habitants avaient reconstruit leurs bâtiments, ses araignées repoussant les percées ennemies menées par les forces d’Hamleigh. Pendant des mois, les cadavres des soldats avaient été exposés, pendant au bout de longues toiles, aux proches arbres, afin de dissuader les soldats. Il n’en restait maintenant plus que des cendres dispersées au vent, et des armures et des armes entreposées dans l’armurerie du Village, dans l’ancienne demeure du bailli. Médonée avait donc une reconnaissance éternelle envers Élise.

Pire que ça, elle était même amoureuse de la Reine, qui lui avait sauvé la vie. Offrir sa virginité à cette redoutable femme avait été la plus belle des choses.

On reconnaissait aisément la maison de Médonée dans le village, car elle abritait plusieurs araignées, et elle-même avait souvent une araignée sur son corps. Là où certains portaient des trèfles à quatre feuilles, elle, elle portait son propre signe de bénédiction : une araignée offerte par Élise. De manière générale, le Village des Toiles était coupé du monde, et les étrangers n’étaient pas les bienvenues. On faisait tout pour les décourager. La route menant au Village des Toiles avait été abandonnée, et les panneaux de signalisation enlevés. Plus rien n’indiquait ce village, et les étrangers ne s’y perdaient pas.

Ainsi, quand les quatre hommes entrèrent dans l’auberge, l’aubergiste les regarda en fronçant les sourcils. Il n’y avait que trois clients, mangeant silencieusement. L’aubergiste observa Médonée, se demandant probablement ce qu’il fallait faire de ces individus-là. Naturellement, les habitants étaient au courant de la présence de Terranides dans la forêt. Ils avaient été accueillis par la Reine, et descendaient parfois, quoique assez rarement, dans le village. Médonée avait été les voir il y a quelques jours, afin de rassurer les habitants. Ils formaient plus une sorte de secte communautaire qu’un royaume, en réalité.

Que faisaient donc ici ces quatre gens ?

Médonée, tout en leur apportant un ou deux pichets, se permit de leur poser une question :

« Qu’est-ce qui amène des voyageurs dans notre contrée si reculée ? »

Malgré la présence des toiles, omniprésentes, les habitants de Pordruix n’étaient point négligés. Médonée, notamment, était pimpante, et, si on voyait, sur sa belle robe blanche, une araignée onduler lentement, elle était propre, parfumée, avec des cheveux lavés.

Comme quoi, les apparences étaient parfois trompeuses.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 04 janvier 2014, 17:27:32
La louve se braqua quand Elise mentionna le fait qu’elle était une esclave, s’attendant à une remontrance, à une leçon de morale pour lui dire de revoir son statut, de fuir sa captivité voir même de rester en cette forêt avec les siens. Pourtant, au plus grand soulagement de la Terranide, rien de tout cela ne vint, la Reine semblait même comprendre sa décision et ne tentait nullement de lui faire revoir ses choix.

« On peut dire qu’officiellement je le suis, vu que j’ai été…erf…achetée sur cette foutue place…par contre officieusement..Oui  c’est un peu différent… »

Très différent même. La Louve avait beau avoir sur son curriculum vitae le rang d’esclave, elle n’avait pas vraiment l’impression d’en être une. La raison ?  Elle gardait une certaine forme de liberté et les seuls ordres qu’elle devait respecter étaient rares, de plus le travail qu’elle devait fournir dans la demeure du démon occupait un peu de son temps. Temps qu’elle occupait sinon en vacant à des occupations variées telles que faire une partie de billard avec Arashi ou de piquer une tête dans la piscine intérieure. Non, la Terranide ne pouvait pas se qualifier de malheureuse loin de là. Elle porta par la suite son attention sur ses confrères et consœurs qui se reposaient sur l’herbe fraîche.

« Je ne comptais pas le leur dire…Pas besoin de les effrayer à ce sujet… »

Parler d’esclavage entre Terranides étaient un sujet tabou et  l’Okami ne comptait pas faire remonter d’odieux souvenirs en leur disant que pour sa part, elle avait accepté d’en être une. Après tout, ces Terranides avaient connus leur lot de souffrance et se sentait en sécurité ici, leur dévoiler son style de vie risquerait fortement à amener une émeute, une rébellion et de causer des blessés involontaires. Hors cela,  Shad ne le voulait pas.

Son  attention se porta sur Elise, qu’elle regarda d’un air pensive comme si elle cherchait ses mots.  La louve avait remarqué que cette dernière tentait de faire fuir sa phobie des araignées et la remercier malgré tout de ses efforts. Mais elle se mit à réfléchir, l’effort devait aussi se faire de son côté, non ?  Après tout, Elise ne lui avait pas dit qu’ici des araignées elle n’avait rien à craindre ?  Qu’elle pouvait s’en approcher sans trop de risque ? Du moins, c’est ce que Shad comprenait. Prenant une légère inspiration, elle questionna ainsi la maîtresse des lieux :

« Pourrais-tu appeler l’une de tes araignées pour qu’elle monte sur la paume de ma main ? »

Certes la question était un peu étrange, mais la Terranide voulait tenter de vaincre sa peur et elle savait qu’elle n’aurait pas d’autres possibilités. Cependant, elle se figea, humant l’air, ses oreilles pivotants  dans diverses directions, fronçant les sourcils un instant, l’Okami sentait une odeur âcre qui la prenait aux tripes, une odeur de fumée, de combustion. Grognant un coup sous l’odeur, la louve tenta d’en définir la source :

« Ça pue pas le cramer là ? »

Et en effet, aux abords de la forêt des Toiles, des corps étaient en train de se faire brûler, consumer par des flammes. L’origine des cadavres ? Les Terranides capturés qui avaient trop résistés et leur corps gisant et brûlant n’étaient qu’une mise en garde pour tous les fuyards.

….

Richter observa un instant la serveuse après qu’il ait reposé sa chope de bière. S’essuyant la mousse qui lui restait sur les lèvres d’un rapide revers de la main, il ne répondit pas de suite à sa question, observant la pièce. Le tacticien nota que le bar n’était pas remplit à foison et que seulement trois clanmpins étaient présents. En d’autres termes, seulement des habitants de ce foutu village.

« Vous n’avez pas beaucoup de voyageurs ou quoi ?  On visite un peu tout Terra et comme cette forêt n’était présente sur aucune carte, on a décidé de l’explorer… »

Fait tout à fait louable, rien ne pouvait contredire la véracité de ses dires.   Terra était un monde pleins d’aventurier et une forêt qui n’était présente sur aucune carte, forcément ça pouvait attirer l’attention et pousser quelques courageux à s’y aventurer. Remarquant l’araignée qui se déplaçait sur le corps de la serveuse, Richter pointa cette dernière de l’index.

« Vous idolâtrez ces bestioles ? Car au vue des toiles que vous avez chez vous… »

Les toiles, un village de toiles, il aurait été fort impossible de ne pas relever ce fait.  Le chevalier noir  posa ses coudes sur la table, joignant ses mains, fixant sans ciller la serveuse, attendant une réponse. Si tant de toiles étaient présentes cela avait forcément un sens.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le lundi 06 janvier 2014, 02:08:32
ÉLISE

Élise ne comptait pas dialoguer éternellement sur le mode de vie de Shad. Elle ne comprenait pas qu’on puisse, consciemment, accepter l’idée de se soumettre à quelqu’un d’autre, de remettre en question son libre-arbitre. D’aucuns auraient pu objecter qu’elle faisait la même chose, en dirigeant d’une main de fer sa forêt et le village qui s’y rattachaient, mais elle n’avait jamais empêché les habitants de Pordruix de partir. Ils étaient restés ici par amour pour la Reine, et parce qu’ils savaient qu’Élise les protégeait. Ils savaient qu’ils ne seraient pas plus libres ailleurs, pas dans une région où un seigneur pouvait librement commettre des crimes odieux sans être aucunement inquiété. De toute façon, si la Reine leur avait laissé le choix, les habitants de Pordruix n’auraient jamais autorisé les Terranides à rester, et les auraient rapidement repoussés, afin de ne pas avoir d’ennuis avec le monde extérieur. Cependant, Élise, si elle avait effectivement peur de la cruauté du monde, n’en était pas une femme lâche. Abandonner ces Terranides à leur sort, voilà qui aurait été lâche, tout simplement. Elle se refusait donc à le faire, au nom de principes moraux de solidarité.

Toutefois, Élise comment cette histoire allait se terminer. Ces esclavagistes étaient têtus, et n’accepteraient pas si facilement que la Reine recueillie autant de Terranides en fuite sans réagir. Elle s’attendait donc à devoir se défendre, et à mener une guerre... Ce qui l’excitait et l’inquiétait. C’était paradoxal, mais c’était pourtant bien ce qu’elle ressentait. Alors qu’elle y réfléchissait, Shad se mit alors à lui poser une question :

« Pourrais-tu appeler l’une de tes araignées pour qu’elle monte sur la paume de ma main ? »

Élise, silencieusement, songeuse, l’observa, sans rien dire. Voilà une demande à laquelle elle ne s’attendait pas, venant de la part d’une arachnophobe. Shad était donc prête à tenter le Diable ? Pour Élise, c’était une bonne idée, et elle ne voyait guère de raisons de lui refuser ce petit plaisir. Elle appela donc une araignée. Pendant ce temps, la plupart des Terranides, qui avaient un odorat extrêmement développé, bien plus qu’Élise se mirent à lever la tête, humant l’air, leurs narines remuant. Ils sentaient la fournaise, l’odeur de brûlé, ce qu’Élise pour l’heure, ne sentit pas... Avant d’entendre les toiles carillonner.

Le système d’alarme de la Forêt des Toiles était très centralisé, et fonctionnait par les toiles d’araignées qui recouvraient la Forêt. Il existait un peu partout des sortes de cloches d’alarme, des « nœuds » de toile. En appuyant dessus, les nœuds déclenchaient une vibration qui remontaient jusqu’au nid, signalant ainsi à la Reine tout mouvement suspect. Ainsi, tandis qu’une petite araignée inoffensive remontait le long de son dos, une tégénaire (http://img117.imageshack.us/img117/102/dsc00129aq8.jpg), Élise sentit de nombreuses vibrations de ses toiles, et releva également la toile.

*Ça, ce n’est pas bon... Ça vient du périmètre extérieur...*

Que se passait-il ?

« Ça pue pas le crâmé là ? » s’enquit alors Shad.

Élise ne répondit rien, sentant également l’odeur remonter.

« La forêt brûle! hurla une Terranide.
 -  Ils sont revenus, ils sont revenus ! » se catastropha un autre Terranide.

Élise s’avança alors.

« Réfugiez-vous dans le nid. Tout de suite ! »

Les Terranides observèrent la Reine, puis s’élancèrent vers une grotte à proximité. Il ne resta bientôt plus que Shad et Élise, Shad, qui reçut un regard soupçonneux de la plupart des Terranides. Élise regarda la Terranide.

« Toi aussi, Shad. Dans le nid, vous serez à l’abri. Je vais aller voir ce qui se passe. »

Élise s’avança alors. Elle ignorait si Shad allait suivre son ordre ou pas, mais, de toute manière, quand la Reine traversa le sanctuaire, la toile se referma derrière elle. Naturellement, Shad, si elle le voulait, pouvait sortir du sanctuaire, et la suivre... Mais elle risquait de tomber sur l’une des nombreuses toiles disséminées dans la forêt.



MÉDONÉE

De l’autre côté de la Forêt, le Village des Toiles ne perçut pas les odeurs de grillé en même temps que les Terranides et Élise. Médonée avait toujours affaire avec les trois étrangers. Leurs mines patibulaires ne lui inspiraient guère confiance, et, si elle avait posé cette question, c’était uniquement pour en savoir plus. Les autres clients de l’auberge, tout en buvant silencieusement de la bière, étaient armés, et prêts à intervenir. Cependant, ils n’étaient pas des combattants, loin de là. L’homme qui s’était adressé à Médonée lui expliqua qu’ils étaient venus là par curiosité. Il lui indiqua que le village ne figurait plus sur aucune carte récente, ce qui n’était pas étonnant. Pour avoir mention de Pordruix, il fallait remonter aux cartes de la région datant d’il y a moins de dix ans, époque à laquelle les autorités locales avaient décidé de se séparer d’eux. Une carte nationale n’indiquait de toute manière pas les petites localités comme Pordruix, et il fallait donc se renseigner auprès du château local, où chaque visiteur avait le droit d’accéder aux registres publics, incluant les cadastres de la région, ainsi que des cartes très complètes. Les cartes antérieures avaient toutes été brûlées, précisément pour que Pordruix disparaisse. On ne pouvait donc trouver mention de Pordruix que dans les greniers des explorateurs et des aventuriers de la région, ceux qui avaient acheté des cartes vieilles de plus de dix ans.

« Notre village n’est pas très porté sur le tourisme », expliqua simplement Médonée.

C’était le moins qu’on puisse dire. Les étrangers étaient toutefois bien curieux.

« Vous idolâtrez ces bestioles ? demanda-t-il en désignant l’araignée sur la robe de Médonée. Car, au vu des toiles que vous avez chez vous… »

En entendant le mot « bestioles », Médonée sentit un léger frisson la traverser. C’était un terme assez offensant, et elle soupira brièvement.

« Nous vivons en paix et en harmonie avec les araignées. Je vous serais gréé de modérer votre propos, si vous entendez séjourner dans notre localité. Les araignées sont nos gardiennes et nos bienfaitrices. »

Le tavernier grommelait en observant les trois étrangers, passant son torchon sur le comptoir, le nettoyant.

« Pourquoi cette curiosité ? demanda brusquement Médonée. Comment avez-vous pu vous rendre dans un village qui ne figure sur aucune carte ? Sont-ce les rumeurs qui vous ont attiré ici ? Désireriez-vous voir les femmes de notre village s’accoupler avec les araignées géantes de la Forêt, ainsi qu’on le murmure à l’est d’ici ? »

Bien qu’il ne figurât sur aucune carte, le Village des Toiles attirait quantité de légendes et de rumeurs sur son existence. On murmurait, on en parlait dans les tavernes éloignées. On parlait de la « femme-areaignée », aussi belle que cruelle, et on disait que les femmes du village copulaient avec les araignées... Ce qui était évidemment faux. Les araignées de la Reine ne ressentaient aucune attirance sexuelle pour les femmes du Village, ce qui constituait, en soi, une grosse différence avec les Formiens.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 06 janvier 2014, 16:07:34
L’épreuve de l’araignée sur la paume devrait attendre encore un peu. C’était toujours pareil, dès que Shad voulait essayer de faire quelque chose qui pouvait l’aider, un élément extérieur venait et semblait ruiner tous ses efforts. Enfin ce n’était que partie remise. L’odeur âcre de la fumée et surtout des corps brûlés avait été sentie par la Louve qui n’avait  pas attendu bien longtemps pour dire à haute voix son interrogation.

Tout comme elle, les autres Terranides avaient ressenti le danger et tandis que quelques secondes auparavant ils étaient encore tous affalés sur le sol, se reposant après un copieux repas, ils s’étaient tous  relevés, criant au feu, criant leur détresse tout en se rendant prêt d’Elise qui sans plus attendre leur ordonna de se rendre au nid. La lupine arqua un sourcil. Le nid ? Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Elle porta donc son attention vers la troupe de Terranide qui se dirigeait vers une grotte, non sans noter les regards accusateurs qu’on lui lançait.

« Toi aussi, Shad. Dans le nid, vous serez à l’abri. Je vais aller voir ce qui se passe. »

L’intéressée voulu répliquer, mais n’eut guère le temps, la maîtresse de la forêt s’éloignant déjà, les toiles se refermant derrière elle, comme pour dissuader toute personne de sortir de  ce domaine. Et  tenter de sortir pour partir et suivre les traces d’Elise serait une idée plus que risquée. Pourquoi ? A cause des toiles pardi !  Il aurait été fort aisé pour Shad de tomber malencontreusement dans l’une d’elle et causer plus de souci que nécessaire.  La lupine porta donc son attention vers la fameuse grotte, s’y dirigeant.

L’entrée de la grotte franchie, l’accueil n’y fut pas des plus acceuillants. Une roche fusa, frappant la louve, l’égratignant légèrement tout en créant une légère coupure d’où se mis à perler le sang. Shad passa un rapide  coup dessus via son index, observant la liqueur rouge sur le bout de ce dernier avant de porter son regard vers les Terranides, tous regroupés en un point.

« Traitresse ! A cause de toi ils vont nous chercher ! Traitresse ! »

« Mais je n’y suis pour rien moi merde ! »

Enfin, au vue des regards qu’ils lui lançaient, tenter d’argumenter ne servirait à rien. La lycane observa sans un mot un terranide chien qui s’approchait, levant sa main. Il n’allait tout de même pas la gifler ? Le coup partit, mais fut  arrêtée par la cible de ce dernier, son regard se dardant dans celui du jeune Inu.  Un léger grognement brisa le silence qui s’était installé et elle relâcha sa prise, non sans rajouter :

« Je  vous ai dit que je n’y étais pas pour rien, je ne suis pas avec eux…. »

Mais la claque partie quand même, faisant écho dans tout le nid. Un écho suivit par la suite par un silence pesant. L’Okami avait encaissé le coup sans ciller et maintenant sur sa joue, une légère teinte rouge y faisait son apparition. Soupirant de lassitude, elle lança :

« C’est bon, tu m’as giflé, t’es content ? »

Au fond d’elle-même, l’Okami n’aimait pas parler à ses compères ainsi, mais ce n’était pas comme si elle avait le choix. Finalement, elel fit un signe de la main, comme pour signifier d’oublier cet incident tout en poussant un petit soupir avant de se rendre dans un coin du nid, ce dernier lui permettant d’avoir une vue sur son entrée et notamment sur la petite troupe.

Cependant, en s’accolant au mur, un frisson la parcouru, son dos avait heurté une matière quelque peu gluante. Se retournant, elle papa un instant avec ses doigts, effleurant ainsi le corps d’une araignée. Un deuxième frisson la frappa. Bien sûr qui disait nid, disait araignées. La lupine, recula donc sa main, avant de détourner son regard, s’éloignant un peu de la paroi entoilée.

…..

Ainsi donc les araignées avaient une place importe au sein de ce village ? Voilà qui était fort intéressant et qui expliquait pas mal de fait saugrenus. Richter reprit quelques gorgées de sa bière, ou du moins, se força à en prendre sans laisser transparaître son dégoût avant de rire face à la réplique de la serveuse. Cette dernière ne semblait ne pas avoir trop apprécié la manière dont il avait parlé des bêtes à huit pattes.

« Oh, mes excuses…mais vous devez être le seul village à les admirer…. »

Son regard fila silencieusement et discrètement sur les personnes présentes dans la pièce. En tant que combattant aguerri, il pouvait facilement deviner si l’une d’entre elles possédaient une arme ou non et la réponse à sa question était positive. Mais qu’ils osent seulement, le sort d’illusion fonctionnait parfaitement et leur donner l’air à sa troupe et à lui d’être parfaitement désarmé, un petit groupe qui serait fort aisé de mettre au tapis si la situation venait à dégénérer. Hors ils risquaient fort d’avoir une mauvaise surprise. Mais Richter n’était pas là pour tuer deux trois habitants de ce village poisseux, non, il était là pour glaner des informations au sujet de cette forêt.

« « Pourquoi cette curiosité ? demanda brusquement Médonée. Comment avez-vous pu vous rendre dans un village qui ne figure sur aucune carte ? Sont-ce les rumeurs qui vous ont attiré ici ? Désireriez-vous voir les femmes de notre village s’accoupler avec les araignées géantes de la Forêt, ainsi qu’on le murmure à l’est d’ici ? »

Les avait-elle écoutés ou non ? Le fait d’être un groupe d’explorateurs visitant tous les lieux qu’ils croisaient n’était pas une raison suffisante ? Cependant, Médonnée leur  tendait la perche en les questionnant encore plus, notamment en faisant mention des araignées géantes, il suffisait juste encore de creuser un peu et de jouer la carte de la divinité. Après tout, n’avait-elle pas dit que les araignées étaient leurs bienfaitrices et leur protectrices ?

« Des araignées géantes ? Décidemment…Et tu vas me dire que vous avez une encore plus grosse que toute les autres qui vous sert de dieu ? »

La question avait été lancée et après cette dernière, il s’en irait tout en finissant cette bière infecte pour aller faire son rapport à Brahim. Bien entendu, il ne partirait pas de suite pour éveiller les soupçons et se contenterait d’attendre un peu, discutant de tout et de rien avec ses trois hommes afin de faire baisser la garde qui pesait sur eux. Bientôt songea le tacticien, bientôt…
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mercredi 08 janvier 2014, 01:59:22
ÉLISE

Le nid d’Élise abritait les plus grosses araignées qu’elle avait à disposition, des araignées géantes qui avançaient dans l’obscurité, dans de sinueuses galeries. Celles-ci pouvaient tuer les hommes, car elles avaient été conçues pour. En l’état, les Terranides ne les voyaient pas, mais elles étaient bel et bien là, protégeant le nid, vigilantes, attentives. Élise, quant à elle, avait adopté sa forme d’araignée, lui permettant de se déplacer bien plus vite. Elle n’avançait pas sur le sol, mais depuis les nombreuses toiles tissées entre les arbres, rejoignant ainsi l’endroit d’où le feu était le plus proche.

C’est ainsi qu’elle rejoignit l’orée de la forêt, où elle reprit sa forme humaine. Relâchant la toile, tournoyant brièvement dans les airs, elle se réceptionna sur les jambes, entre plusieurs arbres... Et entendit les miaulements et les hurlements. Avec horreur, la Reine constata que sa forêt n’était pas en train de brûler. Le feu venait d’autre chose.

« Enfoirés... »

Des cavaliers s’avançaient rapidement, en ayant dressé des croix en bois, des croix de l’Ordre, sur lesquels ils avaient crucifié des Terranides, avant d’enflammer les croix. Toutes les croix brûlaient, de hautes flammes dansant dans le ciel, laissant des volutes de fumée noirâtre s’envoler dans les airs. Des chapelets de fumée, alors que la chair des Terranides brûlait. Certains venaient juste d’être immolés, et se tortillaient en hurlant. La forêt se parcourut d’un frémissement, faisant écho à la rage que la Reine des Araignées ressentait devant ce spectacle. Il s’agissait très certainement de Terranides torturés, trop faibles pour pouvoir être exploitables. Plutôt que de simplement les tuer, les chasseurs d’esclaves les avaient mis là, traînant les croix depuis leurs chevaux, pour ensuite les planter, avant d’y mettre le feu. Il y avait une dizaine de croix, et les miaulements et les hululements se faisaient entendre. Il était très tentant de sortir, de fondre sur ces monstres, et de les tuer, mais elle savait qu’ils n’attendaient que ça pour l’attaquer. Sa main se crispait au tronc d’arbre, alors qu’elle pesait le pour et le contre.

*C’est un piège, ne le vois-tu pas ? Ils veulent te provoquer, te forcer à sortir !*

Élise ne remettait pas du tout en cause ses propres talents au combat, sa propre habileté, mais elle savait aussi, clairement, qu’elle était loin d’être invincible. Hors de la forêt, elle était tout à fait mortelle, et on pouvait la blesser, voire même la tuer. Sans elle, qui protégerait les Terranides ? Élise ne pouvait pas s’y risquer. Le feu n’atteindrait jamais sa forêt, les cavaliers n’osaient pas s’en approcher. Elle les voyait rire entre eux, narguant la forêt, effectuant des gestes obscènes.

La Reine vit alors des chariots se rapprocher. Ils avaient des bâches, mais, quand les hommes les retirèrent, ce fut pour voir, à l’intérieur, des Terranides apeurés. Élise, silencieuse, muette, observait la scène. Les chasseurs ouvrirent les grilles, et tirèrent sur des cordes, faisant tomber les Terranides sur le sol. Ils gémissaient, suppliaient, imploraient de l’aide. Un autre homme s’approcha alors, chevauchant une abominable créature grise, qui claquait des dents. Élise ne le reconnut pas, mais il s’agissait de Brahmin. Tandis que plusieurs de ses hommes enquêtaient dans le Village des Toiles, lui avait décidé de soumettre un ultimatum. Il s’avança à droite et à gauche, et se rapprocha d’une sorte de mégaphone en or. Il l’attrapa, et sa voix résonna furieusement, ses accents remontant jusqu’au nid de la Reine.

« À la créature qui préside en ces lieux ! »

La voix était tonitruante, et Élise serra les dents, sentant ses oreilles se faire agresser. Brahmin s’avança un peu, dépassant la ligne des croix, tandis que, derrière lui, les Terranides gémissaient et se tortillaient, certains étant battus et fouettés.

« Vous abritez des fugitifs ! Des esclaves en fuite que nous avons pour ordre de ramener ! Le feu ne nous effraie pas ! Nous vous laissons jusqu’à ce soir pour nous les ramener ! Autrement, nous incendierons vos putains de toiles, et je pisserais sur votre cadavre ! »

Les discours les plus courts étaient les meilleurs. Élise déglutit lentement.

« Ramenez-les moi ! Ramenez-les moi tous d’ici le coucher du soleil ! Si vous ne le faites pas, la nuit brûlera de vos arbres ! Je raserais toute votre saloperie de forê,t j’écraserais toutes vos araignées, je violerais vos putes, et ma Wyvern dévorera vos cadavres ! »

Comme pour appuyer ses dires, les hommes qui l’accompagnaient se mirent à hurler, approuvant les dires de Brahmin. La Wyvern se déplaçait de gauche à droite.

« Terranides, si vous m’entendez, sortez d’ici ! Vous vous croyez à l’abri, mais vous ne l’êtes pas ! Rendez-vous par vous-mêmes, et je vous assure que votre châtiment en sera sensiblement atténué ! Refusez, restez avec la pute qui dirige en ces lieux, et, quand je brûlerais les parois de votre sanctuaire, je vous étriperais tous ! Je vous torturerais longuement avant de vous remettre entre les mains de vos geôliers, soyez-en assurés ! »

Les esclavagistes se retirèrent ensuite, dans des rires gras et mauvais, laissant les croix.

Blême, Élise attendit encore quelques minutes, avant de retourner vers les profondeurs de la forêt.

Elle allait devoir réfléchir, et, pour commencer, rassurer les Terranides.



MÉDONÉE

Vaguement, Médonée crut sentir une odeur de brûlé, venant de loin. Elle renifla un peu, humant l’air, avant de reporter son attention sur les trois visiteurs. Cependant, la question du visiteur la replongea dans ses pensées.

« Des araignées géantes ? Décidemment…Et tu vas me dire que vous avez une encore plus grosse que toute les autres qui vous sert de dieu ? »

Elle réfléchit un peu. Pourquoi tant de questions ? Cet homme était étrangement curieux. Trop curieux. Médonée, qui savait ce qu’on disait de la Forêt et du Village dans les villes proches, savait aussi que certains chasseurs et guildes recherchaient Élise, dont la tête était mise à prix. Une belle femme-araignée, ça ne courait pas les rues, et il arrivait parfois que certains chasseurs veuillent la capturer. Ils passaient par le village, ou s’enfonçaient directement dans la forêt, et finissaient généralement morts, dévorés par les araignées géantes de la Reine.

« Que de curiosités... Espériez-vous peut-être faire un safari ? Exhiber fièrement dans votre chaumière la tête décapitée d’une araignée géante ? Si tel est le cas, je ne saurais que vous recommander certaines tours de mages désolées dans les montagnes. Les araignées géantes de certaines grottes y ont élu domicile, et l’endroit est moins dangereux que cette forêt. »

Médonée percevait toujours une odeur de brûlé... Ainsi que des sonorités venant de loin. Que se passait-il donc ? Les autres résidants de la taverne s’inquiétaient également, et l’un d’entre eux sortit dehors. La grand-rue du Village était soudain plus animée, les quelques habitants du Village sortant de leurs antres. Il y avait notamment la belle Félice Namor (http://astuce-soluce.playfrance.com/images/9/90/Witcher_C18.jpg), qui sortit avec les seins à l’air de sa maison, rapidement rejoint par deux hommes légèrement épuisés.

La prêtresse d’Élise reporta ensuite son attention sur les voyageurs :

« Je suis convaincue que vous n’êtes pas là par hasard. Je ne crois pas aux coïncidences. Et je pense que cette odeur de brûlé est liée à vous. Vous pouvez nier, mais je sais très bien ce que vous êtes venu voir... Vous voulez des informations sur notre Reine, n’est-ce pas ? Je peux vous mener jusqu’à chez elle, dans les profondeurs de la forêt, si vous y tenez. »

Elle se pencha un peu vers eux, en souriant légèrement.

« À moins que ces braves hommes ne soient trop effrayés pour oser s’aventurer dans la forêt ? »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 08 janvier 2014, 17:39:47
Bien que l’Okami n’ait pu suivre Elise jusqu’à l’orée de la forêt pour voir la source de l’odeur de la fumée, en restant dans le nid de la Reine en compagnie des autres Terranides, qui ne manquaient pas de la regarder avec appréhension, elle put entendre la voix forte et autoritaire de Brahim, résonnante dans toute la forêt des toiles.  Les oreilles relevaient, comme bon nombres des Terranides présents, la louve tendait l’oreille, écoutant, maudissant  déjà cet homme.

Un rapide coup d’œil dans la grotte, lui permis d’apprécier l’état d’angoisse et de panique qui naissait  au sein des  anciens esclaves. Certains se serraient les uns contre les autres, tremblotant, priant leurs divinités, d’autres reculaient dans les profondeurs obscures du nid, mais aucun ne faisait preuve de courage, gémissant, pleurant, implorant qu’on leur vienne en aide.  La louve serra légèrement les poings, ce que disait cet homme sonnait faux. Qu’ils se rendent ou non, il n’allait pas être clément et risquer de détruire la petite troupe.

Alors que devaient-ils faire ? Se défendre ? Se battre ? L’Okami observa en silence ses compères. Trop risqué. De plus, très peu semblait avoir déjà une fois levé ne serait-ce que le poing sur leur « fermier » alors sur  une troupe de soldat armé prêt à vous tuer au moindre faux mouvement. Non, le risque était trop grand et  provoquer des pertes inutiles n’était pas ce que souhaitait Shad. Doucement, elle se leva et vint rejoindre un petit groupe de trois Terranides qui se  blottissaient les uns contre les autres, tremblotant,  reniflant et pleurant.

Bien évidemment, l’approche de la Louve fut regardé avec méfiance, mais cette dernière s’accroupissait devant le trio et se mis à leur parler, calmement, d’un ton posé pour essayer de les calmer, de les rassurer. Pour le moment, c’était la seule chose qu’elle pouvait faire jusqu’au retour d’Elise, elle-même était coincée ici. Ainsi, mieux valait se rendre utile autant qu’on le pouvait et en cet instant, il s’agissait de rassurer le plus de Terranides possibles.

La reine revint, immédiatement accueillie par plusieurs de ses nouveaux protégés, ces derniers la regardant avec un peur facilement lisible sur leur visage, dans leur regard, s’accrochant à elle comme si elle était leur dernier espoir de survie.

« Maitresse-Reine ils vont venir ! Que devons-nous faire ? Nous ne voulons pas retourner là-bas ! »

Les questions fusaient, mais toutes avaient un point commun : Qu’allait-il se passer à présent. L’Okami quant à elle ne disait rien, tournant son regard vers la sortie de la grotte, semblant pensive. Elle posa un bref instant ses yeux sur son gant de cuir recouvrant sa main droite et par un léger mouvement du poignet, fit apparaitre une de ses lames cachées, observant cette dernière, toujours songeuse, avant de la faire revenir dans sa cache, puis de se tourner vers Elise.

« Nous n’avons pas trop le choix n’est-ce pas ? Nous devons nous battre contre ces hommes…Mais ils n’oseront pas rentrer au sein de ta forêt…. »

Et pourtant, c’était leur seule chance d’avoir un avantage sur la horde de chasseur d’esclaves et sur Brahim au dehors. Mais, nul doute que ces derniers ne rentreraient pas au sein du domaine d’Elise si facilement, il faudrait donc les attirer.  Shad se remémora quelques connaissances qu’elle avait sur les araignées, bien sûr les plus connues étaient celles qui tissaient des toiles et attendaient qu’une proie viennent, mais d’autres espèces d’araignées possédaient différents moyens de chasse.

« Hmm as-tu des araignées sauteuse avec toi ? Ou bien celle qui piège leur proie à l’aide de trappe ? Cet homme attend sans doute qu’on l’attaque, peut-être qu’en envoyant une ou deux sauteuses pour faire des  morts dans ses rangs, le forcerait à pénétrer au sein de la forêt, qui les accueilleraient avec des pièges sous-terrain et des toiles… »

Les araignées étaient présentes dans  la forêt, partout, pourquoi donc ne pas les utiliser ? Cela tombait sous le sens pour l’Okami. Elle prit cependant une inspiration avant de terminer la phrase qu’elle avait laissée en suspens :

« Ou alors, je peux servir d’appât et les attirer ici … »

Pourquoi se proposer en tant qu’appât ? Oh sans doute car la Louve sentait que cette agitation était aussi un peu de sa faute, que cela pouvait être dû à l’étalon qu’elle avait blessé plus tôt dans la journée. En apparaissant donc et en prenant la fuite devant la troupe au dehors, elle avait peut-être une chance d’attirer leur attention et de les conduire droit vers un des nombreux pièges d’Elise.

….

Richter ne put réprimer un franc rire face au défi que semblait lui lancer  Médonée. Ainsi donc, elles les traitaient de peureux ? Qu’ils n’oseraient pas  pénétrer au sein de cette forêt ? Qu’à cela ne tienne ! Il allait lui montrer qu’elle faisait fausse route. De plus, cette femme lui donnait un avantage indéniable, celle de servir de guide. SI les araignées comme elle disait était leurs protectrices, alors marcher au sein du domaine d’Elise en la présence de Médonnée devait garantir une certaine sécurité.

Le chevalier noir finit sa chope de bière en quelques lampées et la posa d’un coup sec sur la table, se relevant par la même occasion tout en toisant la servante. Sortant quelques pièces, il les posa sur la table, non sans un petit supplément. Pourboire qui était également là pour payer l’excursion en forêt.

« Très bien, guide nous donc jusqu’à ta reine, si tu crois que des toiles vont nous effrayer… »

Il fit un geste de la main, donnant l’ordre à sa troupe de se lever, ces derniers obéirent sans mot dire, jetant des regards autours d’eux, surveillant l’évolution au sein de la taverne. Richter reposa ensuite son attention sur Médonée, déclarant, sûr de lui.

« Nous t’attendrons au dehors de ton auberge. »

Puis, sans lui laisser la moindre possibilité de répondre, il sortit dans la rue, portant son regard sur les quelques toiles qui ornaient le village. Cette femme allait donc les conduire jusqu’à Elise ? Cela semblait trop facile. Dans tous les cas, il se préparait également à un coup fourré et n’hésiterait pas à lui faire payer de sa vie si telle était le cas. Son regard se posa un bref instant sur la poitrine dénudée d’une des habitantes du village avant de s’en délasser. Le travail avant tout, le plaisir de la chaire après.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 09 janvier 2014, 01:12:01
ÉLISE

Brahmin savait que les Terranides étaient des esclaves en fuite. Plus que tout, il savait qu’ils avaient grandi en ayant réussi, dans leur tête, une idée selon laquelle ils étaient prédestinés à être des esclaves, des êtres inférieurs. Ils se sentaient coupables de fuir, car ils avaient peur. Et, s’ils avaient peur, c’est que, au fond d’eux, ils savaient très bien que les Terranides pensaient qu’ils allaient, tôt ou tard, revenir, retourner dans les enclos. C’était un sort inévitable, irrésistible. Brahmin les capturerait. Il voulait les effrayer, afin qu’ils fassent des bêtises. Reprenant sa forme arachnéenne, Élise se dépêcha de rejoindre son nid, afin d’éviter que certains Terranides ne cherchent à s’enfuir.

Quand elle retourna dans le sanctuaire de la forêt, elle le traversa rapidement, et rejoignit le petit lac, avec la grotte menant au nid. Élise reprit sa forme normale, et s’avança dans la grotte, jusqu’à arriver dans la grande pièce où tous les Terranides, effrayés, se trouvaient.

« Maitresse-Reine ils vont venir ! Que devons-nous faire ? Nous ne voulons pas retourner là-bas !
 -  Ils vont nous battre, nous remettre dans les cages !! »

Une véritable cacophonie, alors que tous els Terranides se rapprochaient d’elle. Dans un grognement, Élise leva les mains, attendant qu’ils se calment.

« Personne ne viendra vous prendre. Je vous en fais le serment. »

Elle voyait bien, à leurs yeux, qu’ils n’étaient guère rassurés. Elle pouvait le comprendre. Dans ce genre de situations, il fallait plus que des mots pour les convaincre, mais elle avait avant tout besoin qu’ils se calment, et qu’ils ne tentent de ne faire aucune chose stupide. Alors qu’elle réfléchissait, Shad retourna vers elle. Moins effrayées que les autres, elle lui expliqua ce à quoi Élise allait devoir se résoudre : devoir se battre. La Terranide avait dans l’une de ses mains une lame, et lui demanda si elle avait, avec elle, des araignées sauteuses, afin de pouvoir mener une attaque. Tandis que la Terranide parlait, Élise nota alors, sur l’une de ses joues, une traînée rouge. Elle fronça lentement les sourcils, et comprit qu’elle avait été giflée.

Cette image l’énerva encore.

« Ou alors, je peux servir d’appât et les attirer ici… » proposa alors Shad.

Élise pencha la tête vers elle, et la secoua de gauche à droite.

« Non, Shad. Tu es dans ma forêt, mon rôle est de te protéger... Toi, et tous les autres. »

Elle regarda ensuite les Terranides, et se racla la gorge, avant de prendre un ton assez dur. Il était temps de mettre les choses au point :

« Je trouve votre comportement indignes de ma protection ! J’ai accepté de vous héberger, car je pensais que vous étiez des victimes, des créatures douces, qui n’avaient pas eu de chance, des individus qui avaient été exploités par des êtres sans cruel, des hommes cruels uniquement motivés par l’appât du gain. Je vous ai hébergés pour que vous compreniez toute l’importance qu’il y a à être ensemble, à se serrer les coudes, à se motiver ensemble, et à se réconforter. N’en aviez-vous donc pas assez d’être sans cesse rabroués dans ces fermes sinistres ? D’être battus, humiliés, de baigner dans une atmosphère de perpétuelle méfiance où certains des autres n’hésitaient pas à vous dénoncer, dans l’espoir d’obtenir une diminution de leurs coups de fouet ? »

Le ton, légèrement critique et moralisateur, amena tous les Terranides à baisser les oreilles. Ils n’aimaient pas se faire gronder, et plus personne ne parlait.

« Je vous protègerais des individus se trouvant dehors ! S’ils pensent pouvoir me menacer comme ça, ils se trompent lourdement ! Mais je vous interdis formellement de vous battre avec vous ! Je ne veux pas savoir qui a giflé Shad, vous l’avez tous giflé, par votre peur ! Cette peur a obscurci votre jugement ! Me croyez-vous donc à ce point idiote, pour avoir invité chez nous l’ennemi ? Est-ce là ce que vous insinuez, hum ? Que j’aurais donné à ma bénédiction à un ver qui viendrait ronger notre pomme ?! »

Devant la subite colère de la Reine, les Terranides finirent plus bas que terre. Le long des murs de la crevasse, les araignées se trépignaient, plus dangereuses. Élise savait qu’elle n’avait pas répondu aux interrogations de Shad, mais il était primordial, pour elle, d’éviter que cette situation- ne tende à s’envenimer.

« Maintenant, vous allez tous aller lui faire un câlin et lui présenter vos excuses ! Et donner un bisou sur sa joue ! »

Quand bien même Shad ne le voudrait pas, elle n’aurait guère le choix. Ce genre de petit rituel permettait de renforcer les liens, et, les uns après les autres, les Terranides s’exécutèrent, tout en s’excusant piteusement de ce qu’ils lui avaient fait Bras croisés, Élise ressemblait alors plus à une espèce de mère en colère qu’à une véritable souveraine.

Ce faisant, les Terranides pensaient toutefois à autre chose que la mort imminente qui les menaçait.



MÉDONÉE

L’hormone des hommes... Il était tellement facile de les capturer ainsi, tellement facile de les piéger comme ça. En jouant sur leur peur, il était facile d’obtenir d’eux ce qu’on voulait.

« Nous t’attendrons au dehors de ton auberge » s’exclama l’homme en sortant prestement.

En les regardant sortir, un sourire sardonique éclaira les lèvres de Médonée. Elle les laissa rejoindre la grand-rue, et porta son regard vers l’aubergiste. Celui-ci grommelait.

« Je n’ai pas confiance en ces étrangers, grinça-t-il. Ils ne sont pas francs du collier. »

Médonée se contenta d’un léger sourire. Pensait-il vraiment lui apprendre quelque chose ? Elle observa son araignée, qui continuait à se déplacer. Elle observa ensuite le tavernier, ainsi que les clients. Ils avaient été prêts à bondir, mais elle savait que, s’ils s’y étaient risqués, les trois individus les auraient probablement tués.

« Ils travaillent pour ces esclavagistes qui se sont rapprochés, annonça Médonée. C’est pour ça que je vais les emmener faire un petit tour en forêt... Je suis sûre qu’ils seront un excellent cadeau pour notre Reine. »

L’aubergiste se mit alors à légèrement sourire. Médonée sortit ensuite, rejoignant la grand-rue, et sourit à l’attention des trois hommes, avant de leur faire signe de la suivre.

Ensemble, ils s’enfoncèrent dans la forêt.

Une forêt que Médonée connaissait dans le moindre de ses recoins.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 09 janvier 2014, 21:35:50
L’Okami était en réalité plus inquiète sur ce qui se tramait dehors qu’à l’intérieur même de la grotte. Certes, elle avait été giflée mais avait également pris cela sous le coup de le peur de la part des Terranides présents. Après tout,  elle n’était pas issue du même milieu que ces derniers,  elle n’avait pas vécu des années dans une ferme à esclave, subissant coup de fouet, humiliation et rabaissement morale, mais elle avait également eut son lot d’aventures. Ainsi aucune des deux parties n’étaient réellement mieux loti que l’autre, chacun avait eu ses hauts et ses bas.

La question de la Terranide n’eut droit à aucune réponse, à la place, Elise sermonna ses protégés.  La louve ne pipa mort, gardant le silence par respect, observant les réactions des corrigés, tout en tendant toujours l’oreille vers l’extérieur. La lupine jetait malgré elle des regards vers la sortie du Nid, méfiante, peu enclin à voir une horde d’hommes armés arrivée. Bien évidemment, ce fait ne risquait pas de se produire, le havre de paix n’était pas si facilement accessible, mais elle ne pouvait s’empêcher de rester aux aguets, tout sens en alerte.

Un léger bruit lui fit tourner la tête et à quelques centimètres de son visage, une patte noire apparue, passant furtivement près de la Terranide avant de disparaître dans la pénombre. Les araignées en ce lieu s’agitaient, sans doute était-ce dû au combat proche et imminent qui s’approchait ? Tout cela ne réjouissait pas vraiment Shad et si elle avait pu, elle se serait bien passée de cette mésaventure. Certes, Elise lui a dit qu’elle la protégerait ainsi que tous les autres Terranides, mais elle ne comptait pas rester les bras croisés à ne rien faire. Elle pouvait également se défendre, voir attaquer. Tuer des humains ou autres ne la gênaient pas, il fallait mieux des fois mettre terme à la vie d’un chasseur d’esclave que de se retrouver la chaîne au pied.

« Maintenant, vous allez tous aller lui faire un câlin et lui présenter vos excuses ! Et donner un bisou sur sa joue ! »

« Hein ? Quoi ? » 

La surprise pouvait se lire sur le visage de l’Okami. En réalité, cette dernière était tellement prise dans ses pensées qu’elle n’avait pas écouté toute les remontrances faites par Elise. Bon, après tout, ces dernières ne la concernait qu’indirectement. Ainsi quand le premier Terranide vint la serrer dans ses bras et l’embrasser sur la joue tout en demandant pardon, la lupine resta coi, ne sachant pas trop comment réagir, avant de finalement, hocher la tête pour signifier qu’elle acceptait le pardon et de rendre l’embrassade. Mine de rien,  Shad pouvait se montrer très câline et si cela pouvait aider les Terranides à se changer les idées, à ne plus avoir peur, alors soit, elle accepterait leur pardon et leur câlin à tour de rôle.

Mais le temps ne pouvait être qu’à la bonne humeur, ainsi quand le dernier des Terranides fut passé, la Louve porta son attention vers Elise avant de s’avancer vers l’entrée de la grotte, posant sa main contre la paroi. Un léger frisson la prit quand elle sentit que sa paume touchait des toiles d’araignées mais étrangement, elle ne la retira pas, pas cette fois. Son regard se porta sur les larges panaches de fumées qu’on pouvait distinguer au loin avant que ce dernier revienne dans la grotte.

« Qu’allons-nous faire ? Et je ne veux pas rester les bras croisés….Je ne pourrais pas…Rien aussi que pour les aider »

Shad désigna de ce fait les Terranides.  L’Okami n’avait pas le dessein de rester avec ses semblables en ces lieux et risquer fortement de ne plus les croiser après son départ, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait pas faire un geste pour eux. Et quoi de mieux que de les protéger ?  Néanmoins, elle devait avoir l’aval d’Elise et si cette dernière refuserait, elle n’irait pas au front, se contentant de rester ici, jusqu’à la fin.

….

Richter n’eut pas à attendre bien longtemps que Médonée arrive. Ce sourire sur son visage, il avait hâte de pouvoir le lui effacer, cette femme commençait à l’énerver. Pour  le chevalier noir, une bonne femme était une femme qui savait tenir sa langue et qui surtout savait faire son devoir de femme, à savoir, la cuisine, le foyer et surtout, s’occuper de son homme quand ce dernier le désirait. Pour le tacticien une femme qui viendrait à refuser à un homme de passer une nuit n’était bonne qu’à être brûlée. Oui, cela était radical, mais c’était son opinion. C’est pourquoi l’indécence de Médonée à son égard l’irrité au plus haut point mais il ne le montrait pas, gardant sa colère à l’intérieur de lui.

Le groupe pénétra donc dans le fameux bois. Faisant un signe discret de l’index, Richter indiqua à ses hommes qu’ils ne devaient toucher à rien, mieux valait être prudent, cette toile regorgeait de toiles d’araignées et le tacticien savait pertinemment qu’une simple vibration  pourrait avoir de lourdes conséquences.    De temps à autre, des bruits provenant des toiles attirés l’attention de Richter et ce dernier pouvait voir bouger une masse noire, une araignée sans aucun doute. Si elle pensait l’impressionner avec cela, elle se mettait le doigt dans l’œil.

Bien qu’il affiche un air détendu, Richter était néanmoins prêt à dégainer son arme pour trancher tout ennemi qui viendrait à les attaquer en traitrise. Le risque d’un traquenard n’était pas à exclure. Etrangement,  il nota que plus ils avançaient, plus la lumière avait du mal à passer. Observant les alentours discrètement il eut sa réponse bien rapidement, les toiles devenaient de plus en plus épaisses et empêcher les rayons du soleil de percer. Où donc cette garce les conduisaient-ils ? Jusqu’à  cette fameuse Reine ? Richter espérait pour Médonée qu’elle ne les menait pas en bateau, car cela aurait été une perte de temps pour lui et il détestait les pertes de temps.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 09 janvier 2014, 23:53:45
ÉLISE

L’un après l’autre, les Terranides vinrent embrasser Shad sur la joue, là où elle avait été giflée. Même la kitsune, qui avait été très hostile à la Terranide, le fit, et, peu à peu, tous agirent sans difficulté, en profitant pour lui faire un câlin, et pour glisser quelques mots doux, s’excusant de leur comportement à son égard. La Reine était satisfaite, et les autorisa à sortir de la grotte. La plupart des Terranides marchaient à quatre pattes, et tous marchèrent vers la sortie, d’un pas lent. Bientôt, il ne resta guère plus qu’Élise et Shad. Moins effrayée que les autres, moins farouche, Shad avait visiblement envie de se battre, ce qu’elle ne tarda pas à confirmer en s’adressant de nouveau à la Reine :

« Qu’allons-nous faire ? Et je ne veux pas rester les bras croisés….Je ne pourrais pas…Rien aussi que pour les aider. »

Élise resta silencieuse pendant quelques secondes, continuant à réfléchir.

« Si tu penses pouvoir être utile, j’accepterais ton aide. Il me faudra également requérir l’aide des villageois. Cependant, avant ça, j’aimerais te montrer quelque chose... Quelque chose qui devrait te prouver que la femme que je suis n’est pas totalement dénuée de ressources. »

La Reine se mit à marcher, et fit donc signe à Shad de la suivre. Elle s’aventura dans une galerie, s’enfonçant un peu plus profondément dans la grotte. L’éclairage s’allumait progressivement, des cristaux qui révélaient des multitudes d’araignées qui s’écartaient à toute patte, filant dans les murs. Une épaisse toile filait le long du plafond, et, en regardant bien, on pouvait deviner d’énormes formes noirâtres.

« Encore une fois, Shad, c’est l’illusion du nombre et de la taille qui perturbent. »

La menace, en effet, ne venait pas ici des énormes araignées accrochées au plafond, car elles ne pouvaient pas passer cette épaisse toile si facilement, mais des araignées dissimulées dans les murs. Élise interdisait formellement aux Terranides de s’aventurer par là, car, bien que les araignées ne soient pas dangereuses, ils pouvaient toujours se faire piquer par accident. La galerie menait à une grotte un peu plus profonde, avec une rivière souterraine, et quantité de toiles d’araignées. Il y avait ici des araignées noires qui circulaient dans tous les sens. Elles étaient assez petites, faisant à peine une dizaine de millimètres, et présentaient un petit signe rouge sur leur abdomen glabre, dénué de poils, leur donnant une apparence sexy et noirâtre.

« La Latrodectus est une espèce d’araignées comprenant environ une trentaine de sous-espèces. Si la plupart d’entre elles sont inoffensives pour les hommes, il en existe en revanche une qui, elle, présente un venin suffisamment puissant pour menacer les hommes : la Latrodectus mactans. Tu la connais sans doute sous un autre nom. »

Il s’agissait de la veuve noire (http://www.dinosoria.com/insectes/veuve-noire-7.jpg), une araignée qui était assez connue chez les humains, en raison de la peur qu’elle suscitait. L’une d’elles atterrit justement sur le bras d’Élise, remuant le long de son bras.

« J’attaquerais ces insolents avec mes petites araignées, tandis que les grosses atterriront leur attention. Cependant, cette stratégie ne sera guère suffisante, je le crains. Et mes villageois ne sont pas mes guerriers. Alors, dis-moi... As-tu une idée ? »

Tout était bon à prendre, car c’était un combat particulièrement rude qui s’annonçait.



MÉDONÉE

« Surtout, suivez-moi bien. Cette forêt est profonde, et vous risqueriez de vous perdre... »

Médonée avançait lentement, au début. Cette forêt, elle la connaissait comme sa poche. Elle ne le savait pas, mais, dans la mesure où Élise était une Annexienne, elle, elle se rapprochait de sa Cérébrate, une sorte de lieutenante. Pour elle, tout ça était intuitif, mais, en réalité, Médonée avait une sorte de connexion psychique inconsciente avec la conscience collective qui régissait les araignées d’Élise, ce qui expliquait pourquoi il était impossible qu’elle se perde, ou qu’elle se révolte contre Élise. Elle lui serait fidèlement docile, sagement obéissante, jusqu’à sa mort.

Elle s’avançait à travers les sentiers, évitant les toiles, sa robe blanche filant derrière elle. Au fur et à mesure que la lumière décroissait, elle ressemblait de plus en plus à un fantôme. Parfois, on entendait des branches craquer, tandis que les étrangers devaient avoir ce sentiment diffus d’être observés par des milliers d’yeux observateurs. Ils entendaient des bruits sourds de pas, et ne voyaient que des ombres, des reflets. Où étaient donc passés les araignées ? Pourquoi ne les voyaient-ils pas ? Dans sa tête, Médonée pouvait deviner leur angoisse. S’il y avait tant d’araignées, pourquoi n’en voyaient-ils pas une seule ?

« Beaucoup d’étrangers comme vous s’y sont déjà risqués... On les as vus s’enfoncer comme de jeunes fous dans la forêt, malgré nos avertissements... Même aujourd’hui, si on tend bien l’oreille, il paraît qu’on peut les entendre hurler. »

Au détour d’un arbre, Médonée continuait à s’avancer, et la suivre devenait de plus en plus ardue, car les toiles retenaient parfois les guerriers, leur faisant perdre de précieuses secondes, pendant lesquelles leur guide disparaissait mystérieusement.

Ce qui devait finalement arriver se produisit pour Richter et ses hommes : ils furent perdus, au milieu d’un enfer de sons, entourés par les pièges. Car c’était bien dans ça que ces hommes étaient tombés : un piège grossier. Médonée leur avait tendu une énorme ficelle, et ces trois êtres, pétris dans leur arrogance, s’y étaient rués.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le vendredi 10 janvier 2014, 21:37:56
Le moment convivial était terminé et il fallait penser à autre chose, penser à  réagir aux dangers qui grondaient au dehors. Bien évidemment Shad ne désirait pas rester les bras croisés à ne rien faire et avait parfaitement fait comprendre son envie à Elise d’apporter son assistance à la bataille à venir. Bien sûr, elle n’avait rien d’une araignée,  elle ne pouvait pas se déplacer rapidement sur toute surface, ne pouvait pas créer des toiles pour piéger ses ennemis ou encore tuer à l’aide de son poison. Mais, elle n’était également pas vide de ressources et dans de telles situation sa polymorphie et sa pyrotechnie pourraient lui être d’une aide précieuse tout comme ses différentes armes.

Mais s’imaginait que l’Okami pensait qu’Elise n’avait pas de quoi se défendre était une grosse erreur. Shad se doutait bien que la Reine avait plus d’un tour dans ses pattes arachnéennes. Elle la suivit cependant traversant un long couloir caverneux qui était presque totalement plongé dans l’obscurité, jusqu’à ce que des cristaux s’allument et laisse la possibilité à la Louve de voir les énormes formes noires au plafond. Un petit frisson lui parcouru l’échine mais elle continua de marcher arrivant dans une sorte de chambre où coulait une rivière souterraine.

Mais ce qui attira le plus l’attention de Shad était les innombrables toiles d’araignées qui ornaient les parois de la  pièce ainsi que la présence furtive de milliers d’araignées, peut-être plus, qui partaient se nichaient dans les coins d’ombres. La Terranide parvint cependant à en reconnaître une, ou du moins la race à laquelle elle appartenait grâce à un petit symbole rouge situé sur son abdomen. Et quand la maîtresse de la forêt eut fini son discours, la louve souffla :

« La veuve noire….Redoutable en effet…. »

L’Okami se mis à suivre du regard celle qui était descendu sur le bras d’Elise, hochant la tête quant au plan de bataille de cette dernière. L’idée n’était pas mauvaise, il s’agissait de faire diversion à l’aide des plus grandes araignées tout en laissant les petites, plus mortelles, attaquer leurs ennemis par surprise. Fourbe mais efficace.  Cependant,  il y’avait toujours un risque, que cela ne suffise pas, il fallait donc prévoir un second plan, voir un troisième.

La lupine se mis à réfléchir, observant les différentes toiles présentes, trouver une bonne stratégie d’attaque n’était pas chose aisée. Pour sa part, elle aimerait miser sur la surprise, mais cela ne pouvait fonctionner que lors d’une seule charge, la seconde fois, les hommes risquaient d’être beaucoup plus méfiant. D’un coup, l lupine se raidit, sentant comme une présence sur son bras. Portant son regard vers ce dernier, elle put y voir une petite tache noire qui courait rapidement le long de son bras, s’arrêtant de temps à autre avant de repartir en direction de la main de  Shad.

Cette dernière avait demandé qu’Elise mette une de ses araignées dans sa paume mais elle n’aurait pas pensé que  cette dite araignée serait une veuve noire. D’abord tendue, la Louve se mis à observer plus attentivement l’araignée, ses courbes, sa façon d’agir, mais ne fit aucun geste brusque. Finalement après cinq bonnes minutes, la Terranide se détendit et l’araignée fila vers les doigts de cette dernière passant sur ses derniers  comme s’ils auraient été des escaliers avant de revenir sur la paume. En résumé, elle se baladait. Shad finit par la délaisser, bougeant automatiquement ses  doigts en fonction de ce qu’elle pouvait ressentir avant de s’adresser à Elise.

« Je peux te proposer  ceci : Il m’est possible de prendre comme toi une forme animale, je pourrais prendre donc plusieurs de tes veuves noires dans mon pelage et mener une attaque frontale contre la troupe au dehors, gobant au passage peut être deux ou trois de ces hommes. Mais l’idée principale est qu’en passant à travers les troupes, je dépose de tes araignées au sol, ces dernières  finissant le travail ou alors…. »

Une petite pause, peut-être que la deuxième solution n’était pas une bonne idée, mais elle se devait de la mentionner.

« Ils veuillent les Terranides c’est bien connu, si certains sont d’accords, ils pourraient faire en sorte d’apparaître à leur vue sans vraiment être à porter…Peut-être que le fait de voir leur cible pousserait certains chasseurs à se jeter tout droit dans ta forêt et donc tout droit dans une toile ? »

Pour le premier plan,  la Terranide ne risquait rien, ou du moins, elle n’allait pas sortir avec la taille d’un loup habituel. La pleine lune était de saison et il était normal qu’elle fasse usage du don offert par Rafiki.

« Après tout, nous devons surtout jouer sur la surprise non ? Et réussir à attirer ses couards dans ta forêt…. »

Elle marque subitement un arrêt, tendant l’oreille, entendant comme une voix qui les appelait au loin.

………

Richter fulminait, du moins intérieurement, en apparence, il restait droit et fier. Cette garce les avait piégé et ils étaient tombés dedans comme de pauvres débutants, si d’autres viendraient à l’apprendre, il risquait de prendre un coup à sa réputation. Mais piégé ne voulait pas dire perdu. Levant finalement le sort d’illusion, qui ne servait maintenant plus à rien, Richter s’adressa d’une voix ferme à ses hommes :

« On continue d’avancer sans toucher ses saloperies de toiles, ne vous préoccupez pas de ce que vous entendez et si une araignée débarque, battez-vous, tuez-la ou mourrez. »

Pas de quoi rassurer ses troupes quant au risque de finir dévorer par une araignée mais cela était le dernier des soucis de Richter. Faisant un bref signe rapide de la main, il ordonna la marche, utilisant son épée pour se frayer un passage à travers les toiles les moins épaisses. En réalité, ne pas en touche  une seule était impossible, notamment pour se frayer un chemin. 

Mais bien que fines, les toiles apposaient également leur résistance, d’autant plus quand elles étaient alignées les unes derrières les autres, créant de véritables petites barrières et mût par sa colère et le désir de faire payer à Médonée sa traîtrise, Richter ne remarqua pas que l’une des toiles suivantes étaient plus épaisses que les autres et s’en même y faire attention, il se retrouva coincé sur cette dernière avec ses trois hommes.

La tisseuse réagit immédiatement, fonçant sur la quatuor, usant de sa soie pour les envelopper dans un cocon individuelle.  La présence de la  prêtresse avait été ressenti par toutes et chacune savait que ces  misérables humains n’étaient pas à dévorés sur place mais à ramener au nid où demeurait Elise.  Utilisant la conscience collective de la forêt des Toiles, la piégeuse appela trois de ses consœurs qui  vinrent se saisir chacune d’un colis de soie  et de courir rapidement vers le nid.

Ce fut les Terranides qui virent en premier les quatre araignées arrivaient avec leur paquet cadeau, si on pouvait les nommer ainsi. Immédiatement, l’un d’entre eux s’était rué à quatre patte vers l’entrée du couloir interdit, avant pris une inspiration et avait  crié aussi fort qu’il le pouvait, espérant que leur maîtresse-reine l’entende.

« Maitresse-reine ! Vos araignées ! Elles sont venues avec quatre cocons ! »

….

Quatre cocons ? La louve ne pouvait ne pas avoir bien entendu.  Elle eut un petit rire moqueur, comme si une solution leur était gracieusement offerte quant à l’issue de la bataille, avec un peu de chance, sans doute pourraient –elles éviter des pertes inutiles.

« Je pense qu’il faudrait mieux aller voir de quoi il s’agit non ? Quant à toi…-son regard se posa sur la veuve noire – Tu vas redescendre s’il te plait, allez retournes sur ta paroi »

Tout en terminant sa phrase, elle avait laissé sa main se rapprochait au maximum d’une des toile présente afin que la petite araignée noire puisse y  monter, puis elle se recula avant d’attendre la réaction d’Elise, prête à la suivre si elle désirait retourner à l’entrée et voir exactement de quoi il en retournait.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 12 janvier 2014, 02:44:44
La grotte était très agréable. Élise aimait bien s’y rendre, pour voir ses petites tisseuses à l’œuvre. Même quand elle était encore une humaine, la Reine des Araignées adorait observer les toiles d’araignées. Dans son jardin, entre plusieurs fleurs, il y avait une grande toile d’araignée. Son père lui avait assuré que c’était l’une des plus constructions architecturales qui puisse exister, à la fois harmonieuse et efficace. Élise ne pouvait nier que la toile d’araignée ait une certaine beauté. Ceci l’avait toujours fasciné, quand elle les observait : comment la Nature pouvait-elle concevoir des choses aussi parfaites ? Comment une simple araignée, créature si petite, pouvait-elle réussir à former une toile d’araignée ? Tout ceci échappait à la compréhension d’Élise, mais aussi de ses parents, qui n’avaient jamais pu lui donner une réponse précise. Même maintenant, alors qu’elle dirigeait toute cette colonie, elle ne comprenait toujours pas ce fonctionnement. Les araignées semblaient tisser instinctivement. Élise savait que, pour certaines communautés, la capacité des araignées à tisser relevait du sacré, et était la preuve que ces créatures étaient des espèces de messagers divins. Certain les rapprochaient notamment des Parques. Élise, elle, ne croyait pas qu’il y ait là quelque chose de divin, juste une sorte d’adaptation de la créature à la nature... Cependant, il était vrai que l’étude de la Nature relevait de phénomènes surprenants, à même de se demander s’il n’y avait pas là quelque chose qui dépassait notre entendement : la capacité de certains insectes à vivre dans des sortes de microsociétés extrêmement bien hiérarchisées, ou les capacités spéciales de certaines créatures naturelles... Comme la soie de l’araignée.

Élsie ne pouvait que spéculer, et elle se battrait pour préserver cette forêt, pour empêcher que la bêtise et la haine des hommes ne la réduisent en cendres. Il lui fallait donc envisager une stratégie, un plan d’attaque. Malheureusement, la Reine n’était pas une guerrière, elle n’avait pas vraiment une armée, et elle ignorait l’état des forces en présence. L’idéal serait d’attirer les ennemis vers la forêt, mais elle savait qu’ils ne s’y risqueraient pas. Ils n’auraient aucune chance d’en découdre, et l’attaqueraient de l’extérieur. Pouvait-elle inventer un subterfuge pour les amener à rentrer ? La Reine y réfléchissait, tandis que Shad proposait ses idées.

Envoyer la petite Terranide en première ligne déplaisait à Élise. Certes, son plan avait des chances de marcher, mais les ennemis pouvaient l’abattre à distance, ou supputer un piège...

*Ceci étant dit, ils sont pétris dans leur arrogance... Ils peuvent très bien la prendre pour une Terranide qui aurait prise peur, et chercherait à se rendre. Cependant, dès qu’ils verront les araignées, ils comprendront le piège, et elle sera alors en danger de mort... Ce que je ne saurais tolérer.*

La Reine continuait à réfléchir, ainsi que Shad :

« Après tout, terminait la Terranide, nous devons surtout jouer sur la surprise non ? Et réussir à attirer ses couards dans ta forêt…. »

Élise hocha lentement la tête.

« Ce serait l’idéal, oui, reconnut-elle. Mais il nous faut un plan qui soit le plus infaillible possible. Ces hommes ont brûlé vifs des Terranides, Shad. S’ils en voient à l’orée de la forêt, qui refusent d’avancer, ils soupçonneront un piège. Leur objectif est de brûler la forêt, de former un cercle autour d’elle, et d’attendre que, sous la pression du feu, les Terranides ne sortent. »

C’était un paradoxe : la forêt d’Élise était tellement épaisse et protégée que les ennemis n’osaient pas y entrer. L’homme qui l’avait menacé s’était bien gardé de s’en approcher, comme s’il sentait qu’il n’en sortirait pas vivant. C’était un sadique, un pervers, mais il était suffisamment clairvoyant pour savoir que pénétrer tête baissée dans la forêt équivaudrait à une forme de suicide. Ce renégat ne commettrait pas une aussi grossière erreur, plaçant Élise dans une situation délicate.

Entre-temps, Shad avait reçu une araignée sur son corps. C’était une Latrodectus hesperus, inoffensive pour les humains. Elle se promena un peu sur son corps, ses petites pattes la parcourent. D’autres araignées remuaient également sur le corps d’Élise, attirées par les phéromones qui se dégageaient de leur pensive et songeuse Reine.

Tandis qu’elle réfléchissait, Élise entendit alors une Terranide l’appeler depuis l’entrée du couloir qu’elle avait emprunté avec Shad :

« Maitresse-reine ! Vos araignées ! Elles sont venues avec quatre cocons ! »

La surprise de Shad fut également la même chez Élise, qui se concentra alors un peu, fermant les yeux. Elle sentit quatre araignées en train de traîner les cocons, ainsi qu’une présence familière, qu’Élise reconnaissait entre mille, et qui provoqua en elle un fourmillement d’excitation : c’était Médonée ! La Reine regarda Shad, et acquiesça à sa remarque.

« Oui, je pense que ça peut être utile. »

Les deux femmes retournèrent dans la clairière, et suivirent plusieurs Terranides vers une autre clairière, avec un grand arbre en son centre. De solides branches permirent de soutenir les quatre cocons, qui étaient traînées par d’épaisses araignées, assez grandes. Elles les accrochèrent, la tête en bas, aux branches, avant de s’écarter. Élise, qui se rapprochait, vit alors Médonée.

« Ma Reine ! » s’exclama Médonée en la voyant.

Les deux femmes s’embrassèrent en se blottissant brièvement l’une contre l’autre. Comme toujours, revoir Médonée procurait à Élise un grand plaisir.

« Qui sont ces gens ? » s’enquit rapidement la Reine en désignant les cocons.

Médonée lui expliqua qu’il s’agissait d’espions venus dans le Village, probablement pour obtenir des informations. Ils s’agitaient nerveusement dans les cocons. Ces derniers étaient en effet fins, et les Terranides, craintivement, évitaient de trop s’approcher. Médonée lui indiqua du doigt celui qui semblait être le chef, tout en restant collée contre sa Reine, une main caressant son ventre, à hauteur de son estomac, l’autre frottant les pattes d’araignées qui pointaient dans le dos de la délicieuse femme.

De son côté, Élise lui expliqua que l’odeur de feu venait de croix que les esclavagistes avaient dressé sur la plaine, afin de les effrayer, et elle encouragea Médonée à aller prévenir, plus tard, les villageois, afin que ceux-ci se tiennent prêts à d’éventuelles actions militaires.

« Nos villageois ne sont pas des combattants, ma Reine, rappela Médonée en embrassant sa Reine dans le cou.
 -  Tu en m’apprends rien, ma belle, mais nous n’avons pas le choix. »

Élise avait toujours pensé que Médonée, d’une manière assez inexplicable, était sensible aux phéromones qu’elle dégageait, ce qui expliquait sans doute son comportement assez sensuel en sa présence. Élise finit par se rapprocher de l’homme dans le cocon, qui semblait visiblement toujours animé, et elle tira sur une partie de sa toile, lui permettant juste de parler.

« Il paraîtrait que toi et tes minables me recherchiez... Tu m’as donc devant toi, étranger... Élise, la Reine des Araignées. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 12 janvier 2014, 17:23:20
L’Okami suivit la reine rapidement jusqu’à la sortie de la grotte, se retrouvant de suite accueillie par des Terranides, qui  les guidèrent jusqu’à une clairière où trônait un arbre massif composé de lourdes branches. Mais l’arbre n’était pas le point le plus important, non, il s’agissait surtout des cocons de soie qui pendouillaient lamentablement des branches qui attiraient toutes les attentions. Shad put sentir quelques mouvements de recul, bien qu’immobilisés, les proies qu’avaient ramenées les gardiennes semblaient s’agiter, une en particulier.

A l’approche de Médonée, la louve s’écarta d’Elise, saluant la nouvelle venue d’un simple hochement de tête, préférant porter son attention plutôt sur ces fameux cocons, ne pouvant que s’espérer heureuse de ne pas avoir connu le même sort que ces quatre inconnus. Du moins inconnu seulement pour un temps, car tout en toisant les cocons de soie, l’Okami écoutait les explications de Médonée, ne pouvant s’empêcher de lâcher un grognement. Ainsi donc ils faisaient partie de cette horde de chasseurs, de mercenaires et avaient tentés de pénétrés la Forêt des Toiles pour glaner des informations ? Leur impétuosité leur avait coûté cher, et c’était tant mieux.

La Terranide n’eut aucune difficulté à noter le lien qui unissait Elise à cette femme ci-présente. Elle ne savait pas exactement quel était leur histoire, mais les voir si proche ne la déranger pas plus que cela, après tout, elle avait bien passé du temps dans un harem où la majorité des personnes présentes étaient des femmes qui aimaient les femmes. Et puis, de toute manière, ce sujet n’était pas à l’ordre du jour. Elle esquissa cependant un simple sourire voyant la proximité entre la serveuse et sa Reine, de tel  lien faisait toujours plaisir à voir.

Une nouvelle fois, la bataille prochaine fut mentionnée et savoir qu’un village était présent non loin était une bonne chose, mais cela aurait été encore mieux s’il aurait eu en son sein, des hommes pouvant combattre et non que des simples villageois. Il ne fallait pas deviner longtemps pour comprendre que les guerriers de ce lieu étaient surtout les tisseuses, les araignées d’Elise. Des soldats quelques peu hors du commun et singulier, mais d’une capacité qu’on ne pouvait nier sans aucun doute.  Enfin, l’un des cocons fut déchiré, du mois, juste assez pour que le visage de Richter apparaisse et que ce dernier puisse parler.

Quand on est pétri d’arrogance on se prend toujours un revers de médaille un jour tôt ou tard. Et Richter l’avait bien compris à ses dépens. Enfin libéré de ce satané cocon, il observa un bref instant Elise, sans sourciller, rejetant sa tête en arrière, crachant un mollard à son visage avant de rétorquer, crachant cette fois à ces pieds malgré sa position peu avantageuse.

« je me fiche que tu sois une reine connasse, tu es une pute, une chienne comme ces maudits Terranides ! Tu m’a peut-être eu, mais ta forêt brûlera, Brahmin ne connait aucune défaite de mission….Tes araignées et tes toiles ne te protégeront pas toujours »

« Pwah…Quelle éloquence et insolence » ne put s’empêcher de rétorquer l’Okami.

Un petit gémissement lui fit tourner la tête. En effet, mis à part Elise, Médonnée et les quatre suspendus, quelques Terranides étaient aussi présents et la vue de Richter leur arracha des gémissements de peur, des tremblements, ils reculaient au plus pour ne pas être en contact avec cet homme qui les effrayait. Voyant cela,  Shad se retourna, donnant une claque via sa queue au passage au bras droit de Brahim avant de partir rassurer au mieux qu’elle pouvait les apeurés, observant Richter du coin de l’œil.

« Pff garce….-le regard du chevalier noir se planta dans celui d’Elise- Tu as gagné cette bataille mais pas la guerre sache le, tous, vous allez le payez, et vous allez crier tous comme les putes que vous êtes »

En guise de réponse, la louve le va la main et fit un signe signifiant « oui-oui, cause toujours ! ». Décidemment cet homme avait la langue bien pendue. Ayant réussi à calmer les quelques Terranides, elle  retourna prêt d’Elise, désignant d’un mouvement de la tête l’insolent,

« Tu vas en faire quoi ? »

Le tuer ? Cela était sans doute la meilleur des solutions, surtout que cela éviterait qu’il continue à parler et raconter tant d’inepties. Mais d’un côté, il pourrait également servir pour éviter une bataille ou au mieux, servir d’appât. Une idée germa subitement dans l’esprit de Shad qui vint la chuchoter à l’oreille d’Elise :

« Pourquoi ne pas le relâcher après lui avoir réglé son compte ? Mais le relâcher avec quelques passagères ? Ainsi, il emmènera lui-même la mort dans son camp »

Elle se recula par la suite, attendant patiemment la réponse de la Reine arachnéenne,  croisant les bras, toisant du regard Richter qui continuait également à les traiter de chiennes, putes, sac à foutre et plus encore. Un bâillement long et exagéré fut la seule réponse qu’il reçut de la part de laLouve qui commençait à fatiguer de l’entendre.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mardi 14 janvier 2014, 02:08:45
De son prisonnier, Élise n’obtint qu’un postillon sur sa figure, un crachat sur ses pieds, et un florilège d’insultes. La seule information qu’elle obtint fut le nom de Brahmin... Quand ce nom fleurit à ses yeux, elle fronça silencieusement les sourcils. Ce nom, en effet, ne lui était pas inconnu, et elle laissa l’homme parler dans le vide, ne l’écoutant pas. Cet esclavagiste était effrayé, furieux d’avoir constaté qu’il était piégé, et sa peur s’exprimait par une sorte de rage illogique. La Reine, elle, repensait à Brahmin, à ce nom... Elle l’avait entendu par le biais d’un chevalier de passage, il y a plusieurs mois. Le courageux homme avait voulu la chasser, se prétendant être un saint paladin investi du pouvoir divin. Il avait fini dans une toile, et Élise avait ensuite compris qu’elle était traquée par des nobles. Le chevalier lui avait expliqué qu’on disait qu’elle était une créature monstrueuse, mais, quand il avait eu l’occasion de pénétrer la femme, il avait compris que les apparences étaient parfois trompeuses. C’était notamment grâce à lui qu’Élise connaissait les faibles capacités au combat de ses villageois, car le chevalier avait tenté de les former, avant de constater leur inefficacité au combat. Il l’avait prévenu que des individus pouvaient la poursuivre, et lui avait alors parlé de Brahmin, un individu dont la tête était mise à prix dans plusieurs États, un criminel de guerre, aussi vicieux que sadique, un pervers cruel, dont on ignorait s’il était homme ou démon. Tout ce dont on était sûr, c’était que sa horde de mercenaires n’était jamais loin des catastrophes et des cataclysmes. Ils rôdaient après le passage des cyclones, capturant les survivants pour en faire des esclaves, ils soutenaient des conflits seigneuriaux ou royaux pour piller des villes, ils s’aventuraient dans les villes ravagées par les maladies pour piller des biens. Pour cela, Brahmin envoyait des esclaves dans la ville récupérer des biens, leur promettant d’être libres s’ils le faisaient. Il contraignait les esclaves à rentrer en les menaçant de tuer leurs proches, et, généralement, ils revenaient. Brahmin les abattait alors, pour éviter qu’ils ne contaminent ses hommes, et brûlaient les cadavres au loin.

C’était un être cruel, ignoble, qui n’hésiterait donc pas à brûler toute la forêt, plutôt que d’y rentrer. Comment le piéger ? C’était un homme paranoïaque, qui savait visiblement à quoi s’en tenir avec cette forêt. Sa manière de s’enrichir en témoignait : il n’était jamais en première ligne, mais profitait toujours de l’affaiblissement de son ennemi pour l’achever. Le chevalier lui avait expliqué que son ordre avait déjà combattu les troupes de Brahmin, et qu’ils étaient de valeureux guerriers. Brahmin était un guerrier mystique, un être particulièrement puissant et retors.

« Tu vas en faire quoi ? » lui demanda alors Shad, l’arrachant à ses pensées.

Élise cligna lentement les yeux, en réfléchissant. Qu’allait-elle en faire, justement ? Le tuer semblait tout à fait être une bonne idée, mais il y avait peut-être un moyen d’exploiter ce bougre, un moyen de piéger Brahmin et ses hommes. La Reine des Araignées réfléchissait pensivement, lorsque Shad formula une proposition, ayant visiblement du comprendre que la redoutable femme était en train de réfléchir :

« Pourquoi ne pas le relâcher après lui avoir réglé son compte ? Mais le relâcher avec quelques passagères ? Ainsi, il emmènera lui-même la mort dans son camp... »

La Reine réfléchit, une moue sur les lèvres.

« Putes frigides ! Salopes ! Je vous niquerais tous la gueule, chiennes, pétasses, connes, je vous pisse à la raie, face de putes ! Allez crever et chiez dans vos mères !! »

Élise tendit ses doigts, et des filaments en jaillirent, recouvrant la tête de l’homme, qui se mit à gémir silencieusement, avant que les toiles ne recouvrent intégralement sa tête. La Reine soupira faiblement.

« On ne s’entendait plus respirer. »

Elle porta ensuite son attention vers Shad.

« Je pensais à un plan similaire, Shad. Cependant, il va nous falloir le travailler. Si je le tue, et ure je dépose quelques cadavres dans son corps, il y a de grandes choses que ce Brahmin incendie les cadavres, par mesure de précaution. J’ai entendu parler de cet homme par des voyageurs de passage. Ce n’est pas qu’un simple esclavagiste, c’est un criminel de guerre. Son autorité repose sur la peur qu’il inspire. Il est donc légèrement paranoïaque. Cependant, j’ai une idée... »

Médonée les écoutait silencieusement, tandis que les Terranides observaient encore Richter en train de se débattre, s’agitant dans son cocon, de plus en plus lentement.

« Il faut que Richter survive, au moins pendant un temps. S’il est en vie, Brahmin voudra sûrement entendre son rapport. À partir de là, nous pourrons envisager une piste possible... »

Élise réfléchissait, et finit par avoir une idée.

« Médonée, Shad, suivez-moi. Il est temps que tu voies mes araignées spéciales, Shad. »

Élise retourna dans le nid, et s’avança dans un autre couloir. Médonée se trouvait derrière Shad. La belle humaine savait naturellement où la noble Reine les conduisait. Elle les guida dans une autre pièce où il y avait des espèces d’œufs violets et des cocons dans les coins. Les œufs violets émettaient une étrange lueur, et il y avait plusieurs araignées très spéciales, dont l’apparence évoquait vaguement la forme arachnéenne que prenait Élise.

(http://img98.xooimage.com/files/c/d/5/elise_spider-434b186.jpg)

L’une de ces grosses araignées, un peu plus grosses qu’une main, s’avança vers les trois femmes, tandis que d’autres se rapprochaient également.

« À défaut de leur donner un nom scientifique précis, appelons ces créatures les araignées d’Élise. Leur venin est mortel, mais ces araignées sont liées de manière très spéciale à mon psyché, puisque, contrairement aux autres araignées de ma Forêt, j’ai un lien très précis avec ces araignées. Toutes les araignées géantes que tu as vues ne sont rien de plus que ces araignées arrivant à maturation. Très concrètement, quand je rentre en méditation, je peux piloter ces araignées. Les araignées que tu vois ici sont plus grosses que les jeunes araignées. Aussi, pour résumer, nous allons permettre à ce jeune homme insolent de s’échapper avec un cadeau dans son corps, quand il arrivera au camp. »

Médonée hocha la tête, tandis qu’Élise se mettait à poursuivre :

« Vois-tu, Shad, il existe une légende urbaine, sur la capacité de certaines araignées à pondre des œufs dans la peau des humains. Cette légende s’inspire du fait que certaines espèces d’arachnides, comme les acariens, peuvent effectivement pondre sous la peau. En temps normal, une araignée ne dispose pas d’un organe suffisamment fort pour perforer la peau... Mais les miennes le peuvent. Nous allons ouvrir cet homme pour permettre à l’une de mes araignées de pondre un œuf. D’ici quelques heures, l’œuf donnera naissance à une araignée, et j’essaierai de l’utiliser pour tuer Brahmin. Si nous le supprimons, nous terminerons ce conflit. »

Médonée comprenait, mais avait une question.

« Comment comptez-vous faire ?
 -  Nous allons balancer les quatre cocons dans la rivière, après avoir tué trois d’entre eux. Notre homme pensera avoir échappé de justice à la mort, et estimera que nous avons sous-estimé ses capacités. Le cocon dans lequel nous le plongerons sera résistant, mais pas suffisamment. Sous le contact de l’eau, il s’affaiblira, et ceci devrait l’occasion à notre homme de s’enfuir en nageant. »

Il était toujours possible que l’homme ne sache pas nager. Auquel cas, le plan d’Élise tomberait à l’eau.

Sans mauvais jeu de mots.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 14 janvier 2014, 16:31:20
Quelle joie de ne plus entendre Richter les insultait. La soie qui recouvrait ses lèvres et sa langue bien pendante donnait un repos aux trois femmes et aux Terranides présents. Le visage du tacticien fut vite recouvert d’une fine pellicule blanche et ce dernier se remis à se débattre pendant un instant, ralentissant au fur et à mesure la force de ses mouvements, terminant par n’être plus qu’un simple colis emmaillotée et immobile, à la merci de tous.

La Louve se tourna vers Elise et l’écouta sans mot dire, il était vrai que le tuer et le ramener chez lui n’était pas une bonne idée, pourtant en parlant de régler son compte, Shad avait surtout pensé à lui infliger quelques coups de blessures, sans doute s’était-elle mal exprimée ? Dans tous les cas, elle suivit Elise, elle-même suivit par Médonée alors que la Reine lui intimait l’ordre de la suivre à nouveau dans son nid.

Le nid, remplit d’araignées, un cauchemar pour les arachnophobes. Mais peu  à peu, la Louve s’y était habituée, une chance car, rester de marbre en cet instant n’aurait pas aidé Elise, elle aurait été plus comme un poids mort. D’autant plus que parvenir à vaincre une phobie était déjà une grande victoire en soi. Soie qui recouvrait bon nombres des parois du nid, tissées sans relâche par diverses araignées. La louve n’était pas encore assez idiote pour poser sa main le long de la corniche en la laissant y glisser. Cela lui aurait valu pour sûr une morsure blanche de la part d’une des araignées.

Alors, elle gardait ses mains jointes, derrière son dos, suivant la Reine jusqu’à arriver dans une nouvelle pièce. L’apparence des œufs et ce qui en sortait n’échappèrent pas à l’Okami, qui observait ces araignées, copie conforme de la forme arachnéenne d’Elise en miniature. Du moins conforme était un grand mot, ces petites ressemblaient à la reine, mais possédaient également quelques divergences. Ainsi, elle se retrouvait devant ce qu’Elise avait appelé comme ses « araignées spéciale », il restait juste à savoir en quoi elle l’était.

Et la réponse ne mis guère de temps à venir, comme si Elise avait senti l’interrogation de Shad dans son regard.  L’Okami tout comme Médonée  écoutait la Reine avec attention, apprenant ainsi ce qui rendait ses petites araignées si spéciales.  Premièrement, elle avait un lien avec Elise, un lien qui permettait à la Mère des Toiles de contrôler ses troupes mais pouvait également pondre un œuf dans un corps étranger, utilisant ce dernier comme incubateur. Un bon moyen pour faire rentrer un passage clandestin mortel dans un camp comme celui de Brahmin.

« C’est une bonne idée, je pense que ça peut marcher, en espérant juste que son cher chef ne le tue pas et ne le brûle pas vif dès son retour pour avoir raté sa mission d’infiltration…Quant  à la question de l’eau, peut-être faudrait-il prévoir qu’il porte une armure et que cette dernière risque de l’alourdir ?  Dans tous les cas, il faut espérer qu’il sache nager, le surveiller pour voir s’il atteint une rive… »

L’armure de Richter pouvait lui causer défaut en cet instant, il restait à savoir si il fallait mieux la lui enlever ou la laisser  telle qu’elle en espérant que sa lourdeur ne cause pas sa perte. Ar sans le savoir, Richter était devenu le porteur de la mort de Brahmin. Ce dernier s’attendrait sans doute à être attaqué par des araignées géantes, surgissant de la forêt, mais pas par une araignée de taille modeste, qui lui injecterait son venir mortel par fourberie en toute discrétion. Une mort sans honneur, mais cet homme en avait-il encore seulement ?

« Et si…le plan ne marche pas ? Que ferons-nous ? »

Il fallait être prêt à toute éventualité, miser sur une seule idée n’était pas une bonne chose. Pour le moment, tout reposerait donc sur Richter et sur l’araignée d’Elise.
 
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 16 janvier 2014, 01:56:43
La remarque de Shad sur l’armure de Richter était tout à fait judicieuse. Avec un tel équipement, le brave homme n’arriverait jamais à s’envoler. De plus, il pourrait paraître suspect qu’un prisonnier réussisse à s’évader de la forêt en ayant encore toutes ses armes. Brahmin serait un peu moins surpris s’il le voyait en haillons, car il penserait que la propriétaire de la forêt avait tout simplement cherché à conserver pour elle l’armure, afin de pouvoir l’utiliser pour en équiper ses guerriers.

« Et si…le plan ne marche pas ? Que ferons-nous ? »

Élise ne put que croiser les bras. Elle n’en avait pas la moindre idée.

« Il ne faut pas se leurrer : Brahmin dispose de toute une armée, et n’est pas l’un de ces fanatiques de l’Ordre Immaculé qui se ruent dans ma forêt sans réfléchir. S’il abat son homme de main, alors il nous faudra mener une offensive. Il existe tout un tas de réseau de grottes qui s’enfoncent sous terre, et nous permettront éventuellement de contourner le camp de Brahmin, afin de mener un combat sur plusieurs fronts. La stratégie est assez ismple, en réalité, poursuivit Élise. Il faut que mes tisseuses soient au contact. À distance, elles se feraient abattre parles archers de Brahmin. »

Médonée fut assez instable à cette idée, et une moue traversa ses lèvres. Elle savait que la Reine n’aimait guère qu’on contredise ses plans, mais son avis était judicieux, et elle savait aussi que l’agacement d’Élise n’était souvent que de façade. Plus simplement, Élise était incapable de lui faire du mal, ce qui conférait à Médonée un grand pouvoir. Elle bénéficiait de sa bénédiction, et elle ne risquait donc pas de se faire punir pour avoir émis un avis contraire à celui de sa Reine.

« Ma Reine, ces tunnels ont été condamnés pour de bonnes raisons. Ils sont dangereux. Nos légendes locales... »

La belle femme n’eut pas le temps d’achever. Élise avait tendu sa main vers elle, et glissait ses doigts et la paume de sa main sur sa joue, la caressant. Médonée plissa légèrement des yeux, penchant la tête sur le côté, comme pour accompagner cette caresse. Elle devint un peu plus sensuelle quand la Reine posa son pouce sur ses lèvres, les titillant lentement

« Je connais les légendes, Médonée... Peut-être pourras-tu en divertir notre brave Shad pendant que je vais me charger de piquer notre hôte. Ce n’est pas un spectacle très réjouissant, et je sais que les Terranides sont souvent nerveux à proximité de mes petites bêtes à huit pattes. »

Médonée hocha la tête, tandis qu’Élise s’écarta, se dirigeant vers une autre pièce, où on traînaitle cocon de Richter, le faisant glisser sur le sol. Médonée fit signe à Shad de la suivre, la guidant dans un endroit où il y avait un peu moins d’araignées, près de la rivière souterraine.

« Jadis, tout ce réseau souterrain abritait notamment un trafic de contrebande, et la profondeur de ce réseau souterrain entraînait beaucoup de rumeurs, encouragés par nos parents, pour nous dissuader de jouer dans ces grottes. »

On affirmait notamment que l’endroit avait été le refuge d’un cannibale, un homme armé d’une hache, qui découpait les jeunes filles, et mangeait leurs cadavres. Peu à peu, Médonée avait compris que ces grottes n’étaient pas uniquement un fantasme. Comme toujours, il n’y avait pas de fumée sans feu.

« Il y a plusieurs années, le seigneur de la région, Hamleigh, s’est heurté à l’un de ses bannerets, qui se révoltait contre les exactions perpétrées par le duc. Il y a eu une bataille particulièrement sanglante dans les plaines à proximité. L’armée du vassal a été mise en pièce, et, après la mort de son général, ce dernier s’est rendu. Tous ses hommes ont été crucifiés pendant des jours et des jours, au milieu de charniers. L’objectif était de réprimer la révolte en insufflant la terreur dans le cœur de ses vassaux. Si cette politique a marché, l’odeur des morts et des hurlements des suppliciés a malheureusement attiré, depuis les profondeurs des grottes, des créatures nécrophages. »

Des goules étaient venues. Ces monstres apparaissaient généralement près des zones de guerre, ou de zones frappées par des pandémies redoutables. Plus la mort était là, et plus ils étaient attirés, se repaissant généralement des cadavres, mais aussi des vivants. Ils dévoraient les suppliciés, prenant tout leur temps, se délectant de leurs hurlements, les faisant lentement souffrir, en les mutilant progressivement.

« Percy Hamleigh était alors le duc. C’est le père de William, mais cette idée sinistre était le fruit de sa femme, une femme cruelle, dont la beauté légendaire fut défigurée par une hideuse cicatrice sur sa joue, Regan. »

Regan Hamleigh était toujours en vie, et, de ce que Médonée en savait, il circulait, entre les deux, des rumeurs incestueuses. Percy, lui, était mort, sans qu’on ne puisse jamais vraiment en déterminer la cause. Une subite maladie, bien suspecte, mais les rares personnes ayant remis en cause la théorie officielle avaient été tués.

« Allons voir où se trouve notre Reine, Shad. »

Médonée s’avança le long d’un des couloirs. La perspective de voir Élise ouvrir les conduits condamnés n’était pas pour la rassurer. Les goules et autres créatures nécrophages étaient toujours là, et Médonée ne voulait pas se rajouter un nouveau problème sur les bras. Cependant, il y avait peut-être une autre piste à explorer. Elle avançait lentement, y réfléchissant, avant de revoir la Reine.

L’insolent bandit était allongé sur la table, recouvert d’araignées qui grouillaient sur son corps, et ces dernières finirent progressivement par s’écarter. Ses armes et pièces d’armures se trouvaient dans un coin.

« L’œuf est dans son corps. »

La piqûre avait été faite à hauteur du torse, laissant un trou, qui se cicatrisait rapidement. L’araignée naîtrait dans son corps, et sortirait en profitant du poison qui agirait lentement dans le corps de l’homme. Un poison subtil, à retardement, qui frapperait d’ici quelques heures.

« Suspendez les cocons près de la rivière. Mes araignées vont commencer à les torturer, et les hurlements de douleur de ses alliés devraient le réveiller. En se débattant bien, comme je suppose qu’il le fera, le cocon se rompra, et il tombera dans la rivière. Ensuite, nous verrons bien. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le vendredi 17 janvier 2014, 14:09:00
Tout semblait si simple mais pourtant si compliqué à la fois. Le plan de base, à savoir, rendre Richter à son général avec un œuf d’araignée dans le corps qui après avoir éclot donnerait naissance à l’arme qui tuerait Brahmin était un plan bien ficiellé,mais pourtant, ce dernier pouvait se voir réduit à néant en quelques secondes. La Louve avait fait part de sa crainte quant à l’armure du chevalier noir, cette dernière pouvait déjà nuire quant à la survie du bras du nouveau bras-droit de Brahmin et donc à l’assassinat de ce dernier juste en provoquant une stupide noyade.

Mais plus encore, si Richter revenait au camp avec tous ses effets, la suspicion serait de mise, et par précaution, la mort pourrait être celle qui l’accueillerait dès son retour. Il fallait donc pour éviter ces deux mauvaises passes, retirer armes et armures de l’homme était donc une action primordiale à effectuer.  Bien sûr, Shad avait questionné la Reine  sur le fait qu’elles devaient se préparer à ce que le plan d’origine ne fonctionne pas et donc, dans ce cas, prévoir une seconde stratégie.

L’Okami sourcilla quant à la mention des tunnels, se demandant au premier abord pourquoi ces derniers n’avaient pas étaient déjà utilisés, d’une part pour attaquer sur plusieurs front leurs agresseurs ou d’autres parts, cachés les Terranides qui ne pouvaient livrer bataille avec les villageois du village des Toiles. Cependant, la réaction de Médonée lui fit comprendre que ces tunnels n’étaient pas aussi vierges et sécurisés qu’elle aurait pu le penser. Mais dans ce cas, quel était le problème ?

La question semblait de pas tarder à venir, car la Terranide fut emmené dans un autre endroit avec Médonée pendant qu’Elise allait s’occuper de Richter, et par s’occuper, cela sous-entendait, pondre un œuf d’araignée sous son épiderme.  Shad s’installa donc en compagnie de l’amante d’Elise,  restant toute ouïe quant à son histoire écoutant, fronçant de temps à autre ses sourcils quand certaines parties étaient contées. Notamment à la mention du nom de Hamleigh, ce même nom que portait le noble qui avait tué Elise.

Mais la suite fut encore bien plus perturbante, la raison pour laquelle, Médonée s’était opposé quant à l’ouverture des tunnels étaient la présence de créatures nécrophages et peut-être même anthropophages. Dans de pareilles conditions, Shad comprenait mieux la réticence de la femme, mais rien n’affirmait que les créatures fussent encore présentes. De plus, Elise avait de quoi les combattre du point de vue de la Louve en tout cas.

Pourtant, d’autres points la chiffonnaient, notamment tout ce qui tournait autour de la famille d’Hamleigh, quelque chose clochait et elle n’arrivait pas réellement à mettre le doigt dessus.  Rien que la mort de l’ancien duc et le fait que tous ceux qui tentaient de prouver qu’elle n’était pas naturelle et donc se faisaient tuer  avait de quoi se poser des questions. La Terranide gardait le silence, analysant  tout ce que Médonée avait raconté.

Elle fut cependant sortie de ses pensées par la femme qui lui proposa de rejoindre Elise.

« Ha ? Euh, oui je te suis »

L’Okami se releva donc, suivant Médonée jusqu’à l’endroit où Elise et ses filles s’occupaient de Richter, retirant son armure en divers morceaux, ces derniers étant déposés dans un coin plus loin. Shad put noter la présence d’une petite cicatrice à la hauteur du torse, il ne fallait pas être stupide pour deviner qu’il s’agissait de l’endroit où l’œuf avait été pondu.  Il en restait maintenant plus qu’à rendre Richter à son général.

Et l’ordre du début des hostilités fut donné par la Reine, les araignées directement s’emparèrent du tacticien et firent ce qui leur avait été commandé. A savoir,  suspendre les quatre cocons, faire en sorte de ne pas toucher le cocon de Richter mais de torturait les trois autres, afin de faire réagir le chevalier noir de sorte à ce qu’il se libère et tombe dans la rivière. Simple mais efficace.

….

Des bruits stridents, des cris implorants et de douleurs, Richter aurait pu apprécier ces derniers si ils n’étaient pas liés aux trois hommes qu’il avait pris pour sa mission d’infiltration. L’homme tenta de bouger, refusant de se faire si facilement tuer par des putains d’araignées et se mis donc à remuer de plus en plus rapidement, faisant vaciller le cocon dans lequel il était partiellement accroché à une branche. 

Par chance, ou par malchance, sa prison de soie se détacha de son support et Richter se sentit portait par le courant, toujours avec une rage non dissimulés, il tenta d’ouvrir le cocon de soie par l’intérieur, mais ce dernier s’ouvrait progressivement de lui-même au contact de l’eau, comme si Richter n’était pas censé de mourir. Ce dernier ne remarqua pas l’odieux piège qui avait été mis en place et jugea plutôt cela comme une chance, ou du moins, sur le fait que ces femmes l’avaient sous-estimé.

« Putes, garces ! »

Finalement, il était parvenu à s’extirper de sa prison de soie et avait retrouvé la rive, tapant du poing sur le sable. Il jeta un regard haineux derrière lui et cracha sur le sol tout en se relevant, avant de jurer.

« Ces putes vont me payer cet affront… »

Sans perdre un instant et malgré le fait qu’il soit complétement sans défense, il se lança en direction du camp de Brahmin, faisant fi des regards qu’on lui lançait, un garde, ne le reconnaissant pas de suite, osa s’avancer vers lui, levant son épée, prêt à le frapper. Nul n’entrer dans le camp sans autorisation et l’homme qu’il prenait pour un inconnu  devait donc mourir ou au moins, être blessé pour lui apprendre où était sa place. Le soldat chargea, mais son coup fut arrêté par la poigne de Richter. Ce dernier, dans un mouvement vif, se retourna et donna un coup de coude dans le plexus de l’importun, l’obligeant à se courber en deux. Le tacticien délogea l’épée de sa main et tout en effectuant un nouveau mouvement, une attaque circulaire, il décapita sans la moindre hésitation le soldat, crachant par la suite sur son cadavre.

« Apprends à reconnaître tes supérieur ! Il haussa par la suite la voix – Ramenez moi mon armure de rechange ! Et mes armes ! Je refuse d’aller voir le général dans pareilles accoutrement ! Hâtez-vous ! »

La peur de voir leur tête séparée de leur corps fit réagir les écuyers qui s’affairent à ramener ce que Richter avait commandé. Ce dernier enfila son armure, par chance, il en prévoyait toujours une seconde lors de ses déplacements au cas où la première se trouvait trop amochée, voir voler. Une fois habillé, il ne perdit plus de temps et vint quérir une odieuse auprès de Brahmin,  le saluant comme il était d’usage, avant de prendre la parole.

« Voici mon rapport : Un village est présent dans cette forêt et ses habitants sont les serviteurs et les adorateurs de cette femme araignées nommée Elise. Nul doute que cette dernière doit tenir à eux tout comme aux Terranides fuyard qui se sont réfugiés chez elle au cœur de la forêt. Celle qui a blessé votre étalon était aussi présente.  Cette garce de Reine semble pouvoir contrôler les araignées, nous avons était notamment  attaqué par des araignées géantes. – Il ne rentra pas dans les détails, surtout sur le point de vue qu’ils étaient tombés honteusement dans un piège avant de continuer. – Les trois hommes qui m’accompagnaient sont morts à l’heure qu’il est et j’ai pu entendre qu’elle se préparait à lancer une attaque. Je propose de commencer par brûler le village, les cris des habitants devraient attirer la Reine à cet endroit, ou bien, de brûler la forêt et ces toiles. Elles ne sortiront pas, elles n’oseront pas sortir de leur forêt, mais en dehors,  ces putes seraient à notre merci. »

Richter se tenait droit, attendant la sanction, il savait également qu’il pouvait tout autant se faire tuer par Brahmin pour avoir en partie faillit à sa mission. Il donna encore quelques informations qu’il avait pu glaner au fil de son excursion afin de donner le plus de renseignement possibles. Même le plus petit détail était bon à prendre. Il ne restait maintenant plus qu’à voir, ce que comptait faire Brahmin. Discrètement, la main de Richter vint se poser contre son torse, là où il hébergeait un passager clandestin avant que ses doigts ne grattent rapidement cet endroit. Puis, sa main rejoignit sa compagne derrière le dos du tacticien, patient.

….

L’Okami repensa à ce que lui avait raconté Médonée, notamment à l’histoire des tunnels. Son regard se posa un instant sur ce qui semblait être l’entrée de l’un d’eux. Tendant l’oreille, elle tenta de voir, ou plutôt d’écouter si elle pouvait entendre des bruits provenant de derrière la façade de pierres, mais rien. Pensait qu’une légion de mort était peut-être juste à leur côtés avait de quoi faire frémir le plus courageux des soldats.

En effet, les goules n’étaient pas des adversaires communs, le fait qu’elles soient mortes leur permettait déjà de pouvoir se battre des heures, des jours durant sans faillir, sans manquer d’endurance. Le besoin de repos, d’eau et de boisson n’était pas aussi important que pour un être vivant. De plus, leur corps décharnés pouvait encaisser bon nombres de coups et blessures avant de finalement passer de mort à trépas. Rien qu’une goule pouvait faire énormément de carnages, alors une légion entière.

Mais encore une fois, rien n’assurait que pareilles créatures immondes étaient encore présente. La louve vint donc quérir la Reine :

« Ces tunnels, Médonnée m’a fait part de leur histoire et surtout qu’ils pouvaient abriter des goules, est-ce vraiment une bonne idée de les ouvrir ? Ne pouvons-nous pas faire en sorte d’en ouvrir une petite brèche et d’envoyer quelques éclaireuses ? »

Les araignées de petites tailles pouvaient s’infiltrer dans de minuscules fissures et ces dernières étant reliés à Elise pouvait, selon Shad lui faire un rapport de ce qui se passait dans ces tunnels. Ainsi, il pouvait être plus aisé de prendre une décision quant à leur ouverture et, ou moins se préparer à combattre des engeances,

« A moins que…Tu penses qu’on pourrait faire en sorte de conduire ces goules, si elles sont bien présentes, droit vers le camp de Brahmin ? »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 19 janvier 2014, 01:51:18
BRAHMIN

Devant une carte de la région, Brahmin réfléchissait dans sa tente. Le guerrier traçait des lignes avec un compas, essayant ainsi de délimiter la zone, de déterminer où il frapperait, et où les Terranides seraient susceptibles de s’enfuir. Si seulement Hamleigh avait accepté de l’aider... Malheureusement, l’homme ne voulait pas entendre parler de cette forêt, et refuserait d’envoyer ses hommes près de cet endroit. Les nobles étaient tous des couards, terrorisés par les araignées. Un léger frémissement traversa le corps de Brahmin, qui bascula sa tête en arrière, et la baissa. Entre ses massives jambes, il y avait une Terranide, qui était en train de prendre son sexe dans sa bouche, le suçant massivement. Elle pleurait à moitié, mais n’osait pas se révolter davantage. Elle avait été fouettée une dizaine de fois, et Brahmin l’avait personnellement frappé dans sa tente, jusqu’à lui enfoncer sa queue dans sa bouche, pour la faire taire. La Terranide fermait les yeux, espérant que ce moment passerait, et qu’elle ne se ferait pas encore violer. Des cernes noirs éclairaient ses yeux. Brahmin se moquait bien de sa souffrance. Il n’y avait aucun bordel à côté, aucun harem digne de ce nom, et il était furieux. Il voulait cramer toute cette saloperie de forêt, égorger cette salope de Reine, la décapiter, et exhiber fièrement sa tête, tout en enflammant ses saloperies d’araignées. C’était une saloperie de salope de forêt, voilà ce qu’il en pensait ! Faute de pouvoir tous les massacrer maintenant, il devait prendre son mal en patience, et préférait se calmer par le sexe. Il avait ordonné qu’on lui amène une esclave, et avait commencé par la frapper, dès qu’elle l’avait salué. Qu’elle ait été polie n’avait rien changé. Dès qu’il l’avait vu, il avait eu envie de la frapper.

Il l’observa silencieusement. Curieusement, cette fellation ne l’excitait pas. La femme n’y montrait guère de volonté, mais, ça encore, ce n’était pas le problème. Brahmin avait compris depuis longtemps que les choses que les femmes faisaient ne l’excitait pas. Il trouvait ça fade et insupportable. Leurs geignements, leurs soupirs, leurs gloussements... Il adorait les entendre hurler, il trouvait ça bien plus passionnant. C’était là qu’il prenait vraiment son pied, quand elles hurlaient, quand elles l’imploraient. Peu à peu, il avait fini par leur faire l’amour, uniquement pour leur donner l’espoir qu’il se calmerait si elles étaient consentantes. Avec les années, Brahmin était devenu plus intelligent dans sa manière d’appréhender le plaisir sexuel. Il aimait quand c’était long, quand c’était sensuel, quand il y avait de la passion, et il se débrouillait pour en insuffler autant qu’il le pouvait. C’était un romantique de la douleur, tout simplement, un amoureux des plaisirs extrêmes.

Malheureusement, son sexe restait toujours aussi mou. Cette fille n’y mettait vraiment aucune conviction, et ses renâclements étaient insupportables. Ses petits yeux oscillaient entre le regard de Brahmin et son activité, come si elle essayait de le supplier de ne pas la battre, de l’épargner. Assez rapidement, ceci fatigua Brahmin, qui la gifla sèchement. Quand il l’entendit hurler, il sentit une tension certaine à hauteur de son sexe. Il l’attrapa par la gorge, et l’envoya s’écraser sur son bureau, renversant la carte. Brahmin ne dit rien, et la frappa au visage. La tension qu’il ressentait à hauteur de son sexe se mua, et il frissonna en sentant sa queue redresser. Bien. Oui, c’était bien mieux ainsi.

On vint le déranger en lui annonçant que Richter était arrivé. Brahmin grogna, et relâcha la gorge de la Terranide, qui se mit à tousser sur le sol, se contorsionnant nerveusement en essayant d’aspirer de l’air. Elle l’avait griffé sur le bras, dans un réflexe d’autodéfense, probablement pour qu’il relâche sa prise, mais lui n’avait rien ressenti. Alors qu’il serrait, il avait vu les yeux de la Terranide s’écarquiller, il avait vu les vaisseaux sanguins péter en elle, puis sa langue se tendre, sa bouche s’ouvrant en cul-de-poule, dans une image misérable et ridicule, essayant désespérément de capter de l’air frais.

Il l’avait relâché, en ordonnant qu’on lui amène Richter.

Ce dernier était ensuite venu, et lui avait présenté son rapport. Tandis qu’il parlait, Brahmin jouait avec son poignard, le remuant lentement.

« Je propose de commencer par brûler le village, les cris des habitants devraient attirer la Reine à cet endroit, ou bien, de brûler la forêt et ces toiles. Elles ne sortiront pas, elles n’oseront pas sortir de leur forêt, mais en dehors,  ces putes seraient à notre merci. »

Brahmin l’écouta silencieusement. Richter ne lui apportait aucune information qui ne soit vraiment utile, rien d’autre que du bon sens. Pour lui, il avait échoué dans sa mission, mais lui avait au moins permis de savoir une chose. Se risquer dans cette forêt était décidément suicidaire. Richter y était allé avec trois hommes talentueux, de bons gars, qui avaient guerroyé en compagnie de Brahmin. Qu’ils soient tous morts était le signe que cette Élise était intouchable dans cette forêt. Brahmin continuait à jouer avec son couteau, dans un silence pesant. Richter ne bougeait pas, visiblement conscient qu’il était à deux doigts de la mort.

« J’ai fixé un ultimatum à ces créatures. Si elles ne se rendent pas d’ici ce soir, nous attaquerons demain matin. Je pense que nous attaquerons, et nous mènerons l’assaut sur deux fronts. Tu brûleras la forêt en partant depuis le village. Nous avons des balistes incendiaires qui seront très efficaces. De mon côté, je me tiendrais avec l’essentiel de nos hommes le long de la forêt. Entre le marteau et l’enclume, les Terranides sortiront, et nous massacrerons toutes les araignées. »

Richter allait vivre. Au moins pour ce soir.



ÉLISE

Le plan avait marché à la perfection. Le truand avait réussi à s’extirper. Le lit de la rivière l’avait amené sous les toiles, près de la sortie, où il avait pu s’enfuir. Élise n’avait qu’à fermer les yeux pour sentir la jeune araignée être ne train de battre, de se réveiller lentement. D’ici quelques heures, le poison tuerait Richter, et l’araignée sortirait de son corps. Il faudrait ensuite la diriger pour tuer Brahmin. Une simple piqûre dans le cou, et ce serait suffisant. La Reine se sentait relativement nerveuse, et marchait lentement, déambulant dans son nid, en réfléchissant longuement, envisageant des scénarios tous plus improbables et catastrophiques les uns que les autres.

Que se passerait-il, en effet, si ce plan ne fonctionnait pas ? Élise n’avait pas spécialement envie d’y songer, mais elle devait malgré tout l’envisager. Brahmin n’attaquerait pas de nuit, l’ombre fournirait une aide à ses araignées. Peut-être devrait-elle attaquer, alors ? Elle aurait l’avantage de la nuit, et pourrait les surprendre pendant la nuit. Ce plan lui paraissait être le meilleur. Si elle laissait Brahmin l’attaquer, elle serait isolée, piégée, et faite comme un rat. Alors que la Reine des Araignées réfléchissait, Shad revint la voir, et lui parla de ce que Médonée, sans surprise, lui avait dit. Elle lui exposa alors une idée qu’Élise envisageait également :

« A moins que…Tu penses qu’on pourrait faire en sorte de conduire ces goules, si elles sont bien présentes, droit vers le camp de Brahmin ? »

Élise l’observa silencieusement, réfléchissant à ce plan. Elle se pinça les lèvres, hésitant un peu.

« C’est une idée, mais il y a un léger problème... Vois-tu, les grottes ont été scellées dans les deux sens. Je sais comment les ouvrir, mais il faudrait traverser toute la région, pour détruire l’autre mur, afin de les faire sortir. »

Il faudrait donc traverser un champ de goules, de graveirs, et d’autres créatures nécrophages vivant dans cette région. Étant des créatures morts-vivantes, ils ne pouvaient pas vraiment mourir de faim, et continuaient à errer, éternellement, dans les profondeurs du sol.

« Il faut donc organiser une expédition, ce qui est risqué, comme tu t’en doutes... D’où mon hésitation. Cependant, il peut effectivement s’agir d’une piste. Si mon araignée échoue, il nous faudra attaquer de nuit. Les goules pourront ouvrir un second front, et nous prendrons Brahmin entre le marteau et l’enclume. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 19 janvier 2014, 21:49:48
Richter ne bougeait pas, attendant la sentence. Allait-il sortir de cette tente vivant ? En réalité, il en doutait fortement, rien que  pour le fait qu’il n’est pas ramené des informations bien importantes pour le combat à venir. Le tacticien le savait, il avait failli en grande partie à sa mission. Pourtant son expédition à la forêt des Toiles lui avait au moins permis de confirmer que la Reine Elise était relativement dangereuse, voir mortellement dangereuse dans son propre domaine.  Les trois hommes qui l’avaient accompagné n’y avaient pas fait long feu et bien qu’il se fichait de leur vie comme de sa  première tête coupée, il se ferait une joie immense de séparer celle des épaules de la serveuse qui les avait mené droit à un piège.

Le chevalier noir ne disait rien,  écoutant son général dans un silence mutin. Un bref sourire sarcastique orna son visage.  Ces animaux avaient voulu jouer avec eux, ils le payeront de leur vie. A l’aube, des panaches de fumées noires s’élèveront  haut dans les cieux pendant que les flammes lécheront et brûleront bois, toiles, araignées et qui sait, Terranide. Une simple nuit à patienter. Oh Richter avait hâte, il avait si hâte de se venger, de faire apprendre à ces catins où était leur véritable place. De plus, si cette mission remportait un meilleur succès que la précédente, peut-être n’aurait-il rien à craindre pour sa vie.

L’homme hocha la tête quant aux directives, mais il lui resterait encore à vérifier l’état des balistes incendiaires et de préparer une troupe de son côté. Le plus gros de l’armée de Brahmin se trouvera avec ce dernier, encerclant la forêt, prêt à cueillir les Terranides, lui n’aura sans doute le droit qu’à un petit régiment.  Ainsi, Richter n’avait d’autres choix que de choisir les plus qualifiés. Outre les balistes, l’homme pensait également utiliser des torches à lancer. Leurs point d’impact complétement aléatoires pouvaient également semer la panique et répandre plus rapidement le  braiser. Au moins, il savait sur quoi il allait travailler cette nuit.

Richter salua le général bien bas, lançant un regard à la Terranide au sol. Aucune compassion dans son regard cela allait sans dire, et s’il aurait pu, lui aussi aurait profité d’une esclave pour se calmer. Mais, il n’avait pas le temps. Sortant de la tente de Brahmin, le tacticien se rendit à l’emplacement des balistes incendiaires, observant ces dernières, les inspectant une à une. Quand un défaut était trouvé, le personnel chargé de leur manutention recevait des corrections. Richter refusait de perdre par souci matériel, tout devait fonctionner parfaitement.

La vérification dura deux bonnes heures, mais au moins,  il n’y aurait pas de mauvaise surprise de ce côté le lendemain matin. Il ne lui restait donc plus qu’à chercher quelques hommes pour incendier le village des Toiles. Un léger frisson parcouru son échine, oh qu’il avait hâte de voir les premières braises se transformaient en flammes et incendier les premières habitations. Sa recherche ne fut pas longue, il savait qui il allait prendre, notamment des archers. Avant de partir, il leur avait ordonné d’enduire leurs flèches d’un liquide inflammable.

Etrangement, quand il arriva à sa tente, il ne pouvait nier qu’il était heureux. Oui, heureux de se poser, de souffler et de dormir. Car, aussi surprenant que cela pouvait lui paraitre, il se trouvait fort fatigué, lui qui d’habitude pouvait tenir des nuits sans dormir. Il mit cela sur le compte des araignées, leur poison devait certainement encore faire effet.

…………..

L’Okami soupira, non pas d’exaspération face à Elise mais face à toutes les difficultés qu’elles rencontraient. Ainsi, le simple fait d’ouvrir les tunnels était en soi déjà une épreuve.  La  Louve se mit à tourner en rond, faisant les cent pas, pensive. Il devait y avoir une solution, il y’en avait forcément une ! Mais laquelle ? Elise avait mentionné qu’il faudrait traverser la région pour ouvrir les autres sorties du Tunnel, cependant elle n’avait pas mentionné comment. Devraient-elles passer par les dit-tunnel ou seulement se rendre à leur sortie en passant par l’air libre ?

« Pour ce qui est des tunnels, tu ne peux pas les ouvrir à distance ? OU quand bien même, doit-on passer par ces derniers pour  les ouvrir ?  Par ailleurs, si on doit vraiment y  passer, en cas de dernier recours, je veux bien me porter volontaire.  Cela ne m’enchante guère mais si c’est pour éviter que  tes protégés tombent entre les mains de ces malades… »

Oh oui, il fallait être parfaitement fou pour oser entrer dans un monde remplit de morts-vivants. L’Okami espérait que le premier plan marcherait à la perfection, que l’araignée arriverait à piquer le général et qu’enfin toute cette folie prendrait fin. Sans leur général et son bras droit, les soldats risquaient de tomber dans une certaines zizanie, où l’ordre ne régnerait plus. Cette petite araignée avait donc, une énorme tâche à accomplir, une tâche d’une importance capitale.

« Quand saurons-nous si ton araignée a réussi sa mission ? Car nous avons jusqu’à l’aube, l’ultimatum fixait cette date »
 
L’aube, il ne leur restait plus que quelques petites heures. SI l’araignée faillirait à sa mission, l’option des goules et autres créatures nécrophages et anthropophages était donc à  examiner de plus près. La nuit risquait donc d’être longue.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mardi 21 janvier 2014, 02:10:50
Passer par ces grottes, c’était une sorte de solution de dernier espoir. Élise préférait ne pas l’envisager, devant le risque que ça représentait. Les goules pouvaient très bien choisir d’attaquer directement ses araignées. Seul un nécromancien pouvait contrôler ce genre de créatures, mais Élise n’en avait pas sous la main, et elle espérait que les capacités magiques de Brahmin n’incluent pas la nécromancie. Au lieu de quoi, faute de le prendre en tenaille entre son armée et un contingent de goules, Élise risquait de lui donner de la chair à canon, des goules qui viendraient le soutenir en attaquant les araignées de la Reine, tandis que sa forêt brûlerait. En somme, c’était un plan périlleux, risqué. Tournant en rond, Shad émettait différentes hypothèses, notamment pour savoir comment ouvrir les tunnels sans passer par le repaire.

« Il y a plusieurs éléments dont il faut tenir compte, entama Élise. Les murs qui condamnent ces cavernes sont verrouillés par des runes magiques. Lesdites runes se trouvent au village, sous la garde étroite de Médonée. Pour les ouvrir, il faut placer les runes contre les murs. Nous pourrions effectivement faire le tour, mais il faudrait alors traverser le camp de Brahmin. Pense à me dire de te faire consulter une carte quand nous irons au village, tu comprendras mieux pourquoi. »

Concrètement, pour ouvrir l’autre côté des tunnels, il faudrait, soit s’infiltrer dans le camp, soit traverser ce dernier. Aucun chemin n’était donc vraiment facile. Cependant, en choisissant de s’infiltrer, on évitait, du coup, de devoir ouvrir le premier tunnel. Il n’y aurait qu’un seul mur à abattre, celui menant au camp de Brahmin. Le soir venu, l’odeur des grillades, de la viande cuite, attirerait sûrement les goules, car elle renforcerait l’odeur de la viande fraîche. Certes, les créatures nécrophages se nourrissaient de cadavres, mais ils ne dénigraient nullement pour autant la chair bien vivante. Dès lors, il n’était pas difficile de deviner le raisonnement intellectuel d’Élise, et où elle voulait en venir. Une araignée ne pouvait pas traverser le camp de Brahmin pour placer la rune, il fallait nécessairement une personne intelligente. Un humain se ferait repérer, et la Reine ne pouvait pas imposer cela aux Terranides qui étaient dans la région. Ils étaient bien trop terrorisés comme ça, et, si elle demandait à l’un d’entre eux de s’infiltrer dans le camp de leur adversaire, il en ferait une syncope. Par conséquent, c’était à Shad qu’il revenait d’agir. Cependant, Élise ne pouvait pas lui ordonner une telle mission comme ça, sans y réfléchir au préalable. Elle préférait donc envisager d’autres scénarios.

Elle revint donc sur l’empoisonnement, répondant à l’ultime question de Shad :

« Le poison va fatiguer notre homme. Il devrait donc aller se coucher d’ici quelques temps, un sommeil léthargique dont il ne se réveillera pas. Le poison va créer une sorte de diarrhée, et l’araignée sortira de son fondement. »

C’était un procédé un peu dégoûtant, scatophile, mais qui marchait bien. L’homme allait chier le cocon abritant l’araignée, et elle sortirait du purin. Élise la guiderait ensuite pour qu’elle se nettoie, afin que son odeur ne la repère pas auprès de Brahmin, et elle irait ensuite le traquer. La Reine entendit soudain des bruits de pas, et tourna la tête. Une Terranide apparut rapidement, s’approchant de son nid.

« Maîtresse-Reine, Maîtresse-Reine ! » s’égosilla-t-elle.

La Reine fronça lentement les sourcils.

« Qu’as-tu donc ?
 -  Médonée est partie, et elle m’a demandé de vous indiquer que vous devriez, quand vous le pourrez, vous rendre au Village. »

Élise hocha lentement la tête. Il faudrait sûrement débattre de l’intervention des villageois. Une étape indispensable, en effet, car elle allait devoir coordonner ses efforts avec les villageois, et, de toute manière, elle devrait récupérer les pierres runiques, et consulter les cartes de la région.

« Si tu veux y aller, Shad, je vais partir tout de suite. »

Encore une fois, Élise ne voulait forcer personne.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 21 janvier 2014, 18:32:48
Ainsi il fallait prendre deux points importants en considérations. Premièrement, avoir les runes permettant d’ouvrir les tunnels, les dits-runes se trouvant dans le Village des Toiles sous la garde de Médonée et deuxièmement, réussir à contourner ou à passer par le camp de Brahmin, ce qui relèverait d’une mission d’infiltration fort délicate et surtout dangereuse. En effet, y entrer pouvait s’avérer facile, mais y ressortir sans séquelles serait différents. Surtout que si Shad se portait volontaire pour cette mission, en tant que Terranide, elle était sûre de ne pas être accueillie les bras grands ouverts. Un frisson lui parcouru l’échine rien qu’à cette pensée. Mais si elle devrait le faire, elle le ferait, la Louve espérait simplement que l’araignée parvienne à accomplir sa mission.

Et au sujet de l’araignée, l’Okami aurait pensé qu’elle se serait frayer un chemin tout différent, soit en ressortant en découpant les muscles et les chairs pour ressortir par la peau à l’endroit même où l’œuf avait été pondu. Soit, en remontant par le système digestif. Certes, cette dernière idée était juste, seulement, elle fonctionnait dans le sens inverse.  Une chance que la victime tombe dans un sommeil de mort quand cela se passe, ou il aurait été fort possible qu’il voit l’araignée dans ses excréments. Non, là, le seul risque qui pouvait demeurer était l’odeur qui attirerait l’attention des gardes envoisinant.  Quoique, au vue des diverses odeurs présents dans ce type de camp, l’odeur de la défécation risquait de passer un petit moment inaperçue, au moins le temps que l’araignée se nettoie et parte traquer Brahmin.

La Louve se retourna au même instant vers la Terranide qui arrivait en criant. Sourcillant face à ce qu’elle venait de dire, elle hésitait à demander pourquoi diable Médonée était partie sans prévenir Elise et surtout, ce qui avait de tellement important au village. Ah oui, les préparatifs à une future bataillée. Le fait de demander à la lupine si elle souhaiter suivre Elise ou non jusqu’au village n’était pas nécessaire, puisqu’elle hocha simplement la tête et se mis à la suivre en direction de ce dernier. Après tout, ne devait-elle pas voir les cartes de la région ? Autant en profiter en faisant une pierre, deux coups. 

Le village atteint, la Terranide put y ressortir une certaine forme de tension. Peut-être était-il calme en temps normal, mais en cet instant, il semblait être surtout pris par une vive activité. La menace de Brahmin n’était pas passée inaperçue et il était donc normal que les villageois se prépare comme ils peuvent à se défendre. Sauf que ce n’était pas des guerriers et la Louve en voyait certains qui se calfeutrer dans leurs demeures. Un rapide coup d’œil lui fit comprendre que cela n’allait pas être des plus simples et qu’en termes de combattants, ils ne seront peut-être pas autant que la troupe au dehors.

« Les cartes de la région ? » demanda Shad en se retournant vers Elise.

Autant ne pas perdre de temps. Plus vite elle prendrait connaissance de la typographie de la région et comprendrait ce qu’Elise voulait insinuer à propos des tunnels, plus vite, elle pourrait réfléchir à un moyen pour les atteindre si tel était le cas.

….

Le sommeil avait accueilli Richter dans ses bras, le plongeant dans un repos duquel il ne se relèverait jamais.  A se croire trop invincible, on  fini par tomber sur plus espiègle et sournois que soit. Le tacticien avait fortement sous-estimé Elise et ses araignées et maintenant, il payait cet affront de sa vie, contribuant sans le savoir au plan du meurtre de son général.  Ainsi, couché, Richter semblait se reposer, dormir paisiblement, sauf que son cœur ne battait plus, de même qu’aucun souffle de rentrait ou sortait de ses poumons. Un sommeil de mort.

Les muscles du sphincter anal s’étaient détendues et comme l’avait prédit la Reine Arachnéenne, l’homme se déféqua littéralement dessus, expulsant ainsi le cocon de l’araignée de son corps. Cette dernière sortit de la masse de déchets organiques et vint se cacher dans un recoin sombre de la tente, utilisant ses pattes pour se nettoyer, à la manière d’un chat. La toilette pris du temps, mais elle était méticuleuse, il fallait retirer toute once d’odeurs présent sur l’araignée pour  passer inaperçue et ne pas être détectée à cause de l’odeur pestilentielle. De l’instinct ? Non, la petite bête était guidée par sa reine et une fois sa toilette accomplit, elle se mit à patienter, à attendre les ordres, à attendre quelle sera sa cible à abattre. 
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 23 janvier 2014, 01:26:05
L’ambiance au Village des Toiles était sous tension. Tous savaient que la Reine avait attiré le regard d’individus puissants en choisissant, contre l’avis silencieux, mais non moins majoritaire du village, de recueillir ces Terranides. Les habitants du Village avaient fait le choix délibéré de se couper du monde extérieur, un monde qui ne leur avait apporté que ruines et souffrance. Ils estimaient que la Forêt n’avait pas à se mêler de ces histoires, que ce n’était pas dans leur intérêt, qu’il faudrait plutôt remettre, séance tenante, les esclaves à la propriété de leurs maîtres. Naturellement, aucun des villageois n’osa formuler cet avis en présence de la Reine, mais Élise pouvait sentir la sédition dans leurs regards, chargés de sous-entendus. Ils désapprouvaient ses méthodes, ils désapprouvaient la présence d’étrangers, mais ils ne leur diraient jamais ouvertement.

Pour Élise, ils avaient tout simplement peur, et leur mauvaise foi n’était que la traduction de leur couardise. Ils pensaient que leur Reine ne saurait pas les défendre au mieux, ils pensaient qu’ils allaient tous mourir sous peu. La réputation de Brahmin, ce sanguinaire guerrier, semblait le précéder. Les villageois avaient sorti des fourches, des épées, des armures vétustes, poussiéreux, et la forge travaillait à plein régime, afin d’essayer de fournir un équipement décent. Accompagnant Élise, les Terranides avançaient, nerveux, sachant très bien l’hostilité que leur vouaient les villageois. L’ambiance était relativement tendue.

« Ils déploient des balistes incendiaires...
 -  Nos chaumières seront les premières cibles qu’ils abattront. C’est une véritable armée qui se dresse là-dehors ! »

Élise pouvait lire leur peur, alors qu’elle s’avançait, ses pattes remuant lentement dans son dos. La Reine rejoignit le centre de la grand-rue, et tourna lentement sur elle-même, plantant son regard dans chacun des gens occupés à la fixer. Oui, elle sentait leur peur, un sentiment aisément perceptible, qui se diffusait dans l’atmosphère, au fur et à mesure que ces gens réalisaient qu’ils allaient probablement devoir se battre, et sûrement plus encore, verser le sang.

« Il suffit ! s’énerva alors la Reine. Seriez-vous donc devenus des pleutres, des geignards ? Quoi ? Vous pensiez donc que, parce que notre forêt ne figure sur aucune carte, le monde extérieur nous ignorerait ? Ce n’est pas la première fois que des étrangers sont venus ici, et, à ce que je sache, vous n’avez jamais envisagé de les pendre. Laissez donc vos soi-disant arguments de côté. Si vous ne voulez pas de ces Terranides, c’est parce que vos cœurs sont dictés par la peur ! Comment diable pouvez-vous vous prétendre libérer de l’influence néfaste des autres si vous continuez à trembler ainsi ? Pensez-vous donc que je redoute leurs balistes ? Que je crains leur colère ? Ces gens sont des brutes, mais aussi des lâches. Jamais de front ils n’attaquent. Ils cherchent à vous effrayer pour vous affaiblir ! »

Le ton de la Reine était sec, imposant le silence. Tous les villageois étaient là, et on pouvait voir qu’ils constituaient à peine un bataillon. Il n’y avait qu’une trentaine d’hommes et de femmes, et peu semblaient véritablement en état de se battre. S’ils affrontaient les forces de Brahmin avec leurs équipements rapiécés, ce ne serait même pas digne d’être appelé un combat. Ils en avaient évidemment conscience. Quand Pordruix avait brûlé, la plupart des hommes valides étaient partis, et les enfants étaient encore trop jeunes pour se battre.

Élise poursuivit sur ce ton, bien décidée à les encourager :

« Il viendra toujours des gens qui nous menaceront, c’est pour ça que je suis là ! Je refuse de me soumettre à l’autorité de cet homme. Même si nous devions, dans un accès de pure démence, céder à ses exigences, il nous attaquerait quand même, ne serait-ce que pour le plaisir de brûler la forêt, ou de bénéficier de la prime que certains ont posé sur ma tête. Nous ne pouvons plus reculer, à moins que vous n’escomptiez me trahir ? »

Les villageois se regardèrent entre eux.

« Nous nous battrons pour vous, ma Reine ! intervint alors la voix de Médonée. Il ne saurait y avoir d’alternative. »

Les villageois hochèrent la tête, lentement au début, puis de plus en plus rapidement.

« Oui...
 -  On les laissera pas faire !
 -  On tuera ces fils de putes !
 -  Ouais ! »

Élise aimait mieux ça. Elle ferma brièvement les yeux, et constata que son araignée était sortie du corps endormi de l’homme. Elle entreprenait de faire sa toilette, et Élise l’encouragea à chercher un point d’eau pour s’y tremper, très légèrement. Il faudrait attendre la nuit pour frapper, ce serait plus prudent.

Elle fut tirée de ses réflexions quand Shad lui posa une question, concernant les fameuses cartes de la région :

« Les cartes de la région ? »

Comme si elle venait soudain de se le rappeler, Élise haussa la tête.

« Ah ! Oui, bien sûr… Suis-moi, Shad. »

Elle délaissa là ses hommes, et se rendit vers le manoir du village. Il avait jadis abrité la demeure du seigneur local, et faisait aussi office de trésorerie et de salle de jugement, tout en abritant les bureaux de l’ancien bailli. C’est ici qu’Élise trouva les cartes. L’endroit était poussiéreux, et puait la moisissure. Les escaliers craquaient, témoignant du caractère vétuste et non entretenu du bâtiment. Élise alluma des bougies dans une pièce particulièrement sombre, les fenêtres étant cloutées. Des araignées, sans surprise, filèrent rapidement, et Élise alla chercher, dans un coffre, des rouleaux de parchemins.

« Voilà. Écarte tout ce souk sur la table. »

Le temps que la Terranide s’exécute, Élise balança la carte poussiéreuse sur la table, et l’ouvrit.

« Regarde... Nous sommes ici. Le camp de Brahmin est un peu au nord, près de ce canyon. Or, l’accès à la grotte passe justement par ce canyon. On pourrait aller de l’autre côté, mais il faudrait faire un long détour, sur plus d’une trentaine de kilomètres. »

La carte permettait de mieux visualiser cette situation, Élise désignant de son doigt griffu l’emplacement du camp.

« Comme tu le vois, il faudrait traverser toute la plaine en passant sous terre, si on veut passer par là... Un voyage risqué et dangereux. »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 23 janvier 2014, 22:54:02
 Pour la Terranide, le fait de mettre un tel bâtiment utile à la société à l’abandon relevé du ridicule, mais elle se garda d’en faire la remarque. Peut-être y avait-il une raison quant au fait que ce manoir soit si délabré ? Qu’il tombe limite en morceau alors qu’il aurait pu être plus que cela. De plus, il semblait avoir une certaine importance dans le village, alors pourquoi ?  Encore une chose dont la Louve ne comprendrait pas par rapport aux comportements typiques des humains.  Certes, l’extérieurs étaient  couverts de toiles, comme toutes les bâtisses présentes au Village des Toiles mais elle aurait escompté un  intérieur un peu moins…puant.

Pour l’odorat développé de Shad, l’intérieur du manoir était une infection. Elle  passa une main rapide devant son nez, juste sous ses narines pour couper au maximum l’air qu’elle pouvait inhaler. Avoir des sens développés était une chose pratique, mais cela pouvait également être un fort malus selon le cas. Et là, c’était clairement le cas. De plus, le bruit des planches craquantes et grinçantes agressaient ses oreilles. Une vraie maison abandonnée.  Et comme toute maison lugubre où personne ne vit plus dedans, des araignées avaient élues domicile. Sauf que, la plupart avait aussi quitté les lieux, laissant leurs toiles prendre la poussière et devenant ces panaches de fils grisâtres hideux qui ne reflétait en rien la beauté de leurs toiles.


« Voilà. Écarte tout ce souk sur la table. »

La louve sourcilla un instant, regardant Elise qui fouillait dans un coffre à la recherche des parchemins. En réalité, elle avait la forte impression qu’elle lui donnait un ordre, comme si elle eut été de la troupe des autres Terranides mais préféra ne rien dire, jugeant que cela était plus une requête qu’autre chose. De plus, l’urgence ne permettait pas de titiller sur ces points. Elle se dirigea donc vers la table et entreprit de descendre rapidement les affaires qui y étaient entreposés, les déposant simplement sur le sol. Trouver un endroit approprié où les poser ? Non, elles n’avaient pas le temps pour cela ! Une fois, la  table débarrassée de tout son bazar, la carte de la région y fut déployée.

« « Regarde... Nous sommes ici. Le camp de Brahmin est un peu au nord, près de ce canyon. Or, l’accès à la grotte passe justement par ce canyon. On pourrait aller de l’autre côté, mais il faudrait faire un long détour, sur plus d’une trentaine de kilomètres ….. Comme tu le vois, il faudrait traverser toute la plaine en passant sous terre, si on veut passer par là... Un voyage risqué et dangereux.»

L’Okami observa la carte ainsi que les différents endroits indiqués par Elise. Se frottant le menton d’une main, elle se mit à réfléchir, observant les différents reliefs de la région, cherchant un moyen de contourner le problème. Son attention fut attirée par la marque d’un chemin coupé qui passait en parallèle du camp de Brahmin, elle désigna ce dernier tapotant dessus avec  la pointe de son index.

« Et ça ? Qu’est –ce ?  On dirait que ce chemin passe par le camp, ou du moins juste à côté et permet aussi d’atteindre le canyon, par contre il semble…interdit ? »

Retirant sa main, elle se mit à  regarder encore la carte. Une trentaine de kilomètres, cela était beaucoup mais peu à la fois et il pouvait être aisé de trouver des endroits où passait entre les mailles du filet des guerriers  du sanguinaire. Mais restait à savoir si l’expédition était sous terre  en compagnie des goules ou à la surface.

« Il n’est pas possible de traverser la plaine par la surface et de prendre le canyon de revers ? Ainsi, on pourrait aussi éviter le camp de Brahmin, mais  pour cela, il faudrait encore rajouter quelques kilomètres afin d’être sûr de ne pas être vue et surtout, être une petite troupe. C’est moins hmm comment on dit déjà ? Ah oui, repérable ? »

En réalité, la Louve ne savait aucunement si cela était une bonne idée ou non. D’habitude, elle ne réfléchissait pas devant une carte, elle n’était pas une tacticienne et espérait ne pas dire des choses inutiles. Pourtant, à bien regarder la carte, Elise et elle-même devrait être en mesure de contourner le problème du camp de mercenaires. Il restait simplement à trouver lequel, à dénicher la perle rare en guise de solution.  Relevant subitement les oreilles, la lupine tourna son attention vers la fenêtre, y entendant l’agitation qui s’intensifiait.

« Si il y’a une bataille, Tu penses qu’ils…survivront ? Ils n’ont pas réellement d’armes, ni d’armures au contraire de nos ennemis, et surtout, comme tu l’as mentionné,  ces derniers ne viendront pas de front à causes de tes araignées…Je crains qu’ils les tues tous en restant à distances, comme des lâches »

Pour éviter d’être pris dans une toile d’araignée, reste loin d’elle ou de l’endroit où elle pourrait se trouver. Ces couards semblaient avoir adoptés cette philosophie et il était peu probable qu’ils s’aventurent dans la Forêt, sauf en cas d’extrême recours, cela allait sans dire. Mais contre des balises incendiaires, que pouvait-il donc faire ? La lupine possédait un don de pyromancie et pouvait réfuter certaines flammes, mais  la quantité qui sera présentes une fois l’attaque lancée sera bien trop importante. Ainsi, même si elle parviendrait à sauver une maison, cela ne servirait à rien et il était plus judicieux qu’elle garde ses capacités magiques au maximum de leur capacité. Son regard se posa par la suite à nouveau sur la carte, puis sur Elise, attendant de voir ce qu’elle avait décidé.

….

L’araignée avait fini sa toilette et ayant sa toilette, était parti chercher une petite flaque d’eau pour la finaliser, retirant ainsi l’odeur d’excréments qu’elle portait sur elle.  La tente de Richter n’était maintenant occupée que par ce dernier.  La petite tueuse, se dissimula dans les ombres, plus particulièrement dans un recoin difficile d’accès et où personne ne pensait à jeter un œil. Elle connaissait sa mission, attendre la nuit et attaquer le chef de ces homme. Mais, pour cela, elle se devait d’être discrète, silencieuses et furtive. Un grands poids reposé sur ses « épaules » et un seul faux pas pouvait nuire au destin de la forêt, de sa reine, de ses sœurs. Elle patientait donc, fébrilement, faisant doucement claquer ses crochets où suintait une goutte de venin. Bientôt très bientôt…

Le  temps passa et un des hommes de Richter commençait à se poser des questions. Habituellement, son supérieur ne restait pas  autant de temps enfermé dans sa tente et passait la majeure partie de son temps à trouver une faille dans les lignes ennemies, à élaborer diverses stratégies pour être sûr de remporter la bataille. L’homme avait entendu que Richter était partie dans la forêt maudite, accompagné de trois hommes. Bien sûr, il en fut le seul survivant et il avait trouvé cela suspect. Cependant, en tant que simple soldat, son avis était rarement pris en compte et il s’était donc tût, voyant son supérieur rejoindre ses quartiers par la suite.

Pourtant, quand il passa devant la tente de Richter, un frisson le parcouru. Il s’arrêta et tendit l’oreille. Rien, pas un bruit, un silence de mort. Une odeur désagréable vint lui chatouiller par la suite les  narines, une odeur de défécations. Intriguée par ces deux faits, le soldat ouvrit d’un geste rapide le pan de la tente, observant l’intérieur avant de se figer. Richter était bien là mais ne bougeait plus, de plus, une trace de déchets organiques liquides et brunâtre était présente.

Fronçant l ses sourcils, l’homme fit un pas en arrière, tourna les talons et se mis à  courir au pas de course vers la tente de Brahmin. Oh, il risquait sa vie peut-être à déranger le général, mais  Richter n’était certainement pas mort d’une mort naturelle. Sa mort semblait plus être liée aux araignées et à sa saloperie dElise. Il arriva finalement à l’endroit où se trouvait Brahmin et le salua comme le voulait l’usage, oubliant presque qu’il fallait demander audience avant de déclarer rapidement.

« Richter a été assassiné Général ! »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le vendredi 24 janvier 2014, 17:26:10
ÉLISE

En inspectant la carte, Shad signala à Élise un autre passage, plus ténu, qui semblait tailler dans la roche pour rejoindre le chemin conduisant à la grotte. La Reine des Araignées réfléchit silencieusement sur ce passage, afin de savoir s’il était praticable ou non. Cet endroit ne tarda pas à lui évoquer quelque chose, mais, le temps qu’elle puisse répondre à la question de Shad, cette dernière lui fit alors part de son inquiétude, concernant les ennemis.

« S’il y a une bataille, tu penses qu’ils…survivront ? Ils n’ont pas réellement d’armes, ni d’armures au contraire de nos ennemis, et surtout, comme tu l’as mentionné,  ces derniers ne viendront pas de front à causes de tes araignées…Je crains qu’ils les tuent, tout en restant à distances, comme des lâches. »

Élise croisa les bras, répondant assez rapidement, car elle ne se faisait aucune illusion :

« Ce n’est pas tant une question de lâcheté que de bon sens. Ils n’auraient aucune chance à se lancer dans un assaut frontal. Dans ce type de circonstances, c’est la stratégie la moins coûteuse en hommes. À la place de Brahmin, en tant que stratège, j’agirais sûrement de la même manière. Les hommes que nous avons repoussés font partie de ses meilleurs hommes. Il serait suicidaire pour lui d’entrer... Mais, pour répondre clairement à ta question, si bataille rangée il devait y avoir, mes villageois n’y survivraient pas. »

C’était l’évidence même. Ils n’étaient pas des guerriers, ni des combattants. Ils n’avaient jamais vraiment croisé le fer de leur vie, se reposant sur la protection que la Reine des Araignées leur offrait. Ils étaient incapables de se battre, incapables de pouvoir se heurter à une menace aussi forte. Face à des guerriers entraînés, des mercenaires armés, ils ne feraient pas long feu. Il n’y avait guère que dans les contes que des soulèvements populaires arrivaient à repousser des combats directs contre des armées. Élise voulait donc éviter, dans la mesure du possible, d’utiliser ses villageois. Mieux valait utiliser ses araignées.

Après avoir précisé cet élément, elle consentit à répondre à l’autre question de Shad :

« Pour le reste, le chemin que tu as invoqué est une faille dangereuse. Il n’y a pas de monstres, mais c’est une ligne sismique qui résulte de la présence des goules. Une profonde faille. Si on y tombe, et qu’on a la malchance de mourir, la légende veut qu’on finisse auprès des goules. C’est un endroit risqué, mais, au moins, nous éviterons la présence des hommes de Brahmin. »

Élise avait soigneusement veillé à utiliser le « nous », car elle comptait bien suivre Shad, et l’accompagner pour réveiller les goules. Ce n’était pas une tâche qu’elle pouvait confier à Shad sans daigner l’accompagner.



BRAHMIN

Brahmin marchait le long du camp, alors que le soleil commençait à se coucher. La nuit ne tarderait pas à venir, et il savait que son ultimatum n’aboutirait à rien. De plus, quand bien même cette Élise accepterait ses conditions, il attaquerait quand même. Il avait juste besoin de temps pour placer ses hommes, préparer les armes, et se lancer dans un siège. Il comptait brûler intégralement cette forêt, et vendre les humains de la forêt comme esclaves, afin d’arrondir son pécule. L’homme ne ferait pas de quartier, et n’exercerait aucune pitié. Il traînerait cette Reine sur le sol, au bout d’une chaîne en fer, et prendrait plaisir à la violer et à la fouetter, avant de la vendre comme phénomène de foire sur la Place Publique de Nexus. Elle n’avait aucune chance. Depuis qu’elle avait choisi de tuer ses hommes, cette femme s’était condamnée elle-même à un destin des plus funestes.

Elle n’avait aucune chance de s’en échapper, et, alors qu’il y songeait, on vient le déranger. Richter était mort. Brahmin, surpris, suivit ses hommes, et pénétra dans la tente de son lieutenant.

Il était mort en se chiant dessus, mais son pouls ne battait plus.

« Comment tel sortilège est-il possible ?
 -  Comment est-il mort ? »

Brahmin se releva rapidement, en grognant.

« Cet abruti a été empoisonné. Avertissez Lelaund qu’il le remplacera pour commander les balistes incendiaires, et doublez la garde. Nous avons, soit un traître, soit un espion. »

Brahmin ne connaissait pas suffisamment Élise et ses araignées pour savoir que l’espion était une petite bête, une bestiole qui attendrait prudemment son heure pour frapper. Les araignées savaient se faire discrètes, si invisibles que personne ne pouvait les voir. La mort de Richter provoqua dans le camp une certaine agitation, non pas parce qu’on le pleurait, mais parce qu’il était mort de manière totalement inattendue. Dès lors, chacun des hommes de Brahmin craignait que telle chose ne leur arrive également. Ceci ravivait les rumeurs sur le caractère maudit de cet endroit.

Même les pires crapules pouvaient être superstitieuses. Et si un Dieu Noir protégeait cette femme ? Étaient-ils vraiment suffisamment forts pour se heurter aux divinités sombres, cruelles et sanguinaires ? Naturellement, personne ne formula ouvertement, devant Brahmin, leurs inquiétudes. Personne n’avait envie d’être mangé par son affreuse bête.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 25 janvier 2014, 17:34:56
Au moins Elise lui avait confirmé ses pensées. Il allait y avoir beaucoup de pertes, surtout du côté du Village des Toiles. Par ailleurs, penser à capituler face à l’adversité ne servirait à rien. A ce qu’avait compris la Louve au sujet de Brahmin, ce dernier se ferait une joie d’incendier la forêt et le village juste pour son bon plaisir avant de  tous les torturé et les violer. Et ne parlons même pas du sort qu’il pourrait réserver aux Terranides fuyards ou même à Elise dont la tête a été mise à prix par le régent de la région.

« Alors, le mieux reste à espérer qu’ils ne devront pas se battre… »

La lupine écouta par la suite les explications de la Reine quant au sentier qu’elle avait montré sur la carte.  Il s’agissait ainsi d’une faille, exploitable mais forte dangereuse en raison de la présence des créatures nécrophages. Pourtant, ce n’était pas comme si elles avaient le choix, il fallait ouvrir le tunnel pour attaquer Brahmin sur un autre front à l’aide des goules et autres immondices infernales. L’Okami observa un instant la carte, avant de tracer un chemin à l’aide de son index, une route qu’elle jugeait la plus courte et la plus rapide pour arriver jusqu’à cette fameuse faille. Evidemment, elle faisait en sorte de ne pas passer trop près du camp adverse.

« Nous pourrions passer par là non ? A en juger par la distance, il nous faudra environs une à deux heures pour attendre la faille. Autant ne pas perdre de temps, je préconise le fait de partir immédiatement, je t’attendrais dans la rue »

Le temps leur était effectivement compté. Le soleil avait commencé à décliner dans le ciel et bientôt le crépuscule laisserait place à la nuit, période où l’araignée d’Elise devrait frapper. Mais si cette dernière échouerait, l’aube apporterait avec elle, l’attaque de Brahmin et de ses hommes, il était donc hors de question qu’elles perdent du temps. Le mieux était d’agir afin de mettre toutes leurs chances de leurs côtés.

La louve descendit donc dans la rue, attendant Elise. Elle savait que cette dernière irait peut-être voir Médonée avant leur départ, surtout pour lui faire part qu’elle s’absentait et aussi pour récupérer les fameuses runes.  Shad quant à elle, observait en silence, l’agitation qui régnait dans le village. Voyant un groupe de Terranides  non loin, elle s’approcha d’eux tout en les saluant. Les regards que leurs lançaient les villageois n’étaient pas perçus inaperçus aux yeux de la Louve. Les Terranides devaient être considérés comme des fardeaux à rester dans leurs coins à gémir et trembler.

« Pourquoi ne pas leur apporter votre aide ? » questionna simplement la Louve.
« Mais, ils …. »
« Quoi ? Vous rejetez ? Toute aide est la bienvenue ! Demandez s’ils veuillent de l’aide et vous verrez bien ! »

Les Terranides se regardèrent entre eux, avant de regarder Shad et d’hocher la tête. Chacun pris son courage entre ses pattes et se dirigea, à quatre pattes vers une personne, lui proposant son aide. Quelques-uns furent rejetés, mais on accepta aussi l’assistance de certains. Croisant les bras, l’Okami observa la scène et afficha un léger sourire, avant de se tourner, ayant entendu Elise qui la rejoignait.

« J’imagine que tu as les fameuses runes ? Autant  y aller alors. »

Attendant confirmation, elle ouvrit par la suite la marche. Sur le chemin, Shad usait de ses sens plus développés pour ne pas croiser les hommes de Brahmin. Bien que l’itinéraire qu’elle avait tracé semble sans risque, il n’était pas impossible qu’elle fasse une mauvaise rencontre. Les deux femmes traversèrent bien vite les kilomètres qui les séparaient du Village jusqu’à la fameuse faille. Observant cette dernière, la lycane déglutit avant de se retourna vers Elise :

« Et maintenant ?  Comment allons-nous faire pour passer ? »

Jetant un coup d’œil vers le ciel, elle nota que ce dernier affichait une couleur bleu marine. La nuit était tombée. Au moins, elles devraient bientôt être au courant si l’araignée allait réussir son coup.



L’araignée s’agita rapidement. Ses petites pattes effleurèrent le sol sur lequel la bête courait. La nuit était tombée et elle se devait donc de faire son office. Instinctivement, elle connaissait sa cible et pour rien au monde, elle n’en changerait. L’araignée usait des coins d’ombres pour rester la plus camouflée possible, tentant de se faire la plus discrète possible. 

Après plusieurs minutes, elle parvient finalement à la tente du général Brahmin, y pénétrant sans la moindre cérémonie. Elle quitta le sol, bien trop dangereux et commença à courir en s’agrippant sur les pans de la tente, s’immobilisant dans un recoin dès qu’une personne étrangère rentrait dans la tente du général. 

Enfin, elle arrivait presque à la hauteur de Brahmin, ses crochets prêt à lui injecter le venin. Il ne lui restait plus qu’à monter sur cet homme et lui faire rendre son dernier souffle. La victoire semblait toute proche et prise d’une certaine euphorie, l’araignée ne remarqua pas  l’éclairage de la torche qui se répercuta son corps, faisant ainsi projeter son corps, trahissant sa position.

Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le lundi 27 janvier 2014, 02:37:49
BRAHMIN

Brahmin était assis dans son bureau, et observait devant lui l’orbe rouge. En la voyant, il revoyait les souvenirs affluer. Avant d’être le redoutable chef d’une bande de tueurs sanguinaires, Brahmin avait été un seigneur ashnardien. Il avait servi comme exécuteur sous les ordres de l’Aballah, mais, quand l’Empereur avait chuté, et que les rebelles avaient pris le pouvoir, lui avait été condamné à mort. Brahmin avait du fuir dans les terres de l’Aballah, renommées Malterres de la Discorde, avec les fidèles de l’Empereur. Il se souvenait encore de cette bataille. Les Ashnardiens rebelles avaient poursuivi les loyalistes, espérant achever l’Empereur. La bataille était terrible, et Brahmin avait bien cru en mourir. Il pensait d’ailleurs bien que, pendant un bref moment, il avait été tué. Il avait tué énormément d’Ashnardiens ce jour-là, mais avait fini criblé de flèches, avant de se recevoir un coup de hache qui avait ouvert son ventre en deux.

Il s’était réveillé au Château Daclusia, le cœur des Malterres, un immense château, si vaste qu’il abritait même un second fort. L’Empire avait échoué à venir à bout de l’Empereur, et ce dernier s’était réfugié chez lui, dans le Casse-Roi Russe. Brahmin avait survécu, et était, depuis lors, devenu un mercenaire. Pour autant, on n’oubliait jamais d’où l’on venait, pas plus qu’on oubliait les dettes qu’on devait. Brahmin avait survécu, mais il était maintenant endetté auprès du Roi, de l’Œil, comme on l’appelait. Et, quand l’orbe devenait rouge, il fallait écouter.

Seul dans sa tente, il avait expressément signifié que personne ne devait le déranger. Il tuerait personnellement quiconque se risquerait à entrer. La tente était plongée dans l’obscurité, mais une vive lueur rouge brûlait dans l’orbe, éclairant la salle.

« La Femme-Araignée, glissa la voix.
 -  La désirez-vous ?
 -  Capturez-là, et votre dette sera acquittée. »

Brahmin considéra silencieusement l’information. Capturer cette femme pour payer la Dette... L’occasion était trop bonne. Il pourrait enfin se débarrasser de ses anciennes allégeances, sans devoir craindre la venue d’un des séides du Roi, si jamais il venait à manquer à ses obligations. Pour ça, il lui fallait juste capturer cette femme.

Il se jura de le faire.

Pendant ce temps, une petite araignée venait de pénétrer dans la tente. L’occasion était trop belle : il n’y avait aucune sentinelle à proximité, sous ordre exprès de Brahmin. Elle avançait le long des plis de la tente, filant vers le plafond, car elle savait que personne ne songerait à regarder par là, et continua sa destination.



ÉLISE

Un tendre baiser scella le départ entre Médonée et Élise. Médonée dut sans doute sentir, vu la manière dont Élise la tenait, que sa Reine avait envie de plus, mais les deux femmes savaient que le temps pressait.

« Tu as compris ce que j’attends de toi, Médonée ?
 -  Oui, ma Reine... Mais, je vous en conjure, revenez à moi. »

Les lèvres sombres d’Élise se fendirent d’un léger sourire devant cette remarque, et elle embrassa à nouveau sa partenaire, la serrant contre elle. Élise sentit aussi combien Médonée avait envie d’elle, combien le corps de la jeune femme tremblait. Cependant, leurs obligations respectives les obligeaient à devoir se séparer, et à réserver ce câlin quand les ennemis seraient vaincus. Médonée avait pour tâche de superviser la défense du village. Les balistes incendiaires de l’ennemi n’allaient pas être déployées tout de suite. Il fallait installer une palissade, mais également préparer des pièges. À défaut d’utiliser des armes, Élise comptait utiliser la stratégie militaire pour essayer de retarder les ennemis.

Médonée comptait employer les Terranides pour dresser des pièges dans la forêt menant au Village. Des fosses piégées, des cordes qui, rompues, permettraient de larguer des arbres. Les hommes dresseront dans la nuit une palissade. En une nuit, ce serait un vulgaire muret, mais qui serait assez résistant pour retarder les envahisseurs. Tout n’était pas encore perdu, mais Médonée savait que la bataille principale ne viendrait pas du village, mais de la forêt. L’ennemi concentrerait tous ses efforts là-bas, afin de réussir à passer.

Les deux femmes s’embrassèrent à nouveau, et Élise sortit. Shad l’attendait dehors, et avait visiblement essayé de motiver les Terranides et les humains pour qu’ils travaillent ensemble. Difficile de croire que cette femme avait librement choisi la servitude. Elle semblait trop libre, trop indépendante, pour être vraiment une esclave. De plus, Élise n’avait vu aucun collier autour de son cou. C’était un esclavage très particulier, clairement différent de celui que les Terranides qu’elle avait hébergé étaient habitués.

« J’imagine que tu as les fameuses runes ? Autant  y aller alors. »

Élise hocha la tête, confirmant cette question, et la marche commença. Le duo, à la tombée de la nuit, traversa la plaine. Au loin, on pouvait voir les torchères du camp de Brahmin. Les éclaireurs éviteraient de trop s’en éloigner, de peur de ne jamais revenir. Les deux femmes s’avancèrent le long de la paroi, jusqu’à rejoindre la faille. Elle était étroite, et il n’y avait aucun sentier, rien d’autre que des récifs pointus. L’escalader semblait difficile pour Shad, car il n’y avait aucune prise. La légende disait que cette faille menait en Enfer, et que les ancêtres avaient mis des rochers pointus et escarpés devant pour empêcher les mauvais esprits d’en sortir. Élise, elle, pensait que cette faille sismique avait jadis du être à l’origine de la présence des goules, et que, quand Hamleigh avait laissé les cadavres pourrir sur la plaine, l’odeur de la chair était venue jusqu’aux goules par cette faille.

« Et maintenant ?  Comment allons-nous faire pour passer ? » s’enquit Shad.

Élise esquissa un léger sourire amusé.

« Tu ne devines pas ? »

Elle allait préciser le fond de sa pensée, quand son cœur se mit soudain à faire un bond dans sa poitrine. Un rictus de douleur déforma alors le beau visage de la Reine, qui se mit à chanceler, et manqua tomber sur le sol. Elle dut brièvement s’appuyer contre la paroi, et ferma les yeux, de grosses gouttes de sueur glissant le long de sa peau. Le malaise dura quelques secondes, avant qu’elle ne lâche la sentence redoutable :

« Mon araignée est morte. »



BRAHMIN

Brahmin reçut la visite de Lelaund, l’avertissant que ce dernier allait prendre six à sept balistes incendiaires, avec une vingtaine d’hommes, et marcherait le long du chemin principal, menant vers le Village. Le chemin filait à travers un bout de la forêt, mais cette dernière était encore sauvage. Il était probable que les péquenauds et les culs-terreux du village tendraient des pièges, mais Lelaund n’était pas inquiet. C’était un ancien Nexusien, un renégat, qui avait été jugé pour avoir violé des fermières. Il avait été condamné à la prison à perpétuité, non pas à Eternum, mais à Ravengard, un phare-pénitentiaire isolé des routes commerciales. La chance avait voulu que ce navire soit attaqué par des pirates. Les pirates s’étaient fait massacrer, mais Lelaund avait profité du chaos pour s’enfuir, sautant à la mer. Les mauvaises herbes ont la vie dure, et Lelaund en était un parfait exemple. Il avait même la réputation de défier la Mort. Il avait erré dans l’océan, avant d’être sauvé par des chalutiers qui pêchaient dans le coin. Cadavérique, il avait bien failli mourir. La faim, la fièvre, le faisaient délirer, et, dans son délire, les pêcheurs avaient appris qu’il était un criminel.

Une histoire assez incroyable. Si cet abruti de Richter avait échoué, Lelaund était bien capable de réussir. L’homme partit, mais alluma une torche.

Brahmin se pencha alors sur son bureau, et commença à écrire des notes, des lettres. L’araignée en avait donc profité pour se rapprocher, décidé à frapper par en-haut. Brahmin écrivait, lorsqu’il vit l’ombre. L’araignée descendait le long de son fil, et le lâcha, fondant vers la nuque de Brahmin... Même en l’ayant vu, il s’écoula moins de cinq secondes entre le moment où Brahmin vit l’ombre de l’araignée, et le moment où elle aurait du atterrir sur sa nuque pour planter son dard.

Ce fut amplement suffisant. D’un bond, Brahmin se redressa, et sa main gantée attrapa l’araignée en plein vol, l’écrabouillant contre son gant de fer. Il y eut un petit *SPLOUITCH* quand l’araignée fut écrabouillée, tandis que la chaise de Brahmin tomba sur le sol. Quand l’homme rouvrit les doigts, il vit une purée verdâtre d’araignée, avec des pattes pliées, et utilisa un mouchoir pour essuyer son gant.

« Pute de Reine... » maugréa-t-il.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 27 janvier 2014, 21:17:56
La faille était bien là, à portée, mais ne semblait pas offrir de prise sûr et sans risque pour la Terranide. Cette dernière se pencha un peu plus en avant, observant, tentant de voir si un chemin moins escarpé y était présent.  Son espoir fut vain, car ses yeux ne trouvèrent que des pans escarpés, des rochers pointus, des pentes glissantes.  Aucune prise réellement fiable et sans risque. Un long soupira quitta ses lèvres, décidemment, il y’ avait toujours un obstacle pour gêner leur progression.

La louve inspira un coup, humant l’air, avant de reculer subitement. Les effluves qui émanaient de la faille étaient infectes, une odeur de pourriture, de décomposition, et de mort. Si cette faille avait été créée par la présence des goules, ces dernières devaient encore y être fortement présentes.  Certes, l’Okami se doutait de devoir faire face à de telles créatures dans les tunnels mais pas au dehors. A mieux juger maintenant les parois, ces dernières semblaient avoir été taillées pour empêcher les goules et autres bêtes nécrophages de remonter à la surface.  Restait maintenant à savoir si elles devaient s’aventurer dans cet enfer.

Un enfer,  le mot était approprié. Tout comme la bouche des enfers, ce fossé ne permettait pas d’en voir le fond, il n’était aussi donc pas possible d’en savoir la profondeur.  Face à la réplique d’Elise, la Louve haussa les épaules signifiant par son geste qu’elle n’en avait aucune idée pour le moment. Réfléchissant, la lupine désirait néanmoins connaître la profondeur du gouffre et pour cela il n’y avait qu’un moyen. Soit  jeter  une pierre au risque que le bruit éveille l’attention de gardes lointain, soit, jeter une petite flammèche qui irait éclairaient jusqu’au fond  et permettrait d’avoir un meilleur aperçu de ce qu’il les attendait.

Mais alors que la lycane s’apprêtait à invoquer une petite sphère incandescente dans  le creux de sa main, elle stoppa son geste, se retournant vivement vers la Reine des Araignées. Cette dernière semblait mal en point et l’inquiétude pris la Terranide qui se positionna près d’elle, posant une main instinctivement contre le dos, caressant ce dernier dans un geste qui se voulait apaisant. Mais la réalité en fut toute autre, la sentence de l’araignée sonna dans l’air, comme une perte tragique pour tous. L’enfant d’Elise avait échoué et avait péri.

« Je..suis désolé pour ton araignée, j’imagine que tu dois ressentir sa mort mais…-elle prit son inspiration, espérant ne pas blesser Elise – Il nous faut continuer, nous n’avons plus le choix et encore de nombreuses vies sont en jeu. Tu pourras la venger, tu la vengeras j’en suis sûre. »

L’Okami n’était pas douée pour rassurer une personne dans le besoin, mais au moins elle n’avait pas menti.  Pour elle il ne ‘agissait rien d’autres que d’une araignée mais elle devinait que pour Elise, la perte d’une seule d’entre elles devait fortement l’affecter. Après n’était-elle pas liée en partie à ses araignées et plus particulièrement à l’espèce dont  était issue la dernière défunte ?  Finalement, la Louve se releva et invoqua son sort de flamme, laissant tomber la boule de feu miniature dans le fossé, observant.

Après l’odeur, la vue. L’Okami pouvait discerner de nombreuses formes, des dizaines, des centaines, peut-être même des milliers qui grouillaient au fin fond de cette faille profonde. Horriblement profonde. La descente de la sphère avait mis un certain temps, permettant à  Shad d’apprécier la distance.  Fait positif, au moins, si elles arrivaient à rester plus vers la surface, les deux femmes, si on pouvait les  nommaient ainsi, n’avait rien à craindre des engeances. Rester encore la question de comment traverser.  Un petit mouvement attira l’attention de la Louve, une araignée.  Une simple araignée qui courait sans se  soucier de la gravité, restant scotchée à la paroi comme si cela n’aurait été qu’un simple chemin. Une simple araignée qui donna la réponse à la précédente interrogation de Shad. Cette dernière se retourna vers Elise.

« Pour passer, je dois monter sur toi pendant que tu prends ta forme arachnéenne, c’est cela ? »

C’était la seule solution qui lui venait à l’esprit. Bien sûr,  la Terranide avait appris à avoir moins peur des araignées grâce à Elise, mais de là à chevaucher une araignée géante. Elle inspira un coup, elle devait le faire, elles devaient ouvrir ce satané tunnel et faire déferler sur Brahmin une horde d’engeance affamées.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mercredi 29 janvier 2014, 01:40:26
Élise avait échoué, certes, mais elle avait quand même espéré que sa petite araignée réussirait dans sa mission. La souffrance soudaine qu’elle ressentit était bien entendu liée à la mort de son araignée, mais aussi à son échec. Elle se sentait frustrée, et se remettait peu à peu à elle. Elle allait donc devoir appliquer ce plan inconsidéré, suicidaire : mettre fin à un fléau en en libérant un autre. La Reine était incapable de déterminer quelle serait l’issue de ce combat, si elles parviendraient seulement à libérer les goules. Elle sentit Shad lui tapoter le dos, tout en l’encourageant à y aller. Le temps pressait, effectivement. Dans un grognement, Élise cessa de s’appuyer contre la pierre, retrouvant son calme habituel.

*Oui... Oui, Shad, tu as raison, songea-t-elle. J’ai eu beau me dire que nous n’aurions pas à libérer les goules, il faudra finalement le faire...*

Pour le coup, il n’y avait plus aucune alternative. Tandis que la Reine se remettait, Shad réalisa la profondeur de la faille. En contrebas, elle put apercevoir plusieurs des goules. Elles étaient de taille différente, certaines ressemblant à des espèces de zombies, de créatures morts-vivantes, tandis que d’autres étaient un peu plus massives.

« Pour passer, je dois monter sur toi pendant que tu prends ta forme arachnéenne, c’est cela ? »

La Reine hocha lentement la tête.

« Je pourrais aussi t’enrouler dans un cocon et tisser une toile, mais ce serait plus long... Et nous sommes effectivement pressées. »

Elle ignorait ce qui les attendrait de l’autre côté de ce précipice. Les créatures nécrophages n’étaient théoriquement pas capables de voler, mais Élise n’était pas une spécialiste. En réalité, elle était surtout inquiète à l’idée que ces monstres puissent être influencées par les ennemis. Elle savait que les sorts maléfiques des Ashnardiens leur permettaient de contrôler les monstres peuplant le continent, ce qui facilitait les déplacements de leurs armées. Elle craignait surtout que l’ennemi ne se mette à se servir des goules pour soutenir son effort. Ce serait le pire scénario possible, mais Élise se disait que c’était impossible, en essayant de se rassurer. Seuls des nécromanciens pouvaient contrôler les créatures morts-vivantes, et elle savait que le dirigeant de cette horde, ce Brahmin, n’en était point un. Ce n’était qu’un guerrier.

La Reine entreprit de se transformer à nouveau, retrouvant sa longue forme d’araignée, et se déplaça à côté de Shad. Contrairement à certaines araignées, elle n’avait pas de poils, mais une belle peau lisse, assez confortable. Shad pouvait se poser sur sa tête, comme le faisaient les Drow et les chevaucheurs d’araignées géantes. Une belle araignée aux pointes rouges, qui attendit que Shad se cale bien sur son corps pour se déplacer.

Sans prévenir, Élise releva l’une de ses pattes, et un filament de toile en jaillit, immobilisant Shad, la plaquant contre son corps. La Terranide en comprendrait assez rapidement l’utilité. Élise se mit à grimper sur l’une des parois, ce qui l’amena à la verticale. La gravité appelait Shad et Élise, mais, pour la seconde, ses pattes collées contre le mur la retenaient, tandis que, pour la première, la toile la plaquait contre son corps velu et chaud. Lentement, Élise se déplaça ainsi le long de la paroi, surplombant un gouffre vertigineux, semblant plonger dans les abysses des Enfers, et avança sur plusieurs dizaines de mètres. Le ciel l’éclairait, de belles étoiles qui brillaient dans le firmament, jusqu’à ce qu’Élise arrive de l’autre côté.

Elle sauta sur le sol, et reprit assez rapidement sa forme humaine. Shad se retrouva dans une position cocasse, collée contre son dos, jusqu’à ce qu’Élise n’attrapa sa toile, et ne l’arrache d’un coup sec, faisant tomber la Terranide sur les fesses. La Reine tendit ensuite sa main pour l’aider à se redresser.

« Désolée, j’aurais du te prévenir avant... »

Le chemin sur la gauche menait au camp de Brahmin. Elles partirent donc sur la droite, dans un chemin étroit, d’où il semblait impossible de s’échapper. L’obscurité était épaisse, et Élise n’y voyait pas grand-chose... Autant qu’un humain, en réalité.

« Ce chemin mène à une grotte. En suivant la grotte, nous arriverons devant la porte scellée. Cependant, j’ai l’étroite conviction que nous ne sommes pas seules, qu’on nous épie... »

Il y avait parfois des chauves-souris qui s’envolaient. Élise ne pouvait pas les voir, car ces créatures étaient collées contre la paroi, et se camouflaient, mais la présence de morceaux de viande réveilla l’appétit de créatures nécrophages assoupies. Si les femmes étaient passées par le camp, elles auraient appris que certaines créatures nécrophages venaient parfois houspiller les sentinelles. Il s’agissait de curieux croisement entre les vampires et les goules, des noctules (http://static2.wikia.nocookie.net/__cb20071115154952/witcher/images/6/66/Fleder.jpg), abominables créatures amatrices de sang. Leurs cordes vocales leur permettaient de libérer des ultrasons étourdissants, et elles étaient résistantes.

Elles se tenaient en hauteur, et se réveillaient de leur hibernation en voyant le duo s’approcher.

De la chair sur pattes !
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 29 janvier 2014, 18:05:49
En réalité, Shad se voyait mal se faire transporter dans un cocon de soie. Ce mode de locomotion semblait être plus attitré pour les proies ou la progéniture, et elle n’était aucun des deux. Et puis, comme l’avait souligné la Reine, tisser une toile mettrait bien trop de temps. Après tout, c’était un ouvrage qui ne se faisait pas en deux temps trois mouvements. Il fallait du temps et le temps manquait aux deux femmes. Pour ainsi dire, elles avaient entamé une course contre la montre.

La Louve observa Elise se transformer, se reculant pour lui laisser une plus grande marge de manœuvre. L’araignée géante face à elle, la lupine réprima un léger frisson avant d’expirer un bon coup, comme pour se donner du courage. Le temps des peurs et des craintes devait être oublié maintenant, Shad ne pouvait leur faire perdre plus de minutes en tremblant comme une feuille face à Elise. Et justement, c’était sur ce fait qu’elle prit le courage de monter sur la tête de la Reine transformée. Savoir que la créature qui nous fait peur est en réalité un être que l’on connait permet de vaincre cette dite peur.

« Hum..c’est spécial … »

Si un jour on lui aurait dit qu’elle chevaucherait une araignée géante, Shad aurait sans doute rit aux éclats en criant aux balivernes. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle faisait en cet instant. Doucement, elle tapota le corps de l’araignée de sa main droite afin de prévenir Elise qu’elle était convenablement installée.  Un léger bruit lui fit tourner la tête rapidement, mais  elle n’eut le temps de réagir plus vite que déjà, un filet de soie la plaquait contre le corps arachnéen. La Louve ne put s’empêcher de remercier le fait que le corps d’Elise n’était pas velu comme la plupart des araignées mais abordait plutôt une texture lisse.

Collée contre la Reine, Shad ne pouvait bouger, se faisant ainsi transporter. La seule chose qui lui était capable de faire était d’observer les alentours et plus particulièrement le bas du gouffre. La Terranide déglutit, sentant bien la position dans laquelle elle se trouvait en cet instant. Sans la forme arachnéenne d’Elise et sans sa soie résistante et collante qui la maintenait contre cette dernière, il n’était pas difficile de comprendre qu’elle serait déjà tombée au fond du trou.

Une fois ce dernier franchit en quelques minutes par la Reine, la lycane s’était attendue à se faire libérer de ses liens dans un premier temps. Au contraire, Elise reprit d’abord une forme humaine et Shad se retrouva collée contre elle, dans son dos. Une situation bien cocasse il fallait l’avouer. Mais une posture qui n’était pas à leur avantage cela dit.  Finalement, la Reine libéra la Louve, cette dernière tombant en arrière, émettant un léger grognement avant de se saisir de la main tendue et de se relever  avec l’aide proposer.

« Ce n’est rien, ce n’est rien, après tout, on a pas trop le temps pour penser à tout… »

L’Okami suivit par la suite la reine, jetant avant tout un regard vers l’Ouest, vers là où se trouvait le camp de Brahmin. Par chance, les torches disposées ici et là permettait d’apprécier la distance qui les séparaient du camp, ainsi que la place des éventuelles gardes et veilleurs. Mais elle permettait aussi de prouver que le camp était grand, bien plus grand qu’elle ne se l’était imaginée en fuyant la première fois la troupe de chasseurs d’esclaves. Mais de toute manière, elle ne devait pas se rendre encore dans cette direction et pris celle opposée, s’engouffrant dans un sentier des plus sombres.

Une chance pour elle que sa vue en milieu nocturne était meilleur que la vue d’un simple humain sans égaler cependant la nyctalopie de certaines espèces. Pour la lycane, s’était comme si un petit éclairage diffus était présent, en quelque sorte, elle n’était pas réellement plongée dans le noir complet. Pourtant, même grâce à cela, elle ne pouvait dire si réellement  Elise et elle-même étaient épiés ou non. Si tel était le cas, il ne s’agissait probablement pas des hommes du sanguinaire.

« Ca semble si près et pourtant si loin-Elle s’arrêta tendant un instant l’oreille – Je dois avouer, que j’entends certains sons, mais de là à te dire la source…c’est une autre histoire. Que conseillerais-tu ? Attendre et se battre au risque d’attirer l’attention ou bien, courir aussi vite que l’on peut vers la grotte et vers la porte scellée tout en se couvrant l’une l’autre ? »

Une stratégie ? Je m’en fou, je peux courir !  Mais cette solution présentait aussi un inconvénient. En courant,  les deux femmes risquaient d’attirer l’attention sur elles, bien que ce soit déjà le cas. Par ailleurs, elles ne savaient pas combien de mètres les séparaient encore de cette porte et surtout ce qui les attendaient au sein de la grotte. Un froissement sonore fit sortir Shad de ses pensées qui se retourna vivement, fixant un point au loin. Tout son corps se mis à frémir, les poils de son appendice caudal s’hérissant légèrement.

« Alors ? «  S’enquit la Louve visiblement quelque peu mal à l’aise de ne pas savoir à quoi ou à qui elle devait faire face.

….

« Etrange….ils ne viennent pas ce soir…. »

Le garde parlait à son compère, scrutant l’horizon, l’arme au poing prête à être dégainée. Chaque soir, à la même heure, des créatures hideuses venaient les harceler, mais cette fois, elles n’étaient pas présentes. Cela aurait pu rassurer bon nombres de personnes censées d’esprit, mais les hommes sous le commandement de Brahmin réagissaient autrement. Si  les noctules n’étaient pas venues, sans doute y avait-il une raison ? L’homme se releva, faisant signe à son collègue de rester sur place.

« Je vais en faire part au général, reste ici et continue le travail »

Sans lui laisser le temps de répondre, le soldat tourna les talons, se dirigeant d’un pas rapide vers l’endroit où  se trouvait Brahmin. Evidemment il connaissait le protocole militaire et aussi le fait qu’il ne fallait pas déranger le général n’importe quand pour n’importe quoi sans y être invité. Le soldat alla donc à la rencontre des deux gardes personnelles de Brahim, les apostrophant.

« Les noctules ne sont pas venues ce soir. Quelque chose ou quelqu’un doit sans doute capter leur attention et cela peut être lié à cette foutue forêt »

La déclaration était lancée, il ne restait maintenant plus qu’à attendre la réaction des deux gardes. Soit il le chasserait et il retournerait à son poste, soit cette question d’absence d’engeances serait mieux considérée et une escouade sera envoyée sur place pour voir de quoi il s’agit réellement.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 30 janvier 2014, 01:49:32
ELISE

La Reine des Araignées s’avançait sans être réellement inquiète. Jadis, le noir lui faisait peur. Petite, elle se souvenait encore de la peur qu’elle ressentait quand, en s’attardant à jouer dans la forêt, elle voyait la luminosité décroître. Les vieux du village lui assuraient, avec leurs sourires sinistres, montrant des dents pourries et jaunes, qu’un Wendigo vivait dans la forêt, et mangerait les petites filles imprudentes évitant de rentrer au village. Cette histoire l’avait poursuivi pendant des années, avant qu’elle ne finisse par réaliser qu’il n’y avait jamais eu un seul Wendigo dans cette forêt. Depuis, Élise n’avait plus peur du noir, car elle avait appris que les prédateurs les plus redoutables étaient ceux qui sortaient en plein jour.

Comme Shad, elle avait l’impression qu’on les épiait. La Terranide se mettait visiblement à paniquer, hésitant à s’enfuir. Élise conservait son allure, ses pattes d’araignées remontant lentement dans son dos. Elle répondit à la question de Shad par une remarque qui, a priori, semblait être une réponse n’ayant rien à voir avec ce que la Terranide attendait :

« Quand j’étais petite, on racontait des histoires sinistres sur ma forêt. On disait que des créatures infernales y vivaient, un Wendigo, qui dévorait ceux qui s’y égaraient pendant la nuit. Il était interdit aux enfants d’y rester quand le soleil commençait à se coucher, et mon père m’avait donné une fessée formidable quand j’avais choisi une fois de m’enfoncer dans la forêt, et que j’y étais restée derrière. »

Elle se rappela encore, non pas de la fessée monumentale qu’elle avait reçu, mais de la terreur fébrile qu’elle avait ressenti en pleurant, perdue dans la forêt, ne reconnaissant rien. Sa mère l’avait prise dans ses bras, et son père, lui, l’avait allongé sur ses genoux, avant d’abaisser sa jupe, puis sa culotte, et de lui donner une sévère taloche. Son père la frappait rarement, car il était inconvenant de frapper une fille, mais il avait estimé qu’Élise avait commis une erreur impardonnable en se perdant dans la forêt. Si, par la suite, Élise ne s’était plus jamais perdue, ce n’était pas par la peur de se faire fesser à nouveau, mais par les bruits et les chuchotements qu’elle avait entendu, par cette terreur qu’elle avait imaginé. Quand la lumière faiblissait, la plus paisible et la plus belle des forêts se transformaient en un piège mortel. Les branches des arbres devenaient des griffes mortelles et tranchantes, des toiles qui vous retenaient et vous immobilisaient.

La Reine des Araignées continuait sa route, et poursuivit ses explications.

« Je n’ai jamais rencontré ces êtres quand je suis devenue Reine, et que j’ai pris le contrôle intégral de la forêt. Cependant, les légendes ont toujours un fond de vérité, n’est-ce pas ? Nous ne sommes effectivement pas seules, Shad, mais, si tu te mets à courir, ils t’attaqueront tous. Conserve ton allure, et ne laisse pas la panique s’emparer de ton cœur. C’est de moi que les autres doivent avoir peur, pas l’inverse. Utilise ta peur comme une arme pour la brandir face à tes ennemis. Apprivoise-là, domine-là dans ton âme, et tu seras la plus redoutable des tueuses. »

Le secret, ce n’était pas de ne pas ressentir la peur, c’était de la dominer. Celui qui ne connaissait pas la peur était un téméraire, un inconscient qui n’assurerait jamais ses arrières. Il fallait connaître la peur, la domestiquer, l’apprivoiser, s’en servir comme d’une arme pour se battre. Élise était une araignée. Elle savait combien la vision était défaillante. Elle ne les voyait, mais elle savait qu’ils étaient là.

Il y eut un léger remous, alors qu’elles surplombaient une arche. L’un d’eux se tenait là, dans un recoin d’ombre, et tomba alors en poussant un long hululement. Il fondit droit vers Shad, pensant y voir la proie la plus facile... Mais Élise avait de bons réflexes. Le visage de la bête se reçut le coup de pied d’Élise. Malgré sa silhouette agréable, Élise disposait d’une force surhumaine, qui se manifesta dans le coup de pied. Le noctule fut repoussé, et heurta la paroi en face. Ce fut le signal pour les autres monstres, qui se laissèrent tomber de leurs perchoirs, volant dans les airs, poussant leurs hurlements ultrasons.

« Maintenant, on peut courir ! »



BRAHMIN

Ce soir, il ne dormirait pas. Le risque était trop grand. De base, Brahmin ne comptait pas dormir. Le sommeil l’avait fui depuis de nombreuses années, et il se contentait de méditer, quand il avait besoin de reprendre des forces. Pour l’heure, il méditerait plus tard. Il avait le cerveau en ébullition. Cette salope avait tenté de le tuer ! Il était furieux ! Si seulement il n’avait pas besoin d’elle pour effacer sa dette, il aurait laissé sa wyvern la dévorer. Cependant, il comptait bien l’humilier, il comptait bien la torturer, la briser. Il capturerait tous les habitants de ce maudit village, et il les tuerait un par un, sous les yeux de cette femme. Cette salope allait apprendre ce que signifiait vraiment le sens de la cruauté. Il serait impitoyable, aussi monstrueux qu’elle avait pu l’être en tentant de le tuer.

Tournant en rond, Brahmin n’arrivait pas à y croire. Il avait été à çade recevoir une dose létale, et il ne faisait aucun doute qu’il avait été trop peu prudent. La libération inattendue de Richter avait été un piège grossier. Une bombe à retardement, et il était toujours possible qu’il y ait d’autres araignées. Cette idée le saisit alors, et, nerveusement, il regarda autour de lui. Les araignées étaient douées pour se cacher, pour se tapir et se faufiler dans tous les coins. Jusqu’à la fin, il allait devoir redoubler d’effort et de vigilance, car, si jamais il venait à mourir, ce serait fini... Logiquement. On ne le sauverait pas à nouveau.

Brahmin regardait autour de lui, quand un individu entra. Furieux, Brahmin tourna la tête vers l’homme, s’apprêtant à le massacrer, lorsqu’il reconnut en lui l’un des deux éclaireurs.

« Tu as cinq secondes pour décider si tu veux mourir ou vivre. »

C’était une manière de l’inviter à parler. L’homme lui annonça que les noctules ne les avaient pas attaqués, ce qui amena Brahmin à réfléchir rapidement. Cette araignée, puis les noctules... Ils avaient perdu plusieurs hommes à cause de ces horreurs. Brahmin savait qu’il existait un contrat sur eux, et avait notamment choisi d’installer son camp en partie à cause des noctules. La prime était intéressante, et il espérait bien utiliser les cadavres des noctules pour récupérer des organes, afin de les vendre à des enchanteurs ou à des alchimistes. Il savait par exemple que les longues dents des noctules constituaient des ingrédients alchimiques très efficaces. Il avait envoyé des patrouilles, qui avaient, de jour, traversé le canyon. La faille avait été repérée, et les éclaireurs pensaient que les noctules venaient de là. Le jour, les noctules s’abritaient dans une grotte, leur nid, au fond de cet étroit canyon. Brahmin avait prévu d’y lancer une expédition, avant que les complications avec la forêt à proximité n’accaparent tous ses hommes.

« Oui... Oui, c’est possible... »

Brahmin réfléchit rapidement. En fait, il ne voyait aucune autre réelle explication.

« Va mander Rayla-La-Blanche. Qu’elle mène un groupe, et qu’elle aille inspecter ce putain de canyon. Cette salope de Reine veut éviter un combat direct, et utilisera tous les coups fourbes dont elle dispose pour nous affaiblir. »

L’éclaireur allait partir, lorsque Brahmin le retint.

« Par ailleurs, tu iras ensuite avertir les hommes. Doublez la garde. Il est possible que ces maudites araignées nous attaquent pendant la nuit, et même que certaines d’entre elles soient déjà à l’intérieur du camp. Fais passer le message. Si un homme meurt, je tuerais une sentinelle au hasard en la dépeçant sur place. »

Rayla (http://astuce-soluce.playfrance.com/images/2/28/Witcher_C23.jpg) était une mercenaire qui avait été une amante occasionnelle de Richter. Véritable garçon manqué, raciste, haïssant les Terranides, elle prétendait faussement descendre des Amazones.

Et elle était autant une psychopathe que les autres membres de la troupe de Brahmin. Autant dire qu’il était souvent déconseillé de se rendre dans sa tente.

On la soupçonnait notamment de nécrophilie et d’acrotomophilie... Soit une attirance sexuelle pour les cadavres et les personnes amputées.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 30 janvier 2014, 21:18:38
La Terranide attendait, fébrilement, cachant son impatience et son anxiété comme elle le pouvait. Toute son attention était portée sur Elise, se demandant ce qu’elle avait bien pu décider au vue du danger potentiel et imminent qui régnait en ces lieux. Pourtant la Reine ne cessa sa marche et pour ne pas être mise sur le côté, la Louve fut bien contrainte de la suivre,  ne souhaitant nullement se retrouver seule. Pas qu’elle n’aurait pas pu se défendre loin de là, mais elle aurait apprécié savoir à quoi elle avait affaire et surtout, ne pas mener des combats disproportionné à un contre on ne sait combien de monstres.

La surprise put se lire dans les yeux de Shad. Elle avait pourtant demandé à Elise une réponse claire et concise et non pas qu’elle lui raconte son enfance ! Pour la Louve cela n’avait aucun sens et surtout ce n’était ni le lieu, ni le moment pour discuter du passé. D’autres temps étaient prévus pour cela. Et quand elle voulut lui en faire la remarque, elle referma directement sa bouche, écoutant les conseils que lui prodiguait la reine. Conseils qui avait un lien avec ce qu’elle avait raconté plus tôt.

« Je ne promets rien, mais je peux essayer d’y faire face… »

Au moins, elle savait qu’elle ne devait pas partir en courant. Sans doute aurait-elle dû y songer plus tôt, une cible affolée attire toujours plus l’attention qu’une proie marchant tranquillement. Surtout quand cela s’appliquait  à des monstres. Par ailleurs, d’autres bruits indiquait à la Terranide que ces derniers étaient toujours présents, attentifs, attendant le bon moment pour frapper.

Finalement, l’attaque vint, comme la lupine aurait pu se douter. La bête hurla tout en sautant de son perchoir, se relevant avec aisance avant de foncer vers Shad. Cette dernière, se préparait déjà à encaisser le coup et à se défendre, mais Elise fut plus rapide, envoyant simplement et sans effort la créature plus loin d’un simple coup de pied. Comme quoi, il ne fallait jamais se fier aux apparences !

« Rappelles moi de ne jamais t’énerver… »

Oh si seulement il n’y aurait eu qu’une seule noctule mais non, d’autres arrivèrent, en surnombre  et cette fois, il aurait bien été difficile à Elise de les combattre un à un. Oh, elle ne doutait pas du fait qu’elle en serait capable, loin de là ! Mais qui sait combien de temps pouvait durer ces petites escarmouches ? Finalement, Elsie l’émit l’ordre de courir. La  Louve arqua un sourcil de surprise, cela ne risquait-il pas d’attrouper plus de prédateurs nocturnes ?

Mais le temps n’était pas aux questionnements. Suivant l’ordre imposé, la lupine se mis à courir aux côtés d’Elise. Sauf qu’elle avait l’impression de ne pas courir assez vite, surtout que les bêtes qu’elles fuyaient possédées des ailes. Un atout non négligeable.  La lycane émit un petit grognement, il semblerait que cette fois, c’était à Elise de chevaucher la Terranide.  Voulant en faire part pendant la course à la Reine,  Shad fut interrompu par une noctule qui arrivait droit sur elles, prête à frapper.

Cette fois, ce fut l’Okami qui fut plus rapide qu’Elise et elle sauta en l’air, son corps entier se transformant. Elle ferait une pierre deux coups. Dans un premier temps, son saut et sa transformation se terminèrent tandis que les crocs de l’animal étaient plantés dans la gorge du monstre. Un  puissant coup de mâchoire et la nuque fut brisée. La Louve relâcha la noctule sans le moindre regard avant de se positionner aux côtés d’Elise.

« Grimpe ! On ira plus vite ainsi ! »

Shad avait ralenti la cadence pour faciliter la manœuvre d’Elise.  Elle avait pu noter qu’il lui fallait quelques minutes pour se transformer comparé à elle qui pouvait le faire directement, d’un seul bloc. S’assurant que la femme était bien accrochée à son dos, elle accéléra la cadence. Les nombreux obstacles à franchir lui confirmèrent que ce changement de forme n’avait pas été un si mauvais idée que cela. De plus, sa vitesse de course s’étant accrue et elle arrivait à distancer un peu mieux les noctules, bien que ces dernières restaient encore trop prêt à son goût.

« Si tu veux leur envoyer de la soie pour les ralentir n’hésite pas ! Ha, la grotte est en vue ! «

La lycane faisait également en sorte de se mouvoir en zigzagant, rendant aux noctules la tâche plus ardue de la détecter avec leur sonar comme l’aurait fait une chauve-souris. Enfin, la dite grotte fut atteinte et  une énième noctule les accueillit. Cette dernière s’était laissée tombée du plafond et avait usé de son cri strident à ultrason. Sauf que cette fois,  la créature avait été à portée de sa cible pour son attaque sournoise et le cri strident vrilla littéralement les tympans de la louve.

Cette dernière perdit même un peu l’équilibre, son oreille interne étant touchée par le cri de la bête. Ses mouvements se firent indistincts et elle secouait la tête essayant de chasser ce son aigue.  Une chance qu’elle pouvait compter sur Elise en cet instant car là, elle était dans l’impossibilité de se défendre. Le bruit s’estompa finalement, mais alors que la Louve aurait dû  retrouver l’usage de l’ouïe, aucun son ne lui parvenait.  Hors, elle aurait dû en entendre des dizaines. Son regard se mis à se faire fuyant avant que ce dernier ne se pose sur la noctule qui gisait à terre. La course de ses yeux se termina sur Elise, la Louve la fixant attendant qu’elle lui indique une direction. Elle espérait juste qu’elle use plus de gestes que de paroles.

….

Le garde s’inclina bien vite, avant de quitter le général. Rester plus longtemps avec Brahmin pouvait lui valoir la peine de mort. Surtout en cette période. Il se hâta donc de faire les ordres que le général lui avait donné à savoir augmenter la garde, précisant à cette dernière qu’elle devait également tuer toute araignée qu’elle verrait.  Rien ne prouvait qu’elle appartienne à Elise, mais on n’était jamais trop prudent.

Il ne lui restait plus qu’à aller quérir la fameuse Rayla La-Blanche. Tous au camp connaissait son caractère et son tempérament et tout savait qu’au même titre que Brahmin qu’il ne fallait nullement la déranger sans risquer d’en prendre les frais. L’éclaireur arriva rapidement devant la tente et haussa la voix, appelant sa demeurante.

« Rayla La Blanche ! Le général Brahmin a une mission pour vous ! »

Il attendit qu’elle sorte ou daigne émettre un son avant de continuer son annonce, expliquant rapidement à la femme meurtrière qu’elle était son office.  Et il se doutait bien qu’elle  ne pourrait refuser pareille partie de chasse, de même, elle n’aurait pu la refuser vu que c’était un ordre direct du général.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le samedi 01 février 2014, 01:42:50
Les noctules déferlaient en masse... Bien que le terme de « masse » ne désigne en réalité qu’une quinzaine de monstres. Les noctules n’étaient pas aussi nombreuses que la plupart des goules et autres monstres nécrophages vivant dans les profondeurs des grottes. Élise se mit à courir, car il était désormais inutile de feindre qu’elles n’avaient pas vu les monstres. Les noctules volaient dans les airs, s’agrippant aux parois, avant de bondir à nouveau, essayant d’atterrir sur leurs proies, lançant des ondes ultrasons qui résonnaient près des deux femmes. La Reine n’était pas aussi rapide qu’elle le voulait, et envisageait de prendre sa forme arachnéenne, lorsque Shad lui montra alors qu’elle avait des as dans sa manche, en se transformant en louve. Une élégante bête se dressa devant elle, suffisamment épaisse pour qu’elle puisse s’en servir comme appui.

*Voilà une belle surprise...*

Élise n’eut cependant pas le temps de se poser des questions. Ses oreilles sifflaient, et elle bondit sur le torse de la bête, qui se mit à démarrer, courant rapidement, enjambant les gravats. Les noctules continuaient à poursuivre les deux femmes, poussant des hurlements stridents. La Reine des Araignées, de son côté, n’attendit pas que Shad lui demanda de recourir à ses toiles pour agir. Prudemment, elle se retourna, utilisant un peu de toile pour se retenir à la fourrure de Shad, et se plaça face aux noctules. Toutes ses pattes d’araignée jaillirent alors de son dos, et balancèrent des filaments de toile, visant les ailes des noctules. Elle atteignit l’un des monstres, dont le corps heurta la paroi, avant de descendre vers le sol. Elle réussit à en clouer un autre contre le mur. Furieuse, la bête se débattait, mais offrait aux deux femmes quelques précieuses secondes.

Cependant, l’appui n’était pas stable. Élise remuait dans tous les sens, et la plupart de ses toiles ne touchaient pas les noctules, ou ne produisaient qu’une gêne mineure, insuffisante à les retenir efficacement. Les créatures qui tombaient sur le sol s’envolaient à nouveau, hurlant contre les femmes, jusqu’à ce que la grotte soit en vue. Le plan d’Élise était de boucher l’entrée de la grotte à l’aide de ses toiles, le temps de pouvoir ouvrir la porte scellée, mais, quand les deux femmes approchèrent, ce fut pour tomber sur une autre noctule, qui hurla sur le visage de Shad, déstabilisant cette dernière.

La louve s’affala sur le sol en trébuchant, perdant le contrôle de ses jambes, et Élise, malgré sa toile, fut séparée d’elle. La Reine des Araignées heurta le sol avec le haut de son dos, et ses jambes passèrent par-dessus sa tête, l’envoyant ensuite s’étaler sur le sol. Couchée sur le ventre, dans la poussière, Élise secoua lentement la tête. Une noctule s’était positionnée à l’entrée de la grotte, et, au moins, les deux femmes y étaient entrées. La Reine des Araignées se releva rapidement. Le monstre trouvait Shad plus appétissante, et les pattes d’araignée d’Élise balancèrent un filament de toile, qui éclata sur le visage du monstre, l’aveuglant. La créature se mit à crachoter et à siffler, en posant ses mains sombres vers la toile, essayant de s’en débarrasser. Élise s’avança rapidement vers elle, et la repoussa, en usant de sa force surdéveloppée. Le choc repoussa le monstre, qui alla heurter l’un des piliers de la grotte. D’autres toiles fondirent sur la noctule, l’immobilisant. Élise se retourna ensuite, et entreprit alors de bloquer l’entrée de la grotte, ses multiples pattes balançant un flux continuel de toiles. Les noctules se heurtèrent contre la paroi de toile, griffant à travers, manquant de peu de l’arracher. Élise ficelait à nouveau les brèches, et, au bout de plusieurs dizaines de secondes, les noctules cessèrent de s’agiter.

Reprenant son souffle, sentant l’adrénaline diminuer, Élise respira plus lentement. L’obscurité était étouffante, et elle se concentra silencieusement. De la même araignée que certaines parties du corps de ses araignées, les parties violettes, pouvaient s’illuminer, Élise fit luire quelques parties de son corps, créant ainsi une sorte de silencieux éclairage.

« Tu vas bien, Shad ? Nous allons pouvoir reprendre… J’espère qu’il n’y a pas d’autres monstres dans cette grotte… »

Sortir était un problème dont il allait falloir s’occuper plus tard. Elle espérait qu’il n’y ait pas d’autres noctules, mais, en réalité, Élise doutait beaucoup que la grotte soit inanimée.

Ce serait trop simple, après tout.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 02 février 2014, 01:20:54
La Louve put noter  que le noctule était solidement entoilé, elle espérait simplement qu’il ne parviendrait pas à reprendre rapidement ses esprits et à se défaire de la toile, bien que cette dernière semblait assez résistante. Mais mieux valait restait prudent n’est-ce pas ? Secouant encore son museau, elle leva ses yeux de saphirs vers l’entrée, voyant qu’elle était bouchée, bloquée par une toile épaisse.  Au travers, il était difficile de voir au travers les nombreuses créatures qui rodaient, attendant avec une frénésie non dissimulée que les deux femmes sortent. Hors, cela  n’allait pas être de suite le cas.

La lupine se figea, observant Elise. Elle l’avait bien vu bouger les lèvres, signe qu’elle parlait, mais n’avait rien entendu. Sa crainte s’était ainsi confirmée. Sous le coup de la surprise, l’Okami avait ses yeux grands ouverts, son corps légèrement tremblant, elle n’allait tout de même pas rester ainsi ! Shad  ne put réprimer un grognement désapprobateur. Non, elle n’était pas sur Terre mais sur sa planète jumelle, un monde remplit de mystère et de magie. Elle avait donc la certitude qu’elle trouverait un moyen à son handicap ! Mais pour le moment, il y’avait plus important.

« Entends….rien. »

Pas évident aussi de parler quand on ne s’entend pas ! Mais au moins la Louve avait prévenu Elise de son état actuel. Sans changer de forme, elle tourna son museau vers le seul chemin existant, s’enfonçant dans les profondeurs de la grotte. La bête huma un instant l’air, ressentant une forte odeur de renfermé, d’humidité, celle propre au noctule et encore une qu’elle n’aurait pu identifier. Le petit bémol c’était qu’elle ne pouvait pas en faire part à Elise. Et à vrai dire, elle se voyait mal jouer au langage des signes  sous cette forme animale. Elle émit simplement un long grognement, lourd de menace.

Son attention fut portée quelques instant sur la toile, puis la Louve entama l’excursion au sein de la grotte.  Les  deux femmes avaient assez perdue de temps ainsi !  Shad ne pouvait sans doute pas entendre les bruits ambiants, ni même ce qu’Elise lui disait mais tout comme mammifère canin, elle savait parfaitement lire les expressions et réagir en fonction du langage corporel. Ainsi, la Terranide transformée gardait toujours un œil sur les mimiques d’Elise.

Après quelques minutes, la grotte se divisa, présentant une bifurcation. Trois choix s’offraient aux deux femmes, quatre si on comptait l’option de revenir sur leur pas.  La Louve se tourna par la suite vers Elise, attendant qu’elle indique quel serait le chemin à prendre. Après tout, elle connaissait ces grottes non ? Quant à elle, elle humait à nouveau l’air, truffe au vent, ne pouvant s’empêcher de réprimer un petit frémissement. Une flagrance forte venait de lui arriver, une odeur  portée par une créature puissante.

Et comme pour confirmer ses craintes un rugissement retentit. Un cri guttural venant d’un endroit impossible à définir dans ce dédale souterrain. Les parois de la grotte répercutant le son que seule Elise pouvait entendre et bientôt d’autres cris naquirent.  Elise et Shad étaient donc prises dans un étau, entourées de monstre et la partie la plus ironique,  était qu’elle devait encore en libérer.

La Terranide observa la réaction de la Reine et suivit par la suite le chemin qu’elle indiquait, au Nord donc.  Mais plus les deux femmes avançaient, plus l’odeur se faisait plus pesante pour Shad et plus les cris se faisaient plus proches pour Elise. Chacune pouvait ainsi savoir qu’elles arrivaient certes peut-être à la porte scellée mais tout aussi bien dans les griffes de dizaines de monstres. L’une d’entre elles, sans doute impatiente, fit son apparition. Un troll, petit trapus, puant, sans danger quand on le rencontre seul et qu’on sait se défendre mais fort dangereux en groupe.

La Louve réagit au quart de tout et à peine le monstre avait-il surgit pour foncer sur la Reine arachnéenne que Shad l’avait accueilli en plantant sa gueule garnie de crocs dans ses artères jugulaires.  Le sang rouge et chaud gicla en jet, l’aspergeant. La Terranide relâcha sa prise avant de se braquer, la queue droite, les poils hérissés, les oreilles dressées sur le sommet du crâne, son corps fléchit prêt à bondir.

Au prochain détour, les cris se rapprochaient et bientôt des silhouettes apparurent, de nombreux troils, une horde déferlait vers Elise et  Shad, certains mêmes portants des armes, mais le danger premier était leurs griffes.  Une seule éraflure et c’était un puissant poison paralysant qui risquait de les frapper.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le lundi 03 février 2014, 02:21:26
Visiblement, Shad ne pouvait pas reprendre aussi facilement qu’Élise sa forme normale, si tant est qu’on puisse qualifier de normale l’apparence classique d’Élise. La Reine des Araignées attendit un peu. Différentes parties de son corps luisaient faiblement. L’éclairage était très faible, et elle attendait que ses yeux s’habituent à l’obscurité. Dans leur dos, les noctules continuaient à s’acharner sur les toiles. La toile épaisse devait tenir suffisamment pour leur permettre de rejoindre la porte scellée, et y libérer les engeances infernales. Élise suivait lentement Shad, en espérant que le flair de la louve les aiderait à retrouver la porte. Élise était ici complètement dénuée. Une araignée préparait toujours le terrain avant d’aller quelque part, et se repérait surtout grâce à ses toiles, en étant perpétuellement reliée à ces dernières. Elle n’était rien de plus qu’une humaine, en ces lieux dangereux. Élise s’avançait lentement, peu rassurée.

Elle avait l’impression que des milliers d’yeux les observaient, mais il était difficile de déterminer si c’était son esprit qui délirait, son imagination qui s’emballait, ou s’il y avait bien d’autres créatures nécrophages, ici, les suivant silencieusement. La Reine s’avançait lentement à travers des galeries toutes similaires.

*Maudite grotte, j’ai l’impression d’errer dans un labyrinthe !*

Elle avait eu la sagesse d’esprit, avant de s’enfoncer dans la grotte, de laisser un fil d’araignée, qui la reliait à la toile centrale, celle qui bouchait l’entrée. Le fil était lié à l’une de ses pattes, mais, si ce fil d’Ariane permettrait aux deux femmes de sortir, il ne leur permettait pas de se repérer, et de trouver la porte scellée. Le duo continuait à s’avancer, lorsque Shad se roidit sur ses pattes. Élise entendit très distinctement des bruits de pas précipités, mais, le temps qu’elle se retourna, Shad avait déjà bondi, et attrapa un monstre à la gorge, plantant ses crocs. La bête poussa un grognement furieux en tombant au sol, les crocs de Shad s’enfonçant dans sa fourrure pour atteindre la jugulaire, la tranchant d’un coup sec. Le sang fusa. Élise tourna la tête, entendant du bruit venant de l’autre côté, et discerna une masse qui faisait trembler le sol en leur fonçant droit dessus.

« Nom d’une araignée bossue, un troll ! »

Un troll (http://fc06.deviantart.net/fs70/f/2010/237/4/b/4b3c7430737004e68c995f35c5a11ebe.jpg) massif fonçait droit vers Élise, qui réagit rapidement. Deux pattes lâchèrent des toiles d’araignée à hauteur des jambes énormes du troll, et elle sauta sur le côté, tout en ayant des fils la reliant aux toiles qu’elle avait lancé sur le troll. Le temps que ce dernier infléchisse sa course, elle tira sur ses toiles. Le troll était une masse, mais les toiles d’une araignée pouvaient être d’une solidité exceptionnelle. Élise sentit ses muscles forcer, mais elle réussit à déstabiliser le troll, qui poussa un grognement en s’écroulant sur le sol.

Malheureusement, Élise aperçut un autre troll devant elle, tenant une masse. Il l’abattit sur elle, et elle l’évita en bondissant sur le côté. La masse souleva de la poussière. La Reine se releva, et balança un jet de toiles sur le visage du troll. Furieux, ce dernier la frappa par erreur avec l’une de ses mains, un choc qui renversa la femme. Son autre main tira sur la toile, tandis qu’un troisième débarquait entre deux piliers. Élise roula sur le côté, évitant de justesse le troll. Sa main fendit l’air, n’attrapant que le vide, et il releva la tête, furieux, avant d’envoyer son pied dans le ventre d’Élise. Cette dernière fut soulevée du sol, et s’envola, avant d’atterrir contre un pilier. En toute logique, elle aurait du descendre, mais ses pattes s’accrochèrent. Le troll se rua vers elle, furieux, et, en regardant autour d’elle, Élise aperçut une stalactite en hauteur, épais. Elle tira une toile vers lui avec deux pattes, et tira d’un coup sec. Le stalactite tomba, et s’écrasa lourdement sur la tête du troll.

D’autres trolls hurlaient et rugissaient. Il était temps de songer à une option de fuite.
 
« Shad ! On fout le camp ! »

Elle ignorait totalement si cette dernière la comprendrait, mais, en l’état actuel des choses, ce n’était pas vraiment le plus important. Posant ses pieds sur le sol, Élise se mit à courir, jusqu’à atteindre une paroi, qu’elle longea par la gauche, jusqu’à voir une ouverture, avec un appel d’air. L’ouverture les conduisit dans une sorte de vaste précipice, sur un pont suspendu, planté au-dessus d’une grande pièce où quantité de créatures nécrophages attendaient en contrebas. Élise s’arrêta, surprise, et regarda en contrebas. L’éclairage, venant de trous dans le plafond, permettait de voir, à travers les rayons lunaires, des mains levées en l’air, des goules essayant vainement de grimper, avant de glisser.

Les trolls avaient du grimper ainsi. La Reine avait la conviction que la porte scellée devait se trouver de ce côté, et elle reprit sa course. Malheureusement, vers la fin du parcours, un troll commença aussi à courir, fragilisant le pont. Il était si lourd que le pont ne pouvait pas supporter ce poids, et se mit alors à dégringoler. Tombant comme une pierre, Élise se métamorphosa, et s’écrasa sur plusieurs goules, les tuant sous le choc. Elle ne pouvait guère affronter toute une armée, et balança un morceau de toile vers un point en hauteur, avant de s’y tracter, remontant aussi rapidement que possible. Les gobelins agrippés à son corps et à ses pattes tombèrent sous l’effet de la surprise, et elle ne pouvait qu’espérer que Shad arrive à se cramponner à une de ses pattes pour remonter avec elle.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 03 février 2014, 15:05:09
Elise devait faire face à des trolls massives mais plutôt lents dans leurs gestes, tandis que Shad devait faire front à des trolls plus chétifs mais également plus rapides et agiles. La Louve n’avait pas changé de forme, ne jugeant pas que cela ait été nécessaire et elle s’en félicita. Son épaisse fourrure arrivait à la protéger de certaines éraflures, juste quand l’attaque la frôlait.  Shad pouvait facilement voir au bout des griffes des petits trolls une sorte de liquide verdâtre, leur poison.

Chacune des femmes état livrée à elle-même. La Louve grondait et bondissant, visant à chaque fois la gorge. Ses attaques étaient simples mais efficaces. En un bond, elle déstabilisait son adversaire et le mettait à terre, puis soit dans le même élan ou soit après  la chute, elle plantait ses crocs dans la chaire, coupant les artères et brisant la nuque. Sauf que cette méthode ne marchait pas tout le temps et elle devait ruser. Soit en attendant une ouverture, soit en attaquant sur un autre flanc.

Mais cette technique pouvait aussi avoir ses inconvénients. A un contre un, elle était redoutable, mais à plusieurs, la lupine devait s’assurer que nul ne la gênerait pendant qu’elle mettait un ennemis à terre. Hors, cela était presque tout le temps  le cas. La horde de petits trolls empêchait une escarmouche équitable.  Sentant le sol trembler,  la Louve bondit sur le côté, juste à temps pour éviter une énorme masse qui choyait, écrasant au passage quelques trolls chétifs.

Jetant un rapide coup d’œil, la lupine put noter la présence d’une toile enroulée au niveau des jambes du colosse. Décidemment, la soie d’araignée était vraiment un matériau à toute épreuve. Ne pouvant passer plus de temps à rêvasser, la Terranide repartit à la charge, couvrant ainsi comme elle le pouvait les arrières d’Elise. Pourtant, elle ne vit pas la lance partir de son angle mort, ni même qu’elle aurait pu entendre son sifflement perçant le vent.  Le jet frôla le flanc de la lupine, la blessant.

L’animal grogna  et tourna immédiatement son museau pour en constater l’ampleur. La plaie n’était pas profonde mais longue et s’étalait sur tout son flanc. Shad jura intérieurement en voyant le sang qui y goûtait. Comme si elle n’avait pas déjà assez de souci.  La seule chose qu’elle espérait désormais était que la pointe de la lance n’était pas imbibée de poison. Mais tout cela, elle pourrait le penser plus tard, car déjà le sol se mis à trembler de nouveau.

Levant son regard vers Elise, la Terranide n’entendit pas ce qu’elle lui cria mais compris directement qu’elle devait la suivre quand elle al vit partir en courant. Après tout, il ne fallait pas  être savant. La Louve rattrapa donc Elise, clopinant sur ses pattes de temps à autre, la douleur de la blessure la tiraillant. Quand enfin la course pris fin sur une espèce de pont  suspendu, la Terranide reprit son souffle avant de regarder en contre-bas.

Si une personne cherchait à voir une horde de monstres nécrophages, il pouvait être largement comblé ici ! La seule chose qui retenait cet enclin n’était autre que la paroi abrupte, pourtant certaines de ces créatures avait réussi à monter. Une chance encore qu’elles ne travaillaient pas de concert pour se hisser en dehors de cette fosse.  Le pont se mis soudainement à trembler sous les pattes de la Louve tandis qu’un troll s’y était aventuré. Sa masse gigantesque faisait trembler tout le pont, l’affaiblissant avant de finalement le briser. Le monstre ainsi que les deux femmes chutèrent.

Pendant sa chute,  Shad changea rapidement de forme, se rattrapant à Elise qui s’était métamorphosée à son tour. La Terranide donna de volent coup de pieds du côté où elle n’était pas blessée, sa main s’étant posée automatiquement sur son flanc. Une goule attrapa cependant la cheville de la Terranide et la tira en arrière tandis qu’Elise remontait sur son fil, faisant tomber plusieurs créatures nécrophages.  La goule qui tenait Shad chuta aussi, non sans l’entrainer.

La louve se mis à agiter ses mais dans l’espoir de se saisir d’une des pattes d’Elise. En vain. Elle sentit cependant une sorte de fil et sans réfléchir, l’empoigna fermement. Encore une fois, le fil de soie d’araignée faisait ses preuves. La Terranide était ainsi suspendu dans le vide, sa main droite tenant le fil d’Elise tandis que l’autre pendait vers le sol, vers les goules. Ces dernières recevaient même de temps à autres certaines gouttes de sang liées à la blessure de Shad.  Et ce liquide avait pour réaction de plus les enhardir.

La lupne sentit qu’elle glissait, la posture n’aidant pas à avoir réellement une réelle emprise. Fronçant les sourcils, elle se mit cependant à regarder rapidement tout autour, cherchant un lieu sûr. Mais la seule chose qui l’aidait à se repérer était la lumière de l’astre lunaire ainsi que celle émanant de la Reine des Araignées. Finalement, un petit miroitement attira bien vite son attention, une sorte de reflet.

« Elise ! Là-bas ! A droite ! »

Heureusement encore qu’elle pouvait parler. Prenant appui sur la paroi à l’aide de ses jambes, l’Okami entama une montée bien que difficile vers le corps de la Reine. Une chance également que cette dernière pouvait tracter son fil. Une fois, en «  lieu sûr », elle se cramponna comme elle put sur le corps d’Elise, se concentrant un instant pour créer une petite flamme et la passer sur sa blessure. Il fallait bien la désinfecter d’une certaine manière et la cicatriser et Shad ne pouvait se permettre d’avoir un malus dans ses déplacements.

L’Okami fit bien sûr attention de ne pas brûler la chitine d’Elise et ne put s’empêcher de lancer un cri de douleur couplé à un juron.  La Terranide résistait peut-être à la douleur, certaine chose faisait quand même un mal de chien.  Soufflant en regardant une dernière fois en contrebas, la lupine tapota deux fois sur l’abdomen d’Elise, lui faisant ainsi signe qu’elle pouvait y aller.  Shad  espérait surtout que le reflet qu’elle avait aperçu plus loin était bien le sceau qu’elles recherchaient.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mercredi 05 février 2014, 01:36:56
Les choses ne s’arrangeaient pas vraiment. Élise grimpait le long de son fil, avant de s’appuyer sur le rebord, puis grimpa, recherchant Shad. Elle ne tarda pas à la voir, suspendue à son fil, du sang s’égouttant de son corps, à quelques mètres au-dessus des goules. Ces dernières levaient les bras, essayant de l’attraper. Le fil partait vers le plafond, mais était relié aux pattes d’Élise, ce qui faisait que les monstres ne pouvaient pas le couper. Élise aida donc Shad à revenir en rétractant le fil. La Terranide avait finalement repris sa forme normale, et rejoignit la plateforme rocheuse où se trouvait l’énorme araignée. Elle retourna se poser sur son ventre, près de sa tête. Furieuses, les goules frappaient contre le mur, grognant et geignant, essayant de remonter, mais sans réel succès. Ils étaient trop lourds. Élise les observait de ses multiples yeux pourpres. Elle entendit alors Shad lui parler. Sous cette forme, Élise avait une ouïe extrêmement faible. Chez une araignée normale, le sens faisant office d’ouïe émanait de certains de ses poils, les trichobotries, qui permettent à l’araignée de sentir les vibrations de l’air, ces dernières excitant ces poils. Élise était un peu différente, avec sa peau lisse, mais percevait malgré tout certaines vibrations.

Élise partit surtout vers la droite, car elle voulait rejoindre l’autre partie du pont. Elle se faufila à l’intérieur, mais constata rapidement qu’elle était un peu trop grosse pour passer, et reprit forme normale.

« Ce précipice va nous protéger de ces maudits trolls... J’espère que tu vas bien, j’ai vu que tu avais été blessée. »

Pour le coup, Élise s’en était plutôt bien sortie. Ces adversaires étaient redoutables, du fait de leur nombre. Les relâcher sur Brahmin serait efficace... Peut-être même un peu trop. Il était aussi possible que Brahmin se fasse balayer, et que les goules déferlent sur sa forêt. Élise ne voyait cependant aucune autre option pour se débarrasser de Brahmin et de ses hommes. Quitte à perdre, autant tout tenter. Elle aida Shad à se soigner, en se servant de sa toile.

« Vois ça comme un genre de pansement... »

Sa soie d’araignée n’était pas le meilleur traitement rêvé, mais, en l’état actuel des choses, c’était toujours mieux que rien. Élise, après ces émotions, reprit lentement sa route, dans une galerie étroite et sombre. La Reine des Araignées suivit un chemin qui descendait en tournoyant, et dut s’abaisser pour éviter des morceaux rocheux. Le chemin finit par les conduire devant une espèce de profonde crevasse s’enfonçant en profondeur, éclairé par un rayon lunaire venant du plafond (http://bad-temper.deviantart.com/art/Dear-Esther-Cave-2-286111850). Le chemin filait le long de la crevasse, s’enfonçant parfois derrière la roche. Il n’y avait visiblement plus de goules pour l’heure, mais Élise maintenait la possibilité qu’il y ait d’autres monstres dissimulés dans les coins.

« Je pense que nous approchons du but. »

Lorsque les rayons lunaires éclairaient la crevasse, on pouvait voir, en contrebas, un sceau magique se former, avec des lignes et des glyphes anciens. C’était la fameuse porte scellée. Le cœur d’Élise tambourinait lentement dans sa poitrine. Les deux femmes se rapprochaient lentement, s’enfonçant à nouveau dans un couloir Alors que les deux femmes s’approchaient, Élise entendit des grognements, et se pinça les lèvres. Tout aurait été trop facile, sinon.

Sur la porte scellée, il y avait plusieurs graveirs (http://static2.wikia.nocookie.net/__cb20071115155961/witcher/images/7/79/Graveir.jpg), de puissantes goules, assez massives, qui se retournèrent soudain, reniflant leur odeur. Elles se mirent à grogner, avant de s’avancer lourdement.

« Méfie-toi, Shad, ces monstres sont costauds... »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 05 février 2014, 21:39:18
Durant la traversée du précipice, la Louve était plus occupée à s’agripper à l’araignée plutôt que de passer son temps à regarder en contre-bas. Après tout, à part des goules et autres créatures nécrophages, il n’y avait pas grand-chose d’intéressant là  en-bas. Autant se cramponner donc comme on le pouvait.  La lupine ne cacha pas sa joie d’atteindre l’autre partie du pont suspendu, remuant un peu sa queue en signe de contentement.

Se faire poser une sorte de pansement fait de soie d’araignée était une chose des plus étranges mais au moins, le sang arrêtait de goûtait inutilement, le pansement artisanal le faisant ainsi coaguler et stopper son écoulement. La lupine toucha du bout de l’index ce pansement improvisé et en approuva la résistance et l’étanchéité. Pratique, bien qu’elle mettrait sans doute des bandages en sortant d’ici.  Levant son visage vers Elise, elle hocha simplement la tête en guise de remerciement, ce qu’elle avait pu dire avant cela, elle n’en avait pas la moindre idée.

Shad se mis donc à suivre la Reine arachnéenne, traversant le pont, pénétrant plus profondément dans les galeries souterraines. Heureusement encore que les goules dans la fosse ne savaient pas l’escalader ou les deux femmes pourraient se retrouver bien vite acculées. L’Okami leva l son regard vers le ciel qu’elle pouvait discerner en hauteur, la lune étant apparente, cette dernière, pleine et ronde illuminait le lieu et semblait indiquait le chemin à prendre.

Encore quelques petits passages serrés et  la porte scellée était là, à portée de main. Cependant, plus elles approchaient, plus Shad avait un mauvais pressentiment. En effet, elle pouvait facilement discerner la présence d’individu à l’odeur et au vue de la senteur pestilentielle, il ne pouvait que de s’agir d’engeance.  Pourtant, ce n’était pas comme si elles avaient réellement le choix de faire demi-tour ou non.  Elise et Shad étaient presque arrivée au sceau, après toutes ces épreuves, faire marche arrière serait complétement stupide.  L’Okami se figea donc, observant les graveirs.

Encore une fois, elle vit les lèvres de la Reine remuait mais n’en entendit aucun son. Pourtant il ne lui était pas difficile de savoir qu’elle devait sans doute la mettre en garde. Rapidement, la main droite de la Terranide vint se poser contre sa hanche, prêt d’un étui  discret.  Les graveirs confiant, s’avançaient lourdement, prêt à déguster de la chair fraîche. L’un d’entre eux, plus impatient, s’élança vers les deux créatures, bavant fortement,  ses mains griffues tendues vers l’avant, prêtes à se saisir d’une pauvre victime.

Cependant, ce  fut une dague en adamentium lancée rapidement par la Louve qui l’accueillit. L’arme, certes petites et semblant presque inoffensive dans pareilles conditions fusa dans l’air et traversa sans le moindre souci le crâne de la créature, ressortant par l’arrière avant de se figer dans la paroi.  L’engeance s’effondra sous le regard de ses consœurs qui hurlèrent de rage. Rapidement,  Shad décrocha sa dague, remarquant qu’elle avait réussi à capter l’attention des monstres.

« Je sers d’appât ! Ouvre le sceau ! »

Lancer la dague ne servirait plus à rien désormais, l’attaque serait bien trop prévisible. La remettant rapidement dans son étui, l’Okami gesticulait de sortes à attirer encore plus l’attention des graviers. Quand l’une d’entre elle tournait son visage hideux vers Elise, la lupine lui balançait un rocher, histoire que son attention ne soit portée que sur elle. Au fur et à mesure que les graveirs s’avançaient, la Louve reculait, attirant les monstres avec elle.

Mais vient un moment où la marche ne suffit pas. Enhardies par cette présence de viande fraîche, les graviers accélèrent leurs rythmes, se mettant à courir, partant à la poursuite de la lycane qui se mit à détailler, partant au travers des nombreux couloirs courant dans la grotte.  En tant qu’appât, Shad espérait qu’Elise parvienne à ouvrir rapidement le sceau et libérer les goules. De temps à autre, elle jetait des regards en arrière, s’assurant qu’on la pourchassait encore. La Terranide maudit une énième fois que son ouïe lui manquait actuellement, pouvoir entendre la respiration et les pas rapides de ces bêtes auraient pu lui être une aide précieuse.

Quand Shad arriva au rebord de la fosse, elle se retourna, faisant face aux engeances. Se mordant la lèvre inférieure, elle ne pouvait nier qu’elle était dans une mauvaise passe. Derrière elle, un fossé, avec des créatures nécrophages qui n’attendaient qu’une chute pour la dévorer vivante et devant elle, les graveirs, s’avançant dangereusement, faisant claquer leurs dents pointues. Inconsciemment, la lupine fit un pas en arrière mais ce ne fut pas le vide qu’elle sentit sous ses pieds mais une masse dure et ferme. Tâtant doucement, elle reconnue l’aspect de la pierre. Sans chercher à comprendre, Shad fit volte-face et vit un pont de pierre qui se formait comme par enchantement. A bien y réfléchir si les goules devaient sortir, elles devaient bien avoir un moyen de traverser la fosse, non ?

Le pont apparut par magie fut empruntée par la  Terranide qui fonçait droit vers la sortie.  Après tout, si elle sortait en faisant sortir ces immondices, cela ferait encore des ennemis en plus pour Brahmin. Apercevant la toile au loin, la lupine fit apparaitre deux boules de feu, la première fut jetée en arrière, touchant une des bêtes, la faisant chanceler sur les autres graveirs de sortes à faire gagner de précieuses minutes à la Louve. L’autre boule fut lancée sur la toile, la brûlant, permettant à  Shad de sortir. Malheureusement,  l’endroit n’était pas sans danger et quand l’Okami émergea de la grotte, ce fut pour être accueillit par d’autres filets.

Éblouit par les lumières des torches et désorientée, la lupine ne put de suite savoir ce qui se passait. La seule chose qu’elle savait était qu’elle venait de tomber tout droit dans un piège grossier. Derrière elle, les graveirs surgirent, attaquant les soldats, faisant deux morts avant de se faire descendre  à leurs tours. La seule chose que pouvait espérer Shad était qu’Elise s’en sorte et que leur plan fonctionne.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le vendredi 07 février 2014, 00:39:46
ÉLISE

Élise laissa Shad servir d’appât, tout en s’écartant légèrement. Les graveirs se concentrèrent très rapidement sur la Terranide, s’élançant à sa poursuite, tandis que la Reine des Araignées se déplaça pour se mettre au milieu du cercle. Elle vit les graveirs s’enfuir, poursuivant Shad, et elle plaça la rune sur le cercle. Ce dernier se mit à luire, tout comme la rune, qui vibra dangereusement, avant d’être recouverte d’une intense lueur violette. Élise se recula prudemment, en plissant les yeux, alors que les différentes lignes magiques du sceau brillaient intensivement, éclairant l’intérieur de la grotte, tandis que des inscriptions s’élançaient le long des parois, remontant vers le sommet du cratère. Des inscriptions ésotériques et fluorescentes (http://th08.deviantart.net/fs71/PRE/f/2012/053/c/e/dear_esther_cave_3_by_bad_temper-d4qmetj.jpg) qui remontaient, brillant de plus en plus, tandis que toute la grotte se mit à trembler. De violentes vibrations la traversèrent, et des morceaux de roche tombèrent sur le sol, déstabilisant Élise. Une secousse l’envoya sur le sol, et elle vit un morceau fondre droit sur elle. D’une roulade, la Reine l’esquiva, des morceaux de pierre glissant sur son corps. La jeune femme se releva. Elle avait réveillé les monstres tapis dans la grotte.

Pour le coup, elle ne savait pas si elle devait s’en réjouir ou non. Le sol se fissurait sous ses pieds, et la rune avait disparu. Un abîme noirâtre s’étendait sous ses pieds, et l’une de ses pattes se détacha de larguer une toile vers le mur, car le sol se déroba sous ses pieds. La gravité happa la Reine, qui se mit à tomber, avant de heurter le mur, retenue par sa toile. Elle secoua la tête, tandis que toute la grotte continuait dangereusement à vibrer. Son abri commençait à devenir très précaire, et la Reine prit la forme d’une araignée, avant de se mettre à grimper. Des morceaux de rochers lui tombèrent dessus, et elle essaya de ne pas perdre l’équilibre... Malheureusement, les murs tremblaient aussi, et les pattes d’Élise se mirent à glisser sur des morceaux instables, friables, qui se détachaient du reste de la paroi, de longues lézardes se creusant dans des volutes de poussière.

Un énième rocher s’abattit sur le corps de la Reine, qui lâcha prise, et tomba dans l’abîme.



RAYKA

Les graveirs fondirent sur le groupe mené par Rayka. La redoutable mercenaire poussa un grognement en voyant l’un des monstres saisir à mains nues l’un de ses hommes, et l’envoyer violemment contre le mur, lui brisant la nuque sous l’impact. Dans son dos, un arbalétrier atteignit un graveir à la hanche, mais sans que ce dernier ne soit stoppé. Rayka avait alors dégainé son épée, et se mit à courir, fondant sur les graveirs. L’un d’entre eux essaya de l’attraper, mais elle bondit sur le sol, roulant entre ses jambes, se releva, et pivota sur place, sa lame venant ouvrir sur plusieurs centimètres le dos rose du monstre. L’infernale bête poussa un rugissement de douleur, son sang jaillissant, et elle tenta d’attraper Rayka en se retournant. La mercenaire bondit en arrière, et tourna la tête en voyant un autre graveir frapper avec sa tête le crâne d’un mercenaire. Il y eut un craquement sec, et le mercenaire s’écroula sur le sol, des bouts d’os enfoncés dans sa cervelle. Il était mort sur le coup.

Quand la mercenaire était remontée dans la ligne de faille, ils étaient rapidement tombés sur les noctules. Les arbalètes avaient repoussé plusieurs d’entre eux, et les torches avaient finalement forcé ces derniers à fuir. Les noctules étaient des monstres préférant, et de loin, le confort de la nuit. Leurs yeux étaient très faibles, et ne résistaient pas à la lumière. Voilà pourquoi on les trouvait souvent dans les grottes. En avançant, le groupe avait fini par voir l’entrée de la grotte, obstruée par des toiles, et Rayka avait ordonné qu’on se positionne, afin de les couper.

Ensuite, toute la faille s’était mise à trembler, et ils avaient craint que la faille ne se referme sur eux. Finalement, à leur surprise, la toile avait brûlé de l’intérieur, livrant passage à une Terranide effrayée. Ils n’avaient cependant pas eu le temps d’en profiter que plusieurs graveirs débarquèrent à sa suite. La priorité était donc de repousser ces derniers, ce à quoi Rayka s’appliquait, avec un indéniable talent. Cette guerrière était aussi douée que sadique au combat, et méritait bien sa place dans le regroupement de salopards menés par Brahmin. D’autres carreaux d’arbalètes se mirent à frapper les graveirs, mais leur peau était particulièrement solide. Rayka en frappa un autre au torse, enfonçant sa lame, mais le graveir la repoussa d’un coup de main. La mercenaire tomba sur le sol, dans un rictus, et roula sur le sol, évitant le pied massif d’un autre graveir, puis planta sa lame dans son genou, forçant le graveir à fléchir le genou. Suivant son élan, Rayka sortit sa dague de sa botte, et se servit de ce genou comme appui, bondissant dans les airs. Ses pieds balancèrent quelques mottes de terre, et, tout en virevoltant en l’air, elle égorgea le graveir avec sa dague, faisant couler un chapelet de sang, tandis qu’un ultime carreau d’arbalète se planta dans l’œil d’un autre graveir, le faisant hurler de douleur. Il y eut de belles projections de sang, et Rayka termina sa course en se réceptionnant sur le sol.

Quelques secondes plus tard, elle se retournait vers Shad. L’un des hommes de Rayka attrapa alors la Terranide par les cheveux, et envoya sa tête s’écraser contre le sable.

« Elle manipule la magie ! Mettez-lui un collier autour du cou ! »

L’un des gardes s’affaira, et, rapidement, un collier d’esclavagiste se retrouva sur le cou de Shad, avec une laisse en cuir. Le collier était surmonté d’un cristal en obsidienne, qui annihilait les pouvoirs magiques à proximité de sa sphère d’influence. Rayka regardait nerveusement autour d’elle, tandis que plusieurs coups s’abattirent sur le corps de Shad, sous els rires gras des tueurs. Les vibrations avaient cessé, et Rayka regarda la grotte. Elle avait un mauvais pressentiment.

« Retournez au camp, nous laisserons Brahmin interroger cette Terranide, afin de découvrir ce qu’elle fabriquait ici. »

Tout ça ne lui disait rien qui vaille, mais Rayka connaissait ses ordres. Elle ne ferait rien qui n’ait pas été ordonné expressément par son supérieur. Sa mission était accomplie, et elle pouvait donc retourner au camp, ce qu’elle s’empressait de faire.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le vendredi 07 février 2014, 17:07:26
La lupine grogna en sentant  la poigne forte d’un soldat lui tirer les cheveux en arrière avant de prendre sa tête et de l’envoyer violemment contre le sable. L’impact la blessa au front où un peu de sang se mis à s’écouler, suintant le long de son visage.  Shad émit un autre grognement, crachant le sable qui s’était infiltré dans sa bouche.  Elle n’avait pas besoin qu’on lui fasse un dessin pour comprendre qu’elle était en proie avec les hommes de Brahmin. Ironiquement, la Louve faisait encore un bel appât puisqu’elle allait faire gagner du temps à Elise et aux engeances.

La lupine sentit un métal froid, rugueux  contre son cou. Un collier de métal. Là seule pensée qu’elle eut en ce moment était « Putain, pas encore… ».  Soudainement et comme par magie, la Louve retrouva l’usage de l’ouïe, comme si cette dernière lui avait été enlevée par magie par les noctules. Ha ça ! Elle était contente ! Du moins, elle aurait préféré la retrouver dans un autre contexte que celui d’entendre des insultes et des rires gras à son égard. Si ce collier avait retiré le «  sort » des noctules, Shad compris rapidement qu’il empêchait toute utilisation magique. Tellement plus simple de mettre des carcans que de laisser la personne se défendre avec tout ce qu’elle avait. Pour peu, elle applaudirait pour cet élan de bravoure.

Le corps de la Terranide se cambra sous le premier coup, accusant l’impact. Mais au déplaisir des hommes, elle ne cria pas, se contentant de serrer les crocs, émettant de temps à autre  un grognement sourd. Oh, qu’ils en profitent, bientôt ce serait à leur tour de se retrouver dans une situation précaire. Apercevant une botte de cuir qui s’apprêtait à la frapper violemment au visage, la Louve tendit la main et attrapa la cheville, bloquant ainsi l’attaque. Elle tourna rapidement son poignet, faisant perdre l’équilibre au soldat de Brahmin, le faisant chuter. Bien sûr, il ne se blessa pas physiquement, mais plus dans son orgueil.

Finalement, on la releva, tirant sur la laisse en cuir qui était accroché au collier. Les doigts de la louve effleurèrent ce dernier et sans la moindre hésitation, elle lança :

« Retires-moi ce truc….Couard. »

Un son claqua dans les airs, un bruit de fouet. Ce même son se répéta mais cette fois, l’arme frappa le dos de la lycane.  Cette dernière lança un regard meurtrier à son bourreau avant d’afficher un petit sourire amusé. A croire que sa remarque ne leur avait pas plu. Tellement prévisible aussi.  Le groupe parti ainsi en direction du camp sous les autres de la mercenaire. Mais Shad ne leur facilita pas la tâche, se campant sur ses pieds, tirant de toutes ses forces en arrière pour les faire ralentir. Ou, elle voulait surtout gagner du temps et d’un côté, elle n’était pas si pressé que ça de voir ce fameux Brahmin.

Arrivée au camp, elle nota bien vite la présence des Terranides, principalement nus, en train de subir bon nombres de sévices. La colère la gagna mais elle la refoula, bien que cela était difficile, elle devait encore gagner du temps, ne pas faire tout râter. Shad fut tirée jusqu’à la tente du général  où on la força à mettre genou à terre.  Forcée, elle s’exécuta et releva son visage, faisant face à la tente, sur son poignet, sa marque d’appartenance apparue et qui fut remarqué par un des soldats.

« Hey, cette pute est une esclave en fuite ! »
« Pas en fuite, je rentrais, mais vous étiez sur le chemin… »

Le garde la regarda incrédule, avant de lui donner un autre coup, cette fois dans le ventre, la faisant plier en deux tout en la nommant de « menteuse ». Il était ironique de savoir qu’elle disait la vérité. Mais bon, quand on est con, on reste con. La Terranide reprit doucement son souffle avant de poser son regard sur la tente, voyant les pans de cette dernière s’écartait.  Les prochaines minutes ne risquaient pas d’être une partie de plaisir.

……….

Au village des Toiles, tout était enfin prêt. Du moins, autant que cela pouvait l’être. La forge avait marché à pleins régime pour fournir armes et armures décentes,  des provisions en-cas de sièges fut éparpillées dans divers hangar et hommes comme Terranides  pour certains, s’entraînant sous les yeux d’un instructeur aux rudiments martial. Mais,  les seuls Terranides qui participaient à la bataille n’était bien sûr que des hommes, les femmes, apeurées, préférées rester en retrait. Après tout, on ne pouvait pas leur en vouloir.

Un des Terranide leva son museau vers le ciel et frissonna. Quelque chose n’allait pas, il le sentait, le percevait mais quoi ? Tout était prêt, il avait peur et malheureusement la Reine maîtresse n’était pas là pour faire descendre cette peur, le rassuré. La Reine n’était pas là…Cette pensée se répercuta dans  son esprit. Elise aurait déjà dû rentrer, l’aube n’allait pourtant pas tarder à arriver ! Pris d’un doute, il courut vers Médonée, se prosterna presque devant elle, rampant.

« La..La maitresse-reine ! Elle n’est pas encore rentrée ! Il..il a dû lui arriver quelque chose ! »

Il leva son regard, implorant, apeuré vers la prêtresse. Peut-être divaguait-il mais il possédait en lui un sixième sens et ce dernier semblait s’affoler. Pour le jeune mâle, leur reine protectrice était en mauvaise passe et ils devaient agir rapidement pour l’aider voire la sauver.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le samedi 08 février 2014, 01:17:19
BRAHMIN

« Commandant ! Commandant ! Nous avons ramené une esclave ! »

Brahmin était toujours dans sa tente, et s’extirpa de son fauteuil en entendant l’un de ses hommes l’appeler. Une certaine agitation régnait au-dehors. Ses hommes ne dormaient pas, surveillant le camp. Le chef de cette horde de tueurs et de violeurs se redressa d’un coup, et sortit de sa tente, arrivant à l’air libre. Des flammes brûlaient sur des torchères dans tous les coins. Les Terranides esclaves pleuraient et gémissaient, certains implorant la pitié de leurs geôliers, d’autres priant pour qu’on les oublie. Ses hommes abîmaient la marchandise, mais Brahmin tolérait ça. Ils avaient besoin de se détendre, afin de ne penser qu’à la bataille de demain... Ou de ce matin, plutôt, vu que la nuit était bien avancée.

Dehors, Brahmin vit l’expédition, de retour. Il manquait plusieurs membres, et un mercenaire tenait une Terranide, une okami qui montrait les dents. Brahmin cligna lentement des yeux, et reporta son attention sur Rayka, qui lui fit un compte-rendu de leur expédition. En s’enfonçant dans la faille, ils avaient tué quelques noctules, avant de s’approcher de leur tanière, obstruée par une massive toile. La Terranide avait ensuite fait brûler cette dernière avant de débarquer, traquée par des graveirs, qui avaient tué deux de ses hommes.

« De la magie ? Vraiment ? demanda Brahmin.
 -  Elle a du employer une boule de feu pour enflammer la toile.
 -  Je vois...
 -  C’est une impertinente, Monsieur, une rebelle. Vous devriez laisser les gars et moi s’occuper de cette petite pute, histoire de lui apprendre le respect. »

Une lueur de désir brûlait dans ses yeux. Les tournantes étaient une activité que ses hommes pratiquaient assez fréquemment sur les femmes qui avaient le malheur de tomber entre leurs mains. Rayka, le dos bien raide, ne disait rien. Elle avait jadis été une soldate, elle avait reçu une formation, et l’appliquait consciencieusement. Si Brahmin laissait la Terranide entre ses mains, ce n’était pas un viol que cette dernière subirait, mais quelque chose de bien plus douloureux. Brahmin ne dit rien, s’approchant un peu, dominant l’assemblée par sa stature et sa corpulence.

« Une esclave, vraiment... »

Il ne disait pas grand-chose, et posa sa main sur l’épaule du mercenaire, qui sursauta légèrement, ne s’attendant pas à un tel contact. Il déglutit légèrement, avant que son regard ne croise celui de Brahmin. Des yeux jaunes qui le fixèrent intensément, tandis que la poigne sur son épaule se resserrait. Le mercenaire se mit à trembler, sentant une pression de plus en plus forte s’exercer sur lui, le forçant progressivement à ployer les genoux. La pression s’accentua, une tension qui était en train de lui vriller l’avant-bras, et il finit par tomber au sol, soupirant lentement... Avant que le genou de Brahmin ne se fauche dans sa tête, l’envoyant s’étaler sur le dos.

« Mes hommes seraient-ils à ce point idiots pour ne pas voir l’évidence quand elle leur tombe sous le nez ? Attaches-tu donc si peu d’importance à ta matière grise ? Ne vois-tu pas qu’elle a été envoyée ? Elle... Est... Là... Pour nous occire ! »

S’énervant, Brahmin termina sa phrase en envoyant son pied s’écraser sur la tête du mercenaire, qui poussa un petit couinement de douleur, tandis que son corps se mit à remuer nerveusement, traversé de spasmes nerveux. Brahmin s’écarta de l’homme, et reporta brièvement son attention sur Rayka.

« Je... Je vous demande pardon, je..., psalmodiait l’homme.
 -  Tue ce minable.
 -  Hein?! Non, pitié, Maître, je... Non !! »

Ses supplications se terminèrent rapidement. Sortant sa dague, Rayka l’égorgea proprement, et un chapelet de sang se mit à jaillir. Brahmin reporta alors son attention sur la prisonnière, et l’attrapa par la gorge, la soulevant en l’air. Elle n’était guère de plus qu’une poupée de chiffon entre ses doigts.

« Les esclaves de cette ferme ne maîtrisent pas la magie, et sont bien trop couards pour s’aventurer dans cette faille... Tu as été envoyée dans cette grotte pour remplir une mission bien précise. Tu ne verras pas le soleil se lever, Terranide. Cependant, si tu acceptes de coopérer, je saurais être magnanime, en daignant t’accorder une mort rapide. Qu’est-ce que tu fabriquais là-bas ? Parle ! »



MÉDONÉE

Les installations défensives du village étaient maintenant terminées. Une sommaire palissade protégeait l’accès principal du village, et remontait le long de la forêt. Des torches étaient allumées le long de la palissade, et les villageois s’avançaient lentement, portant de sommaires épées, des armures légères et rapiécées, faites rapidement, ainsi que des armes d’hast. Depuis la grand-rue, Médonée sentait tout le problème qui venait. Leur défense ne tiendrait pas le coup longtemps, et empêcherait les balistes incendiaires de mettre le feu au village. Cependant, ils pouvaient toujours incendier les arbres. Médonée avait donc ordonné de regrouper des seaux d’eau dans un coin, ainsi que d’abattre des branches d’arbres, afin d’éviter qu’un éventuel feu de forêt ne se propage. Médonée donnait ses ordres, agissant au nom et pour le compte de la Reine.

Elle était assez nerveuse, et se rapprocha de la palissade, lorsqu’elle entendit une Terranide paniquer. Cette dernière se rua devant elle, apeurée.

« La..La maitresse-reine ! Elle n’est pas encore rentrée ! Il..il a dû lui arriver quelque chose ! »

Médonée pencha la tête vers la Terranide. C’était évidemment l’une des esclaves, et elle tremblait, terrorisée. Médonée esquissa un léger sourire en fléchissant les genoux, et caressa les cheveux de la Terranide, entreprenant de la rassurer :

« Allons, allons, il ne faut pas paniquer autant... La Reine va très bien, c’est juste que sa mission est périlleuse et longue. Je ne pense pas qu’il faille attendre son retour avant que l’aube ne se lève. »

Elle essayait de la rassurer. Médonée, en réalité, était aussi inquiète, mais elle ne pouvait pas se permettre de le montrer. Si elle-même se mettait à paniquer, rien n’irait plus. Elle était un soutien, un pilier central, insufflant le courage et la vaillance dans le cœur des autres.

« Tant que les araignées de la Reine ne paniqueront pas, c’est que cette dernière est en vie... Alors, tu vois, il n’y a pas à s’inquiéter. »

Médonée lui offrit un léger sourire, comme pour essayer de la rassurer, tout en continuant à la caresser.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 08 février 2014, 13:52:12
L’Okami garda le silence pour le moment, se contentant d’écouter et d’observation. Contrairement aux autres Terranides présents, elle ne baissait pas les yeux et dardait son regard bleuté dans celui des gardes, de Rayka et même de Brahmin quand il fit son apparition. Oh, elle savait que cela pouvait être mal vu et qu’elle risquait cher, mais elle était déjà dans une bien mauvaise posture. Du moins, en partie. Les hommes de Brahmin lui avait certes mis un collier qui annihiler ses capacités magiques mais il ne l’avait pas fouillé au corps. Ainsi, la Louve avait toujours sur elle ses dagues et ses lames cachées dans ses gants en cuir. Des petites armes en soit mais dont le fil aiguisé pouvait facilement couper le collier en métal. Mais elle ne comptait pas les utilisait maintenant, non, elle attendait un signe avant d’agir.

Bien évidemment, si ces hommes commençaient à lui retirer ses effets, elle aurait vite fait de se libérer de son entrave. Mais autant un atout dans sa manche et attendre pour le moment.   Shad écouta donc l’échange entre Rayka et son général puis les paroles du soldat. Mais oui allez ! La femelle n’écoute pas, violons la ! Désespérée, elle leva les yeux au ciel et soupira intérieurement. Au moins, c’était un fait qui ne changerait jamais dans les mœurs des hommes. Son regard se porta par la suite sur l’homme gisant au sol. Une chose qu’elle ne pouvait nier était que Brahmin infligeait le respect et la peur dans ses troupes et qu’il ne fallait surtout pas l’énerver.

Le « pauvre » bougre fut tué sans sommation et le sang gicla par jet.  La lupine reporta par la suite son attention sur le général Brahmin qui s’avançait. Elle défiait ses yeux d’ambres de ses yeux azur, continuant à refuser de courber l’échine et de baisser la tête. La poigne du général lui retira cependant un petit grognement, cette dernière appuyant sur son pharynx l’empêchant de respirer correctement. Pourtant, elle ne chercha pas à se débattre. Non, c’était tellement plus «  amusant » de faire-face et de rester presque immobile que de gesticuler dans tous les sens. C’était un fait que les chasseurs d’esclaves n’appréciaient que très peu et la Louve s’en servait à outrance, malgré les risques.

« Les esclaves de cette ferme ne maîtrisent pas la magie, et sont bien trop couards pour s’aventurer dans cette faille... Tu as été envoyée dans cette grotte pour remplir une mission bien précise. Tu ne verras pas le soleil se lever, Terranide. Cependant, si tu acceptes de coopérer, je saurais être magnanime, en daignant t’accorder une mort rapide. Qu’est-ce que tu fabriquais là-bas ? Parle ! »

Un petit rictus cynique  discret apparu sur le visage de la Terranide pendant une petite seconde. Oh cher petit Brahmin, si tu savais, si tu avais la moindre idée des horreurs qui t’attendaient.  Mais tu le découvrirais bien assez tôt n’est-ce pas ? Mais il ne semblait ne pas être patient, il voulait savoir ! Il voulait se prévenir ! Après tout, n’était-ce pas normal ? N’était-elle pas suspecte à rôder là où personne n’osait aller ? Au moins, une chose était certaine, il n’avait pas pensé que la Reine des Araignée avait fait partie de l’expédition.
Le silence planait et  au bout d’un laps de temps, la Terranide apposa sa  main contre la poigne de Brahmin. Sa première intention n’était pas de le faire lâcher, bien qu’elle n’aurait aucun mal à lui couper un moignon, mais de prendre appuie et de bouger sa tête de sorte à pouvoir parler. En effet, la précédente posture ne lui permettait pas cette commodité, du moins, sans un certains effort. Mais ce qu’elle risquait de dire n’allait sans doute pas plaire au général.

« Si je te suis,  sois je me fais tuer, ou sois je me fais tuer c’est cela ? Pourquoi je parlerais alors ? Et…Tu n’as aucun ordre à me donner…Général Brahmin. »

Le ton était tranchant, presque autoritaire. Shad était bien sûre une esclave, elle avait été acheté comme telle mais elle n’obéissait qu’à une seule personne et ce n’était pas cet être infâme qui allait lui faire changer sa vision des choses.  Sa queue se mis à remuer, simplement, brassant l’air tandis qu’un sourire moqueur s’afficha et que la Louve lança sans la moindre gêne :

« Mais on dirait que le grand général a peur d’une petite Terranide pour oser lui mettre un collier anti-magie….Aurais-tu peur d’une larve de la société ? D’une espèce bonne qu’à servir et gémir ? Quel homme courageux tu fais là ! »

Elle l’avait osé. Mais elle savait également que la réaction de cet homme ne risquait pas d’être des plus sympathiques. Son sourire s’effaça et elle prit un faciès sérieux. Elise lui avait parlé de cet homme et Shad se doutait qu’il allait soit la faire passer à ses gardes pour qu’ils s’occupent d’elles sexuellement, soit la torturait jusqu’à ce qu’elle parle. Et pour une fois, elle était bien contente d’avoir déjà connu les pires tortures pour pouvoir résister le plus de temps possible. La seule chose qu’elle attendait était soit l’attaque des goules et autres immondices dans le camp, soit un signe d’Elise.


Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le samedi 08 février 2014, 19:25:59
La première chose que Brahmin nota, c’était ce regard assuré, déterminé. Il ne lisait pas cette froide panique, qui vous faisait perdre la raison, qu’il lisait dans les yeux de ceux qui tombaient sous sa coupe. Soit cette Terranide ignorait à qui elle avait affaire, soit elle était téméraire. Dans tous les cas, elle l’agaçait, et, de plus, elle n’était pas une esclave. Il pouvait donc la broyer sans aucune hésitation. Avec sa solide main, il aurait pu lui briser la nuque, serrer et donner un brusque coup pour briser ses cervicales, et la voir s’écrouler sur le sol. Cependant, on avait tenté de tuer Brahmin, et, d’une manière ou d’une autre, cette femme n’y était pas indifférente. Quantité de scénarios se bousculaient dans la tête de Brahmin, et il se mit à penser que cette Terranide avait du être celle qui avait déposé l’araignée mortelle, à proximité du camp, ou qui était venue pour s’assurer que l’araignée ait bien rempli sa mission. Il manquait des détails à cette analyse, bien sûr, mais l’homme réfléchissait, tandis que la Terranide se mit à le provoquer.

Un léger attroupement avait commencé à se former autour d’eux. Les hommes louchaient sur les belles fesses de la Terranide. Son côté rebelle ne faisait que les exciter, leur donnant envie de la battre, de la soumettre, de voir ce petit air bravache disparaître fissa de ses yeux pour laisser place à la peur, au respect, à cette froide terreur que seule la peur de la mort inspire.

« Mais on dirait que le grand général a peur d’une petite Terranide pour oser lui mettre un collier anti-magie….Aurais-tu peur d’une larve de la société ? D’une espèce bonne qu’à servir et gémir ? Quel homme courageux tu fais là ! »

La réponse fut immédiate. Brahmin fronça légèrement les sourcils, et avança sa tête, heurtant le front de la Terranide, tout en la libérant. Il y eut un léger choc. Shad, qui n’avait pas les pieds sur le sol, décolla, et atterrit sur le sol. Le pied de Brahmin s’abattit sur la laisse, comme pour éviter toute fuite de la part de cette Terranide. Il réfléchit brièvement. Bien sûr, il pouvait la tuer tout de suite, mais il n’oubliait pas que ses hommes étaient inquiets. La superstition était le lot commun de l’humanité, et cet endroit les effrayait. Ces araignées géantes, ces monstres, une femme-araignée qui couchait avec les araignées, et dirigeait une secte de fanatiques, d’hommes capables de se transformer en araignées... Les villageois qu’ils avaient interrogé leur avaient balancé quantité de rumeurs, toutes fausses selon Brahmin, mais suffisamment impressionnantes pour marquer l’inconscient de ces heureux imbéciles.

Par conséquent, il prend assez rapidement une décision.

« Dewon ! Prépare l’arène ! Puisque cette petite pute veut jouer, je vais lui montrer qu’on ne parle pas ainsi à Brahmin sans le regretter. Tu crois que ta magie te sauvera, petite souris ? »

Brahmin serra ses poings, et, quand il les rouvrit, des éclairs se mirent à crépiter le long de ses doigts, formant des arcs électriques qui allèrent danser sur le sol. Au-dessus de la tête de Brahmin, il y avait une sorte de casque, fait d’or et incrusté de pierres précieuses. Des flammes bleues se mirent à pointer.

« Le collier, tu le gardes, car tu ne seras jamais à mon niveau, créature servile. »

À cette évocation, il y eut des cris de joie, des acclamations. L’arène désignait tout simplement une petite cour de terre qui avait été creusée dans le camp, afin de détendre les hommes. On y prenait des paris en laissant des prisonniers se battre à mort, ou en organisant des concours. Des palissades avaient été dressées le long de la cour. Brahmin relâcha la laisse, et on attrapa Shad par le collier, la traînant jusqu’à l’arène, où des flammes furent allumées tout le long du pourtour de l’arène. D’une main, un homme enleva la partie du collier abritant l’obsidienne, puis, d’un coup de pied dans les fesses, Shad fut balancée dans la poussière, pour s’affaler sur le sol. Une trentaine de mercenaires entourait l’arène, poussant des hurlements joyeux, des rires moqueurs, quand un homme atterrit en contrebas, sautant sur le sol.

Massif, Brahmin se releva lentement.

« Un guerrier répugne à utiliser la magie, annonça-t-il. Ce n’est pas sport. Mais je t’encourage vivement à l’utiliser. Il faut bien leur en donner pour leur argent. »

Brahmin s’avança lentement vers Shad. L’arène faisait à peine une trentaine de mètres carrés.

« BRAHMIN !! BRAHMIN !! BRAHMIN !! » hurlaient les hommes de ce dernier.

Brahmin poussa alors un rugissement guerrier, et courut à toute allure vers Shad, sortant son épée de prédilection : un yatagan (http://www.eriksedge.com/images/AS124Item.jpg).

Ce faisant, il n’y avait plus aucune sentinelle pour surveiller le passage menant à la grotte, et les cris des soldats se répercutaient le long des parois, filant lentement vers la grotte, dans les profondeurs de cette dernière, véhiculant avec eux l’odeur de la chair fraîche.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le samedi 08 février 2014, 21:06:57
Agacée par les  attouchements qu’osaient faire les hommes de Brahmin sur sa personne, Shad ne se gênait pour user de sa queue  comme d’une main, les fouettant au visage, les baffant ainsi dire. Certes la fin de la claque caudale pouvait s’apparenter à une caresse à cause de la douceur de sa queue, mais  l’impact n’était nullement doux. Elle «  baffait » ainsi ceux qui la tripotaient de trop à son goût, provoquant par la même occasion le général.

La réaction de ce dernier ne se fit pas attendre et la Louve n’eut d’autres choix que d’encaisser l’impact, partant en arrière et s’écrasant le dos contre le sol dur et rocailleux. Ce qui la fit surtout lâcher un petit cri étouffé était la laisse qui fut bloquée par pied de Brahmin, se tendant au maximum, étouffant par ce fait la Terranide. La Louve se releva bien vite, ou du moins, elle se mis en position accroupie, massant un instant sa gorge, observant Brahmin.

Shad compris bien vite que lui aussi savait user d’une magie élémentaire et par chance, aucune de leurs magies n’étaient soient complémentaires, soient s’opposés. Il n’y avait donc pas privilégiés entres les deux.  L’Okami écouta les sarcasmes de l’homme, pensait-il vraiment qu’elle allait plier face à lui ? Il se trompait et même si cela devrait se passer, elle ne le ferait pas sans avoir combattue auparavant. Alors qu’on la tirait par le collier pour la mener à l’arène, elle lança une dernière réplique :

« Et je ne te considérais jamais comme mon supérieur, tu n’es pas mon maître. »

On la tira jusqu’à l’arène improvisée où on lui retira la pierre en obsidienne avant de la jeter dans la lice. La Lycane se releva, crachant le sable qu’elle avait ingéré par mégarde, fixant son adversaire, sa queue battant doucement de gauche à droite, patiente. Les cris des hommes encourageaient leur général e et Shad devait bien avouer qu’elle  ne se doutait pas qu’elle aurait droit à un duel avec ce dernier.  Elle ne le quittait pas des yeux, son regard se posant sur son corps apposant, sur ce casque fait d’or et de pierres précieuses. Qu’il l’ait ainsi vêtu et qu’il lui indiquait si autoritairement d’user de sa magie cachait quelque chose pour la Terranide.

Mais si Brahmin pensait que l’Okami ne savait qu’user que du feu comme magie, il se trompait lourdement. En cette période du mois, elle était également capable de prendre sa forme louve, mais dans une taille gargantuesque. Cependant, bien qu’elle puisse l’utiliser maintenant et écraser ce camp, elle avait décidé de ne pas  encore en faire usage, la réservant pour plus tard.  Quant à sa forme de lycanthrope, il était pour la Terranide hors de question de l’user, cela serait bien trop dangereux.

« Je vais faire un effort…Je ne vais pas tout de suite l’utiliser… »

Shad s’abstenu bien sûr de dire ce que à quoi elle faisait allusion. Voyant le général chargeait, son arme en avant, elle bondit rapidement en arrière évitant le coup. En réalité, tout le début du combat n’était que formée d’attaques et d’esquives. La lupine n’attaquait pas, se contentant d’éviter les coups portés par Brahmin. Avoir reçu un entraînement de la part d’une Walkyrie, ça  paye des fois.  Alors qu’un coup allait finalement l’atteindre, la Louve sortie rapidement ses dagues, les croisant devant elle sous le fil du yatagan.

Possédant cependant moins de force que Brahmin, elle dû fléchir les genoux. Risquant de recevoir un coup d’estoc mortel, la lupine se dégagea rapidement d’un saut en arrière, serrant ses dagues dans ses mains gantées. Elle cessa à partir de ce moment de fuir, passant à l’offensive. La Terranide s’élança vers l’odieux général et les armes s’entrechoquèrent.  Pendant la bataille, les cris n’avaient cessés de croître, mais  ce n’était pas cela qui intéressait réellement Shad. Tout en combattant, elle humait l’air, s’imprégnant de différents effluves, faisant fi de celle présente dans l’arène.

Non, ce qui l’intéressait était l’odeur propre à la mort et elle pouvait sentir s’intensifier. Certes, l’odeur était encore assez loin, mais elle approchait petit à petit. Finalement, la Louve usa d’une de ses lames  dissimulées  et frappa Brahmin à l’épaule, avant de reculer, cette fois, ne bougeant plus, affichant un petit sourire narquois.

«  J’ai le droit d’utiliser la magie ? Soit ! »

Mais nul sort de feu ne jaillit de ses mains. La Terranide se mordit le poignet, faisant couler le sang, léchant ce dernier.  La réaction ne se fit pas attendre et la belle se métamorphosa en une louve gigantesque  (http://safebooru.org/index.php?page=post&s=view&id=898458). Sa transformation terminée, elle se mit à attaquer le général, cherchant à l’attraper entre ses crocs. Ses pattes se mirent à s’enflammer, et elle tenta  de le frapper également. Bien évidemment, l’arène fut détruite sous la transformation et cette dernière s’étendit à tout le camp.

La Louve sentit une pique contre un de ses flancs et se tourna vivement attrapant le soldat dans sa gueule, mordant un coup, le broyant sous ses crocs avant de lâcher le corps au sol.  Shad ne craignait pas les armes, son pelage épais ainsi que ses muscles la protégeait de la plupart des armes contendantes.  La bête donna un coup de patte dans une des cages en acier, libérant les Terranides qui y étaient emprisonnés. Quant à son collier, ce dernier s’était brisé face à sa transformation, empêchant ainsi qu’on lui remette la pierre d’obsidienne.

«Elise quand tu veux, tu viens «  pensa la Louve.


[hrp : Ce n'est pas la vraie apparence mais cela donne une idée de la taille ^^]
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 09 février 2014, 01:36:21
Brahmin chargea la Terranide, et, comme il s’y attendait, elle esquiva. Il attaqua à nouveau, son arme sifflant dans le vide. Elle était rapide, et ses fanfaronnades n’étaient pas dénuées de fondement. Comme tous les Terranides, elle était rapide et agile, et savait que, dans un combat direct, elle n’avait aucune chance. Elle choisissait donc d’esquiver, de lui tourner autour, attendant que Brahmin montre une faiblesse. Cependant, comme il le lui avait dit, Brahmin était un guerrier aguerri. Shad n’était pas la première Terranide qu’il affrontait, et il savait comment faire. Elle continuait à danser, sautant à gauche et à droite, et Brahmin réussit à anticiper un mouvement de fuite. Il se rua ainsi sur elle, levant bien haut son épée, mais, au moment de l’abattre, il bondit dans la même direction qu’elle. C’était tout simplement une feinte, et il envoya son pied la pousser, la déstabilisant, lui offrant le temps d’abattre sa lame...

...Lame qui rencontra deux dagues en fer, provoquant un entrechoquement qui fit scintiller son épée. Brahmin fut légèrement surpris, ce qui offrit sans doute à la Terranide la possibilité de s’enfuir. Il la regarda partir, et, sous le foulard recouvrant ses lèvres, se mit à sourire.

« Pas mal, petite. »

Brahmin s’avança lentement vers elle, sous les vivats de la foule. Les mercenaires étaient excités, le sang battait dans leurs veines. C’était exactement ce que Brahmin avait voulu, que ses hommes soient prêts au combat, prêts à se battre, que l’adrénaline batte dans leurs veines. En voyant la force de leur chef, sa bravoure et sa détermination, ils en seraient ragaillardis pour incendier cette maudite forêt. Et il en allait de même pour lui, dans le fond. Un peu d’action, voilà qui ne faisait pas mal. Ça vous donnait de l’énergie, et vous étiez mieux préparés à vous battre, ensuite. Il allait la mettre en pièces. Il retourna la frapper, sans chercher à la tuer trop vite. Brahmin en était encore au stade de l’amusement, et, quand la Terranide lança sur lui une dague dissimulée, il s’écarta très légèrement, déplaçant son épaule de quelques millimètres, ce qui fit que sa dague rebondit sur son armure.

*Ses mouvements sont trop rapides et trop coordonnés... Elle a suivi une formation militaire... Intéressant.*

Cette région était décidément pleine de surprises. Les choses sérieuses n’allaient pas tarder à commencer. Brahmin était à bonne distance, et les rubis incrustés sur la paume de son yatagan se mirent lentement à luire. C’est à ce moment que la situation dégénéré légèrement. Devant ses yeux, il vit Shad se mordre le poignet, avant de se mettre à grandir. Devant ses yeux, la petite Terranide se transforma en une gigantesque louve aux pattes enflammées. Elle défonça la palissade entourant l’arène, et, sous la surprise, il se reçut un coup de patte qui le souleva comme un fétu de paille. Brahmin en lâcha son arme, et s’envola dans les airs, s’écrasant dans une tente, qui se renversa sous son poids.

En voyant ce monstre surgir, les mercenaires se mirent à hurler d’épouvante. Certains furent écrasés sous les pattes du monstre, d’autres s’enflammèrent, devenant des torchères enflammées qui se mirent à courir dans tous les sens en hurlant et en levant les bras de manière frénétique. Rapidement, des mercenaires réagirent, lançant sur la Terranide des lances, qui se brisèrent contre sa peau. L’un d’entre eux poussa un bref hurlement avant de finir dans la gueule du monstre. Quand les dents de la créature se refermèrent sur lui, il y eut un sinistre craquement. Les mercenaires s’enfuyaient rapidement devant cette créature monstrueuse. Les balistes incendiaires n’étaient malheureusement plus là, et seules les dondaines issues de ces balistes-là pouvaient être assez fortes pour transpercer la fourrure épaisse de ce monstre. Les arbalétriers ne pouvaient rien faire. Surprise, Rayka observait cette créature énorme, qui entreprit alors de libérer plusieurs des Terranides.

« Non ! s’exclama-t-elle. Battez-vous, bandes de lâches !
 -  Elle a tué Brahmin ! Fuyez, fuyez, pauvres fous !! »

L’homme qui disait courut rapidement... Lorsque sa tête explosa brusquement, comme par enchantement. Rayka sursauta en voyant des morceaux d’os englués par des tâches de cervelle heurter son visage, et tourna la tête. La tente dans laquelle s’était écrasée Brahmin était toujours là, mais Brahmin était debout. Il avait tendu la main pour faire éclater la cervelle de l’impertinent.

« À vos postes, pleutres ! Je vous ai dit que je m’occuperais de cette petite insolente ! Rattrapez les esclaves ! Je tuerai personnellement quiconque s’amusera à déserter ! »

Plusieurs des hommes de Brahmin choisirent de ne pas l’écouter, et sortirent du camp. L’un d’entre eux ne put faire que quelques mètres avant que la wyvern de Brahmin ne lui saute dessus, s’écrasant dans son dos. Il poussa un hurlement tonitruant, avant que la wyvern ne plante ses crocs dans sa nuque, arrachant un morceau de sa peau. Elle se releva, et se retourna vers les autres fuyards. Ces derniers étaient paniqués.

Brahmin, de son côté, reporta son attention sur la Terranide.

« Ainsi donc, tu dissimulais un petit tour, jeune femme...  »

Brahmin se concentra alors, et l’air se mit à résonner autour de lui. Il ferma les yeux, tandis que le feu bleu autour de sa tête se mit à s’intensifier... Et son armure tomba alors, éclatant en plusieurs morceaux qui jonchèrent le sol, révélant une peau sombre, traversée de cicatrices et de zébrures... Mais avec deux bras supplémentaires, recourbés, qui se déployèrent alors. Brahmin se concentra, et ses yeux jaunes virèrent alors à un noir d’encre. Des éclairs noirâtres apparurent entre chacun de ses mains, ses quatre bras se regroupant devant lui pour former une sorte de boule noirâtre.

« Ma connaissance de la magie ne se résume pas qu’à la magie élémentaire. J’en maîtrise certaines de ses arcanes sombres... »

De la boule noire, des éclairs jaillirent alors, et fauchèrent plusieurs des hommes de Brahmin. Ils poussèrent de sinistres hurlements de douleur, tandis que leurs âmes alimentaient le sort. Une sorte de tempête était en train de se former autour de la boule, soulevant les débris, les repoussant. Un éclair noirâtre jaillit alors, et frappa la Terranide de plein fouet, se répandant dans tout son corps. Brahmin leva alors ses mains, et la boule noire s’envola. L’éclair n’était qu’un effet secondaire. Brahmin avait créé un sort de Gravbité, et la boule se mit à attirer à elle tous les éléments avenants, formant une sorte de puits gravitationnelle qui attirait à elle tout ce qui était proche. La Terranide en faisait partie. Brahmin, lui, s’était protégé du sort, dans la mesure où il était le lanceur. Le sort fonctionnait en deux temps. Dans un premier temps, la boule attirait à elle les éléments, et, dans un second temps, elle les relâchait avec force.

Brahmin savait que la boule n’était pas assez forte pour attirer le monstre, mais ce n’était pas ce qu’il visait. Il voulait qu’elle s’accroche, qu’elle s’accroche désespérément. Ainsi, quand la boule se relâcherait, le contrecoup la saisirait. La boule grossit un peu, au fur et à mesure qu’elle attirait les éléments... Et explosa violemment, renversant la moitié des tentes, soulevant les cages des Terranides, et renversant la plupart des hommes de Brahmin.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 09 février 2014, 19:03:34
La panique, la peur, la débandade, le chaos. Voilà ce que voulait créer Shad en se transformant. Voir les futurs ennemis du village des toiles perdre toute confiance en eux, hurlant de terreur. Mais cette forme avait aussi un petit bémol.  A la fin de son utilisation, la Louve serait prise d’une grande fatigue et serait obligée de dormir pour retrouver ses forces. Chaque acte avait un prix à payer. Enfin, pour le moment, elle ne se soucier pas de ce détail et s’affairer à tuer le plus de soldat possible. Certains furent simplement écrasés, d’autres attrapés dans sa gueule où ils furent soi broyés, soi avalé ou simplement jeté en l’air. L’impact brutal sur le sol devait les tuer sur le coup.

Les pattes enflammées de la Louve brûlaient également les tentes des soldats, créant une véritable fournaise dans le camp de Brahmin. Les panaches de fumées noires qui s’élevaient ainsi que la couleur caractéristique des flammes devaient se voir à quelques lieux à la ronde. De plus, la Terranide supposait que les siens présents au Village des Toiles devaient ressentir le feu, tout comme les engeances qui devait sentir l’odeur de la chaire brûlée. 

Alors qu’elle scindée le corps d’un soldat en deux sous ses crocs, la lupine fut attirée par l’apparition de Brahmin. Grognant sans dissimuler sa colère, elle donna un coup sec dans le  corps de l’humain, offrant aux êtres en dessous une véritable pluie de sang avant de jeter le corps au loin.  Dire qu’elle n’était pas surprise de le revoir serait un mensonge. En réalité, Shad avait pensé le tuer sur le coup avec la force de sa frappe mais ce général cachait tout autant son lot de surprise. Il était même encore  étonnant qu’autant d’hommes soient sous ses ordres. Sans doute l’admiration, ou la peur.

Shad délaissa les soldats, se contentant de se défendre si ‘l’un l’attaquait, portant  la majeure partie de son attention sur Brahmin.  Elle ne bougeait pas, se contentant de le fixer pour commencer. L’air crépitant autours de lui ne pouvait passer inaperçu et cela ne signifiait rien qui vaille. Elle ne répondit également pas à la réplique de Brahmin. En réalité, elle aurait préféré dévoiler cette carte plus tard, pendant l’attaque finale, mais le destin avait parfois le don de  tout modifier. Ainsi, un plan bien ficelé pouvait se voir réduit à néant à cause d’une simple modification.

La vue du véritable corps de Brahmin fut une surprise en soi. La lycane comprenait mieux pourquoi il n’était pas « humain », il ne l’était simplement pas. Son corps noir, zébré de cicatrices, ses deux paires de bras et de mains. Qu’était-il au juste ?   Mais elle n’eut plus le temps de se poser plus la question que déjà un sort venait d’être lancé. La Louve recula pour éviter les premiers éclairs, au contraire des soldats qui furent tués. Des sacrifices ?  Oui sans aucun doute, plus il y’avait de morts, plus la boule noir formée au centre des mains de Brahmin, grandissait.

Un éclair plus violent frappa soudainement Shad qui recula de quelques pas titubant avant de se sentir irrémédiablement attirée vers cette sphère noire. Comme si cette dernière attirait tout à elle. Un sort de gravité, Brhamin venait de créer un putain de puits antigravitationnelle ! La bête se campa sur ses pattes, résistant  à l’attraction au contraire des cages, tentes et autres petites joyeusetés coupantes se trouvant tout autour.  La boule explosa simplement, faisant décoller la bête mais elle repoussa également tout ce qu’elle avait attiré. Des dizaines d’épées, de lances, et d’autres types d’armes volèrent rapidement vers la Louve. Leur vitesse leurs permirent de passer l’épaisseur de sa fourrure, la blessant, la criblant de plaies entaillant ses muscles.

Shad retomba lourdement sur le sol, écrasant plusieurs hommes sous son poids.  Elle écarquilla subitement les yeux, voyant une lance plus effilée fonçant vers elle et la frapper  en plein dans une de ses épaules, frôlant par miracle le cœur.  La bête leva la patte et d’un coup sec, brisa la hampe de cette lance, gardant le fer en elle, le sang coulant de sa plaie.  A terre mais pas encore abattue, la Louve fixait Brahmin de ses yeux azurées.

« Bien…joué… »

Les projectiles l’avaient bien blessée et elle sentait qu’elle ne pouvait plus autant se mouvoir qu’auparavant. La seule chose qu’elle pouvait faire était de tenter de garder Brahmin à distance pendant qu’elle perdait peu à peu ses forces. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne sombre dans l’inconscience, mais au moins, elle avait mis une sacrée pagaille.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mardi 11 février 2014, 01:02:13
Un jet d’eau froide émanant d’un seau aspergea le visage de la louve, ce qui eut pour effet de la réveiller.

Le soleil était en train de paresseusement se lever, et l’horizon n’était plus noire, mais bleue sombre. On pouvait entendre les bruits des mercenaires, tandis que la pauvre Shad devait probablement constater qu’elle était immobilisée, accrochée à une croix, suspendue face à la forêt. Devant elle, les mercenaires de Brahmin, juchés sur des chevaux, observaient la forêt au loin, de l’autre côté de la plaine.

« Te voici réveillée, petite insolente... »

Brahmin était en contrebas, bras croisés, observant la femme. Elle était nue, uniquement recouverte de bandages et de pansements, là où son corps avait été blessé. Après l’attaque infernale de Brahmin, la louve s’était écroulée, et avait repris sa forme normale. Évidemment, en se transformant ainsi, elle avait pulvérisé tous ses vêtements. Miracle du sort, elle n’avait pas été violée. Un collier lui avait été remis au cou, avec un cristal en obsidienne. Après cette transformation inattendue, cette précaution n’avait pas été jugée superflue. Lancer un tel sort avait passablement épuisé Brahmin, qui avait mis une bonne heure à se remettre, tout en ordonnant que le camp soit remis en place. Brahmin avait ensuite ordonné une revue de détail, et avait sélectionné dix hommes, au hasard, pour les torturer à mort, les dépecer lentement, et exhiber leurs cadavres sur des gibets dressés au milieu du camp. Il y avait eu une mutinerie, une tentative de désertion, ce que Brahmin ne pouvait tolérer. Sous les camarades dont les tripes pendaient le long de leurs corps tuméfiés, les mercenaires avaient senti la terreur de leur chef se distiller dans leurs cœurs. Ce dernier leur avait ensuite promis que, à la fin de cette scène, quand il aura enfin la tête d’Élise sous sa botte, il offrirait cette louve à tous ses hommes. Il n’avait que faire de cette femme, et une Terranide ne pouvait décemment pas oser prétendre être à son niveau, sans en subir les conséquences.

L’homme l’avait attaché à une croix, et reporta son attention sur la forêt.

« J’aurais voulu attaquer en plein jour, mais tu m’as forcé la main... Mes hommes ont soif de sang, soif de feu et de mort. Tu seras aux premières loges pour assister à la mort de tes petits camarades. Ensuite, tu regretteras de m’avoir défié. Je t’offrirais à mes hommes, qui sauront comment maîtriser une petite teigne comme toi. »

Tout commencerait dès que Lelaund attaquerait. Brahmin se tourna vers l’un de ses hommes, et lui ordonna Lelaund, afin de démarrer l’incendie. L’objectif de Brahman et de ses hommes serait tout simplement d’accueillir les fuyards, et de se heurter aux araignées d’Élise. Elle n’aurait pas la démence d’affronter les balistes incendiaires de front, et choisirait de les contourner, ce qui l’amènerait à passer par là, où Brahmin et ses hommes la cueilleraient, tandis que la forêt brûlerait de mille feux.

Brahmin était heureux. Tout se passait à merveille, comme sur des roulettes. Cette forêt infernale allait enfin brûler, et il serait enfin débarrassé de sa dette. D’ici une heure, à peine, il pourrait festoyer en tenant entre des chaînes en adamantium la mutante dégénérée vivant ici. Son cavalier se mit à partir rapidement, étreignant son cheval... Quand il s’écroula subitement avec son cheval, ce dernier poussant un hennissement de peur.

« Que se passe-t-il ?
 -  Il a heurté une racine ?! »

Brahmin s’avança lentement, fronçant les sourcils... Et crut s’étrangler en voyant une silhouette en hauteur, sur un promontoire rocheux, avec de multiples pattes.

« C’est elle... Élise ! »

Élise avait balancé des toiles d’araignées sur les pattes du cheval, le renversant ainsi.

« Tu te montres donc enfin ! »

Élise restait en hauteur, tandis que des hommes se rapprochaient d’elle.

« Sache que nul ne peut brûler ma forêt, ou s’attaquer aux gens sous ma protection, Brahmin ! »

L’homme ne répondit rien, se contentant d’un sourire narquois, tout en s’avançant un peu, guère impressionné par cette apparition. Il sortit son yatagan de son fourreau, s’avançant lentement.

« Et que comptes-tu faire, hein ? Cette grue m’est indifférente.
 -  Partez d’ici, misérables. Quittez mes terres, ou vous en subirez les conséquences ! »

Les mercenaires se mirent à rire, pointant leurs arbalètes sur Élise. Brahmin s’avançait lentement, nullement inquiet, un sourire dissimulé derrière son foulard.

« J’ai une autre proposition à te faire, salope. Je vais te briser tes petites pattes, et pisser dans le cul de tes araignées, tout en faisant cramer ta forêt jusqu’à la moindre petite branche ! »

Les hommes hochèrent lentement la tête, tandis que, dans la pénombre ambiante, les yeux d’Élise luisaient d’une lueur rouge.

« Je t’aurais prévenu. »

Brahmin haussa lentement les épaules, amusé...

...Ce fut ensuite qu’il entendit les hurlements de douleur venant du camp en hauteur, puis aperçut certaines des sentinelles restées en arrière courir en hurlant, complètement terrorisées, avant que des monstres ne les attrapent pour les plaquer sur le sol, les dévorant. Les goules étaient finalement arrivées.

La partie allait maintenant pouvoir vraiment commencer. Élise balança un filament de toile, qui atteignit le collier de Shad, à hauteur de l’obsidienne, et elle tira d’un coup sec, arrachant l’obsidienne, en espérant que la magie de Shad lui permettrait de se libérer.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 11 février 2014, 19:09:43
« Ha putain c’est froid ! »

Elle était réveillée. Après tout, comment ne pas l’être quand on vous asperge le corps avec une eau complétement glacée ?  Le corps de la Louve frémissait doucement tandis que sa propriétaire observait rapidement la situation dans laquelle elle se trouvait. La surprise fut la première impression qui passa dans son regard. Oui, Shad était surprise d’être encore en vie, elle aurait pensé qu’il l’aurait tué pour son insolence. Restait à savoir ce qu’il prévoyait avec elle, mais il n’était pas difficile de savoir qu’il n’attendait que d’abattre son courroux après la bataille s’il s’en sortait vainqueur. Fait qu’il pensait bien sûr gagné d’avance.

La lycane laissa son regard se poser sur la Forêt des Toiles puis sur l’armée, affichant un sourire amusé. Ce dernier fut bien sûr remarqué par l’un des soldats, qui interrogea directement Shad, la colère pointant dans sa voix, ne manquant pas de lui cracher dessus au passage.

« Qu’est-ce qui te fait sourire petite pute ? On va s’occuper de tes petits copains et de toi pour ton insolence ! »

La dite pute garda son silence un instant, humant doucement l’air. Un parfum qu’elle ne connaissait que trop bien flottait dans les environs. Ces pauvres fous devaient regretter de ne pas être Terranides et de ne pas avoir leurs sens, ou sinon ils auraient déjà sentis l’odeur de la mort arrivée sur elle, accompagnée par celle de la Reine des Araignées.  Elise était en vie, et Shad avait déjà comme projet de lui demander ce qui s’était passé après leur séparation, mais cela, elle le verrait plus tard.

« Vous auriez dû me tuer… » Rétorqua simplement Shad à l’attention de l’humain en guise d’avertissement.

Ce dernier fut accueilli par un rire gras. Comment pouvait-elle simplement sortir pareil affront alors qu’elle était dans une position des plus inconfortables et à la merci de tous ? Tout simplement, parce qu’elle sentait qu’elle en resterait plus très longtemps sur cette croix. Ignorant le rire du soldat, la Terranide se mis à fouiller le camp de Brahmin des yeux, cherchant deux objets précis. Ses armes offertes par une walkyrie et une elfe de soleil. Autant dire qu’elle y tenait et refusait qu’elles soient entre de pareilles mains.  Shad les trouva bientôt, posée non loin sur une espèce de table. Au moins elle n’aurait pas à fouiller le camp sans dessous-dessus après le carnage.

Et ce dernier allait débuter. Elise fit son apparition apportant avec elle les hostilités. Bien évidemment, Brahmin ne prenait pas sa menace au sérieux, du moins, sans doute jusqu’à ce que les cris de terreurs provenant du camp en hauteur résonnèrent dans toute la vallée et que les engeances faisaient leurs apparitions. Les goules venaient d’être lâchées, ainsi que la Louve.  La pierre d’obsidienne retirait, plus rien ne retenait l’Okami.

Shad brûla rapidement ses liens, se laissant tomber en avant, en revêtant une forme plus animale. Pas aussi grande que celle prise précédemment, mais elle dépassait aisément la taille d’un loup normal et était tout aussi dangereuse. Sans laisser le temps au soldat de réagir, elle bondit et planta ses crocs dans sa nuque, passant aisément le métal, et si ce dernier la bloquait, elle faisait monter la température de l’armure. Ainsi, le pauvre était brûlé par ses plaques d’acier. Cependant, elle ne continua pas à se batte, courant rapidement vers la table, récupérant ses armes dans sa gueule. Elle esquiva également les assauts à son encontre et alla rapidement rejoindre Elise. Autant ne pas rester ici quand les goules et autres joyeusetés allaient arriver à leur hauteur.

Cependant, Shad devait prévenir Elise d’un fait important. Arrivée à sa hauteur, elle reprit une forme plus humanoïde, ne manquant pas d’afficher une moue renfrognée en se rappelant qu’elle n’était qu’en tenue d’Eve. Pourtant, elle se reprit rapidement regardant la reine.

« Heureuse de te revoir, Elise mais je dois te prévenir, Brahmin, n’est pas humain, il contrôle des arcanes noires, fait attention. »

Les goules avançaient en vitesse, tuant quiconque sur leur passage. La Louve osa jeté un regard derrière elle, se demandant si les araignées d’Elise allait aussi prendre part à la bataille. Elle remarqua en contre-bas les balistes pointées vers la forêt et les désigna à la Reine :

« Une idée contre ça ? Ils vont incendier ta forêt si nous ne faisons rien ! »

Une simple indication de la part d’Elise et elle réagirait en conséquence, restant soi sur place, allant soi au niveau des balistes pour empêcher leurs utilisations.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 13 février 2014, 01:44:49
ÉLISE

L’intervention des goules surprit Brahmin et ses hommes. Une horde de monstres nécrophages s’abattirent sur eux, tandis que Shad profita de l’absence de l’obsidienne pour se transformer en louve, repoussant les gardes. Surpris, ces derniers réagirent rapidement, en balançant leurs carreaux, leurs flèches, et en déployant leurs armes, affrontant les monstres, les décapitant, les entaillant profondément. Élise vit un homme fondre sur elle en hurlant, brandissant sa hache. Ses toiles le saisirent au ventre, le repoussant avec force. Il s’écrasa sur le sol, englué dans sa toile, battant des bras et des jambes, avant que plusieurs monstres ne tombent sur lui. L’homme se mit inutilement à les supplier, et ils se mirent à le dévorer. Élise se désintéressa de lui, et vit Shad revenir rapidement vers elle.

Elle reprit une forme plus normale que celle de louve, et la Reine jeta un bref regard sur son corps nu, sans toutefois y accorder guère plus d’intérêt. Ce n’était pas vraiment le moment. La situation était encore loin d’être gagnée, et, à bien y réfléchir, la survie d’Élise et de sa forêt paraissait être le scénario le plus improbable. Shad l’informa que Brahmin était un guerrier contrôlant la magie noire, ce qui était assez préoccupant. Cette créature avait ses secrets, et la magie était quelque chose qui effrayait Élise, car elle était incompréhensible, et elle ne la maîtrisait pas. De quoi ce Brahmin était-il donc capable ? C’en était presque effrayant. Shad désigna alors les autres troupes de Brahmin, stationnées à l’entrée de sa forêt.

« Une idée contre ça ? Ils vont incendier ta forêt si nous ne faisons rien ! »

Avec les cris qui résonnaient, il était probable qu’ils allaient les entendre, et en conclure qu’il était temps pour eux de passer à l’action.

« Je suis tombée dans cette grotte... lâcha alors Élise, sans répondre, a priori, aux inquiétudes de la Terranide. Cependant, si j’ai traîné à venir à ce camp, ce n’est pas uniquement pour ça. Je te l’ai dit, Shad : quiconque attaque ma forêt doit en payer les conséquences. Je ne pouvais pas déployer mes araignées sur deux fronts à la fois, mais, comme tu peux le voir, les goules se chargent de l’un des deux fronts... »

Le reste était assez facile à deviner.



LELAUND

Lelaund n’avait jamais été un homme très ambitieux. Cependant, il avait toujours été loyal, et ce au plus offrant. Un principe de vie, pourrait-on dire. Ce brave fils de fermier avait toujours été un garçon difficile, une forte tête, qui embêtait les filles en fourrant sa main sous leurs jupes, et qui travaillait dur à la tâche. Il n’avait jamais connu sa mère, morte peu de temps après sa naissance, et son père était un fermier ivre, un alcoolique notoire qui le battait fréquemment, généralement quand il était pompette, ce qui était fréquent. Lelaund savait obéir, mais son obéissance ne l’avait pas rendu sain d’esprit. Tout le monde savait qu’il avait une case en moins, et était tout simplement sadique. La rumeur disait que sa mère n’était pas morte de maladie, mais s’était suicidée, car il aurait été le résultat d’un viol incestueux. La consanguinité produisait parfois des résultats troublants chez la progéniture, et il suffisait de voir Lelaund pour s’en rendre compte.

Il était un pyromane, quelqu’un qui adorait brûler les gens. Sa passion était de brûler ses esclaves en les violant. C’était chaud, bouillonnant, délicieux. D’aucuns pensaient que cette passion venait du jour où il avait failli, par accident, incendier la ferme familiale. Furieux, son père lui aurait foutu sa tête dans le feu, ce qui expliquait pourquoi Lelaund était chauve, et pourquoi son visage était déformé, fait de croutes énormes, de cicatrices, et de boursouflures, et pourquoi ses lèvres avaient brûlé, dessinant sur son visage un éternel sourire inquiétant. En somme, Lelaund n’était pas très beau, et encore moins généreux de cœur et d’esprit.

Naturellement, lui et ses hommes entendirent les hurlements. Ils étaient alors embusqués devant le village, sur la route, avec des arbres à proximité. Le village était à un virage devant, et des éclaireurs avaient vu les bouseux et les pécores installer une palissade ridicule cette nuit. Ils tremblaient comme des pucelles prêtes à se faire baiser, et cette comparaison avait grassement fait rire Lelaund. Cette nuit, dans son armure, il était un peu moins laid que d’habitude, car il portait un heaume, permettant de dissimuler son visage horrible. Cependant, par question de galanterie, quand ils ‘agissait d’honorer ces dames en leur pétant la rondelle, il découvrait son heaume.

« Nôt’chef se fait attaquer ! ‘Faut l’aider !
 -  On a reçu des ordres précis, on obéit !
 -  Les balistes, ça s’déplace pas comme qu’ça soulève la jupe d’une nonne, hey, t’sais ! »

Les hommes se chamaillaient entre eux, et Lelaund cracha sur le sol, puis sortit son arbalète, et tira un coup sec. Le carreau transperça la tête de l’homme qui avait suggéré de s’enfuir, coupant court à la discussion. Son corps s’affala lourdement sur le sol, traversé de brefs spasmes musculaires.

« On a reçu des ordres, tas de merde en paillasse ! grogna Lelaund en crachant sur le sol. Cramons cette maudite forêt ! »

Les hommes saluèrent son initiative, et on avança les balistes, qui roulèrent lentement sur le sol. Il fallait être au moins trois par baliste. Il y avait certes des roues, mais l’arme de siège était lourde à déplacer, ainsi qu’à manœuvrer. Les balistes étaient au milieu de la formation, Lelaund en tête. Le jour se levait. Quoi de mieux que l’odeur des cendres au petit matin ? Il adorait ça.

Tandis que les hommes avançaient, et voyaient la palissade se rapprocher, avec les torchères, et de ridicules pécores, qui devaient être en train de pleurer leurs mères, les mercenaires ne voyaient pas les formes qui s’avançaient lentement dans l’ombre. La marche était fermée par un homme qui avait une phénoménale envie d’uriner, et se détendait auprès d’un arbre, sur le bord de la route. Il avait défait les nœuds de son pantalon, et avait bataillé contre son plastron et ses jambières pour faire sortir sa queue, puis se soulageait contre l’écorce de l’arbre. Dans son dos, lentement, une forme sombre se déployait, glissant lentement de l’arbre.

« Oh putain, ouais, aaaahh... Oh la vache, une heure que j’avais la vessie pleine comme le cul d’une none après une tournante, nom d’un bordel… »

La forme sombre tombait lentement, tandis que l’homme terminait. Il remua son sexe, faisant jaillir quelques gouttes supplémentaires, puis la remit, et replaça ses jambières, resserra le nœud. Il porta sa main vers sa hache, à proximité de lui, se retourna... Et vit une multitude d’yeux l’observant silencieusement. Il ouvrit la bouche pour hurler, mais cette dernière accueillit la queue la plus dure qu’il eut jamais senti : le dard de l’araignée, qui le transperça, découpant sa gorge, avant de se planter dans l’arbre. L’araignée retira ensuite son dard, couvert de sang, puis attrapa le corps entre ses pattes, le soulevant.

Ayant entendu du bruit, deux hommes fermant le groupe se retournèrent, mais ne virent rien.

« Qu’est-ce qui vous arrive ?
 -  Rien... J’ai cru entendre du bruit.
 -  Les araignées doivent sûrement être en train d’attaquer notre général. Y’a rien d’autre que des pécores ici, y a pas à s’en faire. »

Les hommes n’étaient pas en train de réaliser que les araignées étaient lentement en train de les encercler, se dissimulant dans les arbres. Il n’y avait pas beaucoup de toiles d’araignées dans cette partie de la forêt, mais ce n’était pas nécessaire. Lelaund et ses hommes étaient attirés par les lumières des torchères.

L’ombre était toujours produite par la lumière, et, parfois, il arrivait que la lumière, loin de guider les hommes, ne les aveugle, en les amenant à se fixer sur un point, et en négligeant un autre. Lelaund et ses tueurs tombaient dans un piège mortel. Mais, après tout, ce n’était pas comme si plein de monde allait les plaindre.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 13 février 2014, 19:50:55
La Louve  gardait son regard porté vers les balistes au loin, craignant pour le village. Elle n’avait aucune relation, aucune affinité avec eux, mais elle ne pouvait les voir brûler sans rien faire, sans ne ressentir aucune compassion.  Pourtant, elle s’était renseignée auprès d’Elise pour savoir si elle devait ou non agir face aux balistes. L’Okami arqua un sourcil de suspicion face à la réponse de la reine des araignées, avant de comprendre.  Les hommes de Brahmin allaient connaitre la fureur de ses araignées, quant aux autres, ils discutaient déjà avec les goules, leur servant de repas.

Pourtant, rien n’était encore gagné d’avance et le plus dangereux restait le général. Shad savait maintenant qu’il n’était pas humain et rien n’empêchait qu’il sache contrôlait les créatures nécrophages, signant ainsi l’arrêt de mort d’Elise, Shad, Médonée et de tout le village des Toiles. En résumé, il fallait prier pour qu’il ne soit pas également un nécromancien.  La Terranide cherchait Brahmin dans le champ de bataille, dans le tumulte et le chaos. Pourtant, elle ne le trouvait pas et commençait à être de plus en plus aux aguets.

Pour sa part, il était fort improbable qu’il reste les bras croisés à ne rien faire. De  plus,  Shad avait vite compris que la tête d’Elise avait été mise à prix. Qu’elle se présente ainsi en dehors de sa forêt, qu’il la protégeait en temps normal, était une aubaine pour tous ceux qui la traquaient et désiraient la voir ramper à leur pied. En pensant à cela, la lupine jeta un rapide coup d’œil à Elise avant de reporter son attention sur la débandade, continuant à chercher Brahmin du regard.


Mise à part la vue, ses autres sens étaient aux aguets, ses oreilles étaient redressées sur sa tête et pivotaient dans tous les sens, captant le moindre bruit, de nombreuses effluves lui parvenaient également et elle les analysait.  La Louve connaissait l’odeur de Brahmin et pouvait donc se concentrer sur cette dernière. Pourtant, elle n’arrivait pas à la trouver, le général avait disparu. Du moins, c’est ce qu’il avait voulu faire croire.

Une ombre gigantesque plana au-dessus des deux femmes et Shad n’eut que le temps de pousser rapidement Elise sur le côté, évitant les griffes acérées de la Wywerne de Brahmin.   Après son saut, la Louve se ramassa contre le sol, s’écorchant  les avant-bras et les genoux, quelques blessures superficielles en somme. Elle roula rapidement sur elle-même évitant la mâchoire du monstre.  Se relevant, elle tituba un peu en arrière, manquant de perdre l’équilibre, se retrouvant à nouveau aux côtés de la Reine.

La monture du général imposait, cela on ne pouvait le nier. Des griffes aiguisées, une gueule puissante faite de crocs acérés, une rapide mortelle….Un seul faux pas et elles risquaient fort de se retrouver mise à terre et dévorées vivantes. La Louve émit un léger grognement, sa queue raide, légèrement hérissée, observant la créature.  Elle marmonna doucement.

« J’espère que tu as toutes tes forces toi, je ne sais pas comment et combien de temps, je pourrais t’aider contre cette bête et son cavalier…. »

Pourtant Shad était sûre d’une chose. La reine des Araignées était encore pleine de ressources, ou du moins elle l’espérait. Certes, pour sa part elle n’était pas avachie, mais elle avait connu des jours meilleurs. Ses blessures diverses la tiraillaient et elle restait fatiguée de sa précédente transformation, n’ayant pas pu encore bien récupérer. Pourtant, elle ferait son maximum pour aider Elise.

……

« Ils approchent ! Les chasseurs d’esclaves approchent ! C’est sans espoir ! »

Ainsi pouvait-on décrire les pensées des pauvres Terranides présents dans le village. Tous s’étaient regroupés dans un coin, serrées les uns contre les autres, tremblant et priant leurs dieux. Ou plutôt maintenant, priant la Reine Elise, espérant qu’elle leur vienne en aide.  Les Terranides étaient terrifiés et n’espéraient qu’une chose, que tout cela finisse vite et surtout, qu’ils gagnent. Pourtant, ils ne croyaient pas en cette éventualité, pour eux, ils allaient retrouver le fer les chaînes. Pensant aux sévices qui les attendaient, les Terranides se mirent à trembler plus fortement, certains pleurants même à chaude larmes.

Certes, le village n’avait pas l’air d’avoir une bonne défense, une simple barricade capable d’être détruite d’un simple tir de baliste et pourtant, croire qu’il était réellement démuni de toutes défenses était une grave erreur. Car, les araignées d’Elise protégeaient ce village et ses habitants. Et ces dernières étaient passées à l’action, encerclant petit à petit le groupe d’attaquant, tuant déjà l’un des soldats sans laisser la moindre trace.

Plus la troupe de Lelaund avançait vers les torches, seules sources de lumières dans la pénombre encore présente, plus les araignées les encerclaient, resserrant leurs étaux. Il était fort peu probable que de simples hommes puissent se défaire de leurs toiles ou résister à leurs poisons. Pourtant, prise de panique, une Terranide se releva subitement et se mis à courir, bousculant les villageois sur son passage, sortant de la zone protégée.  Elle courrait la tête basse et ne regardait pas réellement où elle allait, se heurtant rapidement aux jambes d’un soldat qui abattu rapidement son arme contre sa queue de chien, la bloquant au sol.

La petite chienne émit un couinement, geignant, pleurant, implorant, tentant de  retirer sa queue. Mais plus elle tirait pour essayer de se déloger de l’épée, plus elle souffrait. La jeune chienne levait son regard vers le soldat avant de l’abaisser, mettant ventre à terre, pleurant.

« Pi..pitié ! »

Les autres Terranides pouvaient entendre son cri de désespoir et se regardait les uns les autres, ne sachant pas comment réagir. A vrai dire, eux aussi étaient terrifiés et aucun n’auraient la force d’aller aider leur amie. Leur seul espoir reposait sur l’assaut des araignées.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le dimanche 16 février 2014, 02:19:59
ÉLISE

Le risque était que Brahmin puisse effectivement contrôler les monstres. S’il maîtrisait la magie noire, il se pouvait qu’il maîtrise cette aptitude, ce qui compliquerait sérieusement sa défense. Elle reposait sur l’idée que Brahmin soit occupé par les goules, afin de ne pas pouvoir prendre à revers ses araignées avec ses montures. Élise ne s’inquiétait nullement pour la défense du village. Tous les mercenaires seraient tués, mais elle constatait que, malgré le nombre écrasant de goules, les hommes de Brahmin se défendaient bien. Ils étaient armés, entraînés, et organisés, alors que les goules n’étaient que des monstres désordonnés, fonçant sur leurs proies sans réfléchir. Élise vit ainsi un graveir s’écrouler au sol, la tête en moins, tandis que plusieurs noctules, fauchés par des carreaux d’arbalètes, tombèrent de leurs vols en s’écrasant sur le sol, roulant par terre, mourant lentement, agonisants.

Brahmin, quant à lui, affrontait les monstres avec sa lame, depuis sa bête. La wyvern était rapide, et arrachait des membres, des têtes, évitant les attaques des monstres, sa queue fouettant autour d’elle. La situation était chaotique, et Élise savait que la bataille était serrée. Elle était loin d’avoir gagnée, et il fallait venir à bout de Brahmin. Elle ignorait comment se débarrasser des goules, mais elle savait comment venir à bout de l’une des deux menaces. Ici, contrairement au vieil adage, l’ennemi de mon ennemi n’était pas l’ami d’Élise, mais un ennemi supplémentaire. Pour l’instant, les deux camps se désintéressaient d’elles, mais elle avait le sentiment que Brahmin cherchait à se rapprocher, repoussant sauvagement les monstres qui se mettaient sur sa voie. Brahmin prit ainsi son élan, avant de bondir sur elles. Shad, par instinct de survie, poussa Élise sur el côté. Cette dernière s’affala sur le sol,é vitant les pattes du monstre, mais vit alors sa queue fondre sur elle. Utilisant ses propres pattes, elle bondit en arrière, évitant la queue tranchante, qui fouetta l’air. Un graveir surgit alors vers Brahmin en hurlant, contraignant son monstre à s’en occuper, mordant dans la chair du monstre, avant de se recevoir un coup de griffes sur le flanc. Furieuse, la Wyvern siffla, et croqua dans la main du graveir, arrachant plusieurs doigts.

« J’espère que tu as toutes tes forces toi, je ne sais pas comment et combien de temps, je pourrais t’aider contre cette bête et son cavalier… l’avertit alors Shad.
 -  Tu as fait plus que ta part du travail, Shad. »

Elle n’avait pas à rougir de sa performance, et avait même été placée en situation de danger. Brahmin se retourna alors, face aux deux femmes.

« C’est toi que je veux, Élise. Rends-toi, et j’épargnerai ta putain de forêt.
 -  C’est drôle, je comptais te proposer exactement la même chose.
 -  Peuh... Ces soudards et ses pisse-vinaigres m’indiffèrent. Bute-les tous, si ça te chante, mais je ne repartirai pas sans celle qui m’offrira ma liberté. »

Élise ne comprit pas, et se demanda si l’homme ne cherchait pas simplement à la perturber. La Wyvern bondit alors en hurlant, et les pattes d’Élise réagirent rapidement, balançant des filaments de toile sur son visage, immobilisant sa bouche, tout en obstruant ses yeux. Elle courut alors, et évita la gueule du monstre, s’abaissant, ainsi que sa queue, qui, en fouettant l’air, frappa le dos d’un des hommes de Brahmin, l’empêchant de se défendre face à un noctule. Elle planta ses griffes dans le flanc du monstre, faisant couler son sang, et vit Brahmin tendre son épée. Élise l’évita de justesse, et balança un filament de toile à hauteur de son visage. La Wyvern s’ébroua alors, et se mit à courir. Élise fut déstabilisée, car un filament la reliait encore au visage de l’homme. La Wyvern était malheureusement une bête plus lourde qu’elle, et Élise dut lâcher prise, s’affalant à nouveau sur le sol. Le temps qu’elle se relève, le monstre la chargeait à toute allure, débarrassé de l’essentiel des toiles. La redoutable Reine se dépêcha d’agir en circonstance, et balança une boule de toile devant elle avec ses toiles, un piège, et bondit en arrière. La Wyvern, emportée par son élan, planta l’un de ses pieds dans la toile, dont l’effet adhésif avait été renforcé. Elle fut déstabilisée dans sa course, perdit son pied d’équilibre, poussa un hurlement de surprise, et s’affala sur le sol, envoyant voltiger Brahmin, qui roula également par terre, avant de terminer sa course contre une tente.

La Reine essaya de profiter de son avantage, fondant sur son adversaire, mais il fut plus rapide qu’elle ne l’avait escompté, et son pied se logea dans son ventre, la repoussant. Brahmin se releva alors, son yatagan en main, et poussa un hurlement, en essayant d’attaquer Élise. Elle évita la lame en bondissant sur le côté, et se reçut un coup de coude à hauteur du visage, qui la fit reculer. La lame apparut alors, et heurta sa chitine. Élise sentit la douleur irradier sur son flanc, et fut repoussée, offrant son dos à l’ennemi. Brahmin en profita pour essayer de l’embrocher, mais ce fut cette fois lui qui sous-estima les capacités de la femme. Il avait attaqué sur le flanc avec son arme, plus par dépit qu’autre chose, et la peau naturelle d’Élise constituait une carapace. Elle utilisa ses jambes pour bondir en l’air, tournoyant en hauteur, posant ses mains sur la tête de Brahmin. En hauteur, elle se retourna alors, et le frappa dans le dos avec ses deux pieds. Emporté par son élan, Brahmin roula sur le sol. Élise se posa sur le sol... Et entendit soudain des bruits rapides sur sa gauche. Elle eut à peine le temps de se retourner pour voir la Wyvern bondir sur elle, la renversant, l’étalant sur le sol, ses dents claquant contre elle, le monstre cherchant visiblement à l’égorger.



MÉDONÉE

Ils les entendaient marcher, ils les entendaient s’approcher. Des pas sourds, des pas lourds, ainsi que le roulement des machines. Les villageois étaient nerveux, tout comme les Terranides, qui tremblaient comme des feuilles, tandis que Médonée était introuvable. Elle s’était enfermée dans un bâtiment peu visité par les étrangers, car il était tellement recouvert de toiles qu’on en discernait à peine les contours. C’était le Temple, un endroit qui, selon les villageois, avait des propriétés magiques, et dans lequel Médonée se recueillait.

« Ils arrivent...
 -  Tenez vos positions ! »

Les torchères des tueurs se rapprochaient, se découpant le long de la route. En les voyant, certains des villageois se mettaient à pleurer. Aucun ne savait se battre, et ils avaient l’impression d’être alignés comme des jeux de quilles. Ils allaient se faire massacrer, et cette perspective, assez étonnamment, ne les tentait pas beaucoup. Les adversaires s’approchaient lentement, prenant tout leur temps, des torches brûlant avec eux. Ils étaient plusieurs dizaines. Les Terranides s’agitaient davantage, craignant de mourir, de finir comme esclaves. C’était un piège à rats, et c’est en suivant cette logique que l’une d’entre elles finit par s’enfuir. Certains hommes essayèrent bien de l’arrêter, mais elle était trop rapide, et se retrouva sur la piste, essayant de rejoindre la forêt... Pour se faire arrêter par l’un des hommes.

« Pi..pitié ! » gémit-elle.

Les homes ricanaient lentement, et s’apprêtaient à la battre... Quand des toiles jaillirent des arbres, les fauchant comme des blés. Ils poussèrent des hurlements paniqués en disparaissant entre les feuillages noirs des arbres, et une autre toile saisit la Terranide par la queue, afin de la ramener vers le village.

Médonée était sortie du Temple. Elle était nue, et son corps était recouvert ici et là d’araignées, formant des lignes sur son corps, comme des lignes magiques.

« Préparez-vous, il nous faudra peut-être sortir... »

La bataille venait de commencer.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le dimanche 16 février 2014, 16:28:10
La bête et Brahmn se désintéressés totalement de l’Okami, lui permettant d’analyser la situation pendant qu’ils étaient en prise avec Elise. La louve faisait bien attention de ne pas être dans leur champ de vision. La lupine restait donc en retrait mais sans être totalement inactive. En réalité, elle observait la façon de bouger de Brahmin, son temps de réaction, sa manière de combattre.  Mais, elle n’eut le temps de bien se concentrer sur ce fait que déjà, des goules l’assaillirent, l’obligeant à riposter.

Se désintéressant du combat entre la Reine et le général, la Louve se défendit contre ses attaquants. N’ayant pas encore totalement récupéré, elle ne pouvait pas se transformer à nouveau en Louve géante. Ainsi, elle faisait en sortes de rester bien à distance des goules, évitant leurs attaques, sa poigne s’étant renfermée sur ses dagues, attendant le bon moment pour frapper à la gorge de l’ennemi ou dans son abdomen.

Cependant, Shad  se voyait séparer d’Elise, et elle espérait qu’elle s’en sorte sans souci avec Brahmin, bien qu’elle ne craignait pas grand-chose sur ce  côté.  Dans tous les cas, la Louve avait prévenu l’Araignée de la maîtrise de la magie noire par leur ennemi et surtout sur le fait qu’il n’était pas humain. Bien sûr, elle n’avait pas pu rentrer entièrement dans les détails et cela l’embêtait quelque peu. Enfin, ce n’était pas comme si dans une bataille on avait réellement le temps de discuter. La lupine bondit rapidement sur le côté évitant une noctule, sa dague tranchant la membrane des ailes de la créature, la faisant choir au sol.

Une autre attaqua en compagnie d’une goule. La lupine reculait en faisant quelques sauts, gardant  au maximum une distance de sécurité.  La noctule fondit sur la lycane pendant que la goule se mt à bondir sur elle, griffe en avant. Shad plongea, évitant l’attaque en piquée, claquant rapidement des doigts, elle fit jaillir des flammes qui embrasèrent la noctule avant de planter une de ses armes blanches dans l’œil de la goule, touchant le cerveau, la tuant sur le coup. Un  cri strident attira l’attention de la Louve dont les poils s’hérissèrent sur la vision dont elle était témoin.

La wyverne de Brahmin avait mis Elise à terre et tentait de la mordre de sorte à la tuer. La Reine était maintenue entre les pattes du monstre et le poids de la wywerne empêchait Elise d’user complétement de ses toiles.  La Louve retira en vitesse la dague dans la tête de la goule, l’égouttant rapidement pour y faire tomber le sang d’un coup sec et rapide avant de se diriger vers la bête. Cette dernière tentait toujours de mordre Elise au cou, ses crocs claquant à chaque fois à quelques millimètres de son épiderme, sa queue fouettant les quelques goules importunes qui viendraient les dérangeaient.

La lycane couru vers la Wyverne, se transforma en louve pour gagner une pointe de vitesse et parvenir à sauter plus haut et plus loin. Arrivée à une distance respectable, Shad se campa sur ses pattes, puis sauta sur le dos de la bête, s’y accrochant. Elle reprit rapidement une forme plus humanoïde, attrapant les rênes de la créature, tirant sèchement dessus pour la faire reculer. Une chance, qu’elle avait eu déjà affaire à une Wyverne, car ainsi, elle savait comment réagir face à ses mouvements. Quand la monture de Brahmin tentait de la désarçonnée, la Terranide mettait tout son poids de l’autre côté de sorte à créer un contre-poids et ne pas tomber. La lupine tira encore plus sur les rênes de la bête de sorte à la faire reculer d’Elise.

« Merde…où est-il… » Marmonna la lupine, cherchant du regard le général.

La lycane tira une nouvelle fois, faisant tourner la wywerne de sorte à ce qu’elle frappe des nuisible sur le côté. Mais pourtant, ce n’était pas eux qui inquiétaient la lupine mais bien Brahmin. Elle le cherchait du regard, tentant à voir l’endroit par lequel il pourrait frapper. Elle le vit, une boule noir entre ses quatre mains, et reconnu tout de suite le sort.

« Elise ! Empêche-le de finir son sort ! »

Si Brahmin réussissait à finir son invocation d’un puits de gravité, la bataille serait perdue d’avance. Déjà la boule noire commençait à attirer vers elle de petits éléments, tel un trou noir attirant tout autour de lui.


Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le lundi 17 février 2014, 01:33:43
La charge d’un troll renversa la croix sur laquelle Shad avait été accrochée. L’immonde bestiole poussa un rugissement devant deux mercenaires apeurés, l’un d’eux étant équipé d’une arbalète. Il décocha un carreau, qui atteignit le monstre au torse. Ce dernier poussa un hurlement de rage, et encorna le malheureux, le soulevant du sol, ce dernier laissant des gerbes de sang dans son sillage. Le troll remua la tête, et balança le cadavre sur le sol, avant de se diriger vers son acolyte... Quand quelque chose le frappa douloureusement au dos et à la jambe, le faisant plier le genou. Rayka en profita pour se placer devant lui, et bondit sur ce dernier, s’appuyant sur le genou du troll. Elle s’élança dans les airs, lame pointée en avant, et la planta dans la gorge du monstre, la lame ressortant de l’autre côté de sa peau violacée. La bête cracha du sang sur la figure de Rayka, et s’écroula sur le sol. Rayka resta quelques secondes sur la dépouille, et retira son épée. Elle entendit alors les hurlements de douleur venant de la forêt, et tourna la tête, serrant les dents. La mission tournait au cauchemar. Brahmin avait sous-estimé la menace de ces goules, et la Reine Élise avait déployé ses araignées pour massacrer les hommes. En voyant cette débâcle, Rayka se disait que, si Brahmin n’avait pas dispersé ses troupes, ils auraient pu repousser sans problème cette horde.

Brahmin, en réalité, se moquait bien des pertes chez ses hommes. Ils n’étaient que des larves, des mécréants, et Terra regorgeait de soudards de ce genre. Il voulait cette femme, il la voulait pour pouvoir enfin retrouver sa liberté, et payer sa dette. Cependant, il savait qu’il ne fallait pas la sous-estimer. Sa Wyvern s’acharnait sur Élise, qui réussissait, grâce à sa force surhumaine, à la maintenir, mais elle allait probablement devoir se transformer... Ce qu’elle préférait éviter. Sous sa forme arachnoïde, elle serait plus grosse, et constituerait donc une cible beaucoup plus facile à atteindre. Cependant, elle n’allait pas pouvoir tenir éternellement comme ça. Cette bête était aussi lourde que furieuse, et ses pattes étaient plantées sur le torse d’Élise, malmenant la Reine, tandis que sa gueule claquait devant son visage, répandant de la bave sur son visage.

« Sa... Lo... Perie... » grognait la Reine.

La Wyvern claquait rageusement, quand elle se mit à couiner. Son poids, qui allait presque briser les os d’Élise, et qui, en tout cas, comprimait ses poumons, disparut momentanément, alors qu’elle poussait un hurlement de douleur. Élise roula sur le sol, par réflexe, mais était incapable de se relever. Elle se retrouva à ramper, crachant sur le sol, récupérant de l’oxygène, ses cotes en piteux état. Shad venait d’intervenir sous sa forme de loup-garou, attaquant le monstre dans le dos, le griffant. Soufflant lentement, Élise vit Shad grimper sur la Wyvern, essayant de la contrôler en tirant sur les rênes. Brahmin n’était plus dessus, ce qu’Élise nota.

*Par toutes les araignées, mais où est-il passé ?!*

Shad manœuvrait le monstre pour tuer quelques goules, mais la Wyvern finit par se hisser sur ses pattes arrière, peu après que Shad ait montré à Élise l’emplacement de Brahmin. Shad tomba sur le sol, et le monstre en profita pour se retourner vers elle. Ce fut au tour d’Élise de secourir Shad. Elle envoya une toile sur le dos de la femme, et la tira en arrière, les crocs du monstre claquant dans le vide. Furieuse, la bête poursuivit Shad, mais se reçut un autre jet de toile à la figure, qui l’immobilisa. Brahmin était en train d’utiliser un sort de Gravité, si puissant que ses veines saillaient de ses muscles, et que du sang coulait de ses narines. Il commençait à attirer les éléments autour de sa boule. Élise essaya de le retenir en lançant une toile, mais cette dernière n’atteignit jamais sa cible, étant également happée par sa distorsion. Peu à peu, Élise et Shad étaient en train de se soulever, tandis que la boule gagnait en intensité, soulevant les hommes de Brahmin, les goules, les graveirs.

« CREVEZ TOUS !! » rugit l’homme.

Sa proper Wyvern fut happée par la boule. Élise agrippa Shad, la plaquant contre elle.

« Accroche-toi à moi ! »

C’était un vrai trou noir. Il happait l’air, les cailloux, les tentes, mais les rochers, eux, restaient encore fixes. Élise déploya ses pattes. Tenant Shad contre elle, sa tête nichée entre ses seins, Élise lança une série de toiles. Ces dernières se mirent à se tendre au maximum, essayant de supporter le poids des deux femmes. La Reine se sentait tirée entre deux extrémités, alors que la boule était lentement en train de s’élever, balançant des arcs électriques mortels. Plusieurs atteignirent le camp, réveillant l’incendie provoqué par Shad, déstabilisant les cages des Terranides. Fort heureusement, les cages étaient assez éloignées, et ne subissaient donc qu’un faible impact. Les toiles d’Élise étaient en train de lâcher, tandis qu’un sifflement sinistre émanait de la boule, au fur et à mesure qu’elle aspirait la manière.

Élise n’arrivait même plus à parler, se sentant écrasée par la gravité, dans la peau d’un cosmonaute qui affronterait la gravité terrestre pour s’en extraire, cloué contre son fauteuil. Les toiles se rompaient une à une, lorsque la boule explosa enfin, envoyant des morceaux de chair et de débris tout autour d’elle. Élise fut soufflée par l’impact, et heurta violemment le rocher qui lui avait servi d’appui, en lâchant Shad, avant de terminer sa course contre une autre paroi, filant à toute allure. Elle s’y brisa plusieurs pattes, et s’écrasa mollement sur le sol.

Brahmin, quant à lui, était prostré sur le sol. Il était complètement épuisé, et avait massacré la plupart des belligérants. Il vomissait du sang, et entreprit de se relever, lentement. Son cœur fit soudain un bond dans sa poitrine, et le général cracha encore du sang, tombant par terre.

« Haaa... Haaa... Ressaisis-toi... Ressaisis-toi, bon Dieu ! »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le lundi 17 février 2014, 07:53:44
La Terranide avait indiqué la position de Brahmin à Elise ainsi que le fait qu’elle devait stopper son incantation avant qu’il ne soit trop tard. Quant à elle, elle tentait de maintenir les griffes et la gueule de la Wywerne hors de portée de la reine, se cramponnant à la bête infâme autant qu’elle le pouvait. Cependant, la Louve ne s’attendit pas réellement à ce que cette dernière se redresse entièrement sur ses pattes arrières, faisant ainsi lâcher prise à Shad et glisser le long de son dos, jusqu’à tomber sur le sol. La Terranide lâcha un cri sourd sur l’impact et n’eut le temps de réagir qu’elle se senti happée par une substance collante et attirée vers Elise.

La wyverne, folle de rage, rugit et s’élança vers les deux femmes avant de se faire stopper dans sa course par une toile qui fut projetée droit sur son visage, obstruant sa vue et bloquant ses voies respiratoires. La Terranide reprenait rapidement son souffle, jetant un rapide regard vers Brahmin, avant de se braquer. Ce qu’elle pouvait voir ne lui disait rien qui vaille, le sort de gravité que préparé l’odieux personnage semblait bien plus puissant que celui qu’elle avait écopé quelques heures plus tôt.

« « Accroche-toi à moi ! »

L’Okami sentit Elise la serrait plus contre elle, ses pattes arachnéenne la  retenant également. Sans réfléchir ou poser plus de question, la lupine se serra à la Reine, se tenant à ses pattes dans son dos, faisant néanmoins attention à ne pas serrer trop fort.  Sa tête reposait entre les seins d’Elise et elle pouvait sentir sa propre poitrine s’écraser contre le corps de la femme araignée. En d’autres circonstances, elle se serait reculée, mais là, ce rapprochement était obligatoire pour espérer survivre à la monstrueuse attaque que préparer Brahmin.

Tout autour des jeunes femmes étaient attirés vers cette boule noire qui prenait de l’intensité, crachant des éclairs mortels. Ainsi les hommes de Bramin étaient à la fois décimaient par les araignées géantes et par leur général lui-même, ce dernier ne faisant plus aucune distinction entre ses alliées et ses ennemis. La sphère grandissait, puisant dans l’énergie de son invocateur, provoquant d’irrémédiables dégâts. Tout comme Elise, Shad se sentait tirer entre les toiles lancées par la Reine et le mini-trou noir situé à l’opposé.

Puis, la sphère explosa. Tout ce qu’elle avait attiré à elle fut violemment relâché et d’innombrables germes de sang, de morceaux de carcasses,  des viscères furent éparpillés ici et là sur le champ de bataille. Elise et Shad furent également soufflés par la déflagration et la lupine fut séparée de la Reine, percutant violemment le sol, rebondissant une fois sur ce dernier avant de finir sa course quelques mètres plus loin.

Le corps de la Louve était couvert de séquelles et de plaies et du sang suintait de ces dernières. Shad tenta de se relever mais s’écroula bien vite sur le sol, crachant une gerbe de sang. L’impact venait de lui briser quelques côtes et bien que son esprit veuille continuer à se battre, son corps avait atteint ses limites. Difficilement, elle parvint à relever la tête, observant les alentours, tentant de distinguer des silhouettes pendant que la fumée se dissipait.

Elle le vit soudainement, le général. Brahmin était tout comme elle et pleins d’autres en mauvaise posture. C’était le moment idéal pour frapper, pourtant, elle ne pouvait rien faire et espérait qu’Elise puisse mieux se mouvoir qu’elle. La Louve vit soudainement une petite araignée passée devant ses yeux. Une araignée qu’elle reconnue aussitôt car il s’agissait d’une « araignée d’Elise ». Cette dernière filait à toute vitesse vers le général , prête à frapper.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mardi 18 février 2014, 01:40:49
Le dénouement de cette histoire semblait maintenant proche. Brahmin avait massacré la une bonne partie des protagonistes, et les goules étaient en train de se remettre. Dans le ciel, le soleil se levait, et des lueurs orangées éclairaient la région. Les goules poussèrent des hurlements paniqués en voyant la lumière éclater. Les créatures nécrophiles étaient par nature nocturnes. Le soleil les rendait aveugles. Il n’y avait que dans les contes que les créatures nocturnes se transformaient en volutes de poussière, mais leur peau était très sensible aux rayonnements ultraviolets. La plupart des êtres vivants disposaient de la mélanine, un pigment biologique qui bloquait l’effet des UV. Les nocturnes, eux, n’avaient pas ce genre d’équipements, et les premiers rayons solaires les faisaient hurler. Ils devaient fermer les yeux en gesticulant, et Élise se permit de cracher sur le sol, ce qui, en d’autres circonstances, aurait été un rire. Cependant, avec ses poumons broyés, elle ne pouvait guère faire mieux.

Les mercenaires, quant à eux, se relevaient laborieusement, et une petite araignée en profita pour s’avancer rapidement vers Brahmin. Une autre des araignées qui avait failli le tuer cette nuit. Le général était épuisé, et subissait une migraine phénoménale. Il était probable qu’il ne survive pas à ce sort. Il avait surpassé ses capacités, mais l’araignée comptait en profiter pour l’achever. Elle évitait les cadavres, ou les enjambait, sans que rien ne semble ralentir sa course. Vingt mètres... Puis dix... L’espace se resserrait de plus en plus. Contrairement aux araignées de combat d’Élise, elle ne disposait pas d’un dard, se rapprochant ainsi de l’araignée normale, mais ses mandibules étaient mortelles. Ses huit petites pattes se rapprochaient rapidement, et Brahmin était trop sonné pour la voir. Il était en train de vomir, crachant ses intestins en soupirant lourdement.

Une botte s’écrasa alors sur l’araignée, la réduisant à néant. En entendant ce mouvement, Brahmin releva la tête, et vit, devant lui, la silhouette de Rayka.

« Qu’a... Qu’attends-tu ? Ca... Capture la... Cette salope... »

Rayka ne dit rien, tandis que d’autres mercenaires se rapprochaient. Ils décochèrent des carreaux d’arbalètes sur les goules, les forçant à s’enfuir. Rayka ne dit rien, et contempla la bouillie de l’araignée, tandis qu’elle ordonna à plusieurs mercenaires d’aller chercher Shad et Élise. Élise essaya bien de se débattre, mais sans succès, et se retrouva à genoux, sentant contre sa gorge la lame froide d’une épée. Brahmin grognait, en sueur.

« Donne-moi... Donne-moi... »

Il tendit une main vers Rayka, qui grogna alors, et frappa l’homme à la tête avec son pied, l’envoyant s’étaler sur le sol.

« Pauvre imbécile. Tu t’es gavé d’élixirs et de potions pour parvenir à un tel niveau de magie... Et pour quel résultat ? Ce sort a échappé à ton contrôle, et a failli te tuer... tes veines sont pleines de poison, la toxicité de ton sang est telle qu’un vampire mourrait en buvant ton sang. »

Brahmin n’arrivait même plus à se relever. Rayka regarda Élise.

« Brahmin n’aurait jamais commis une erreur aussi grossière en temps normal. C’est vous qui l’inquiétiez... »

Rayka semblait peser le pour et le contre. Élise, quant à elle, n’avait plus beaucoup de force, et ne pouvait plus qu’espérer que Médonée arriverait à temps pour la sauver. Cependant, elle ne se faisait pas beaucoup d’illusions. Il suffisait d’une seconde pour l’égorger, et même elle n’y survivrait pas. Aucun mot ne lui venait en tête. Elle ignorait qui était Rayka, et c’était réciproque.

« Rayka ! Les cages se sont fissurées ! Tous les esclaves se sont enfuis ! »

Rayka grommela. Dans l’agitation, on ne les avait pas vus, mais, maintenant qu’on regardait les herbes, on pouvait voir ces dernières, alors qu’un troupeau fonçait vers la forêt. Rayka s’avança vers Élise, crachant de dépit sur le sol.

« Ta tête est mise à prix, monstre... Mais, si je te capture, tes créatures me traqueront, et nous ne sommes pas assez nombreux. »

Rayka semblait hésiter, et des secondes éternelles furent suspendues sur ses lèvres, avant qu’elle ne fasse signe à ses hommes. La pression sur le cou d’Élise se relâcha.

« Disons donc que c’est un match nul. »

Rayka rangea sa lame, et la lame sur le cou d’Élise disparut.

« Réunissez les affaires. Ceux qui veulent partir de leur côté se cassent. Les autres n’auront qu’à me suivre.
 -  Que...Que fait-on du gé... De Brahmin ? »

Rayka haussa les épaules.

« Disons qu’on va le laisser ici. Avec un peu de chance, il mourra vite. »

Élise ne disait rien, reprenant son souffle. Rayka l’avait assuré qu’elle ne l’avait pas tué par peur de représailles, mais, si Élise était morte, ses araignées auraient été complètement désorientées, et incapables de faire du mal à quoi que ce soit. Ce n’était qu’un prétexte, un moyen de justifier le fait qu’elle ne les tue pas devant ses hommes. Il était curieux de voir qu’un membre de la bande de Brahmin pouvait faire preuve d’un semblant d’honneur.

Mais ça tombait plutôt bien.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mardi 18 février 2014, 20:13:02
Etre en situation délicate lors d’une bataille n’était jamais un fait bien apprécié. La Louve avait mal. Son corps ne pouvait en supporter plus pour l’instant. La puissante énergie qu’avait déchargé Brahmin lors de son attaque l’avait complétement soufflé, l’impact sur le sol n’ayant pas était des plus indolores. Couchée sur le ventre,  Shad tentait de garder le haut de son corps élevé, prenant appui sur ses avant-bras pendant que son regard suivait la fameuse araignée d’Elise. A croire que tout allait enfin se terminer.

Un bruit de craquement d’exosquelette lui retira cette pensée. L’une des femmes de main de Brahmin venait de tuer son assassin future et les quelques mercenaires qui l’accompagnaient firent fuir ou tuèrent les goules restantes. Le soleil avait commencé à se lever sur le champ de bataille, dévoilant le carnage sous ses rayons. Chaque corps était ainsi dévoilé au grand jour, qu’il soit humain ou nécrophage. La Louve put ouïr des bruits de pas  qui s’approchaient, mais il lui était impossible de fuir. Elle fut soulevée sans ménagement, trainée au sol, posée par la suite à genoux auprès d’Elise, une lame sous sa gorge.

La lycane pouvait aisément sentir le froid du fil de la lame et elle grogna. Tout cela ne pouvait se terminer ainsi, c’était impossible. Pourtant, une simple petite pression et la vie la quitterait dans un jet de sang chaud et ferreux. Cependant, par chance pour elle, toute l’attention était portée vers Elise. La mercenaire semblait peser le pour et le contre sur le fait de la livrer à son général. Général qui était toujours en aussi mauvaise posture. Voilà ce qui arrivait quand on jouait avec les arts occultes sans les maîtriser parfaitement.

Finalement, à la grande surprise de Shad, Elise et elles furent relâchées et Brahmin abandonnée par ses propres troupes. A peine  les soldats avait débuté  le fait de quitter l’endroit que des masses plus grandes et plus velues accoursèrent vers là où se trouvait les deux femmes. La lupine n’eut le temps que de voir deux immenses pattes brunes et de sentir comme un filament de soie sur son corps avant de sombrer dans l’inconscience, exténuée mais vivante. Quant au général Brahmin, elle ne sut ce qui lui était arrivée.

Quand elle reprit connaissance, l’Okami était installée dans un lit, ses plaies soignées et bandées. Elle tenta de se redresser mais une vive douleur la rappela à l’ordre, l’intimant de rester couchée. Ne reconnaissant pas l’endroit, la Louve se mis à regarder autour d’elle, se demandant avant tout combien de temps elle était restée inconsciente. Quelques cris de passants provenant de l’extérieur par l’intermédiaire d’une petite fenêtre entre-ouverte lui firent comprendre qu’elle se trouvait actuellement dans une maison du Village des Toiles. Restait à savoir laquelle.

Mais une chose était spûre, elle n’était pas obligée d’être sur son qui-vive. Elle posa sa tête mollement contre l’oreiller, avant d’abaisser son regard sur son bras, sentant des petites pattes se déplaçait contre ce dernier. Même sans regarder de quoi il s’agissait, la réponse était évidente. Une araignée courait ici et là sur le corps de la Terranide. Shad se mis à l’observer, observant qu’elle commettait de temps à autres des petits sauts et qu’elle arborait de vives couleurs plaisante à l’œil. Une araignée sauteuse. (http://www.google.fr/imgres?client=firefox-a&hs=Tjr&sa=X&rls=org.mozilla%3Afr%3Aofficial&channel=sb&biw=1067&bih=743&tbm=isch&tbnid=zhQ_BoXLtoTDXM%3A&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.redbubble.com%2Fpeople%2Fvickieart%2Fworks%2F3280016-colorful-spider&docid=YXX09R_ZrpYlzM&imgurl=http%3A%2F%2Fih3.redbubble.net%2Fimage.5846975.0016%2Fflat%2C550x550%2C075%2Cf.jpg&w=432&h=550&ei=VrADU5i_Ke6Y0AWwxYG4Dw&zoom=1&iact=rc&dur=607&page=3&start=34&ndsp=20&ved=0COQBEK0DMC0)

La porte de la chambre s’ouvrit par la suite, laissant entrer une femme portant un plateau. Cette dernière salua la Terranide, posa son plateau sur un meuble avant d’inspecter les bandages de la Louve. Shad la laissa faire, l’observant smplement, son regard se posant de temps à autre sur l’araignée, se demandant si elle était à Elise. En songeant à elle, l’Okami ne put s’empêcher de questionner :

« Et Elise ? Comment va-t-elle ? »
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le mercredi 19 février 2014, 00:35:26
Un grand feu brûla pendant plusieurs heures, achevant de détruire tout ce qui restait des traces de Brahmin, et des nécrophages l’ayant attaqué. Tous les corps y furent regroupés, et les prisonniers furent ligotés dans des cocons, en attendant leur « procès ». Le bûcher avait pour but d’empêcher les goules de revenir, et plusieurs araignées avaient solidement tissé l’entrée de la grotte, tout en rajoutant des toiles supplémentaires à la faille. Cette protection précaire ne tiendrait pas éternellement, mais, quand bien même les goules devaient réussir à sortir encore, les forces de Brahmin en avaient tué la plupart. Élise n’était donc pas inquiète sur ce point-là. Tous les Terranides assistèrent au bûcher, voyant les hautes flammes. C’était aussi un feu symbolique, brûlant leur ancienne vie, leurs chaînes. Ils avaient le choix entre, soit partir, soit rester ici. Ils choisirent tous de rester, rien ne les attendant à l’extérieur.

Les prisonniers seraient jugés par un tribunal populaire, et n’auraient que pour simple objectif de confronter les chasseurs d’esclaves à leurs proies, et à s’assurer qu’ils soient exécutés en public. Il ne s’agissait donc pas vraiment d’un procès, car les deux étaient jetés. En attendant, la palissade fut détruite, et, une fois que le feu du camp s’éteignit, le Village des Toiles replongea à nouveau dans l’anonymat. Rayka partit avec sa troupe, et ne retourna pas aux fermes esclavagistes. Ces derniers essayèrent bien de retrouver Brahmin, ou d’envoyer de nouveaux chasseurs de primes, mais les hommes de Rayka, et les anciens hommes de Brahmin, qui avaient préféré faire cavalier seul, parlèrent dans les auberges, et continuèrent à répandre la légende maudite de la Forêt des Araignées. Certains des hommes de Lelaund, notamment, avaient réussi à s’enfuir. Certains sombrèrent dans la démence, se réveillant en pleine nuit en se croyant assiégés par des armées de pattes d’araignées gargouillant sur leur corps. Le consensus commun fut d’oublier cette forêt, et les fermiers, incapables de supporter une telle perte, furent contraints d’abandonner leurs fermes.

Élise, quant à elle, fut emmenée dans un cocon, comme Shad, mais se remit plus rapidement qu’elle. Elle se réveilla dans sa forêt, entourée par ses Terranides, qui se blottirent contre elle en la remerciant. Le cœur de pierre d’Élise, qui ne s’éveillait que quand elle faisait l’amour, eut de légers picotements. Sa forêt était indemne, l’ennemi était vaincu. Elle hésita un peu, et décida de ne pas poursuivre Rayka. Elle se rendit ensuite dans le village, accompagnée des Terranides, et expliqua aux villageois qu’ils n’allaient désormais former plus qu’une seule communauté. La menace étant partie, les villageois étaient beaucoup moins nerveux, et acceptèrent plus aisément les Terranides, à tel point que certains firent l’amour chez eux avec eux.

Shad se reposait dans l’une des chambres de la maison de Médonée, à l’étage. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les maisons proposaient des couleurs assez vives. La luminosité externe étant assez faible, du fait des toiles, il y avait quantité de bougies, de chandelles. Quand Shad émergea, ce fut Médonée qui alla la voir. Elle était couchée dans un lit aux draps propres.

« Calme-toi, Shad, et n’aie pas peur, la Reine va très bien. Elle attendait ton réveil. »

Lorsqu’elle se réveilla, il faisait nuit, dehors. Les villageois s’étaient réunis dans la grand-place, en compagnie des Terranides, pour une fête populaire. Si on se concentrait, on pouvait entendre les accords de musique. Médonée entreprit de lui faire le récit de la journée, tandis que l’araignée sauteuse bondit sur la robe de Médonée, grimpant dessus.

« Élise te fera la même proposition qu’aux autres Terranides : rester ici, ou partir. Dans tous les cas, je tiens personnellement à te remercier de ton aide. »

Elle lui expliqua qu’Élise se trouvait dehors, observant la fête.  Elle était assise sur un banc, et caressait deux nekos qui se lovaient contre elle, la remerciant ainsi de les avoir protégés de ce cauchemar.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le mercredi 19 février 2014, 17:01:33
En réalité, l’Okami  n’avait pas tout de suite reconnu Médonnée, sans doute était-ce lié au fait qu’elle se réveillait à peine après plusieurs heures ou jours à rester inconsciente, à récupérer ses forces. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure, agacée par sa petite gourde mais fut soulagée en remarquant que la prêtresse d’Elise ne semblait lui en tenir rigueur. Quand l’araignée colorée sauta sur  Médonée, cette dernière se mis à parler, expliquant les derniers évènements à la Louve.

Shad écouta attentivement toute l’histoire. Elle qui se demandait ce qui était arrivée au général, la réponse venait d’être donné. Il avait été brûlé tout comme la plupart de ses hommes et des créatures nécrophages. L’idée de scellée la fameuse grotte avec des toiles était bonne en soi, mais en réalité, la lupine se demandait combien de temps cela permettait de contenir ces monstres. Enfin, la faille était relativement loin du Village des Toiles et à moins de se promener devant avec pour objectif d’attirer les goules, ces dernières devaient rester plus ou moins tranquilles.

Entendant les quelques percussions au dehors,  Shad tourna la tête vers la fenêtre, écoutant en silence. Une fête…Cela était l’évènement le plus logique qui pouvait se dérouler après tel évènement. De là où elle était, l’Okami pouvait percevoir bons nombres d’instruments utilisés ainsi que certaines voix, graves comme aigüe qui s’élevaient dans les airs, entrainant ainsi une certaine joie, une euphorie au sein du village. Un calme animé bien mérité après  cette étrange bataille. Un goût de liberté et de détente pour les anciens esclaves.

« Élise te fera la même proposition qu’aux autres Terranides : rester ici, ou partir. Dans tous les cas, je tiens personnellement à te remercier de ton aide. »

La Terranide tourna son regard vers Médonée, souriant simplement avant de faire un petit geste de la main comme si elle chasserait l’air autour d’elle. Un simple geste qui signifiait «  ce n’est rien, ce fut un plaisir ».  Mais la Louve ne pouvait nier qu’elle avait apprécié aider Elise et qu’elle se serait mal sentie en restant de côté, les observant se démêler alors qu’elle n’aurait fait office que de spectatrice. Non ce n’était nullement sa façon de vivre. Bien sûr, elle se doutait également qu’Elise aurait pu gagner la bataille sans son aide, mais au moins elle avait donné sa collaboration

« Pour la proposition d’Elise, je pense qu’elle connait déjà ma réponse. Néanmoins, tu veux bien m’aider à la rejoindre au dehors ? »

Dans son état actuel, Shad ne pouvait encore se mouvoir sans une aide extérieur. Bien que ses jambes n’étaient pas cassées, ses quelques côtés brisées lui faisant un mal de chien. Marcher alors qu’on avait l’impression  qu’on vous enfonçait  une dague dans la poitrine n’avait rien de bien folichon.  Elle descendit donc la rue, prenant légèrement appuie sur Médonnée tout en descendant les marches de l’escalier.  Arrivée au dehors, la bonne ambiance fut la première chose qu’elle perçut. Dire que le Village des Toiles ne savait pas fêter de par son caractère isolé était pure calomnie. La lupine  s’assit prêt d’Elise, la saluant, prenant en même temps un bol remplit d’un met local qu’une Terranide neko lui tendait, la remerciant.

« Contente de voir que tu te portes mieux que moi actuellement. Médonnée m’a tout raconté. Tout est donc fini, c’est une bonne chose non ? Quant à ta proposition, je pense que tu sais déjà que je partirais. Mais, j’espère pouvoir, un jour si je suis dans les parages, venir ici sans être chassée. »

Pour Shad il était peu probable qu’elle repasse un jour par les Forêt des Toiles mais l’avenir était plein de surprise. Elle sentit soudainement une masse dans son dos, une accolade de la part de la même Teranide qui lui avait rapporté son repas. Cette dernière ne s’appuyait pas trop fort, faisant attention à ne pas faire plus de mal à Shad qui ne put s’empêcher de sourire, la laissant faire.  C’était l’une de ses mêmes consœurs qui l’avait presque chassé quand elle était arrivée avec Elise. Les mœurs avaient maintenant changés.

« Tu devrais manger tant que c’est chaud ! »

La Louve acquiesça et prit une cuillerée, mangeant tranquillement pendant que son regard se portait tout autour.  Oh, elle aurait aimé participer plus activement aux festivités, mas sa situation actuelle lui imposait de rester calme. Shad posa son bol vide à côté d’elle avant de se retourner vers Elise :

« Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? »

Le Village n’avait subi aucun dommage, il n’était donc pas nécessaire de le réparer ou de faire de grands travaux pour le restaurer. Enfaite, en y réfléchissant bien tout comme Médonnée l’avait expliqué, la vie allait reprendre son cours normal.

Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Élise le jeudi 20 février 2014, 20:58:23
Assise sur un banc, Élise était pensive. De ses deux mains, elle câlinait les Terranides qui se lovaient contre elle, mais son esprit ne pouvait s’empêcher de vagabonder entre cette fête, et entre ce qu’elle avait vu contre Brahmin. Ce dernier s’était acharné sur elle, et elle ne pouvait pas s’empêcher de dire que tout ceci cachait quelque chose... Initialement, il était venu ici pour récupérer des esclaves en fuite, mais avait apparemment fait une fixation sur Élise. Or, si la prime sur sa tête était si élevée que ça, Rayka l’aurait très certainement prise avec elle. Alors, pourquoi s’être à ce point acharné sur elle ? Dès qu’il l’avait vu, Brahmin en avait totalement oublié la bataille, se ruant sur la Reine, jusqu’à employer de redoutables sorts, des sorts dont la puissance l’avait complètement déplacé.

*Peut-être que je m’emballe, après tout... Sans doute pensait-il simplement qu’en me capturant, il mettrait fin à mes araignées...*

Élise s’était toujours interrogée sur ce qu’elle était, sur sa transformation. Humaine, elle était devenue une chose entièrement différente, plus proche des araignées, mais elle n’avait jamais vraiment compris ce qui lui était arrivée dans cette forêt. Tout ce dont elle se souvenait, ses derniers souvenirs en tant qu’humaine, c’était Hamleigh et ses hommes, la battant, la violant à tour de rôle, avant de la laisser pour morte. Ensuite, tout était flou, comme si un trou noir s’était emparé d’elle, et elle se réveillait ensuite dans une église, dans un village en feu, pour le défendre contre les pillards envoyés par le même Hamleigh. Était-ce lui qui l’avait transformé ainsi ? Elle en doutait. En contrôlant la forêt, elle avait recherché des traces d’une sorte d’esprit magique, mais elle n’avait rien trouvé. S’il y avait jadis eu des nymphes, des fées, des esprits de la forêt, ils étaient partis depuis longtemps, quand la forêt avait commencé à être déboisée.

La Reine sortit de ses pensées en voyant Médonée revenir, aidant Shad à manger. La Terranide alla directement voir Élise, pour lui annoncer, sans surprise, qu’elle comptait partir. Élise remua un peu ses bras, faisant partir les deux Terranides, leur grattant un peu la tête. Elle fit ensuite un bref signe de la tête à Médonée, qui partit. Elle reviendrait toutefois assez vite. Les deux femmes n’eurent cependant pas l’occasion de rester seules très longtemps, car une autre Terranide les rejoignit, offrant à Shad un morceau de viande.

« Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? » demanda Shad.

Élise l’observa, et ne répondit pas immédiatement. Elle aimerait que tout retourne à la normale, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment. Finalement, elle entrouvrit ses lèvres, et apporta sa réponse :

« Maintenant ? Je dirais que tu vas reprendre tes occupations, et qu’il en sera de même pour moi. Les Terranides que j’ai hébergé refuseront sans doute de partir, mais le village a de quoi les loger... Et ils sauront sans doute se rendre utiles. Pour le reste, tu seras toujours la bienvenue ici, Shad. Je ne peux que t’encourager à rester, le temps que tu sois apte à repartir, mais tu es libre de partir quand tu le souhaites. »

Il ne sera pas dit qu’Élise retenait les gens contre leur gré. Elle se doutait bien que cette courageuse Terranide avait d’autres allégeances que la sienne. En un sens, c’était regrettable. Elle aurait bien aimé pouvoir disposer d’une Terranide capable de se transformer en redoutable louve, afin de protéger sa forêt, mais elle ne pouvait pas la forcer.

« Cependant, avant que tu partes, j’aurais un présent à t’offrir. Vois ça comme un remerciement pour m’avoir aidé à protéger ma forêt. »

Médonée revenait justement, transportant entre ses mains un petit coffret. Elle le donna à Élise, qui le tendit vers Shad. Il y avait, à l’intérieur, une sorte d’amulette, de talisman, qu’on mettait autour du cou. Sans surprise, l’amulette représentait une araignée, avec huit pattes déployées vers le haut, et plusieurs glyphes magiques tout autour.

« Médonée n’est pas qu’une excellente amante et une guide, elle dispose aussi de certains pouvoirs magiques. Il ne s’agit pas de lancer des boules de feu, mais elle peut concevoir des amulettes. Il paraît que mon sang est un très bon catalyseur magique. Cette amulette contient une goutte de sang, et dispose de pouvoirs magiques. Comme tu le sais, les araignées sont avant tout des créatures nocturnes. La nuit, cette amulette te sera utile.
 -  Il faut plutôt le voir comme un genre de porte-bonheur... »

Médonée nuançait fortement ses qualités de magicienne. Après tout, elle n’avait jamais reçu une quelconque formation magique, mais il était vrai qu’elle disposait de capacités magiques. Cette amulette devrait donc bien servir à quelque chose... Ou pas.
Titre: Re : Des bêbêtes ! De vilaines bêbêtes ! [Elise]
Posté par: Shad Hoshisora le jeudi 20 février 2014, 22:04:32
Shad avait demandé à Elise quels seraient les prochains évènements et comme toute deux le savait déjà, leur route allait se séparait et qui sait se croiser peut-être à nouveau un jour. Dans tous les cas, la Terranide était contente de savoir qu’elle avait une bonne connaissance dans cette partie des Terres Sauvages, une Reine que peu de personnes osaient approchait au vue de sa redoutable réputation. Elle avait également le sentiment qu’elle pouvait poser un pied dans sa forêt sans risquer d’être attaquée par les gardiennes,  la forêt des Toiles lui étant maintenant toujours ouverte.

Bien sûr, la Terranide ne pouvait pas réellement dire la même chose de son côté à Nexus. En réalité, elle doutait fortement qu’Elise quitte son domaine un jour, donc cette question avait déjà une réponse toute trouvée. Le regard de la Louve se posa sur les différents Terranides qui faisaient la fête en compagnie des villageois. Au moins, ils avaient trouvé un havre de paix, un lieu où vivre, être heureux, être aimé et surtout protégé de toutes mauvaises rencontres. Entres les pattes arachnéennes de la Reine des Araignées, ces Terranides  n’avaient rien à craindre du monde extérieur qui n’avait fait que de les exploiter. L’Okami souriait doucement à cette idée.

« Je ne comptais pas partir dans mon état, ce ne serait que pur suicide. La ville de Nexus n’est pas la porte à côté, je partirais dès que je me serais établie, ce qui me laissera le temps d’aider un peu le Village au pire. »

Même si l’Okami n’aurait pas été blessée comme actuellement, elle n’aurait pas apprécié partir comme une voleuse, cela n’aurait pas était très décent de sa part. Ainsi,  le temps de son rétablissement, elle passerait sans doute un peu de temps dans le Village, apportant un peu de son aide pour diverses tâches.  En faisant cela, elle ferait également travailler ses muscles, ses articulations qui  se soigneront plus rapidement, ou du moins, elle pourra plus rapidement les utiliser au maximum de leur capacité. Néanmoins, cela prendrait du temps et au début, elle ne pourra pas faire de grandes manœuvres. Chaque chose en son temps.

« Hum ? »

La Louve se retourna, voyant Médonée revenir. La prêtresse d’Elise transportait un petit coffret que la Reine pris à son tour avant de l’ouvrir devant Shad, présentant en son sein une amulette.  Voyant l’apparence de cette dernière,  Shad eut un sourire amusée. Une araignée, c’était si prévisible. Son regard se porta également sur les glyphes qu’elle observa quelques temps, se demandant leur signification. 

Et ces dernières lui firent en partie donnée. L’amulette était comme un sort de protection pendant la nuit, mais rien ne précisait quelles seraient ses véritables capacités. L’Okami prit doucement le talisman dans sa main, l’effleurant avant d’ouvrir la chaine qui le maintenait fermé et de la passer derrière son cou, la refermant, l’araignée tombant juste à la naissance de sa poitrine.

« C’est un très beau présent, merci à vous deux. Bien que je ne mérite pas tant. »

Petite modestie ! Mais la lycane se sentait néanmoins désolé de n’avoir également un présent à offrir à la Reine. Enfin,  ce n’était pas de sa faute si elle n’avait pas grand-chose sur elle également.  Et puis,  on pouvait toujours considérer qu’elle lui avait offert son aide comme la Reine l’avait déjà si bien mentionné.

Finalement, la nuit passa sans encombres, la fête battant son pleins jusqu’à l’aube. La Louve resta éveillée jusqu’à la fin du rangement pour tenir compagnie aux villageois même si elle ne pouvait les aider encore. Mais elle discutait avec eux, de tout et de rien, leur faisant ainsi passer le temps. Puis les heures passèrent, les jours également. Peu à peu, l’Okami guérissait et pendant son rétablissement, elle participait à la vie du Village des Toiles.  Certains venaient même presque à croire qu’elle finirait par rester.

Mais un beau jour, ce fut le départ. Bien un bon mois après qu’elle eut annoncé ce dernier. Ses blessures avaient mis du temps à se réparer mais maintenant, elle était en pleine forme et de nouveaux aptes à affronter les Terres Sauvages, se demandant encore quelle mésaventure l’attendrait en ces lieux hostiles. La Louve salua une dernière fois les Terranides ainsi que les villageois. Avant son départ, elle se rendit même au temple, effectuant une petite prière.

Puis, après avoir remercié Médonée pour son hospitalité du fait qu’elle l’avait quand même hébergée et qu’elle l’eut saluée, Shad retourna voir Elise une dernière fois, prête à partir.

« Et bien, je pense que nos chemins se séparent. Qui sait, peut-être nous retrouverons nous un jour ?  EN tout cas, je suis bien heureuse d’avoir fait ta connaissance  et surtout de ne pas être ton ennemi, Elise Reine des Araignée. »

Et elle s’inclina, penchant son corps en avant, ramenant son bras contre sa poitrine, sa main droite à l’emplacement du cœur. La Louve garda la posture quelques instants avant de se relever et de finalement prendre  le chemin vers la ville capitale Nexusienne, prenant  dans sa main l’amulette offerte, l’observant en silence.