Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Dictature d'Ashnard => Discussion démarrée par: Princesse Alice Korvander le lundi 09 décembre 2013, 02:58:24

Titre: Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le lundi 09 décembre 2013, 02:58:24
« Et c’est pourquoi je sollicite, de la part de Sa Majesté, la résiliation du bail commercial. »

Tywill Korvander, le massif Roi de Sylvandell, véritable colosse de deux mètres, assis dans son fauteuil royal, soupira silencieusement, comme pour marquer son acquiescement. Il avait la tête penchée sur le côté.

« Fort bien. Est-ce que nous avons le défendeur dans la salle ? A-t-il pointé le bout de son cul ? »

Les gardes secouèrent négativement la tête, et Tywill soupira.

« Bon... Alors, nous allons délibérer sur la seule base des éléments apportés par le plaignant. »

Tywill se retourna alors, et le fauteuil pivota, l’amenant à observer, non pas le public, mais la table de banquet, qui faisait aussi office de table de réunion. C’était l’après-midi, et, comme beaucoup d’après-midis, la séance de doléances avait lieu. Tous ceux qui avaient une requête particulière à former à la Couronne allaient voir le Roi, et exposaient leur affaire. Les requêtes étaient autant judiciaires qu’extrajudiciaires, patrimoniales autant qu’extrapatrimoniales. L’homme qui venait de parler pendant une heure était un bailleur de la partie basse de Sylvandell, Norbert Grotchyp. Grotchyp avait conclu un bail commercial avec un entrepreneur venu du cœur d’Ashnard, qui avait ouvert une boutique, mais cette dernière ne marchait pas très bien, et l’homme n’était plus en mesure de payer le loyer. En conséquence de quoi, le bailleur avait assigné son contractant en justice pour obtenir la résiliation du bail. Les juges avaient fait droit à sa demande, et, avec le jugement en main, Grotchyp s’était rendu dès le lendemain auprès de la Cour, afin que le Roi signe et approuve le jugement à l’aide d’un cachet royal. Par le biais de ce cachet, Grotchyp pourrait faire valoir les effets de ce jugement.

Les délibérations furent par conséquent très courtes. Le Roi et ses conseillers consultèrent le jugement. Ce dernier étant en bonne et due forme, et le défendeur n’ayant pas comparu aux différentes audiences, le Roi le signa, et l’approuva. Il se retourna ensuite, et Grotchyp le remercia poliment, avant de s’écarter, un sourire sur les lèvres. Il descendit les différentes marches des estrades inférieures, et sortit par la grande porte, qui menait au pont royal menant au Château de Sylvandell. Se drapant dans son long manteau, l’homme s’avança rapidement. Dans le ciel, des dragons rugissaient et se promenaient de temps en temps, mais lui s’en moquait. Il avait eu droit à son jugement, et c’était là le plus essentiel.

Alice, elle, siégeait au Conseil du Roi, pour sa formation. Elle était à côté de son père, le Roi, et écoutait les différentes affaires. Il n’y avait pas que des Sylvandins qui venaient, et elle savait que c’était très important. Les séances de doléances n’étaient pas à négliger, et il arrivait parfois que ce soit Alice elle-même qui les préside, quand son père était occupé à une quelconque guerre, ou à une quelconque négociation avec l’Empire. La Princesse se mordilla brièvement les lèvres, pensive.

Le chambellan frappa avec le bout de son bâton de cérémonie, appelant le prochain requérant.

Alice cligna des yeux en le voyant. C’était une sorte de Terranide poilu ressemblant à un massif lion.

« Ça, c’est de la belle bête. Qu’est-ce que tu veux, mon p’tit gros ? » demanda le Roi.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le lundi 09 décembre 2013, 08:57:48
Le Lion ne fut pas surpris que le roi Tywil lui parle comme un tavernier, ce monarque étant connu pour être un barbare cruel qui s’amusait à guerroyer et pendre des gueux. Pas vraiment le genre de souverain à s’emmerder avec un protocole débile, au moins on gagnait du temps. Amusé le lion répondit au roi sur un ton neutre.

- Je vous salue sire, je suis le Mage de guerre Lorenzo Dézopal. J’ai entendu dire que votre armée recrutait des sorciers et je me suis dit que vous seriez surement intéressé par quelqu’un pouvant transformer vos ennemis en statues glacées. Cela a l’avantage d’être esthétique et pratique de recycler les brigands en bonhommes de neige pour les enfants.

Lorenzo eut un sourire sadique qui dévoila tous ses crocs aiguisés comme des rasoirs pour avoir l’air féroce car il se doutait bien que le Lord Commandeur ne recrutait que des brutes dans sa garde et aurait surement refusé de recruter un mage à l’allure de lopette en robe. S’il devait un de ses jours devenir la peluche d’une des nièces de ce tyran, il vaudrait mieux que Korvander l’ait à la bonne. Surtout que ce type était connu pour avoir un élevage de dragons féroces qu’il nourrissait d’esclaves.

Cela faisait un moment que Lorenzo n’avait plus séjourné dans un royaume de sadiques et il craignait d’avoir un peu perdu la main à force de bouffer de la salade chez les elfes. Il avait préparé la totalité de ses sorts de combat au cas où le roi lui demanderait de congeler des gladiateurs pour lui montrer sa puissance, c’était en effet probable que ce massacreur en herbe lui demande de massacrer des prisonniers pour ne plus avoir à les nourrir …

Il allait devoir jouer serrer pour ne pas se retrouver à être l’animal domestique et le jouet sexuel d’une des maitresses de ce féroce monarque. Dezopal se demanda s’il avait bien fait de se ponter dans ce pays austère mais en même temps c’était un endroit ou la bande de cocus qu’il avait aux trousses depuis des années n’oserait pas s’aventurer. Un mal pour un bien en quelque sorte, au moins la princesse du château ne ressemblait pas à une domina c’était déjà ça.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mardi 10 décembre 2013, 01:23:28
« Je vous salue sire, je suis le Mage de guerre Lorenzo Dézopal. J’ai entendu dire que votre armée recrutait des sorciers et je me suis dit que vous seriez surement intéressé par quelqu’un pouvant transformer vos ennemis en statues glacées. Cela a l’avantage d’être esthétique et pratique de recycler les brigands en bonhommes de neige pour les enfants. »

Lorenzo Dézopal... Ce nom n’évoquait rien aux oreilles d’Alice, mais, avec son sourire cruel, elle le trouva tout de suite antipathique... Comme s’il était une espèce de monstre anthropophage susceptible de vouloir dévorer vivants les humains. De manière générale, les Terranides étaient plutôt doux et serviles, mais elle savait qu’il en existait aussi certains qui étaient l’exact contraire : forts, sauvages, violents, vigoureux... Ce Dézopal semblait tout à fait appartenir à cette catégorie. Sa requête amena un léger silence au sein de la Cour, le temps que le Roi réfléchisse.

« Un sorcier, dis-tu ? Charpenté comme un bûcheron, tu dois avoir un certain nombre de qualités. »

C’était une simple observation. Lorenzo Dézopal s’était présenté comme un Mage de guerre, ce qui n’était pas la même chose que d’annoncer être simplement un magicien. Il avait donc fait la guerre. Tywill attendit un peu, réfléchissant probablement aux questions qu’il allait lui poser. Sylvandell ne recrutait pas plus que n’importe quelle autre armée, et l’armée se composait exclusivement de Sylvandins. Ceux qui voulaient rejoindre l’armée devaient élire domicile à Sylvandell. Autrement, ils n’étaient pas considérés comme des soldats, mais comme des mercenaires, ce qui n’était pas tout à fait le même chose. Alice, qui avait étudié le droit sylvandin et les coutumes, le savait très bien.

Elle savait qu’elle ne devait rien dire, et c’est ce qu’elle faisait. Secrètement, elle avait envie d’aller voir ce que faisait ce bel elfe qu’elle avait ramené de Kalkeïn il y a quelques mois, un amant qui, tout en lui ayant sauvé la vie, était devenu l’un de ses gardes du corps personnel et amant, le beau Melendil (http://omupied.deviantart.com/art/FENWYN-293743851). Consciente que penser à lui la conduirait automatiquement à se rappeler des innombrables baisers qu’il lui offrait, Alice papillonna des yeux, se sermonnant. Jadis, elle avait trouvé la séance des doléances particulièrement passionnante, mais, après zen avoir présidé une dizaine, elle comprenait mieux pourquoi les Rois et les différents seigneurs cherchaient toujours à se faire substituer : c’était terriblement long, répétitif, et ennuyeux.

« Guerrier de nature, je n’ai jamais entendu parler de tes exploits, Dézopal-le-Mage. Tu te doutes bien qu’on ne rentre pas dans une armée comme dans un bordel à cul de Nexus. Mage de Guerre... C’est que tu as du faire des guerres... Contez-nous donc vos exploits, Dézopal. »

Pour l’heure, tout ce que Dézopal évoquait à Alice, qui avait parfois l’esprit joueur, c’était un jeu de mots stupide avec désopilant... Ce qu’elle se garderait bien de dire, sachant que c’était typiquement le genre de blagues susceptible de créer un long silence.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le mardi 10 décembre 2013, 09:14:31
Le roi semblait impressionné qu’un sorcier puisse être aussi costaud que Lorenzo mais cela n’était pas étonnant quand on savait qu’il avait été élevé dans une tribue de barbares léonins ou seul les plus féroces survivait à leurs premières chasses dans les montagnes. Le mage sourit et ouvrit le col de son manteau pour révéler le collier tribal fait de crocs de monstres qu’il portait autour du cou.

Cela n’était pas étonnant que les Korvander n’aient jamais entendu parler de lui vu qu’ils étaient bien plus portés sur la guerre que sur la culture. Le lord commandeur devait surement être le genre de guerrier à avoir brûlé des bibliothèques et empaler des moines alors il allait lui fournir des preuves plus matérielles.

- C’est simple je suis natif du clan des crocs d’ivoires et j’ai été guerrier durant mes trente premières années, là-bas les avortons se font bouffer par les trolls des montages. Ce collier c’est toute ma jeunesse et ça va de l’orc sauvage à la wywern des rochers. A l’époque j’étais assez doué pour sabrer les sales bêtes mais bon vous me direz que j’aurais très bien pu prendre ça sur le cadavre d’un nordique que j’ai tué alors passons à la suite.

Le mage semblait amusé par la situation, cela faisait un moment qu’il n’avait plus pu raconter ces prouesses martiales à quelqu’un simplement parce que les elfes sylvain du Talirion étaient des salles prétentieux qui avait honte de reconnaitre publiquement qu’un terranide lion puisse les avoir sauvé d’une invasion démoniaque. Même s’ils lui avaient quand même érigé une statue de peur de le vexer. Sûr de lui le mage sortit une étrange médaille de sa sacoche et la présenta au roi.

- Par la suite je suis allé étudier la magie dans les iles Hydross puis j’ai participé à la bataille de Calderia contre une horde de mort-vivant menés par la liche Mefiros qui a cette époque avait rasée plusieurs villes dans les contrées au nord de Nexus.

C’était il y a 85 ans et vous trouverez des livres d’histoire qui en parle.
Trois de mes collèges mages se sont d’ailleurs fait bouffer par des chiens squelettes ce n’était pas beau à voir. J’aurais aussi les têtes congelées de démons que j’ai tués plus récemment dans mon sac sans fond et il y a une statue de moi chez les elfes sylvains du Talirion si ça vous intéresse.


Le lion caressa la cicatrice qu’il avait au bras gauche en se remémorant la douleur qu’il avait ressentis quand la hache d’un démon lui avait causée cette blessure juste avant qu’il ne rencontre la reine Liandra il y a une quinzaine d’année. S’il avait su à l’époque que les elfes seraient aussi arrogants et jaloux qu’un lion réchauffe la couche de leur souveraine, ils les auraient bien laissé se faire farcir à avec des pommes.

Et dire que c’était justement pour fuir ces tocards qu’il était venu en Sylvandell. Le beau Melendil risquait de ne pas apprécier de le voir surtout que Dézopal avait entendu dire que ce voleur serait venu se cacher chez les Korvander après que sa tête ait été mise à prix. Cette lopette d’elfe allait surement fuir en courant en le voyant, cela promettait d’être amusant …
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le jeudi 12 décembre 2013, 01:19:28
C’était probablement une chance que le Roi ne soit pas télépathe. Autrement, le brave Dézopal aurait pu constater qu’il y avait des pensées qu’on ne pouvait pas se permettre d’avoir envers Sylvandell, notamment en considérant que le royaume était antireligieux. Dans la mesure où le clergé de Sylvandell avait une grande importance, et où les Sylvandins avaient, pour ainsi dire, déifié Erwan Korvander, considérer qu’ils empalaient des moines pouvait, au mieux, faire sourire, au pire, déclencher l’ire de certains... Et Alice savait que déclencher l’ire de son père n’était pas très recommandé. Tywill ne disait rien, silencieux, écoutant l’homme. Le Léonin continua à parler, ayant manifestement terminé son exposé :

« C’était il y a 85 ans et vous trouverez des livres d’histoire qui en parlent. Trois de mes collèges mages se sont d’ailleurs fait bouffer par des chiens squelettes ce n’était pas beau à voir. J’aurais aussi les têtes congelées de démons que j’ai tués plus récemment dans mon sac sans fond et il y a une statue de moi chez les elfes silvains des bois de Talirion si ça vous intéresse. »

Alice hocha silencieusement la tête, clignant des yeux. Un léger silence se mit à planer suite à cet aveu. Tywill semblait peser le pour et le contre, réfléchir à ce qu’il convenait de faire concernant cet homme. Il regarda brièvement autour de lui. Les elfes de Talirion disaient quelque chose à Alice. De nos jours, les communautés elfiques étaient de plus en plus rares, décimées, isolées. Difficile de vérifier les informations de Lorenzo Dézopal sur ce point, car Tywill n’allait pas envoyer un Commandeur dans les forêts elfiques de Talirion pour s’en assurer, car elles étaient assez éloignées. Cependant, si cet homme avait réellement étudié à l’académie d’Hydross, alors il devait forcément y avoir des traces de son passage là-bas. Or, l’académie d’Hydross, comme un certain nombre d’académies magiques terranes, était liée à l’académie d’Ashnard. Sylvandell n’avait pas d’académie magique, se rattachant aux académies impériales.

Tywill finit par hocher la tête.

« Fort bien. Vous connaissez donc la guerre. J’enverrais un messager à Hydross, afin de savoir de quoi vous êtes capables. Vous comprendrez bien qu’il me faille faire appel à un minimum de recherches sur ce point. Vous savez ce qu’on dit, je suppose : la bonne parole n’engage que le con d’une femme. »

Le Roi pencha à nouveau la tête, massivement campé dans son fauteuil.

« Et que venir faire à Sylvandell ? Quelqu’un qui a triomphé d’une armée de morts-vivants conduit par une Liche risque de s’ennuyer un peu dans notre modeste armée. »

D’aucuns auraient pu sentir le ton légèrement sceptique du Roi. Tywill était certes bourru et très direct, mais penser qu’il était un idiot était une grave erreur. Après tout, Alice était intelligente, et une pomme ne tombait jamais loin de la branche.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le jeudi 12 décembre 2013, 10:29:37
Le roi semblait être du genre méfiant ce qui n’étonna guère notre lion, les souverains belliqueux étaient souvent entourés de traitres et d’espions voulant leur nuire. Sans parler des dizaines d’ennemis qui rêvaient de prendre leur place. Les Korvander n’étaient pas vraiment des gens sympathiques et sans leurs dragons ils seraient probablement morts dix fois. Lorenzo eut un sourire amusé quand Tywill déclara qu’il allait envoyer un messager à Hydross. Ce monarque devait certainement ignorer le fait que les mages compétents pouvaient communiquer entre eux à l’aide de sortilèges mais le dire aurait été proclamer que Sylvandell possédait un important retard technologique ce qui en aurait vexé plus d’un.

La blague salace du roi fit rire le lion, cela faisait un bail qu’il n’avait plus croisé un noble qui parlait aussi franchement sans se cacher derrière le vocabulaire et le baratin des courtisans. Ce roi était plus guerrier que politicien et cela n'était pas pour déplaire à Dézopal.

- Hum il est vrai que les femmes adorent les salauds qui leur mentent. Faites donc, je ne vous en veux pas d’aller vérifier que mon nom figure sur la liste des mages formé par l’académie d’Hydross si vous manquez d’experts pouvant reconnaitre ce style de magie. Nous sommes les seuls à pouvoir faire pleuvoir à l’intérieur d’un bâtiment et à transformer des champs de bataille en patinoire, je vous ferais une petite démonstration si vous voulez.

Dézopal s’était toujours servit de sa magie pour impressionner les guerriers, il fallait dire que la magie aquatique était assez rares en dehors des îles du sud. La plupart des armées se protégeaient surtout contre les boules de feu et autres golem, les soldats avait tendance à être terrifié quand ils se retrouvait à terre prisonnier d’une étendue glacée contre laquelle une armure était plus un handicap qu’autre chose.

Tywill semblait s’interroger sur le fait qu’un mage de bataille ait pu décider de rejoindre sa bande de brutes au lieu de s’engager dans l’armée d’une grande puissance. A vrai dire la guerre avait fini par le lasser depuis qu’il arrivait à congeler des princes démons. Ses adversaires avaient tendance à le fuir ou à mourir un peu trop rapidement à son goût. Les duels de sorciers étaient des défis bien plus dignes d’intérêt à ses yeux et il n’avait plus vraiment envie de massacrer des types pour le compte de souverains avides de pouvoir.

- Ce qui m’amène ici est évidement la connaissance, votre royaume possède des mines de pierres particulières et en ce moment je suis assez porté sur la création de bijoux enchantés. Quand on peut vivre plusieurs siècles il faut bien se trouver des occupations pour ne pas s’ennuyer comme vous dites. On dit que vos femmes sont aussi brûlantes que vos dragons, cela mérite aussi qu’on vérifie si c’est la vérité pas vrai ?

L’ennui et la routine était effectivement les pires ennemis du léonin, c’était précisément pour cela qu’il avait finis par se lasser de batifoler avec une reine elfe. Le voyage, la découverte et les femmes étaient ces principales sources de distractions car c’était amusant de les voir couiner et le supplier de jouer avec elles. Dézopal sourit de sa blague aussi salace que celle du roi. Si Korvander était un coureur de jupons cela simplifiait les choses, le lion avait tendance à vite se mettre les maris jaloux à dos.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le vendredi 13 décembre 2013, 01:40:52
La procédure normale exigeait de se renseigner sur les individus désireux de rejoindre l’armée de Sylvandell. D’un autre côté, ce scénario se posait assez rarement. Sylvandell était un micro-État se limitant à une plaine et à quelques montagnes. Son armée était très petite, la rémunération guère grandiloquente, et les possibilités de promotion de carrière également très faibles. Si un homme voulait avoir un haut-poste au sein de l’Empire, il avait tout intérêt à passer directement par la case de l’académie impériale. À Sylvandell, les deux postes militaires émérites étaient, soit les dragonniers, soit les Commandeurs. Or, il était rarissime qu’une personne n’ayant pas grandi à Sylvandell devienne dragonnier, car, pour obtenir ce poste, il fallait développer un fort lien de confiance entre le dragon et son chevaucheur. Un dragon était une bête fière, et ces liens se tissaient au fur et à mesure de la vie. Les dragonniers étaient formés dès leur plus jeune âge, afin de pouvoir se familiariser avec les dragons. Quant aux Commandeurs, ils étaient sélectionnés sur dossier, et la Commanderie Noire était une faction très élitiste. On ne la rejoignait pas facilement, et on ne pouvait pas en faire la demande. La question du Roi était donc légitime : qu’est-ce qu’un homme pouvait espérer en rejoignant l’armée de Sylvandell ?

« Ce qui m’amène ici est évidement la connaissance, votre royaume possède des mines de pierres particulières et en ce moment je suis assez porté sur la création de bijoux enchantés. Quand on peut vivre plusieurs siècles il faut bien se trouver des occupations pour ne pas s’ennuyer comme vous dites. On dit que vos femmes sont aussi brûlantes que vos dragons, cela mérite aussi qu’on vérifie si c’est la vérité pas vrai ? »

Le Roi pencha la tête sur le côté, visiblement assez sceptique devant l’assertion de Dézopal. Des mines de pierres particulières ?

« Il semblerait que vous ayez sur mon royaume des connaissances que je n’ai pas, ironisa le Roi. Il n’y a pas de mines à Sylvandell. Nos armures dragoniques sont fabriquées à partir des écailles de dragons que nous récupérons, et qui sont enchantés par les clercs et les prêtres de notre royaume, notre ordre religieux faisant office d’ordre magique. Cependant, il est de coutume d’interdire aux non-Sylvandins la possibilité d’en savoir plus sur la confection de nos armures et de nos armes. »

Une coutume qui avait été dument validée par la justice ashnardienne, quand certains avaient argué que cette pratique portait atteinte au fonctionnement de l’armée impériale. Les Sylvandins tenaient fermement à ce que personne ne sache de quoi ils étaient capables. Tywill recommença à parler :

« Des pierres magiques, des puits magiques, des sources, il en existe, ouais, mais elles sont dans le Territoire des Dragons... Qui est également interdit au public. »

Seuls les Commandeurs avaient le droit d’y rentrer. Même les simples soldats non accompagnés ne pouvaient y pénétrer sans risquer de se faire cramer les fesses. Les pierres précieuses étaient propriété des dragons. La richesse était quelque chose qui avait toujours intéressé les dragons, ce que la croyance populaire illustrait à travers les nombreux contes sur les trésors protégés par des dragons.

« De fait, intervint alors une voix, au-delà de la simple question de vos motivations, il y a aussi une procédure légale à respecter. Conformément à nos engagements envers Ashnard, si une personne étrangère peut rejoindre l’armée, elle doit avoir un domicile à Sylvandell, qu’elle soit à titre principal ou secondaire. »

L’homme qui venait de parler était l’un des conseillers du Roi : l’Omniprêtre (http://img68.xooimage.com/files/8/a/8/commandeur-3210897.jpg), qui était, outre un individu dont le visage effrayait toujours Alice, le chef de la religion de Sylvandell, à la tête du clergé de Sylvandell. Tywill émit un soupir, et l’Omniprêtre poursuivit :

« Sauf motif légitime, nous ne pouvons pas refuser à un étranger le droit de rejoindre notre armée. Le temps que nous vérifions auprès d’Hydross la véracité de vos propos, mais aussi auprès de l’Empire si vous ne faites l’objet d’aucune condamnation, vous aurez le temps de vous trouver un logement. Ça ne devrait pas prendre plus d’une semaine, normalement. »

Tywill hocha silencieusement la tête. Alice, elle, restait silencieuse, n’ayant tout simplement rien de bien utile à dire, ou presque. Elle avait le sentiment que Dézopal cherchait juste à rejoindre l’armée pour pouvoir coucher avec les femmes. C’est sur cette idée qu’elle crut bon de préciser un point :

« Je tiens à vous rappeler que le fait d’être un soldat ne vous permet pas de coucher avec une femme, si cette dernière n’y tient pas. Notre peuple de montagnards appréhende et récrimine les comportements constitutifs d’un viol. »
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le vendredi 13 décembre 2013, 08:37:38
La déception se lisait sur le visage du léonin, le type qui lui avait vanté les mérites de l’artisanat Sylvandien avait omis de lui préciser que ces montagnards en gardait jalousement le secret. Rien de bien étonnant de la part d’un peuple aimant vivre isolé avec des dragons comme seule compagnie, le roi avait effectivement raison quand il lui avait dit qu’il s’ennuierait au sein de son armée de trouffions bas de gamme.

Ces types devaient surement être des rustres à la conversation limitée et il regrettait déjà d’avoir écouter de simple rumeurs. L’intérêt du mage pour les gemmes l’avait porté à s’intéresser à des pays isolés ou on en trouvait plein, il avait d’ailleurs été lui-même en chercher dans les landes dévastées avant d’essayer Sylvandell. Le type qui lui avait raconté des conneries sur ce royaume assez fermé sur lui-même avait intérêt à courir vite car le mage était du genre à ne pas apprécier les menteurs.

Un prétre local commença à l’embêter avec des termes administratifs comme s’il insinuait qu’un mage était trop stupide pour lire un règlement militaire, le genre de curé imbu de lui-même voulant maintenir le peuple dans l’ignorance. Dézopal avait toujours eu du mal avec ce type de prélat borné et déplorait le fait que de pauvres citoyens soient trop souvent victimes de ces religions austères qui s’opposaient souvent au progrès que la magie devait apporter au monde. Ces types n’étaient que les dirigeants d’un pays mineur dépendant du bon vouloir d’une bande de dragons et de prêtres fourbes.

Le fait que la princesse ose insinuer qu’il était un violeur lui fit grincer les dents, cette blondasse cachait des criminels en fuite qui devaient lui servir de jouets sexuel et elle osait se prononcer contre les soldats coureurs de jupons. C’était pathétique à voir. Il trouverait un moyen de punir cette salope et le batard elfique qu’elle cachait pour se venger de l’affront qu’elle venait de lui faire. La plupart des princesses ne pouvaient pas résister longtemps à l’envie de se trouver une peluche et involontairement elle lui avait donné une bonne raison de rester dans ce royaume de tocards. Il ne partirait pas sans avoir batifolé avec cette petite grue rien que pour lui prouver qu’il n’avait pas besoin de forcer des femmes à coucher avec lui.

- Bien je vous remercie pour ces informations, je vais y réfléchir et regarder pour m’établir en ville dans l’attente que la procédure administrative suive son cours. Je serais bien sur à votre disposition si vous aviez des questions à me poser.

Notre léonin comptait bien ridiculiser quelques un des soldats du roi à l’entrainement, dans un combat loyal sans leur monture les dragonniers auraient sans doute du mal à résister à un sorcier. Si on lui refusait le droit d’entreprendre des recherches géologique sur les pierres des montagnes, il s’amuserait donc autrement à rafler les honneurs que ce petit pays pouvait lui offrir et irait draguer les donzelles les moins farouches du coin. Si la princesse était du genre à se compromettre en recueillant des malandrins la suite pouvait être intéressante.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le samedi 14 décembre 2013, 01:09:11
« Bien je vous remercie pour ces informations, je vais y réfléchir et regarder pour m’établir en ville dans l’attente que la procédure administrative suive son cours. Je serais bien sur à votre disposition si vous aviez des questions à me poser. »

Ceci mit fin à l’audience. On consigna dans les registres la visite de Lorenzo Dézopal, ainsi que les motifs de cette dernière, et les suites à y apporter. Ce n’était évidemment pas le Roi qui allait se charger d’écrire une requête administrative à Hydross, mais ses subalternes. Lui se contenterait de signer le soir. Les bonnes vieilles méthodes avaient du bon. Avec un papier, la procédure aurait des preuves, et, surtout, les informations écrites pouvaient rester plus longtemps que les informations gravées en mémoire, et être diffusées plus facilement sans risque d’être perdues ou détériorées. La princesse connaissait ce genre de choses, les petits détails, nécessaires à n’importe quel État moderne. Il fallait avoir un bon appareil administratif, et, à Sylvandell, c’était la mairie de la ville, située dans la partie basse de la capitale, qui se chargeait de ça. Tous les registres y étaient regroupés, dans des archives interdites au public, les Sylvandins ne pouvant avoir que des copies des différents documents administratifs y figurant, et n’étant pas frappés sous le sceau du secret.

Lorsque Lorenzo se retira, les doléances purent reprendre. Il y avait encore d’autres mondes, et Alice remisa dans un coin de sa tête les informations concernant ce mystérieux mage guerrier. Elle espérait qu’il ne chercherait pas à se rendre dans le Territoire des Dragons. L’Omniprêtre, quant à lui, retourna dans son mutisme habituel, fermant son œil unique, son œil de verrerestant toujours aussi sinistre.



Une semaine plus tard...

Le corbeau parti pour Hydross revint une semaine après. Il était partie n amenant la requête, et il revint avec la réponse de l’académie. Les mages confirmèrent les dires de Lorenzo, et le Roi se réunit avec les Commandeurs et les principaux dragonniers présents, afin de respecter la procédure. Il fut décidé de soumettre Lorenzo à la procédure d’entraînement réglementaire. De manière générale, les soldats sylvandins restant à Sylvandell passaient leur temps à s’entraîner, les manœuvres s’effectuant au sein de l’armée ashnardienne. Il était donc important d’essayer de former, dans la mesure du possible, des soldats compétents, car Sylvandell comprenait justement peu de soldats.

L’entraînement des soldats avait lieu dans la partie haute de Sylvandell. Tandis qu’un messager était parti prévenir Lorenzo qu’il pouvait se présenter à l’entraînement, soit avec ses propres armes, soit avec l’équipement fourni par la garnison, Alice, elle, choisit d’assister à un entraînement. C’était l’occasion pour elle de se dégourdir les jambes, et de profiter de l’air frais. L’entraînement avait lieu dans l’une des cours, et était accessible au public. Alice s’assit dans les gradins, et salua les quelques soldats, qui arrêtèrent respectueusement de se battre à son approche, fléchissant les genoux. Plusieurs enfants, généralement des écuyers, les observaient, et se parlèrent entre eux, murmurant rapidement. Alice perçut, à plusieurs reprises, le mot « Princesse » émerger de leurs bouches, ainsi que leurs regards sur elle. Elle portait une belle robe blanche et de longs gants, mais n’était pas seule.

À côté d’elle, il y avait l’un de ses innombrables gardes du corps : Melendil. Le bel elfe était enfoncé dans une belle armure grisâtre le recouvrant presque intégralement. On pouvait juste voir ses beaux yeux bleus, car il avait relevé sa visière, mais ils étaient plongés dans l’obscurité. Sur sa bouche, Alice avait encore le goût de ses lèvres lorsqu’il l’avait réveillé ce matin, à onze heures, par une série de baisers.

« Allez, les gars ! Montrez de quoi vous êtes capables, faites honneur à la Princesse ! »

Le long des murs entourant la caserne, plusieurs archers et arbalétriers se promenaient silencieusement, observant d’un œil amusé les recrues, essentiellement des humains, manipuler leurs épées et leurs armes pour apprendre quelques moulinets et quelques mouvements de base.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le samedi 14 décembre 2013, 08:37:35
La semaine se passant tranquillement pour Lorenzo qui s’était trouvé, un petit appartement tranquille en ville. Il n’avait pas vraiment envie de dépenser beaucoup d’or pour une simple résidence secondaire, d’autant que c’était surtout pour faire plaisir à des bureaucrates car il allait probablement passer ses journées à la caserne plutôt qu’à s’amuser à faire la fête chez lui. L’entrainement militaire avait été une routine pour lui, s’entrainer contre des bleus était d’une facilité évidente pour un guerrier vétéran de plusieurs guerres et il avait vite finit par s’entrainer avec son sergent mais même lui se faisait battre à l’épée par un sorcier. L’armée de Sylvandell se reposait effectivement un peu trop sur ses dragons à son goût surtout quand une princesse s’amusait à recruter des pistonnés dans la garde royale …

Un jour qu’il était en train de s’entrainer au sabre émoussé contre trois lanciers de la garde déjà morts de peur à l’idée de se battre contre un mage léonin au physique de barbare. Ses adversaires se mirent à hésiter en entendant que la princesse était venue les voir, ces types semblait mal à l’aise à l’idée de se faire humilier par un étranger devant la fille de leur souverain mais Dézopal n’allait pas les épargner pour si peu. S’il les battait son capitaine finirait bien par le faire s’entrainer contre un dragonnier ou un officier du roi et là ça serait un combat intéressant.

Profitant de l’inattention de soldats écoutant les encouragements de leur chef, le lion passa à l’attaque en effectuant une volte pour surprendre le garde le plus proche dont il écarta facilement la lance avant de le terrasser d’un coup de poing dans le ventre. Les deux autres tentèrent de se ressaisirent en tentant de le prendre en tenaille mais le mage les évita aisément en faisant une roulade sur le côté avant d’allonger une second adversaire en lui faisant un balayage. La plupart des soldats avait souvent le défaut d’avoir appris à se battre de manière classique en parant surtout l’arme de leur ennemi sans se méfier du reste et face à un fauve féroce ça ne pardonnait pas.

Le dernier soldat résistât à trois passe d’arme avant que le léonin bloque sa lance et lui mette sa lame sous la gorge, le combat avait duré une minute à peine et le lion poussa un rugissement pour bien se donner en spectacle. Il n’y avait pas grand mérite à battre des trouffions n’ayant probablement jamais été au front, ces humains étaient juste bons à arrêter des voleurs et à tabasser des petites frappes. Sur un champ de bataille ils auraient été mieux employés à charger une baliste plutôt que comme fantassins. Les lanciers étaient bons pour tenir les rangs d’une phalange mais assez lamentables en combat individuel.

Amusé Dézopal aida ses ennemis à le relever avant de lancer un regard à la princesse et ses gardes puis se dirigea vers son sergent en souriant. Il était presque sûr que le larbin d’Alice n’aurait jamais le cran de mourir pour la défendre. Sans elle il n’était qu’un petit voleur qui n’aurait pas les tripes de prendre le risque de l’affronter devant sa maitresse de peur de se ridiculiser.

- C’est du mou vos lanciers chef, je n’ai même pas besoin d’utiliser ma magie pour leur flanquer une raclée. Dites vous n’auriez pas un dragonnier ou un garde royal sous la main qu’on rigole ?
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le lundi 16 décembre 2013, 01:48:38
Depuis les gradins, Alice ne tarda pas à voir Lorenzo Dézopal agir. Rapide et vif, il neutralisait la plupart des apprentis sans aucune réelle difficulté, confirmant son expérience de mage guerrier. Alice avait l’impression de voir une grosse brute en train de se battre, assommant les apprentis. Alice restait proche de Melendil, qui ne disait rien, restant, lui aussi, assez silencieux. Elle essayait vaguement de se demander à quoi son garde du corps (et amant) pouvait bien réfléchir. Elle savait qu’il couchait avec beaucoup de femmes à Sylvandell. Difficile de résister à son beau regard, et à son allure poli. C’était, comme Alice aimait le dire, un « faux-timide », qui attirait les femmes par son allure chétive, mais n’en restait pas moins un homme fort et viril... Et ça, la Princesse était plutôt bien placée pour le savoir. Tandis que Lorenzo venait à bout des apprentis, il s’approcha vers le sergent-instructeur, qui était visiblement peu content de voir tous ses apprentis étalés sur le sol, à gémir de douleur, pour demander à ce qu’on hausse un peu le niveau :

« C’est du mou vos lanciers chef, je n’ai même pas besoin d’utiliser ma magie pour leur flanquer une raclée. Dites vous n’auriez pas un dragonnier ou un garde royal sous la main qu’on rigole ? »

Le sergent cligna des yeux, et lui répondit assez rapidement :

« Les dragonniers ne s’entraînent pas avec nous. Et vous êtes dans une cour d’entraînement, pas à l’Arène. Ces gens sont des apprentis, pas des bretteurs endurcis. »

Sans doute devait-il penser que Lorenzo cherchait à impressionner la Princesse. Voir le « Joyau de Sylvandell » était autant un avantage qu’un défaut. Les apprentis étaient généralement jeunes, et donc plutôt excités de voir la Princesse, et tellement soucieux de bien faire qu’ils confondaient la cour d’entraînement avec un ring. Cependant, alors que le sergent s’énervait, Alice entendit, dans son dos, du bruit. En tournant la tête, elle réalisa que quelqu’un d’autre était arrivé.

« Allons, allons, Sergent Lambert, ne soyez pas si... Pointilleux sur le règlement. Il est normal que les hommes aient envie d’honorer, parleur talent, les belles femmes... On peut donc les comprendre quand c’est le ‘ ‘Joyau’’ en personne qui nous fait l’honneur de visiter votre cour. »

Alice rougit poliment en reconnaissant la silhouette d’un Commandeur. Alice le reconnut : il s’agissait de Joshua (http://img95.xooimage.com/files/6/d/4/joshua-42b8155.jpg). Portant sa cape, l’homme avait ses deux lames principales rangées dans ses fourreaux, tandis qu’il descendait les marches.

« Commandeur Joshua ! éructa Lambert. Que venez-vous faire ici ?
 -  Me promener, tout simplement... Ou voir de quoi les étrangers sont capables. »

Lambert soupira en secouant la tête, avant d’hausser les épaules.

« Au moins, ça reposera mes hommes. »

Joshua haussa les épaules, un léger sourire, avant de croiser les bras, face à Lorenzo.

« Il n’y a pas grande gloire à frapper des apprentis, Lorenzo Dézopal. Mais je ne peux tout de même pas l’honneur de ma nation se faire attaquer sans réagir dignement. »

Décroisant les bras, l’homme se mit en position de combat. Joshua n’avait pas enfilé son armure pour se battre. Sans doute estimait-il ne pas en avoir besoin.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le lundi 16 décembre 2013, 12:27:02
Le lion eut le même regard de mépris pour l’elfe pistonné qui accompagnait la princesse que pour les pauvres bidasses qu’il venait de terrasser. Ce Melendil n’était qu’un minable queutard qui ne tiendrait pas deux minutes sur un champs de bataille et Dézopal détestait vraiment les lâches qui se cachait derrière les femmes qu’il troussait. Sans Alice ce misérable n’était qu’un elfe de salon se vautrant dans la luxure , un avorton et un inutile de la pire espèce juste bon à engrosser des salopes. Le mage ne serait d’ailleurs pas étonné que ce type ne porte aucune cicatrice car il ne s’était jamais vraiment battu, il fallait décidément être une belle ordure pour coucher pour réussi comme l’avait fait ce détestable voleur.

- Parce qu’il y a une gloire à vouloir affronter un mage qui ne peut utiliser sa magie sans risquer de détruire cette caserne et de vous tuer par accident commandeur ? Venez m’affronter à mains nues si vous avez des couilles que tout le monde ici puisse voir ce que valent les guerriers Sylvandelliens sans leurs dragons !

Dézopal lança un sort et les armes du commandeur se couvrirent d’une épaisse couche de glace les rendant lourdes et inutilisables, puis il lança son sabre au sol avec nonchalence. Le mage était confiant, il était bardé d’objets magiques lui donnant la puissance et la régénération d’un chef de meute loup-garou. Sans ses armes Joshua allait avoir du mal à tenir ne serait-ce qu’un round sans un combat de boxe contre lui. Il était intéressant de savoir que s’il mettait une raclée à ce commandeur cela lui permettrait probablement de prendre sa place dans la garde royale et s’il devenait le garde du corps d’Alice il serait en mesure de pourrir la vie à Melendil. Chose qui l’amuserait tous particulièrement …

- Alors comme ça le chien de garde de la princesse croit pouvoir réussir là où un démon majeur a échoué ? Je vais te renvoyer pleurer dans les jupes de ta mère pour que tu comprennes qu’il ne faut jamais énerver un lion ! J’espère que tu n’es pas un pistonné comme Melendil, ça serait trop facile …

Sur ces bonnes paroles le fauve poussa un rugissement féroce et fit quelque pas en direction du commandeur avant de se mettre en garde, il n’allait pas ménager le jouet de la princesse. Cet homme avait été assez arrogant pour le provoquer en duel et il allait lui faire regretter d’avoir naïvement cru qu’il n’aurait pas besoin de son armure pour le vaincre, ses poings emplis d’énergie allaient faire voler ce chevalier réclamant sa raclée pour défendre l’honneur de sa patrie.

Les cimetières étaient remplis de paladins de son espèce qui se frottait à des ennemis trop forts pour eux pour épater des princesses nunuches, il voulait que la fille du roi tremble de peur et de désir devant son charme bestial et pour cela il allait devoir lui montrer qu’il saurait bien mieux la protéger que la mauviette elfique. D’ailleurs tout le monde savait que les femmes elfes allaient voir ailleurs parce que leurs mâles étaient des queutards efféminés incapable de leur être fidèles. Cette pensée galvanisa le félin qui porta le premier punch du duel en direction du ventre du commandeur, il ne fallait pas sous-estimer cet humain et tacher de le mettre K.O. de manière spectaculaire pour montrer à ce guerrier qui n’avait probablement jamais dû se battre en dehors de ces montagnes de quoi les étrangers étaient capables !
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mardi 17 décembre 2013, 02:10:34
« Alors comme ça le chien de garde de la princesse croit pouvoir réussir là où un démon majeur a échoué ? Je vais te renvoyer pleurer dans les jupes de ta mère pour que tu comprennes qu’il ne faut jamais énerver un lion ! J’espère que tu n’es pas un pistonné comme Melendil, ça serait trop facile… »

Alice tourna la tête vers l’intéressé, et se pencha vers lui.

« Je crois qu’il remet en doute ta virilité... »

L’elfe cligna des yeux, et haussa les épaules, avant d’observer Alice. Son heaume dissimulait sa tête, mais pas ses yeux, et Alice, à travers l’obscurité, put discerner les deux belles pupilles de l’elfe.

« Tant que Sa Sérénissime Majesté continuera à mouiller ses draps, je considère que ma virilité est sauve. »

Alice rougit confusément, et décida de se concentrer sur le combat. À l’aide de la magie, Lorenzo Dézopal congela les épées de Joshua, qui les laissa tomber sur le sol. Il écarta alors les bras, tout en rejoignant les jambes, en posture d’invitation de combat. Lorenzo était manifestement sûr de sa victoire, et se rua sur lui, convaincu que la puissance d’un Commandeur ne reposait que dans son armure, ou dans ses armes. Il ne savait visiblement pas encore grand-chose sur Sylvandell, et confondait les dragonniers et les Commandeurs. La Commanderie Noire était un héritage du groupe d’aventuriers qui avaient accompagné Erwan Korvander. Ils étaient les Commandeurs de l’armée, une sorte de chevalerie sylvandine, là où les dragonniers étaient tout simplement les chevaucheurs de dragons. Ces deux ordres étaient substantiellement différents sur certains points : un dragonnier ne pouvait être que Sylvandin, alors que la Commanderie acceptait tout à fait des étrangers. Une particularité notable de la Commanderie était que l’Empire la reconnaissait comme un corps d’élite, ce qui signifiait que, en cas de guerre, les Impériaux admettaient que les Commandeurs dirigent des régiments.

Lorenzo attaqua le premier, et tenta de frapper Joshua au ventre. La réponse de ce dernier fut aussi rapide qu’agile. Lorenzo ne pouvait pas le savoir, évidemment, mais Joshua était un expert du corps-à-corps. Se battre sans son armure ne le dérangeait donc pas. La posture qu’il avait adopté était une posture de méditation enseignée dans son école, un salut traditionnel. Le poing de Lorenzo effleura le ventre de Joshua, car ce dernier bondit sur ses jambes, et posa une main, en appui, sur le bras de Lorenzo, avant de rabattre ses jambes vers sa tête. En hauteur, il avait tout simplement sauté vers Lorenzo, et ses deux genoux, joints l’atteignirent à la tête. Lorenzo était plus épais que lui, mais le guerrier avait été porté par son élan, et ne s’attendait visiblement pas à une réponse aussi rapide. Le choc sonna Lorenzo, décollant ses jambes du sol, et la bête massive s’écrasa sur le sol. Joshua roula élégamment sur le sol, et se releva rapidement, pliant les genoux, désormais en position de combat, à bonne distance de l’adversaire.

« La Commanderie s’est renseignée sur vous, Sieur Dézopal. Un Commandeur ne se repose pas que sur sa magie, ses armes, ou son armure. Je maîtrise les subtilités du corps-à-corps... Et je n’utilise pas d’objets magiques pour améliorer mes performances physiques. »

Un léger sourire amusé éclaira ses lèvres.

« Ne cherchez pas à vous déconcentrer, Sieur Dézopal. »

Joshua s’exprimait sans condescendance. C’était un combattant, un guerrier. Il était tout simplement satisfait de pouvoir se battre contre un homme qui était doué, mais qui, en cherchant à impressionner Alice, aurait certainement tendance à négliger sa défense. De surcroît, il ne fallait pas réfléchir longtemps pour voir que la testostérone n’intéressait pas forcément la Princesse. Quand on voyait son père, et le fait que la Princesse en avait eu peur pendant de nombreuses années, il paraissait plus cohérent de penser qu’elle préférait se sentir auprès d’hommes susceptibles de la rassurer... Comme Melendil, par exemple.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le mardi 17 décembre 2013, 09:00:09
Quel imbécile prétentieux ce commandeur, ce lâche savait pertinemment que le lion n’oserait pas utiliser sa magie en ville de peur de détruire la caserne et tuer la princesse par accident, quoiqu’entre nous Lorenzo aurait bien aimé transformer Melendil en glaçon par dommage collatéral, mais non. Le mage savait que le combat été truqué d’avance et que sans magie il aurait du mal à l’emporter contre un guerrier mais il n’allait tout de même pas abandonner facilement pour donner raison à un cuistre qui n’avait sans doute jamais affronté de sorcier sur un champ de bataille.

- Quelle bravoure commandeur, je suppose qu’on va vous applaudir pour avoir terrassé un mage à la boxe ... Si vous voulez vraiment jouer je pourrais vous invoquer quelques élémentaires de glace mais j’ai peur qu’il fasse reconstruire plusieurs maison ensuite.

La meilleure chance du lion était de tenter d’énerver son adversaire en espérant lui faire commettre une erreur, s’il parvenait à saisir ce type à la lutte il pouvait espérer le vaincre. Hélas le bougre était rapide et lui envoya un coup de pied sauté dans la face et le lion tombât au sol mais parvint à bien amortir sa chute en effectuant un roulé boulé. Son crane lui faisait mal et ça tête lui tournait mais il savait que son amulette de régénération lui permettrait de récupérer rapidement. D’ailleurs le commandeur n’avait même pas tenté de profiter de son avantage et restait en défense.

- Vous êtes un imbécile de mettre ainsi votre vie en danger Josuah. Vous avez de la chance que je sais me contrôler, un autre que moi vous aurait déjà congelé par accident.

Le lion avait rapidement évalué son adversaire, ce dernier jouait la carte de l’esquive en comptant sur le fait qu’il le chargerait comme un bourrin sans se méfier de la riposte, le lion fit donc mine de bondir sur lui pour lui envoyer un crochet à la tête mais feinta et changea de direction au dernier moment et ses griffes purent lacérer la jambe gauche de son ennemi qui lui aussi était un peu trop confiant ... Tournant sur lui-même le mage décrocha un coup de pied qui manqua de peu le torse de son adversaire avant de reculer pour se remettre en garde, son passé de guerrier tribal lui avait appris certaines techniques de lutte et ses armes naturelles lui donnerait l’avantage sur un humain si seulement le commandeur voulait bien commettre une faute qui lui permettrait de l’attraper …
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mercredi 18 décembre 2013, 01:28:21
« Vous êtes un imbécile de mettre ainsi votre vie en danger Josuah. Vous avez de la chance que je sais me contrôler, un autre que moi vous aurait déjà congelé par accident. »

Joshua ne se familiarisa pas devant la mauvaise foi apparente du mage. C’était lui qui avait fixé les termes du combat. Il était mal placé à revenir dessus par la suite. Il avait voulu d’un combat à mains nues, et le Commandeur avait accepté. Son honneur n’était nullement en péril, et, s’il donnait des conseils et des recommandations à Lorenzo, c’était uniquement pour l’encourager à se battre. Le « Joyau » les observait, après tout, et il était donc de bon temps d’offrir un combat appréciable pour la Princesse de Sylvandell. Joshua savait qu’un jour, la Princesse deviendrait Reine, et que la Commanderie Noire serait alors sous son autorité. Il ne pouvait décemment pas défaillir à la réputation et à l’honorabilité de son ordre en répondant à d’aussi basses provocations. Joshua restait donc concentré, stoïque, et laissa Lorenzo venir à lui.

Comme s’il avait tenu compte de ses avertissements, Lorenzo tenta de prendre Joshua par surprise. Il lui lacéra la jambe, faisant perler quelques gouttes de sang. Des blessures très superficielles, qui ne restreindraient nullement les déplacements du Commandeur. Il évita le pied de Lorenzo en bondissant en arrière, écartant les bras, et courut rapidement vers l’ennemi. Il bondit alors vers le sol, comme s’il avait trébuché, et posa ses mains sur le gravier, s’en servant pour rebondir, égratignant légèrement ses paumes. L’homme se catapulta en l’air, tournoya gracieusement, et dégrafa sa longue cape, qui se mit à glisser. Il passait au-dessus de Lorenzo, et agrippa sa cape du bout des doigts, afin de la mettre sur son visage, l’aveuglant ainsi. Il se retrouva de l’autre côté de Lorenzo, et conserva sa cape, avant de donner un coup sec dessus, faisant à nouveau basculer l’épais Mage de Guerre. Dans un combat réel, Joshua n’aurait alors plus eu qu’à sortir sa dague, et à la planter dans le cou de l’homme, immobilisé par sa cape. Ceci expliquait pourquoi Joshua changeait souvent de capes, et pourquoi elles avaient parfois des trous.

Très simplement, sa méthode avait consisté à bondir en hauteur, et à dégrafer sa cape pour obstruer la vue de Lorenzo, un peu comme les toréadors des corridas, qui aveuglaient les taureaux avec des capes. Alice esquissa un sourire, alors que Joshua s’écartait prudemment. Avant d’être Commandeur, et même gladiateur, il avait été un toréador, ce qui lui avait permis d’acquérir un talent inné pour l’esquive, les déplacements, et la lecture des intentions de ses adversaires à travers leurs corps. C’est en étudiant la manière dont un taureau se tenait qu’on savait quand ce dernier comptait charger, et qu’on pouvait ainsi en déduire comment éviter ses charges.

« Vous n’êtes pas qu’un grand balourd, Sieur Dézopal, vous êtes vif et rapide, commenta Joshua. C’est quelque chose d’appréciable. »

Alice, qui observait la scène, sentit soudain la main de Melendil se glisser sur son dos, avant de se poser sur son autre épaule. Elle sursauta, et tourna la tête. Outre sa robe, elle portait aussi un petit manteau, qu’elle avait laissé dans son dos.

« Que faites-vous, Melendil ?
 -  Hum ? Oh, je craignais juste que Son Altesse n’attrape un rhume. »

Le ton légèrement amusé de Melendil fit soupirer Alice.

« Vous n’avez jamais affronté Joshua, Melendil, n’est-ce pas ?
 -  Je suis venu à Sylvandell pour éviter de continuer à recevoir des coups... Et aussi pour avoir la chance d’en distribuer. »

Alice soupira à nouveau, devant les allusions sexuelles, guère masquées, de Melendil, et poursuivit :

« Quand j’étais petite, je l’avais observé à des spectacles de toréador. Il a toujours été très réactif. »

Chose qui se confirmait en ce moment.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le mercredi 18 décembre 2013, 09:29:37
Ce guerrier était un véritable écureuil, il devait surement s’être entrainé avec des guerriers elfes pour devenir si leste. Il n’avait même pas cherché à affronter le lion à la lutte sachant qu’il risquait de se faire plaquer au sol. Impossible d’agripper cet homme qui bondissait comme un danseur de guerre elfe sylvain et utilisa sa cape pour aveugler le lion. Chose à laquelle le mage ne s’était pas attendu dans un combat sans arme, le sorcier se retrouva donc au sol et enchevêtré dans le tissus à la merci de son adversaire qui avait apparemment remporté le duel d’une manière discutable. Le mage prit quelques instants pour se libérer en lacérant l’étoffe à coups de griffes avant d’adresser un sourire amusé à son adversaire.

« Joli coup commandeur. Mais à ce que je sache, la cape est une arme de spadassin reconnue et souvent utilisée par les bretteurs. Pas très sportif de sortir ça dans un combat à mains nues ... Enfin je reconnais que c’était spectaculaire et que la princesse a surement du apprécier, je vous remercie pour ce combat instructif. »

Le lion serra la main de son adversaire puis salua  l’assemblé pour sauver les apparences même s’il était déçu qu’un Commandeur n’ai même pas été capable de le battre à la loyale par une prise de lutte ou par K.O. Le mage alla s’asseoir sur un des bancs de la caserne pour récupérer du combat apparemment terminé vu qu’il avait été terrassé par le manteau de son adversaire. Il savait que l’arbitre local donnerait de toute façon la victoire à son supérieur pour ne pas se retrouver en prison pour avoir osé dire que Joshua en avait été réduit à tricher pour battre un mage au corps à corps, ce qui aurait été une grande honte pour le royaume.

Tywill avait finalement eut raison de prévenir Dézopal que ce dernier s’ennuierait en Sylvandell. Surtout qu’on l’avait recalé au rang de simple soldat au lieu d’employer ces talents magique pour aider les habitants, sans parler du fait que la princesse se pavanait avec un larron comme si elle était heureuse d’afficher au grand jour qu’elle avait un penchant pour les repris de justice. C’était peut-être elle qui avait demandé au commandeur de l’affronter juste pour avoir le plaisir de mater son champion terrasser un lion.

Si Lorenzo restait dans ces montagnes il deviendrait probablement le larbin de cette princesse et l’idée de devoir protéger la fausse vertu d’Alice Korvander ne l’enchantait pas des masses. Il n’était pas du genre à accepter d’être un valet tenant la chandelle pendant que madame s’enverrait en l’air avec un malfrat. Plusieurs femmes avaient tentés de l’asservir ou de le manipuler par le passé et il n’était pas pressé de renouveler l’expérience avec une princesse volage. Il espérait que le combat n’avait pas donné à cette dernière l’envie d’avoir un lion comme peluche car il accepterait mal de n’être qu’un coup d’un soir pour une princesse perverse et capricieuse …
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le jeudi 19 décembre 2013, 02:18:04
« Joli coup commandeur. Mais à ce que je sache, la cape est une arme de spadassin reconnue et souvent utilisée par les bretteurs. Pas très sportif de sortir ça dans un combat à mains nues ... Enfin je reconnais que c’était spectaculaire et que la princesse a surement du apprécier, je vous remercie pour ce combat instructif. »

Le visage de Joshua se fendit d’un léger sourire, alors qu’il serra la patte de Lorenzo.

« Une cape n’est pas une arme, c’est un vêtement. »

Cette assertion conclut le débat pour le Commandeur. Son combat avait été purement loyal, d’autant plus que, à vouloir chipoter sur les détails, un humain pouvait considérer les griffes de Lorenzo comme de la triche, un peu comme si l’ennemi était doté de dagues. Joshua récupéra sa cape, l’épousseta, et encouragea les hommes à reprendre leurs exercices, ce que ces derniers firent de bon cœur, ragaillardis par la présence du Commandeur. Joshua s’assit paisiblement sur l’un des bancs, récupérant ses épées. En tendant sa main, il utilisa sa magie, et fit fondre les blocs de glace, avant de faire léviter les deux armes, qu’il rangea dans ses fourreaux. Ce ne fut qu’après cette chose faite qu’il entreprit de s’asseoir, et d’observer, d’un œil distrait, les affrontements. Face à un Commandeur, ce n’était pas les hormones qui dictaient les agissements des novices, mais bien leur sens du devoir, et leur volonté de ne pas être humilié devant ceux qu’ils voyaient, légitimement, comme des héros.

Melendil se redressa alors, et descendit les marches. Il évita Lorenzo, ne lui accordant pas un regard (après tout, le mage avait fait preuve de son inimitié, et Melendil n’était pas le genre d’hommes à rechercher les ennuis). Il partait se promener un peu, et quitta donc l’arène d’entraînement. Alice observa encore un peu les entraînements. Cependant, à choisir entre leurs lents mouvements, et les déplacements gracieux de Joshua, qui lui rappelaient son enfance, le choix était vite fait. La Princesse se surprit ainsi très rapidement à s’ennuyer, et son regard se mit à dériver, se portant sur Lorenzo. Elle doutait qu’il ait facilement accepté de se retrouver renversé au sol par le Commandeur, et ce curieux mage attisait sa curiosité. Que voulait-il donc faire à Sylvandell ? Après une semaine, il avait du réaliser que le royaume était relativement en paix, et qu’il n’y avait aucun voisin à proximité susceptible de les attaquer.

Elle se mit à descendre, mais ne quitta pas l’arène. Au lieu de ça, elle se rapprocha de l’homme. Joshua restait toujours en contrebas, donnant quelques remarques, quelques conseils. Rien ne l’obligeait à le faire, mais il aimait souvent observer l’entraînement des jeunes recrues. Personne n’allait s’en plaindre.

« Vous vous êtes admirablement battu, Sieur Lorenzo, lâcha Alice. Je pense ne pas me tromper en pensant qu’il sera inutile de vous faire suivre la formation des cadets et des apprentis. »

Alice s’assit poliment à côté de lui, et reprit :

« Joshua a sûrement voulu s’assurer de vos compétences afin de conseiller le Roi sur ce qu’il convient de faire de vous. Même si ces régions sont paisibles, nous participons fréquemment à des campagnes ashnardiennes. »

Le genre de campagnes auxquelles Lorenzo participerait sûrement. Du moins, c’est ce qu’Alice pensait, mais la décision finale reviendrait à son père, et à la Commanderie Noire.

« J’espère que vous vous plaisez ici, pour le moment, en tout cas. »
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le jeudi 19 décembre 2013, 11:25:20
Le commandeur semblait considérer que sa cape n’était pas plus une arme que les griffes du lion et retourna s’occuper de ses armes gelées. Le mage quant à lui sortit sa gourde pour se rafraichir de tous ses entrainements qui l’avait un peu épuisé. Il fut amusé de voir le voleur elfe s’éloigner seul comme si la princesse l’avait congédié ce qui fit sourire le lion tandis que le sergent faisait reprendre l’entrainement aux novices.

Lorenzo n’avait pas daigné aller amasser son sabre qui n’était pas sa précieuse lame elfique mais une vulgaire arme d’entrainement, il n’était pas mécontent d’avoir pu éviter de devoir de frotter aux épées du commandeur qui auraient pu le blesser. Le lion portait quelques cicatrices de ses anciens combats sur le corps et n’avait pas envie d’en rajouter d’autres même si cela plaisaient souvent aux femmes qui trouvait cela viril. Les pensées du sorcier se mirent à dériver sur la reine elfe qu’il avait finalement quitté à cause de la jalousie des oreilles pointues, elle lui manquait et il tentait de se persuader d’avoir fait le bon choix. On ne l’aurait jamais laissé devenir le compagnon d’une si noble dame malgré le fait qui ait sauvé des centaines d’elfes. Ces eldars étaient vraiment des snobes peu sympathique envers les terranides.

Plongé dans ses pensées le lion ne remarqua pas tout de suite que la princesse était venue le féliciter et fut assez surpris que la fille du roi ait renvoyé son amant afin d’aller parler au perdant du combat, son intérêt pour le félin ne devait sans doute pas être innocent et le mage avait déjà eu affaire à des nobles dames délurées aimant abuser de beaux gladiateurs musclés. Peut-être qu’il finalement avait une chance avec elle tout compte fait, charmeur il sourit à la jeune Korvander avant de lui embrasser galamment la main.

« Votre visite m’honore ma dame, je n’ai pas l’habitude qu’une princesse vienne me féliciter d’avoir perdu un combat. Les elfes avec lequel j’ai passé ces quinze dernières années étaient souvent trop fiers pour me remercier … »

Le lion pris le temps de bien observer cette princesse qui paraissait soudainement bien plus accessible. La jeune Alice était visiblement venue lui annoncer ou il serait affecté même si cela devait probablement n’être qu’un prétexte pour parler avec un terranide, cette demoiselle avait l’air d’avoir un penchant pour les roturiers et voulait peut être simplement discuter avec lui pour voir si ce beau félin  lui plaisait. Sans doute qu’elle devait s’ennuyer dans son palais et cherchait des hommes charmant pour s’amuser joyeusement.

« Je me doutais un peu que le commandeur n’était pas venu m’affronter par hasard, les officiers passent souvent du temps à évaluer leurs troupes. Cela dit il aurait mieux faire de me demander de lui montrer ma magie s’il voulait vraiment voir ce dont je suis capable. Bien que vous habitiez des montagnes vous m’avez l’air d’avoir plus l’habitude des dragons que des élémentaires de glaces et j'ai aussi un griffon si cela vous intéresse. »

Bien que les paroles de la blonde soient formelles, le fait qu’elle soit venue s’assoir près de lui après avoir renvoyé son brigand était assez lourd de sous-entendu. Le sorcier ne serait guère étonné qu’elle ait finis par se lasser d’un elfe maniéré et qu’elle ait envie d’essayer quelque chose de plus sauvage, lui n’aurait rien contre l’honneur de devoir servir à ses plaisirs tant qu’elle ne cherchait pas à en faire un jouet. La blessure causé par sa récente rupture avec la reine Liandra était encore récente et il aurait bien besoin des câlins d’une autre femme pour l’aider à oublier cette relation voué à l’échec.

« Votre royaume est bien plus tranquille de ce à quoi je m’attendais. Pour être franc je suis venu en vacances ici pour oublier un amour impossible avec une elfe de haut lignage … »

Le lion se doutait bien que la princesse lui demanderait pourquoi il était ici et il n’allait pas se priver de lui annoncer la vraie raison de son départ du Talirion. Avec un peu de chance elle trouverait ça triste et romantique, d’ailleurs peut être aurait il la chance de la revoir si le roi finissait par l’intégrer à la garde du palais. Melendil serait surement jaloux qu’elle s’intéresse à lui mais étant donné que c’était précisément des elfes comme lui qui avait pourri sa relation amoureuse avec leur reine. Il n’allait pas se gêner si la princesse en venait à lui proposer de la câliner.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le samedi 21 décembre 2013, 02:09:11
« Votre royaume est bien plus tranquille de ce à quoi je m’attendais. Pour être franc je suis venu en vacances ici pour oublier un amour impossible avec une elfe de haut lignage… »

Alice esquissa un léger sourire. Oui, Sylvandell n’était pas vraiment un royaume en guerre. C’était un petit royaume, ce qui, de fait, rendait les conflits assez difficiles. On prenait volontiers, à Ashnard, les Sylvandins pour des campagnards, des culs-terreux qui se connaissaient tous, et vivaient dans leurs montagnes, reculés du monde. Sylvandell était proche d’une route commerciale secondaire, et aucune grande route ne passait par là. À l’orée d’un désert, le royaume n’avait rien de stratégique. Il y avait assez peu de brigands dans les environs, et, généralement, ceux qui cherchaient à venir se faisaient incendier par les dragons en traversant les sentiers dans la montagne. Bien sûr, le crime existait, mais beaucoup moins que dans d’autres contrées du monde.

Savoir que le Terranide disposait d’un griffon surprit un peu la Princesse, mais sans réel plus. Elle avait entendu parler de ces êtres, généralement ennemis des dragons. Des espèces de grands aigles avec des pattes de félin qui voguaient dans le ciel, et qui étaient notamment utilisés par les Nexusiens. Les Ashnardiens en usaient aussi, bien sûr, mais dans une moindre mesure que leur ennemi héréditaire. Quant aux Sylvandins, il allait de soi que, quand on pouvait disposer de puissants dragons dorés, le concours de griffons n’était guère utile.

Entendre parler d’une « elfe de haut lignage » évoqua, dans l’esprit d’Alice, le cas de Melendil. Son garde du corps et amant occasionnel n’avait rien de haut, au sens noble du terme... Ou alors, il le cachait bien. Il était suffisamment beau pour être un Haut-Elfe, mais Alice préférait ne pas évoquer le passé de l’homme, probablement parce qu’elle trouvait qu’il y avait là un certain charme à ce mystère planant autour de sa personne. Dans tous les cas de figure, elle savait que l’homme était beau, talentueux, et que c’était un bon amant. La Princesse n’en demandait pas plus. Elle se serait en sécurité avec lui, et c’était, fondamentalement, tout ce dont elle avait besoin. La notion de noblesse, de lignage, n’était guère implantée à Sylvandell. Erwan Korvander, le Premier Roi, était, après tout, un roturier, et il n’y avait pas de noblesse, à proprement parler, à Sylvandell. Ou, du moins, la noblesse ne s’envisageait que dans son rôle premier : faire la guerre.

« Je serais honorée de pouvoir voir votre griffon, mais... Il vaudrait mieux que ce soit dans les plaines. On ne sait jamais comment les dragons peuvent réagir en voyant un griffon si proche... »

Il ne valait mieux pas tenter le diable, tout simplement. Certes, les dragons ne chassaient pas les humains stationnés à Sylvandell, mais ils pouvaient considérer un dragon comme une menace, un affront, et choisir d’aller le chasser. Les dragons n’aimaient pas vraiment la concurrence, après tout. La Princesse, une fois cette précision faite, reprit ensuite :

« Et... Pardonnez ma curiosité, mais... Que s’est-il passé avec cette elfe ? »

Autant en savoir plus, la Princesse était curieuse.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le dimanche 22 décembre 2013, 17:32:40
Le félin semblait avoir réussi à piquer la curiosité d’Alice qui n’avait sans doute jamais croisé de griffons ou de mage léonin. En dehors des dragons Sylvandel ne devait pas être un pays très intéressant, les montagnards avait la vie dure et la princesse devait être une des rares personne à pouvoir souvent discuter avec des étrangers.

« Hum je l’ai laissé chez un ami à Ashnar, il n’aurait surement pas été très heureux dans ces montagnes remplies de cracheurs de feu, peut-être que j’aurais l’occasion de vous le montrer un de ces jour si je dois m’en servir pour une campagne militaire. Je fabrique aussi des bijoux enchantés si les pierres vous intéressent. »

La princesse devait maintenant mieux comprendre pourquoi le mage n’appréciait guère Melendil, cet elfe lui rappelait ses problèmes passés et il avait du mal à digérer que ce type puis profiter d’une princesse naïve et volage. A vrai dire le lion était un peu jaloux qu’Alice ait le droit de batifoler avec n’importe qui, pour une princesse cela faisait assez tache qu’on la laisse s’amouracher du premier filou venu. L’air triste il prit la main de la princesse avant de lui dire d’un air maussade.

« Hé bien elle était reine et cela compliquait tous … elle avait peu de liberté et  ses sujets étaient jaloux. Au bout de quinze ans j’en ai eu marre et j’ai décidé qu’il valait mieux qu’on fasse se sépare une dizaine d’années pour s’éviter des ennuis … »


Parfois le lion trouvait que la vie était mal faite et c’était d’avantage le cas quand des stupides dandys elfes faisaient tous pour vous pourrir la vie. Sans même parler du fait que certaines races avaient une espérance de vie plus importante que les terranides ce qui n’arrangeait pas vraiment les couples mixtes. La jeune blonde devait probablement savoir qu’elle n’avait rien à espérer de plus que de flirt avec des amants étrangers surtout avec lui qui en aimait une autre mais cela avait l’air de lui convenir vu qu’elle venait discuter avec lui. Allant jusqu’à le questionner sur sa rupture avec une reine elfe.

Les petites mains d’Alice étaient douces et un instant il se demanda s’il aurait un jour la chance qu’elle lui fasse un massage, le mage adorait les câlins et se demandait si cette humaine qui semblait apprécier les mâles exotiques aurait envie de jouer avec lui. Melendil n’avait pas vraiment l’air d’être fidèle à la fille du roi pour l’avoir ainsi laissée seule avec lui, ce qui l’arrangeait pas mal à vrai dire. Même si ce n’était pas un endroit assez discret pour courtiser une demoiselle aussi importante, la belle aurait probablement envie de le revoir maintenant qu’il avait éveillé son intérêt.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mardi 24 décembre 2013, 02:31:34
Tant pis pour le griffon, alors. Alice avait entendu parler d’un ordre de paladins, à Nexus, qui avait le griffon comme emblème. Tout ça la laissait perplexe. Elle savait les griffons dangereux et puissants. Pas autant que les dragons, certes, mais suffisamment pour qu’ils l’intriguent. De toute manière, elle se voyait mal faire le trajet jusqu’à Ashnard pour pouvoir en voir un. Ses dragons, sur ce point, lui suffisaient amplement. La jeune femme sortit de ses pensées quand la grosse patte velue de Lorenzo attrapa sa petite main. Elle sursauta légèrement, en clignant des yeux, et écouta la suite de son amour impossible avec l’elfe.

« Hé bien elle était reine et cela compliquait tous … elle avait peu de liberté et  ses sujets étaient jaloux. Au bout de quinze ans j’en ai eu marre et j’ai décidé qu’il valait mieux qu’on fasse se sépare une dizaine d’années pour s’éviter des ennuis… »

Alice eut un léger sourire triste. Les conventions sociales étaient fortes partout. Les elfes en étaient les rois, eux qui, généralement, refusaient toute sorte de mélange racial avec les autres espèces. On les disait arrogants, vis-à-vis des autres espèces, alors Alice imaginait sans peine l’hostilité que les elfes pouvaient ressentir à l’idée d’un lien entre une Reine elfe, et un non-elfe. La Princesse comprenait ce genre de choses, mais ne les acceptait pas. Sylvandell ne connaissait pas une telle opposition. La noblesse pouvait très bien se marier avec des roturiers, et, même si certaines personnes grinçaient des dents, rien ne l’interdisait. Alice en était d’ailleurs un très bon exemple, puisqu’elle s’était mariée avec une esclave, permettant d’affranchir cette dernière. Elle savait que beaucoup d’Ashnardiens avaient désapprouvé cette union, et qu’on avait même tenté d’en soulever la nullité, invoquant notamment une convention contraire aux bonnes mœurs. Connaissant un peu le droit ashnardien, Alice avait ri quand les agents ashnardiens lui avaient rapporté la nouvelle. L’annulation d’un mariage était possible pour certains cas précis, mais il fallait aussi tenir compte du particularisme de Sylvandell, région partiellement souveraine. Son mariage avec Sakura ne pouvait pas être annulé, au désespoir des rapaces et des vautours qui avaient espéré pouvoir bénéficier de la puissance des dragons dorés de Sylvandell dans leurs luttes de pouvoir intestinales.

Pour l’heure, Alice s’était rapprochée de Lorenzo, et sentait les gros doigts de la patte du mage remuer sur sa main gantée. Délicatement, elle reprit sa main, ne voulant guère que les gardes se fassent des idées, et observa brièvement l’entraînement. Joshua était toujours là, détendu, serein, et les cadets continuaient à s’entraîner.

« Ainsi, vous rejetez les conventions sociales qui empêchent les individus de faire ce qu’ils veulent, Lorenzo ? s’enquit la Princesse. Je comprends votre affliction. Si mon père m’avait interdit de me marier avec Sakura, je pense que j’aurais été aussi attristée que vous. Pourtant, je peux comprendre ce point de vue. Je ne suis pas qu’une femme, je suis aussi la Princesse héritière du trône. »

Cette constatation changeait pas mal de choses.

« Diriger implique de savoir se dédoubler, et ce n’est pas un exercice facile, vous pouvez me croire. Les elfes sont très conservateurs. Votre amour est de celui dont on fait les contes et les légendes, Lorenzo, mais il se heurte aux limites de la réalité. Il n’est guère facile de rejoindre les elfes. »

Alice n’aimait pas beaucoup les elfes, mais, à leur corps défendant, ceci tenait surtout au fait que le seul elfe qu’elle connaissait vraiment était l’Omniprêtre, un elfe borgne, bourru, et guère attirant. Elle ne connaissait pas Melendil depuis qu’elle était un bébé, mais, grâce à lui, son point de vue sur les elfes avait légèrement évolué. Et, pour le coup, les elfes étaient de très bons amants.

Ça, elle pouvait le certifier.
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le mardi 24 décembre 2013, 11:22:01
Le lion était abasourdi par ce qu’Alice venait de lui dire, elle avait osé prendre de gros risques  en se mariant avec une femme au bas de l’échelle sociale. Il était difficile de faire mieux en matière de provocation et le pire c’est que Tywill avait osé céder au caprice de sa fille preuve qu’il était prêt à mettre son peuple en danger pour elle. Ces montagnards avait des coutumes étranges au point de croire que leur dragon les protégeraient de la vengeance des esclavagistes …

« La rumeur était donc vraie, votre père vous a vraiment laissé épouser une esclave ? Politiquement c’est risqué, un scandale qui va attirer des ennuis à votre peuple. Les prêtres d’Ashnard doivent vous prendre pour une folle qui libère ses esclaves. Je suppose que vous savez que ces types sont très fourbes et font souvent des complots pour éliminer tous ceux qui menacent leur commerce esclavagiste … »

Le mage admirait le fait que l’héritière de Sylvandell avait réussi à se débarrasser des règles sociales qui limitait souvent les puissants et condamnait les pauvres à rester misérables. Ces elfes avec des ballets dans le cul lui avait sacrément pourris la vie en l’empêchant d’être heureux avec celle qu’il aimait et depuis le mage détestait ces mangeur de salades. Il aurait voulu pouvoir fuir avec Liandra mais elle n’aurait jamais pu abandonner son peuple pour vivre avec lui. Ces elfes pompeux les aurait pourchassés et il ne voulait pas d’une existence de bête traquée …

« Pour une princesse vous avez de la chance d’avoir un père qui vous laisse beaucoup de libertés. Moi j’ai dû quitter mon clan quand j’avais 20 ans. Les Lions chef de meutes chassent leur fils pour éviter qu’ils leur piquent leur harem de femelles. Quant aux elfes ils sont souvent trop coincés pour accepter que leurs femmes puissent aller voir ailleurs par envie de découvrir autre chose qu’une bande de snobes ennuyeux. »

Le lion eut un sourire amusé en repensant à toute les fois où il avait scandalisé des elfes qui n’arrivait pas à se faire à l’idée que leurs femmes puissent les tromper avec des terranides qu’ils considéraient comme très inférieur. A vrai dire pour ces lopettes efféminées tous ce qui n’était pas elfique était moche et grossier. Voir cette bande de prétentieux obligés de tenir la chandelle à la peluche qui troussait leur reine avait été un vrai délice et le lion se réjouissait d’avance des têtes que ces crétins allaient faire lorsqu’ils le verraient revenir.

« Le plus drôle c’était de voir ses courtisans crever de jalousie en me voyant tellement qu’ils auraient bien voulu coucher pour réussir avec leur souveraine … Je me réjouis d’avance des attaques cardiaques qu’ils feront en me voyant revenir ... J’avoue m’être bien amusé à les ridiculiser en embrassant leur reine sous leurs yeux, un vrai délice. »

Le jeune princesse semblait avoir un certain sens de l’humour et semblait elle aussi détester les snobes qui se prenait la tête avec leurs bonnes mœurs stupides. Le lion ne comprenait pas comment on pouvait  s’empêcher d’aimer une femme juste par ce qu’elle était plus noble et plus riche que vous. Lui-même ne s’était pas gêné de batifoler avec des comtesses et des duchesses en se moquant de leur vieux cocus de maris impuissant, son plus grand malheur était de n’avoir pas réussi à dénicher une noble dame avec un père aussi laxiste que Tywill Korwander mais on ne pouvait pas tous avoir n’est-ce pas ?
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mardi 24 décembre 2013, 12:42:14
La liberté que le père d’Alice accordait à cette dernière était, en réalité, toute relative. Elle était fortement limitée, dans la mesure où Alice avait toujours quelqu’un qui la surveillait. Les Commandeurs la surveillant avaient ce talent unique d’être toujours invisible, comme s’ils n’existaient pas, mais Alice savait qu’ils étaient là. C’était un brin paranoïaque, mais c’était une chose qu’elle comprenait, et que, dans une moindre mesure, elle acceptait. Elle savait toute l’importance qu’elle représentait pour Sylvandell. Elle était l’héritière du trône, et, contrairement à Tywill, Alice était incapable de se défendre toute seule, ce qui nécessitait une protection renforcée. Elle avait grandi dans un univers étouffant, constamment surveillé par les gardes, et avait, dès lors, toujours cherché à se soustraire à leur vue, avec un succès plus ou moins fort. Depuis lors, la Princesse avait grandi, ses gardes du corps s’étaient continuellement multipliés, mais le seul qui, à ses yeux, méritait vraiment ce titre, était son brave Hodor. Le demi-géant ne répondait presque qu’à elle, et, quand il était là, Alice se sentait totalement en sécurité. Certes, Hodor était un peu rustre, et avait parfois tendance à s’énerver quand il paniquait, mais c’était aussi un homme bon. Alice ne parvenait pas à se l’expliquer, mais, face à lui, elle se sentait extrêmement sereine. Sans doute parce qu’il était là depuis qu’elle était toute petite, et qu’il lui faisait des câlins... À sa manière. Des câlins un peu bourrus, certes, mais, au moins, l’intention y était.

Revenant au moment présent, elle écouta la suite du discours de l’homme. Liandra... C’était donc ainsi que se nommait l’elfe qu’il avait du abandonner. C’était là quelque chose de triste. Alice compatissait, mais sa compassion était limitée à sa simple empathie : elle n’avait jamais vécu une telle chose, et elle ne pouvait donc, fort logiquement, pas se mettre à sa place. Sakura l’aimait, elle l’aimait, et elles étaient toutes deux mariées.

« Mon union n’a pas tant dérangé les esclavagistes, que mes autres prétendants. Quantité de gens voulaient ma main, uniquement dans le but d’utiliser Sylvandell pour leur profit personnel. Mon père ne s’est jamais marié, et ma mère était une prisonnière de guerre. Les montagnards ont leur propre fierté, nous refusons d’entrer dans le jeu politique des clans ashnardiens. Le mariage ne doit pas nous priver de notre autonomie et de notre indépendance. Les dragons ne répondent qu’à celui dans les veines de qui bat le sang d’Erwan Korvander... Et, ma foi, avoir une armée de dragons dorés à son service, voilà qui motive bien des clans. »

La valse des prétendants pour conquérir le « Joyau » avait ressemblé à ces contes de fées sur un amour impossible entre une Princesse et un vagabond. La Princesse vivait dans sa tour d’ivoire, et voyait inlassablement le nombre de prétendants se succéder, essayant de l’appâter par leurs richesses, leurs fortunes, les précieux joyaux, les belles robes, sans comprendre que la Princesse voulait tout simplement qu’on la considère avant tout pour ce qu’elle était, une femme, et non pas pour sa fonction. Un mariage ne consistait pas à épouser une fonction, mais une personne. Alice avait épousé Sakura pour ça : ce n’était pas le choix d’une Princesse, mais celui d’une femme. Il ne remettait naturellement en rien en cause la succession, car Alice et Sakura pouvaient tous les deux procréer. La technologie tekhane et la magie permettaient ce genre de choses, et les deux femmes ne s’en privaient pas. Lorsque Sakura revenait de ses voyages, ou de ses longs entraînements dans la montagne, Alice et elle copulaient pendant de longues heures.

La Princesse remua un peu son dos.

« Les esclavagistes continuent à faire du commerce avec nous. Sylvandell reste une nation guerrière, et nous leur offrons nos prisonniers de guerre. Ils finissent ouvriers, artisans, majordomes... Ils contribuent à l’économie de l’Empire, et ont une nouvelle vie. Ce n’est pas forcément mieux que leur ancienne vie, mais c’est ainsi que ça marche. Sans cette économie, Sylvandell s’appauvrirait considérablement. Notre royaume n’est guère riche. »

L’esclavage était l’une des raisons économiques ayant conduit Sylvandell à rejoindre les Ashnardiens. En rejoignant l’Empire, ils bénéficiaient d’avantages en étant affranchis de certaines taxes fiscales, ce qui, mine de rien, n’était pas négligeable. Alice émit un petit soupir.

« Je suis sûre que vous finirez par trouver chaussure à votre pied. Terra est un monde vaste et très diversifié, les elfes ne s’y trouvent pas partout. »
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Lorenzo le mardi 24 décembre 2013, 20:14:05
La princesse semblait compatir au malheur du félin qui n’avait pas vraiment besoin de sa pitié. Cette princesse pourrie gâte, dépravée et infidèle n’avait jamais dû se sentir bien seule avec la multitude de courtisans et autres queutards qui devait sans cesse lui tourner autour pour la consoler lorsqu’elle se cassait un ongle. La pauvre devait sans cesse se sentir espionner par les hommes de son père et il pouvait comprendre que cela était agaçant de ne pouvoir avoir des moments rien qu’à soi.

« Hum je comprends que cela ne doit pas être facile de se faire harceler par des hommes qui en veulent qu’à votre pouvoir ou votre argent. Moi-même j’ai horreur qu’une femme se serve de moi comme une vulgaire peluche, un pauvre terranide juste bon à distraire les duchesses qui voudraient le garder comme jouet. Un simple flirt pour les nymphos qui s’ennuient … »

Il y avait beaucoup d’amertume dans la voix du mage, le pauvre léonin n’avait jamais vraiment été très heureux avec les femmes ces cinquante dernières années surtout parce qu’il était un terranide chose que les fréres et les maris de ses maitresses avait du mal à accepter. Par amour il avait souvent combattu et parfois tué les prétendants et les cocus de ses amantes qui avait souvent profité de sa puissance, il était las de servir de protecteur ou de soutien financier à des salopes intéressées. Il en était venu à détester les dominas et autres nobles pétasses qui voulaient lui passer le collier, il était un mage et forcément des jeunes sorcières voulaient coucher avec lui pour réussir. Difficile de s’attacher à une femme dans ses conditions.

Lorenzo écouta le petit discours d’Alice qui justifiait sa position politique, il n’avait jamais vraiment aimé tous ces courtisans fourbes et hypocrites qui vendaient leur fierté pour une faveur ou un accord commercial. Ces gens ressemblaient à des punaises écrasées qui en était réduit à manger dans la main de leur roi, c’était ridicule.

« Je vois, vous êtes esclavagistes quand ça vous arrange au final. Bien que vous ayez marié une esclave vous continuer à enrichir Ashnar pour pas qu’ils vous abandonnent, des magouilles politiques classiques en sommes. J’ai l’impression que vous cherchez surtout à choquer vos anciens prétendants en étant l’épouse infidèle d’une esclave. Serait-ce le danger de vous compromettre avec des roturiers qui vous attire ? Ou bien simplement un besoin d’indépendance ?»[/b]

Le lion n’avait pas envie d’entendre qu’elle était désolée pour lui alors qu’elle était probablement une fille gâtée et capricieuse. C’était un peu des larmes de crocodiles de la part d’une pimbéche née avec une cuillère en argent dans la bouche. Il ne voulait pas avoir l’impression qu’elle serait prête à le câliner par pitié surtout si elle enchaînait les amants lorsque son épouse était absente, il n’avait pas grand-chose à espérer de ce genre de princesse en vérité …

« Vous êtes la quatrième qui me dis cela cette année ... Croyez-vous vraiment qu’il ne s’agisse que des elfes ? Je suis un terranide sauvage, sorcier qui plus est. La plupart des donzelles qui ne me voient pas comme une bête féroce veulent surtout profiter de mon savoir ou de ma puissance, sans parler de leurs familles qui posent souvent problème. Je suis trop bien pour certaines et un simple jouet pour les autres ... »

Dézopal se disait qu’il était tombé bien bas à en être réduit à parler de ses malheurs à une princesse volage qui devait probablement guère s’intéresser aux terranides en dehors de leur performances sexuelles. Elle devait sans doute le voir comme un trophée de plus à son tableau de chasse de mangeuse d’hommes ou comme une pauvre peluche à consoler sous les draps. Elle n’était probablement pas venue l’aborder pour simplement lui faire la conversation …
Titre: Re : Un nouveau garde du corps [Lorenzo]
Posté par: Princesse Alice Korvander le mercredi 25 décembre 2013, 17:28:37
Alice écouta Lorenzo parler. C’était assurément une chance que la Princesse ne soit pas télépathe. Dézopal aurait autrement pu faire connaissance avec une autre facette de la Princesse, qu’on ne voyait assez rarement, mais qui, à bien des égards, rappelait qu’elle était la fille de Tywill Korvander. Pour l’heure, Alice entendait le Terranide se lamenter sur sa situation, tout en déclinant sa compassion. Alice était vraiment sincère quand elle lui affirmait être désolée pour lui. L’entendre dire qu’il en était réduit à être une peluche sexuelle était assez humiliant, ce qu’elle pouvait tout à fait comprendre. Elle hochait donc lentement la tête, tout en observant les affrontements ayant lieu en contrebas. En revanche, quand il la traita de femme « infidèle », Alice rougit légèrement. Elle ne dit rien, se pinçant les lèvres. Lorenzo ne savait pas comment fonctionnait le mariage sylvandin.

« Vous êtes la quatrième qui me dis cela cette année ... Croyez-vous vraiment qu’il ne s’agisse que des elfes ? Je suis un terranide sauvage, sorcier qui plus est. La plupart des donzelles qui ne me voient pas comme une bête féroce veulent surtout profiter de mon savoir ou de ma puissance, sans parler de leurs familles qui posent souvent problème. Je suis trop bien pour certaines et un simple jouet pour les autres ... »

Elle hocha la tête, et la tourna vers lui :

« Les gens devraient vous apprécier à votre juste valeur. Ceci étant dit, je perçois l’esclavage comme un mal nécessaire. J’aimerais le supprimer, mais les conséquences en seraient regrettables pour notre économie. Il faudrait que les grandes nations du monde décident de l’abolir pour que de petits puissances puissent le faire sans être ruinées. »

De plus, même en abolissant l’esclavage, il n’était pas exclu qu’il revienne. En voyageant de temps en temps sur la Terre, un monde où l’esclavage avait officiellement disparu, Alice avait pu constater qu’il existait toujours une nouvelle forme d’esclavage, plus subtile, plus vicieuse, mais non moins présente. On la retrouvait dans la situation de dépendance économique forte que de puissants employeurs exerçaient sur leurs salariés. La situation économique globale était comparable à Terra, et pire à bien des égards. Les richesses étaient très inégalement réparties entre les puissants, et les pauvres, un écart économique qui continuait à se creuser, et imposait à une majeure partie de la population des conditions de vie atroces, et des conditions de travail tenant plus de l’aliénation intellectuelle qu’autre chose. Le fouet avait disparu, pour être remplacé par des méthodes de pression, des statistiques, des calculs, et le diktat du chiffre d’affaires, négligeant toute valeur humaine, au profit de la compétitivité économique. Ce genre de choses, Alice les comprenait, et elle était horrifiée de ce système froid et déshumanisé, reposant sur l’apparence, le formalisme des documents, et une sorte de méfiance générale et institutionnalisée.

Partant de ce constat, l’abolition de l’esclavage ne pouvait être qu’un moyen hypocrite de se donner bonne conscience, tout en continuant à développer des pratiques assimilables. La Princesse savait donc que le débat était difficile, car, au-delà de la simple question de l’esclavage, c’était toute une évolution du monde qui devait être mise en balance. Or, ce n’était pas vraiment un micro-État de quelques dizaines de milliers d’âmes qui risquait de faire pencher la balance.

« Pour être infidèle, d’un point de vue matériel, il faudrait avoir rompu un serment. Mon serment de fidélité ne m’engage qu’à être enceinte auprès de la femme que j’ai épousée. Ne soyez pas hâtifs à porter des jugements prompts, Sieur Dézopal. Ne commettez pas l’erreur d’agir comme ceux qui vous ont offensé. »

Alice malaxa légèrement ses doigts, les réchauffant, puis vit un bretteur défaire l’un de ses camarades. Les élèves apprenaient à faire des mouvements de combat, et à manipuler l’épée.

« Du reste, je comprends votre position. Il doit être très avilissant de n’être considéré que comme un quelconque jouet sexuel à l’égard de femmes qui vous dénigrent pour ce que vous êtes. Dès lors, permettez-moi de vous rassurer sur un point... »

Elle lui sourit légèrement, comme pour le mettre en confiance, et reprit :

« ...Il ne se passera jamais rien entre nous. »