Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Discussion démarrée par: Sarah Kerrigan le dimanche 27 octobre 2013, 13:55:06

Titre: Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 27 octobre 2013, 13:55:06
(http://nsa33.casimages.com/img/2013/10/27/mini_131027093552629027.jpg) (http://nsa33.casimages.com/img/2013/10/27/131027093552629027.jpg)
Devos

C’était un impressionnant convoi qui filait le long du massif pont autoroutier menant à Devos. Sillonnant l’air, de lourds vaisseaux accompagnaient une caravane de transporteurs lourds (http://img95.xooimage.com/files/9/2/a/391904-41bbea6.jpg), de chars de combat mobile (http://img97.xooimage.com/files/6/2/9/391906-41bbeaa.jpg), et de Jeeps offensives (http://img98.xooimage.com/files/5/c/9/391907-41bbeb2.jpg). Le convoi comprenait une vingtaine de véhicules roulant à vive allure, sans tenir compte des rares obstacles qui venaient sur leur route, à savoir les carcasses de voiture qui jonchaient le décor. Les puissants engins écrabouillaient ces carcasses de verres et de métal en faisant rugir leurs moteurs. Ils constituaient un détachement spécial, rapatrié de la ligne de front pour soutenir les forces engagées à Devos. Et, alors qu’ils s’approchaient, ils purent voir et entendre, au loin, une massive explosion. Un champignon de feu s’éleva dans les airs, comme s’il cherchait à narguer les gratte-ciel de la ville. Des hélicoptères tournoyaient fréquemment dans les airs.

« Arrivée imminente au camp Delta, annonça l’une des militaires.
 -  Avez-vous l’Arme A ? » demanda l’opératrice.

La militaire tourna la tête vers un écran. Il s’agissait d’un diagramme indiquant des signes vitaux. Ceux-ci étaient positifs.

« Positif, rétorqua rapidement la militaire. L’Arme se maintient. »

Elle pouvait presque sentir l’indicible sentiment de joie de l’autre côté. La situation était-elle à ce point catastrophique pour que les Tekhanes en soient à espérer un support venant d’un projet novaquien ? La militaire restait sceptique. Ce convoi avait pour mission de venir soutenir les troupes militaires stationnées à Devos contre une menace xénos, et, pour cela, il leur incombait de surveiller l’état de santé d’un mystérieux équipement venant des laboratoires de Novac, qu’on appelait sobrement « Arme A ». L’Arme A était au milieu du convoi, enfermée dans un camion lourd (http://img95.xooimage.com/files/3/3/7/271142-41bc10b.jpg), et i était impératif qu’elle arrive à bon port.

« Suivez l’itinéraire, prenez la sortie 4, les portes seront ouvertes. Ici Camp Delta, terminé. »

La militaire frissonnait. Dégommer ces saloperies de Formiens n’était pas pour lui déplaire, et elle se promettait de faire un carton.

Dans tout Tekhos, Devos était avant tout connu pour son City Funland, un parc d’attractions colossal qui s’étalait sur une bonne partie de la ville, notamment à travers son rollercoaster dantesque, le Devos Circus, qui permettait de se balader au milieu des gratte-ciel. Devos n’était toutefois pas qu’un centre d’attractions, c’était aussi une importante métropole, implantée à l’est des territoires tekhans, le long de la mer et d’un fleuve qui découpait Tekhos en allant à Tekhos Metropolis. Devos se situait près de la Fourmilière, et abritait quantité de gratte-ciel, de boutiques, et de casernes militaires. C’était cette ville que les Formiens avaient décidé d’attaquer en masse, il y a maintenant un mois.

Des vers de Nydus avaient jailli du sol un beau matin. Ces abominations permettaient à la Fourmilière d’exporter leurs troupes en les faisant passer sous le sol, les vers de Nydus constituant des sortes de tunnels souterrains. Une véritable Horde s’était abattue sur la ville, ayant réussi à contourner la ligne de défense principale qui encerclait la Fourmilière. Pour l’heure, l’état-major n’avait pas dégarni les lignes du blocus, de peur que la Fourmilière n’utilise l’attaque de Devos pour lancer une attaque encore plus massive.

Selon les spécialistes, il était certain que les Formiens avaient réussi à s’infiltrer dans Devos il y a des mois, dans les profondeurs des égouts, afin de constituer un petit nid, une sorte de poste avancé, avant de lancer un assaut massif. La majorité des citoyennes qui n’avaient pas été tuées avaient été évacuées, et s’entassaient dans plusieurs des camps dressés le long de la ville, le temps de s’assurer qu’elles n’étaient pas infectées. La priorité des militaires était de repérer et de détruire les vers de Nydus, afin de couper l’approvisionnement des forces ennemies, le temps de repérer leur nid principale, la ruche, et de la détruire. Les égouts avaient été condamnés autour des quartiers sécurisés, et l’état-major envoyait des patrouilles dans les zones dangereuses.

Il y a une semaine, une équipe avait réussi à prendre une photographie de l’Annexien en charge de cette Horde. Elles venaient en renforts à des soldats capturés, et, depuis un immeuble, avaient vu, sur une place tombée aux mains de l’ennemi, les soldats, alignés devant un Annexien. La photographie avait capté la silhouette magnifique de la Reine des Lames. C’était suite à cette information que l’état-major avait décidé d’envoyer la mystérieuse Arme A, tandis que l’image de Sarah Kerrigan avait filtré hors des canaux militaires, pour être diffusé sur l’Internet tekhan.

Le convoi s’engagea sur la sortie mentionnée par l’opératrice. Les surplombant, plusieurs hélicoptères passèrent rapidement, faisant trembler le sol. Ils volaient en rase-mottes, et filèrent au-dessus du camp Delta, un ensemble de tentes, de casemates, et d’épais murs avec des miradors, des barrières électriques, et des tourelles automatiques de défense, pour filer entre les gratte-ciel désolés. Ils surplombèrent des rues dévastées, avec des fissures le long du sol, des carcasses de voitures, et des patrouilles de soldats, pour se rapprocher de la « zone dangereuse », sous contrôle des Formiens. Ils allèrent se poser sur une place où un affrontement faisait rage entre des soldates et des tripotées de Formiens jaillissant depuis les rues.

Les portes des hélicoptères livrèrent place à des escouades de soldates armées de mitrailleuses lourdes. Les hélicoptères décollèrent ensuite, afin d’utiliser leurs canons de combat pour soutenir les femmes plantées au sol. Ces dernières étaient également épaulées par des exosquelettes (http://sanchiko.deviantart.com/art/07-08-12-319445236?q=gallery%3ASanchiko%2F28744729&qo=40) venant de Novac, disposant de puissants canons de combat.

Elles repoussaient un assaut sur une base avancée, un assaut qui était dirigée par l’une des Cérébrates de la Reine des Lames, une ancienne elfe qui s’appelait Elvennya (http://sade75311.deviantart.com/art/Elvennya-263722699?q=gallery%3Asade75311%2F12787394&qo=16), et qui accomplissait avec le plus grand plaisir les ordres de sa Reine et Mère. Les Formiens jaillissaient des rues, et, plus précisément, des égouts. Ces derniers étaient envahis par la présence de ces monstres, et, dans les profondeurs des égouts, sous le sol, au milieu d’œufs, et sur une substance grisâtre qui avait recouverte le sol, veillait la Reine des Lames. Assise sur son trône, elle suivait l’évolution de ses troupes, et un mauvais pressentiment était en train de la traverser.

Elle avait le sentiment que quelque chose d’anormal était en train d’arriver. Un frisson venu de son lointain passé.

*Mais pas seulement...*
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le dimanche 27 octobre 2013, 15:46:26
L'escoude 031 était composée de six tekhannes très bien entraînées, équipées d'armes assez puissantes pour inquiéter sérieusement les formiens dont elles dévastaient les rangs. Leur position, à environ cinq kilomètres du camp Delta, n'était pas stratégique mais plutôt utile : couvrir les équipes de ravitaillement qui tentaient de traverser le no man's land qu'était devenu ce quartier de Devos, en attirant à elle les formiens par l'accomplissement des plus lourds dégâts possibles. Elles s'improvisaient donc appâts et s'en portaient très bien, pouvant faire usage de leurs puissants calibres à plasma tout autant qu'elles le voulaient. Leur boulot, les soldats l'accomplissaient en échangeant des rires gras et en comptant les points donnés par les types de monstres qu'elles abattaient. Quatre des militaires jouaient les tank sur pattes au milieu de la rue alors que les deux restantes couvraient les ravitailleuses de leurs tirs très bien ajustés au fusil sniper. Une stratégie convenable, qui produisait des pertes "acceptables" chez les ravitailleuses, d'après l'état-major.
Gradnys (http://zeronis.deviantart.com/art/Starcraft-Ghost-Nova-192013840) était l'une des deux tireuses. Une excellente sniper, prompte à réagir et capable de s'adapter aux situations changeantes. Toutefois, ce qui se passait tout à côté d'elle la surprenait un peu.
Perchée sur son toit, allongée pour davantage pouvoir se concentrer sur ses tirs tout en se montrant discrète, elle n'avait cessé de joué de la gâchette jusqu'à ce qu'elle doive changer la batterie énergétique de son fusil. Elle s'était assise pour se faire, mais avait été interrompue par une sorte d'entêtant grésillement électrique qui avait été en s'amplifiant. Gradnys avait prudemment inspecté le toit, pensant que sa position était compromise. Mais rien, pas de mouvement ou de présence. A part une toute petite sphère bleuâtre en suspension, qui était parcourue d'éclairs violacés. A chaque fois que ces derniers crépitaient, la boule gagnait en volume. Grande comme une bille lorsque la sniper avait remarqué sa présence, elle était de la taille d'une balle de golf quand elle alerta ses équipières par radio.

"- Les formiens ont des armes électriques, maintenant ? Ou c'est un renfort du QG ?
- De quoi est-ce que tu parles, Grad' ? Tu as un souci sur ton perchoir ?
- Y'a comme une.... boule qui flotte devant moi qui grossit. Merde, ce truc est comme un ballon de foot, maintenant !
- Dégage de là, Grad ! Milfa, va la chercher !
- Attendez, capitaine y'a quelque chose qui en...suinte...."


Tandis que la capitaine vociférait de ne toucher à rien, envoyant la dénommée Milfa (http://www.moofart.net/foxtrot_stndup.jpg) et son armure lourde sur la position de Gradnys, cette dernière assistait à un curieux spectacle. De la sphère qui avait cessé de grossir alors qu'elle équivalait à une pastèque s'écoulait une sorte de...chiasse. Oui, c'était le mot qui était venu instinctivement à la  tête de Gradnys. A ceci près que la prétendue matière fécale était d'un gris terne zébrée de lignes rougeâtres et pulsantes, le tout s'étalant sur le sol tandis que déjà la boule perdait en volume. Quand Milfa arriva enfin sur le toit, la sphère avait disparu et la coulée avait commencé à se ramasser sur elle-même devant une Gradnys sidérée.

"- Qu'est-ce que c'est que cette merde ? interrogea Milfa, pointant dessus son canon lourd.
- Je ne... sais pas.... mais ça....bouge. Merde, c'est gerbant.
- La capitaine disait que d'après le QG, c'est pas de chez nous. Dégage je lui crame la gueule et on s'arrache."


Milfa enclencha son lance-flammes alors que Gradnys s'écartait pour se mettre derrière la rouquine. Lorsque le feu surgit de la gueule du canon, la sniper fût surprise d'entendre un cri proprement inhumain, suivit d'un "putain !" lâché par Milfa, qui se figea avant d'être parcourue de violents spasme. Grad' la contourna vivement, pour assister à un spectacle qui lui glaça le sang. La coulée diarhéeuse s'était dressée et enfoncée en partie dans la bouche de Milfa, coulant sur la commissure de ses lèvres alors que ses yeux étaient révulsés et que son ventre enflait comme une baudruche, comme sa gorge. Gradnys Hurla dans la radio, et tira par pur réflexe sur le corps de sa partenaire. La puissance de l'impact envoya le corps déformé au loin, mais le mal était déjà fait : la coulée grise s'en était prise à elle, d'une tout autre façon. Ce qui restait au sol était monté le long de ses jambes pour entamer l'ascension de son corps afin de finalement tout à fait la recouvrir. Lorsque cela fut fait, la gangue se compressa et broya tout. Le corps, la chair, les os, la tenue... Gradnys se résuma à une sorte de pulpe immonde lorsque la coulée l'abandonna, se ramassant une nouvelle fois sur elle-même. Des filaments s'étirèrent de sa surface pour s'entremêler, s'associer, se caresser, fusionner dans un écœurant ballet rythmé par des bruits spongieux. Enfin, après quelques secondes, Aal'Kesh (http://images.wikia.com/deadliestfiction/images/1/1b/Alex_Mercer_Shield_Form.jpg) se dressa. Sans mot dire, il se dirigea vers le corps de Milfa dont le ventre déformé remuait de l'intérieur, comme sous les coups d'un dévorant bébé. Le Prince des Cisailles tendit la main et des filins gris percèrent la peau de la tekhanne pour la réintégrer tranquillement. La radio crépitait des appels de la capitaine et ce fût la voix de Milfa qui y répondit, sous l'impulsion de l'être qui avait parasité ses cordes vocales.

"- [...]EZ, PUTAIN ! MILFA ! GRADNYS !
- J'entends,
répondit le macchabée.
- Ah, enfin ! Tout va bien ? On a entendu hurler, Milfa !
- Oui, c'est...Gradnys. Elle a été surprise par un formien, mais il est mort.
- Bon. On en reparlera à la base, les ordres sont tombés : on a besoin de nous pour partir défoncer la pute sous les ordres de Kerrigan. On avance vers le camp Delta, rejoignez nous. Terminé."


La communication cessa et le corps de Milfa retourna à sa mort, les vestiges du passage d'Aal'Kesh en elle à présent disparus. Le Prince des Cisailles se rendit au bord du toit, contemplant ainsi les ruines de Devos et les flashs de lumière qui témoignaient encore des affrontement qui faisaient rage un peu partout à ses pieds. Son esprit senti la connexion à la Nuée s'installer, mais Aal'Kesh la refusa de son mieux. Il n'était pas censé exister à cette époque, après tout... La sensation de son arrivée serait perçue normalement comme une sorte de parasitage curieux, mais pas comme une menace directe. Cela aurait été si facile pourtant, de contacter sa Mère de cette façon ! Mais le rejeton voulait voir ce qu'elle valait, alors qu'elle était à l'heure actuelle au sommet de sa place dans la Nuée. Selon ce qu'il découvrirait, il se positionnerait face à elle. Et puis, une bataille comme celle là, il en avait tant entendu parler, tant regretter de ne pouvoir y participer à son époque ! Hors de question qu'il se gâche le plaisir.

*Tu as donc lancé un des Cérébrates pour assurer l'assaut, ô Mère, pensa t'il. Voyons ce que vaut ton agent. Et voyons la valeur de ces adversaires que je ne connais que comme larves rampantes à nos pieds...*

Un sourire ignoble déforma sa face tandis qu'il faisait volte-face pour revenir vers le corps de Milfa. Penché sur elle, Aal'Kesh lui ouvrit la bouche de deux doigts et retrouva sa forme de coulée avant de s'enfoncer dans les entrailles du cadavre. Il prit le temps d'en investir chaque cellule, d'établir chaque connexion nerveuse entre lui et ce vassal de chair froide. Les plaies ? Il les fit se refermer avant d'ôter les yeux de la belle pour y installer les siens. Le beau regard caramel s'était mué en un dérangeant regard gris mate et prédateur. Au terme de ce parasitage, Milfa se redressa. Aal'Kesh aurait put simplement la copier, mais la curiosité l'avait poussé à l'envahir pour pouvoir s'amuser un peu grâce à l'exosquelette dans lequel sa victime était installée. Une sorte de jeu, oui. Fouillant le cortex cérébral de Milfa, l'hybride prit connaissance de la situation et de la façon de faire des Tekhannes. De quoi pouvoir pénétrer normalement au camp Delta tout en donnant le change. Une petite infiltration plutôt qu'une attaque frontale, cela lui semblait approprié pour se dresser devant le Cerebrate qu'avait choisi sa mère.
Les moteurs de l'armure s'activèrent et les petits réacteurs dorsaux se mirent en marche, l'action déployant de petites ailes prévues pour planer. "MilfAal'" sauta alors du toit l'arme à la main et le sourire aux lèvres.

"- Je vous rejoins, glissa t'il à la radio. Gradnys s'est faite descendre. Envoyez le point de rendez-vous sur mon ordinateur embarqué, Capitaine."

La carte du coin s'afficha sur la petite lentille qui était venue se poser entre-temps sur son oeil gauche, affichant une localisation GPS. La seule question qui préoccupait un tant soit peut Aal'Kesh se résumait à savoir ce qu'il ferait de la capitaine Xyal (http://piccsy.com/2012/12/future-futuristic-future-girl-sci-fi-girl-futuristic-suit-futuristic-look-star-wars-futuristic-c), de la sniper Dekta (http://digital-art-gallery.com/picture/big/1838) et des combattantes Jusmin (http://danbooru.donmai.us/posts/172868) et Cyanure (http://digital-art-gallery.com/picture/16716).
Peut-être que les survivantes de l'escouade 031 deviendraient de beaux présents pour la Reine des Lames, ou de désirables incubateurs pour lui-même, qui comptait bien commencer à fonder sa propre légion ? Aal'Kesh n'en savait rien, mais s'était décidé à juger sur place alors que son exo-squelette arrivait dans vers la ruelle ou l'attendaient ses prétendues soeurs d'arme en guise de point de rendez-vous. Un instant, une montée de désir brutal le saisit aux tripes : celle de monter sa Mère, comme il le faisait souvent, en bon amant incestueux.

Malgré lui, cette information à peine étouffée se propagea sur le réseau neural de la Nuée. Bah, qui pourrait bien prêter attention à ça, après tout ?
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 28 octobre 2013, 01:50:51
CINDY PARKER

(http://img96.xooimage.com/files/2/0/2/cindy-head-41bedec.jpg) (http://img96.xooimage.com/files/c/e/3/cinderella_night_...-d4f1u1v-41bedf5.jpg)

Outre être une bombe sexuelle qui avait savamment dépensé son argent dans les instituts de beauté de Tekhos Metropolis, Cindy Parker était aussi une journaliste assez prisée, et très médiatique. Elle avait écrit quelques livres qui étaient devenus des best sellers, notamment son « Le droit de la presse et l’armée : le mariage impossible », ou encore « La Main Invisible », un pamphlet contre certaines femmes d’affaires essayant de s’emparer des grands journaux. Ce dernier livre lui avait valu un procès en diffamation, et le tribunal avait été sa tribune d’où elle avait pu balancer une avalanche de preuves. Cindy était redoutée des puissants, ce qui faisait donc qu’on l’estimait comme impartiale, avec un avis relativement neutre, et n’étant pas du genre à se faire marcher dessus. Elle participait régulièrement à des talk shows, et avait publié plusieurs articles critiques contre l’influence puritaine hypocrite de l’Ordre, à chaque fois que des scandales sexuels venaient entacher l’honorabilité de cette religion planétaire.

Le succès de Cindy Parker en attaquant l’armée lui avait paradoxalement valu de se retrouver correspondante de guerre. L’armée considérait en effet que l’avis de Cindy Parker serait suivie par la foule, et ils ne se trompaient pas. Ses reportages vidéos étaient diffusés sur les écrans géants des grandes places de Tekhos Metropolis. En réalité, Cindy était une hypocrite. Si elle s’était attaquée à des sujets brûlants, ce n’était pas pour « le droit du public à l’information », car elle estimait volontiers que le public se résumait à un tas de salopes compulsives adorant regarder ce que leurs voisines faisaient, mais simplement pour être célèbre. Cindy aimait l’idée qu’on se retourne en la voyant, de faire des conférences à l’université, que des étudiantes sexy viennent lui dire qu’elle était leur idole... Cindy aimait la gloire, car, dans ce monde d’apparences et de faux-semblants, la gloire et la célébrité lui permettaient de tout avoir : des cocktails luxueux en compagnie de femmes puissantes, aussi bien des Sénatrices que des femmes d’affaires. Elle aurait tout à fait pu devenir une paparazzi, chercher à révéler avec qui la Sénatrice couchait, les orgies qu’elle faisait, mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. Les journalistes comme ça n’étaient pas invités à des cocktails, et étaient mésestimés par leurs collègues, et ce quand bien même leurs articles étaient les plus lus. Cindy Parker avait choisi la voie du journalisme engagé pour pouvoir devenir célèbre, et son affaire avait plutôt bien marché. Entre les nombreuses amantes qu’elle multipliait et l’argent que les journaux lui envoyaient à chaque article, elle menait une belle vie.

Se retrouver dans un camp militaire crasseux n’était pas vraiment ce qu’elle avait envisagé, surtout quand on savait que l’armée tekhane avait du mal à tenir Devos. Cindy avait déjà couché avec plusieurs lieutenantes depuis qu’elle était là, mais elle cherchait à trouver un moyen de repartir avant que les Formiens ne débarquent. Malheureusement, l’état-major se refusait à la voir partir, prétextant qu’il fallait qu’un journaliste couvre les évènements se déroulant à Devos.

C’est donc dans cette circonstance que Cindy s’était retrouvée invitée à filmer l’arrivée d’un camion de marchandises. Volumineux, le camion venait d’arriver avec un convoi, et Cindy masquait sa mauvaise humeur derrière cette hypocrisie placide et confondante qu’elle affichait quand elle faisait ses conférences, en assurant que le journalisme était un métier noble, et qu’elle n’avait toujours recherché qu’à informer le public et à protéger le droit de ce dernier à l’information.

*Pourquoi demander à ce que je filme des cartons et des caisses de munitions ?*

Le camion venait de s’arrêter au milieu de la cour, et Cindy était en train de fumer une cigarette électronique, quand son regard fut attiré par les deux individus qui descendirent de la cabine de pilotage. Elle les reconnut rapidement, car elle en avait entendu parler : des cyborgs novaquiens (http://tariq12.deviantart.com/art/MLL-Man-With-Helmet-005-212095654?q=gallery%3Atariq12%2F3168471&qo=38). Une nouvelle génération de soldats, des guerriers humains améliorés par des implants électroniques, les fameux nanorobots de Novac. On les appelait « Les Corbeaux Noirs », en raison de leur mutisme, et de l’austérité qu’ils dégageaient. Ils portaient de longues capes noires, et s’avancèrent le long de l’appareil. Un petit écran numérique y figurait.

« Excusez-moi », lâcha Cindy en se rapprochant.

L’un des soldats tourna sa tête vers elle.

« Civile Parker, Cindy. Journaliste de guerre accréditée à circuler librement dans les enceintes de Camp Delta. »

C’était une voix neutre, froide, mécanique, qui avait toujours le don de faire frissonner Cindy. Il y avait d’autres soldates avec elle. On disait que les Corbeaux Noirs avaient des scanners implantés dans le crâne, leur permettant de repérer instantanément les Formiens infestés. Il fallait croire que leurs scanners leur permettaient aussi d’obtenir l’identité de leurs interlocuteurs, probablement en étant connectés à des registres militaires.

« Qu’apportez-vous dans ce camion ? »

Le cyborg ne lui répondit pas, et appuya sur des boutons.

« Réactivation du Spécimen... Réactivation du second cœur... Réactivation réussie.
 -  Le Spécimen répond, et émerge du coma.
 -  Greffez l’armure.
 -  Opération de fusion en cours... »

Cindy n’y comprenait pas grand-chose. Le camion se mit soudain à remuer, à vibrer dangereusement pendant quelques secondes, et elle eut presque l’impression d’entendre un hurlement à l’intérieur.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! J’exige une réponse ! Qui est là-dedans ? »

L’un des deux cyborgs se retourna vers Cindy, tandis que la porte arrière de la remorque s’ouvrait dans un couinement. Cindy tourna la tête à l’intérieur, ne voyant rien d’autre que de l’ombre, ainsi que de la fumée... Puis des lampes s’enclenchèrent.

La cigarette électronique de Cindy tomba sur le sol.

« Ceci est la Réponse » répondit tranquillement le cyborg.



CAPITAINE XYAL

(http://img96.xooimage.com/files/5/e/d/xyal-head-41bf16b.jpg) (http://img98.xooimage.com/files/a/1/c/xyal-41bf163.jpg)

Apprendre la mort de Gradnys amena Xyal à jurer sous cape. La mort de n’importe quelle soldate était toujours une perte, surtout quand la soldate était sous son commandement. Ce n’était pas la première intervention militaire que Xyal faisait. Elle était généralement affectée à la défense de la Ligne de Front, l’un des nombreux surnoms attribués à la concentration de bases, de bunkers souterrains, et de canons qui encerclaient la Fourmilière. Elle avait déjà repoussé des marées de Xénos depuis les super-tranchées qui longeaient la Fourmilière, et partait du principe qu’un bon Xénos était un Xénos mort. Elle s’était elle-même portée volontaire, car Devos était sa ville natale. Voir ces saloperies dans ces rues qu’elle foulait jadis lui donnaient envie de gerber. C’était un endroit symbolique à ses yeux, et elle ferait n’importe quoi pour défendre Devos, tout afin d’éviter que l’état-major ne doive se résoudre à abandonner Devos en balançant une tête nucléaire, comme l’armée avait du le faire, jadis, pour repousser les premières invasions formiennes.

« Allez, bordel, on se dépêche ! harangua-t-elle ses troupes. Si on rate la fête à cause de ça, vous serez de corvée de latrines pour tout le mois !
 -  OUI, CAPITAINE !, hurlèrent ses soldates. Allons tuer du Formien ! »

Il ne fallait pas se laisser abattre. Xyal se mit en marche. Si elle n’avait pas été obsédée par son envie de massacrer les Formiens, elle aurait peut-être trouvé que les explications de Milfa étaient incohérentes, puisqu’elle avait commencé par leur dire que Gradnys avait été « surprise » par un Formien, qui avait été tué, et qu’elle était ensuite morte. Jusmin et Cyanure ne se posaient pas non plus de questions. Elles étaient proches de Xyal, et venaient également de la Ligne de Front, pour soutenir leurs camarades. Dekta, en revanche, était un peu plus intriguée qu’elles, mais l’urgence de la situation les contraignait à avancer vers les coups de feu.

Xyal menait la tête, et les trois femmes couraient dans une rue, quand des Formiens apparurent à l’autre bout. Plusieurs Hydralisks (http://img99.xooimage.com/files/6/e/4/star2-hydra-41bf2eb.jpg) s’avancèrent vers elles.

« En formation de combat ! Dégommez ces saloperies de bâtards de crevures d’aliens de merde ! »

Les trois femmes portaient, comme Milfa, des exosquelettes de combat, et leurs puissants canons se mirent en place. Les Hydralisks étaient comme des espèces de serpents. Ils rampaient sur le sol, et se battaient à distance, projetant des jets d’acide depuis leurs gueules. Plusieurs jets atteignirent l’armure de Xyal, heurtant ses boucliers, et elle fit feu avec ses puissants canons, au milieu de carcasses de voitures. Les balles provoquèrent un concert assourdissant d’explosions, et fondirent sur les Formiens, les déchiquetant. Leurs membres explosèrent, et ils poussèrent des couinements de douleurs.

Le radar de Xyal détecta soudain une présence sur la gauche. Elle eut à peine le temps de se tourner que, jaillissant du rez-de-chaussée d’un immeuble désolé, une tripotée de Zerglings (http://img56.xooimage.com/files/5/a/7/zergling_fanart-3cd2221.jpg). Ils étaient rapides, peu résistants, et étaient surtout redoutables en nombre. Les canons de Xyal fumaient encore, mais son armure disposait encore d’autres atouts. Les Zerglings grimpaient sur les carcasses des voitures, leurs gueules pendantes.

« Brûlez ces putes ! »

D’autres canons se mirent en place, et des jets de flammes accueillirent les Zerglings, formant un mur de feu qui incendia les monstres dans des couinements orgasmiques. Pour Xyal, cette petite armure de combat était le plus beau cadeau qu’on ait pu lui faire.

« 64... 65... 66... 67..., égrenait Cyanure en comptant les cadavres.
 -  Si tu ne te ramènes pas, Milfa, la promotion te passera sous le nez ! » la harangua Jusmin.

Xyal leur avait assuré que celle qui tuerait plus de Formiens d’elle gagnerait une promotion au sein de leur escouade.

Il n’y avait qu’un petit bataillon de Formiens. Aucun des monstres ne choisit de fuir. Certains Zergligns parvinrent à passer le rideau de feu, la carcasse de leurs congénères les protégeant des jets de feu, mais ils ne purent rien faire d’autre que frôler les armures, avant d’être balayées comme de vulgaires insectes.

« YEAH ! Allez, mes grosses, on se remue le cul, y en a encore tout un tas à buter ! »



SARAH KERRIGAN

Rien ne lui échappait.

La Horde était sa toile, et elle était plantée au milieu. Telle une araignée, elle sentait les moindres mouvements de son œuvre complexe, une œuvre dont on ne pouvait apprécier la beauté qu’en la voyant dans sa globalité. Elle observait les ramifications, et elle sentait et voyait tout. Elle sentait l’excitation sexuelle d’Elvennya alors que les tentacules xénomorphiques de cette dernière déchiquetaient des proies, elle sentait la rage morbide des Ultralisks se mettant à quatre pattes pour charger les ennemis, heurtant et dispersant les chars d’assaut, elle ressentait le frisson de puissance des Mutalisks bombardant des obusiers adverses, leurs jets acides faisant hurler les Tekhanes de douleur. Elle ressentait comme des piqûres dans son esprit la mort de ses bébés, soufflés par les armes des Tekhanes. Mais ces morts étaient inévitables. Même elle ne pouvait espérer s’en sortir sans perte.

C’était autre chose qui l’inquiétait. Elle sentait une présence, lointaine, une espèce de perturbation dans cette sphère qu’était celle de la magie... Une signature familière, qui lui rappelait son passé. Un passé lointain, à cette époque où elle était encore l’une de ces humaines ignorantes naviguant dans l’obscurité sans comprendre ce qu’était le monde. Elle ressentait cette présence, et n’arrivait pas à l’assimiler, à la comprendre... Et ceci l’angoissait.

*Peut-être devrais-je envoyer des séides en exploration...*

Le voyage pouvait être dangereux, mais il s’avérerait sans doute nécessaire. La Reine hésitait, lorsqu’elle sentit alors autre chose. Un appel, un message qui se diffusa dans d’autres canaux. Elle sentit un désir envers elle... Un désir fort, un désir sexuel... Qui émanait à la fois de sa Horde, mais sans y appartenir.

*Mais que se passe-t-il ?*

La Reine n’y comprenait plus rien, et elle perçut une légère agitation autour d’elle. Les Formiens étaient sensibles aux hésitations. Sarah Kerrigan secoua lentement la tête en se redressant, essayant de comprendre. C’était comme s’il y avait une fausse note dans l’harmonie de la Horde, un faux-raccord, une erreur.

Il fallait qu’elle tire ceci au clair.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le lundi 28 octobre 2013, 10:22:03
"- Trois zerglings nous sont tombés dessus pendant qu'on redescendait du toit. J'ai eu d'la chance, mais pas elle."

C'était l'explication que "Milfa" avait fournie à son groupe après l'avoir rejoint, atterrissant tout à côté des filles le composant. Toute l'escouade avait accueillit la nouvelle avec peu de réaction, considérant que même si c'était douloureux de perdre une camarade, la mission passait d'abord. Aal'Kesh trouva parfaite cette façon de faire et laissa de côté la vaine argumentation censée donner le change. Il n'était pas comédien et ne se prêtait qu'à cette petite scène que le temps de profiter de la vue du conflit depuis l'autre côté de la sulfateuse, si bien qu'il ne voulait pas tout de suite abattre la carte de son identité. Xyal avait aboyé ses ordres et comme les autres "Milfa" y avait répondu d'une affirmation qui avait tout du cri de guerre.
C'était une curieuse sensation pour le Prince des Cisailles que d'appartenir à ce groupe, d'en partager l'esprit. La Ruche de sa mère et l'ensemble de la Nuée partageaient un esprit collectif presque unique ne laissant pas vraiment le droit à l'individualité, à quelques rares exceptions dont sa génitrice et lui faisaient partie. Tous les formiens savaient donc quoi penser, que ressentir et en quelle circonstance. Mais ces femmes, elles, qu'est-ce qui les unissait, finalement ? Elles s'entendaient bien -Aal'Kesh le savait pour fouiller le cerveau de Milfa- se comprenaient parfaitement au-delà des ordres et des grades mais restaient des individus avec une personnalité complexe modelée par leurs expériences respectives. Sensation inédite que d'y goûter, même si dans le cas de l'hybride c'était truqué. Le jeu n'en gagnait qu'en intensité et c'était avec davantage de plaisir que "Milfa" se ruait sur la position la plus adéquate au vu de sa place dans le groupe, se retrouvant face à deux hydralisk.

<Hydralysk, zerglings... Cet endroit là n'est pas stratégique pour toi Mère, n'est-ce pas ? Je suis sûr que tu laisse ces petites troupes pour occuper les soldates. Le véritable assaut se trouve ailleurs, là où tu as certainement lancé les Xenomorphes.>

Le canon greffé au bras droit de l'armure de Milfa se mit à hurler, déchargeant ses crachats de plomb et d'acier sur le premier des deux rampants apparus alors que le second la coupa dans ses tirs d'un jet d'acide précis. "Milfa" n'eut que le temps de dresser son bras gauche entre le dangereux liquide et elle, improvisant un bouclier qui lui boucha la vue le temps qu'il était dressé devant elle. Rapides, les zerglings avait déjà drastiquement réduit la distance entre eux et leur cible. Rapide, "Milfa" parvint à réagir d'un barrage au lance-flamme, cramant la gueule persiflante de l'un des formiens. L'autre était déjà sur elle en revanche et elle ne fût sauvée que par un tir inattendu de Jusmin. Cette dernière avait réagit promptement, mais avait prit une seconde de trop pour souffler un baiser en direction de sa coéquipière. Ce fût à "Milfa" de la sauver, d'un saut de Zergling qui l'aurait certainement décapitée dans l'action.
Elles échangèrent un regard que Jusmin voulait certainement complice. Aal'kesh le découvrait en parcourant l'esprit de son hôte : elle et soldate étaient plus que des amantes. Jusmin et Milfa préparaient leurs noces et la mission de Devos était un obstacle aux ultimes préparatifs. Intéressant.

"- Couvre moi, mon coeur. Je dois régler vite fait les systèmes de mon bras gauche, l'acide va me bousiller les circuits du lance-flammes, sinon."

Jusmin avait acquiescé à la demande, prévenant les filles par radio. Xyal modifia rapidement la formation pour que les guerrières assurent la défense de la plus handicapée d'entre elles en lui tournant le dos, leurs tirs faisant barrage. "Milfa" se moquait bien de l'armure, en vérité. Penchée sur un des zerglings à ses pieds, elle glissa ses doigts dans sa gueule. La coulée qui composait Aal'Kesh investi la bête plus aisément que cela n'avait été fait pour la tekhanne et bientôt le corps manipulé du formien retrouva une vie faussement animée, à ceci près que son lien au réseau de la Ruche était vicié. Parasité et fouillé.
Aal'Kesh y découvrit ce qu'il voulait savoir, soit la localisation du front principal où se dressait le Cérébrate envoyé par sa Mère. Pas très loin de l'Escouade 031 à vol d'oiseau, mais une véritable boucherie en devenir vu les rangs formiens à traverser. Satisfait, l'hybride abandonna le zergling qui retourna à la mort, mais en ayant sciemment déversé dans le réseau mental deux informations sous forme de sensations. La première était à l'identique de la pulsion sexuelle qui avait suivi son envol du building, aussi vive qu'impérieuse. L'autre était un défi pour la Cérébrate, ni plus ni moins.
Le Prince des Cisailles savait que la piste serait remontée jusqu'au zergling ayant fait office d'intermédiaire, mais il n'en attendait pas moins. La réaction de sa mère, voilà ce qu'il attendait. Et un peu plus d'action pour la finalement compétente escouade 031.

"- Milfa, putain de merde ! Tu te crois à une séance de custom ? Ça vient, ou merde ? beugla Jusmin qui avait reculé vers elle.
- Le bras est foutu, je pensais pouvoir le réparer. Plus de lance-flammes, fais chier !"

Inutile de tenter une réparation, mais le retrait momentané servirait aussi ses plans de ce côté là du conflit. Grâce aux informations puisées dans l'esprit simple du Zergling, Aal'Kesh avait découvert un passage relativement aisé à suivre quelques rues plus loin. Passage qui amènerait l'équipe au niveau de la base avancée attaquée par le Cérébrate. Sa radio crépita alors qu'elle s'adressait à Xyal.

"-Capitaine ! J'ai vu un couloir safe au nord nord-est ! Le quartier a l'air abandonné par ces merdes, on peut sûrement y évoluer plus rapidement qu'ici !"

Xyal aimait aligner les formiens comme des canards de porcelaine sur les foires d'antan, mais n'était pas assez bête pour en oublier sa mission. Elle avait déjà comprit que leur position actuelle était loin d'être avantageuse et que ce n'étaient pas les cartons que son équipe faisait dans cette artère de la ville qui aideraient leurs camarades à gagner le conflit, ni même ce qui leur assurerait à elles de rester encore longtemps en vie. Le capitaine avait confiance dans tous les membres de sa petite unité, aussi ne comptait elle pas remettre en cause le jugement de la rousse. En quelques mouvements de main bien précis et dès que l'escouade eut le droit à un moment de creux entre deux vagues d'assaillants, Xyal demanda à Cyanure d'aller vérifier les accès aux coordonnées proposées par Milfa. La blonde obtempéra, s'éloignant du groupe que "Milfa" avait rejoint pour aider à contenir le nouvel assaut. Les Hydralisk tombaient sous ses cartouches perforantes, quand elles n'emportaient pas de zerglings dans la tombe.

"- Confirmé, cap'taine, dit simplement Cyanure. On sera à trois rues à peine de la base 3 et ça n'a pas l'air franchement fréquenté.
- On y va, mes grosses ! Dekta, tu ouvre avec Cyanure ! Je vous rejoins, Milfa et Jusmin ferment la marche. BOUGEZ VOS CHATTES !"


Côte à côte, les fiancées s'employèrent à assurer les arrières de leurs deux camarades qui remontaient vers Cyanure. Tout en reculant, les soldates veillaient à abattre les formiens qui fondaient sur eux. Aal'Kesh le savait, comme presque n'importe quelle militaire tekhanne : les formiens de ce calibre n'agissaient qu'en nuages successifs d'individus et un temps de battement séparait deux vagues. C'était cela qu'elles visaient, pour profiter du creux ainsi causé pour que l'escouade puisse s'engouffrer dans les rues plus à l'abri afin de remonter vers la fameuse base 3 et son Cérébrate.
Les minutes qui allaient suivre ne manqueraient certainement pas de piquant pour les quatres femmes et l'intrus camouflé dans les entrailles de l'une d'elles.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 28 octobre 2013, 21:32:27
CINDY PARKER

« Fixez les réacteurs dorsaux. »

La voix désincarnée du cyborg siffla, et Cindy, indécise, vit, à l’intérieur du camion, des appareils se mettre en marche. Des espèces de pompes et de vérins amenèrent dans le dos de la chose d’acier une espèce de gros cube. Elle entendit le bruit d’énormes vis se fixant dans de la chair, et eut un frisson en imaginant les os brisés et la chair tuméfiée.

« Réacteurs dorsaux reliés.
 -  Mise en place du casque. »

Un petit attroupement venait désormais de se former. Cindy en avait totalement oublié sa cigarette. Dans l’obscurité de ce camion infernal, elle croyait discerner un visage, une vague silhouette humaine au-dessus de cette carcasse de métal noirâtre. Ce visage disparut lorsque le casque fila sur sa tête, provoquant un bruit de pression. Les énormes verrous magnétiques qui retenaient la machine se retirèrent alors dans un bruissement assourdissant, de la poussière et de la fumée tournoyant hors de la pièce. L’un des deux cyborgs s’avança devant Cindy, et se présenta devant la remorque. La créature à l’intérieur ne bougeait pas, et n’émettait aucun signal. Réalisant que Cindy n’avait plus sa cigarette, cette dernière pesta.

*Ce truc n’est pas un simple robot... Ni un exosquelette...*

Le cyborg se mit rapidement à parler, à l’intention de l’être à l’intérieur :

« Marine Terminator Avitus, je parle au nom de Tekhos, l’Autorité Supérieure. »

Le Marine Terminator Avitus sembla réagir lentement. Une voix forte jaillit alors de l’armure, faisant sursauter les soldates et techniciennes autour de Cindy :

« Je vous écoute. »

Le cyborg sembla satisfait, et laissa planer quelques secondes, avant de parler :

« Te souviens-tu du credo ?
 -  C’est une question ridicule, Cyborg 45 056 AX. »

Le cyborg hocha lentement la tête, et se mit à lui parler, enchaînant les questions, ce qui était probablement la manière dont le credo de la créature s’exprimait :

« Pour quoi vis-tu ?
 -  Pour la guerre, rétorqua la créature sans la moindre once d’hésitation.
 -  Quel est le but de la guerre ?
 -  Annihiler les ennemis de Tekhos.
 -  Qui sont les ennemis de Tekhos ?
 -  Le xénos et le traître.
 -  Que signifie être un ennemi de Tekhos ?
 -  Être damné.
 -  Quel est l’instrument de cette damnation ?
 -  Les Marines tekhans, les anges de la mort.
 -  Que signifie être un Marine ?
 -  Être pur, fort, sans pitié ni remords.
 -  Que signifie être pur ?
 -  Se battre quand les autres fruits, résister et mourir, en sachant que la mort au combat est la seule mort acceptable, la plus grande des récompenses.
 -  Quelle est ta récompense ?
 -  Servir Tekhos, et piétiner le xénos.
 -  Qui sers-tu ?!
 -  Le Sénat, Tekhos, et, par-devant ces institutions, l’Humanitée.
 -  Gloire à l’Humanitée. »

La voix d’Avitus était amplifiée, déformée par les haut-parleurs de son armure, et les cyborgs semblaient satisfaits.

« Le Docteur Chen va bientôt arriver, Marine Terminator. Elle souhaite voir de quoi tu es capable avant d’arriver. La décevras-tu ?
 -  Indiquez-moi ma cible, et je l’annihilerai.
 -  Tes armes te conviennent-elles ? »

Dans la remorque sombre, une lueur bleuâtre s’illumina, et Cindy entendit un bruit sourd. Un choc lourd, alors qu’une énorme machine s’avançait. La créature s’approchait, et, bientôt, les rayons du soleil éclairèrent une forme immense, massive. Cindy avait l’impression d’avoir un individu de la taille d’un troll devant elle. La créature tenait dans le bras droit un énorme bouclier noir, et, dans le bras gauche, un marteau énergétique dont l’extrémité émettait de vives lueurs électriques.

Avitus (http://nicholaskay.deviantart.com/art/Emperor-s-Shields-Terminator-328976633) descendit du camion. Il était si épais que, en approchant de l’extrémité de la remorque, le haut du camion s’était soulevé. La tête de Cindy arrivait à hauteur du symbole forgé sur le devant de l’arme, représentant un bouclier. Avitus observa son bouclier, puis le cyborg, et balança son bouclier sur le sol.

« Je veux une arme. Ma foi est un bouclier amplement suffisant. »

L’un des cyborgs ne sembla guère surpris, et retourna dans le camion. Il alla chercher une sorte d’énorme sulfateuse (http://img97.xooimage.com/files/0/a/3/sans-titre-41c423d.png), et dut la tenir à deux mains en l’approchant. Le bras gauche d’Avitus se rapprocha, et, par un système de pompes et de vérins, la mitrailleuse lourde se greffa à son bras, en devenant une extension.

« Des Tekhanes sont actuellement en train de se battre contre une force xénos à quelques lieues d’ici. Nous avons indiqué leur emplacement sur ton radar.
 -  Alors, il est temps d’y aller. »

Avitus se mit alors à marcher, chacun de ses pas semblant faire trembler le sol.



SARAH KERRIGAN

La Reine des Lames était troublée. Il se passait quelque chose d’anormal. Elle était dans son nid, mais sentait qu’elle allait devoir sentir en personne pour comprendre ce qui arrivait. Il y avait un parasite au sein de la présence collective. Était-ce une nouvelle tentative des Tekhanes ? Elle savait que ces femmes avaient déjà tenté, par le passé, de parasiter e lien psychique reliant un Annexien à sa Horde. Elles n’avaient jamais réussi, mais leurs agissements se faisaient sentir chez les Annexiens, comme des espèces de virus, de parasites, qui les forçaient à devoir se concentrer. Cependant, cet écho était différent... Ce n’était pas une présence parasitaire externe, mais quelque chose de plus diffus, de plus ténu. Elle n’arrivait pas à l’expliquer, car cet écho était à la fois familier et... Et distant. Elle ne savait pas à qui la rattacher, à quelle signature psychique il se référait, mais elle avait le sentiment de le connaître, comme si cette forme lui était familière.

Son trouble s’accrut encore quand l’élégante Reine perçut clairement un signal, un message. Mère ? Elle discerna ce mot avec une certaine confusion, et se tournait autour d’elle. Les Formiens la protégeant, des Chasseurs xénos et des Hydralisks royaux, reconnaissables à leur peau rouge, grognaient et gesticulaient, également troublés par le comportement de leur Reine.

*Qu’est-ce que ça signifie ? Qui es-tu ?* lâcha Sarah dans la conscience de la Nuée.

Elle se concentra, et prit la vision d’un Zergling qui attaquait l’escouade 031. Elle lui ordonna de se replier, et, si ce dernier était hostile à cette idée (attaquer les femmes provoquait en lui une forte érection), elle sut le convaincre. Il se dissimula sous la carcasse d’une voiture, et, à travers ses yeux, Sarah vit l’une des attaquantes s’approcher de la carcasse d’un Zergling, et l’utiliser. Sarah sentit alors une interférence psychique, et eut une soudaine migraine. Ce choc inattendu lui fit perdre sa mainmise sur son Zergling, qui reprit le contrôle de lui-même pour mourir rapidement. Sarah porta une main à sa tête.

« Je n’y comprends rien, que signifie ceci ? »

Sarah n’avait jamais rencontré une telle chose. Ce n’était pas un autre Annexien, ni ses Cérébrates. Qui était-ce donc ? Elle sentit également le trouble d’Elvennya. Sa Fille avait senti un appel, un défi, et, si elle était plus libre que les Formiens, elle préférait ne pas agir sans autorisation de la Reine, un reliquat de sa nature elfique, encline à la sagesse et à la discipline.

*Va, ma Fille, lui intima Kerrigan, mais méfie-toi... Je vais te rejoindre.*

Sarah Kerrigan n’hésitait pas à sortir de son nid quand il le fallait. L’humaine qu’elle avait jadis été était une soldate, après tout, et, si Sarah aimait bien l’action, elle ne restait dans son nid que pour superviser personnellement ses couvées, et pour permettre à ses Cérébrates de se débrouiller par eux-mêmes, d’agir, de s’affirmer, et d’acquérir une certaine expérience. Cependant, quelque chose lui disait qu’elle allait devoir agir en personne, résoudre ce mystère.



ELVENNYA

(http://img96.xooimage.com/files/1/0/4/elvennya-head-41c440b.jpg) (http://img98.xooimage.com/files/6/f/6/elvennya_by_sade7...-d4d0hqj-41c43f4.jpg)

Il fut un temps où, jadis, Elvennya n’était rien de plus qu’une elfe ordinaire, une elfe-sylvestre, vivant dans les profondeurs d’une ancestrale forêt, à chasser les peuplades d’Orcs, à attaquer leurs clans en compagnie de ses frères d’armes, et à chasser des animaux sauvages. Elvennya était une elfe talentueuse et douée, faite pour le combat, et sa route avait croisé celle d’une petite colonie formienne. Bien qu’étrangers aux conflits entre Nexus et Ashnard, Elvennya et les elfes de la cité elfique avaient décidé de repousser les Formiens, car ils étaient une menace à la Nature, corrompant et pervertissant cette dernière. De nombreux elfes avaient été tués dans cette bataille, et Elvennya avait, avec d’autres elfes, affronté la Reine des Lames. Leurs flèches avaient beau transpercer son corps, elle continuait à avancer. Elle avait tué presque tous les amis d’Elvennya, sauf un elfe, son amant. Elle avait capturé son amant, ainsi qu’Elvennya, et, pendant des semaines, Elvennya avait été violée et torturée. Son esprit avait été brisé, elle avait été humiliée, avait enfanté des monstres abominables, et la Reine l’avait finalement ressuscité.

Sous sa nouvelle forme, dotée d’une puissance incommensurable, Elvennya avait revu son amant, et n’avait plus éprouvé que du dégoût pour lui, ainsi que pour elle, à l’idée d’avoir pu un jour aimer un tel être. Elle l’avait massacré avec l’aide de ses tentacules xénomorphiques, le dévorant goulument. Son amour n’allait désormais que pour sa Reine et Mère. C’était en son nom qu’elle était en train de massacrer ces stupides humaines. Leur résistance était aussi farouche qu’inutile. Outre les Zergligns et Hydralisks, Elvennya avait sous son autorité plusieurs Ultralisks, ainsi que d’impressionnants Carnifex, qui s’avançaient le long des grandes rues, les Ultralisks chargeant les chars et les tourelles de défense, tandis que les jets d’acide des Carnifex balayaient les défenses adverses.

En ayant entendu le défi de cet inconnu, Elvennya s’en était référée à Sarah, et, quand cette dernière l’autorisa à aller voir, elle décida d’agir. Ses Formiens pouvaient agir sans ordre direct de sa part, et elle voulait mettre au clair ce qu’était cette chose.

Elle fit un bond prodigieux, de plusieurs dizaines de mètres, avant que ses tentacules ne l’aident à grimper, s’enfonçant dans la façade d’un gratte-ciel, pour l’amener sur un toit. De là, Elvennya, avec sa bonne vision, une vision elfique renforcée par ses capacités de Formiens, vit plusieurs exosquelettes tekhanes qui s’avançaient dans un quartier où il n’y avait pas de Formiens. Elles essayaient de rejoindre le cœur de la mêlée en prenant un chemin détourné qui leur permettrait d’attaquer la Horde par le flanc. Une stratégie habile, lâche, à l’image des humains. Elvennya réfléchit brièvement. L’inconnu, celui qui avait envoyé les messages, venait de ces femmes. Était-ce un piège ? Elvennya n’avait qu’une envie : bondir sur elles, et les déchiqueter. Cependant, elle savait aussi qu’elle devait se méfier. Étant une elfe, à la base, elle connaissait l’esprit retors des humains, et savait que sa capture n’arrangerait nullement les affaires de Mère.

*Je ne perds rien à m’assurer qu’elles n’aient pas de pièges...*

Elvennya fit alors appel à une petite partie de ses Formiens, et leur ordonna de fondre sur le groupe. Les femmes venaient en effet d’atteindre une rue plus dégagée que les autres, une belle avenue avec des arbres abandonnés qui poussaient à droite et à gauche, et de nombreuses carcasses de voiture. Un terrain dégagé, parfait pour un bataillon de Mutalisks (http://img95.xooimage.com/files/f/b/2/mutalisk-41c448e.jpg). Ces créatures volantes balançaient des jets d’acide depuis une sorte de gueule se trouvant à l’extrémité de leurs queues.

Depuis sa position, elle en envoya une quinzaine vers le groupe. Elle voulait notamment s’assurer qu’il n’y ait pas de tireuse d’élite capable de la prendre à revers. Auquel cas, elle fondrait d’abord sur cette femme, afin de la neutraliser.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mardi 29 octobre 2013, 13:10:07
*Qu’est-ce que ça signifie ? Qui es-tu ?*

Pour une raison qui aurait été incompréhensible pour ses camarades si elles l'avaient regardées à ce moment là, "Milfa" avait sourit pendant sa course. Ses interventions dérangeaient la Nuée et même Mère se posait des questions. Aal'Kesh aurait put répondre d'emblée mais préférait laisser sa génitrice gamberger, ce qui lui permettait de se concentrer sur ce qui se passait de son côté. C'était tellement excitant !
Les filles de la 031 remontaient d'un pas alerte vers l'artère de la ville que la rousse avait désignée, toutes ayant adoptés une formation linéaire dangereuse mais qui leur permettait d'évoluer en couvrant tout les angles. Cyanure ouvrait, couvrant l'avant et prête à signaler à ses camarades de file le moindre danger. Dekta dans ses pas faisait marcher elle les capteurs de son armure pour couvrir un périmètre frontal moins direct, son sniper tout disposé à allumer les menaces trop lointaines pour la blonde. Xyal suivait en couvrant le flanc droit et "Milfa" l'imitait pour le gauche tandis qu'enfin Jusmin fermait la marche et s'improvisait arrière-garde. Quand l'escouade arriva dans l'avenue large qui était le passage principal vers la base qu'elle s'était donnée comme objectif, la formation prit le risque de s'élargir un peu tout en gardant les même postes. Entre elles, la tension était palpable, lourde. Chaque soldate savait qu'elle étaient peut-être déjà prises au piège et que les formiens se dissimulaient possiblement dans les buildings et magasins qui se dressaient autour d'elle, déterminant l'avenue. Un seul faux pas, une seule faute d'inattention et ce serait le carnage.
En fait, emprunter ce chemin était un pari risqué : certes, le gain de temps en terme de distance parcourue entre elles et la base serait considérable, mais l'avenue ne se présentait ni plus ni moins que comme un goulot d'étranglement. Et aucune d'elles n'était assez naïve pour ne pas le voir.

<Je suis plus que ce que tu ne peux imaginer, Kerrigan.>  Ce fût la seule chose qu'il consentit à répondre, avant de se détacher au mieux du réseau. Il n'en était pas membre -pas à cette époque, du moins- et le fait qu'il soit camouflé par les ondes cérébrales du corps qu'il habitait cachait d'autant plus sa nature et sa localisation. Aal'Kesh aurait volontiers réfléchit à quelques tirades destinées à agacer sa Mère et à exciter plus encore sa curiosité, mais l'action lui coupa l'herbe sous le pied quand Xyal l'interrompit, stoppant net la progression du groupe.
La capitaine avait reçu un signe de Dekta qui avait visiblement repéré quelque chose. La sniper s'était déplacée dans un coin de l'avenue pour se camoufler et trouver le meilleur angle de tir, alors que Xyal avait intimé à ses troupes de se mettre à couvert en quelques mouvements de main spécifique. "Milfa" s'était jetée derrière la carcasse d'un camion de livraison, Jusmin dans les restes d'un cratère de bombe qui déformait la chaussée. Cyanure s'était réfugiée derrière une voiture qui reposait sur son toit et Xyal l'avait imitée. Dekta quand à elle était derrière un banc de pierre, la gueule de son fusil de précision dardée sur un des toits environnants. Son oeil déposé dans la lunette de précision, elle fit le point et contacta ses soeurs.

"- Mouvement à 300 mètres, sur le Marvel Building. C'est Kerri- non, attendez ! C'est une autre femme, mais une formienne ! On dirait la lieutenant de Kerrigan, celle qui mène l'assaut sur la base avancée !"

Aal'Kesh leva les yeux vers la position indiquée, y découvrant une silhouette qu'il connaissait bien. Une des Filles de la Reine des Lames, une ancienne elfe que Mère avait converti à la Nuée. Une superbe créature et redoutable combattante, qu'Aal'Kesh avait prit maintes fois plaisir à féconder. Jamais il ne l'avait affrontée, bien qu'il pensait qu'elle ne serait absolument pas un danger pour lui. Toutefois pour l'escouade 031, c'était une chose complètement différente. Bonne tacticienne, Elvennya lança l'assaut qui était peut-être le moins attendu en plus d'être le plus efficace et des Mutalisk surgirent pour fondre sur les tekhanne depuis le ciel pour engager un bombardement d'acide.

"- A COUVERT ! BATAILLON DE MUTALISK EN APPROCHE RAPIDE, OUVREZ LE FEU ! DEKTA, DÉGOMME L'AUTRE PUTE !"

La sniper s'exécuta sans attendre, pressant la détente de son arme. Le tir de plasma fusa dans l'air pour le fendre... ratant de très peu la tête d'Elvennya qui braqua le regard sur son agresseur, avant de disparaître subitement de son champ de vision.
De cela, les autres filles n'avaient pas connaissance. Les mitrailleuses de leurs exo-squelettes crachaient le plomb sur les Mutalisk, dont les cinq premiers tombèrent rapidement. Leur formation était trop compacte pour sortir indemne de la ligne de feu, mais cette erreur fut corrigée par une dispersion brutale et désordonnée qui empêcha les filles de la 031 de les ajuster correctement. Sous le coup de la colère, Cyanure sortit de sa cachette et se dressa au milieu de la rue telle une magnifique vierge guerrière de légende. Cette bêtise fit s'abattre sur elle un jet d'acide corrosif qui dévora son bras gauche, fondant l'acier de l'armure et la chair du corps qui la portait. La belle hurla sa douleur tout en tirant de son bras valide, mais un assaillant acheva le tableau d'une autre salve qui emporta tant la poitrine de la blonde qu'une partie de son visage. Jusmin parvint à abattre deux Mutalisk qui s'attardèrent un peu trop sur les restes fondus de sa compagne d'arme, tandis que Xyal avait prit le parti de vider le combustible de son lance-flamme dans les airs pour créer une sorte de dome de feu aussi protecteur que meurtrier.

"- JUSMIN, AVEC MOI ! MILFA A LA MITRAILLE, DEKTA NOUS COUVRE !"

Jusmin s'élanca vers Xyal tout en abattant deux Mutalisks de plus avant de faire elle-même cracher son lance-flamme, mais Dekta ne couvrirait personne. Surprise par l'arrivée de la Cérébrate, elle n'avait pas eu le temps de se saisir d'une arme de poing plus facile à manier que son sniper. Aal'kesh, en revanche, avait suivi l'intégralité de l'action d'Elvennya et avait naturellement placé sa mitrailleuse vers le point d'arrivée qu'elle aurait en achevant son arrivée. Bien vu ! Il tira une première balle en direction de l'épaule de la Cérébrate, cherchant à attirer son attention tandis que Dekta mettait l'ouverture à profit pour saisir le flingue qui reposait à sa cuisse. Visant le plus rapidement possible la Cérébrate, la tireuse entreprit de vider son chargeur dans un geste désespéré.

"- ESCOUADE 031 A QG ! CONTACT AVEC LE MENEUR ENNEMI DE L'ASSAUT DE LA BASE 3 ! DEMANDONS RENFORTS IMMEDIATS SUR NOTRE POSITION !", beugla Xyal.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le mardi 29 octobre 2013, 16:46:36
CINDY PARKER

L’hélicoptère filait dans les airs, suivant de près la marche d’Avitus. L’homme avançait relativement vite, malgré son poids. L’armure disposait certainement de servomoteurs, et il enclenchait parfois ses réacteurs dorsaux pour se propulser dans les airs, les réacteurs crachant des jets de feu dans son dos, le soulevant sur plusieurs mètres. Cindy le vit se ruer le long d’un boulevard jonché de carcasses de voitures, les pulvérisant sous son poids. Son pied s’enfonça dans le toit d’une voiture, pliant cette dernière dans un couinement métallique, et il transperça un bus sans même s’arrêter, laissant de petites fissures dans le béton.

Depuis l’hélicoptère, Cindy filmait la scène avec son EyeWatch, une variante de l’EyeBot (http://images2.wikia.nocookie.net/__cb20110125211828/fallout/images/3/3e/Fo3_Enclave_eyebot.png), qui flottait à côté de sa tête. Le colossal monstre s’avançait vers la zone de combat, et l’hélicoptère le suivait, ainsi que plusieurs véhicules lourds. Les instructions étaient très claires : les soldates n’étaient là qu’en soutien, leur mission se bornant, non pas à prêter une quelconque assistance à Avitus, mais à tuer les éventuels Formiens qui chercheraient à s’échapper, et à assurer un cordon de sécurité pour les autres escouades. De manière générale, la présence de Tekhanes ne pourrait que déranger Avitus, car, parmi ses ordres de mission, il lui était interdit de tuer une Tekhane, sauf s’il s’avérait que cette dernière soit une traître, ou effectue des actes manifestement incompatibles avec sa fonction, telle un acte de haute trahison. De ce que Cindy avait compris, les cyborgs ne savaient pas trop comment les programmes comportementaux d’Avitus allaient réagir, car il pouvait très bien interpréter un ordre de retraite précipité comme un acte de lâcheté, et en déduire qu’un tel comportement constituerait un acte manifestement incompatible avec la fonction de soldat.

« Le Marine Avitus a subi beaucoup de formations afin d’affiner ses réactions comportementales. »

Cindy avait essayé d’en savoir plus auprès des deux cyborgs, mais ils n’étaient guère prolixes, et s’étaient contentés de lui dire d’attendre que l’avion du Docteur Chen soit suffisamment prêt pour entrer en communication avec elle. L’hélicoptère se rapprochait des gratte-ciel, quand le cyborg annonça que la communication pouvait s’établir. Cindy, soulagée, programma son EyeWatch, et, tandis que le petit robot filmait, un petit projecteur holographique s’afficha, permettant de voir la silhouette féminine du docteur Chen (http://img98.xooimage.com/files/b/0/0/chen-41c9bd1.jpg).

« Mlle Parker ? Vous me recevez bien ?
 -  Oui. Vous êtes le docteur Chen ?
 -  On m’avait dit que vous étiez une femme observatrice. Je vois qu’on ne s’était pas trompées. »

Cindy ne releva pas la boutade.

« Que pouvez-vous me dire sur Avitus ? »

Chen cligna lentement des yeux. Elle était manifestement assise dans un confortable fauteuil.

« Le Marine Avitus a été créé à partir des restes d’un ancien Psyker, Avitus. Il était dans un état critique, et nous avons passé des semaines à le rafistoler. Malheureusement, ses blessures étaient trop graves pour qu’on puisse le remettre dans l’état où il était autrefois. La Baronne de Novac a alors donné son feu vert pour que le corps d’Avitus soit utilisé dans un programme expérimental qui était en projet depuis des années.
 -  Un programme expérimental ? Que voulez-vous dire ?
 -  Vous êtes en train d’enregistrer cet entretien, en ce moment ?
 -  Si vous ne vouliez pas que ça se sache, il ne fallait pas ordonner à vos deux escogriffes que je les suive dans cet hélicoptère..., répliqua rapidement Cindyn, agacée de perdre son temps.
 -  Bien vu, rétorqua Chen avec un léger sourire. Il faut savoir que la guerre contre les Formiens ne se déroule pas aussi bien que nous le pensions. Depuis des années, nous n’avons toujours pas réussi, malgré des tentatives répétées, à percer les défenses de la Fourmilière, et, pour ne rien arranger, les Formiens arrivent à contourner nos lignes. La Baronne a estimé que la situation actuelle ne pouvait pas perdurer ad vitam aeternaem. Face aux Formiens, ce n’est pas la quantité de monstres que nous tuons qui importe, mais la qualité de ces derniers. Très concrètement, Mlle Parker, nous avons réfléchi à la création d’une arme indépendante et autonome qui serait suffisamment forte pour décapiter la Fourmilière.
 -  En vous attaquant aux Annexiens, vous voulez dire ? »

Le docteur Chen remit sur son nez ses lunettes, en hochant positivement la tête.

« Précisément. La Fourmilière est un colosse aux pieds d’argile. Si on coupe les commandants des Hordes, ces dernières s’écroulent. C’est ce que nos études sur le lien psychique unissant les Formiens a révélé : les Annexiens sont la force et le point faible de la Horde. Comme ils sont plus forts que les Formiens de base, nos simples soldates ne sont pas en mesure de les débusquer. La mission d’Avitus est de neutraliser suffisamment de Formiens pour forcer Kerrigan à sortir de son trou, et à la supprimer. »

Chen tourna encore la tête vers Avitus, quand elle entendit les cyborgs remuer.

« Une escouade a identifié l’une des Cérébrates de Kerrigan.
 -  Redéployez Avitus. »

Avitus se déplaça courant sur la gauche, tandis que, depuis une radio intégrée à l’hélicoptère, Cindy pouvait entendre un message d’aide :

« Putain, il y en a toute une chiée !! QG, demandons renforts IMMÉDIATS !! On va devoir se replier si vous vous remuez pas le cul, merde ! »

L’un des cyborgs lui répondit :

« Officier Xyal, vos ordres de mission sont annulées. Repliez-vous immédiatement. Ceci est un ordre direct.
 -  Hein ? Mais il faut que quelqu’un...
 -  Les renforts sont en route, votre présence ne ferait que les gêner. Repliez-vous immédiatement. Tout refus d’obtempérer sera interprété comme un acte de haute trahison. »

Cindy cligna des yeux, surprise, et s’adressa encore à Chen :

« Kerrigan est un adversaire redoutable. Vous ne craigniez pas de surestimer un peu les capacités de votre poulain ? »

Chen se fendit d’un léger sourire. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Novaquiennes, outre être de gros cerveaux, étaient aussi de vraies bombes. Cindy s’était souvent dit que, à la fin de sa carrière, elle se paierait une petite retraite dorée là-bas.

« Je comprends votre scepticisme, Mlle Parker, mais je ne peux le partager. Ce qui est en train de courir est l’arme la plus aboutie par l’industrie de Novac, et répond également à cette question qui, pendant plus d’une décennie, traversa notre peuple... Vous avez devant vous la raison d’être du sexe masculin : servir d’arme et mourir au nom de l’Humanitée, conçue comme un corps féminin. »

Avitus se rapprochait du point, et se mit alors à bondir dans les airs. Il atteignit un gratte-ciel, et passa à travers le mur sans la moindre difficulté. Visiblement, il prenait un raccourci. Les détecteurs de l’hélicoptère, quant à eux, repéraient une grosse masse rouge à proximité. Énormément de Formiens se rapprochaient, comme s’ils délaissaient l’assaut de la base avancée pour se concentrer sur ce simple groupe.

*Mais que se passe-t-il ?*



SARAH KERRIGAN

Il aurait fallu que Cindy Parker puisse interviewer Sarah Kerrigan pour comprendre son émoi. Il y avait un parasite dans son lien, une sorte de virus, et elle savait que ce n’était pas une erreur. Quelqu’un la narguait, et la Reine des Lames avait horreur de ça. Elle préférait donc oublier l’assaut insignifiant de cette base avancée, afin de se concentrer sur le parasite. La Reine s’avançait rapidement dans les tunnels complexes et tortueux menant à son nid, rejoignant les égouts de la ville, et sortit par un tunnel souterrain. Le plafond du tunnel avait été crevé, faisant passer des rais de lumière. L’architecture du tunnel en elle-même ne ressemblait plus à rien : des parois organiques s’étaient dressés ici et là, avec des espèces de veinures qui filaient le long de ces parois sinistres.

Sarah sortit à l’air libre, sentant l’air frais, le vent sur ses longs cheveux tentaculaires. D’heureuses sensations. Elle ferma brièvement les yeux, humant l’air, puis les rouvrit.

Elle arrivait.



CAPITAINE XYAL

« Il y en a beaucoup trop, Capitaine ! »

La voix émanait de Dekta. Xyal était en train de faire feu. Ses sulfateuses rugissaient. Les Mutalisks avaient été comme une séance de tir au pigeon, mais les deux extrémités de la rue étaient en train de se remplir de monstres. Des petits, des moyens, des gros. Xyal entendait un bruit de carcasses métalliques, et vit un bus s’envoler dans les airs, au loin3. Il heurta un immeuble, et tomba sur le sol, écrabouillant plusieurs Formiens, alors qu’un massif Ultralisk (http://img95.xooimage.com/files/d/a/9/mr-jack_ultralisk-41c9de0.jpg) apparaissait, chargeant comme un taureau, ses pieds colossaux et ses interminables griffes acérées fauchant les Formiens qui avaient le malheur de se placer devant lui.

*Oh merde !*

L’escouade de Xyal n’était pas vraiment taillé pour affronter toute cette tripotée. Xyal se retourna, en voyant des Formiens jaillir des immeubles devant elle, formant comme une marée d’araignées jaillissant de leur terrier. Elle vit feu avec détermination sur des saloperies d’araignées géantes (http://th09.deviantart.net/fs71/PRE/f/2011/107/6/e/giant_spider___gyromancer_by_kunkka-d3e96no.jpg) qui dévalaient la façade, balançant des bombes à fusion depuis rangées supplémentaires de son armure. Les bombes explosaient au contact de la façade, provoquant de belles explosions, des champignons de feu qui soufflaient les araignées.

« C’est ton cul qui les attire ou quoi ? demanda alors Jusmin à Xyal
 -  Va chier, salope, nique-moi ces crevures ! »

Xyal sortit sa radio, et répéta son appel :

« Putain, il y en a toute une chiée !! hurla-t-elle en faisant feu sur plusieurs Zerglins. QG, demandons renforts IMMÉDIATS !! On va devoir se replier si vous vous remuez pas le cul, merde ! »

Une voix froide et métallique ne tarda pas à lui répondre, n’ayant rien à voir avec son officier de liaison habituel :

« Officier Xyal, vos ordres de mission sont annulées. Repliez-vous immédiatement. Ceci est un ordre direct. »

En entendant cette voix, Xyal crut à une farce, et se demanda si la liaison n’avait pas été piratée. Un rapide coup d’œil vers son terminal de bord lui signala qu’il n’y avait aucune interférence. Se replier ? Est-ce qu’elle avait bien entendu ?

«  Hein ? Mais il faut que quelqu’un..., entama-t-elle.
 -  Les renforts sont en route, le coupa l’individu. Votre présence ne ferait que les gêner. Repliez-vous immédiatement. Tout refus d’obtempérer sera interprété comme un acte de haute trahison. »

Xyal en eut le souffle coupé. Se replier lui semblait lâche, et absurde. Son plan était de retenir la Horde pour empêcher cette dernière de se regrouper. Cependant, l’Ultralisk leur fonçait droit dessus. Xyal se mordilla les lèvres, et réfléchit rapidement.

« Okay, les filles, le QG veut qu’on repose nos armes, alors, vite ! Fonçons dans cette ruelle ! »

Xyal se mit en marche vers une ruelle latérale serpentant entre deux immeubles, et entreprit de contacter Dekta pour demander une couverture.

« Dekta, tu nous suis ? Dekta ? DEKTA ?! »

Dekta ne répondait pas, et Xyal jura. Qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle s’élança dans la ruelle. Elle était étroite, et les Formiens les poursuivaient, les Zerglings rebondissant sur les murs. Jusmin fermait la marche, et se retourna, balançant des jets de feu, avant de lâcher de nouvelles bombes à fusion sur leurs poursuivants.

« Mangez ça, et mâchez bien, mes salopes !! »

Il y eut de belles explosions, ainsi que des giclées de viscères et de sang le long des murs, mais les Formiens continuaient à les poursuivre. Xyal menait la marche, quand elle entendit des grondements sourds... Devant elle, un mur explosa, et elle s’arrêta en voyant, juste devant elle, la présence massive d’un Ultralisk.

Prise entre le marteau et l’enclume.

« ’Chier... »



ELVENNYA

« Dekta, tu nous suis ? Dekta ? DEKTA ?! »

Elvennya esquissa un léger sourire devant cet appel. Dekta ne suivait plus, non. Ses pitoyables tentatives de lui tirer dessus avaient été sans aucun effet sur Elvennya. Sa couche xénomorphique protectrice avait retenu les balles, et un tentacule avait fondu sur la femme, la frappant au ventre avant que les tirs ne puissent vraiment sa protection. La sniper avait heurté le mur, sonnée, et un autre tentacule l’avait attrapé à la gorge, la soulevant, pour la balancer à travers un mur. Elle avait rebondi dans un couloir, et Elvennya avait admiré sa résistance. Les « dh’oines », après tout, ne savaient jamais quand il fallait s’arrêter. La femme avait entrepris de se relever, sortant un couteau de combat, du sang jaillissant de ses lèvres, et Elvennya avait ressenti le désir en la voyant.

Elle avait donc décidé de l’épargner. La femme avait fondu sur elle pour essayer de la planter, et Elvennya avait esquivé son attaque. Dekta était blessée, et titubait à moitié. La Fille de Kerrigan l’avait attrapé à la gorge, et l’avait maintenu en l’air, la soulevant fermement en l’étranglant à moitié. Dans cette position, elle avait attendu que Dekta tombe dans les pommes avant de la relâcher. Ce serait un cadeau pour Mère.

Ce faisant, la Cérébrate, qui avait décidé, conformément aux souhaits de Mère, de rediriger la Horde sur les femmes, se rapprocha du rebord de l’appartement. L’escouade mystérieuse était piégée devant un Ultralisk, et d’autres Formiens se rapprochaient.

Qui que ce soit cet imposteur, il était terminé.

C’est à cet instant, alors qu’Elvennya salivait à l’idée de faire plaisir à Mère, qu’il y eut une explosion au-dessus d’elle, et que, quelques secondes après, son Ultralisk mourut instantanément.



AVITUS

La mort ne l’effrayait pas. La seule chose qui l’inquiétait était la perspective de perdre du temps. Une journée à ne pas tuer du xénos était, à ses yeux, une journée gâchée, une journée perdue aux yeux de Tekhos.

Les détecteurs extrêmement précis de son armure le guidaient vers le cœur de la mêlée, et il sentit un silencieux frisson remonter le long de son corps, une sensation qui lui était difficile à assimiler, mais qu’il interprétait comme de la joie, une sorte de frisson avant de plonger dans la mêlée. Les veines reliant l’armure à sa carcasse humaine crachaient dans ses poumons de puissantes drogues inhibitrices, et ses deux cœurs lui assuraient de ne pas connaître la fatigue. L’armure était reliée à son corps par un système de câbles électriques s’enfonçant dans des trous creusés dans sa chair. Il ne faisait qu’un avec elle, alors elle ne pouvait pas être lourde.

Le sol tremblait sous ses pas, les bureaux dans lesquels il courait menaçant de se rompre. Les fenêtres apparaissaient en face. Dans sa main droite, le marteau énergétique se mit à vibrer, fonctionnant presque de manière magnétique, faisant remuer les ordinateurs et les photocopieuses de l’étage. Il enclencha ses réacteurs dorsaux, et traversa le plafond, atteignant l’étage supérieure, puis sortit en explosant les baies vitrées.

Son regard se porta vers le bas, vers la petite ruelle où ils grouillaient. Dans la mesure du possible, il allait devoir éviter d’écrabouiller les soldates. Son rôle était de protéger, et il ne détruisait celles qu’il ne devait protéger que si c’était strictement inévitable, et toujours avec une pointe de déchirement dans ses cœurs. Flottant dans les airs, l’homme utilisa ses réacteurs dorsaux pour se retourner, tête la première, et les ralluma, se mettant à foncer à toute allure. L’armure vibrait en pénétrant l’air, alors qu’il descendait à une allure prodigieuse, formant presque une espèce d’astéroïde rougeâtre. Il brandit son marteau en avant, et poussa un hurlement de rage et de haine, déformé par ses haut-parleurs. En s’approchant du monstre, ses servomoteurs l’aidèrent à lutter contre la gravité et la vitesse prise. Il releva son marteau, et l’abattit avec toute sa rage sur la tête de l’Ultralisk.

Le choc fut d’une telle force que toutes les vitres à côté explosèrent sous l’impact, et que des lézardes se formèrent sur les murs, un choc assourdissant se répercutant dans la ruelle. Son marteau heurta le crâne de l’Ultralisk, défonçant l’os occipital, et heurta son cerveau, répandant dans sa tête des électrochocs mortels. On eut l’impression qu’un orage explosa dans la tête de l’Ultralisk, son cerveau se liquéfiant sur place. L’Ultralisk chancela légèrement, tandis qu’Avitus, emporté dans son élan, s’écrasa lourdement sur le sol, pulvérisant ce dernier en le transperçant. Il fendit le béton, explosa des canalisations et des conduites d’eau, tandis que l’Ultralisk, sonné, se mit lentement à basculer en arrière.

Avitus, lentement, se redressa. Il n’attendait nul remerciement, nulle gloire, nulle félicitation.

Sa gloire, il l’avait en éradiquant la vermine et le xénos.

Sa sulfateuse se mit à tourner.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mercredi 30 octobre 2013, 11:51:08
Au moment où Elvennya avait fondu sur une Dekta complètement désarmée face à elle, "Milfa" aurait tout le loisir d'intervenir. Certes, les balles de petit calibre du revolver d'appoint de la sniper ne pouvaient percer la carapace xénormorphique de la Cérébrate même à distance ultra-rapprochée, mais la rouquine était en très bonne position pour faire elle-même feu et toucher l'elfe avec toute la puissance de la mitrailleuse lourde adjointe à son exosquelette. La tuer ? Non, sûrement pas. La repousser pour permettre à Dekta d'amorcer une fuite ou encore blesser la fille de Kerrigan aurait été jouable, en revanche. Mais le sort de la tireuse importait peu à Aal'Kesh, qui la regarda se débattre comme une diablesse face à sa redoutable adversaire. Quelle hargne au combat, quelle abnégation face à cette opposante bien plus forte qu'elle ! C'était admirable, excitant. Le cul splendide d'Elvennya qui roulait dans ses déplacements, la colère de Dekta dont le mental à briser serait presque plus jouissif que la baise débridée que l'hybride se réservait déjà avec l'elfe... Une nouvelle poussée d'excitation encombra le réseau neural avec plus de force que les précédentes, sans être uniquement tournée vers Kerrigan. C'était une pulsion primaire qui saurait certainement ravir les femelles qui la ressentiraient.

Les appels radio de Xyal étaient restés sourds aux oreilles de "Milfa", qui avait préféré se délecter du combat vite expédié entre sa partenaire d'escouade et la puissante Cérébrate. La détérioration significative de la situation n'avait sauté au yeux de la rousse que lorsque le mur explosa devant la capitaine et Jusmin pour dévoiler le colosse formien qui barrait toute retraite. Dans une vive volte-face, "Milfa" découvrit que l'autre sortie de l'avenue était encombrée par les nuées de Zerglings qui y évoluaient en masse grouillante. Conditionné par les réflexes de Milfa, Aal'Kesh réarma sa mitrailleuse lourde dans un claquement sec et significatif avant d'ouvrir le feu sur le tas compact qui lui arrivait dessus. Les formiens tombèrent comme des mouches sans ralentir à un seul moment et "Milfa" ne parvient à échapper à la vague qu'en utilisant ses réacteurs dorsaux à pleine puissance au dernier moment, pour un saut en arrière qui l'éloigna très brutalement des assaillants qu'elle n'avait pas manqué de continuer à arrosser généreusement de plomb durant l'action. Elle avait assuré sa fuite d'une position perdue et rejoint les deux 031 encore en activité, voyant Dekta prisonnière d'Elvennya, un ou deux étages plus haut. Aal'Kesh ne s'en soucia pas outre mesure, considérant que tenter d'abattre l'Ultralisk avec les faibles moyens à la disposition de son escouade constituerait un défi plus érectionnel encore.

"- Putain de merde, tu te doigtais là-bas ou quoi, Milfa ? Ca fait deux minutes que Xyal a ordonné le rep-"

Jusmin s'arrêta net, alors qu'elle tirait en discontinu sur l'Ultralisk depuis son apparition. Contre tout attente et sous le regard des trois guerrières, une forme s'était abattue sur le titan entomomorphique et lui avait défoncé le crâne d'un coup magistral avant de retomber sur le macadam de l'avenue avec une telle force qu'il s'enfonça loin dans le sol, le choc créant un petit cratère, son onde envoyant valser les trois femmes.
Elles se relèverent toute le plus vite possible, refusant de devenir des garde-manger pour les formiens qui grouillaient encore dans l'avenue. Toutefois, ce danger là n'était pas immédiat. Dans un bruit de tonnerre, la forme en armure noire avait ouvert le feu et avait entreprit de décimer littéralement les xénos et autres créatures lancée dans la bataille.
Les premières lignes reculèrent alors, comme en attente d'instructions et Avitus en profita pour sonder les survivantes de l'escouade 031. Au départ, il voulait s'assurer qu'elles respectaient le protocole militaire malgré la situation périlleuse à laquelle elles étaient confrontées, mais sa réticule d'analyse se focalisa sur Milfa et un message s'inscrivit dans les neurones de l'arme A.

[Présence parasitaire formienne détectée. Destruction.]

Sous le regard ahuris de Jusmin et Xyal, les gueules encore fumantes de la sulfateuse se tournèrent vers "Milfa". Dans un mouvement rapide, cette dernière ouvrit le feu sur Avitus alors que les deux autres hurlaient, mais les balles ne percèrent pas le blindage de l'ancien Psyker. Elles ricochèrent dans un tintement métallique presque mélodieux accompagné de flash lumineux, avant qu'Avitus ne presse lui-même la détente de son arme. Le corps de Mifa fût soufflé par le choc, s'envolant dans les airs dans un panache de chairs arrachées et de tripes en suspension et d'éclats de blindage. Le cadavre en lambeaux s'écrasa lourdement sur le bitume, roulant sur deux mètres alors que l'hémoglobine et les morceaux épais de carcasse ne se répandent en un sillon chaotique sur le sol de l'avenue.
Folle de douleur, Jusmin tira au moment précis ou le cadavre de sa bien-aimée percutait le pavé. Ses balles n'eurent pas plus d'effet que celle de Milfa et les contre-ordres de Xyal ne parvinrent pas à ses oreilles. Avitus interpréta -à raison- ces tirs comme un acte de trahison et tourna sa sulfateuse vers Jusmin et sa supérieure incapable de se faire respecter, mais quelque chose se passa. Comme surgit de nulle part, une sorte d'immense poing grisâtre à l'aspect pierreux et aux zébrures d'un rouge sanglant percuta le Terminator pour l'envoyer valdinguer contre le corps de l'Ultralisk avec une force absurde.
Les survivantes de la 031 en restèrent coites, suivant le retrait de cette masse solide qui retournait vers le corps dévasté de Milfa. Là, dans un bruit spongieux et écœurant, la masse devint liquide. Des filaments se dressèrent pour s'agglomérer, se former, s'élargir et se dessiner. Finalement, ses pieds pataugeant dans les entrailles de Milfa, le Prince des Cisailles (http://www.zerochan.net/489285#full) se dressa. Instinctivement, tous les formiens présents se reculèrent. La peur de l'Alpha, le respect pour ce qu'ils ressentaient envers lui sans savoir pourquoi... A cet instant, durant quelques secondes, le temps sembla se figer dans l'avenue.
Il inspira.

- ELVENNYA ! CETTE FEMME QUE TU TIENS EST A MOI, TU ENTENDS ? PRÉSENTE TOI A MOI, CEREBRATE, OU TON SERVICE AUPRÈS DE TA REINE S’ARRÊTERA ENTRE MES GRIFFES ! OBÉIS !

Aal'Kesh, de par sa nature, avait un ascendant inné sur les créatures de la Nuée de plus basse extraction. Et sa place auprès de Mère lui assurait aussi la domination des Cérébrates de cette dernière, du moins tant qu'elle l'autorisait. C'était là une autre époque, toutefois. Une ère où il n'existait pas encore et dans laquelle il était un parfait étranger. Le Prince en était conscients et avait acté en considération. Pour voir comment réagirait l'elfe à ses mots empreint de l'autorité des puissants de la Nuée.
Néanmoins, le regard qu'il avait braqué sur la Cérébrate s'était détourné quand il avait perçu les mouvements du cadavre de l'Ultralisk. La créature était assurément morte, alors comment pouvait elle remuer ? Autour d'eux, les formiens s'agitèrent.
Avant que la sulfateuse ne fasse entendre son rugissement, fauchant les zerglings comme le blé sous la faux du moissonneur. Visiblement, l'Arme A n'était pas encore inopérante...
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 30 octobre 2013, 17:51:30
CINDY PARKER

« Il possède deux cœurs. Un dans la poitrine gauche, et un à droite. Ces deux organes assurent à l’arme une efficacité au combat décuplée. Ses réflexes sont proprement surhumains, et l’adrénaline qui bat dans ses veines quand il combat est décuplé par rapport à un humain normal. C’est ce qui le rend singulièrement plus réussi qu’un vulgaire automate, ou qu’une machine de combat. Un robot se contente de suivre placidement les ordres. L’arme Avitus les suit, mais en y mêlant cette passion et cette rage humaines qui ont maintes fois, à travers l’Histoire, prouvé leur efficacité. »

D’une oreille distraite, Cindy écoutait le Docteur Chen parler, alors que l’hélicoptère contournait le gratte-ciel pour avoir une vue du combat. La journaliste n’était nullement choquée par le fait d’utiliser des mâles comme cobayes, ou comme sujets d’expérience. Comme elle l’avait affirmé à plusieurs reprises dans ses articles, elle abhorrait les mâles. Elle l’avait notamment indiqué dans un bel article qui lui avait valu un prix, « L’infériorité biologique des mâles : le point de vue de la science ». De son point de vue, il aurait fallu euthanasier tous les mâles. Si les Novaquiennes arrivaient enfin à leur trouver une fonction pratique, Cindy ne serait pas contre. Son scepticisme tenait plutôt sur la force de ce mâle. Elle le savait, pour avoir discuté avec des scientifiques, et lu des essais, que la capacité militaire d’un homme au combat n’était pas terrible. La propension des mâles à obéir à leurs hormones, plutôt qu’à des ordres hiérarchiques, était trop élevé. Ils se surestimaient, dans l’objectif d’impressionner les autres, faisant inutilement du zèle. Tout ce que Cindy voyait, pour l’heure, c’était une sorte de gros gadget technologique qui allait lamentablement se foirer.

Comment la Baronne pouvait-elle croire à de telles fadaises ? Un mâle, capable d’arrêter Kerrigan ? La traîtresse était honnie dans tout Tekhos, depuis que l’état-major avait révélé son parcours, et fait de la capture de cette femme une priorité. Contrairement aux autres Annexiens, qui se contentaient généralement de rester au sein de la Fourmilière, Kerrigan se déplaçait, et n’hésitait pas à aller dans Tekhos Metropolis elle-même pour corrompre des escouades, et se renseigner sur les institutions tekhanes. L’armée estimait que le plan de Kerrigan était de créer une guerre civile entre les mâles et les femmes de Tekhos, en usant de son charme et de ses influences sur les mâles. Quand on savait que même les femmes avaient du mal à résister aux charmes de la Reine des Lames, on savait d’office qu’un homme ne pourrait jamais le faire. Cindy avait donc ses raisons d’être sceptique, malgré les phrase spompeuses du Docteur Chen.

« C’est une erreur de le considérer encore comme un humain. Son corps a été remodelé, réécrit, pour ne faire qu’un avec cette armure. Elle s’enfonce dans son corps par le biais de pistons et de vérins, et se soude à sa peau. Des drogues se répandent dans son corps pour l’empêcher de souffrir quand il est blessé. Il est doté d’une armure Terminator, une armure assistée qu’une simple Tekhane serait incapable de porter sans être écrasée sus son poids. L’armure Terminator a été spécialement pensé pour Avitus. Elle mesure plusieurs tonnes, et est bardée d’armes supplémentaires. Comme vous pourrez le voir, nous utilisons à bone scient les impôts de nos citoyennes. »

L’hélicoptère se rapprochait, et l’EyeWatch de Cindy put ainsi filmer le saut de l’ange d’Avitus. Il était bien au quinzième étage d’un building, avant de tomber comme une flèche, et de s’écraser sur un Ultralisk qui bloquait une compagnie. Le choc fut terrible, et même Cindy put voir l’onde de choc lorsque le marteau énergétique de l’arme Avitus heurta le crâne de l’Ultralisk, explosant des morceaux d’os, tuant la créature sous le choc titanesque.

« Les yeux d’Avitus ont été améliorés pour une meilleure visibilité, par le biais de nos nanomachines, et nous permettent notamment de voir à travers ses yeux. Observez par vous-mêmes. »

Indécise, Cindy tourna la tête, et vit un écran s’allumer le long d’un flanc de l’hélicoptère, montrant le ciel. Elle filma cet écran avec son EyeWatch. Avitus se redressait lentement. Cet écran comportait également quelques informations vitales en bas à gauche, comme son rythme cardiaque, ou l’état d’intégrité de l’armure, ainsi que d’autres informations, comme la vitesse de circulation sanguine, le taux de diffusion d’épinéphrine dans les veines d’Avitus, et d’autres informations que Cindy ne comprenaient pas trop.

*On dirait l’écran d’un jeu vidéo...*

Elle vit Avitus se redresser lentement, et détailler les membres de l’escouade 031, à travers une vision spéciale, qui donna une vision bleue du décor. Les Formiens formaient des masses rouges et jaunes, et le regard d’Avitus se capta alors sur l’un des membres de l’escouade, qui semblait infectée.

« [Présence parasitaire formienne détectée. Destruction.] »

La voix s’égrena, et tira sur l’un des membres de l’escouade.

« Quoi ?! s’exclama Cindy. Il tire sur nos propres troupes !
 -  Les capteurs de l’arme ne peuvent pas se tromper, cette personne était infectée ! Merde, si les autres l’ignoraient, il risque de... »

Les autres femmes tirèrent sur Avitus, qui tourna alors sa sulfateuse vers eux. L’un des cyborgs leur hurla dessus, en vain :

« Ne tirez pas sur l’arme ! Ne tirez pas sur l’arme ! »

Avitus n’eut pas le temps de répliquer. Quelque chose le frappa, et son corps s’envola. La caméra tournoya dans tous les airs, et s’écrasa sur le sol.



ELVENNYA

La mort de l’Ultralisk choqua Elvennya, autant par la douleur qu’elle ressentit en perdant une telle bête, que par la surprise. La forme venait de le tuer, et elle vit une espèce de mastodonte de fer et d’acier, vêtue de noir, se redresser au milieu d’un cratère, avant de tirer sur le mystérieux parasite qui intriguait sa Mère... Ceci confirmait que ce parasite n’était pas une invention des « dh’oines », mais quelque chose d’autre. Elvennya avait du mal à le comprendre, et restait sur le rebord de l’appartement, observant la scène. Que se passait-il ? Qui était cet être ? Cette machine de guerre ? Elle vit les « dh’oines » tirer sur la machine, ce qui accrut son trouble. Cette machine était-elle une nouvelle arme des « dh’oines » ? Ou appartenait-elle encore à une autre faction ? Les balles perturbèrent la machine de guerre, qui se tourna vers les Tekhanes. Elvennya, elle, savait que le parasite n’était pas mort ; elle le sentait. Il y eut alors un choc terrible qui frappa la machine de guerre au ventre, la repoussant. Elle alla s’écraser sur le sol, disparaissant sous les entrailles du monstre.

L’elfe xénos n’y comprenait plus rien, et se rassurait en sentant la présence de sa Mère, qui se rapprochait. Elle vit alors, au milieu des entrailles de la « dh’oine » tuée, une forme apparaître, se matérialisant au milieu d’une mare de sang, sous la surprise notable des deux autres « dh’oines ». Elvennya vit alors un individu émerger, ce qui accrut son trouble. La chose n’était pas un « dh’oine », et elle sentait une certaine forme de familiarité avec elle... Comme si cette créature était de la portée de Kerrigan, alors qu’elle n’avait aucune identification au sein de la couvée. C’était impossible !

La créature s’adressa alors à Elvennya :

« ELVENNYA ! CETTE FEMME QUE TU TIENS EST A MOI, TU ENTENDS ? PRÉSENTE TOI A MOI, CEREBRATE, OU TON SERVICE AUPRÈS DE TA REINE S’ARRÊTERA ENTRE MES GRIFFES ! OBÉIS ! »

Qu’elle connaisse son nom est troublant, et qu’elle lui donne des ordres l’était encore plus. Elvennya sentait l’influence de sa Mère dans le corps de cette chose, et l’interpréta comme une tentative de perturber ce lien unique qui la reliait à sa Mère, ce lien d’amour, de dévotion totale. Elvennya sentit une forte agressivité la traverser, à l’idée que cette créature cherche à se substituer à sa parfaite Mère. Les Formiens d’Elvennya, immobiles, se mettaient à s’agiter, à grogner et à claquer des dents... Lorsque des balles déchirèrent le cadavre de l’Ultralisk, avant qu’une espèce de force herculéenne ne cisaille le monstre, et ne parvienne à en arracher une partie.

La machine de guerre émergea alors, se relevant lentement, sa sulfateuse se remettant à tournoyer... Lorsqu’Elvennya sentit une présence, qui balaya d’emblée les tentatives d’intrusion de la créature. Elle tourna la tête, et vit, sur un toit, une présence qui fit battre son cœur à toute allure.

La Reine des Lames.



AVITUS

Se poser des questions ne faisait pas partie de la programmation d’Avitus. En inspectant les Tekhanes, il repéra que l’une d’elles était infectée, et lui tira dessus. Quand les autres répliquèrent, il les assimila à des traîtresses, et s’apprêtait donc à les tuer... Lorsque quelque chose le frappa de plein fouet. Le Marine s’écrabouilla dans le cadavre de l’Ultralisk, disparaissant sous ses entrailles. S’il mit du temps à sortir, c’est parce qu’il se mit à analyser, dans sa tête, l’origine de cette attaque. Il en déduisait que l’auteur devait être la créature qui avait pris le contrôle de la Tekhane Milfa. Il entreprit alors de s’extirper des entrailles du monstre, en faisant feu avec sa sulfateuse, déchiquetant les entrailles de la bête.

« Contre-ordre, Arme Avitus, résonna dans sa radio une voix. Les Tekhanes qui t’ont tiré dessus ne doivent pas être assimilées à des traîtresses. Ne leur tire dessus que si elles représentent une menace mortelle à ton égard, ou si elles sont infectées. »

Il assimila cette information sans difficulté. Sa mission principale était la défense de l’Humanitée. Avitus repoussait les entrailles étouffantes de l’Ultralisk, jusqu’à avoir assez de place pour manœuvrer, et enclencha ses réacteurs dorsaux. Sous l’effet de leur puissance, il sortit des entrailles du monstre, et retourna sur le sol. À la place de la Tekhane Milfa, il y avait une sorte de créature, que ses protocoles assimilèrent à un Cérébrate. Une cible d’importance. Sa mort permettrait de se rapprocher de sa cible principale : Sarah Kerrigan.

« La mort est la rétribution que tout Xénos mérite », annonça-t-il.

Sa sulfateuse se remit à tournoyer, s’apprêtant à faire feu... Lorsque ses capteurs repérèrent une silhouette en hauteur. À vrai dire, ce fut surtout ses sens psychiques, un héritage de son statut d’ancien Psyker, qui l’amenèrent à lever la tête, avant que la machine ne détecte une silhouette différente des autres, une forme qu’il assimila sans aucune erreur possible à la Reine des Lames. La mention « OBJECTIF PRIORITAIRE ! » se mit à clignoter sur son écran, et ses réacteurs dorsaux s’enclenchèrent à nouveau. Avitus s’envola, oubliant totalement les Cérébrates, des proies inintéressantes, et atterrit sur le toit. La Reine des Lames le regarda.

« Les Tekhanes adorent gaspiller leur argent dans de gros tas de boulons. Je n’ai pas le temps de jouer avec toi. »

La femme tendit sa main vers elle, tandis qu’Avitus sentait quelque chose remonter dans ses entrailles. Un sentiment diffus et profond, qui l’obnubilait totalement. Non seulement sa programmation impliquait de supprimer la Reine des Lames, mais l’ancien Psyker se souvenait encore de Sarah Kerrigan, quand elle n’était pas transformée. Ce n’était pas de la pitié qu’il éprouvait, mais le sentiment d’avoir été trahi, d’avoir placé sa confiance dans le corps de quelqu’un qui l’avait doublé. Alors que la femme envoyait sur lui un rayon psychique, qui ne fit que rebondir contre l’impénétrable armure, Avitus assimila ce sentiment à de la haine.

Il fit alors feu avec sa sulfateuse, et, comme il s’y attendait, la cible l’esquiva. Il se rua alors vers elle, en enclenchant ses réacteurs dorsaux pour lui sauter dessus, et abattit son marteau énergétique.

Le toit se déroba sous son poids.



SARAH KERRIGAN

Rejoindre la zone qui l’intéressait ne prit guère longtemps à Sarah Kerrigan. La Reine des Lames était étrangement nerveuse. Ce parasite l’inquiétait, et elle se pressait donc, se moquant alors bien des Tekhanes. Dans son arrogance, elle estimait que de simples humaines ne pouvaient rien faire contre elle. Elle savait qu’elle était une Annexienne très puissante, son statut de Formienne ayant décuplé ses pouvoirs psychiques datant de l’époque où elle était une Ghost, formée par les Psykers. Elle rejoignit donc la zone, avant de sentir, dans son être, l’appel de cette créature. Sarah était troublée, autant que pouvait l’être Elvennya, et elle imposa formellement un contre-ordre à Elvennya, s’insinuant sans vergogne dans ses pensées pour la forcer à ne pas obéir. Elvennya resta ainsi à son poste, sa proximité avec la Reine des Lames court-circuitant els ondes parasitaires.

C’est ainsi que Sarah Kerrigan se retrouva sur un toit longeant la ruelle. Une créature se tenait près de la dépouille d’un Ultralisk, et elle fronça les sourcils. Elle reconnaissait sa propre signature, comme si elle avait conçu cette chose, mais... Et bien, elle ne se souvenait pas de l’avoir jamais fait.

*Qu’est-ce que ça signifie ? Qui est cette chose ?*

Son trouble fut perçu par Elvennya, et sa Cérébrate continua à considérer la créature comme un danger, dans la mesure où sa présence perturbait sa Reine. Ce qu’Elvennya ressentait pour Sarah Kerrigan s’assimilait à une espèce d’amour fou, une obsession passionnelle qui l’amènerait volontiers à se suicider pour faire plaisir à sa Mère. Ainsi Sarah régnait sur ses Cérébrates ; par n amour irrationnel et illogique.

Elle n’eut guère le temps de s’intéresser à ce parasite qu’une espèce d’énorme machine de combat débarqua devant elle. Agacée, elle tendit sa main vers le robot. Ce n’était pas la première fois que les Tekhanes envoyaient sur elle des robots de combat, et, si, généralement, elle voyait dans ces petits duels l’occasion de tester ses compétences, elle était ici suffisamment occupée pour avoir autre chose à faire.

« Les Tekhanes adorent gaspiller leur argent dans de gros tas de boulons, soupira-t-elle. Je n’ai pas le temps de jouer avec toi. »

Elle fit alors feu, envoyant son tir psychique, et reporta son attention vers la créature en bas.

*Attaque-là, Elvennya. Je veux pouvoir interroger cette chose.*

Elvenya obéit silencieusement, et se mit à descendre de sa position, sa seconde peau xénomorphique la remplissant pour former une espèce de flaque noire, qui lui permit de glisser le long de la façade, pour rejoindre le sol. Sarah ne put rien voir d’autre, car, à sa surprise, elle constata que la machine était toujours indemne, et n’avait aucune égratignure.

*Comment est-ce possible ?*

La sulfateuse se mit à tourner, et Sarah évita de justesse les tirs. Comme si la machine avait anticipé son action, elle se trouvait déjà dans les airs, et Sarah put voir une espèce de long marteau se mette à vibrer et à briller, avant de fondre sur elle. Elle bondit en arrière, évitant la charge. Le marteau fracassa le toit, explosant le béton.

Le toit se déroba sous ses pieds.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le jeudi 31 octobre 2013, 10:32:21
Le manque de réaction de la part de la xéno-elfe n'étonna nullement Aal'Kesh, pour tout dire. Il connaissait assez bien le lien entre Elvennya et Mère pour savoir qu'elle ne ferait absolument rien sans avoir son consentement, même répondre à une aussi grossière provocation. L'elfe était l'exemple même du soldat formaté à l'extrême, modelé selon le bon vouloir de sa maîtresse. Une sorte de bon petit automate de chair aux réactions prévisibles et à la fidélité exacerbée, qui en temps normal plaisait au Prince des Cisailles. A son époque, il n'avait qu'un ordre à donner à Elvennya pour qu'elle rampe à ses pieds pour têter longuement une de ses tentacules et demande à se faire saillir sans plus attendre. Ils le faisaient avec Mère, juste à côté d'elle parfois comme pour l'exciter sous la frustration avant qu'elle ne décide de les punir de leur insolence. C'était une belle époque qui avait le tort de ne pas encore exister, mais le Prince n'en avait cure. Le sentimentalisme nostalgique n'était nullement une part de son bagage mental et le fait que le corps colossal de l'Ultralisk bouge encore après la mort de ce dernier l'intriguait davantage que les réactions d'Elvennya.
L'armure ébène de l'Arme A surgit alors des entrailles fumantes de la bête, dans un splendide spectacle d'apocalypse. Cette masse sur-armée qui venait de perforer un monstre démesuré pour se dresser dans l'avenue en ruines, son arsenal encore recouvert de sillons sanguinolents et de reliquats d'organes formiens alors qu'au loin le flash des explosions colorait le paysage, agrémentant de lumière les colonnes de fumée... La vision avait quelque chose de furieusement épique, qui tira un frisson de satisfaction à Aal'kesh. Quand le terminator le mit en joue, l'hybride avait estimé être prêt. Paré à durci son corps avec la densité de l'acier pour contrer les munitions d'Avitus, il n'en avait pas eu le loisir.

L'Arme A leva la tête et Aal'Kesh l'imita, mu par ses propres instincts et dons. L'air avait vibré d'une présence supérieure aux autres, d'une menace potentielle plus grande mais aussi d'un esprit dominateur qui s'élevait par-delà les protagonistes que l'excitante silhouette dominait du haut de son building. La Reine des Lames se tenait là, superbe déesse viciée surplombant le chaos d'un homérique champ de bataille. <Tu sais soigner tes entrées, Mère> avait pensé Aal'Kesh. Avitus avait réagit au quart de tour. Le combustible présent dans ses réacteurs s'était enflammé et les bouches d'évacuation avaient fait s'élever son imposante masse dans les airs avec une facilité surprenante et l'être métallique s'était rendu sur le toit de Kerrigan qui s'était montrée prête à l'accueillir. Le tir psychique fusa et la Reine des Lames posa son regard sur Aal'Kesh, qui lui offrit un sourire de défi et de satisfaction mêlés qui disparut bien vite. L'Arme A était complètement indemne ! Pour Aal', c'était tout bonnement inconcevable. La sulfateuse vomit son dégueulis de plomb, forçant Kerrigan à esquiver. Et là encore, Avitus surprit l'assemblée. Son propre envol avait déjà été prit et son redoutable marteau s'était levé pour s'abattre sur Kerrigan, qui fut plus rapide. Le toit céda sous l'attaque du Terminator et les deux protagonistes disparurent dans le gratte-ciel.
Aal'Kesh ne serait pas intervenu. Il voulait savoir si sa Mère se montrerait à la hauteur de pareil adversaire plutôt que de l'affronter lui-même, mais la volonté n'entra pas en ligne de compte.

Trop absorbé par la scène de la rencontre entre Kerrigan et l'Arme A, le Prince en avait baissé sa vigilance et Elvennya avait sût profiter de l'ouverture dans sa garde. Arrivée derrière lui, elle envoya avec force deux de ses tentacules qui le percutèrent de plein fouet, l'envoyant valser un peu plus loin. Aal'Kesh n'eut pas le temps de se relever que l'Elfe était déjà sur lui, ayant bondi dans les airs avec l'idée de lui asséner une nouvelle attaque tentaculaire en plein saut avant de lui atterrir dessus et lui porter un coup qu'elle espérait décisif. Le voyageur temporel ne lui en laissa pas l'opportunité. Depuis sa position allongée, le dos dans les décombres de la chaussée, il envoya un de ses bras. Le membre avait reprit cet aspect de coulée organique qui s'était lancé vers Elvenny en se durcissant, pour un magnifique coup de poing rocheux qui brisa net l'action de la Xéno-Elfe, le choc implacable la balançant dans la devanture d'un magasin qui explosa sous l'arrivée de son corps aux affolantes courbes. Aal'Kesh s'était déjà relevé, son bras devenu une redoutable lame superbement aiguisée (http://fc00.deviantart.net/fs70/i/2010/255/e/d/lonely_alex_mercer_by_vexiino-d2xszf8.png) alors qu'il avait foncé comme une bombe sur la position d'Elvennya. Si elle pensait à contre-attaquer, elle ne serait pas déçue : l'hybride avait durçi la surface de son corps et était partit tellement vite qu'un simple choc ne serait pas suffisant pour le stopper ou le faire chuter. Il allait la frapper pour la blesser, non pas pour la tuer. Il ne l'en soumettrait que mieux.



ESCOUADE 031

Le moins qu'on pouvait dire à propos de Xyal et Jusmin, c'est qu'elles n'étaient plus à leur place sur ce champ de bataille. L'affrontement entre ces quatre créatures -même "la" Kerrigan était là !- d'une autre dimension dans laquelle leurs compétences et exosquelettes ne leur permettaient pas d'évoluer. Jusmin n'avait pas pleuré à la mort de Milfa. C'était une soldate avant tout, qui ne pouvait se permettre une telle faiblesse alors que la guerre continuait. Si elle parvenait à survivre à cette soirée et à rentrer à Tekhos d'une façon ou d'une autre, probablement assécherait-elle son corps à force de larmes, mais elle était trop professionnelle pour céder maintenant. Afin de la soutenir, Xyal lui avait assené une tape amicale sur l'épaule. Cela suffisait.

"- On évacue, Jus'. On a plus rien à foutre ici, tu as bien entendu les ordres."

Jusmin ne répondit rien, réfléchissant à toute allure. Elle avait vu la Cérébrate blonde descendre le long d'une facade suite à la provocation de l'homme qui avait semblé surgir des restes de sa compagne. Et il avait parlé d'une femme qu'elle tenait et qu'il prétendait lui appartenir, non ? Dekta ! Bien sûr ! Les formiens de Kerrigan emportaient parfois avec eux des soldates vivantes, mais la Cérébrate n'avait visiblement pas eu le temps de le faire. Restait-il une chance pour la sniper ? Jusmin se refusait à ne pas y croire.

"- Non, Xyal ! Y'a une chance que Dekta soit en vie et tu le sais ! Allons voir avant de dégager d'ici, capitaine !"

Xyal la toisa, évaluant rapidement le pour et le contre. Tout ce petit monde était occupé, après tout. Les formiens plus basiques semblaient désordonnés et sans ordres précis. Milfa, Gradnys, Cyanure... Trois valeureuses femmes tombées sous son commandement. Hors de question de ne pas sauver leur compagne d'arme si cela était encore possible, c'était même une option absolument inenvisageable pour la fière capitaine. Elle arma sa mitrailleuse et vérifia l'état de ses missiles d'appoint, avant de beugler ses ordres à Jusmin.

"- Okay, pétasse. Tu vas me chercher Dekta et on décroche fissa. Je te couvre d'en bas. Elle fut interrompue par Elvennya, qui venait d'être envoyée dans le magasin par son adversaire. On descend le plus possible de ces merdes sur la route, pigé ?
- A VOS ORDRES !"


Jusmin s'éleva sans perdre de temps, pour aller vers l'étage duquel Elvennya était descendue. Quant à Xyal, elle ouvrit le feu sur les Zerglings restant tout en hurlant à pleins poumons la colère qui lui étreignait le coeur. Elle se moquait de mourir ce soir, en vérité. Elle n'était peut-être rien face aux quatre puissants qui se livraient bataille, mais elle serait la Faucheuse du plus grands nombre de formiens possibles. Ces merdes intersidérales allaient devoir affronter la rage d'une soldate qui n'avait plus rien à perdre, si ce n'était ses dernières munitions.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 01 novembre 2013, 01:26:49
SARAH KERRIGAN

« La vermine doit être éradiquée. »

Alors que le toit s’était effondré, et que Sarah s’écrasait sur l’étage d’en-dessous, elle commençait à réaliser que cette nouvelle machine n’avait rien à voir avec un vulgaire tas de boulons... Et qu’elle lui était curieusement familière. Cette voix caverneuse, amplifiée par les haut-parleurs, lui rappelait de lointains souvenirs. La Reine était venue en personne pour interroger la créature qui perturbait son réseau psychique, mais un nouvel imprévu lui tombait dessus. Le robot s’écrasa devant elle, et lui laissa à peine le temps de souffler que sa sulfateuse se mit en marche. Sarah et lui se trouvaient dans un étage rempli de bureaux et d’ordinateurs. La femme bondit sur la gauche, roulant sur le sol, les balles rugissant dans un enfer assourdissant, explosant les écrans d’ordinateurs, les murs légers, heurtant les piliers de soutien. Le poids de ce robot de combat était si élevé que le sol ne tarda pas à se briser. Alors que Sarah sentait le sol se dérober sous ses pieds, la machine enclencha encore ses réacteurs dorsaux, et bondit sur elle. L’Annexienne était alors réfugiée derrière des bureaux quand ceux-ci explosèrent devant elle sous la présence de la machine, qui essaya de la décapiter avec son marteau. Sarah fléchit les genoux à temps, évitant le marteau, qui trancha une partie de ses pattes dorsales. Le marteau se redressa au-dessus d’elle, mais elle avait une ouverture, et balança un tir psychique plus puissant. Le canon orangé frappa la machine au torse, et eut le mérite de la repousser. Cette dernière vola sur plusieurs mètres, et, en s’écrasant sur le sol, le défonça lourdement, passant à travers.

Sarah se mit à tomber, et planta ses pattes dans un pilier en fer. L’étage du dessous était une sorte de grand hall avec, au centre, en contrebas, au milieu d’escalators et de mezzanines, une immense sphère à l’image de la société qui exploitait cet immeuble. La machine s’arrêta alors en plein vol, en enclenchant ses réacteurs, et fit feu sur Sarah, tout en se déplaçant en arrière, avant de remonter en cloche. Les tirs étaient d’une incroyable précision, et Sarah bondit de gauche à droite. Les piliers se tordaient sous l’impact des puissantes décharges. La machine partit en arrière en remontant, et traversa une partie du plafond qui ne s’était pas effondrée. Sarah, quant à elle, atterrit sur le toit de la sphère en fer. Elle représentait probablement Terra. Elle leva la tête, voyant des bris de verre et des morceaux de placo tomber en cascade.

*Où est-il ?*

Qu’était donc cette chose ? Sarah était perturbée, et elle eut à peine le temps de se poser la question qu’elle vit le robot de combat redescendre. Sa sulfateuse enclencha un tir secondaire, et, depuis un canon situé sous l’arme principale, une grenade jaillit, fonçant droit vers Sarah. Pestant, cette dernière bondit sur le côté. La grenade explosa au contact de la sphère en fer, la pulvérisant dans un horrible grincement métallique, tandis que la déflagration souffla Sarah. L’Annexienne heurta un pilier, l’enfonça, rebondissant dessus, et tomba sur l’une des mezzanines en bois. Tout l’immeuble grinçait, les étages supérieurs sur le point de se rompre, de la poussière tombant en cascade depuis des lézardes qui se formaient autour des lourds piliers. Réagissant par instinct, Sarah roula sur le sol, évitant ainsi de se faire aplatir par l’implacable machine. Elle se releva, du sang violet jaillissant de ses lèvres, et tendit ses doigts, envoyant désormais des arcs électriques. Ils rebondirent sur le torse de la machine, qui avança alors son marteau. Les éclairs furent happés par le marteau, formant comme une espèce d’auréole bleuâtre autour de cette dernière.

La machine de combat enclencha à nouveau ses réacteurs, alors que son arme vibrait, et l’abattit sur Sarah. La femme l’esquiva, mais ce choc fut, pour l’immeuble, celui de trop. Dans un énorme grincement, les piliers de soutènement se rompirent, et des tonnes et des tonnes de béton, d’acier, et de verre, tombèrent sur les deux combattants, défonçant le sol.

Dans sa chute, Sarah voyait la machine devant elle. L’être de fer se retourna, et continua à faire feu avec sa sulfateuse. Plusieurs balles atteignirent Sarah, alors que l’épaisse machine défonçait tous les étages sur son passage, semblant aussi impossible à arrêter qu’un char d’assaut lourd. Sarah se déplaça sur la gauche, et ses pattes, qui avaient repoussé, s’agrippèrent à un pilier, provoquant des myriades d’étincelles. Ceci lui permit de ralentir suffisamment pour prendre appui sur le pilier, et s’en servir pour bondir dans les airs. Elle s’élança vers un autre pilier, et rebondit dessus, suivie par les balles de la gatling de son adversaire. Des morceaux de verre pilé tombaient sur le corps de Sarah, alors qu’elle se servait de son avance pour atteindre l’homme. Elle atterrit sur l’armure, et ses pattes pointues se déplacèrent alors, filant vers l’avant, et frappèrent la machine. Elle réussit à les planter, et concentra une nouvelle attaque psychique... Quand les réacteurs dorsaux de la machine s’enclenchèrent à nouveau.

« Oh non ! »

La machine fila droit devant elle, et traversa le mur de l’immeuble qui était en train de s’écrouler. Ils traversèrent la ruelle dans laquelle Elvennya et la créature s’affrontaient pour traverser un immeuble, défonçant les murs sous la vitesse de la machine, avant de ressortir de l’autre côté. Le robot tournoya sur lui-même, et frappa Sarah avec son front. Cette dernière lâcha prise, alors que le duo atteignait un immeuble en construction. Le robot souffla une série de piliers rouges en passant, rebondissant sur du béton, tandis que Sarah se mit à glisser, enchaînant une série de roulades, avant d’arrêter sa course effrénée contre une série de longs tuyaux métalliques servant à la pose de canalisations.

Le temps que Sarah parvienne à s’extirper des canalisations, elle put voir que son adversaire était déjà debout, le marteau énergétique vibrant dans sa main. La Reine des Lames se releva, et cracha encore du sang.

« Qui es-tu ? Qui t’a conçu ? »

La machine s’avança lentement, ses pas faisant trembler le sol. Elle était trop massive pour passer entre les quelques petites poutres de support, et les défonçait entre ses larges épaules.

« Toi, répondit-il. J’ai été conçu pour t’éradiquer, Sarah Kerrigan.
 -  Je dois vraiment avoir des fans, alors, pour qu’on m’envoie un robot comme toi. »

La machine continuait à s’avancer vers elle.

« Un robot ? Une machine ?! Je suis une arme, Kerrigan. L’Ange de la Mort, un Marine de Tekhos ! »



ELVENNYA

Dire qu’Elvennya ne s’inquiétait pas pour Mère serait un mensonge. Comme toutes les Cérébrates de Kerrigan, la seule perspective de s’envisager vivre sans elle était impensable. Elvennya mourrait de solitude dans l’heure si elle apprenait le décès de Kerrigan, ou errerait comme une âme en peine. Les Cérébrates avaient été conçues ainsi. Sarah Kerrigan savait que sa portée pouvait un jour finir par se révolter contre elle, si elle héritait de son ambition, et elle avait tempéré cette dernière par l’amour, un sentiment fort et irrationnel. Elvennya la voyait comme sa Mère, son amante, sa Déesse, et il avait été d’autant plus facile de la soumettre que, contrairement aux Humains, les elfes n’étaient pas individualistes, et avaient un mode de vie plus généreux, une philosophie collectiviste, qui avait été accrue au fur et à mesure que les divisions entre les elfes conduisaient ces derniers à devoir abandonner leurs glorieuses villes au profit des Humains.

Ce sentiment se couplait avec la fierté qu’Elvennya ressentait à l’idée de supprimer l’une des menaces pesant sur Mère. Pour elle, il était certain que ce parasite devait être lié à l’armure. Elle ne voyait aucune autre explication logique, et fondit sur lui. Elle réussit à porter le premier coup, mais déchanta en voyant que la créature semblait résistante. Le coup de poing qu’elle se reçut lui fit mal, et Elvennya s’envola comme une flèche, traversant la devanture d’un magasin d’informatique, pour s’écraser dans un enfer de composants, de cartes graphiques, de cartouches d’encre, son pied s’enfonçant dans un vieil écran d’ordinateur.

Elle secoua la tête, sonnée, au milieu de fils électriques. À cet instant, l’immeuble dans lequel Mère était entré s’effondra en partie, et la poussière s’engouffra massivement, suivant un bruit infernal. Tout le haut de l’immeuble s’était ratatiné sur les étages inférieurs, et un épais nuage de poussière s’enfonçait dans la ruelle, filant dans l’immeuble. Elvennya secoua la tête, en se redressant lentement, des morceaux de bris de verre glissant de son corps. Mère était en danger, dans une situation difficile, mais Elvennya ne pouvait pas encore venir l’aider.

C’est à ce moment qu’elle vit une silhouette émerger de la poussière. L’ennemi l’attaquait, l’un de ses bras transformés en une sorte de longue lame symbiotique. La seconde couche sur la peau d’Elvennya fila à travers l’embrasure d’une porte renversée, atteignant le mur de la réservez, et elle partit en arrière, évitant ainsi la lame, qui dégomma les restes du bureau. Elvennya atterrit sur le sol. Il y avait des étagères avec du matériel informatique, une photocopieuse, d’autres portes. Elle se concentra alors.

« Qui que tu sois, parasite, je ne laisserai personne perturber ma Mère ! »

Elvennya termina sa concentration, et une onde de choc jaillit autour d’elle, déformant le sol, le déchiquetant. L’onde élargit la porte, tordant les murs, créant des lézardes, avant de frapper l’homme de plein fouet. Elvennya n’était pas qu’une simple guerrière. En rejoignant les services de Mère, cette dernière l’avait aidé à révéler son potentiel magique, et à l’amplifier. Dans la cité elfique, Elvennya n’avait jamais reçu cette formation, car elle appartenait à une caste bien précise, celle des chasseurs. La magie n’était pas utile pour chasser le bétail, après tout.

L’onde de choc repoussa l’homme, l’envoyant glisser sur le sol de la boutique. Elvennya bondit alors, atterrissant devant lui, et ses tentacules xénomorphiques fondirent sur l’homme.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le samedi 02 novembre 2013, 15:50:46
Aal'Kesh ne s'était pas attendu à trouver Elvennya si réactive lors du combat et cela l'avait étonné. L'hybride avait pensé que son bond de charge à l'épée serait amplement suffisant pour porter à l'elfe xénomorphique un coup décisif, qu'il avait armé pour une tranche puissante en croissant de lune ascendant. La trajectoire de la lame avait été calculée pour la cueillir à l'aine pour remonter vers son épaule, déchirant sa peau xéno et l'handicapant ainsi suffisamment pour s'en débarrasser sans la tuer. Elvennya était l'une de ses proies sexuelles depuis son apparition sur le champ de bataille qu'était l'avenue ravagée, et un sous-fifre que Mère appréciait assez. La tuer aurait donc été la mettre en colère, ce qu'Aal'Kesh ne désirait pas pour le moment. Tout à ses réflexions, le Prince des Cisailles dût bien admettre qu'il avait sous-estimé son adversaire dont l'esquive immédiate l'avait envoyé trancher un meuble déjà bien amoché, la puissance de sa course l'envoyant de tout son poids contre une étagère où reposaient de lourds dossiers. Les documents volèrent à l'impact, tout comme les morceaux de poids arrachés dans un bruit de catastrophe. Le mur de derrière céda dans la foulée, l'onde du choc lézardant le béton à partir du cratère pour courir sur toute la surface d'un blanc impersonnel. Le nuage de poussière de plâtre n'était pas redescendu qu'Aal'Kesh était déjà sur ses jambes, sa silhouette polymorphe s'ajustant dans un ballet de tentacules noirâtres qui s'entrelaçaient à nouveau au niveau de son bras transformé. Dans son agacement, il envoya voler un clavier vers les restes de la vitrine qui achevèrent de s'écrouler dans un bruit cristallin. Erreur ! Aal'Kesh comprit un poil trop tard qu'il aurait immédiatement dû contre-attaquer pour ne pas perdre la main.

- Qui que tu sois, parasite, je ne laisserai personne perturber ma Mère !, tempêta la blonde avant que l'air n'ai semblé s'alourdir autour d'elle.
- Tu ramperas à mes pieds, elfe, car c'est là qu'est ta pla-

L'immonde héritier n'eut pas le loisir d'achever la sentence qu'il avait entamé de sa voix sourde et gronde, menaçante comme un ciel d'orage. La bulle psychique se forma visiblement autour d'Elvennya quand les débris qu'elle percutait semblaient s'arrondir avant d'être propulés, à l'image des restes du mur qui se creusèrent alors que la poussière d'un gris sale sembla stagner autour de l'elfe sans l'atteindre. Aal'Kesh n'eut le temps que d'ouvrir les yeux sous la surprise avant de sentir l'impact sec de l'onde qui l'emporta comme si il n'avait été qu'un fétu de paille démuni face à une bourrasque. Son corps s'envola pour retomber lourdement, emportant quelques reliquats de meubles et de cartes graphiques alors qu'il accomplissait quelques tonneaux malgré lui. Le dernier rebond l'expédia contre un mur qui craqua sinistrement, sa dureté laissant le Prince un instant sonné. Quelques secondes de trop en vérité puisque les tentacules d'Elvennya le percutèrent au ventre, s'enfonçant dans ses chairs alors même que son dos achevait de passer au travers du mur pour que le mutant se retrouve dans l'une des rues perpendiculaires à l'avenue centrale.
Blessé tant dans sa fierté de dominant que dans la masse qui composait son coeur humain, Aal'Kesh poussa un hurlement rageur qui évoquait celui d'une Reine Xénomorphe. Le son se propagea à toute l'avenue, ébranlant les rues un court instant alors que Kerrigan de son côté parvenait à s'extraire des canalisations pour se dresser une fois encore contre l'arme A qui avançait implacablement vers elle. Un peu à l'image d'Elvennya, qui s'extirpait de la boutique par l'ouverture crée par son attaque, jaugeant Aal'Kesh du haut de son port digne d'une reine. Le sourire satisfait de l'elfe disparu toutefois lorsque son opposant se redressa, sans sembler avoir réellement souffert du dernier assaut. La surface du corps d'Aal'kesh se mit à changer, se réorganiser et s'ajuster dans un bruit humide et spongieux, avant qu'il n'acquière une forme alternative (http://www.cineheroes.net/chuploads/2011/07/the-darkness-cover-movie.jpg) qui évoquait immanquablement l'aspect de Kerrigan et la peau xénomorphique d'Elvennya.
Un nouveau hurlement ponctua cette métamorphose, plus aigu cette fois et bien plus puissant.

- A GENOUX, INCUBATRICE ! A GENOUX DEVANT TON PRINCE !

Il ne lui laissa pourtant nullement de seulement penser à éxecuter son ordre. En un éclair, il fut sur elle et sa main griffue se referma sur sa face, ses griffes n'hésitant pas à déchirer la peau tendre quand il affirma sa prise. Aal'Kesh bondit en entraînant Elvennya ainsi, son dos produisant des tentacules achevées par de redoutables crochets qui s'enfonçerent dans la surface du mur extérieur pour lui assurer un appui. Et l'hybride couru furieusement vers le toit, aidé de ses appendices pour l'ascension. L'elfe xénormorphique ? Sa tête était enfoncée dans les briques et y était implacablement maintenue, son crâne laissant un sillon dans l'édifice jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de mur à briser.
Arrivé au bord du toit, Aal'Kesh avait bondi pour s'élever à une bonne dizaine de mêtres au-dessus de celui-çi. de son corps avaient jaillis de nouveau appendices tentaculaires qui avait emprisonné les chevilles et les genoux d'Elvennya pour qu'un de leur semblabes terminé d'une lame effilé puisse cisailler sans trop de peine la couche de peau qui recouvrait son sexe. Ceci fait, son extrémité changea pour devenir une parodie de gland qui la pénétra durement, sans aucun égard pour son ressenti. Qu'elle soit déchirée si il le fallait, cette chienne qui avait osé lui tenir tête !
Aal'Kesh et sa proie retombèrent sur le toit de l'immeuble, vingt étages plus haut que la petite boutique dans laquelle ils s'étaient trouvés tout deux de courtes secondes auparavant. Elvennya était toujours prisonnière et empalée sur un tentacule qu'elle pouvait sentir gonfler après avoir aisément rempli tout l'espace de son sexe. Ce n'était ni agréable ni sensuel, loin de là.
Veillant à ce que deux nouveaux membres s'extraient de ses omoplates pour entravers les poignets de l'elfe mutée, le Prince des Cisailles approcha son visage du sien.

- Ecoute attentivement, incubatrice. Ce membre en toi peut encore grossir, atteindre un volume de corps humain si le coeur m'en dit. Ou se transformer en lame, comme il pourrait tout aussi bien s'hérisser d'aiguilles d'une seule de mes pensées. Je pourrais te féconder dans la seconde, également. Te faire porter plus d'oeufs qu'une reine ne saurait en donner dans toute une vie. Je ne tiens pas à le faire, car cela déplairait à Mère. La tentacule remua au fond de son vagin, en une vague imitation de pénétration. Tu n'es rien, si ce n'est une fidèle. Ne me force pas à hâter ton sort.

Contre toute attente et alors que les fentes qui parodiaient ses yeux se rétractèrent, Aal'Kesh la libéra tout à fait. Le membre tentaculaire abandonna sa matrice étendu à l'extrême par le volume qui lui avait imposé, venant passer à l'emplacement de la bouche du Prince des Cisailles, dont la langue si propre au chasseur xénomorphe vient goûter aux légers sillons de cyprine tandis qu'il recommença à parler sans plus sembler lui accorder d'importance. Son attention était portée sur le chantier dans lequel son combat avait mené Kerrigan, qu'on pouvait distinguer face à une masse noire.

- Je vais me rendre vers elle. Je veux savoir comment elle va affronter cette... Arme. Libre à toi d'aller l'aider ou de continuer l'assaut que tu mènes contre moi, Cérébrate. Dans les deux cas, tu devras assumer les conséquences de tes actes.

Sans plus de cérémonie et dans un nouveau bond, Aal'Kesh abandonna le toit. Il sauterait de buildings en façades pour se rendre vers sa si précieuse Mère, ce qui laisserait amplement le temps à Elvennya de faire son choix quant à la marche à suivre. En attendant de savoir ce qu'il verrait ou ferait une fois arrivé à hauteur des protagonistes qu'il ne quittait pas des yeux, Aal'Kesh n'avait de cesser de lécher le tentacule empreint du jus intime de la cérébrate blonde. Le goût ravissait son palais et excitait drastiquement ses envies, qui résonnèrent d'autant plus clairement sur le réseau neural de la Nuée.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 03 novembre 2013, 03:10:56
AVITUS

Éliminer. Détruire. Annihiler. Massacrer. Exterminer. Les mots hurlaient dans sa tête quand il pensait à Kerrigan. Ce mot lui faisait honte, comme juron prononcé entre ses lèvres. Elle était la Traîtresse, une créature maudite. Il savait que les Créatrices voulaient qu’il la capture vivante, afin qu’elle puisse être analysée, disséquée, afin de servir d’arme contre les Formiens. En réalité, les Novaquiennes espéraient aussi soigner Kerrigan, refaire d’elle une humaine, tout en essayant de conserver le lien psychique qui l’unissait à la Fourmilière, mais ce genre d’idées était difficile à assimiler pour Avitus, qui fonctionnait de manière schématique et absolutiste. Pour lui faire admettre qu’il était plus judicieux de capturer Kerrigan, les Novaquiennes avaient implémenté dans son comportement une idée simple, selon laquelle la Reine des Lames constituerait une meilleure arme vivante que morte pour étudier le xénos, et l’exterminer... Dans le fond, cette idée implantée dans l’esprit d’Avitus n’était qu’une légère déformation de la réalité.

Il se dressait face à Kerrigan, et enclencha encore ses réacteurs dorsaux, fondant sur elle. Son marteau tenta de la frapper, mais elle esquiva en bondissant sur le côté, et le frappa sur le flanc avec ses piques. Ces dernières cisaillèrent son armure, et il bondit en arrière, avant de faire feu avec sa gatling. Kerrigan bondit en hauteur, et envoya un nouveau tir psychique qui explosa au contact de l’armure, ébranlant ses boucliers. Quelques alarmes jaillirent dans le viseur d’Avitus, l’avertissant que les boucliers étaient en piètre état, mais il se contenta de les négliger, préférant faire feu. La cible était sur l’étage en hauteur, et les balles crevaient le plafond comme s’il s’agissait d’un vulgaire morceau de gruyère, pleuvant autour de la silhouette féminine qui se déplaçait rapidement. Avitus bondit en hauteur, et défonça le plafond, puis chargea la femme. Il la heurta à l’épaule, la renversant, et son marteau jaillit, la frappant sur le flanc dans un bruit d’éclatement de chair qui, en d’autres circonstances, aurait pu le faire jouir. Au lieu de ça, il se contenta de frapper aussi fort que possible, sa force herculéenne soufflant Kerrigan sur le flanc, faisant jaillir son sang violet, alors que la proie s’envolait vers une grue. Sans lui laisser le temps de respirer, il déploya son arme. La sulfateuse tournoya, et les balles jaillirent, heurtant Kerrigan au torse, explosant l’un de ses seins.

La proie tournoya dans les airs, et se reçut sur les talons sur la grue, s’en servant pour se catapulter en avant. Son visage était déformé par la rage, et elle essaya de profiter de son avance pour surprendre Avitus. Un humain normal, et même une machine classique, n’auraient jamais pu réagir à temps pour empêcher un impact mortel des pointes de Kerrigan à hauteur de sa tête. Elle fut sur lui en quelques secondes, s’apprêtant à le transpercer avec ses pointes... Quand Avitus bondit en hauteur, sautant à l’aide de ses réacteurs. Ceci eut pour effet d’envoyer Kerrigan s’écraser contre son torse. Elle tomba sur le sol, et il leva son marteau, avant de l’abattre de toutes ses forces sur elle.

Malheureusement, la proie réussit à esquiver l’impact. L’onde de choc du marteau défonça les piliers en-dessous, faisant trembler tout l’immeuble. Avitus releva la tête, cherchant sa cible, et constata qu’elle s’était envolée dans les airs. Avitus se mettait à tomber dans l’immeuble défoncé, mais enclencha ses réacteurs dorsaux, pour s’envoler également. Généralement, il se contentait de micro-sauts, ce qui permettait à ses réacteurs de rapidement se refroidir. Là, il les fit durer un peu plus longtemps, afin de la rejoindre. Le duo atterrit sur le sommet de la grue, qui se mit à trembler sous leur poids. Avitus tendit sa sulfateuse, et fit à nouveau feu. La Reine des Lames tendit ses mains, et créa une sorte de bouclier magique pour dévier les balles. Plusieurs passèrent, dont une qui la toucha au front. Sa tête sursauta, laissant une traînée de sang. Avitus se rapprochait lentement, balançant sur elle un plomb d’enfer. Ses capteurs tourbillonnaient autour de la Reine des Lames, du pic magique devant elle. Rien d’autre qu’un bidule inutile, pour lui. Sa rage l’empêcha de voir la jauge l’avertissant qu’il vidait son chargeur.

Finalement, le tonnerre assourdissant du minigun vint à se tarir, jusqu’à ce que la sulfateuse ne tourne dans le vide, de la fumée s’échappant du canon.

*CLIC ! CLIC ! CLIC !*

Avitus réagit rapidement. Il enclencha son tir secondaire, et balança une grenade. Malheureusement, sa proie avait déjà réagi, et, quand la grenade se rapprocha, l’une des pattes la frappèrent, la repoussant. La grenade se mit à filer vers la tour de la grue. Avitus bondit alors sur elle, et essaya de la frapper encore avec son marteau... Mais la proie fut plus rapide, et l’une de ses pointes frappa Avitus aux doigts, tandis que, avec sa main, elle enfonçait ses griffes dans son armure, parvenant à faire une petite brèche, une fissure dans lesquelles elle introduisit des éclairs. Avitus sentit la douleur l’envahir, et poussa un hurlement, lâchant son marteau qui tomba sur le sol.

Sentant le danger, l’armure réagit, et des drogues fondirent dans le corps d’Avitus. Les stimulants antidouleur le firent réagir, et il déplaça son minigun, frappant Kerrigan sur le flanc, cherchant à la renverser. La femme tomba dans le vide, mais l’une de ses pattes s’agrippa in extremis à la flèche, lui permettant de passer par dessous.

Au même moment, la grenade termina sa course, et heurta le milieu de la tour, provoquant une violente explosion.

*BOOOM !!*

La grue se coupa en deux, et la flèche se mit à tomber vers le bas. Avitus n’en avait cure. Il abandonna son minigun, devenu une arme inutile. Les vérins le retenant s’en allèrent dans des sifflements, et, dans la main qui tenait auparavant le marteau, des arcs électriques se mirent à tournoyer autour, formant un intense gantelet énergétique (http://img99.xooimage.com/files/4/4/f/powerfist-41e3b6a.jpg). Avitus comptait frapper Kerrigan quand cette dernière reviendrait devant lui, mais constata alors que la cible avait choisi une autre approche. Plutôt que de bondir sur lui, elle avait utilisé son avance pour bondir dans les airs.

L’appui du Marine se dérobait sous ses pieds, mais son poing était chargé. Il déclencha à nouveau ses réacteurs, fonçant droit sur elle. Il se retrouva au-dessus d’elle, son poing ressemblant au marteau de Thor en personne. Dans un excès de virilité et de rage masculines, Avitus hurla alors :

« MEURS !! »

Il frappa alors.

Et la Horde frémit.



ELVENNYA

Brisée sur un toit, humiliée, violée, la tête en sang, Elvennya mit un certain temps avant d’émerger. La moitié de son visage n’était plus qu’une bouillie de sang et d’os, par lequel son cerveau était en train de s’échapper, et, alors que l’ancienne elfe comatait, des ordres inconscients amenèrent près d’elle de petits Zerglings inquiets. Immédiatement, Elvennya, dans sa convalescence, réagit. Ses tentacules xénomorphiques sortirent de son corps, et fondirent sur les Formiens, pénétrant sauvagement dans leurs bouches. Ils poussèrent des gargouillements de douleur, avant que leur essence ne soit ingérée pour reconstituer le visage d’Elvennya.

Quelques secondes plus tard, Elvennya put à nouveau émerger, son visage strié d’affreuses cicatrices qui disparurent rapidement. Elle se releva alors, furieuse contre elle-même, et se décida à retrouver l’intrus, et à le supprimer, cette fois-ci en s’aidant de ses Formiens. Elvennya était fière, mais pas stupide. Cette créature était individuellement plus forte qu’elle, mais les Formiens n’avaient pas l’arrogance innée et naturelle des « dh’oines ». Ils fonctionnaient sur un mode collectiviste, en estimant que le nombre faisait la force. Et Elvennya avait à son service une armée entière.

*Je ne peux pas me permettre d’échouer à un ordre direct de ma Reine !*

Pour autant, Elvennya était intelligente. L’homme l’avait pénétré, et, ce faisant, il avait laissé sur son corps son empreinte, des traces de son propre corps, des extraits... Et ces morceaux résonnaient dans la tête d’Elvennya. Elle avait couché un nombre incalculable de fois avec sa Reine, et pouvait donc, sans se tromper, relier ces extraits à sa Reine.

*Comment telle chose est-elle possible ? Comment cette créature peut-elle avoir le sang de ma Reine en elle ?*

En réalité, il n’y avait qu’une explication possible, mais elle semblait tellement invraisemblable qu’Elvennya avait du mal à l’imaginer.

C’est à ce moment, alors qu’elle réfléchissait, qu’elle sentit l’appel dans sa tête. Elvennya sentit son souffle lui manquer, alors que, pendant une seconde fatidique et insoutenable, il n’y eut plus aucun écho. Ses Formiens cessèrent de réagir pendant un éphémère et éternel instant.

La pensée de sa Reine venait de se taire.

Un hurlement de souffrance et de haine explosa alors dans la tête d’Elvennya, et fit frémir toute la Horde.



SARAH KERRIGAN

« MEURS !! »

La rapidité de cette créature était surnaturelle, et Sarah pensait maintenant avoir reconnu cette voix. Elle vit le gantelet énergétique fondre sur elle, alors qu’elle se tenait dans les airs. L’un de ses piques se déploya pour frapper l’ennemi, mais elle ne pouvait pas esquiver l’attaque, qui se dirigeait droit vers sa tête. Les éclairs l’hypnotisaient, et Sarah déplaça la plupart de ses piques devant sa tête, ainsi que son bras droit. Le gantelet pulvérisa les pointes, les déchiquetant comme du beurre, et heurta le bras de Sarah, ce qui eut pour effet de le dévier. Sarah sentit une douleur fulgurante la traverser, alors que son bras droit était réduit en bouillie. Les os éclatèrent, les muscles furent arrachés, les veines pulvérisées, et sa carapace en chitine explosa dans une gerbe de sang. Le gantelet frôla la tête de Sarah, mais l’impact fut tel que Sarah sentit sa tête basculer en arrière. Son os occipital eut une légère craquelure, provoquant un coma léger. Sarah partit en arrière, mais le geste qu’elle avait amorcé avec l’une de ses pointes termina sa course, transperçant la petite visière de l’armure, pour ressortir de l’autre côté, déchiquetant l’un des yeux de la machine, faisant couler un sang pourpre sur sa pointe, alors que le sang violet de Sarah jaillissait de son moignon.

Le coup avait explosé ses pointes, et déchiqueté son bras. Sans ses protections, il l’aurait frappé en pleine tête, et Sarah aurait été tuée sur le coup. Sa survie tenait en fait à un réflexe inouï, relevant presque du miracle. Son os occipital était brisé, et, à quelques millimètres près, l’onde de choc aurait envoyé des morceaux d’os dans son cerveau, susceptibles d’occasionner de graves dégâts. La Reine était juste sonnée, tellement sonnée que, pendant un bref instant, elle perdit le contact avec sa Horde, figeant instantanément cette dernière.

Sarah rouvrit ensuite les yeux, et la douleur explosa dans son cerveau, se muant en un sentiment de haine incontrôlable qui se répandit au sein de sa Horde.

*Avitus !* comprit-elle alors.

L’homme-machine qui venait de l’attaquer était son ancien coéquipier, à cette époque où elle était encore une jeune femme stupide se battant pour des idéaux encore plus idiots et creux. Avitus.

Alors qu’elle se disait qu’il était enfin mort, les réacteurs dorsaux de l’homme s’enclenchèrent. Avitus était alors sous elle, et ils s’approchaient du sol. Les réacteurs foncèrent, et Sarah poussa un cri, happée par la pointe plantée dans la tête de la créature.

*Il est toujours en vie ? C’est impossible ! Je l’ai transpercé de part en part !*

Avitus filait vers un autre immeuble, lorsque ses réacteurs dorsaux se turent. Sous l’effet de la vitesse, les deux individus s’envolèrent, et heurtèrent l’échafaudage d’un immeuble, le défonçant partiellement, des poutrelles en acier s’envolant dans tous les sens. Ils terminèrent leur course sur une longue rue avec les rails d’un métro aérien. Avitus heurta l’un des pylônes en fer du métro, le fissurant, mais sans le rompre, et tomba en premier, s’écrasant lourdement sur la carcasse d’une voiture, explosant toutes les vitres, crevant les pneus, et aplatissant cette dernière comme une coque de noix.

N’ayant plus qu’une main valide, Sarah se mit à éternuer, crachant depuis sa bouche du sang sur le torse de l’homme. Dans les airs, des hélicoptères tekhans se rapprochaient, et, en tournant la tête sur la droite, alors que sa vision devenait floue, elle pouvait voir, au loin, des chars d’assaut qui se rapprochaient.

*Elles veulent me capturer !*

Cette idée amena Sarah à se réveiller. Elle se força, et réussit, tant bien que mal, à retirer sa patte de l’œil crevé d’Avitus. Son sang jaillissait depuis son moignon, et elle savait que son corps allait entreprendre en priorité de stopper l’hémorragie.

*Rien de grave, rien de grave, j’ai juste besoin d’un peu de repos...*

Quoi que ces Tekhanes de malheur aient pu faire, Avitus était méconnaissable. Une créature infernale, virtuellement invincible. Sarah soupira longuement, et vit alors l’une des mains d’Avitus remuer... Trop tard.

« La mort... », annonça-t-il alors subitement.

D’épaisses griffes en fer jaillirent de sa main, alors qu’il se redressait d’un coup, et les plantait toutes les cinq dans le torse de Sarah, soulevant alors cette dernière.

« EST... MA... RÉ-COM-PEN-SE !! » tonna-t-il en se relevant fièrement, soulevant Sarah.

Ses griffes sortaient du corps de la Reine des Lames, et cette dernière émit un faible couinement. Avitus l’attrapa alors par la gorge, avec son autre main. Sarah se contentait de cracher du sang, les yeux mi-clos. Avitus allait l’achever, lui broyer le cou... Et, alors que Sarah sentait la torpeur l’envahir, son corps se mettant en hibernation pour essayer de la sauver de ses multiples plaies, Avitus chancela. Il relâcha alors Sarah, et se mit à tituber, avant que du sang ne jaillisse en masse de son œil explosé, rougissant son armure, alors qu’il tomba lourdement sur le sol. Il essayait encore de remuer des bras, de se redresser, mais les réacteurs dorsaux étaient endommagés, et les drogues de l’armure, si elles avaient pu retenir l’hémorragie et la douleur, étaient maintenant insuffisantes à pouvoir cautériser une telle plaie.

La Reine des Lames, quant à elle, gisait dans une mare de sang, qui allait en s’épaississant sous son corps.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le lundi 04 novembre 2013, 11:52:03
Ses griffes mordaient le béton armé des immeubles le long du corps desquels Aal'Kesh courait, lui permettant de foncer dans un sprint parfaitement vertical. Parfois, des tentacules aussi fines que meurtrières si elles avaient été tournées contre un corps servaient de justesse à rétablir l'appui qu'il avait perdu parce qu'un morceau de building, endommagé par les combats, s'était dérobé sous son poids. Le Prince des Cisailles ne semblait pas s'en soucier, se contentant lorsque cela était nécessaire de répartir d'une nouvelle façon son poids pour garder stable son centre de gravité. Ce n'était là pour lui qu'une habitude, un réflexe conditionné auquel il ne pensait pas. Son attention était davantage portée sur les points qui se battaient encore sur le chantier, à savoir sa Mère et l'Arme A.
Aal'Kesh avait vu Avitus fondre sur Kerrigan alors que le souffle de ses réacteurs dorsaux avait soulevé la terre dans un nuage poussiéreux, comme il avait vu le redoutable marteau du Terminator luire et crépiter de l'orage miniature qu'il semblait capable de faire gronder sur la surface de son métal. L'hybride les avait vus disparaître tout deux dans la construction qui était ébranlée sur ses fondations même de ce choc des titans et il n'avait put qu'imaginer la suite de l'affrontement. La vomissure métallique de la gatling avait une fois encore retenti, son bruit étouffé par la distance et les murs à moitié terminés de l'édifice. Aal'Kesh en était certain, comme il était persuadé d'avoir auparavant sentit l'air se déchirer sous un des tirs psychiques de sa génitrice. Le mutant la vit enfin, alors qu'elle prenait appui sur ses pieds contre la grue de construction, sa  course soulignée par d'épaisses gerbes sanglantes. Dans un cri de rage, Aal'Kesh accéléra sa course.

Avitus avait sauté aussi. Les deux êtres s'étaient percutés avec force et avaient chacun frappé leur némésis avec l'intention de l'abattre, mais Mère avait été plus douée que lui sur cette passe. Quand l'héritier arriva enfin sur le chantier, s'étant balancé sur une autre grue pour achever sa course vers le champ de bataille, il avait perdu de vue les deux belligérants... Qui apparurent sur la grue en face de la sienne. Mère se protégeait des tirs de mitrailleuse derrière l'un de ses remparts psychiques, il était certain que la fatigue et la douleur en avaient amoindrit l'efficacité. Si bien que plusieurs balles passèrent, dont une la frappa à la tête. Comme en réponse, Aal'Kesh hurla. Un cri dément, strident. Ses tentacules s'enroulèrent sur le métal de la grue et le compressèrent avec aisance, arrachant des morceaux de métal alors qu'elles revenaient vers lui.
Le fait que le chargeur du Marine Terminator se soit enfin vidé était une bonne chose, mais Avitus avait assez d'expérience pour réagir. Lorsque sa grenade fila et que Kerrigan bondit vers sa masse noire alors que le projectile continuait sa course lente, Aal'Kesh prit la décision de se connecter au réseau neural de la Horde une bonne fois pour toute.

Son esprit -habitué à cette toile qui ne le considérait à cette époque que comme un parasite- fila à la rencontre de celui d'Elvennya. Il fallait qu'il puisse la faire bouger elle, pour que l'elfe Xénomorphique commande aux légions de Mère qui ne lui obéiraient pas avec autant d'aisance. A l'instant où son esprit percutait celui de sa cible, la grenade explosait contre le pied soutenant la flèche qui se mit naturellement à chuter. Devant ses yeux, le poing d'Avitus s'était substitué à son marteau. Et, comme l'ange de la mort, Avitus était parvenu à bondir plus haut que la position de Mère qui fondait sur lui, la dominant ainsi de toute sa hauteur. La seconde avant qu'il ne frappa sembla une éternité, durant laquelle son esprit sembla hurler dans le réseau, sa "voix" teintée d'une rage qu'Elvennya aurait eu tout intêret à craindre. Comme la pointe de panique, diffuse mais présente, qui soulignait ses mots.

*VIENS IMMÉDIATEMENT ICI AVEC TES LÉGIONS, CEREBRATE ! OBEIS, TU ENTENDS ? OBE-*

Il sentit sa douleur, la ressentit parcourir chacun de ses neurones et chacune de ses molécules. La sensation le percuta de plein fouet alors qu'il était connecté au réseau, et l'impact neural lui sapa toute réflexions l'espace d'un instant, probablement lorsque l'os occipital de Kerrigan céda sous le poing d'Avitus qui avait fait exploser toutes les défenses de Mère. Aal'Kesh tombait, presque évanoui, filant vers le sol à une vitesse folle alors que ses appendices dénués de toute vie flottaient dans son sillage comme des oriflammes à présents vierges de tout sens. Mais, comme Avitus parvenait à activer ses réacteurs pour essayer de contrôler sa chute alors que Sarah était toujours liée à lui par la pointe qu'elle lui avait enfilé dans l'oeil, Aal'Kesh se reprit. Ses tentacules s'agitèrent et filèrent comme des balles vers la structure de la grue, lui permettant de s'y rattraper pour s'y balancer. Tel un Carnage de comics il évolua ainsi entre les bâtiments, espérant ne pas arriver trop tard tandis que ses tentacules s'improvisaient filaments.
Les forces tekhanes réagissaient, elles aussi. Leurs appareils volants comme leurs chars prenaient la direction du pilier qui soutenait le métro volant et contre lequel Avitus et Kerrigan s'étaient écrasés. Le Prince des Cisailles accéléra tant bien que mal la cadence, espérant pour Elvennya qu'elle prenne le parti de l'obéissance à son encontre.
Tout-puissant qu'il était, Aal'Kesh ne pourrait pas prêter main-forte à Kerrigan devant un tel nombre.

Quand Aal'Kesh parvint à rejoindre la scène, il n'avait que de bien courtes minutes d'avance sur les blindés militaires. Les hordes désorganisées de la Ruche de Sarah ne constituaient pas un réel frein à leur avancée, comme le prouvait le reste de l'escouade 031 qui était parvenue à récupérer Dekta et à avancer vers la position des combattants. Kerrigan était là, recroquevillée dans une mare de son propre sang. Avitus gisait sur le dos comme une tortue retournée aussi colossale que pathétique et l'état des deux protagonistes témoignait de l'ampleur de la bataille qu'ils s'étaient livrés. Aal'kesh arriva à côté de Mère après une ultime acrobatie, bondissant dans les ruisseaux sanglants qui s'échappaient du corps meurtri. Il fallait l'évacuer, la ramener au nid au plus vite pour qu'elle puisse être soignée. La porter ? Non, Le Prince des Cisailles avait une autre idée. Un peu moins handicapante pour lui, mais qui ne serait pas sans le ralentir ou faire de lui une cible plus facile à toucher.
Posant sa main sur l'emplacement du sein manquant de sa Mère, l'hybride se mit une nouvelle fois à abandonner sa forme. Il sembla fondre sur elle, devenant boue grisâtre épaisse et douée de volonté qui se répandit de plus en plus sur le corps de Sarah, jusqu'à complètement le recouvrir. Cela fait, la masse moléculaire d'Aal'Kesh enserra le corps, lui collant à la chitine comme une seconde peau, en épousant chaque aspérité avant de se durcir et prendre une nouvelle forme (http://static.comicvine.com/uploads/original/14/149358/3018884-guyver.gif) qui sembla avaler Kerrigan. Aal'Kesh s'était improvisé armure, purement et simplement. Alors qu'il avait ainsi épousé le corps de sa mère qui lui servirait de "squelette", l'hybride l'avait transpercée d'une myriade de petits tentacules aussi fins que des aiguilles. Non pour la tuer mais au contraire la garder en vie, partageant son propre système de survie avec le sien. Le corps meurtri de la Reine des Lames bougerait à chaque mouvement qu'il lui imprimerait, mais cette connexion était normalement assez effective pour qu'elle n'ait pas à en souffrir, en même temps qu'elle endiguerait l'hémorragie et tenterait de compenser ses plaies.
Toutefois, c'était un fardeau certain pour Aal'Kesh, qui n'était pas assez présomptueux pour penser qu'il pouvait tout accomplir dans l'état actuel des choses.

*Je ne pourrais pas changer de forme tant qu'elle reposera en mon sein, et j'ai énormément perdu en mobilité... Inutile de penser à la bataille dans ces conditions.*

Fuir ne lui plaisait aucunement, car il était trop fier pour reculer. Mais l'esprit de collectivité supplantait vaguement son individualisme trop marqué à présent qu'il avait prit le parti de se joindre à la Horde. D'autant plus que ses tentacules s'étaient aussi mêlées au cortex de Mère pour garder un signal constant de l'état de son cerveau, veillant à le garder en vie si le besoin s'en faisait sentir. KerrigAal se redressa alors, regardant l'emplacement vide de la main de Kerrigan. Le corps d'Aal'kesh se réajustant au mieux pour que ce manque soit comblé par la bouche d'un canon organique (http://i186.photobucket.com/albums/x168/PsychAlice/dgray%20man%20et%20cie/armeallen2.jpg?t=1213818347) qui lui permettrait de faire plus aisément usage de l'héritage génétique de son père. Son seul moyen de combat en plus du corps à corps, dans ces conditions.

Le bruit des pales des hélicos tekhans le tirèrent de ses réflexions et lui fit lever la tête tout en prenant ses gardes. Elles étaient déjà là, ces maudites femelles ? Et les chars leurs arrivaient dessus, également ! La métamorphose en armure avait prit plus de temps que prévu et KerrigAal dut agir. Son bras-canon se tendit et la gueule vrombit d'énergie alors que la lumière sembla s'y concentrer une seconde, avant qu'un obus énergétique n'en soit expulsé. Filant comme la redoutable balle qu'il était, il allât faire exploser un des appareils en plein vol, les débris touchant quelques soldates à terre et retombant sur les autres machines. Sous un ordre, ces dernière ouvrirent le feu et KerrigAal fit volte-face pour bondir dans la rue la plus proche alors qu'un enfer de plomb et d'obus en battait le macadam et les bâtiments. Heureusement encore preste et agile, le mutant parvint à s'extraire de là sans réel dommage, fonçant à travers la rue.
Il lui fallait trouver une issue au plus vite pour pouvoir évacuer. Fouiller la tête de Mère ? Impossible dans ces conditions, Aal'kesh savait qu'il pourrait infliger d'irréversibles dégâts à son cortex cérébral. Demander à la Horde ? La probabilité qu'elle le voit comme un intrus dangereux pour sa reine était trop élevée et le Prince ne pouvait se permettre de se mettre à dos davantage d'ennemis.

Pour le moment, ses chances reposaient sur ses capacités à survivre tout en maintenant Kerrigan en vie. Les Tekhanes allaient mettre à rude épreuve ses talents, puisque les premier exo-squelettes s'engouffraient déjà dans la rue à sa poursuite, faisant rugir leurs sulfateuses.
Restait Elvennya, à cet instant devenue maîtresse de la Nuée de Sarah. Les décisions qu'elle prendrait alors détermineraient -qu'elle le sache ou pas- la durée de vie de sa si précieuse Mère...
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le mardi 05 novembre 2013, 03:00:27
Les ordres fusaient auprès de toutes les Tekhanes déployées. Tous les bataillons engagés à Devos convergeaient vers la cible indiquée : Sarah Kerrigan, la Reine des Lames. Il y avait bien trop longtemps que la Traîtresse houspillait les Tekhanes, et l’occasion était enfin venue de régler son compte à cette créature. Blessée, sa Horde, qui ressurgissait toujours telle une Hydre, était aux abois. Cependant, tous les Formiens venaient également vers cette position, et il allait falloir donc agir vite. De puissants chars d’assaut se déployaient le long des rues, suivis par des exosquelettes, des troupes au sol, et des hélicoptères de combat, qui déployaient des soldates d’élite sur les toits, afin de couvrir la zone. Il ne fallait pas qu’extraire Kerrigan, il fallait aussi sécuriser la zone, afin de pouvoir l’extraire. Les Formiens, désemparés, effrayés, chercheraient à fondre sur la Reine des Lames, à surpasser les Tekhanes pour leur nombre, mais ces dernières savaient comment réagir. Elles devaient faire appel à leurs disciplines pour ne pas directement se ruer sur la cible. Le commandement voulait Kerrigan en vie, et elle ne devait être abattue que si elle leur échappait.

Les Tekhanes avaient un cran d’avance sur la Nuée, car cette dernière était gérée par Elvennya. Encore affaiblie par son combat contre Aal’Kesh, elle était l’une des plus jeunes Filles de Mère. De plus, elle n’avait pas les capacités psychiques immenses de cette dernière. Sa Horde était puissante, et Elvennya n’avait plus l’écho rassurant des pensées de Mère. Il était facile de céder à la panique, mais elle se devait de rester calme, d’avoir la tête suffisamment froide pour que ses Formiens ne lui échappent pas. Elle concentrait toutes ses pensées sur un objectif : secourir la Reine. Elle voulait une attaque tactique, que les Mutalisk attaquent les chars d’assaut tekhans et les hélicoptères, que les Zerglings se ruent sur les exosquelettes, que les Chasseurs xénomorphes se rendent sur place pour la secourir, et que les Ultralisk et les Carnifex soutiennent l’ensemble. Sa stratégie lui semblait bonne. Comme les Tekhanes, elle savait que se ruer tout droit sur Kerrigan serait suicidaire. Les Tekhanes les massacreraient. Malheureusement, son contrôle de la Nuée était fragmentaire, faible, et elle n’arrivait pas à se faire entendre de ses créatures. Une migraine épouvantable lui déchiquetait le crâne, et elle devait pour autant se concentrer. Envisager la vie sans Mère était impossible.

« Contrôle, il y a... Une espèce de couche protectrice autour du corps de la cible », annonçait une opératrice dans sa radio.

Plusieurs groupes de soldates s’avançaient rapidement, faisant feu sur quelques Zerglings qui s’approchèrent trop hâtivement. Les soldates espéraient pouvoir au moins atteindre Kerrigan et repousser les premiers Formiens, mais une créature était déjà là, et balança des espèces de salves énergétiques. Ceci fit comprendre aux Tekhanes que cette couche protectrice était hostile.

« Feu ! Feu ! Feu ! Empêchez-là de fuir!
 -  Chars en position ! Passage en mode ‘‘Siège’’ enclenché.
 -  La cible se déplace, la cible se déplace ! Stoppez-là !
 -  FORMIENS ! FORMIENS ! Ripostez, stoppez Kerrigan !! »

Les Tekhanes au sol firent feu sur la créature, sans succès. Les balles semblaient rebondir sur sa peau, et les Mutalisk apparaissaient, fondant en masse sur les hélicoptères. Trois d’entre eux furent fauchés par une vague de ces monstres ailés, qui s’aplatirent contre les hélicoptères. Des Goliath (http://fc01.deviantart.net/fs30/f/2008/135/f/a/Goliath_Wallpaper___Widescreen_by_SgtHK.jpg) firent alors feu sur les troupes au sol, et sur les Mutalisks. Leurs énormes sulfateuses crachèrent une chape de plomb assourdissante, fauchant les Zerglings, tandis que des missiles jaillissaient en sifflant, tournoyant en laissant des traînées de fumées pour exploser dans les airs, pulvérisant les Mutalisks. Les chars d’assaut, quant à eux, se déployèrent en mode « Siège » (http://fc01.deviantart.net/fs70/f/2010/321/9/b/starcraft_2__terran_sieve_tank_by_phillgonzo-d332qaa.jpg), des espèces de lourds vérins venant s’enfoncer dans le sol, les rehaussant légèrement, tandis que d’énormes canons à plasma, mortels, firent leur apparition. Il était nécessaire d’immobiliser les moteurs pour tirer, afin de stabiliser les tirs, et amplifier la puissance des impacts. L’un des artilleurs visa Kerrigan, et fit feu. Le tank sembla trembler sur place, en larguant une intense charge bleue.

« Tu veux jouer à qui a la plus grosse avec tes tirs d’énergie, salope ? MANGE ÇA !! »

Le tir plasma explosa près de Kerrigan, la soufflant sous la force de l’impact. Un autre canon allait faire feu, mais l’artilleur préféra se concentrer sur un Ultralisk qui arrivait à toute allure, balançant des voitures dans tous les sens. Le tir plasma jaillit, et explosa contre l’Ultralisk, fragilisant ses os, faisant jaillir du sang. Cependant, la bête, toujours en vie, continua sa course, et d’autres tirs plasma jaillirent, finissant par l’exploser dans des gerbes de sang. La créature s’effondra sur le sol, la carcasse emportée par son élan. Le monstre détruisit l’un des piliers de soutènement du tramway aérien, qui émit un grognement sinistre, et se mit à s’écraser sur les Formiens, explosant des tripotées de Zerglings et d’Hydralisks, alors que, peu à peu, tous les piliers lâchaient prise également.

« Unité, évacuez, évacuez, les rails vous tombent sur la gueule ! »

Voyant le plafond leur tomber dessus, plusieurs Tekhanes réussirent in extremis à s’écarter, mais d’autres furent impitoyablement aplaties par l’effondrement des rails. En hauteur, les tireuses d’élite se faisaient plaisir. Des Carnifex (http://wh40kart.im/_images/553b06647cdee4939cd8da2ea6a3d71a.jpg) se rapprochèrent également, énormes apparitions ressemblant à des tyrannosaures sur pattes. Ils pouvaient notamment balancer d’énormes boules d’acide, ce qu’ils firent en s’avançant, entourés par des hordes de Formiens.

Les premières lignes de Tekhanes furent embouties par la charge, submergées par les centaines de Zerglings, qui allèrent se fracasser en hurlant contre les Goliath. Des camions remplis de soldates arrivaient en chemin. Elles amenaient avec elles des tourelles de combat automatiques, des armes lourdes

« Repoussez-les ! Repoussez-les, il nous faut Kerrigan !
 -  Impossible de larguer une bombe ou du napalm, on risquerait de tuer Kerrigan. Merde, pourquoi il faut qu’on ramène cette salope en vie ? »

Les Tekhanes repoussaient les Formiens. La Horde était nombreuse, mais Elvennya ne la contrôlait pas, et les Formiens s’engouffraient dans la même avenue, plutôt que chercher à contourner les Tekhanes pour les prendre à revers. Du coup, ils se bloquaient entre eux, et formaient des cibles aussi faciles qu’un champ de tir. Elvennya était frustrée par cette incapacité, qui mettait en péril la vie de Mère. Les chars à plasma étaient des armes redoutables au sol, mais Elvennya savait qu’il leur était impossible d’attaquer des troupes en hauteur. Elle comptait profiter de cette faiblesse, liée aux canons plasma, et ordonna à des Mutalisks d’attaquer les chars. Les créatures obéirent, balançant des charges de plasma et de poison sur les chars, tandis qu’Elvennya commanda à ces Hydralisks de se concentrer sur les Goliath, pour éviter qu’ils n’attaquent les Mutalisks.

Plusieurs Tekhanes se rapprochaient du corps de Kerrigan, recouvert par Aal’Kesh. La charge plasma avait manifestement sonné la créature, et, alors qu’elles se rapprochaient, Elvennya atterrit droit devant elle.

« Ne touchez pas à ELLE ! » vociféra-t-elle.

Elle balança ses tentacules xénomorphiques, qui transpercèrent l’une des soldates, à hauteur de la poitrine. Les autres firent feu, et Elvennya en appela à sa magie, créant un bouclier devant elle, une charge d’Air qui repoussa les balles. Ses Mutalisks étaient en déroute.

« Toute la Horde va se faire massacrer si ça continue... J’ignore qui tu es, mais je sens en toi un lien avec la Reine. Il faut évacuer la Reine. Autrement, nous allons tous y passer. »

Si la Reine était en sécurité, les Formiens se calmeraient, et Elvennya pourrait ordonner une retraite. Il était dangereux de faire confiance à la créature, mais Elvennya n’avait pas d’autres choix. Elle saignait du nez, et envoya une image mentale dans l’esprit de la créature, lui indiquant l’emplacement du nid principal. L’un de ses tentacules xénomorphiques se planta alors dans la chair de ce monstre, et elle y insuffla un peu de son énergie, pour le réveiller.

« Méfie-toi des canons plasma des chars, ils sont mortels, comme tu as pu le constater... »

L’itinéraire qu’Elvennya lui conseillerait éviterait les Tekhanes, ou presque.

Dans son calcul, Elvennya avait oublié qu’il restait encore une escouade isolée en arrière.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mardi 05 novembre 2013, 11:32:35
Si Aal'Kesh envoyait un sentiment à travers touts les fibres de son être, sentiment qui saurait être capté par sa Mère le cas échéant, c'était bien la colère. Le fier Prince des Cisailles en personne, contraint de fuir ! Lui, qui se destinait à être le pivot d'une nouvelle espèce qu'il comptait engendrer avec sa Mère, obligé de battre en retraite en mesurant chacune de ses actions pour qu'elles ne se retournent pas contre lui ! La rage qui exudait de son corps était presque palpable et seule la sensation du corps de sa mère fondu sous le sien lui permettait de se canaliser pour éviter les impairs grossiers que la rage aurait put lui faire connaître. La clé de la survie de Kerrigan résidait dans la fuite et dans son bras chargé de devenir son arme principale, conçue pour cracher la redoutable énergie de son géniteur. Un moment, une pensée presque amusée le traversa et sourire qu'il esquissa fut mental puisqu'il était dépourvu de lèvres : Kerrigan serait sauvée, une fois encore, par un humain dont elle était destinée à ignorer l'existence encore quelques années.

KerrigAal n'eut pas de mal à composer avec les premiers tirs Tekhans assez malhabiles et de toutes façons peu dangereux. La créature avait étudié la densité de sa forme armurée pour qu'elle encaisse aisément les balles de sulfateuse, du moins tant qu'elles ne le recouvriraient pas d'un feu nourri. L'effet de surprise quant à sa résistance fut suffisant pour qu'il s'engouffre dans la brêche causée par la demie-seconde d'étonnement des soldates quant à son apparence et sa résistance. Une fois de plus, le bras-canon laissa parler la colère d'Aal'Kesh en libérant plusieurs projectiles énergétiques. Des sphères bleuâtres qui explosèrent contre les soldates les moins chanceuses en les emportant dans une importante déflagration. Il entendit bien les nouveaux hélicos arriver mais n'eut pas à agir puisque les Mutalisk tentèrent une fructueuse attaque kamikaze qui brisa cette ligne d'opposition, plongeant les soldates à terre et dans les engins dans des manoeuvres de représailles chronophages qui seraient salvatrices pour KerrigAal.
Mais ce dernier resta dix secondes de trop à observer le spectacle. Un des tank déployés en mode siège l'avait prit pour cible et il ne percuta que tardivement, au moment où la charge plasma était libérée de la gueule du canon. Aal'Kesh sauta sur le côté en mettant ses bras en croix devant lui pour se prémunir au mieux, mais il était trop tard ! L'obus d'énergie emporta une belle zone de la rue, l'onde de choc balançant l'hybride-armure en suspension dans le décor. Son dos fila contre la remorque d'un camion qu'il traversa de part en part, avant d'exploser les vitres du hall d'un building d'entreprise. Il acheva sa course le dos dans un pilier de marbre, des morceaux de pierres volant autour de lui.

Aal'Kesh ne se releva pas tout de suite, mais son bras armé se dressa pour se charger d'énergie, avant de tirer. Ce ne fut pas une sphère qui jaillit cette fois mais un rayon continu qui balaya la rue la plus proche pour en faire voler les voitures et surtout les éventuelles troupes tekhanes au sol. L'armure se libérait le passage, en somme. L'idée fut fructueuse puisqu'une petite troupe d'exo-squelettes arrivées là par une ruelle à l'écart fut emportée dans un cri de surprise et que quelques caracasses de véhicules soufflées par le choc s'écrasèrent sur les tanks, leur obstruant la vie un instant. KerrigAal profita de ce laps de temps pour se redresser et filer, sortant du hall pour emprunter la rue sur sa gauche.
Pour un mauvais timing, qui cette fois ne lui était pas imputable.

Un nouvel obus à plasma s'écrasa à côté de lui, le tir dévié au dernier moment par le choc d'un Carnifex sur la bouche meurtrière du canon. Projeté dans les airs comme un vulgaire fétu de paille dans volonté propre, Aal'Kesh tourbillonna avant de s'écraser lourdement contre le bitume. Son corps percuta la rue avec violence, rebondissant plusieurs fois sous le choc qui emportait avec lui des morceaux impressionnants de macadam jusqu'à ce qu'un véhicule de l'armée -abandonné là dans les premières heures du conflit, débordé par des zerglings- ne stoppe brutalement sa course dans un couinement métallique. Sonné, KerrigAal l'était. Son équilibre était précaire lorsqu'il tenta de se redresser dans un grognement, et il ne capta même pas la présence des soldates qui s'étaient avancées vers lui. Les vociférations d'une Elvennya improvisée ange-gardien lui fit prendre conscience du pétrin dans lequel il avait faillit être, et Aal'kesh observa la blonde se débarasser d'une des soldates avant de dresser un bouclier énergétique entre les balles tekhanes.

- Toute la Horde va se faire massacrer si ça continue... J’ignore qui tu es, mais je sens en toi un lien avec la Reine. Il faut évacuer la Reine. Autrement, nous allons tous y passer.
- Avais tu l'impression que je cherchais autre chose que sa mise en surêté, Cérébrate ?
dit il en recevant l'image mentale que l'elfe lui envoyait.
- Méfie-toi des canons plasma des chars, ils sont mortels, comme tu as pu le constater...
- Commande à quelques xenomorphes de me couvrir à distance. Ils sont aussi discrets que mortels, leur appui me sera précieux. Quant à ces légions tekhanes... Leur force de frappe vient se concentrer principalement à mes trousses. Que tes légions les encerclent ! Ils seront prit dans une cuvette qui te permettra de les noyer dans l'acide.


Un plan simple, faisable vu l'empressement que le commandement Tekhan mettait à envoyer ses troupes sur le même points. Coincer le gros des troupes grâce aux Carniflex et Hydralisks, les empêcher de se dérober à un enfer d'acide vomi depuis le ciel... Pour Aal'keh, c'était jouable. Toutefois, son analyse de la situation avait été très partielle et il ne pouvait en définitive pas assurer que cette méthode serait efficace. Néanmoins, la proposer n'était pas superflux. Se redressant, Kerrigan ôta la tentacule qui lui avait injecté un souffle de vie bienvenue qui lui avait rendu tous ses esprits.

- Survis.

Il bondit par-dessus le camion militaire et laissa Elvennya à ses tekhanes, epsérant qu'elle serait au moins assez compétente pour ralentir correctement leur progression. Le nid principal était un peu éloigné de sa position actuelle, mais KerrigAal avait bon espoir d'y parvenir sans trop d'encombres. Les rues secondaires étaient presque désertes maintenant que le front s'était déplacé et que la nuée "Elvenniene" le contenait, aussi Aal'Kesh n'escomptait-il rencontrer quelques unités en déroute ou simplement en chemin pour le front et peu attentives à cette partie de la ville.
Pour mettre toutes les chances de son côté, l'hybride fonça vers une ruelle entre deux buildings et défonça l'une des bouches d'égout pour se faufiler dans les boyaux malodorants. Mieux valait cela qu'évoluer à découvert, après tout.



ESCOUADE 031

Comparée à nombre d'opérations menées par la 031 par le passé, la récupération de Dekta ne fit aucunement figure d'exploit. Jusmin avait évolué à travers les étages sans trop de mal, son exo-squelette passant à travers les murs et les plafonds peu épais sans jamais rencontrer de résistance formienne. De temps à autres, Jusmin observait par la fenêtre et y voyait Xyal faire feu sur des zerglings qui attaquaient avec peu de convictions. Pour ce que les tekhanes en savaient -du moins ces deux là- l'affrontement de Kerrigan contre cette armure noire et de la Cérébrate contre la créature surgie des entrailles de Milfa pouvait tout à fait être l'explication de cette situation : coupées de leur commandement, les unités de la Nuée ignoraient plus ou moins comment agir de façon utile et concrète. Une aubaine pour les soeurs d'arme de Dekta qui venaient la récupérer.

Jusmin la trouva évanouie dans l'un des étages, guidée par le signal GPS qu'émettait l'équipement de la sniper. La jolie brune était certes secouée et hagarde, mais pas blessée. Rapidement, la petite amie de feue Milfa lui fit l'injection d'une seringue d'un concentré à base d'adrénaline prévue dans le pack médical des soldates et la tireuse retrouva ses forces en un rien de temps. Tandis qu'elle la remerçia d'un superbe baiser durant lequel elles mirent la langue non sans un certain petit plaisir coupable, Jusmin contactait Xyal.

"- J'ai Dekta avec moi, cap'tain. Elle va bien, cette salope. Et pour toi ?
- Les zerglings ne représentent pas un danger, là. Vu ce que je vois, Kerrigan n'a pas le temps de les diriger et l'autre pute de Cérébrate prend sa fessée. Faut en se profiter et se barrer fissa ! Je veux vos chattes mouillées dans la rue dans la seconde, Jusmin. ACTION !
"

Dekta et Jusmin échangèrent un geste de tête après l'ordre, la sniper ayant terminé la vérification de son équipement. Les combattants foncèrent alors vers la baie vitrée de l'étage pour la fracasser allègrement, tirant sur les troupes déjà bien amochées par Xyal alors qu'elles redescendaient sur le sol, une dizaine d'étages plus bas. Leurs réacteurs dorsaux permirent un atterrissage en douceur alors que leurs armes avaient fait place nette. Enfin... Disons plutôt que les troupes formiennes s'étaient comme lassées, se dirigeant instinctivement vers le chantier de l'immeuble en construction où s'était déportée leur Reine alors aux prises avec le Marine Terminator. Dans leurs radios, les ordres donnés étaient par ailleurs assez similaires.

"- On a pas assez de munitions pour être utiles là-bas, Xyal, argumenta Dekta.
- J'sais, mais les ordres sont les ordres. Fous toi sur ce toit, là. Jusmin et moi, on va récupérer ce qu'on peut sur l'exo de Milfa. Ça sera toujours ça.
- Milfa est... ?
Le silence de ses partenaires fut pour la sniper une réponse suffisante. Elle n'insista pas. Je vais prendre position, cap'tain."

Jusmin se chargea de l'armure de sa fiancée, profitant de l'occasion qu'elle avait de lui rendre un ultime hommage. L'état pitoyable de son corps mutilé par les balles ? Elle le garderait à jamais en mémoire, l'image alimentant la haine qu'elle éprouvait déjà pour les formiens qui avait forcé une machine de l'Humanitée à se retourner contre une de ses plus ardentes défenseuses. Les réserves de balles furent arrachées à l'armure, comme les missiles légers qu'il lui restait. Le reste de combustible pour lance-flamme allat à Xyal et les munitions furent également réparties entre les deux.
Plus haut, Dekta qui avait décollé pour prendre position observait la fin du combat entre Kerrigan et Avitus sans parvenir à prendre une fenêtre de tir correct. L'arrivée de l'entité inconnue avait finit de saper toutes ses chances d'ajuster un tir mortel et c'est avec étonnement que la sniper avait vu dans la lunette dans laquelle elle avait déposé son oeil la transformation de l'être en armure protectrice.

"- Kerrigan a salement morflé, putain ! Je ne sais pas ce que ce machin en armure noire, mais il est efficace ! Mais quelque chose est venu aider la cible, elle a une armure, maintenant ! Je vois les troupes, le QG a balancé du très lourd ! Kerrigan est en fuite !
- On te rejoins
, répondit Xyal."

Déployant ailes stabilisatrices de vol et faisant gronder leurs réacteurs, Jusmin et la capitaine s'élevèrent dans le ciel pour monter jusqu'au toit où se trouvait Dekta. A quelques rues plus loin en contre-bas, KerrigAal finissait encastré dans le hall d'immeuble avant que son rayon ne vienne balayer la rue et les soldates qui étaient parvenues à passer les formiens massés là. Activant sa carte GPS avec précipitation, Xyal découvrit que son unité -la plus excentrée pourtant du point de la bataille- était la mieux placée pour tenter la capture de Kerrigan. L'information était tout aussi claire pour Jusmin et Dekta et l'ordre de Xyal fusa, parfaitement prévisible.

"- On y va !"

Les trois survivantes de la 031 décollèrent sans attendre, voletant de toits en toits le plus rapidement possible. Sur leur gauche, l'homérique bataille entre les forces de tekhos et les hordes de la Nuée faisait rage et Xyal cracha à terre de frustration. La capture de Kerrigan était une priorité absolue et l'obéissante capitaine en avait conscience, mais elle considérait que sa place était au front à vider son chargeur dans un cri de rage dédié à sa précieuse cité natale. Tant pis, les ordres primaient sur tout. Et avec un peu de chance, Kerrigan tenterait de résister quand elles lui tomberaient dessus.
Lorsque l'escouade se stoppa au bord du dernier toit, elle vit la silhouette armurée prendre la fuite et la Cérébrate la couvrir. Inutile de gaspiller des munitions sur une cible pourtant facile : Xyal ordonna d'un geste la traque de Kerrigan et ses filles obéirent sans un mot, filant à sa poursuite. Jusmin, qui avait pressé l'allure, vit disparaitre l'armure dans les égoûts avant que les autres n'arrivent à elle.

"- Elle se barre comme un rat, dans la merde...
- Et on y va. Les couloirs sont bien assez larges pour qu'on passe avec nos exo'.
Xyal joua sur l'écran de sa carte, affichant le plan des canalisations. Je ne sais pas où elle va, mais c'est aussi là qu'on se dirige. Dès que le radar l'accroche, on se sépare et on lui tombe dessus. Action, pétasses."

Et elles sautèrent du toit, Xyal en tête. Ses pieds armurés défoncèrent la bouche d’égout empruntée quelques secondes plus tôt par Aal'kesh et ce fut sans difficulté qu'elle tomba au niveau des corridors puants et assez larges pour un passage de poids lourds. Se décalant de quelques pas, le capitaine laissa pénétrer ses deux compagnes à sa suite. Leurs radars balayaient les larges canalisations quand Dekta découvrit quelque chose sur le sol.

"- Du sang... Cette salope est blessée, glissa t'elle à voix basse.
- Que la chasse commence, conclut sentencieusement Xyal"

La 031 s'enfonça alors dans les boyaux ouverts en deux par le flot malodorant de l'eau souillée, décidée à livrer Kerrigan à ses supérieurs.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 06 novembre 2013, 01:59:41
ELVENNYA

Le plan de la « créature » n’était pas vraiment une nouveauté pour Elvennya. C’était celui qu’elle avait : attaquer les Tekhanes sur le flanc, les déborder par les côtés. Malheureusement, contrôler la Horde était trop difficile pour elle. Elle n’avait pas le haut niveau de sa Mère, et cette dernière était en danger. La situation ne s’arrangeait guère. Les Mutalisks qu’Elvennya avait envoyé sur les chars étaient en train de se faire déchiqueter. C’était un acte complètement inutile, un gaspillage de troupes, mais il avait été nécessaire pour permettre à la « créature » de s’échapper. En première ligne, Elvennya entreprit de se replier prudemment, et bondit dans les airs, avant que ses tentacules ne s’agrippent à la façade d’un immeuble. Plusieurs obus largués par des Goliath explosèrent autour d’elle, et elle continua à grimper, se rapprochant d’un hélicoptère, et bondit, depuis sa position, vers ce dernier. Les sulfateuses de l’hélicoptère fauchaient les Formiens, et Elvennya atterrit à l’intérieur.

« Alerte, alerte, For... !! »

La pilote n’eut pas le temps de terminer que quelque chose l’éventra. L’un des tentacules s’enfonça depuis el fauteuil, lui transperçant le dos, ressortant par l’estomac. La copilote essaya de se saisir de son arme de service, mais, le temps qu’elle la retire de son holster, Elvennya s’était déjà rapprochée du cockpit. L’hélicoptère partait en vrille, et Elvennya tendit sa main, attrapant la femme par le crâne, et l’envoya s’écraser sur le tableau de bord. Sa figure s’explosa contre le pupitre, défonçant plusieurs touches, laissant des traces de sang. Morte sur le coup, la copilote penchait en avant, retenue par sa ceinture de sécurité. Voyant l’hélicoptère partir dans tous les sens, Elvennya utilisa ses tentacules sur le manche, afin de le redresser. Des alarmes rugissaient dans le cockpit, et elle l’envoya s’écraser droit sur les Tekhanes, afin de se transformer en un liquide noirâtre, et de sortir de la carcasse de l’hélicoptère.

Tombant en chute libre, l’hélicoptère explosa au contact d’un tank, les pales de l’hélicoptère filant à toute allure. Elles heurtèrent un Goliath, défonçant la vitre blindée de la tête, tuant la Tekhane à l’intérieur sur le coup. Elvennya se retrouva sur el sol, et se mit à courir...Quand quelque chose heurta la façade d’un immeuble, à hauteur du toit, provoquant une belle explosion. Il y eut un autre impact sur le sol, une intense explosion qui souleva du béton et de la terre, avant qu’un troisième tir, venu du ciel, ne s’abatte en plein sur un Ultralisk. La bête poussa un couinement de douleur, et Elvennya comprit alors ce qui se passait. Elle qui pensait que la situation ne pouvait pas être pire venait tout d’un coup de réaliser que la situation, en réalité, pouvait toujours s’aggraver. Ces maudites Tekhanes avaient décidé de déployer leurs canons, et faisaient parler leur artillerie. Guidés par les satellites, les tirs des canons faisaient preuve d’une terrifiante efficacité.

Elvennya n’avait plus le choix : il fallait ordonner la retraite. Elle se concentrait pour formuler cette idée... Quand un obus explosa à côté d’elle. L’onde de choc la sonna, et la déflagration la souffla comme un fétu de paille. Elle s’envola dans les airs, soufflée par le choc, et passa à travers les vitres d’un hall d’entrée. Elle tomba dans un trou creusé par des Formiens, et atterrit dans un sous-sol. Ses oreilles bourdonnaient, sa vision était floue, et elle se sentait provisoirement sourde.



XYAL

« Modérez vos ovaires, mes chéries, ces petites putes adorent se planquer par ici ! »

Xyal était en tête, et les projecteurs de son exosquelette étaient allumés, éclairant les égouts. Son capteur thermique suivait la cible formienne, qui se déplaçait rapidement. Xyal connaissait suffisamment la procédure pour savoir que les souterrains étaient traditionnellement le refuge des Formiens. Des endroits sinistres et puants, où personne n’amusait à s’aller, à l’exception de la vermine. Un endroit parfait pour ces saloperies. Si Xyal avait l’occasion de capturer cette salope de traîtresse, elle ne la laisserait pas passer. À Tekhos, Kerrigan était considérée comme la criminelle la plus recherchée par les autorités. C’était une Ghost qui avait consciencieusement trahi les Tekhanes, une femme ! Là où la majorité des criminels étaient des mâles psychotiques, c’était bien une femme qui avait choisi de les trahir, pour capturer les leurs, les enfanter, et les attaquer. Tout le vocabulaire de Xyal ne comprenait pas de mots assez forts pour exprimer le dégoût profond que cette abominable créature lui inspirait.

Les exosquelettes s’avançaient en défonçant les murs, poursuivant la créature.

« ’Fait noir comme dans le cul d’une putain de nonne, commenta Xyal en marmonnant.
 -  J’veux la tête de cette pute, grogna Jusmin. Rien à foutre des merdasses qui se curent les ongles dans le coin. »

Jusmin s’avança plus rapidement, se mettant à courir, les servomoteurs de son armure faisant trembler le sol. Xyal pesta. Jusmin était affectée par la mort de Mylfa. Elle s’avança rapidement, et défonça un mur, qui l’amena dans une grand egalerie.

« Reviens, salope !! »

Elle se mit à tirer rageusement. Jusmin avait aperçu la cible, mais, dans l’obscurité ambiante, cette dernière avait eu le temps de s’échapper. Xyal regarda à nouveau son radar. Il était de moins en moins efficace, bipant et clignotant, probablement parce que les armures étaient endommagées, et se trouvaient sous terre.

« Nous ne sommes pas seules, Capitaine, annonça Dekta. J’ai discerné des mouvements dans des trous étroits...
 -  S’ils ne nous attaquent pas, c’est qu’ils ont peur de nous, trancha Xyal. Nous n’aurons jamais une autre occasion de choper cette pute de Kerrigan. Il faut la saisir ! »

Xyal s’avança, rejoignant Jusmin.

« Interdiction de la tuer, Jusmin ! Le Commandement la veut en vie, et nous sommes là pour obéir, pas pour accomplir une vengeance personnelle, okay ? Ne l’abats que si c’est strictement nécessaire ! Compris ? »

Jusmin ne répondit pas, s’avançant. Xyal grogna, et se rapprocha, l’attrapant par l’épaule de son exosquelette, comme pour l’amuser.

« Est-ce que tu as compris ?! »

Xyal perçut alors du mouvement dans son dos, et se retourna subitement. Elle vit un petit trou creusé dans le mur.

« On continue, vite ! »

Xyal s’avança. Le trio s’avançait rapidement, défonçant les murs et les blocs de béton qui les gênaient, ce qui finit par les amener dans une grande pièce éclairée par des caniveaux en hauteur. Elles sautèrent en contrebas. À gauche et à droite, il y avait quelques échafaudages près de murs rapiécés, traversés par quelques lézardes. C’était une pièce assez grande, rejointe par de nombreuses canalisations.

« Probablement un échangeur... »

Ce genre de pièces servaient pour la maintenance et la circulation des eaux usées. Les puissantes lampes des armures éclairaient les recoins. Xyal s’avançait silencieusement.

« Il est affaibli, il se cache... Il ne va pas aussi vite qu’il le voudrait...
 -  Il ? demanda Dekta.
 -  Vous avez vu ce truc comme moi, non? Il est parti avec Kerrigan, mais ça avait plus la silhouette d’un bâtard de mâle, que de cette pute de Formienne. »

Xyal entendit à nouveau du bruit, et éclaira l’un des canalisations. Elle vit une silhouette se retourner, et fit feu. La détonation subite déchira le silence qui s’installait, les balles laissant de gros impacts sur le mur. Le canon fumait légèrement. Xyal soupira, et entendit alors du bruit supplémentaire. Ces saloperies arrivaient enfin, débarquant depuis plusieurs conduits à la fois. L’un d’eux crut avoir son avantage en bondissant droit vers Jusmin... Et se reçut le poing de l’armure en pleine tête, lui brisant tous les os. La créature s’écroula mollement sur le sol, morte, et chacune reconnut alors les silhouettes d’un Formien particulier, le Nosalis (http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20120303230454/metro2033/images/e/e7/BridgeNosalis.jpg). Des espèces de Formiens-rats qui attaquaient généralement en bandes, poussant des hurlements pour attirer le reste de leur meute.

On les surnommait ainsi les Hurleurs.



ELVENNYA

*Le moment n’est pas encore venu de dormir, Elvennya...*

Elvennya sentait la Horde saigner, à vif. Comme si on avait planté un couteau dans son cœur. Quelle honte ! Elle avait été incapable d’aider sa Mère, et incapable de repousser les Tekhanes, de la secourir, et même de protéger ses Formiens. Ses bébés étaient en train de mourir, de se déchirer entre eux. Elvennya était sonnée, et sentait le chape du désespoir s’envoler, alors que la symphonie de la Nuée se résumait à un concert de hurlements.

*Je n’ai plus la force de me relever...
Bien sûr que si. Tu es l’une des Cérébrates de Kerrigan, Elvennya, une Fille de Mère. Elle ne t’aurait pas offert ce précieux cadeau, si elle n’avait pas foi en toi.
Je ne peux pas tous les contrôler, c’est impossible... Nos bébés... Les entends-tu hurler ?
Qui rejoint la Nuée n’est jamais seule, Elvennya, ne l’oublie pas...*

Elvennya sentit alors une présence familière, tandis que sa migraine faiblissait. Elle secoua lentement la tête, quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle entreprit alors de se retourner. Elle était toujours dans le sous-sol du building, et entendait l’explosion des canons, au loin. En relevant la tête, elle vit une silhouette familière : Thorne (http://img92.xooimage.com/files/c/3/1/thorne-3b99ea1.jpg), une autre Cérébrate. La femme fléchit les genoux devant elle, ses mains griffues venant soulever le menton d’Elvennya. Thorne alla alors l’embrasser, brièvement.

« Nous accomplissons la volonté de Mère, Elvennya...
 -  Que... Que fais-tu là ?
 -  Tu croyais donc vraiment que Mère n’avait emmené que toi pour prendre Devos ? Elle savait que les Tekhanes enverraient de lourdes forces pour s’assurer du maintien de cette ville, mais elle tenait à te former en personne, à voir comment tu te débrouillerais en ayant des responsabilités... Malheureusement, la situation est en train de nous échapper... Alors, je vais t’aider.
 -  C’est impossible... Les Formiens... Nos bébés ne m’écoutent pas... »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Thorne.

« Les Tekhanes ont blessé leur Reine. La dernière chose qu’ils ont ressenti d’elle est sa haine farouche. Comment peux-tu leur demander de fuir ? Ils ne t’obéissent pas, et c’est normal, car tu n’as pas la volonté nécessaire pour leur imposer un ordre qui est contraire à leurs désirs.
 -  Mais nous nous faisons massacrer...
 -  Peu importe le nombre. La mort est une récompense pour chaque Formien. »

Thorne commença à monter le chemin en ruines permettant de remonter à la surface.

« Je vais leur faire comprendre ce qui en coûte de s’attaquer à notre Mère. »
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mercredi 06 novembre 2013, 16:21:37
Cette forme d'armure, tout bien réfléchi, était tout sauf un avantage. Certes, elle maintenait les fonctions vitales de Kerrigan au meilleur niveau possible (c'est à dire assez bas) mais elle réduisait grandement les actions d'Aal'kesh. La transformation de son corps lui était interdite ou tout du moins autorisée très partiellement, si il ne voulait pas compresser ou blesser davantage sa Mère. Puisqu'il s'était donné une puissante densité pour affronter les balles des mitrailleuses Tekhannes, l'hybride avait gagné en poids et perdu en agilité tant qu'en vitesse. L'énergie acquise de son père ? Elle était générée par chacune de ses cellules, qui se mêlaient actuellement à celles de Kerrigan comme d'improbables cathéters génétiques pour assurer le partage de sa vie et des fluides nécessaires à la vitalité de Kerrigan. En d'autres termes, en usant de l'énergie avec plus de force ou par un autre endroit de son corps que le canon qu'il était parvenu à se constituer, Aal'Kesh risquait de décharger un surplus mortel au sein des organes de sa génitrice.
Après plusieurs minutes d'une course effrénée, KerrigAal s'arrêta au détour d'un virage qu'il venait à peine d'emprunter. Il lui fallait faire le point et surtout savoir ce qui lui envoyait ces éclairs de douleur dans l'épaule depuis qu'il avait été secouru par Elvennya. Sur les côtés de ce qui se trouvait être sa mâchoire inférieure, les branchies qui assuraient à Kerrigan un apport en oxygène témoignaient d'un souffle court et désordonné de l'hybride. Elles palpitaient sur un rythme anarchique, quand elles ne s'ouvraient pas tout à fait durant de longs instants pour singer une grosse inspiration.

Mère était stable et ses plaies ne perdaient plus de sang. Son corps était en hibernation volontaire, une stase bienvenue qui aidait d'autant plus Aal'Kesh à l'aider à se maintenir en vie. Son encéphalogramme était tranquille, comme son rythme cardiaque qui était ralenti mais pas inexistant. Si le tableau n'était pas aussi noir que la fin de l'affrontement avec Avitus aurait put le laisser penser, le Prince des Cisailles n'était pas dupe : Sarah n'était nullement sauvée d'affaire et restait au seuil de la mort. Si lui-même encaissait une charge de trop... Son poing s'enfonça dans le béton à cette pensée, dans un bruit sourd suivi des sons de murs se lézardant. Il était Aal'Kesh, rien ni personne ne saurait le tuer ainsi ! Sa main, en s'extrayant du mur, allât vagabonder sur son épaule. A tâtons, le mutant découvrit alors la profonde plaie qui déchirait son épiderme armuré et qui suintait abondement de ce liquide saumâtre qui lui faisait office de sang. Sûrement le marbre du pilier dans lequel le tir d'obus plasmique l'avait envoyé s'encastrer. Cette partie de son dos était plus souple, pour lui permettre le mouvement malgré les plaques durcies. Ainsi, un éclat de pierre avait tout à fait put lui porter ce coup.
Un rapide coup d'oeil en arrière après un flash de lucidité fit confirma à l'hybride ce qu'il pensait : sa plaie avait laissé une trace à suivre pour les poursuivants qu'il avait sur les talons. L'arrivée brutale d'exo-squelettes dans cette partie du réseau sanitaire ne lui avait bien sûr pas échappé, et Aal'Kesh mesurait à présent plus correctement le danger qu'une unité de combat représentait pour lui.

Non loin de KerrigAal, un mur sembla trembler avant de se fissurer. Sachant pertinemment qu'il ne s'agissait pas d'un formien, le Prince des Cisailles décampa d'un bond en avant qui lui permit d'avaler en une seule fois une bonne dizaine de mètre avant que Jusmin ne surgisse en hurlant, son doigt pressé sur la gâchette faisant mourir quelques balles dans les égoûts dans un vacarme assourdissant. Aal'Kesh n'eut rien à craindre, mais comprit qu'il était plus que tâlonné. L'obscurité était encore son alliée, mais cela ne suffirait certainement bientôt plus à le protéger. L'hybride se concentra, rappelant à lui la vision que lui avait communiquée Elvennya quant au nid. Il était assurément sur le bon chemin, mais la route était encore longue. Toutefois, plus il avancerait plus les troupes formiennes seraient nombreuses. Une fois en leur sein, KerrigAal n'aurait plus grand'chose à craindre pour lui et sa mère, mais encore lui fallait il parvenir dans la Ruche.
Incroyable, tout de même ! Aal'Kesh avait eu le temps de reconnaître Jusmin avant qu'elle n'ouvre le feu et les éclats de voix qu'il percevait lui permettaient d'identifier Xyal. Probablement que Dekta étaient avec elle, Elvennya ne l'ayant pas tuée dans l'avenue.
<Hmpf... Cent comme elles trois et on verrait tomber des Ruches à la chaîne. Y'en a t'il seulement dix ?> Quelque part, le Prince des Cisailles éprouvait pour la 031 une sorte de respect de l'adversaire. Voilà qui ferait un superbe cadeau pour Mère, Aal'Kesh en était persuadé.

Ses bonds lui permettaient d'évoluer dans les hautes et larges canalisations à très bonne allure. Quand il n'empruntait pas les petits trottoirs qui couraient un peu au-dessus des flots orduriers et souillés, Aal'Kesh se déplaçait sur le plafond et boyaux. A l'affût, il entendait l'avancée implacable de Xyal et ses compères qui semblaient le suivre à la trace. Entre la traînée de sang et le plan des canalisations dont elles devaient disposer, les filles de la 031 filaient une proie certes rapide mais très facilement acculable. Si l'une d'elles parvenait à faire venir les renforts à d'éventuels points de sortie où même dans les égoûts...
<Je dois me débarasser de la vaillante petite 031 ici même. Il est temps pour vous de vous soumettre, petites tekhannes.>
Comme un enfant expulsé de la matrice maternelle, Aal'Kesh sorti du dernier boyau comme pour rester en suspension dans l'air libre de l'échanger dans lequel il venait de déboucher. Mais, plutôt que de se laisser tomber, l'hybride tendit la main vers le plafond. Aussitôt, ses doigts s'étendirent pour devenir tentacules griffues qui se logèrent dans le béton avant de se rétracter, l'emmenant vers le haut auquel il était maintenant solidement arrimé et baigné de pénombre. Toutes les possibilités de sorties se trouvaient à un minimum d'environ trois mètres sous sa position, ce qui lui permettrait de voir ses poursuivantes arriver.

L'escouade 031 arriva quelques secondes après, agissant comme Aal'kesh l'avait prévu. Elles sautèrent toutes les trois vers le bas de l'échangeur sans même un regard au-dessus de leurs têtes, alors que le mutant ne les quittait lui pas des yeux. Attentif, il suivait leurs mouvements tout en écoutant leur conversation. Jusqu'à ce que Xyal tire sur dans l'une des canalisations et que le premier Nosalis ne surgisse, fauché en pleine action par un superbe uppercut de Jusmin.

"- HAUT LES FLINGUES !", hurla Xyal une demie seconde avant que les sulfateuses ne rugissent.



ESCOUADE 031

Jusmin tira dans le conduit même d'où avait surgit son agresseur. L'éclair de feu craché depuis le canon de son arme éclairait en de très rapides intermittences stroboscopiques l'intérieur de la canalisation qu'elle arrosait généreusement de balles, révélant ainsi les masses compactes des Nosalis qu'elle fauchait très efficacement. Les formiens s'étaient massés dans les tuyaux, ce qui réduisait grandement l’intérêt de leur nombre largement supérieur à celui des filles de la 031. Xyal et Dekta l'imitaient et les filles abattaient un nombre incalculable d'Hurleurs, parvenant presque à contrôler les sorties que les semi rats arrivaient à effectuer depuis les canalisations qui, l'espace d'un instant, n'étaient pas couvertes par leurs canons.
Xyal et Jusmin adoptèrent une technique un peu différente. Une fois les cadavres empilés dans une ou deux canalisations, elles usaient de leurs lance-flammes pour y mettre le feu. Le bouchon embrasé leur permettait ainsi de ralentir les Nosalis le temps de se concentrer sur d'autres canalisations.

La 031 s'avérait d'une efficacité remarquable, en vérité. La fureur de Xyal et Jusmin contrastait avec le calme de Dekta, qui s'était placée sur un des échafaudages pour user au mieux de son fusil sniper. Descendant les Hurleurs qui manquaient parfois de déborder ses partenaires, la brune augmentait sensiblement le nombre de ses cartons de la journée, dont elle égrainait le compte en pressant sur la détente de son arme.

"- 110, 111, 112..."

Clac-clac. Contrainte de recharger un instant, Dekta s'employa à faire jouer les mécanismes de son arme quand un éclair lumineux bleuté fusa au niveau du plafond. La sniper leva son fusil aussi vite que la tête, pour voir fondre sur elle une forme humanoïde et armurée dont l'emplacement de la main se terminait par une lame formée d'énergie qui s'abattit sur elle au moment où elle pressait la gâchette. La balle fusa, s'écrasant dans l'un des pectoraux de KerrigAal qui fendit de part en part la sniper de sa lame avant de s'écraser contre le métal de l'échafaudage brinquebalant.
Xyal ne leva la tête que pour voir les deux moitiés de son soutien longue distance s'écraser à ses pieds, dans l'eau croupie chargée du sang charrié par les corps de Nosalis. Dans un hurlement qui ressemblait au prénom de la sniper, la farouche capitaine ouvrit le feu sur la forme vaguement masculine qui se redressait dans les barres de métal enchevêtrées.



Deux balles touchèrent Aal'Kesh à la cuisse, coupant le calcul du saut effectué pour se défaire de l'échafaudage dans un cri inhumain, l'hybride percuta de plein fouet le mur contre lequel il avait prévu de rebondir et allat s'écraser durement aux pieds de Jusmin et de sa supérieure. Sous le choc, la lame d'énergie sortie de son canon se rétracta et Xyal crut que c'était le signal parfait pour clouer sa proie au sol. Ce fut là une erreur.
Réactif bien que blessé, KerrigAal attaqua plus rapidement que l'humaine et son bras-canon expulsa un projectile énergétique qui percuta le bras gauche de Xyal. A l'impact succéda instantanément la déflagration violente, qui détruisit cette partie de l'exo-squelette tout en emportant le membre qui le portait.

La capitaine partit en arrière en hurlant alors qu'Aal'kesh se relevait vivement, pour se trouver nez à nez avec la sulfateuse de Jusmin...
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 07 novembre 2013, 03:15:02
ELVENNYA

Sa migraine s’évaporait, mais pas la douleur. Elle était comme une plaie ouverte dans la Nuée, une souffrance lancinante et persistante. La Horde saignait. Elvennya remonta à la surface, pour voir que la scène de combat virait au cauchemar. Les Tekhanes formaient une ligne impénétrable de tirs, de balles, et de missiles fusant dans tous les sens.

« On ne pourra rien faire tant que... »

Thorne se retourna vers Elvennya.

« J’accompagne Mère depuis plus longtemps que toi, Elvennya. Je suis sa première Cérébrate. Ton inquiétude n’a pas sa place dans ce combat. »

Elvennya ne partageait pas vraiment l’enthousiasme de sa sœur, mais il ne lui appartenait pas de la critiquer. La situation était tendue, mais pouvait tout à fait s’inverser. Thorne ferma les yeux, et se concentra. Elle n’essaya pas de prendre le contrôle de la grosse Horde, car elle était incontrôlable. Elle savait comment inverser la tendance, comment parvenir à repousser les Tekhanes : en ouvrant d’autres fronts. C’est ainsi qu’Elvennya put sentir, dans la Nuée, d’autres sources se rapprocher à vive allure, amenant avec elles de nombreux Formiens. Et c’est de cette manière qu’Elvennya sentit la tendance s’inverser.



CINDY PARK

Cindy Park en aurait joui, si elle l’avait pu. Ce qui se déroulait sous ses petits yeux allait sans aucun doute lui valloir définitivement de finir dans le Panthéon des plus grands journalistes de Tekhos. Il ne manquait plus qu’elle trouve dans la semaine un scandale de corruption impliquant une sénatrice tekhane pour croire au Paradis. Elle avait tout filmé depuis l’hélicoptère : le combat dantesque entre Avitus et Kerrigan, et la scène de guerre apocalyptique entre les Formiens et les Tekhanes. C’était une telle boucherie que ça avait l’air d’un film de propagande. L’EyeWatch était une caméra optique extrêmement précise, disposant d’un fort niveau de zoom, et pouvait surtout filmer sous plusieurs angles à la fois, ainsi que sur plusieurs niveaux de zoom. Les images étaient retranscrites en direct, ce qui garantissait l’absence de filtrage de l’armée, mais elle était convaincue qu’elle passerait des semaines à transmettre les différents films à l’équipe technique du journal, afin d’avoir un DVD à vendre. Elle réfléchissait déjà sur le titre, alors qu’un canon venait d’exploser un Carnifex. Elle hésitait entre plusieurs titres, allant du classique au titre osé : « La déroute formienne », « La Gloire de Tekhos », ou encore « Le Phallus tekhan », ce dernier titre retenant son idée.

L’hélicoptère était suffisamment en hauteur pour éviter de se retrouver attaqué par les belligérants. Le combat entre Avitus et Kerrigan avait été à couper le souffle, et l’hélicoptère s’éloignait du champ de bataille, suivant depuis les hauteurs l’escouade 031.

« Elles sont entrées dans les égouts. Impossible de les contacter, il y a trop d’interférences.
 -  Kerrigan est blessée, mais ces égouts sont dangereux... Avez-vous des informations sur cette escouade ?
 -  Très peu... Nous avons obtenu leurs ordres de missions. C’est une escouade légère : exploration et reco. Elles n’ont pas l’équipement nécessaire pour affronter une Annexienne. »

Cindy se moquait alors bien de la salope de Formienne. Elle filmait une guerre mondiale, nom d’une vache ! Ça pétait comme une saloperie de film d’artifice sous ses yeux ! Elle avait l’impression de voir la suite du blockbuster « Citizen Fall », un film soutenu par l’armée, qui montrait l’effondrement de Tekhos Metropolis sous une invasion formienne particulièrement forte. Le film avait été un véritable succès, et avait engendré une hausse notable des recrues dans l’armée, ainsi qu’une hausse des agressions subies à l’encontre de la population masculine, qui étaient dépeintes dans le film comme des espions œuvrant pour le compte des Formiens.

*Hors-de-question de se contenter d’une simple sortie directement en DVD... Si ces abrutis arrivent à choper la Reine des Lames, j’aurais assez pour faire un film !*

Elle se voyait déjà dans le film, rajoutant une scène introductive, où elle parlerait en voix off, d’une voix calme et pesante, insistant bien sur le caractère solennel de Devos, sur les nombreuses Tekhanes tuées. Cependant, pour ça, il fallait encore réussir à capturer Kerrigan.

« Les capteurs thermiques des satellites indiquent la présence de Formiens dans les égouts.
 -  Il n’y a aucune autre troupe à proximité.
 -  Docteur Chen... Demandons autorisation de déploiement pour terminer la mission. »

Cindy se releva alors, se rapprochant des deux cyborgs noirs.

« Hey, minute ! Je ne veux pas être éloignée de la zone de combat, je dois couvrir cet…
 -  Nous vous laissons l’hélicoptère. »

Ils avaient visiblement reçu leurs autorisations, et abandonnèrent leurs lourds manteaux, révélant une armature noirâtre assez solide, composée de servomoteurs. Des wingsuitapparurent alors, se déployant le long des armures. Cindy s’écarta prudemment, tandis que les deux cyborgs se positionnèrent à l’entrée de l’hélicoptère... Avant de plonger dans le vide, tombant en flèche.

« La vache... Pourquoi j’ai pas un deuxième EyeWatch ? ‘Fais chier... ! »

Elle n’en avait qu’un, et avait deux scènes à couvrir. Une exploration dans les égouts susceptibles de conduire à l’élimination de la Traîtresse, et une guerre démentielle qui ferait mouiller les slips des Tekhanes qui le regarderaient. Cindy savait que le temps lui était précieux, et elle décida donc d’agir de manière intelligente. La femme rappela son EyeWatch, et le planta devant elle.

« Chères téléspectatrices, ici Cindy Parker, et l’heure est grave. D’un côté, les Formiens sont en train de prendre la branlée du siècle. Pour être honnête, si je n’étais pas à des centaines de mètres d’altitude, avec le vent dans mes cheveux, j’en mouillerais ma culotte... Mais, d’un autre côté, la Traîtresse va se faire rattraper, et probablement démonter par des cyborgs surentraînés. Je vous invite donc, dans la minute qui suit, à voter au numéro qui s’affiche en bas de votre écran. Par SMS, tapez ‘‘1’’ si vous voulez que je suive la dérouillée des Formiens, ou ‘2’’ si vous voulez que nous voyons cette pute se prendre dans la gueule un phallus tekhan à l’ancienne ! Vous êtes le peuple, l’opinion publique, nous sommes une démocratie... Et je suis à votre service ! »

Ça, c’était de l’impro’ !  Oh oui, il y avait de quoi en mouiller sa culotte !

Et, alors que le public votait, la situation s’inversa.



DEKTA

Dekta n’était pas une tireuse d’élite pour rien. Quand on rejoignait les rangs des snipers, il fallait savoir preuve d’un important sang-froid. Le contrôle de la respiration était fondamental pour une tireuse d’élite : quelqu’un qui respirait trop bruyamment perdait en visée, et, quand on faisait des tirs lointains, même avec les fusils de précision très perfectionnés de Tekhos, une erreur de variation d’un millimètre suffisait à avoir une balle qui déviait de plusieurs mètres de la cible visée. Ainsi, même si, selon elle, l’escouade 031, ou ce qu’il en restait, s’était lancée dans une opération suicide, elle se refusait à paniquer. Depuis son échafaudage, elle explosait la tête des Hurleurs. Les Hurleurs étaient rapides, et essayaient généralement de se cacher. Ils étaient notamment dangereux dans les marais. Dekta se souvenait d’une mission, où, en pleine nuit, elle avait du, depuis les ruines d’un bâtiment, soutenir une unité s’avançant au milieu de hautes herbes. Des Hurleurs avaient débarqué, s’abritant dans les fougères pour fondre sur ses coéquipières.

Elle en vit un ramper le long d’un épais pilier, et fit feu. L’arme ne trembla pas, et la balle explosa une partie du crâne du monstre, répandant sur le pilier des bouts de cervelle qui se mirent à dégouliner, alors que le Norasi s’écroulait mollement sur le sol. Dekta cherchait cependant surtout à repérer la cible. Kerrigan était blessée, et avait du chercher à se réfugier ici. C’était une grande pièce, avec de nombreuses zones d’ombres. Elle avait le sentiment que l’escouade était tombée dans un piège grossier. Elle continuait à faire feu, sans relâche, tout en observant le toit. Elle savait que ce serait une bonne planque. C’est ainsi qu’elle vit dans son viseur la silhouette.

*Merde !*

Dekta eut juste le temps de faire feu. Le monstre fondit ensuite sur elle.



JUSMIN

Que Milfa soit morte était impensable pour Jusmin. Elle venait de réserver leur lune de miel pour Caelestis. Milfa avait toujours eu envie de visiter l’Archipel. Cyanure était également morte, et voilà que Dekta avait été coupée en deux sous ses yeux. Jusmin n’était pas triste, elle avait la rage. Elle se foutait des ordres de mission ! La pute de Kerrigan était responsable de tout ça !Elle comptait lui enfoncer son canon dans le cul, et sodomiser avec ses déflagrations son cadavre, avant de lui éclater la gueule sous la botte de son exosquelette. La rendre aux Novaquiennes ? Pour qu’elles la guérissent ?! Quelle farce ! Cette pute avait tué Milfa ! Une fille bien, honorable, dont le seul crime dans toute sa chienne de vie avait été d’accepter de retarder leur congé d’une semaine pour cette foutue ville ! Non, elle allait la buter ici, ou elle mourrait, c’était aussi simple que ça !

Xyal fut également touchée. Morte ? Vivante ? Jusmin vit son bras s’envoler devant elle, laissant des gerbes de sang et de circuits imprimés sous ses yeux. L’exosquelette s’écroula sur le sol. Un Hurleur se rapprochait d’elle. Sans intérêt. Jusmin réalisa qu’elle était en train de bander quand son réticule se pointa sur la tête de la Traîtresse.

« Xyal voulait suivre les ordres... Moi, j’vais te buter, saletée ! Pour Milfa, pour toutes celles que t’as tué, salope ! Crève !! »

La sulfateuse rougit, presque à bout portant. Elle se heurta à une peau épaisse, et Jusmin se concentra sur le canon énergétique du monstre, afin d’éviter de recevoir une décharge. À cette distance, elle n’y survit pas. Les impacts repoussèrent le monstre, explosant sa chair, déclenchant chez Jusmin une sorte de rage jouissive et inhibitrice. Elle poussait des hurlements jouissifs alors que des morceaux de chair gluante s’envolaient sous les impacts de ses balles. La sulfateuse hurlait sa haine, crachant un venin mortel.

Jusmin ne pensait à rien d’autre que venger Milfa. Aussi ne voyait-elle pas le Hurleur qui s’avançait rapidement le long du pilier, pour se rapprocher d’elle.



XYAL

Xyal entendait de loin le rugissement de la sulfateuse. Cette saloperie lui avait bouffé un bras, avait manqué éclaté sa jambe, et elle était coincée contre l’armure. Elle ne pouvait pas le voir, mais elle avait le foie transpercé par un morceau de métal, qui la transperçait de part en part. Gisant sur le sol, Xyal était sonnée, et crachait du sang. Poursuivre Kerrigan avait été de la pure folie... Mais elle ne voulait pas que Milfa soit morte pour rien. Même affaiblie, Kerrigan était encore d’un autre niveau pour une simple escouade dont la mission initiale était tout simplement de faire de la reco’ en supprimant les Formiens isolés, et en recherchant d’éventuels postes avancés.

*J’ai pas à me plaindre... Je suis morte comme toute soldate se doit de mourir... Au combat... Mais, putain, j’aurais bien aimé avoir une fille avant... Ne serait-ce que pour me dire que je n’ai pas battu autant de Formiens simplement pour le plaisir de quelques sénatrices corrompues qui se foutent de moi comme de leurs premières ovaires.*

Elle cligna des yeux, avant de tourner la tête. Son bras droit était bloqué sous des morceaux de tôle ondulés, et un Hurleur se rapprochait, sa gueule béante se rapprochant de la sienne. Elle vit sa tête immonde remplir sa vision, et sentit son cœur s’emballer, à l’approche de la mort.

« Viens...Viens, ma pute... »

Elle ferma les yeux… Et entendit une soudaine détonation, ainsi que des gerbes de sang et d’organes sur elle. Sursautant, Xyal sentit alors l’Hurleur s’écraser sur lui, et, en relevant les yeux, vit une silhouette noirâtre jaillir depuis l’un des caniveaux dans le plafond, l’ayant défoncé. Des fumées bleues s’échappaient de ses mains et de ses pieds, et il s’en servit pour atterrir sur le sol. Elle vit une sorte de petit pistolet jaillir à côté de sa tête, sortant de son casque. Une intense silhouette noire apparut devant elle.

« Capitaine Xyal, vos ordres de mission étaient de vous replier. Vous avez contrevenu à un ordre direct qui a conduit la mort de vos équipières. Vous serez jugée en cour martial. »

Xyal en fut tellement surprise qu’elle ne put que rire. Le cyborg se retourna alors. Le second cyborg, que Xyal n’avait pas vu, s’était chargé de l’Hurleur qui avait voulu atteindre Jusmin. Ils comprirent rapidement que Jusmin allait tuer Kerrigan, et réagirent en conséquence. Tendant sa main, un cyborg se concentra, et envoya des arcs électriques qui illuminèrent l’échangeur, frappant l’armure. L’exosquelette était endommagé, et la sulfateuse poussa des crachotements électriques.

« Détection d’un symbiote parasite recouvrant le corps de Kerrigan.
 -  Non-référencement dans les banques de données. Symbiote inédit. Annulation mission pour prise en compte des nouveaux paramètres ?
 -  Rejet annulation. La capture de Kerrigan est prioritaire. »

Les deux cyborgs s’avancèrent alors vers le monstre. Tout indiquait qu’il vivait encore, mais, comme ils ignoraient qui était Aal’Kesh, ils ne savaient pas dans quel état le symbiote se trouvait.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le jeudi 07 novembre 2013, 10:14:37
« Xyal voulait suivre les ordres... Moi, j’vais te buter, saleté ! Pour Milfa, pour toutes celles que t’as tué, salope ! Crève !! »

KerrigAal ouvrit grand les globes vitreux qui lui servaient d'yeux juste avant de chercher à décaler sa tête plus vite qu'une balle. Le canon était contre son front ! L'hybride parvint à moitié à assurer sa course contre la montre, contre la poudre et l'acier. Sa tête, comme montée sur de puissants ressorts tendus à l'extrême, se décala en un éclair quand ces derniers semblèrent se détendre furieusement. Les balles ne le fauchèrent pas de front mais s'attaquèrent au blindage qui constituait le côté droit de sa tête, emportant les plaques renforcées avec rage. Son sang saumâtre vola dans l'échangeur, comme les lambeaux de ce qui avait été un casque pour Kerrigan. Le choc répété des balles contre sa tête assomma Aal'Kesh à défaut de le tuer tout à fait et il tomba en arrière dans l'eau croupie alors que Jusmin changeait de cible. Sa sulfateuse glissa le long de son corps descendant de son cou à son épaule pour arriver sur son bras au canon biologique qu'elle balaya de balles. Cette "pièce" de l'anatomie actuelle de KerrigAal était moins renforcée que le reste de son corps. Les morceaux volèrent sous les projectiles et le mutant poussa un cri indéfinissable dont les intonations évoquaient le hurlement de désespoir d'une jeune femme mêlé à la rage d'un fauve blessé.

Une bonne partie de la suite de l'action échappa à Aal'Kesh, qui devait gérer des informations de douleur qu'en temps normal son corps polymorphe inhibait sous la guérison ultra-rapide. Il lui suffisait de changer de forme et de réagencer à ses guises ses nerfs et ses tissus blessés pour se débarrasser du problème, chose qui ici lui était impossible sans abandonner Mère et la mettre en péril. L'éboulement du plafond ne fut pour le mutant qu'une information vague, comme l'arrivée des combattants en armure couleur de nuit. Aal'Kesh concentrait ses esprits, effectuait le plus rapidement qu'il lui était permit un check-up complet de l'état de son corps et de celui de Mère.
Les balles à la tête n'avait heureusement pas atteint Kerrigan mais avait défoncé son propre crâne, mettant une bonne portion de l'occiput de Sarah à découvert. Pour preuve, d'épaisses mèches de ses "cheveux" s'extrayaient à présent de l'armure. Le bras-canon ? Détruit, inutilisable. Un moignon qui concordait avec celui de Kerrigan, dont il n'était pas impossible que son propre bras eu à encaisser aussi quelques crachats de plomb. La balle au pectoral ? Son corps avait joué son rôle d'armure et l'avait arrêtée avant qu'elle ne perfore Kerrigan, mais à quel prix ! Aal'Kesh était incapable d'extraire ce corps étranger qui avait fragilisé son torse tout en lui infligeant de lancinants éclairs de douleur. Seules les cartouches prises dans la cuisses offraient un constat moins alarmant que le reste, mais ça restait relatif : le Prince des Cisailles était blessé à mort, à présent. Si il ne trouvait pas le moyen de mettre rapidement Kerrigan en sécurité pour se régénérer lui-même, son histoire se terminerait à Devos.

Devant ce constat, tout en lui s'emballa, comme si la rage primale était la dernière information disponible à son cerveau et son dernier moteur en état de marche. Il fallait qu'il bouge.



JUSMIN

La compagne de Milfa, fille de deux militaires de carrière, avait toujours eu un problème mental : une certaine instabilité qui la muait en une bête féroce dès lors que son énervement dépassait un seuil inconscient. Dans cet état, Jusmin ne distinguait que difficilemement amies et ennemis, ne vivant plus que pour l'éradication de ces derniers par n'importe quel moyen. En un mot comme en mille, la fière soldate était une Berserker. Milfa avait toujours servi de pare-feu à cet état sur le champ de bataille.
Seulement voilà, Milfa était morte sous ses yeux. En souvenir d'elle et jusque là, Jusmin s'était contenue. Sa carapace avait commencé à se fissurer dès que Kerrigan avait atterit juste devant son canon après avoir tué Dekta. L'arrivée des Cyborgs sur le champ de bataille qu'avait contenu à elle seule la 031 s'était déroulée pour elle comme dans un délire de droguée en pleine dose, mais le tir de l'un d'eux pour la débarasser d'un Hurleur qu'elle n'avait pas vu sembla la réveiller.
Jusmin regarda Xyal, le flingue toujours pointé sur Kerrigan. Elle vit comme au ralenti le cyborg lever la main vers elle pour lui balancer un éclair qui la mit à genoux dans un cri, et entendit la seule chose qui manquait pour que la bête en elle se déchaîne.

"La capture de Kerrigan est prioritaire."

- Prio...ritaire ?

Dans un glissement métallique, les travées contenant ses missiles d'appoint s'ouvrirent et les oeillèrent laissèrent luire un instant la pointe des projectiles explosifs alors que Jusmin se redressait, les dents serrées et le regard fou. Face à elle, les deux cyborgs s'arrêtèrent. Ne séparaient les deux armures noires et Jusmin que le corps armuré de Kerrigan, mais les instruments des deux combattants métalliques leurs avaient indiqué que les missiles de la tekhanne les prenaient pour cible.

- CETTE SALOPE  DOIT CREVER ! VOUS ENTENDEZ, ENFOIRÉS DE BÂTARDS DE MERDE ?
- Soldate Jusmin Bennett, matricule 9586D. Vous êtes passible de la cour martiale pour menace sur membre de l'armée tekhanne et non-respect des ordres. Qu'avez vous à dire ?
- TA MÈRE LA PUUUUUUUUTE
!

Comme si ça avait été le feu vert au départ d'une course, les concurrents s'emballèrent simultanément. Le premier Missile partit vers le cyborg à la gauche de Jusmin mais le second, lui, ne quitta pas sa rampe de lancement. L'exo-squelette avait été endommagé par la décharge électrique et ne répondait plus correctement, ce qui permit au second cyborg de faire un bond sur le côté pour se décaler dans l'intention de faire feu tandis que son compère explosait sous la charge qui fit trembler tout l'échangeur.
Le survivant tira à l'instant où Jusmin levait son arme vers lui, et fut plus prompt que la femme bandée. Sa sulfateuse hurla dans les égoûts, ses vomissures de guerre déchirant l'abdomen de la soldate dont les boyaux se répandirent au sol. Jusmin tira par reflexe, son tir imprécis faisant simplement hésiter le cyborg.

- JUSMIIIIIIIIIIIIIN !

Xyal entra en scène dès que sa dernière coéquipière mourut en s'affalant dans l'eau sale. Son lance-flamme se mit en marche et la langue de feu fondit sur le dernier cyborg qui s'embrasa vivement sans toutefois mourir, mais son sort n'allait pas durer bien plus longtemps.



Aal'Kesh avait bondit, au moment où les flammes avaient nimbé le cyborg. Se mouvant avec l'énergie du désespoir et de la rage, le Prince des Cisailles s'était rué sur le cadavre de Dekta pour y attraper son couteau de combat et l'arracher à l'étui sur la cuisse de la sniper. Lame au poing, il avait foncé sur la torche humaine qu'était devenue l'être en armure noire et l'avait décapité dans coup rageur ponctué d'un cri à faire froid dans le dos. Le corps métallique s'était effondré lamentablement alors que la tête ainsi désolidarisée du corps avait terminé sa course contre le rebord d'un caniveau.
Les Nosalis, eux, n'avait pas perdu de temps et avaient prit le parti de se ruer vers Xyal tandis qu'Aal'kesh se concentrer pour rester debout après son meurtre. La fière capitaine n'avait plus rien pour se défendre et comptait bien embrasser fièrement la mort, mais la voix semi-humaine de l'hybride armuré couvrant Kerrigan résonna dans l'échangeur.

"- ARRÊTEZ CA !"

Les Hurleurs se stoppèrent instinctivement, sans trop savoir pourtant si ils devaient obéir ou pas à cette curieuse sensation qu'ils ressentaient quand ils regardaient cette créature inconnue. En titubant, Aal'Kesh fondit leurs rangs pour s'avancer vers Xyal, lui dévoilant malgré lui son pitoyable état. Les Nosalis s'écartèrent avec méfiance, mais n'essayèrent pas de contester l'autorité naturelle du Prince. Ou alors sentaient-ils leur reine, quelque part sous cette gangue blessée ?
Le regard de l'armure se posa sur la capitaine de la 031.

- Tu ne mourras pas dans ces égouts, Xyal. Disons que c'est...un cadeau de ma part, pour le chemin que tu as accompli jusque ici.
- VA TE FAIRE FOUTRE, lui balança t'elle dans un crachat.
- Je regrette de ne pas avoir eu le temps de te baiser.

Aal'Kesh se détourna, avant de bondir vers la première canalisation à sa portée. Son chemin devait absolument continuer, pour la survie de Mère et la sienne. Tandis qu'il s'enfonçait dans le réseau souterrain en espérant bien pouvoir compter sur son avance afin de rejoindre le Nid, il lança un ordre mental aux Nosalis qui s'y plièrent, devenant son escorte.
Le temps était compté pour Aal'Kesh, toutefois. Il fallait espérer que le chemin ne soit plus très long ni même sineux, auquel cas il risquerait de ne pas survivre, entraînant avec lui dans la mort la Reine des Lames.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 07 novembre 2013, 23:38:53
CINDY PARKER

Elle les vit défoncer le sol, formant un cratère surprenant. Toutes les armes tekhanes se concentraient sur une masse innommable de Formiens quand les deux vers de Nydus jaillirent des deux côtés, encerclant les Tekhanes. Cindy connaissait suffisamment bien la typologie grossière de la Fourmilière pour savoir que les vers de Nydus permettaient un déploiement rapide de créatures. Ils creusaient des tunnels sous la roche, très profondément, avant de sortir, leurs gueules libérant alors un nombrez assez élevé de Formiens, qui transitaient par leurs corps, à grande allure, grâce à une espèce de liquide ressemblant à une rivière rapide. Le puissant courant leur permettait ainsi de rapidement se déplacer.

Depuis les deux vers, Cindy eut un frisson d’horreur en voyant deux nuées violettes débarquer. Des Zerglings. En masse. Individuellement, un Zergling n’était pas réellement une menace, mais, quand il y en avait des centaines... La stratégique classique des Annexiens était d’utiliser les Zerglings pour affaiblir les bases tekhanes. Ils étaient rapides, faciles à produire, et étaient donc utilisés en masse contre des installations isolées, ou des convois... Ou pour prendre un ennemi à revers en frappant vite. Cindy vit les Zerglings se ruer vers les lignes tekhanes. Les soldates se retournèrent subitement pour faire feu, mais les Zerglings leur bondirent dessus. L’EyeWatch capta les dents acérées d’un Zergling venant trancher la gorge d’une femme, tandis que d’autres débarquaient. Beaucoup de Zerglings mouraient, mais ils étaient excessivement nombreux, comptant sur leur nombre pour passer, et disperser les tirs des Tekhanes.

« Il faut détruire les vers !! » s’égosilla Cindy, dans le vide.

En détruisant les vers, le nombre de Zerglings viendrait à diminuer. Plusieurs Formiens plus gros sortirent alors des vers, dont plusieurs Ultralisks, qui poussèrent des rugissements en fonçant vers les positions tekhanes, pulvérisant ce qui se trouvait sur leur chemin. Les défenses interminables d’un Ultralisk heurtèrent de plein fouet une Jeep tekhane, l’envoyant voltiger dans l’air. Ses griffes tranchantes cisaillèrent plusieurs soldates. Les chars d’assaut se mirent à les cibler, certains essayant de se déplacer pour pouvoir tirer sur les vers de Nydus. Plusieurs Zerglings bondirent sur l’un de ces chars, s’acharnant tellement sur l’écoutille d’entrée qu’ils réussirent à l’arracher. Ils entrèrent à l’intérieur, et quelques gerbes de sang jaillirent depuis l’écoutille, seul indicateur de l’horreur se déroulant à l’intérieur.

Les Goliath firent feu sur ces renforts inattendus, pulvérisant des Zerglings en masse.

« Tenez vos positions !
 -  Ne les laissez pas nous encercler ! »

Le plan des Formiens était de les acculer. Les Zerglings s’entassaient. Ils avaient réussi leur objectif : l’effet de surprise. D’autres monstres jaillissaient maintenant des deux vers. Cindy vit des Rhinos (http://img91.xooimage.com/files/e/f/7/natural-selection-2-3b7981f.jpg) se ruer, soutenant les Ultralisks. L’un d’eux heurta de plein fouet un exosquelette, ses cornes le perforant, tandis que les balles se fracassaient contre sa peau résistante, faisant couler son sang, mais sans l’arrêter.

Les principaux Formiens s’avancèrent alors, profitant de la dispersion des tirs pour repartir à l’attaque. Un Reaper (http://img94.xooimage.com/files/c/4/a/reaper-3b79840.jpg) se rua sur une Tekhane, ses quatre pinces crochues attrapant chacun de ses membres, avant de les tirer d’un coup sec, la démembrant dans des gerbes de sang et des hurlements de douleur inaudibles. Un hélicoptère de combat qui balançait des missiles fonça vers l’un des vers, et balança plusieurs roquettes dessus. Les projectiles explosèrent contre la tête du ver, faisant cracher son sang, mais sans le tuer. Un Carnifex répliqua en balançant une boule d’acide qui frappa les pales de l’hélicoptère, els faisant fondre. L’hélicoptère partit alors en vrille, sa queue heurta la façade d’un immeuble, se détacha, et le cockpit alla s’écraser contre le sol, avant d’exploser joliment.

Cindy reçut alors un message radio, adressé à tous les agents sur la zone.

« REPLI ! REPLI ! Nous allons larguer une bombe au phosphore dans la zone ! Que toutes les unités se replient sous terre, vite !! »

Cindy vit les Tekhanes se disperser dans la mêlée générale. La situation était une débandade totale.

Alors que les soldates se repliaient, la bombe explosa au milieu du sol, vaporisant les Formiens tout autour, avant qu’un nuage corrosif implacable ne vienne se répandre le long des immeubles, formant une espèce de brume épaisse et sanglante, tuant tous les Formiens ayant le malheur de se trouver à l’intérieur... Ainsi que les Tekhanes n’ayant pas eu le temps de s’échapper. D’autres bombes au phosphore explosèrent dans la zone, amenant les Formiens à devoir également envisager la retraite, alors que le quartier de la ville se transformait en un enfer acide et corrosif.

« Ces saloperies se remuent ! annonça la pilote de l’hélicoptère de Cindy. Le phosphore blanc, il n’y a rien de plus efficace. »



ELVENNYA

Les Xénomorphes (http://www.imgbase.info/images/safe-wallpapers/tv_movies/aliens/15265_aliens_xenomorph.jpg) s’avançaient le long des conduits des égouts, se fiant à leur flair pour repérer la cible qu’ils recherchaient. Rapides et furtifs, ils ne se souciaient guère des autres Formiens, relativement inutiles. Et eux-mêmes n’avaient, de toute façon, nullement envie de se frotter à eux. Les Xénos s’avançaient rapidement, en grognant et en claquant des dents. La proie était proche. Ils arrivèrent dans un égout extrêmement sombre, leurs longues queues ondulant derrière leurs corps sveltes et noirâtres. Des grognements incompréhensibles s’échappaient de leurs lèvres, jusqu’à ce qu’ils voient leur cible.

La Mère était là, recouverte par cette texture curieuse. Elle gisait sur el sol, inerte. Ils se rapprochèrent, silencieusement, et grognèrent entre eux. Ils décidèrent qu’il s’agissait bien de leur Reine, et l’attrapèrent, la conduisant rapidement vers le nid. Mère était presque morte, et ils ne pouvaient décemment tolérer ça. Ils filèrent le long de canalisations sinueuses, arrivant ensuite dans des catacombes et des grottes anciennes, continuant à descendre, à s’enfoncer dans les entrailles de Devos. La pierre laissa rapidement place à des textures plus gélatineuses, avec des veines, des tentacules, et quelques petits œufs, formant des galeries chaudes et passablement gluantes, qui s’ouvraient et s’écartaient pour laisser passer les Chasseurs xénos. Ils étaient entrés dans l’épaisse Ruche de Devos, s’avançant le long des Aiguilles, des sortes d’immenses méduses fixes produisant des Mutalisks, les tentacules permettant de produire des ressources pour faire éclore les œufs abritant les Mutalisks, en haut des Aiguilles.

Les Formiens regardèrent les Xénos s’avancer, la queue du Chasseur central enroulée autour d’un corps reconnaissable.Une fente s’ouvrit au fond de la pièce, et ils descendirent le long d’un étroit boyau, qui les amena dans la salle centrale. Il y avait de soeufs partout, ainsi que des incubateurs. Le trône était vide, et, au milieu des Hydralisks, des autres Xénos, et d’autres créatures, plusieurs femmes se redressèrent. Les tentacules d’Elvennya délaissèrent le corps d’une agréable femme (http://azazel1944.deviantart.com/art/Delaini-57422484?q=sort%3Atime%20gallery%3Aazazel1944&qo=125), la laissant amorphe sur le sol, tandis que Thorne se releva d’une sorte de lit organique, délaissant deux de ses Maîtresses : une ancienne fermière (http://namesjames.deviantart.com/art/Masochism-300328506) et une ancienne prostituée nexusienne (http://poibuts.deviantart.com/art/Safe-Sex-244707468).

« Les deux corps sont soudés... Laissez-moi faire... »

Les Xénomorphes relâchèrent la créature uniforme, et Thorne se rapprocha. Ses doigts se transformèrent en longs tentacules, et pénétrèrent dans le corps amorphe se trouvant devant elle, parvenant ainsi à, progressivement, désolidariser les deux êtres. Le corps de Kerrigan apparut, blessé, faible, ainsi que celui de la créature qu’Elvennya avait aperçu.

« Mettez-les tous les deux dans un incubateur, ça les aidera à cicatriser. »


Deux incubateurs s’ouvrirent, et, depuis chacun d’entre eux, un tentacule jaillit, attrapant Kerrigan et l’autre individu, avant de les rapprocher, les enfonçant dans les incubateurs. Des tentacules bloquèrent ensuite chacun de leurs membres, s’enroulant autour de leurs corps, tandis qu’un liquide jaillit dans l’incubateur, finissant par le remplir totalement.

« Qui est cet homme ? demanda Elvennya à Thorne.
 -  Je n’en sais rien... Mais il nous le dira lui-même quand il sera rétabli. Mère est sauvée, c’est l’essentiel. »
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le vendredi 08 novembre 2013, 17:38:59
Si Aal'Kesh avait été doté sous sa forme armurée d'un quelconque système d'avertissement, nul doute que ce dernier aurait tiré la sonnette d'alarme après les cent premiers mètres accomplis à la sortie de l'échangeur. La bataille finale contre la 031 et ses renforts cybernétiques imprévus l'avait vidé de ses dernières forces et chaque cellule de son être hurlait une demande de repos immédiate. Aal'Kesh avait décidé d'ignorer ces signaux qui témoignaient d'une situation plus que critique afin de continuer sa course en direction du nid, mais il présuma de ses forces. Après un dernier bond ses jambes flanchèrent et se dérobèrent sous lui, empêchant sa bonne réception. Le Prince des Cisailles roula sur le sol, le coude d'un virage arrêtant sa course folle dans un choc sourd qui laissant les Nosalis perplexes.
L'hybride le savait, il ne pourrait cette fois plus se relever et décida d'adopter ce qu'il considérait être la meilleure solution pour sa mère et lui : il passa en hibernation forcée, maintenant ainsi de faibles mais constants signes vitaux qu'il partagerait avec Kerrigan. Avant que son esprit ne sombre dans le sommeil artificiel auquel l'hibernation le poussait, il espéra pour Elvennya de ne pas découvrir une situation encore plus critique à son réveil. Si la Cérébrate s'avérait incapable de lui porter secours ou de venir en aide à Mère, son sort serait à la hauteur de la colère de son Prince.

[...]

Quand Thorne avait ôté Kerrigan de son armure génétique protectrice -ce qu'elle n'avait put faire que parce qu'Aal'Kesh était incapable de lutter contre son intrusion plutôt habile- le mutant avait semblé un instant évoquer l'armure de Tony Stark ouverte pour laisser ce dernier en sortir. Puis d'instinct, la gangue s'était repliée sur elle-même et ses composants s'étaient enlaçés et mêlées presque langoureusement en réécrivant ainsi leur apparence générale. De la forme blindée qui avait couvert le corps de Kerrigan, AalKesh avait adopté sa forme humaine sans que son corps ne daigne s'improviser quelques vêtements. C'est un mâle à l'aspect brusque qui avait été plongé dans l'incubateur, flottant dans le liquide régénérant dans sa flatteuse nudité. Et il avait attendu, son corps réagissant parfois aux étapes de sa remise en état lorsque quelques tentacules se tentaient inopinément sur ses membres, les zébrant comme d'immenses veines noirâtres qui auraient couru sous sa peau d'albâtre.

Quand l'incubation prit fin, le liquide régénérateur reflua naturellement par la gorge dont il était apparu. Les tentacules qui avaient maintenu ses membres durant le bain forcé relâchèrent Aal'Kesh doucement, le faisant reposer sur ses pieds. Droit et fier, l'hybride exposait son corps de guerrier tout en gardant la tête baissée. Finalement, il prit une longue inspiration en relevant le visage, exalant son souffle par les narines alors qu'il posait ses yeux sur l'intérieur du Nid. Sous cette forme à l'aspect tout à fait humain, le Prince des Cisailles dénotait un peu avec l'ambiance mais... Quelque chose en lui inspirait le respect et la crainte aux formiens. Peut-être les Cérébrates n'étaient-elle pas affectées par cette aura de dominance et de prédation naturelle, mais elles apprendraient à l'être. D'une façon ou d'une autre.
Les trouvant du regard, il dévisagea les deux tour-à-tour tandis que les trois xenomorphes l'ayant convoyé jusqu'au Nid venaient rôder autour de lui. Non pas pour l'intimider, mais pour se soumettre à celui qu'ils comprenaient d'instinct être une sorte d'Alpha assimilable à Kerrigan. Aal'Kesh s'en amusa, caressant vaguement l'un des crânes ovoïdes passant à sa portée et extrayant sa propre langue xenomorphique lorsque le chasseur montra la sienne.

- Ne t'avais-je pas ordonné de m'envoyer les Xenomorphes, Elvennya ? J'ai dû me contenter des rats hurleurs parce que tu as été longue à obéir, Cérébrate. Il fixa l'elfe. Tu es encore loin de mériter ton statut de fille. Cela viendra... Peut-être.

Aal'Kesh savait pertinemment que ses mots, alors qu'il n'était personne pour cette version çi de la Ruche, seraient difficilement acceptés. Il n'en avait pourtant cure, se sachant naturellement au-dessus des Cérébrates. Certes, elles ne le reconnaissaient nullement ainsi, mais le Prince des Cisailles à présent régénéré n'avait rien à craindre d'elles. Seule Mère pouvait l'inquiéter, mais la légitimité de la place de Reine qu'elle occupait était remise en question depuis son affrontement contre Avitus. Pour l'heure et plus que jamais, l'hybride réservait son jugement sur elle.
Son regard gris se posa sur Thorne, dont il dévora les courbes des yeux avec un sourire satisfait.

- Tu es donc là, Thorne. J'aurais dû m'en douter. Il ne manque donc plus que Jezebel à cette belle réunion. Et Mère, bien sûr.

Il ne la voyait pas, mais la percevait clairement non-loin. Se montrait elle prudente ? Cherchait-elle à se prémunir de lui en se plaçant de façon à lui porter le premier coup si il se montrait agressif ? Aal'Kesh n'en savait rien et ne voulait pas spécialement avoir connaissance de ses raisons. Elle était vivante et cela le rassurait : il n'avait pas manqué de mourir pour rien. A présent, il était temps qu'un nouvel acte s'ouvre sous la terre de Devos, ravagée par les nuages phosphorés.

- Je ne répondrais qu'à toi, Mère. J'ai fais le plus long des voyages afin de te rencontrer et je ne laisserai pas de vulgaires cérébrates se substituer à toi. Au mieux ne sont elles là pour l'heure qu'afin d'être fécondées par mes soins. Comme toi, Mère. Oooh... Ton corps commence à me manquer. Mais la politique prime sur le sexe, n'est-ce pas ? Alors parlons. Et décidons ensemble du sort que nous nous réservons mutuellement.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 09 novembre 2013, 01:01:37
Avitus... Une montagne de chairs et de muscles, un Psyker terrifiant, capable de créer des vibrations sismiques avec ses poings. Il avait été son chef, et avait rejoint le programme des Ghosts... Bien que ce soit un programme tekhan, on y trouvait parfois quelques mâles, essentiellement issus des Psykers... Un curieux héritage du passé, qui n’avait pas encore été supprimé. Cependant, vu la politique sexiste de plus en plus prononcée des Tekhanes, bientôt, le programme Psyker serait également supprimé. Elle se souvenait d’Avitus, oui... Mais elle le croyait mort. Était-il possible qu’il ait survécu à l’opération d’Harbor Bay ? Qu’est-ce que ces femmes lui avaient fait ? L’Avitus de on passé n’aurait jamais pu la faire souffrir à ce point. Elle était tombée sur une véritable machine de guerre, une impitoyable arme à tuer. Une telle créature défiait l’entendement... Sarah avait sous-estimé la réactivité de ces maudites Novaquiennes. Elles avaient transformé Avitus... Si ce dernier avait survécu, il constituait une menace de premier ordre.

De tous les protagonistes de cette histoire, et, plus généralement, de tous les habitants de Terra, un seul savait que l’intervention inopinée d’Aal’Kesh avait été comme un petit flocon de neige, une petite boule qui, en dégringolant, avait modifié le cours de l’Histoire. L’Œil avait vu un autre déroulement. L’Œil savait que, contrairement à ce qui allait se dire dans les jours prochains, le projet Avitus avait été fortement critiqué, et ce même par les Novaquiennes elles-mêmes. Des capitaux inutilement gaspillés, considérait-on. Ce projet, non content d’être excessivement onéreux, consistait à utiliser un sujet non viable. Pour beaucoup de Tekhanes, les mâles étaient un anachronisme du passé, un vestige sociologique qui était voué à disparaître. Des femmes qui refusaient l’idée de sexe, et voyaient en la masculinité une race à part entière, une race faible, sauvage, violente, qui n’avait de raisons d’être, car elle n’était pas capable de s’autoreproduire, contrairement aux femmes tekhanes. Le déroulement de cette journée aurait du être différent. Avitus aurait du échouer dans sa quête. Il se serait heurté à Elvennya et aux Formiennes, l’escouade 031 aurait été intégralement balayée, et, quand la Reine des Lames se serait manifestée, elle n’aurait pas été perturbée par Aal’Kesh, et aurait détruit un Avitus affaibli, avec l’aide ses Formiens. Maintenant, le futur se troublait, et les hypothèses affluaient : la révolution masculine qu’il voyait se troublait, les Tekhans rejoignant l’armée pour participer au programme Marine... Les Terminator envahissaient Ashnard, écrasaient la Fourmilière... Les futurs et les hypothèses se mélangeaient, les chiffres et les probabilités tourbillonnaient follement... Ce dont l’Œil était sûr, c’est que ces agitations ne pouvaient pas empêcher l’Extinction. Des gouttes d’eau dans l’océan. Mais le Plan ne se déroulait plus comme prévu, et l’Œil savait qu’un petit rouage grippé était suffisant pour corrompre tout un mécanisme. C’était une coïncidence extraordinaire qu’Aal’Kesh soit arrivé le jour même où les Novaquiennes avaient décidé de larguer Avitus... Mais l’Œil ne croyait pas aux coïncidences.

Quand Sarah émergea de la chrysalide, elle se moquait bien des plans, du futur... Elle ne ressentait qu’une rage furieuse. Rien n’avait fonctionné comme prévu. Avitus avait manqué la tuer, et un parasite perturbait son lien. Elle eut instantanément des nouvelles du front. Beaucoup de Tekhanes étaient mortes. Bien. Mais beaucoup trop de Formiens avaient été tués. Certes, leur perte était envisageable, mais il y en avait eu beaucoup trop. Certaines rues étaient encore infectées de phosphore, et des Tekhanes avec des masques à gaz et des chars ressemblant à des grenouilles, hérissés de tubes crachant des flammes, s’avançaient dans les rues, cherchant les survivants. Des patrouilles s’aventuraient dans les égouts, repoussant les Nosalis. Sarah apprit ainsi qu’elles avaient retrouvé une femme mutilée dans l’échangeur où sa carcasse avait été traînée.

Tout ça, elle lut instantanément, ainsi que l’inquiétude de ses Filles. Les deux étaient là. Elvennya avait encore mal au crâne, et se sentait responsable, gênée. Sarah ne lui dit rien. Elle était énervée contre elle-même, pas contre Elvennya. Certes, la Cérébrate n’avait rien pu faire d’utile, mais, sans sa présence, les pertes auraient été encore plus lourdes. Sarah avait besoin de se défouler, et savait comment le faire. Elle ordonna à deux Chasseurs xénos de la suivre, et se rendit dans une chambre, n’ayant pas besoin de parler pour qu’on l’obéisse.

Pendant une heure, les deux puissants Xénomorphes tringlèrent leur Reine, lui défonçant les fesses, perforant son corps avec leurs membres tendus et assoiffés. Les hurlements de Sarah résonnèrent dans la pièce, de même que ses orgasmes, l’aidant progressivement à se détendre, et à lui permettre de réfléchir, le sexe éclaircissant ses pensées.

*Avitus a du être conçu pour me tuer…Mais lui ? Les Novaquiennes n’auraient jamais réussi à perturber ainsi mon lien, à créer un tel parasite, avec si peu de données sur nous, et si peu de temps...*

Qui pouvait être derrière cette créature ? C’était comme si cet être était un Cérébrate, mais c’était impossible. Sarah ne faisait pas de Cérébrates masculins, estimant que le sexe masculin devait servir, une réminiscence de sa formation de Tekhane, et elle ne se souvenait pas l’avoir fait. Cependant, elle ne voyait aucune autre explication possible.

Quand les deux Chasseurs xénos eurent fini de sauvagement la baiser, Sarah sentit la créature se réveiller. Curieuse, elle camoufla alors sa présence, aussi bien physiquement que psychiquement. Un voile d’invisibilité la recouvrit, un autre héritage de ses capacités de Ghost, et elle rejoignit la salle de trône, silencieuse et furtive.

Elle constata ainsi que ses Formiens obéissaient à cette créature, qui s’adressa à ses Filles de manière arrogante et impériale. Elle le laissa faire son petit numéro, jusqu’à ce qu’il s’adresse à elle.

« Je ne répondrais qu'à toi, Mère. J'ai fais le plus long des voyages afin de te rencontrer et je ne laisserai pas de vulgaires cérébrates se substituer à toi. Au mieux ne sont elles là pour l'heure qu'afin d'être fécondées par mes soins. Comme toi, Mère. Oooh... Ton corps commence à me manquer. Mais la politique prime sur le sexe, n'est-ce pas ? Alors parlons. Et décidons ensemble du sort que nous nous réservons mutuellement. »

Elle ne répondit pas quelques secondes, avant de se glisser dans son dos, posant ses mains sur ses épaules, les caressant lentement, se rematérialisant, ses seins heurtant son corps.

« Mon corps te manque ? sussurra-t-elle d’une voix mielleuse. Viens voir Maman... »

Et, sans crier gare, les pointes de la femme jaillirent alors, tandis que sa présence mentale se rappelait aux Formiens, et elle les fit passer devant elle, transperçant l’homme. Ce n’était pas létal, mais suffisant pour calmer ses fanfaronneries. Elle le poussa ensuite sur le sol, et regarda les Formiens qui s’étaient rapprochés de lui.

« Misérable créature... Auriez-vous oublié QUI est votre Créatrice ? Vous avez juré allégeance à MOI ! »

L’une de ses pointes fondit sur un Xénomorphe, et s’enfonça dans sa bouche, ressortant de l’autre côté, tranchant la gorge du monstre, qui poussa un bref couinement de douleur. Sarah retira ensuite sa pointe, et laissa le cadavre s’affaler sur le sol. Elle s’écarta alors du mystérieux individu, et s’assit sur son trône, en croisant les jambes.

« Ne te méprends pas, créature. J’ignore pourquoi tu m’es familier, mais je ne te connais pas, et la manière dont tu parles me laisse entendre que tu es une menace pour moi... Mes Filles ne t’ont pas épargné par sympathie, mais pour comprendre qui tu étais. J’ai eu une rude journée, et tes petites péripéties sont responsables de la situation mortelle dans laquelle je me suis trouvée. Sans un parasite comme toi, Elvennya, qui est encore jeune, n’aurait pas été troublée, et m’aurait apporté l’assistance dont j’avais besoin contre cette machine à tuer créée par les Novaquiennes, visiblement dans le seul but de m’éliminer. »

Tout en parlant, elle tendit sa main pour caresser Elvennya sur la tête.

« Je ne te suis redevable de rien du tout, créature. Dis-moi qui tu es, ce que tu me veux, et peut-être que je ne tuerais pas tout de suite pour tous mes bébés morts à cause de ta nuisance. »

Quiconque connaissait la Reine des Lames savait qu’elle ne supportait pas qu’on touche au contrôle qu’elle exerçait sur la Nuée. Elle commençait à envisager une hypothèse selon laquelle cet être était une créature envoyée par un Annexien rival, ceux qui étaient irrités de voir Kerrigan agir de manière si ouverte contre les Tekhanes.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le samedi 09 novembre 2013, 10:54:40
Si Aal'Kesh avait parlé de politique, il s'agissait sûrement de la forme la plus ancienne et brutale de celle-çi, celle qui alimentait les conflits plus qu'elle ne visait à les éviter ou les ralentir. On parlait ici de la loi du plus fort, celle en vigueur dans le règne animal et dans la Nuée toute entière. Sarah Kerrigan était une Annexienne redoutablement puissante, c'était un fait. La soldate d'élite qu'elle avait été offrait son brillant esprit guerrier à son corps formien et puisait dans la Ruche pour asseoir son pouvoir que nul n'était à-même de remettre en doute tant elle le maîtrisait d'une main de fer, d'une main de maître. Entre tous, Aal'Kesh le savait. Il avait vu sa Mère régner sur une nuée affaiblie et désavouée sans qu'elle n'ait perdu de son aura ou de sa superbe. Il l'avait écouter mettre en branle les rouages complexes d'un plan qui prendrait corps au-delà du temps lui-même, comme il avait accepté qu'elle doive reculer pour mieux sauter. Le Prince des Cisailles était le premier fanatique de "sa" Mère, de celle qu'elle deviendrait. Déjà plus puissant qu'elle à son époque, son amour inconsidéré pour Mère l'avait gardé de tenter de la destituer par la force.
La Kerrigan encore invisible à qui il s'adressait en ce moment en la défiant de ses mots acides n'était pour lui qu'un brouillon de sa propre génitrice. Une esquisse à l'oeuvre de maître qu'il avait accepté de servir et dont il voulait voir à présent toute la profondeur. Car lui seul, à cette heure, pourrait aider à la sublimer.

Il la sentit contre lui, pressant ses monts mammaires chitineux contre les muscles de son dos. Il sentit les mains graciles se poser sur ses épaules et apprécia le sucre des mots qu'elle lui glissa à l'oreille avant de le passer par le fil de ses lames en une pénétration douloureuse. Aal'Kesh mima la douleur avant de cracher un peu de sang, tombant à genoux sous l'impulsion qu'il lui infligea ensuite en guise de conclusion à son humiliation. Le Prince des Cisailles se prêta au jeu, s'effondrant sur le sol où son corps sembla parcouru de léger spasmes en répandant d'épais sillons de sang saumâtre sous lui. Le mutant l'entendit vociférer, abattre l'un des xénomorphes avant de prendre royalement le chemin de son trône. Ses oreilles captèrent son discours grandiloquent et sévère et ses sens s'amusèrent de la satisfaction que les Cérébrates semblaient ressentir face à son sort misérable et avilissant.
Finalement, il se décida à reprendre la main. Les hoquets de douleur qu'il avait fait entendre jusque là cessèrent brutalement et son corps se fondit en une masse boueuse d'une couleur aux reflets métalliques ternes striés de zébrures d'un sanguin écarlate. Elle devint geyser miniature en se ramassant sur elle-même et reprit sa forme humain sans qu'un des dégâts que les pointes de Kerrigan n'avaient occassionés ne soient visibles. Aal'Kesh, le plus simplement du monde, avait effacé les blessures.

- Une menace ? Bien sûr, que je suis une menace ! Tu n'es absolument pas en mesure de me tuer, Mère. Ni toi toi ni tes filles, par ailleurs. Voilà exactement où nous en sommes : au moment où tu vas prendre la décision la plus importante de toute ta vie.

Aal'Kesh ne fanfaronnait pas plus qu'il ne dramatisait, bien au contraire. Si "sa" Mère savait comment venir à bout de lui, la Kerrigan qui le toisait depuis son trône n'avait connaissance ni des moyens ni de son incapacité à lui régler son sort. Son affaiblissement mortel n'avait après tout eu lieu que parce qu'il avait daigné lui sauver la vie en mettant en danger la sienne. Quant à sa dernière sentence... N'avait il pas été envoyé dans le passé pour éviter à Kerrigan un funeste destin et en l'aiguillant sur une route en direction de la toute-puissance ? Si Sarah se décidait à ériger Aal'Kesh en ennemi à abattre, elle scellerait incontestablement son destin. Elle l'ignorait certes, mais cet état de fait plaçait Aal'Kesh en maître du jeu. D'un pas lent et assuré, le Prince des Cisailles avança vers le trône.

- Jeune ou pas, Elvennya s'est détournée de toi en cherchant à m'affronter. Sa première tâche aurait dû être de te rejoindre pour faire face à Avitus, pas de vouloir me mettre au pas. Et j'aurais savouré l'affrontement qui vous aurait opposées à ton ancien camarade des Psykers.

Un sourire fugace passa sur ses lèvres et son apparence changeant, devenant celle de l'Avitus de cette époque. Mère lui avait donné quelques cartes pour se convaincre dans le passé et les descriptions précises de personnes et d'évènements connus seulement de Kerrigan en faisaient partie. Quand sa voix se fit à nouveau entendre, c'était celle d'Avitus. Autour deux, les formiens s'agitèrent devant la forme inconnue et potentiellement menaçante.

- Tu m'es redevable, Sarah. En plus d'être incapable de me tuer. Seulement, je veux bien t'accorder que la diplomatie sera plus intelligente que la force et je ne tiens pas à affronter la Ruche et tes Cérébrates, ni même toi. Je t'ai sauvée du Marine Terminator parce que mon amour pour toi est fort, Mère. Tu veux des réponses ? L'apparence d'Avitus se changea dans un bruit spongieux et un ballet de tentacules, pour devenir celle de l'Arme A. Je vais t'en donner quelques unes, en guise de preuve de respect envers ma Reine. Je t'invite à bien réfléchir à ce que tu décidera de faire ensuite, je n'ai pas envie de de devenir ton ennemi. Pour preuve, je vais adopter la forme que tu as toujours préférée aux autres.

Et il s’exécuta. L'armure d'un noir funeste sembla fondre et se décolorer, sa tête s'allonger. Le bas de son dos s'étendit en une immense queue lisse alors que sa masse grandissait en s'affinant, adoptant des lignes qui évoquaient furieusement celles des xénomorphes. Son dos s'hérissa des appendices si propres à cette race puissante et son visage perdit lèvres et yeux. Enfin apparut le Prince des Cisailles (http://nsa34.casimages.com/img/2013/10/26//131026012542514503.jpg) du haut de toute sa splendeur formienne, sa queue glissant sur le sol comme le corps d'une vipère de cauchemar.

- Je me nomme Aal'Kesh, Mère. C'est le nom que tu me donnera à ma naissance, dans environ cinq années. Je suis le fils que tu n'as pas encore eu et je suis venu changer ton destin.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 10 novembre 2013, 02:41:38
L’arrogance de cet homme aurait pu, en d’autres circonstances, l’amuser. Sarah se félicitait de s’être accordée une petite heure de pur sexe. Elle se sentait moins irritée, ce qui l’empêcha d’ordonner l’ordre de tuer cette chose quand, comme pour la narguer, elle choisit de prendre l’apparence d’Avitus, ainsi que de l’Armure Terminator qui l’avait mis dans un tel état. Les Formiens s’agitaient autour d’elle, réceptifs à l’onde de colère et d’impatience qui traversa l’esprit de Sarah. Assise sur son trône, jambes croisées, l’élégante femme envisageait très sérieusement l’idée de le tuer. L’Overmind l’avait transformé, mais il n’avait pas totalement effacé l’ancienne Kerrigan. Et l’ancienne Kerrigan restait une Tekhane, qui méprisait globalement le sexe masculin, ce que sa nature de Formien n’avait fait qu’amplifier, en soulignant l’inutilité des hommes. Leur seule fonction était de se sacrifier pour les femmes, ce que leur rôle génétique traduisait. Le rôle de l’homme était d’offrir à la femme de quoi porter la vie. Les mâles voyaient ce rôle de fécondation comme la partie centrale de la procréation, alors que Kerrigan ne voyait ça que comme un simple déclencheur. La vie avait besoin que l’homme appuie sur un bouton pour s’enclencher, mais tout le processus créatif, lui, était typiquement féminin. Dès lors, Sarah avait du mal à jauger les hommes.

Contrairement à ce qu’il affirmait, elle ne se sentait nullement redevable. Elvennya avait agi selon les ordres de la Reine des Lames, et sa seule erreur avait été de sous-estimer les capacités de combat de cette armure de combat. Une erreur en partie motivée par l’existence de cette créature. On ne pouvait décemment pas lui reprocher de suivre les ordres de sa Reine. De plus, il n’était qu’un homme. Le jour où Sarah devrait se sentir redevable de quoi que ce soit à l’égard des hommes, il ferait froid en Enfer. Quant à cette affirmation selon laquelle elle ne pouvait pas le tuer... Honnêtement, elle mit ça sur le compte de l’arrogance masculine. Elle n’avait rien à prouver à cette chose, et avait déjà suffisamment de problèmes. Avitus avait très certainement survécu, car les Formiens s’étaient concentrés sur elle, et non sur Avitus.

Silencieuse, elle vit la créature se transformer à nouveau, adoptant la forme élégante (et sexy) d’un Chasseur xénos, ses fameux Xénomorphes. Ceci expliquait sans doute pourquoi ses propres Xénomorphes avaient provisoirement été séduits par cette chose. Elle l’écoutait encore, attendant ses explications. Était-il envoyé par des rivaux ? Elle avait tendance à le penser. Sarah aurait aimé avoir les compétences d’Abathur, son généticien, dans ce domaine. Si elle en savait un peu plus sur la maîtrise du lien psychique unissant tous les Formiens, elle aurait pu savoir si cette discordance qu’elle sentait était due à un autre Annexien. L’explication de la créature fut, pour le coup, réellement surprenante :

« Je me nomme Aal'Kesh, Mère. C'est le nom que tu me donnera à ma naissance, dans environ cinq années. Je suis le fils que tu n'as pas encore eu et je suis venu changer ton destin. »

Aurait-elle eu le sens de l’humour que cette affirmation l’aurait fait rire. Au lieu de ça, elle pencha la tête sur le côté, un silence planant dans le nid. Un silence que la Reine des Lames finit par rompre :

« Ainsi donc, tu viendrais d’une dimension parallèle... Une théorie intéressante, mais, quand bien même elle serait vraie, ce dont j’ai encore quelques doutes, ceci ne fait pas de moi ta mère. Une autre Kerrigan t’a enfanté. Pour moi, tu n’es qu’un parasite qui perturbe mon lien, et, ce faisant, conteste le lien qui m’unit à ma Nuée. »

Sarah expliquait calmement les choses. Elle n’avait jamais enfanté cet Aal’Kesh, et, si elle savait qu’il existait des dimensions parallèles, comme la Terre, elle savait que, si certaines dimensions pouvaient être proches, aucune ne ressemblait vraiment à une autre. Elle n’était pas la mère de cet être. La sienne était probablement morte, car Kerrigan ne voyait pas pourquoi son double l’aurait envoyé ici si ce n’était pas le cas... En supposant, bien sûr, que son histoire soit véridique.

« Je suppose donc que tu as fait tout ce trajet pour me dire quelque chose... »

La Sarah Kerrigan d’Aal’Kesh devait probablement savoir qu’il faudrait plus que de simples promesses pour la convaincre de l’honnêteté de l’homme.

« Je t’écoute, Aal’Kesh... Mais sache que ta simple présence, si ton histoire est vraie, a déjà changé mon destin. »
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mercredi 13 novembre 2013, 11:07:14
Sarah Kerrigan n'était certainement pas une personne crédule et Aal'Kesh le savait mieux que quiconque. Lui-même aurait remit en doute les propos d'une personne lui annonçant qu'il était issu de son propre futur et il ne s'étonnait pas que Mère en doute et contourne d'une certaine façon le sujet. Il s'en amusa, bien que sa forme xenomorphique ne puisse traduire de sourire véritable au vu de l'absence de lèvres à l'extrémité de sa gueule. Au lieu de ça, il se contenta de faire sortir sa seconde bouche qui faisait office de langue, qui claqua un instant dans l'air comme un curieux caquètement sinistre avant de se rétracter. Il allait donc lui falloir abattre ses dernières cartes, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure. Si Kerrigan décidait de le voir comme un adversaire à la suite de leur échange, soit ! Elle affronterait un rival supérieur à ceux qu'elles s'était déjà fait jusque là. A la différence que lui n'avait pas encore de ruche, ce qui rendrait la bataille bien moins aisée et l'équilibre des forces peu avantageux.
Alors qu'il écoutait sa mère, son long et puissant appendice caudal glissait sur le sol en une caresse sordide.

- Présente cela comme tu l'entends, Mère : biologiquement, tu es ma génitrice. Cette Kerrigan est peut-être différente, mais elle reste "toi". Quant au lien, je choisi volontairement de ne pas m'y fondre, ce que je pourrais aisément faire. Sa patte décharnée se leva et ce qui lui servait d'index tapota son crâne ovoïdal. Mais je ne veux pas encore que tu puisse profiter de tout ce qui est là-dedans. Ce que j'ai à te dire pourrait me servir, après tout. Et il m'appartient encore de me mettre à ton service ou de décider de l'utiliser afin de m'élever contre toi.

Les mots, aussi curieux que cela pouvait paraître, ne sonnaient aucunement comme une menace. Kerrigan pouvait absolument tout lire dans l'esprit de ses enfants, qui en avaient parfaitement conscience. Même si cela n'était plus valable pour Aal'Kesh pour le moment, il avait simplement l'habitude d'énoncer chaque fait tel qu'il était. Cela épargnait du temps à tout le monde et sa Mère contemporaine savait, par exemple, qu'il avait choisi de ne pas devenir son adversaire malgré son état de faiblesse. Par "amour", si on pouvait qualifier ainsi leurs liens.
Lorsque Sarah évoqua le changement dans son destin, Aal'Kesh acquièsa.

- Exact. Mon arrivée sur son front de Devos n'était pas voulue et aura un effet boule de neige sur énormément de paramètres qui changeront la ligne temporelle telle que je la connais. C'était un risque dont tu avais connaissance en m'envoyant à cette époque, mais nous avons considéré que le vrai but de ma venue ici ne serait pas altéré. Je reste ainsi en course.

Il chercha ensuite soigneusement ses mots, pour en dire assez à Kerrigan sans lui révéler la véritable raison de sa venue. Le temps n'était pas encore assez mûr pour le lui avouer, et c'est un as qu'Aal'Kesh considérait préférable de conserver dans sa manche jusqu'au bout, quitte à finir pour le garder pour lui seul. Le super-xeno sembla s'ébrouer un instant avant de parler de sa voix qui semblait issue d'outre-tombe tant l'intonation n'avait rien d'humaine.

- Dans cinq années, la Nuée lancera un assaut extrêmement massif sur Terra. L'Overmind cherchera à mettre à genoux les peuples des mondes jumeaux et y parviendra, annihilant toute résistance sur ce monde avant de le faire sur la Terre. Vois tu, le tissu spatio-temporel entre les deux planètes sera déchiré par un magicien d'une puissance incommensurable qui se sera allié aux Formiens. Sa double langue caquèta à nouveau, équivalence d'un rire macabre. Impensable, et pourtant... Tu mèneras l'assaut sur la Terre aux côtés de Naggaroth et d'autres annexiens, mais Naggaroth te trahira et assimilera une grande partie de ta Ruche. Tu deviendras un annexien de seconde zone, Mère. Et tu fera main-basse sur mon géniteur, un héros humain t'ayant donné beaucoup de fil à retordre.

Aal'Kesh se doutait que Kerrigan ne prêterait que très peu de crédit à l'ensemble de son histoire. Il était vrai que présentée ainsi, elle était dure à croire, après tout ! Toutefois, l'hybride continuait son récit d'un ton docte, tranquille.

- Vois tu, tu apprendras durant l'assaut sur Terre une réalité qui te poussera à me concevoir, ainsi que ton plan de m'envoyer dans le passé. Il se trouve que l'Overmind agira bientôt de façon à spoilier ses Annexiens, afin de pouvoir régner sans avoir à passer par eux. Vous serez assimilés et deviendrez moins que des Cérébrates, votre égo totalement disparu dans l'esprit de la Nuée. Deux pas la rapprochèrent d'elle, sa gueule toute proche du beau visage maternel. La langue Xeno vint furtivement lui caresser la joue avant qu'il ne continue. Et tu sais mieux que n'importe quel formien qu'il n'y aura rien que tu pourras faire contre cette éradication, malgré tout ton pouvoir.

Doucement, presque théâtral dans ce pas léger qui caractérisait cette caste de formiens dont Aal'Kesh empruntait pour beaucoup les spécificités physiques, le Prince recula de sa Mère et revint à une distance plus raisonnable. Nul besoin, après tout, de la provoquer trop alors qu'il lui semblait avoir son attention.

- J'ai été conçu par tes soins dans ce but. Les gênes de mon "père" porteuses d'un pouvoir dévasteur couplées aux tiennes, que tu avais soigneusement sélectionnées... Neuf mois d'incubation de façon humaine, pour mettre toutes les chances de ton côté. Pourquoi ? Parce que si je t'enfante moi-même, tu donneras la vie à une toute nouvelle caste de formiens. Une nouvelle armée qui ne sera pas liée à la Nuée mais juste à toi et qui devrait surpasser tout ce que l'on connaît aujourd'hui. Mais... Cela n'est qu'un élément du véritable plan, Mère. Un rouage certes nécéssaire mais pas réellement crucial. Sa queue frappa le sol sèchement, alors que sa gorge laissait échapper un petit grondement. Après toutes ces palabres, nous allons entrer dans le vif du sujet. Je veux que tu boives mes paroles, Mère.

Sa masse puissante fondit sur elle-même comme de la glaise trop malléable, s'écoulant sur le sol en d'épaisses coulées boueuses. Seul le centre de son corps semblait rester debout en une vague forme humanoïde qui n'avait de cesse de s'affiner, empruntant des courbes qu'l fut rapidement facile de qualifier de féminine. Le surplus qui gisait à terre vint se couler sur le corps de femme qui se tenait devant Kerrigan, devenant une tenue de l'armée Tekhanne qu'elle avait bien connu par le passé. Lorsque le Prince des Cisailles fit s'arrêter sa mutation, la femme qui se dressait face à Kerrigan (http://img90.xooimage.com/files/2/a/0/humaine-2-3d125f7.jpg) avait des traits qu'elle ne pouvait pas ignorer... Puisqu'il s'agissait des siens, avant qu'elle ne devienne la Reine des Lames.
KerrigAal se délecta de la sensation qui parcourut la Nuée à cette vision, avant de tapoter son cou dans un sourire amusé. A cet endroit sa tenue sembla se boursoufler un peu, prenant de nouvelles couleurs et un agencement différent avant de devenir un médaillon. Un bijou qu'Aal'Kesh savait important pour sa Mère, du moins être un souvenir extrêmement intime. Il releva la tête pour que l'artefact soit bien en vue.

- A présent, ai-je toute ton attention ?
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 14 novembre 2013, 02:04:24
Croisant et décroisant les jambes, Sarah écouta le récit de la créature. Fallait-il lui faire confiance, ou la détruire ? Sarah Kerrigan ne pouvait pas encore se fixer un avis définitif, mais elle ne l’avait pas tué. Aal’Kesh pouvait au moins se féliciter d’avoir obtenu son attention. La Reine était bien placée pour savoir que les Annexiens étaient très rivaux entre eux. Elle-même l’avait prouvé, en reversant Zeratul. Elle avait été sa Cérébrate, afin de le renverser, l’estimant incompétent. Aux dernières nouvelles, Zeratul était mort, mais Sarah le savait encore en vie. Séparé de la Horde, coupé de sa Nuée, qu’il ne soit pas suicidé témoignait de son entêtement borné. Il devait probablement chercher un moyen de se venger, et Sarah se demandait si cet Aal’Kesh, à défaut d’être envoyé par les autres Annexiens, n’était pas envoyé par Zeratul lui-même. Sarah essayait cependant d’accorder à l’homme le bénéfice de la bonne foi, en se mettant à sa propre place. Si elle avait envoyé un messager du futur, qu’aurait-elle fait pour se convaincre ? Sarah était la première concernée pour savoir que l’exercice du pouvoir avait tendance à rendre les gens paranoïaques, et suspicieux. Elle-même ne faisait guère exception, et elle n’aimait pas ce qu’elle ne contrôlait pas... Surtout quand ce qu’elle ne contrôlait pas constituait une menace.

L’homme restait relativement honnête, lui affirmant qu’il l’évaluait, qu’il attendait de voir si la Reine des Lames était suffisamment digne d’intérêt pour entièrement se fier à elle... Tout en se proposant de l’engrosser. La redoutable femme retenait un léger sourire, une griffe sur sa tempe, tête penchée sur le côté. Elle ne savait toujours pas si cet homme était honnête ou non, s’il la provoquait, mais elle pouvait lui reconnaître un certain culot.

*Il doit tenir de moi son arrogance, et de son éventuel père ce culot inné...*

Dans l’hypothèse où il disait la vérité, bien entendu, mais Sarah était partiellement tentée de le croire. Cette histoire était tellement abracadabrante qu’elle pouvait tout à fait être véridique. La créature lui parlait d’une invasion massive qui arriverait dans quelques années. Jusque-là, il ne lui apprenait rien. En rejoignant la Fourmilière, Sarah avait su que cette dernière n’était qu’un avant-poste, une force d’assaut envoyée à travers le cosmos, comme quantité d’autres météores sur d’autres planètes. Ils n’étaient que des éclaireurs, et elle savait, pour des raisons qui lui échappaient encore, que l’Overmind affichait un intérêt tout à fait particulier pour ce monde, et avait envoyé des armées beaucoup plus conséquentes, afin de coloniser ce monde. Aal’Kesh lui expliqua que Sarah allait se faire doubler par un Annexien plus puissant qu’elle, Naggaroth, qui ferait d’elle sa Cérébrate. Si l’Overmind envoyait une force d’assaut, il ne se déplacerait sûrement pas en personne, et enverrait très certainement un Annexien d’une force légendaire, quelqu’un qui, contrairement à Sarah, commandait des planètes entières. Il paraissait logique que les Annexiens de ce monde deviennent les Cérébrates de ce Naggaroth. Pour l’heure, l’homme ne surprenait guère la Reine des Lames, qui trouvait que son discours était diaboliquement prévisible. Pourquoi Sarah aurait-elle envoyé cet être pour la prévenir ?

Même la référence à ce magicien ne la surprenait pas énormément. Elle connaissait bien des Terrans qui travaillaient pour elles, dont un certain magicien. Était-il possible que ce soit lui ? Elle avait toujours senti en lui une force particulière, un pouvoir inexplicable, qui l’intriguait.

Aal’Kesh lui expliqua ensuite des choses qui commencèrent à devenir intéressantes :

« Vois tu, tu apprendras durant l'assaut sur Terre une réalité qui te poussera à me concevoir, ainsi que ton plan de m'envoyer dans le passé. Il se trouve que l'Overmind agira bientôt de façon à spoilier ses Annexiens, afin de pouvoir régner sans avoir à passer par eux. Vous serez assimilés et deviendrez moins que des Cérébrates, votre égo totalement disparu dans l'esprit de la Nuée. »

Il se rapprocha alors d’elle, et elle n’émit aucune réaction quand sa langue s’approcha de sa joue. Cette information fronça ses sourcils. Détruire ses propres Annexiens ? Elle n’osait y croire. La seule explication logique aurait été que l’Overmind soit en personne sur place pour accomplir une telle chose, ce qui était impossible, puisque son esprit se trouvait à des dizaines de millions d’années-lumières. Il avait justement créé les Annexiens pour répandre sa volonté. Techniquement, l’Overmind ne pouvait donc pas les spolier, puisque les Annexiens n’étaient qu’une émanation de son autorité... Sauf Kerrigan, qui conservait une certaine forme de volonté propre, bien plus marquée que chez les autres Annexiens.

*Ça n’a pas de sens... L’Overmind n’a aucune raison de le faire...*

Aal’Kesh termina son exposé en prenant sa forme. Les Formiens autour de Sarah s’agitèrent, en réponse à l’irritation de Sarah, qui n’aimait pas qu’on prenne sa forme. Néanmoins, ce ne fut pas cette forme qui attira son attention... Mais la vue du pendentif que l’homme exhiba. Un pendentif qu’elle reconnut plutôt bien.

« À présent, ai-je toute ton attention ? » lui demanda-t-il.

Elle ne répondit pas sur le coup, frottant pensivement son menton, et finit par répondre.

« Ton discours est bien travaillé, Aal’Kesh... Assez convaincant sur certains points, je dois bien le reconnaître. »

Le ton de Sarah était légèrement prudent, et elle rajouta ensuite :

« Je crois toutefois que, à moins que je ne sois devenue gâteuse dans ton monde, tes quelques éléments de preuve sont assez insuffisants pour me convaincre. Tu crois que prendre ma forme humaine suffit à me convaincre ? N’importe quel Annexien y a accès dans les banques de données génétiques de la Fourmilière. Quant à ce pendentif... Sache que ma mémoire a été assimilée dans la Fourmilière. Cependant, l’Overmind n’a pas daigné avaler mon âme, ma conscience, mes émotions... Dis-moi ce que j’ai ressenti ce jour-là, et je t’accorderais le bénéficie du doute. Trompe-toi, et je te détruirais. »

En ce jour pluvieux, Sarah se savait ce qu’elle avait ressenti. Ce qu’elle avait vraiment ressenti.

L’orpheline venait alors de rejoindre le monastère des Fils de Korhal, cet ordre militaro-religieux archaïque situé dans les régions périphériques de Tekhos. Dirigé par Arcturus Mengsk, les Fils de Korhals constituaient des unités d’élite, formant des Psykers, dont certains étaient accusés d’être des traîtres et des terroristes, ce qui faisait que la réputation de Mengsk était discréditée aux yeux des Tekhanes. C’était néanmoins lui qui avait recueilli Sarah, et avait personnellement veillé à sa formation. Jeune femme colérique et déterminée, elle était la meilleure de sa promotion. Elle était un véritable génie, et était rapidement devenue une Psyker, avant de devenir un Spectre. Pour autant, sa formation avait été laborieuse.

En ce jour pluvieux, Sarah avait du essayer un exercice difficile nécessitant d’utiliser ses pouvoirs psychiques. Ses talents avaient commencé à développer en elle un sentiment naturel d’orgueil, d’arrogance, qui s’accommodait mal avec la formation rigoureuse et humble de Mengsk. Ce dernier lui avait donc offert une petite leçon, à travers un exercice extrêmement difficile. Elle avait échoué, et, dégoûtée, s’était mise à fuir, en pleurant. Mengsk l’avait retrouvé trois heures après, derrière les grilles d’un des conduits de traitement des ordures, alors purifié, menant hors du monastère.

Elle avait eu peur d’être abandonnée, et Mengsk lui avait offert ce pendentif, dans le conduit, en observant la vallée dévastée par les puissants éclairs, qui zébraient le ciel. Ce que Sarah avait ressenti n’était pas de la tristesse, de la peur, ou de la joie. Ni même de l’amour. C’était une autre chose, une chose qu’elle seule savait, car elle ne l’avait jamais dit à personne. Ce que ce pendentif lui rappelait, et pourquoi elle le portait sous sa combinaison, ce n’était pas parce qu’elle identifiait Mengsk à la figure paternelle qu’il ne serait jamais, mais parce qu’il lui avait dit que ce pendentif était le seul effet personnel qui existe du père de Sarah Louise Kerrigan, soldat tué au combat. Il lui avait dit que, tant qu’elle avait ce pendentif, ce père veillait sur elle. Pourtant, la protection de son père ne l’avait pas empêché d’être transformée en Annexienne, d’abandonner sa propre humanité...Et, quand bien même elle appréciait amplement son nouveau statut, à chaque fois qu’elle voyait ce pendentif, elle ressentait en elle un curieux sentiment. Elle sentiment qu’elle arrivait très bien à masquer, car ce sentiment était de ceux qui mûrissaient longuement.

C’était de la haine.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le mardi 19 novembre 2013, 12:16:49
Ce fût autour du fils de prêter l'oreille que son anatomie ne présentait pas de façon visible. Aal'Kesh avait senti Kerrigan attentive à défaut d'être réellement convaincue par ses révélations et comptait bien lui rendre la pareille, ne perdant pas de vue que pour n'importe qui son histoire aurait tenu lieu de mauvais et prévisible scénario de film d'anticipation. Cela ne le dérangeait pas, à vrai dire. Le mutant aurait été plutôt désappointé qu'elle accepte le tout sans ciller, ce qui aurait été pour lui une preuve évident de faiblesse mentale et argument défendant d'une crédulité inacceptable pour quelqu'un de son rang. Peut-être même aurait-il cherché à la tuer si d'aventure elle avait dit le croire sur parole et qu'il avait lu la sincérité dans son regard. Mais pour l'heure, La Reine des Lames se montrait simplement intéressée et bien plus prudente qu'autre chose et cet état de fait ravissait le Prince des Cisailles.
Dans la peau d'une Kerrigan qui n'existait plus à présent, l'hybride jouait avec le médaillon du bout des doigts tout en fixant son "modèle" morphique avec un petit sourire en coin, dans l'attente de ce qu'elle aurait à lui dire. Kerrigan avoua que le discours était correct et à cela Aal'Kesh répondit simplement un petit hochement de tête avant de la laisser continuer. Et l'hybride l'écouta, s'amusant de ses mots.

- J’espérais que mes mots ne parviennent pas à te convaincre tout à fait, Mère. Que ferais-je d'une reine crédule, après tout ? Cela aurait été un parfait prétexte pour t'abattre, mais encore une fois ce n'est nullement mon but . Simplement une option qui court toujours.

Aal'Kesh se contenta d'hausser un peu les épaules, balayant la salle du regard avant de rabattre ses yeux sur Mère. Le défi qu'elle lançait, son moi du futur l'avait bien entendu prévu. Qui mieux que Kerrigan pour connaître Kerrigan ? Il voulait simplement entendre l'invective passer ses lèvres, signal qu'il serait sur la bonne voie pour faire face à une Reine digne de sa couronne de chitine.

- Je sais tout ça. Que ta mémoire n'est plus tout à fait à toi et que le pendentif autant que la forme que j'emprunte ne sont pas des mystères. J'aime la mise en scène, simplement. Et toi... Toi, tu n'apprécie pas qu'on adopte cette apparence, hm ? Peu importe. De plus, au risque de me répéter, tu ne peux me détruire. Mais je vais faire en sorte que cette idée fixe t'abandonne et cette menace creuse quitte ta si chaleureuse gorge, puisque c'est là ta demande.

L'hybride élargit un peu son sourire et ouvrit la paume de l'une de ses mains, dévoilant une sphère bleuâtre crépitante d'énergie. Négligemment, il la lança vers le plafond de la salle du trône. Plutôt que d'y exploser, elle sembla s'y loger et eut pour effet de lancer vers le sol un rai de lumière à quelques pas derrière KerrigAal. Celui-çi recula pour se mettre sous le projecteur improvisé tout en prenant soin de rajeunir quelque peu les traits qu'il avait adopté jusque là. Ceci fait, l'hybride passa la jambe droite devant la gauche pour les croiser alors que sa main droite de plaçait sur son ventre. Son bras gauche se tendit tandis que le buste s'inclinait un peu en avant.

- Remontons le temps, ma reine. Revenons à l'époque où Sarah Louise Kerrigan se trouvait encore sous la férule d'Arcturus Mengsk, meneur des Fils de Korhals. L'apparence d'une Sarah plus jeune laissa place à celle de l'homme cité, avant que l'exposé ne reprenne. Notre petite Kerrigan venait d'intégrer le monastère des Fils pour parfaire sa formation. Elle deviendrait Psyker puis Spectre, preuve de son incontestable talent. Ooooh oui, tu avais des capacités certaines. A Tekhos, ceux qui l'osent parleraient sûrement de génie. Il ne doit pas en naître beaucoup, des femelles de ton calibre ! Mais tu as tes défauts, ma petite Sarah. Et Mengsk entend bien te le faire comprendre.

Le rayon de lumière s'atténue plus disparaît avant qu'un second ne perce la pénombre de la pièce à quelques pas en aval du premier, laissant apparaître la jeune Sarah. Arcturus s'est fondu dans les formes alléchantes de Kerrigan, qui regarde son double avec un sourire narquois. La voilà une imitation de fusil à la main, campée dans une position de combat grossière. Qu'importe, ce n'est pas l'intêret du drame qui se joue. D'ailleurs, le fusil finit lancé à terre et les tentacules le constituant réintègrent simplement le corps gracieux. Voilà Sarah une main tendue vers la Reine de Lame et l'autre posée sur une tempe, mimant un effort psychique dans une moue de concentration.

- Tes capacités psy s'éveillant, tu es devenue arrogante. Orgueilleuse, aussi. Et Mengsk décide de t'enseigner l'humilité. Ce jour là, il pleut et tu passe une épreuve particulièrement corsée concoctée par ton mentor. Et c'est le drame ! Voilà que la petite surdouée échoue lamentablement, échec qu'elle ne connait que peu et qu'elle peine à accepter. Plutôt que d'accepter humblement la leçon, tu en fuis la réalité. Sentais tu tes larmes rouler sous la pluie alors que tu courais à en prendre haleine, Mère ?

Un rire narquois accompagne l'extinction du second projecteur improvisé et Aal'Kesh se déplace dans l'ombre en laissant échapper quelques sanglots avant qu'une troisième sphère ne s'accouple au plafond, libérant son rayon lumineux qui vise cette fois le trône et la souveraine des cafards y reposant. Aux pieds de cette dernière, la jeune Sarah et prostrée. Genoux ramenés contre elle, bras ceignant ses jambes et tête baissée, elle pleure. Des pieds supposés de la forme humanoïde partent un entrelac épais et remuant de tentacules grises qui se forment en une apparence de Mengsk, qui pose la main sur l'une des épaules de la pleurnicheuse qui relève la tête et se remet enfin à parler.

- Ce brave Arcturus te retrouve, t'offre le fameux pendentif en te disant qu'il appartenait à ton père, guerrier tombé au champ d'honneur. Et que cet artefact précieux entre tous était un peu le récipiendaire de l'âme de ton géniteur qui prendrait le soin de veiller sur toi tant que tu le porterais. Je gage que c'était là quelque chose que tu avais besoin d'entendre, Mère. Le tenta-Mengsk passa le bijou autour du cou de KerrigAal, qui répondit par un sourire lumineux, avant que sa face ne se tourne vers la Reine des Lames et se déforme dans une expression d'horreur. Mais la réalité fut tout autre, et ton père fut cruellement absent alors que tu aurais eu besoin de lui.

Le rayon de lumière meurt également et la masse des deux personnages s'agglomère rapidement avant que la bouillie ne bondisse à quelques pas du trône sur lequel elle avait reposé. On entend le bruit humide et spongieux caractéristique de ses morphings si réels jusqu'à ce qu'enfin deux sphères montent et crèvent l'ambiance sombre de leur lumière, dévoilant une Sarah Kerrigan plus âgée au corps nu, qui se couvre peu à peu de chitine dans un obscène ballet accompagnés de gémissements horrifiés et de roulement d'yeux dans leurs orbites. D'un seul coup, la tête se dresse pour faire face à la Reine des Lames. Et tandis que le corps poursuit une inexorable mutation, les lèvres s'agitent.

- Harbor Bay est un échec, ton équipe décimée -sauf ce brave Avitus, bien sûr- et te voilà entre les tentacules des formiens que tu as juré d'éliminer. Zeratul s'emploie à faire de toi sa Cérébrate et s'en donne les moyens : il réécrit ton code génétique en profondeur, viole tant ton esprit que ta fente étroite. Et tu souffre, n'est-ce pas ? La tête repart dans ses grimaces de douleur, le corps prit de convulsions tandis que la transformation n'a de cesse de grignoter la peau délicate de Sarah. Son dos bombé se crève sous la poussée de ses fameuses excroissances et son cri d'agonie est à fendre l'âme avant que la face n'adopte de nouveau un air plus commun. Souillée, fouillée, convertie... La fière tekhanne se fond dans la redoutable annexienne, mais une vision lui vient par delà ces supplices. Une vision qui devait sûrement l'aider à tenir le coup avant que, à l'image de son corps, elle ne mue en autre chose de bien différent. Un sentiment qui te ronge encore aujourd'hui, plus insidieusement que la fièvre qui brûle au fond de ta chatte.

Cette fois, les lumières ne cessent pas. Le spectacle de la mutation termine tel qu'il a commencé et on peut lire toute la souffrance de Kerrigan alors que son corps meurt au profit de sa nouvelle naissance. Elle hurle puis se tait alors que la forme singeant la Reine des Lames tombe sur le sol comme une coulée boueuse qui n'a de cesse de s'agiter et de se réécrire jusqu'à ce que les ailes osseuses de Kerrigan n'en percent la surface, dressées comme pour l'envol. C'est son corps qui en suit la manoeuvre, recroquevillé sur lui-même un moment avant de finalement se déployer et d'offrir à la Ruche une parfaite copie de sa Mère et Reine, qui se passe une main entre les cuisses et l'autre sur un sein tandis que sa langue humecte perversement ses lèvres dans un gémissement suggestif. Elle cesse finalement, avançant d'un pas tranquille vers l'originale tout en parlant.

- Ce que tu as ressenti ce fameux jour, Sarah ? Nous le savons toutes les deux. C'est encore une chose qui palpite au fond de toi quand tes yeux se posent sur ce pendentif. La seconde Sarah, arrivée face à l'autre, lève la main et dévoile le pendentif qu'elle envoie à terre. Ce que tu as ressenti, c'est de la haine. Parce que personne et surtout pas ton père n'a fait en sorte d'empêcher ce qui t'es arrivé. Tu as perdu ton égo, ton humanité. Ta fierté, même si tu la reconquise en tant qu'Annexienne. Voilà ce que tu as ressenti ce fameux jour, Sarah Kerrigan. L'étreinte de la haine viscérale liée au mensonge et à la désillusion.

Le double, penché sur son modèle tandis qu'elle lui parlait, lui vola un baiser. Incestueux, amusant. Peut-être troublant. Puis le polymorphe s'écarta, délaissant la proximité du trône pour rejoindre une place plus centrale.

- Il est temps pour toi de prendre ta décision et moi la mienne, Mère.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le mardi 19 novembre 2013, 23:52:03
Était-il possible que, finalement, cette histoire abracadabrante soit vraie ? Sarah y réfléchissait silencieusement, au fur et à mesure qu’Aal’Kesh s’exprimait, et lui disait ce qu’elle savait qu’il dirait. Instinctivement, elle avait conscience que cette créature était exacte. Même sans avoir recours au talent de son généticien, Abathur, elle sentait que c’était la vérité, que cette créature arrogante et impétueuse était effectivement de sa propre chair. C’était une circonstance particulièrement troublante, car elle engendrait des questions graves. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser son double à agir ainsi ? Et pourquoi est-ce que ce double en question n’était pas venue en personne ? Cette seconde question, toutefois, nourrissait une certaine réponse dans l’esprit de Sarah. Elle savait que Terra était reliée à un autre plan dimensionnel, mais, contrairement à l’osmose entre ces deux mondes, les autres plans parallèles n’étaient pas aussi faciles d’accès. Un tel voyage représentait indéniablement un risque, que ce soit pour y arriver, ou même pour y retourner. Prendrait-elle personnellement le risque de se lancer dans une telle aventure ? Un Annexien, par son rôle, par son importance, mandataire de l’Overmind, ne s’exposait jamais inutilement. Le risque était beaucoup trop grand. Si un Annexien mourait, c’était toute une partie de la Nuée qui se disloquait et se brisait. Reprendre le contrôle d’une Horde était difficile. Sarah avait pu le faire avec celle de Zeratul, car elle avait été sa Cérébrate, et, au-delà de ça, Zeratul avait sous-estimé son influence psychique.

Le discours d’Aal’Kesh instaura un léger silence dans la Horde. Kerrigan réfléchissait, et une petite moue éclaira ses lèvres.

« Il est temps pour toi de prendre ta décision et moi la mienne, Mère » conclut l’homme.

Si elle admettait qu’il était possible qu’un double d’elle-même envoie un messager, elle n’en comprenait pas la raison. En quoi l’invasion de Terra était-elle un problème ? Était-ce pour se prémunir de ce fameux « magicien » ? Plus elle y réfléchissait, plus elle se disait que ce message ne pouvait être lié qu’à cet individu. En l’état actuel des choses, Sarah Kerrigan avait bien une idée de qui était ce « magicien ». Elle n’en connaissait pas une multitude, et il s’était après tout présenté comme un allié, même si comprendre ses motivations était difficile. Ce dont Kerrigan était sûre, c’était que sa puissance était effectivement redoutable.

*Si tel est le cas, alors je vais devoir tirer cette histoire au clair...*

La Reine des Lames finit par relever la tête. Le choix était simple, et ne se résumait désormais plus à savoir si Aal’Kesh mentait ou non, c’était à se demander quelle serait, désormais, son utilité. Sarah se méfiait de créatures qu’elle ne pouvait pas contrôler, mais qui, elles, pouvaient influer sur son commandement. Il était le fils d’une autre Kerrigan, ce qui revenait à dire que le lien qui l’unissait avec la Horde n’était pas le bon. Concrètement, il n’était pas un Cérébrate, au sens technique du terme, c’est-à-dire un inférieur, il était un Annexien sans Horde... Or, Sarah était bien placée pour savoir que la première tentation des Annexiens sans Horde était d’en fabriquer une. Pouvait-elle laisser une telle menace en vie ? Devait-elle prendre ce risque ?

« Ma décision est prise », finit-elle par dire.

Un frémissement sembla parcourir l’assemblée. Les Chasseurs xénos claquaient joyeusement des dents, avançant dans l’obscurité, leurs longues queues ondulant sur le sol. Sarah se releva alors, s’extirpant de son trône, et s’avança, son divin fessier remuant magnifiquement alors qu’elle descendait les quelques marches de son trône improvisé pour rejoindre celui qui faisait office de « fils ». Sa main se tendit, et caressa sa joue, furtivement, glissant dessus.

« Je t’accorde le bénéfice du doute. Quand cette affaire-ci sera terminée, nous irons à la Fourmilière, et Abathur se chargera de t’inspecter. Loin de ton Annexienne, tu dois être comme un navire privé de capitaine. Abathur règlera ce problème. »

Et, accessoirement, il lui assurerait que cet individu ne cherchait pas à devenir Calife à la place du Calife, pour reprendre une expression terrienne. Elle s’avança alors, et, devant elle, une partie du mur s’ouvrit comme par magie, révélant un couloir qui menait vers sa Ruche, là où se trouvaient ses principaux ateliers de production.

« Il est normal que je te présente les locaux, nous ne sommes pas encore partis de Devos. »

Quand les Formiens avaient attaqué Devos, ils avaient pris en otage de nombreuses femmes, et, quand les soldates avaient débarqué, les femmes capturées avaient augmenté les rangs. Le sexe, et, plus particulièrement, la cyprine, était un liquide indispensable à la conception des Formiens. Sarah pouvait produire des Formiens sans cet élément, mais il leur manquait quelque chose, et le coût en ressources naturelles était bien plus onéreux. Elle s’avança vers le premier « nid », se composant de bassins génétiques où des femmes étaient perpétuellement violées par des tentacules, flottant dans une espèce de bac vert évoquant du formol. Nourries par intraveineuses, les drogues et les stimulants qu’elles recevaient leur permettaient de ne pas mourir.

Sarah n’avait aucune inquiétude. Aal’Kesh ne chercherait pas à la tuer. S’il avait fait tout ce voyage, ce n’était pas pour la tuer... Et, quand bien même, s’il le faisait, les Formiens s’entre-tueraient, et il se retrouverait finalement gravement affaibli contre les Tekhanes et les Novaquiennes. S’il était vraiment son fils, alors il était suffisamment intelligent pour savoir que la situation actuelle ne se prêtait pas à un coup d’État.

Qui sait ? Peut-être était-ce justement pour ça que son double avait choisi de l’envoyer ici, en plein combat... Tout en y réfléchissant, Sarah caressa la tête d’un Zergling qui avança devant elle, plongeant dans un bac pour violer une adolescente.

« Parle-moi de ce futur hypothétique d’où tu viens... De moi, de la Horde, des Terrans... Satisfais sur ma curiosité sur ma position dans ce futur qui paraît si peu enviable que j’eusse estimé nécessaire d’envoyer un homme aussi impétueux me prévenir. »
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le jeudi 28 novembre 2013, 11:47:01
Le Prince des Cisailles était revenu à une apparence plus neutre après avoir achevé sa dernière tirade. Il n'aimait pas spécialement prendre l'aspect de Mère, car cela lui empêcher de jouir de la vision de ce corps superbement calibré. S'improviser double d'un être qu'on désirait, ce n'était pas se contenter... C'était simplement se frustrer un peu plus. Alors la surface de son corps s'était encore une fois effondrée sur elle même et le magma poisseux qui avait résulté de la perte de cohérence de ses cellules s'était mit à bouillonner avant e s'agencer pour sculpter le corps de mâle nu qu'Aal'Kesh avait déjà adopté à la sortie de l'incubateur qui lui avait redonné ses forces à l'issue des batailles livrées au coeur de Devos. Comme un Saiyen augmentait ses forces après avoir frôlé la mort, le mutant se sentait renforcé. Voilà enfin qu'il remettait les pieds dans une ruche et surtout dans une qui appartenait à sa Mère. La sensation -même si il n'était pour l'heure qu'un étranger un peu trop présomptueux au goût des administrés de la Reine- était vivifiante.

Sa métamorphose s'était faite dans le silence, Kerrigan réfléchissant aux cartes que son prétendu fils avait jeté sur la table de jeu. Bah. Si elle n'avait pas encore tenté de le tuer, c'était donc que ses petites explications avaient au moins semé le doute. Le réel intêret de son voyage à travers les âges était encore inconnu de l'Annexienne, qui y aurait pourtant vu le véritable intêret à considérer Aal'Kesh comme son allié. Il ne lui manquait que ça pour faire tenir entre elles toutes les pièces du puzzle, mais ce n'était pas un élément que l'hybride voulait lui remettre dans l'immédiat.
Enfin, elle parla. Sa décision était prise, de son propre aveu. Le Prince des Cisailles, bras croisés, acceuillit l'information dans un léger sourire satisfait tout en se délectant de la réaction des formiens qui les entouraient. Que c'était bon, de sentir la horde vivre et évoluer tout autour de lui, grouiller inlassablement comme un flot prenant sa source dans de bien sombres cachemars !
Mère quitta son trône et vint se mettre au niveau de son fils pour lui caresser la joue, dévoilant son verdict. Lui baissa les yeux pour jouir des monts chitineux qu'étaient les seins de Kerrigan, avant de répondre.

- Te voilà enfin raisonnable, ô Mère. Et ne prends pas la peine de faire appel à Abathur : j'ai toujours été plus éloigné de la nuée que tous les autres. Ne perds pas de vue que je suis né pour régner, asséna t'il. Mais le trône ne m'intéresse pas. Je te donnerai bientôt l'argument qui te le prouvera.

Aal'Kesh emboîta alors le pas de sa Mère, dont il dévora des yeux le déhanché. A son époque, il l'aurait certainement saillie contre le mur qui venait de s'ouvrir pour assouvir un simple petit caprice, mais il lui fallait faire preuve ici de retenue. Aussi le mutant se contenta t'il d'une main vigoureuse apposée sur l'une des fesses qui roulaient devant lui alors que deux chasseurs xenomorphes se mirent à marcher à ses côtés. Peut-être sous prétexte d'escorter la Reine, ou peut-être parce que le fils de cette dernière était le seul et unique Alpha masculin de leur caste ?

- Sais tu comment tourne le conflit, là haut ? Devos n'est sûrement pas encore tombée.

Il débouchèrent dans une nouvelle salle et Aal'Kesh put y contempler un spectacle qu'il connaissait par coeur, celui de la fécondation de prisonnières humanoïdes. Lui-même en avait souvent profité, plongeant dans les bacs comme le zergling venait de le faire. C'était durant sa jeunesse, avant qu'il ne commence à apprécier la chasse et la saillie qui finissait toujours par en résulter. Parfois, les Cérébrates et lui s'ébattaient ils dans ces bassines à viols. C'était une époque qui lui parut soudain lointaine, comme lorsqu'un enfant comprend enfin qu'il est devenu adulte et que son insouciance est perdue, réduite à un reliquat savoureux qui imbibe ses souvenirs. D'ailleurs, voilà que Mère lui demandait de les explorer.
Pensivement, Aal'Kesh évolua vers une cuve voisine avant que sa voix ne s'élève.

- Ta position à mon époque ? Plongée dans un déclin continuel qui aura commencée avec l'assimilation d'une grande partie de ta ruche par Naggaroth après sa trahison envers toi lors de l'invasion de la Terre. Puisque cela faisait partie des plans de l'Overmind, tu ne retrouva jamais l'aura qui est actuellement celle dont tu jouis. Crois moi... Je te vois là, auréolée de ta toute-puissance formienne, mais je t'ai connue déchue.

Il ouvrit alors largement les bras, comme pour désigner l'ensemble des nids agités des soubresauts des prisonnières et des mouvements continuels des tentacules qui ondulaient dans le liquide conservateur, venant pénétrer sans cesser les femmes qui ne faisaient plus qu'y survivre, alimentées par les liquides nourriciers délivrés dans les intra-veineuses.

- Imagine, Mère ! Imagine cette salle couvrir l'équivalent de villes entières ! Voilà à quoi ressemble le futur qui m'a vu naître : à une ruche à l'échelle planétaire, les poches à fécondation présentes en véritables champs de culture à perte de vue. Et les enfants de la glorieuse nuée arpentant les mondes jumeaux, râclant la terre des hommes du bout de leurs griffes. Tekhos, cette cité qui aujourd'hui résiste vaillament, sera demain la perle couronnant l'industrie de reproduction.

Les yeux d'Aal'Kesh brillaient, en cet instant. Il était fier d'être un formien ayant contemplé cet hypothétique futur de ses propres yeux, même si il avait évoqué le sort de sa Mère avec plus de retenue. Il aurait été humain, peut-être que Sarah aurait put lire un peu de tristesse quand le narrateur avait parlé du sort que le destin lui réservait. De la colère, aussi. Mais Aal'Kesh n'était pas plus humain que Kerrigan se voulait encore tekhane.

- Novac, Tekhos, Sylvandell, Nexus, Zon'Da, Meisa, Ashnard... Tous ces royaumes et tous les autres chuteront face à l'écrasante supériorité numérique. On dit parfois que la qualité est supérieure à la quantité, mais ceux qui ont proféré ses mots n'ont jamais vu le ciel et la terre s'assombrir devant les légions formiennes lancées à l'assaut. Deux cités résisteront toutefois : Caelestis et l'Empire de Vapeur, dont la destruction devait être de ton fait. La résistance des villes volantes sera sujet de moquerie à ton égard, mais tu n'en aura cure puisque le répit laissé à ces larves sera nécéssaire pour l'accomplissement de ton plan. Il te fallait leur laisser le temps de mettre sur pied la machine temporelle qui m'enverrait dans le passé.

Comme si il donnait un cours à sa Mère, Aal'Kesh leva un doigt professoral envers elle et revint à son niveau le sourire aux lèvres.

- Je suis venu non pas pour te sauver, Mère, mais pour t'élever. J'ai quelques éléments qui pourraient te donner accès à un pouvoir incommensurable. Ce même pouvoir qui s'avéra capable de déchirer l'espace et le temps de façon définitive entre Terra et sa jumelle. Ta fécondation par moi n'est qu'une partie du plan, en vérité. Il apposa une main sur le ventre sa sa Mère. Te donner de nouveaux enfants, des soldats au-delà de ceux qui existent déjà. Uniquement lié à toi et non plus à l'entièreté de la Nuée. Et, à la tête de cette nouvelle armée, tu pourras partir à la conquête du pouvoir dont je parle.

Ses doigts glissèrent entre les cuisses de Sarah, ouvrant les pores de chitine qui couvraient son intimité pour venir la flatter. Comme d'autres se seraient aimablement serrés la main autour d'un verre, Aal'Kesh venait investir lui la fente brûlante de sa Mère en caressant son clitoris puis en cherchant finalement à ouvrir ses lèvres pour se faufiler entre elles. Néanmoins, il continuait de parler.

- Mon arrivée à changé le cours du temps, c'est vrai. Mais une chose est invariable : le pouvoir souverain de l'Overmind. Si il veut t'assimiler et te réduire à une entité appartenant à une caste inférieure, tu sais très bien que tu ne pourras jamais l'en empêcher. Je viens te proposer une solution alternative, Mère. Je viens te proposer d'écrire toi-même le futur, quitte à échouer et mourir en tentant de le faire.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 29 novembre 2013, 01:57:37
Visiblement, l’autre Kerrigan avait du s’accoupler avec un individu qui devait avoir quelques problèmes hormonaux, vu la propension de son « fils » à lui palper le corps.

*Comment mon double a pu échouer à ce point dans son éducation ? Les mâles dominants n’ont jamais été le stéréotype-type des Tekhans, et encore moins des Formiens...*

Qu’elle ait choisi un mâle comme descendant, mais aussi comme messager, était ce qui la troublait le plus. Pour les Formiens, le sexe masculin appartenait au passé. Il était synonyme d’inefficacité, d’impuissance, de laideur. Toute l’œuvre des Formiens était vouée vers la procréation, et seules les femmes avaient, à leurs yeux, droit de diriger. Les mâles n’étaient bons qu’à une chose : capturer d’autres femmes. Que certains soient capables de diriger avaient toujours irrité Sarah, bien qu’elle savait que bon nombre d’Annexiens étaient de sexe masculin. L’Overmind faisait exception : techniquement parlant, il n’avait pas de sexe, même si on avait coutume de le représenter comme un homme. Sarah y songeait silencieusement, alors qu’Aal’Kesh, après avoir brièvement observé plusieurs cuves, lui expliqua que son futur ne serait guère rose. Un certain Naggaroth viendrait, et la rallierait au rang de Cérébrate de seconde zone.

Un tel nom ne lui disait absolument rien. Naggaroth... Le nom sonnait formien, mais elle n’avait jamais entendu parler d’une telle créature. Ainsi donc, dans le futur, Terra tomberait ? En soi, ce n’était pas impossible. Sarah savait que l’Overmind comptait envoyer des renforts, mais encore fallait-il que ces derniers arrivent. La Fourmilière n’était rien de plus qu’un avant-poste militaire, et cette résistance inattendue que les Formiens rencontraient était une source d’irritation constante. Ce monde étrange avait attiré la curiosité de l’Overmind, et Sarah avait toujours cherché à en comprendre les raisons, quitte à se heurter à l’hostilité des autres Annexiens, pour qui de telles questions n’avaient pas à se poser. Sarah était cependant curieuse, tout comme elle avait toujours cherché à comprendre pourquoi l’Overmind l’avait créé. Abathur lui avait simplement expliqué que l’Overmind avait tenté sur elle une expérience, afin d’apprendre à mieux connaître le fonctionnement des humaines. Si cet argument avait initialement pu la convaincre, elle était maintenant de plus en plus sceptique. Pour Abathur, qui restait un Formien, soit une créature formatée et disciplinée, incapable de remettre en cause les directives de ses supérieurs, cet argument coulait de source, mais, maintenant que Sarah connaissait un peu la Fourmilière, et était devenue la reine des Lames, elle avait pu constater que ses multiples raids sur la surface de Terra n’avaient nullement permis de changer la configuration de la guerre. Pourquoi avait-elle conservé son libre-arbitre ? Pourquoi n’avait-elle pas été formatée comme les autres ? L’Overmind n’avait jamais cherché à créer d’autres Annexiens similaires à son modèle. Autant de questions qui lui trituraient l’esprit, et qui trouveraient sans doute des réponses... Pourquoi envoyer autrement cet homme ?

Aal’Kesh se rapprocha d’elle, et poursuivit ses explications, lui expliquant qu’il était venu là pour lui offrir une armée, pour l’enfanter :

« Te donner de nouveaux enfants, des soldats au-delà de ceux qui existent déjà. Uniquement lié à toi et non plus à l'entièreté de la Nuée. Et, à la tête de cette nouvelle armée, tu pourras partir à la conquête du pouvoir dont je parle. »

Sarah ne dit rien, laissant les doigts de l’homme parcourir son corps, avant de se glisser vers son intimité. Cette fois-ci, Sarah estimait qu’il était un peu trop intime... Non pas qu’elle soit prude, mais elle avait d’autres soucis en tête, sur le coup, que coucher avec cet homme... Comme en savoir plus sur lui. De plus, elle n’était pas vraiment le genre de femmes qui ouvraient ses cuisses simplement parce qu’un mâle le demandait.

L’une de ses pattes heurta le torse de l’homme, et le repoussa.

« Tempère tes ardeurs, jeune homme... Je vais finir par me poser des questions sur la santé mentale de celui qui fut ton géniteur. »

Sarah croisa encore les bras, et s’avança un peu.

« Tu n’es pas venu ici pour m’enfanter. Si tu peux raconter ce genre de mensonges à ta mère, ce n’est pas le cas de moi. Aucune armée ne pourra jamais rivaliser avec celle de l’Overmind. Que pourrais-je bien faire de dix petits soldats supplémentaires, quand des centaines de milliards de Formiens noirciront le ciel, et que le Nuage Céleste flottera au-dessus de Terra ? »

Sarah connaissait l’immensité de la Horde. Dans ses songes, elle l’avait vu, et elle avait frémi devant la puissance infinie de l’Overmind. La Fourmilière n’était rien, rien d’autre qu’une goutte d’eau dans l’immensité infinie de son armée. Le Nuage Céleste désignait le cœur de l’armée de l’Overmind, une armée si dense, si vaste, si nombreuse, si infinie, qu’elle en remplissait l’espace, formant un nuage infini se concentrant autour de « cœurs » centraux : d’immenses vaisseaux-mondes, voire même des planètes entières, entièrement recouvertes de la marque des Formiens, qui avançaient à travers l’espace. Que pouvait-elle faire contre une telle invasion ? Et encore... Ça, ce n’était pas le centre de l’Overmind, là où les Formiens avaient originellement apparu.

« Et, si tu me connais si bien que ça, tu devrais savoir qu’il est inutile de poser des remarques que je n’appliquerais pas. Les techniques d’Abathur sont quelque peu agressives, mais lui pourra me dire avec certitude si tu n’es pas un quelconque cheval de Troie. Après tout, c’est lui qui m’a créé, et, si tu es réellement le fils d’une autre Kerrigan, alors tu as également du passer par lui. Quant au reste... »

Sarah croisa les bras.

« Devos appartient encore aux Tekhanes, et j’ai perdu bon nombre de Formiens. Elles aussi ont perdu du monde, mais cet Avitus m’inquiète... Je le pensais mort. Il va falloir que je trouve un moyen d’en savoir plus sur lui. Ce n’est pas la première fois que les Novaquiennes font des machines de guerre pour tuer les Annexiens, mais, généralement, leurs efforts étaient pathétiques. Il en va différemment de celle-ci. »

Kerrigan soupira. Oui, il n’y avait pas que son « fils » qui la préoccupait. Lui et ses prophéties lui semblaient pour l’heure être des problèmes nettement plus éloignés, et donc moins importants, que cette espèce de machine de guerre qui l’avait mis dans une situation des plus délicates.

« Et je suppose que cette machine, ce... Ce Terminator, si j’en crois ce que j’ai entendu, t’est inconnu dans ton monde... »

Si c’était le cas, alors c’était le premier signe qu’il y avait des différences entre les deux mondes... Il restait encore à déterminer à quel point.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Aal'Kesh le vendredi 29 novembre 2013, 17:21:00
Le repousser. Voilà donc la réponse physique que donnait à ce messager venu la sauver de son propre destin la trop assurée Reine des Lames ? Elle osait se refuser à lui alors qu'il n'avait de cesse de se montrer patient et condescendant avec elle qui ne voulait que le mettre en défaut ? Quand le membre de Sarah s'apposa sur son torse pour lui intimer un arrêt net du ballet des doigts que le Prince des Cisailles avait entreprit de faire danser en elle, le mutant la fusilla d'un regard meurtrier avant que sur son cou ne s'agite une tentacule ondulant sous la peau. Semblable à une veine gonflée de colère, l'appendice ondula sèchement puis disparu sous le substitut d'épiderme qui couvrait le corps à l'apparence humaine. Cette fois, l'hostilité franche suintait de lui. Autour d'eux, xenomorphes et zerglings s'agitèrent comme autant de défenseurs prêts à protéger leur reine, mais Aal'Kesh ne fit rien. Son agressivité et sa frustration étaient lisibles sur ses traits désormais sévères et rudes agités parfois de très légers tics faciaux. Preuve si il en fallait que le mutant contrôlait ses instincts les plus sauvages, laissant parler sa mère.

- La santé mental de mon géniteur devrait t'être connue, Mère. N'est tu pas de ces créatures qui avilissent avant toute chose dès quelles passent entre leurs mains ? Par envie de prouver leur supériorité ou par peur de l'adversité.

Aal'Kesh ne défendait pas spécialement l'humain qui était assimilable à son père. Il ne lui accordait aucune espèce d'importance, si ce n'était l'utilité qu'il avait eu à lui enseigner la maîtrise d'un pouvoir ô combien destructeur. Kerrigan, ignorante Kerrigan. Le Prince n'avait qu'envie de la provoquer, en guise de représailles pour son refus d'abandon sur ses doigts. Toutefois, la tirade suivante de la Reine des Lames lui tira un large sourire narquois et presque dédaigneux. N'enchaînant pourtant pas, Aal'Kesh se contenta presque poliment de tendre l'oreille pour écouter la suite des paroles de la maîtresse des lieux.
La voilà qui revenait à Abathur et son désir de le voir s'occuper du Prince des Cisailles. Les paroles de Sarah lui évoquèrent une sorte d'accès de crise paranoïaque qu'elle même n'aurait pas soupsonnée. Se montrait-elle prudente à juste titre ou paniquée à l'idée qu'un de ses rivaux ait put faire entrer le loup dans sa petite bergerie ? Aal'Kesh n'aurait sût le dire. Peut-être que cette si dangereuse Annexienne n'était finalement qu'un colosse aux pieds d'argile, après tout.

Elle évoqua Devos, répondant à la demande de situation sur le front que son rejeton si peu accepté avait formulé. Le conflit stagnait certainement encore en surface, les forces des deux opposants trop incertaines pour se lancer dans un assaut. Et Avitus revint sur le tapis, comme si il avait été une des préoccupations majeures de Kerrigan. A la rigueur, Aal'Kesh pouvait comprendre ça et l'accepter. Oui, Avitus était redoutable et à tel point qu'il lui aurait donné un peu de fil à retordre. Et si le Terminator venait à être réparé et lancé au coeur de la ruche, les dégâts qu'il occassionnerait seraient plus que conséquents.

- Il n'est pas inconnu, cet Avitus modifié. Le conflit de Devos a également eut lieu dans ma continuité, à ceci près évidemment que je n'y suis pas impliqué. Je n'étais pas né et aucun voyage temporel n'a été accompli. Je sais que Mère l'a affronté et défait, mais j'ignore comment. Je ne me suis jamais intéréssé à ce genre de détails. De plus, mon arrivée a grandement bousculé les choses. Les tekhanes n'ont toutefois pas assez d'informations sur moi pour estimer le danger que je représente réellement. Comme toi, Kerrigan.

A la fin de sa phrase, son ton s'était chargé d'une colère sourde et contenue, qui avait une nouvelle fois fait réagir les formiens alentours. Aal'Kesh s'était détourné de la Reine des Lames et lui avait présenté le dos après quelques pas alors qu'il tendait le bras. Ce dernier se scinda en plusieurs épaisses tentacules qui filèrent dans le premier bac de culture à femelle venu, s'enroulant autour du corps de la malheureuse avant de l'arracher brutalement aux tentacules qui la pénétraient et aux catéthères qui la maintenaient en vie. La voilà qui se retrouva aux pieds du Prince des Cisailles, hagarde et meutrie. Tandis qu'Aal'Kesh se retournait pour faire de nouveau face à sa Mère, ses appendices s'enroulaient autour des membres de la tekhane.

- Je suis las. Las de t'entendre penser que tu es au-dessus de tout et particulièrement au-dessus de moi. Alors je vais te faire une faveur et t'expliquer clairement à qui tu t'adresse, Kerrigan. Et cette fois, écoute avec une extrême attention.

Sous la prise des tentacules, la soldate de Tekhos couina légèrement. La pression des membres du Prince s'était accentuée et meutrissait sa peau tout en commençant lentement et inexorablement à la compresser de plus en plus.

- Je n'ai jamais parlé de t'élever contre l'Overmind, du moins pas directement. Je t'ai parlé d'aller chercher un pouvoir supérieur, qui t'élèvera bien assez pour te défaire de l'emprise du Seigneur de toutes les Nuées. Et c'est pour aller conquérir ce pouvoir que je veux t'offrir une armée supérieure à tout ce que tu commandes déjà, pas pour affronter le reste des formiens dans son ensemble. Ai-je l'air si idiot, Kerrigan ? Ai-je l'air stupide au point de penser que toi et moi ferions le poids contre la Nuée toute entière ? NON ! Et crois le bien : dix de ces "petits soldats" mettraient en pièces ta pauvre ruche.

La peau de la jeune femme bleuissait violemment, à présent. La pression infligée à ses membres était assez énorme pour faire éclater ses veines sous sa peau tout en compressant ses muscles et ses nerfs. Elle tentait bien de se débattre, mais la douleur était elle que la tekhane en restait muette et gardait les yeux effroyablement exhorbités. Dans un craquement de bois sec, un de ses tibias sembla lâcher.

- Tu ne peux pas me tuer, je n'ai eu de cesse de te le dire. Et si tu veux éprouver mes propos, à ta convenance. Mais laisse moi t'expliquer quelques petites choses, ô Mère. Des polymorphes, je suis le plus doué. A partir d'un peu de matériel génétique, je peux copier absolument n'importe qui au niveau cellulaire et moléculaire pour me substituer tout à fait à lui. Et tu as abondemment saigné lorsque tu étais en mon sein, après ta déroute face à Avitus. Comprends tu ce que cela signifie, Kerrigan ? Cela signifie que si je te tue ici, il ne me sera pas difficile de prendre le pouvoir à ta place et de dominer ta horde. Pour utiliser un vocabulaire humain, rien ne me serait plus aisé que de te faire abdiquer en ma faveur. Dans le même bruit sinistre qu'avant, un bras et l'autre tibia lâchèrent alors que les membres sous pression avait prit une teinte violacée inquiétante. Tes pouvoirs psychiques ne pourraient me tuer, pas plus que tes griffes et tes "enfants". Je t'aurais éventrée avant même que tu ne sois parvenue à comprendre que j'avais attaqué et le reste coulera de source. Alors, pour reprendre tes propos, Sarah... TEMPÈRE TES ARDEURS ENVERS MOI ! Tu n'es actuellement que Son Gokû dans la paume de Bouddha.

Enfin, la pauvre fille mourut. Sa gorge avait explosé dans un gargouillis humide, le saignement de ses yeux ayant annoncé qu'ils allaient être expulsés de leurs cavités d'un moment à l'autre. Un tentacule s'engouffra alors dans la bouche que la morte avait toujours d'ouverte, venant se loger dans son ventre qui se mit à gonfler avant d'exploser pour libérer toute l'épaisseur de l'appendice qui l'avait empli jusqu'à la rupture. Négligemment, Aal'Kesh jeta le corps décharné dans un coin de la pièce et rappela ses tentacules à lui pour reprendre une apparence plus humaine mais à présent couverte de sang et de lambeaux de chair.

- Ton trône et ta place ne m’intéressent pas, mais ton assurance mal placée et méfiance envers moi m'irritent fortement. Tu crains que je ne sois un cheval de Troie, c'est cela ? Dis toi que si cela avait été le cas, ton sort aurait été scellé à l'instant où tu m'as repoussé. C'est la meilleure des preuves dont tu puisse bénéficier, Kerrigan. Cette puissance, je suis prêt à la mettre à ton service. Comme je suis prêt à te donner le moyen de me tuer, écartant ainsi la menace que je représente pour toi. Pourquoi ? Parce qu'être à ton service me contente. Contribuer à ta gloire me suffit. Peut-être m'as tu créé avec ce manque d'ambition, qui sait ?

Il poussa un soupir qui s'acheva sur un sourire presque calme. Le sort de la tekhane était parvenu à le tempérer un peu et l'agressivité libérée par ses mots avait ramené en lui un calme relatif. C'était peut-être difficile à croire, ce paradoxe qu'Aal'Kesh exposait : pourquoi un être si prétendument puissant et dangereux se mettrait au service d'une personne de moindre potentiel ? Aal'Kesh connaissait la réponse. Il ne vivait par pour régner mais servir, parce que sa Mère l'avait éduqué ainsi et parce qu'il n'éprouvait que de l'intêret dans les actions qu'il menait pour elle. Devenir son propre maître n'était pas une priorité pour Aal'Kesh ni même une véritable perspective d'avenir, non. Il était une créature servile qui acceptait bien son sort, n'ayant que son désir d'être au plus proche de celle qui lui avait donné la vie. Si il aurait supporté une vie de totale servitude, jamais l'hybride n'aurait accepté d'être négligé par sa si précieuse génétrice. Et c'était pour cela que son comportement l'insupportait, lui faisant oublier qu'il se trouvait face à une Kerrigan différente de celle qu'il avait connu. Il était normal pour Sarah d'émettre d'aussi rigoureuses réserves, mais l'amour que portait le Prince des Cisailles à la Reine des Lames l'empêchait malgré lui de garder patience et discernement.

- Sans moi, ton futur est invariable, Mère. Tu pourras toujours gesticuler et conspirer, tu sais bien que tu n'échappera pas à l'Overmind et ses plans. Et si tu ne me crois pas, je suis prêt à parier que cela changera dans une petite dizaine d'années. Avec moi, tu possède une carte pouvant faire changer le jeu. Je ne dis pas que nous arriverons forcément à accomplir ce grand dessein que tu t'es imaginé, non. Rien n'est sûr, que je sois présent ou pas. Mais les probabilités d'influer sur l'avenir sont augmentées et c'est toujours mieux que rien.

Ayant accompli quelques pas vers sa Mère, Aal'Kesh fit quelque chose que personne n'aurait attendu de lui après pareil étalage sur fond de menaces cinglantes aux accents prétentieux bien que véridiques. Presque humblement et révérencieusement, l'hybride posa un genou à terre devant Kerrigan et inclina respectueusement la tête comme l'aurait fait un vassal devant le plus grand des seigneurs.

- Ma puissance, mes dons, mon apparence, ma vie même... Tout cela, je veux bien te les abandonner sans autre condition que celle de pouvoir continuer à te servir. Je t'aiderai à prendre Devos et à démembrer Avitus pièces par pièces si tu décide de saisir la chance que je t'offre. Sinon, j'aviserai sur mes envies d'influencer ton destin de ma seule main. Je suis prêt à tout pour te plaire, Mère. Tu me vois sûrement comme un chien enragé, mais je suis surtout le meilleur des cerbères. Je ne supporterais pas de te voir t'obstiner vers une fatalité que je sais inévitable.
Titre: Re : Les hommes de la Reine [Aal'Kesh]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 30 novembre 2013, 15:33:28
Avitus avait profondément miné la patience de la Reine. Se faire massacrer par un ancien ami, et voir que la perte de ses Formiens était aussi forte qu’un lendemain de crash boursier, ce n’était pas très réconfortant pour le moral. Tomber, en plus, sur un homme, un mâle, qui venait vous faire la leçon, et vous prenait pour sa chose, et il y avait de quoi s’énerver. À couteaux tendus, la patience de Kerrigan décrut définitivement quand Aal’Kesh se mit à attaquer ses pondeuses. L’agitation des Formiens répondait à une colère commune, mais qui se mua peu à peu en une sorte de rage froide et glaçante quand Sarah vit l’une de ses pondeuses mourir. Elles étaient le coeur de la Nuée, l’instrument vital à son renouvellement, à sa survie. En temps de guerre, les pondeuses étaient excessivement précieuses, bien plus que n’importe quel Formien. Sans elles, sans leur fluide intime, créer d’autres Formiens était tout simplement trop compliqué. En tuer une, et affirmer par la suite, sans sourciller, qu’il pouvait la remplacer, ne fit donc guère plaisir à la Reine des Lames.

Cette rage contenue en elle atteignit son point culminant, quand summum de l’ironie, Aal’Kesh alla se mettre à genoux devant lui. Sarah avait alors les yeux fermés, mais tous les Formiens à proximité se mirent à s’agiter convulsivement. Quand Sarah rouvrit les yeux, ils inondaient d’une intense lueur jaune, signe que ses pouvoirs psychiques étaient égayés, et une vague psychique frappa Aal’Kesh. Qu’il soit son fils fut probablement la seule chose qui empêcha son cerveau d’être instantanément réduit en bouillie. Plusieurs des Formiens proches moururent de l’impact de cette vague, semblable à un coup de poing mental. Leur cervelle explosa, et se mit à couler de leurs nez. La rage de Sarah décuplait ses forces. Humaine, elle était une psychique d’exception. Annexienne, ses capacités dans ce domaine avaient décru de façon exponentielle. Pour Aal’Kesh, ça devait lui faire l’effet d’une migraine insupportable.

« Effectivement, tu dois descendre de moi, si tu es encore en vie... Seuls mes Cérébrates peuvent survivre à une onde psychique si proche... Je te félicite, Aal’Kesh, il y avait longtemps qu’on ne m’avait pas autant énervé. Je suppose que ta mère n’a jamais du avoir besoin de te faire ça, n’est-ce pas ? Aussi fort que tu le sois, à moins que ta mère n’ait totalement raté son éducation, tu devrais savoir qu’on ne tue pas des pondeuses en temps de guerre. Crois-tu donc que ton sperme soit aussi productif que la semence de mes charmantes femmes ? Je crois que tu as besoin d’une petite fessée pour t’apprendre qui commande, ici. »

Sarah tendit alors sa main, et souleva l’homme comme un fétu de paille. Il résistait, c’était indéniable, et sa résistance était honorable, mais Sarah avait frappé la première. Elle souleva son corps, le dressa devant elle, et concentra son énergie dans le creux de sa main. Le même canon d’énergie qui avait frappé Avitus quelques heures plus tôt heurta désormais le ventre d’Aal’Kesh, balançant ce dernier comme un fétu de paille à travers la pièce. Le mur organique se dissout sous son passage, afin qu’il continue sa route, et ne termine dans une sorte de grande salle souterraine. Pour autant, le temps qu’il arrive, Sarah était déjà derrière lui, ayant usé de ses pouvoirs de téléportation, et le reçut avec ses pointes, le frappant dans le dos, et l’envoyant s’étaler sur le sol. Elle l’avait empalé de part en part, mais remarqua rapidement qu’il était en train de se régénérer... Plutôt rapidement.

« N’importe quelle créature peut mourir. Tu es puissant, je le reconnais... Si on ne devait faire usage que de nos pouvoirs physiques, le combat serait certainement en ton avantage... Mais la reine des Lames dispose d’autres atouts dans sa manche. Tu le sais, mon petit, non ? Je contrôle mes Formiens et mes Cérébrates comme je l’entends. Si tu es mon fils, alors tu es mon Cérébrate, donc je te contrôle. Tue encore l’une de mes pondeuses, et je te garantis un sort tel que ton esprit prétentieux sera disloqué en des millions de fragments, et que tu ne seras rien de plus qu’un légume errant dans les rues de Devos en se demandant où est sa queue. »

Sarah Kerrigan rompit son sort psychique. Il était tout de même assez fatigant pour ses nerfs. Son nez saignait d’ailleurs un peu. C’était le signe que la résistance mentale d’Aal’Kesh était assez forte, très élevée. Sarah doutait que son double ait jamais eu à devoir utiliser sur lui ce contrôle mental de manière poussée. Ceci expliquait sans doute pourquoi Aal’Kesh se permettait de prendre des airs avec elle. Pour autant, qu’il ne soit pas son fils dans cette dimension ne signifiait pas qu’elle ne pouvait pas le rappeler à l’ordre. Sarah avait déjà renversé un Annexien en étant une Cérébrate. Elle ne créait jamais de Cérébrates ou de Formiens de sa Nuée sans avoir une sorte de police d’assurance.

« Ne crois pas que je veuille me priver de toi. Je pense que tu es de bonne foi, et que tu cherches à m’aider. Mais je pense aussi que tu me crois faible, parce que tu m’as vu en situation de faiblesse. Aussi, garde-toi bien de ne pas oublier, mon cher petit, que je dispose toujours contre toi et ton corps puissant une police d’assurance. Ton corps est fort, mais ton cerveau ne l’est pas. Pensais-tu donc vraiment que je serais assez idiote pour créer une chose capable de me détruire ? C’est dans la nature des Formiens d’asservir son supérieur, si on est plus forts que lui. Tu ne serais pas mon fils si tu ne pensais pas à me supplanter, car, plus l’Annexien est puissant, plus sa Horde l’est. »

Cette tempête psychique avait apaisé la colère de Sarah, qui avait grillé quelques neurones. Elle pensait qu’il en serait de même pour Aal’Kesh.

Comme si cette altercation était maintenant terminée, et qu'il était par conséquent inutile d'y retourner, Sarah retourna à des sujets plus normaux, qui la préoccupaient.

« Devos n’est plus prioritaire. Je ne m’attendais pas à pouvoir conserver cette ville, de toute façon. Il me faut en savoir plus sur Avitus, mais, n’en déplaise à tes capacités, aucun Formien ne peut pénétrer dans leur base. Elle est étroitement surveillée, et ces maudites Tekhanes disposent de capteurs et de radars très pointus qui détectent les gènes formiens. Il me faut donc trouver un moyen d’en savoir plus sur ce que ces femmes ont fait à Avitus, et ta propension naturelle à tuer tout ce qui bouge risque de ne pas m’aider dans ce sens. »